Pour les adieux à Dreux le 22.06.2014 Permettez

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Pour les adieux à Dreux le 22.06.2014 Permettez
Pour les adieux à Dreux
le 22.06.2014
Permettez-moi de vous parler aujourd’hui de la longue présence de la Congrégation des SSCC
dans le diocèse. Nous sommes dans le diocèse de Chartres depuis 1834, date de la fondation
d’une communauté à Châteaudun, puis trois ans plus tard, en 1837, l’arrivée des sœurs à
Chartres au collège Jeanne d’Arc. Cette présence de 180 ans va prendre fin avec le départ de
nos trois sœurs de Dreux.
5 lieux de présence au total :
• Châteaudun,
• Chartres,
• Dreux, rue de Moronval,
• Nogent le Roi,
• Dreux, rue des Capucins.
L’heure n’est pas à la nostalgie, mais à l’action de grâces pour le passé vécu parmi le peuple
de Dieu qui est en Eure et Loir, pour cette longue présence… et en particulier aujourd’hui
pour la communauté de la rue de Moronval. Occasion aussi de se tourner vers l’avenir, même
s’il n’est pas toujours lumineux, mais il est nôtre, il est vôtre…
Les Premières années : 1976- 1992
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La petite communauté de Dreux est une nouveauté pour la Province de France qui,
dans la mouvance des années post conciliaires, souhaitait un autre style de
communautés plus petites et plus ouvertes que les grandes institutions scolaires où elle
s’était développée depuis ses origines.
Le choix de Dreux et la construction d’une maison communautaire ont été décidés
suite à la demande du Père Lambouley, qui souhaitait implanter une communauté
religieuse insérée sur la nouvelle paroisse de St Michel pour une présence de prière et
d’engagement en pastorale sur les 4 paroisses Sainte Eve-les Rochelles-Saint Michel
et Saint Pierre en priorité auprès des jeunes (Scouts, catéchèse, aumônerie, liturgie,
etc.)
Beaucoup de sœurs ont vécu à Dreux et trois des fondatrices sont encore vivantes :
Thèrèse de Vallois, Marie Marthe Courbois, et Angèle Chevalier.
Avec le temps et la venue de nouvelles sœurs, les engagements se sont variés : liturgie,
aide à domicile aux personnes âgées, visites aux malades dans les maisons de retraite
et à domicile.
Un tournant a été pris après le décès du Père Lambouley survenu en 1989
La seconde période avec le Noviciat de 1992-2008
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En 1992 à 2008 : la Province choisit la maison de Dreux comme lieu du Noviciat avec
un changement de composition de communauté. Durant ce temps, au total 12 novices
ont été formées à la communauté de Dreux.
Les activités pastorales se sont diversifiées : présidence d’obsèques, alphabétisation,
Service Evangélique des Malades, Secours catholique notamment dans le pôle de
l’Escale, aumônerie d’hôpital, engagements divers qui correspondaient aussi à une
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évolution de la pastorale de l’agglomération …et les jeunes en formation se sont
spécialement dans la catéchèse.
Durant cette période on a ouvert une deuxième communauté de 4 sœurs : Rue des
Capucins de 1992 à 1997 pour un engagement près des pauvres sur Sainte Eve et une
pastorale à travers des cours bibliques.
La troisième période 2008-2014
Le Noviciat a quitté les lieux, mais une communauté est restée sur place avec des sœurs
engagées dans la pastorale dans divers services : Elzbieta , Myriam, Jeanne Thérèse, et les 3
dernières : Jeanne- Cécile, Eulogia et Thérèse Denoual
En tout, nous avons recensé 15 sœurs qui ont œuvré à Dreux en pastorale et activités diverses,
15 sœurs qui ont été marquées dans leur vocation de sœurs des Sacrés Cœurs par leur passage
parmi vous.
Conclusion : Avec peine et au bout de beaucoup d’efforts pour tenter de maintenir le plus
longtemps possible une communauté à Dreux, sensibles aussi au souci et à l’appel de Mgr
Pansard de rester présentes dans cette vaste zone du diocèse ou s’efface la vie religieuse, nous
avons pourtant dû prendre la décision de fermer la communauté. En France, nous sommes un
corps qui se fait tout « petit reste » et nous avons besoin d’une sœur pour accompagner nos
sœurs âgées dans une maison de retraite. A notre demande, devant l’urgence, généreusement
cette sœur a répondu oui, et son départ a des conséquences sur l’ensemble car nous n’avons
pas d’autres sœurs à envoyer.
Je me permets de dire encore que dans ces lieux nos sœurs ont contribué, ne serait-ce que par
leur présence toute simple, humble et discrète, au service de la Mission de l'Eglise qui est à
Dreux. Elles ont annoncé la Bonne Nouvelle, célébré avec vous les mystères de la foi et
accueilli aussi les traces de l'Esprit.
Leur vie consacrée a été un signe que « la vocation de tout homme est unique » et a fait
retentir l’unique appel à la sainteté à travers le charisme propre de notre Institut qui est de
« contempler, vivre et proclamer l’Amour».
Surtout, à vous qui êtes attristés du départ des sœurs-et je le partage, soyez en certains- je
voudrais dire que si c’est le peuple chrétien qui est concerné en premier, non pas à cause de ce
que les sœurs ne feront plus, mais à cause de ce qu’est la vie consacrée dans le monde actuel,
il vous revient de témoigner plus que jamais de votre foi. Il y a partout des jeunes en quête
d’eux-mêmes et en quête de Dieu. Conduisez-les à s’interroger sur ce que Dieu attend d’eux,
ce sera le meilleur cadeau que vous ferez à nos sœurs qui ont semé largement.
L’éveil d’une vocation spécifique est l’affaire de tous les baptisés, c’est un engagement
commun de toute l’Eglise.
Nous allons quitter Dreux, mais les cœurs demeurent attachés à ces lieux, et surtout nous
sommes redevables à ces personnes avec qui nos sœurs ont cheminé sur la route et qui les ont
aidées à vivre leur vocation à l’Amour. Elles vous disent : « Merci et, maintenant à vous de
poursuivre ! »
Sœur Jeanne Cadiou, ss.cc.
Supérieure provinciale