industrie - Agra Alimentation
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www.agraalimentation.fr 51e année - Semaine du jeudi 10 mars 2016 - n° 2370 L’industrie agroalimentaire européenne inquiète de l’éventuelle disparition de l’espace Schengen p. 12 Oliviers & Co a changé de main p. 20 Fischer veut accélérer son développement en France via la franchise p. 33 ISSN 1638 - 3427 Gaspillage alimentaire : des résultats encourageants dans les bioemballages p. 36 Chronique juridique : Les ex-DADAP : des denrées alimentaires désormais ordinaires ? p. 17 Filière La volaille en France : des raisons d’espérer Alors que la volaille devrait représenter la première viande consommée dans le monde en 2020, la filière française, sur le déclin depuis plusieurs années, engage des restructurations industrielles en profondeur. De quoi espérer des jours meilleurs ? Focus à partir d’une étude rétrospective et pleine d’enseignements, publiée en février dans INRA Productions Animales (numéro 5). D ans une étude intitulée La compétitivité de la filière de chair française : entre doutes et espoirs, les auteurs Vincent Chatellier (INRA), Pascale Magdelaine (ITAVI) et Yves Trégaro (FranceAgriMer) dressent un constat clinique d’une filière qui a perdu 22 % de ses volumes entre 2000 (2,33 millions de tonnes équivalent carcasse) et 2014 (1,82 million tec). Des éleveurs ont disparu, des usines ont fermé. Des territoires ruraux autrefois prospères se sont retrouvés avec un avenir à réécrire. Le recul porte moins sur le poulet dont les volumes ont gagné 3 % sur la période (1,1 million tec) que sur la dinde dont la production a été divisée par deux à 365 000 tec, et accessoirement sur la pintade (- 33 % à 40 000 tec). Mais au travers de cette étude très fouillée, à la fois historique et prospective, on observe que la France a perdu sur deux tableaux : l’exportation, que ce soit en Europe ou hors de l’Europe, et sur son propre marché où les produits d’importation n’ont cessé de progresser ces dernières années. Au pays dont le coq est l’emblème, la volaille a perdu de sa superbe, même si sa production s’est désormais stabilisée autour de 1,8 M tonnes. UNE FILIÈRE AFFECTÉE PAR LA FIN DES RESTITUTIONS À L’EXPORT Sur le plan international, la France occupe une place modeste désormais. « Avec 0,9 % de la population mondiale, elle assure 1,7 % de la production mondiale de volaille », dit l’étude. Ses échanges hors de l’Union européenne représentent 3 % des flux mondiaux pour une espèce dont la consommation croît plus vite que toutes les autres espèces et qui devrait devenir la viande numéro 1 dans le monde en 2020, selon l’Organisation de coopération et développement économique (OCDE) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), « avec 37 % du total ». Hors d’Europe, la fin des restitutions à l’exportation, en 2013, a porté un coup très dur à une filière spécifique organisée en Bretagne et dans les Pays de la Loire autour de deux opérateurs, Tilly-Sabco et Doux. Le premier a changé son modèle avec de nouveaux actionnaires après sa liquidation judiciaire, le second s’est redressé au prix d’une restructuration en profondeur après un dépôt de bilan. La modification récente de la parité eu- SOMMAIRE L’ÉVÉNEMENT Suisse/Volaille : Bell autorisé à racheter Huber 25 La volaille en France : des raisons d’espérer Afrique/ Produits laitiers : Arla s’engage envers les producteurs laitiers du Nigéria 27 POLITIQUES-PROFESSIONS 8 Restauration/franchise : Memphis Coffee vise les 100 « diners » d’ici 2019 31 Vins/UE : nouveau record historique à l’export de l’UE en 2015 8 Résultats/Distribution : Casino a publié ses comptes pour 2015…. Commerce/Accord : dernière ligne droite pour l’accord de libre échange UE/Canada 9 Rapprochement/Distribution : Système U/Auchan : le mariage scellé d’ici l’été 32 Marché unique/UE : la fin de l’accord de Schengen, un cauchemar pour l’industrie agroalimentaire 12 Fonds porcin : la FNP et la FNSEA en appellent à la « responsabilité » 14 Bilan/négociations commerciales : des négociations commerciales encore sous tensions ENTREPRISES Fruits en conserve/investissement : les St Mamet se déshabillent pour sauver les vergers français 15 19 19 Huiles/Acquisition : Geoffroy Roux de Bézieux se lance dans l’alimentaire haut de gamme 20 Résultats/Semences : Vilmorin maintient ses objectifs annuels 21 Financement/Eau : Castalie lève des fonds 21 31 Distribution/circuit court : Marc Dorel (Marchands des 4 saisons) se mobilise pour le circuit court 33 BVP/Restauration hors domicile : pour accélérer son développement, Fischer passe à la franchise 33 Résultats : Ahold et Delhaize publient leurs comptes 2015 avant fusion PRODUITS & MARCHÉS 35 34 Bio emballages/R&D : Pour une conservation très longue des produits frais 34 Grande-Bretagne/Export : l’envolée de la livre sterling pèse sur les exportations 35 Fournisseurs/Audit : Mutual Audit révolutionne l’audit fournisseur 35 Statistiques/FAO : l’indice des prix alimentaires de la FAO stable en février 38 Produits vétérinaires/Acquisition : Ceva acquiert les laboratoires Polchem 22 AGENDA 40 Surgelés salés/Produits : Findus se lance sur le marché des crustacés et mollusques 22 INDEX 40 Suisse/Chocolat : Lindt & Sprüngli a augmenté ses parts de marchés en 2015 25 2 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite L’ÉVÈNEMENT Filière volaille ro-dollar a en grande partie compensé la fin des restitutions à l’exportation. La bonne santé de cette filière spécifique (17 % de la production de poulets en France) qui exporte très majoritairement des petits poulets entiers et congelés conditionne la compétitivité des fournisseurs du métier de la volaille (firmes génétiques, couvoirs, fabricants d’aliments). DES CONCURRENTS EN EUROPE La planète volaille a considérablement changé en l’espace de deux décennies. Sur le marché mondial, le Brésil, la Thaïlande, les Etats-Unis et plus récemment la Turquie ou l’Argentine n’ont cessé de renforcer leurs positions, bien souvent au détriment de l’Union européenne. Compte tenu des écarts de compétitivité liés aux matières premières, à la main-d’œuvre ou aux coûts des normes, l’avantage du Brésil à produire de la protéine de volaille est incontestable. L’étude relève que « le coût de production du poulet dans l’UE serait supérieur d’environ 45 % à celui du Brésil ». L’écart se creuse encore lorsqu’on compare le coût d’abattage entre le Brésil (170 euros la tonne), la Pologne (210 euros/t), l’Allemagne (280 euros/t), les Pays-Bas (330 euros/t), la France (380 euros/t). En Europe aussi, la planète volaille a tourné. Pendant que la France réduisait son offre, l’Allemagne triplait sa production, alors que les Pays-Bas, la Belgique et la Pologne affichaient une croissance soutenue. De sorte que « ce n’est pas du Brésil qu’est venu le danger pour la filière française du poulet, mais bien (des pays européens en croissance) ». Sur son marché (1,74 million tec consommées en 2014), la France importe 30 % de ses besoins, « soit le double de ce qui prévalait en 2000 ». Les viandes de volaille d’importation dominent la viande française en restauration hors domicile (60 % de l’offre), et plus encore sur le segment L’interprofession de la volaille-chair du poulet standard (80 %). Elles sont toujours en chantier principalement européennes. Même le La filière volaille-chair réussira-t-elle un jour à constituer une interprorempart d’une forte segmentation de fession commune à toutes les familles existantes ? Les quatre familles l’offre de la volaille française en GMS, du secteur en France (poulet, dinde, canard à rôtir, pintade) réunissant souvent certifiée ou sous Label Rouge ou l’ensemble des opérateurs français poursuivent leurs travaux pour construire une structure à même de traiter des dossiers transversaux sous cahiers des charges, a peu à peu été aux quatre métiers (sanitaire, communication, entre autres). L’Autorité fragilisé par des importations de poulet de la concurrence avait condamné en avril dernier vingt et un industriels et deux fédérations professionnelles du secteur pour entente sur standard, créneau en croissance que la les prix entre 2001 et 2007. Tenant non seulement compte des difficulFrance a délaissé. « Les filières nord-eutés rencontrées par la filière, les sages qui avaient réduit le montant ropéennes, (elles), se sont tournées vers global de l’amende, avaient en effet considéré que l’engagement collectif de mettre en place une interprofession « est susceptible d’avoir, un modèle économique à bas coûts. Cette pour le respect durable des règles de la concurrence dans le secteur de hyper-standardisation et la massification la viande de volaille, une plus grande efficacité que des sanctions péde l’offre ont fait la différence sur le poucuniaires calculées selon la méthode habituelle ». Si les opérateurs ont été ralentis ces derniers mois en raison de l’influenza aviaire, les tralet standard en France ». Bâtiments d’élevaux pour mettre sur pied l’interprofession reprennent depuis quelques vage et abattoirs plus grands, gammes de jours, explique la directrice de l’ITAVI, Anne Richard. Objectif : définir produits plus restreintes, relations parteson architecture avant la fin de l’année. Reste à conduire en parallèle les discussions avec les enseignes de la distribution pour les intégrer nariales plus étroites avec la distribuà l’interprofession avant de demander aux autorités son agrément. tion… L’herbe est forcément plus verte chez les voisins de la France. Reproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 3 L’ÉVÈNEMENT Filière volaille DES RAISONS D’ESPÉRER S’il paraît loin le temps d’une France leader européen incontesté de la production de viande de volaille, il n’en reste pas moins des raisons d’espérer en la remise en ligne de l’écosystème de la volaille made in France, disent les auteurs de l’étude. Ils estiment, en effet, que « la segmentation du marché français est une originalité par rapport à la concurrence ». La consommation de volaille est plus diverse dans l’Hexagone avec une part du poulet à 62 % contre 75 % dans l’UE, « un poids important des produits sous signe officiel de qualité (environ 25 à 30 % du marché global) ». Des spécificités qui pourraient constituer un atout en Europe pour répondre « à l’émergence de nouvelles attentes sociétales (poulet élevé selon les exigences “bienêtre animal” aux Pays-Bas ou au Royaume1990 1995 2000 2005 2010 2015 Uni par exemple) ». Les écarts de compétitivité avec les concurrents de la France ne sont pas non plus rédhibitoires. « L’écart de compétitivité avec (…) le Brésil est plutôt en réduction sur le long terme et les importations françaises en provenance des pays tiers ne progressent que modérément. » Abattages régionaux par an milliers de Tec 1000000 Bretagne volailles 800000 600000 Bretagne gallus Pays de Loire volailles 400000 200000 Bretagne dindes Pays de Loire gallus Source Itavi Pays de Loire dindes 0 1980 milliers de Tec 1000000 800000 600000 Source Itavi 400000 200000 1991 1985 LE DÉBUT DES GRANDES MANOEUVRES Enfin, les acteurs de la filière commencent à s’adapter. Dans le secteur de la production caractérisé par un parc de bâtiments vieillisAbattages régionaux, par an sants, l’institut technique de l’aviculture (ITAVI) observe « une reprise timide des constructions de bâtiments d’élevage neufs » (+ 2 % en 2013). Surtout, les grandes manœuvres dans l’industrie ont commencé. LDC s’est allié avec Bretagne Glon et Sofiprotéol dans le but « de reconquérir une partie du marché aujourd’hui approvisionnée par des viandes importées (RHF, industrie, et entrée de gamme des GMS) ». Et LDC a également investi en Pologne. Terrena et Sofiprotéol sont depuis plusieurs mois en négociation exclusive pour prendre la majorité Pays de la Loire des parts de Doux. On voit clairement deux opérateurs majeurs sortir du marché français : LDC et le Gastronome (Terrena). Le début d’une nouvelle histoire ? Franck Jourdain 1995 2000 2005 4 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 2010 2015 Reproduction interdite L’ÉVÈNEMENT Filière volaille La volaille en France : des raisons d’espérer Pascale Magdelaine, responsable du département économie de l’ITAVI porte un regard plein d’espoir sur la filière volaille, à condition qu’elle réussisse sa mue. Agra Alimentation : Quel regard portez-vous sur la filière avicole française aujourd’hui ? A t-elle les moyens de se redresser ? Pascale Magdelaine : Quand on voit quelques indicateurs repasser au vert (redémarrage timide de la construction, restructuration en aval…), on peut se dire que la longue descente entamée par la France en 2000 a sans doute pris fin. Les industriels qui s’étaient cantonnés aux seuls signes de qualité et au poulet export s’intéressent désormais au segment du poulet standard. Ce n’est pas chose facile car dans cette stratégie, il faut mettre en œuvre une génétique spécifique et disposer d’outils industriels adaptés. La France l’a payé très cher avec une hausse constante des importations. Seul Glon suivait cette stratégie dans un de ses outils (Boscher Volaille à Mur-de-Bretagne, NDLR) avec des poulets lourds et une gamme simplifiée. LDC s’est allié en 2015 avec Glon et Sofiprotéol avec pour objectif de reconquérir le marché intérieur sur le segment du poulet standard. N’est-ce pas trop tard, lorsqu’on voit les opérateurs européens conquérants ? Pascale Magdelaine, responsable du département économie de l’ITAVI (dr) C’est vrai que partout ailleurs en Europe, les couvoirs, les bâtiments d’élevage et les abattoirs sont souvent plus grands qu’en France. C’est en partie la conséquence du poids dans l’Hexagone de l’élevage sous signes de qualité qui impose des plafonds en taille et une génétique plus diverse. C’est également le résultat d’une différenciation sur les produits standards qui entraîne des surcoûts industriels qui ne sont pas toujours valorisés. Le modèle commercial entre pays producteurs est aussi très différent. En Europe, pour un même volume de production, la France propose quatre à cinq fois plus de références qu’ailleurs. La GMS française où s’écoulent entre 55 et 60 % de la volaille française sortie des abattoirs de l’Hexagone a imposé un poids moyen de poulet entier compris entre 1,85 et 1,90 kilo. Or, l’orientation vers un modèle de production de poulet standard nécessite d’exploiter au mieux le potentiel génétique des animaux en produisant des poulets plus lourds à fort rendement en filets, sur une base de poids carcasse de 2,3 à 2,4 kilos. Agra Alimentation : La GMS peut-elle évoluer dans sa demande et commercialiser des produits issus de ces poulets lourds ? Nous sommes parvenus à un moment charnière où la GMS doit, à mon sens, accepter de commercialiser les produits de cette offre qui nécessite une orientation nouvelle de la Reproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 5 L’ÉVÈNEMENT Filière volaille filière. C’est une évolution qui va dans le sens de l’histoire. Par exemple, KFC importait jusqu’à il y a peu l’essentiel de sa viande de volaille transformée et commercialisée dans ses points de vente français. Gastronome puis LDC, en spécialisant un outil spécifique, sont parvenus à décrocher un contrat d’approvisionnement dans ce type de produits. Dans les campagnes, les groupements recommencent à chercher de nouveaux producteurs pour remplacer les plus anciens et accroître leur production. Le niveau de rentabilité est encore insuffisant pour espérer qu’un producteur amortisse un élevage neuf. Les investissements actuels sont souvent le fait d’aviculteurs qui agrandissent leur élevage et possèdent déjà un ou plusieurs bâtiments amortis. Propos recueillis par Franck Jourdain Redéployer la filière volaille française afin de limiter les importations Lors d’une conférence de presse, le 8 mars, Roland Tonarelli, président de l’Association pour la volaille française (APVF), a justifié l’absolue nécessité de redévelopper la filière française dans un contexte de demande bien présente et d’importations en hausse régulière. «I l faut redéployer notre filière en France sinon nous mangerons du poulet thaïlandais », s’est exclamé Roland Tonarelli, président de l’Association pour la volaille française (APVF), le 8 mars lors d’une conférence de presse. Il présentait les résultats 2015 pour la filière volaille, qui a dû faire face à une hausse des importations et à une quasi-stagnation des exportations. La France n’est plus le leader européen de la volaille, avec une production estimée en 2015 de 1,872 million tec (+2,5 %) la première place « nous a été ravie par les Polonais dont les outils sont plus performants et plus modernes que les nôtres », relève-t-il. « La hausse de la consommation française a profité aux importations plus qu’à l’approvisionnement local », continue-t-il. La consommation a progressé de 1,6% en 2015 (+ 2,4% en 2014). Il évoque « une pénurie de production ». Selon lui, « il n’y a pas eu assez de surface pour répondre à la demande des consommateurs ». Pourtant, avec la crise agricole, « aujourd’hui, c’est l’atelier volaille qui permet de faire vivre certaines exploitations », explique-t-il, grâce à un prix de vente calculé en fonction des coûts de production. DES ACCORDS AVEC DES INDUSTRIELS POUR RELANCER LA FILIÈRE Il s’insurge contre les messages discriminatoires sur la production de poulet standard. « Il faut arrêter de nous rebattre les oreilles en permanence avec “l’avenir, c’est le bio !”. Le consommateur passe son temps à dénigrer le poulet standard, alors qu’il en achète tous les jours. S’il n’y avait plus que du bio, bon nombre d’entre eux ne pour6 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite L’ÉVÈNEMENT Filière volaille raient plus se payer du poulet », affirme-t-il. D’après lui, « c’est une politique de la demande qui relancera la filière ». Il cite des exemples constructifs comme les accords entre la filière et KFC, McDonald, Bonduelle ou Flunch qui communiquent et affichent clairement l’origine France des produits contenants de la volaille. Selon lui, certains distributeurs et restaurateurs n’hésiteraient pas à utiliser le logo « Volaille française », sans aucun respect du cahier des charges. « C’est mensonger et proprement scandaleux ! […] Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir dans l’étiquetage de l’origine ». Du côté de la restauration hors foyer, l’APVF cherche à mieux répondre aux attentes des acteurs en termes de portion, de cuisson ou d’emballage. En parallèle, l’association lance une campagne de communication destinée au grand public pour « provoquer des achats citoyens » et « faire prendre conscience » de l’importance d’acheter français. Emilie Durand Reproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 7 POLITIQUE - PROFESSIONS Europe VINS/BILAN > Avec des exportations de vins de près de 10 milliards d’euros en 2015 – le plus haut niveau historique jamais atteint –, l’Union européenne reste le plus important exportateur de vins du monde et cela dans un contexte de forte concurrence. Nouveau record historique à l’export de l’UE en 2015 E ncore une fois, l’Union européenne reste le plus important exportateur de vin dans le monde entier et, après 3 ans de stabilité relative, atteint sa meilleure performance en 2015: 21,9 millions d’hectolitres (+ 3%) ou l’équivalent impressionnant de 2,9 milliards de bouteilles couplé à une performance économique de 9,8 milliards d’euros (+ 8,9%) ». C’est le cocorico qu’a poussé Jean-Marie Barillère, le président du CEEV (Comité européen des entreprises de vins en présentant, le 29 février, les derniers chiffres des exportations plus qu’encourageants de l’industrie et du commerce des vins de l’UE. « Cela permet à l’Union européenne de bénéficier d’une balance commerciale positive combinée pour l’UE de plus de 7 milliards d’euros », s’est-il félicité. Et comment explique-t-il ces beaux résultats ? « Avec une baisse structurelle de la consommation interne de l’UE, les exportations sont devenues l’élément clé pour maintenir la viabilité à long terme du secteur vitivinicole de l’UE ». Plus concrètement, le président du CEEV (et accessoirement président de l’Union des Maisons de Champagne) a indiqué que ces résultats encourageants sont essentiellement dus à la croissance des exportations vers les Etats-Unis (+ 18% en valeur) qui reste avec 3,15 milliards d’euros le plus important marché pour les vins de l’UE. En outre, la valeur unitaire des vins que l’UE a exportés aux USA, – 5,61 euros/litre – reste bien au-dessus de la moyenne (qui n’est que de 4,47 euros/ litre). Selon le patron du CEEV, « le taux de change plus équilibré entre l’euro et le dollar américain pourrait expliquer en partie ces performances européennes ». « LA CHINE : DEUXIÈME MARCHÉ EN CROISSANCE Le deuxième facteur de croissance important des bons résultats de l’industrie et du commerce des vins de l’UE a été la Chine (+ 26% en valeur et + 29 % en volume en 2015). Après deux années de baisse (suite au conflit commercial entre l’UE et la Chine), les exportations de vins sur ce grand marché asiatique ont atteint en 2015 leur plus haut niveau, à la fois en volume et en valeur (819 millions d’euros). Pour continuer sur cette bonne voie, les responsables du CEEV incitent la Commission européenne « à conclure positivement le plus tôt possible les négociations d’un accord sur les vins avec les Etats-Unis et le Japon et d’entamer des négociations avec la Chine ». Ils estiment que des « cinq principaux marchés d’exportation en valeur (Etats-Unis, Suisse, Chine, Canada et Japon), l’accès équitable au marché et à la concurrence est consolidée par un seul accord conclu avec la Suisse ». À leurs yeux, le cas du Canada serait « particulièrement douloureux », dans la mesure où les négo8 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS Europe ciations sur l’AECG (accord économique et commercial global) conclu en octobre Le CEEV : plus de 7 000 entreprises et plus 2013, est toujours en attente de ratificade 90 % des exportations tion. « Nos entreprises travaillent bien à Le Comité européen des entreprises de vins (CEEV) représente les entreprises du vin dans l’industrie et le commerce dans l’Union eurol’export, mais, dans un contexte de péenne: vins tranquilles, vins aromatisés, vins mousseux, vins de liconcurrence mondiale extrême, il sera queur et autres produits de la vigne. Il regroupe 24 organisations difficile de maintenir ces chiffres d’exnationales. Avec plus de 7 000 entreprises, principalement des PME, et plus de 200 000 emplois directs dans l’UE, ses membres produisent et portation impressionnants car nos commercialisent la grande majorité des vins européens de qualité, avec concurrents vont plus vite que l’UE dans et sans indication géographique, et représentent plus de 90% des exporla négociation des accords commertations de vins européens. ciaux », a indiqué en substance, Ignacio Sánchez Recarte, secrétaire général du CEEV. Selon ce dernier, « il existe des perspectives fortes de croissance, en particulier dans la région Asie-Pacifique et afin d’être en mesure de développer nos exportations dans ces pays, l’UE doit se montrer plus offensive pour obtenir des conditions d’accès au marché au moins équivalentes à celles de nos principaux concurrents », a souligné de son côté, Jean-Marie Barillère, Président du CEEV. Aziz Ben Marzouq COMMERCE/ACCORD > La Commission européenne et le Canada viennent de clore l’examen juridique de l’Accord économique et commercial global entre l’UE et le Canada (CETA) conclu en septembre 2014. Le chapitre relatif à la protection des investisseurs et au règlement des différends entre Etats et investisseurs (RDIE) –qui a été sensiblement modifié – sera-t-il suffisant pour répondre aux attentes des États membres et du Parlement européen ? Rien n’est moins sûr. Dernière ligne droite pour l’accord de libre échange UE/Canada L a commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, a annoncé, le 29 février 2016, la clôture de l’examen juridique de l’Accord économique et commercial global entre l’UE et le Canada (CETA). Entamées en 2009, les négociations UE/Canada – menées dans une discrétion presque totale – ont abouti le 18 octobre 2013. Et ce n’est que le 26 septembre 2014, qu’un sommet UE-Canada a célébré la fin officielle des négociations. Depuis lors, le toilettage juridique du texte était en cours. La nouvelle version de l’accord UE/Canada a été publiée, et la voie est désormais ouverte pour une ratification en vue d’une entrée en vigueur en 2017. « Nous allons finaliser la traduction du texte puis la Commission fera une proposition formelle pour pouvoir adopter cet accord plus tard au printemps 2016. Nous comptons transmettre cette proposition au Conseil et au Parlement européen en juin 2016. Reproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 9 POLITIQUE - PROFESSIONS Europe Lorsque les États membres l’auront adopté, et avec le consentement du Parlement européen, le CETA pourra entrer en vigueur provisoirement » , a précisé Cecilia Malmström. Cette dernière s’est bien gardée de préciser la nature de l’accord UE/ Canada : sera-t-il « mixte » ou « pas mixte » ? Précision de taille puisque c’est la nature de l’accord qui déterminera la procédure de ratification qui devra être adoptée au sein de l’UE. Si l’accord est considéré comme « mixte », il doit en effet être ratifié par l’ensemble des Parlements des 28 Etats membres de l’UE, et non par le seul Parlement européen. NOUVELLE APPROCHE EN MATIÈRE D’INVESTISSEMENTS Le chapitre relatif à la protection des investisseurs et au règlement des différends entre Etats et investisseurs (RDIE) a été largement amendé au cours de cet examen juridique. Il s’agissait en effet d’un chapitre particulièrement controversé. Les discussions sur ce dispositif ont pris une ampleur considérable au fur et à mesure que s’est élargi le débat sur l’accord entre l’UE et les Etats-Unis, le TTIP, qui lui est encore en cours de négociations. Sous la pression des critiques de certains eurodéputés mais surtout de la société civile à propos du RDIE (certains avaient qualifié l’accord UE/ Canada de « cheval de Troie » pour l’accord de libre échange à venir avec les EtatsUnis), le Canada et la Commission se sont finalement entendus pour inscrire dans le texte final la nouvelle approche en matière d’investissement définie par la Commission à l’automne 2015. Les principales modifications apportées au chapitre sur le RDIE portent notamment sur une formulation plus contraignante quant au droit de réglementer à tous les niveaux de gouvernement en ce qui concerne la protection des investissements. Elles prévoient aussi la mise en place d’un tribunal permanent et institutionnalisé chargé de régler les différends, ce qui représente une rupture par rapport au système actuel d’arbitrage ad hoc. Les membres du tribunal ne seront plus nommés par l’investisseur et l’État concernés par le différend, mais seront nommés à l’avance par les parties à l’accord. Des règles d’éthique plus détaillées sont également prévues pour éviter tout conflit d’intérêts. Sera également mis en place un système permettant de faire appel (comparable à celui qui existe dans les systèmes juridiques nationaux) dans le cadre duquel les décisions seront examinées du point de vue de leur légalité et annulées en cas d’erreur. « En faisant fonctionner le système comme une juridiction internationale, ces changements permettront aux citoyens d’avoir confiance en sa capacité à rendre des jugements équitables et objectifs », s’est félicitée Cecilia Malmström en affirmant avoir « répondu aux attentes, aussi bien des États membres que du Parlement européen. » DIFFÉRENTS SONS DE CLOCHE AU SEIN DU PARLEMENT EUROPÉEN Le président allemand de la commission du commerce international (INTA) au Parlement européen, le social-démocrate Bernd Lange, qui est aussi le rapporteur sur le TTIP avec les Etats-Unis, s’est réjoui de l’abandon du mécanisme de règlement des différends (RDIE) dans l’accord avec le Canada. « Quelques semaines plus tôt, la Commission nous disait que ce n’était pas possible et qu’on pourrait au mieux changer quelques notes de bas de page. Je suis donc très satisfait », a-t-il affirmé. Celui-ci a toutefois mis en garde : « Ce n’est qu’une victoire d’étape. Car l’accord fait 1 600 10 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS Europe pages. Et nous devons encore le scruter au calme car pas mal de choses ne sont pas encore claires ». Selon lui, l’accord doit encore suivre son parcours législatif, pour être ratifié en décembre 2016 ou janvier 2017. « D’ici là, nous devons analyser l’accord en profondeur et de manière ouverte. Il y aura peut-être encore des changements. Une chose est claire, le Parlement européen aura le dernier mot.» Cependant au sein même du parti de Bernd Lange des voix discordantes se font sentir. Ainsi la social-démocrate belge Marie Arena a indiqué que « la Commission jette une nouvelle fois de la poudre aux yeux des citoyens. Le système de Tribunal permanent qui doit remplacer le RDIE est rejeté par la plus grande association de magistrats allemands (DRB) qui n’y voit aucune base légale ni aucune nécessité, puisqu’il appartient aux États membres d’assurer l’accès à la justice pour tous et de garantir un accès possible aux investisseurs en fournissant aux tribunaux les moyens pertinents ». Selon elle, « le DRB met aussi durement en doute l’indépendance des juges car, ni la procédure proposée pour la nomination des juges du Tribunal permanent, ni leur statut ne satisfont aux exigences internationales garantissant l’indépendance des tribunaux ». Le social-démocrate français Emmanuel Maurel a pour sa part dénoncé un « numéro d’illusionniste ». Selon lui, « les modifications proposées, au mieux cosmétiques, sont largement insuffisantes pour changer la nature profondément anti-démocratique du CETA. Les juridictions nationales, au Canada comme dans l’UE, sont parfaitement capables de statuer sur ce type de différends ». Du côté des Verts européens, Ska Keller (Allemagne), est aussi d’avis que les systèmes juridiques de l’UE et du Canada étaient suffisants. Le groupe de la Gauche Unitaire européenne n’est pas plus tranquillisé. S’il concède que la nouvelle procédure n’est plus appelée RDIE et qu’elle rend le dépôt de plaintes plus compliqué pour les entreprises, Helmut Scholz, le coordinateur du groupe pour le commerce, estime toutefois que « le principe de base demeure : les entreprises pourraient poursuivre les gouvernements s’ils voient leurs attentes de profit menacées par une nouvelle loi, et à cette fin, ils ont accès à une voie légale séparée qui n’est pas liée par les systèmes légaux et constitutionnels des 29 Etats participant au CETA ». En revanche, le PPE, le groupe politique le plus important en nombre, se dit totalement satisfait du texte proposé. Le PPE pense qu’il répond aux « préoccupations publiques sur le droit du gouvernement à légiférer ». Selon Artis Pabriks, le rapporteur du Parlement européen pour l’accord UE/Canada, « c’est le sprint final d’un marathon de six années pour mettre en place le plus grand accord commercial jamais conclu par l’UE. Accord qui devrait augmenter le commerce bilatéral de biens et services de 22,9 % et apporter un gain de PIB jusqu’à 11,6 milliards d’euros par an pour l’UE ». De leur côté, les Libéraux européens (ALDE) ont salué un « succès libéral » du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et de Cecilia Malmström (libérale suédoise). Selon Marietje Schaake, coordinatrice de l’ADLE au sein de la Commission INTA (commerce international), « ensemble, avec le Canada, qui a une économie plus puissante que celle de la Russie, nous pouvons travailler pour renforcer le système commercial fondé sur des règles internationales et établir des normes mondiales rigoureuses ». Aziz Ben Marzouq Reproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 11 POLITIQUE - PROFESSIONS Europe MARCHÉ UNIQUE/UE > La possibilité de la disparition de l’espace de libre circulation européen de Schengen constituerait une question « extrêmement préoccupante » pour le secteur de l’alimentation et des boissons de l’UE, notamment en ce qui concerne les coûts supplémentaires et les retards des livraisons. C’est ce qu’a indiqué FoodDrinkEurope, le lobby de l’industrie agroalimentaire européenne, suite à la parution d’une étude allemande qui chiffre, dans le pire des cas, à plus de 1400 milliards d’euros les coûts économiques additionnels – dans les dix prochaines années – en cas de réintroduction des contrôles aux frontières. La fin de l’accord de Schengen, un cauchemar pour l’industrie agroalimentaire «L a réintroduction permanente des contrôles des personnes aux frontières internes de l’UE entraînerait un impact négatif notable sur les économies nationales de l’Union européenne », estime FoodDrinkEurope (FDE), le porte-voix de l’industrie agroalimentaire de l’UE, à la lecture des résultats d’une étude de l’institut Prognos pour la fondation allemande Bertelsman. La perte de temps résultant de contrôles aux frontières appliqués à la circulation des marchandises déclencherait de son côté « une série d’effets économiques complexes, dont l’impact serait différent en fonction des pays ». Rappelant que diverses analyses estiment qu’une telle fermeture des frontières se traduirait par des coûts variant entre 500 millions et plus de 1400 milliard d’euros au cours des dix prochaines années, les responsables de FDE affirment que « les marchandises seraient de nouveau soumises à des contrôles aux frontières, ce qui entraînerait des retards pour les transporteurs, lesquels retards se traduiraient à leur tour par des dépenses supplémentaires, qui, au bout du compte seraient partiellement couvertes par le consommateur final ». Selon eux, cette situation aurait évidemment « des conséquences graves sur l’ensemble de l’Union européenne où la croissance est faible et où le chômage, notamment des jeunes, est important ». Résultat : la diminution des échanges commerciaux aurait inévitablement un impact négatif sur le PIB des différentes régions d’Europe ». Aux yeux des opérateurs industriels européens, si le marché unique n’est pas parfait et n’est pas encore complètement achevé, il n’en demeure pas moins que son existence « a permis des échanges qui soutiennent les économies nationales et qui renforcent les secteurs de l’alimentation et des boissons, « le plus grand secteur de fabrication et le plus important fournisseur d’emplois dans l’économie européenne ». Leur conclusion : « une éventuelle élimination de l’accord de Schengen porterait un coup dramatique à l’Union européenne ». FORTE AUGMENTATION DES PRIX À L’IMPORTATION La réintroduction des contrôles aux frontières en Europe, un scénario de plus en plus probable sur fond de crise des réfugiés sur le continent, se traduirait par « des hausses 12 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS Un espace de libre circulation pour plus de 400 millions de personnes L’espace Schengen a été mis en place en 1985 et regroupe aujourd’hui 26 pays (dont 22 sont membres de l’UE) (1) de plus de 400 millions de personnes. Appartenir à cet espace sans contrôles aux frontières intérieures signifie pour ces pays qu’ils ne pratiquent aucun contrôle à leurs frontières intérieures (c’est-à-dire les frontières entre deux États Schengen) aussi bien pour les personnes que pour les marchandises, qu’ils procèdent à des contrôles harmonisés, selon des critères clairement définis, à leurs frontières extérieures (c’est-à-dire les frontières entre un État Schengen et un État ne faisant pas partie de l’espace Schengen). En conséquence, tant les citoyens de l’UE que les ressortissants de pays tiers peuvent voyager librement à l’intérieur de l’espace Schengen. Ils ne subissent des contrôles que lorsqu’ils franchissent les frontières extérieures de l’UE. La Bulgarie, l’Irlande, la Croatie, Chypre, la Roumanie et le Royaume-Uni sont des États membres de l’UE mais ils ne font pas ou pas encore partie de l’espace Schengen. Ce système de libre circulation est soumis depuis un an et demi à de dures pressions avec l’afflux de centaines de milliers de migrants arrivés sur le vieux continent, en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique pour l’essentiel. EN BREF UE-MAROC L’accord agricole reste en vigueur La chef de la diplomatie européenne Frederica Mogherini a confirmé le 4 mars à Rabat que l’accord agricole scellé en 2012 entre le Maroc et l’UE est toujours en vigueur. À l’occasion d’une rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar, Frederica Moghe- Reproduction interdite Europe massives de coûts et de prix », selon cette étude. Selon le pire scénario envisagé, la réintroduction des contrôles aux frontières intérieures de l’UE ferait monter les prix à l’import de 3% au maximum, la disparition de l’espace Schengen se solderait par un coût de 244 milliards d’euros pour la France et de 235 milliards pour l’Allemagne, sur la période 20162025. Au minimum, si l’on estime que les prix à l’import n’augmentent que de 1%, l’étude montre que l’éclatement de l’espace Schengen coûterait à l’UE dans les 470 milliards d’euros durant les dix années à venir. Aziz Ben Marzouq (1) Belgique, Tchéquie, Danemark, Allemagne, Estonie, Grèce, Espagne, France, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Hongrie, Malte, Pays-Bas, Autriche, Pologne, Portugal, Slovénie, Slovaquie, Finlande, Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse. rini a rappelé que l’UE a fait appel de la décision de la Cour de justice européenne invalidant l’accord au motif qu’il s’appliquait aussi au Sahara occidental. Le 25 février, les autorités marocaines avaient annoncé suspendre tout contact avec les institutions européennes pour protester contre l’invalidation de l’accord. Cet accord englobe les produits agricoles transformés ou non, le poisson et les produits de la pêche. 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 13 POLITIQUE - PROFESSIONS France Fonds porcin : la FNP et la FNSEA en appellent à la « responsabilité » Alors que le plus dur semblait fait – accord de la grande distribution sur une enveloppe de 100 millions d’euros, avis positif de l’Autorité de la concurrence française –, le fonds porcin, porté par la FNP et la FNSEA, s’enlise sur la dernière ligne droite : la répartition des rôles dans la mise en œuvre du fonds. Le dossier n’avance plus depuis que les industriels de Culture viande (abattage-découpe) ont signifié, par un communiqué le 24 février, leur rejet de la proposition des syndicats de producteurs de leur confier la charge de la collecte des fonds auprès des distributeurs, en inscrivant la contribution en pied de facture. Dans une lettre aux acteurs de la filière porcine publiée le 1er mars, la FNSEA et la FNP s’impatientent et appellent à la « responsabilité » des industriels et de la distribution pour que la mise en place du fonds porcin de 100 millions d’euros se fasse le plus rapidement possible. Les syndicats constatent que, suite aux négociations commerciales compliquées pour les industriels et les coopératives, ceux-ci « hésitent » à collecter les contributions « au motif que les enseignes la leur feront payer ». Les industriels expliquent que les négociations avec la distribution portent sur l’ensemble de la facture. Ils sont d’autant plus réticents que la contribution à collecter auprès des distributeurs s’approcherait des 20ct/kg, expliquent-ils. L’inquiétude est « compréhensible », rétorquent la FNSEA et la FNP dans leur communiqué, mais « le projet de protocole prévoit en toutes lettres qu’il ne peut y avoir d’accord tarifaire qui intègre le pied de facture ». Ils constatent également que les enseignes de la distribution « s’inquiètent d’éventuelles poursuites des autorités de la concurrence, en particulier celles de Bruxelles. Et certaines souhaiteraient même une validation formelle de la commission européenne, ce qui demanderait plusieurs mois ». « La parole et l’écrit du président de l’Autorité de la concurrence n’ont-ils aucune valeur dans ce pays ? », interrogent la FNSEA et la FNP. À la filière, ils demandent de « se montrer à la hauteur de la crise, taire ses divisions et jouer collectif », MR plaident-ils. 14 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS France BILAN/NÉGOCIATIONS COMMERCIALES > Les résultats de l’Observatoire des négociations commerciales permettent à l’Ania de dresser un premier bilan sur le climat observé dans les box cette année. La Feef, de son côté, veut voir ce qui marche et ce qui peut encore être amélioré. Des négociations commerciales encore sous tensions A peine les négociations commerciales entre fournisseurs et distributeurs achevées, que l’Ania a comme prévu publié le 7 mars les résultats de son premier « Observatoire des négociations commerciales ». Mis en place à l’automne dernier, celui-ci devait veiller au bon déroulement des joutes dans les box. Au final, elle a reçu « pas moins de 327 signalements », note l’Association, adressés par des entreprises de toutes tailles, de tous statuts et de tous secteurs sur des demandes de déflation, sur des demandes indifférenciées de remises, sur des déréférencements de produits en magasin pendant la période des négociations. Un chiffre dont l’Ania tire un enseignement principal : « la guerre des prix entre enseignes de la grande distribution s’intensifie et la spirale déflationniste se poursuit malgré tous les signaux d’alerte sur nos filières agricoles et agroalimentaires ». Des demandes surtout « en totale contradiction avec les engagements pris par les enseignes pour enrayer la guerre des prix avant les négociations commerciales », prend soin de préciser l’Ania et qui concernent toutes les centrales d’achat. « Le système devient fou ! », s’insurge Jean-Philippe Girard, le patron de l’Ania. La FCD, dont le délégué général Jacques Creyssel a vivement réagi tout au long de la semaine précédente aux critiques de l’Ania, « ne communique pas plus avant pour l’instant sur le bilan de ces négociations », nous a indiqué un porte-parole, dans l’attente d’un premier bilan d’ici une dizaine de jours environ. DES PROGRÈS RESTENT À FAIRE De son côté, Dominique Amirault, président de la FEEF, loin de vouloir entrer dans la polémique entre fournisseurs et distributeurs, veut au contraire « voir ce qui marche ». Et de rappeler qu’ « il faut du temps pour faire évoluer les choses ». La Feef qui a signé des contrats avec les distributeurs (sauf Casino, NDLR), afin de différencier le traitement des PME de celui des multinationales, affirme que « les PME ont bénéficié cette année d’un traitement beaucoup plus différencié que les multinationales avec certaines enseignes. En moyenne, la tendance est positive, mais la différence n’est pas encore assez forte ». Du mieux donc cette année dans les box selon la Feef, pour qui des progrès restent à faire. « Je suis positif, nous sommes sur la bonne voie, mais nous n’avons pas encore transformé l’essai. Nous allons continuer parce que nous y croyons. Cela mettra du temps, mais nous mettrons toutes les conditions pour que cela réussisse ». La Feef tiendra son séminaire annuel en mars prochain. Elle compte bien à cette occasion faire remonter l’expérience de tous afin « d’en tirer des concluReproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 15 POLITIQUE - PROFESSIONS La DGCCRF a doublé ses contrôles Dans un contexte de tension accrue par la crise agricole, les contrôles menés par la DRCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), durant les négociations commerciales pour s’assurer que les conditions étaient réunies « ont plus que doublé par rapport à 2014 ». C’est ce qu’a indiqué Nathalie Homobono, sa directrice générale lors de la présentation de son bilan 2015, le 7 mars. « L’objectif est de prévenir les abus de puissances d’achats pour préserver la qualité de la relation et inciter au développement d’une logique de partenariat », a-t-elle expliqué. Les agents de la DGCCRF ont menés 12 565 vérifications auprès de 3 818 établissements (tous secteurs confondus) pour constater de l’équilibre des relations commerciales. Ceci a donné lieu à 68 décisions de justice, « un chiffre du même ordre qu’en 2014 » a précisé Nathalie Homobono, mais un montant d’amende de 3,5 millions d’euros, « supérieur à l’année précédente », a-t-elle précisé. Enfin, la Cour d’appel de Paris a sanctionné Leclerc et Carrefour à rembourser plusieurs millions d’euros à leurs fournisseurs sur des sommes indument perçues. Les relations commerciales resteront au cœur des préoccupations de la DGCCRF en 2016. France sions sur ce qui marche et ce qui reste à améliorer ou que l’on peut rectifier », explique encore Dominique Amirault. Quant à modifier la loi, ce dernier préconise avant un contrôle de l’application des lois. « On fait des lois, mais personne ne vérifie ce qui se passe » s’alarme-t-il OUVERTURE D’UN DIALOGUE Si des progrès restent donc à faire, l’Ania indique que l’observatoire a aussi permis « d’ouvrir un dialogue direct avec les enseignes », sachant que des courriers étaient envoyés aux centrales d’achat lorsque de nombreux signalements coïncidaient sur une pratique similaire. Ainsi huit courriers « visant à dénoncer les pratiques les plus graves comme des demandes de remises préalables à toute négociation, des retards de paiement, des déréférencements de produits comme pression en cours de négociations » ont été adressés par l’Observatoire. Si ce dernier semble donc être une bonne chose pour faire évoluer les choses avec les distributeurs, l’Ania n’en conclut pas moins qu’il maintiendra sa vigilance tout au long de l’année sur d’éventuelles demandes post-négociations. « Au regard de ses pratiques, la grande distribution doit malheureusement être mise sous surveillance PDf permanente », estime Jean-Philippe Girard. 16 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite CHRONIQUE JURIDIQUE EXPERTISE/LÉGISLATION > Depuis 1977, les denrées alimentaires destinées à une alimentation particulière (DADAP), font l’objet d’un régime juridique européen spécifique, qui a été entièrement remis à plat par le règlement (UE) n°609/2013 (1) , dont les dispositions entreront en application le 20 juillet prochain. Ainsi, les DADAP n’ont pas échappé à l’évolution globale de la législation alimentaire européenne, qui veut que les anciennes directives soient progressivement renouvelées par des règlements, directement applicables dans tous leurs éléments, permettant ainsi une harmonisation maximale sur tout le marché intérieur. Mais dans le même temps, les dispositions relatives aux DADAP ont été réduites à leur plus simple expression. Les ex-DADAP : des denrées alimentaires désormais ordinaires ? A titre liminaire, il y a lieu de relever que la notion même de DADAP, c’est-à-dire les « denrées alimentaires qui, du fait de leur composition particulière ou du processus particulier de leur fabrication, se distinguent nettement des denrées alimentaires de consommation courante, qui conviennent à l’objectif nutritionnel indiqué et qui sont commercialisées de manière à indiquer qu’elles répondent à cet objectif » (2) , a été purement et simplement supprimée par le règlement (UE) n°609/2013. En effet, cette définition, sous l’égide de la directive 2009/39/CE, donnait lieu à des interprétations différentes selon les Etats membres, des aliments similaires pouvant être commercialisés comme DADAP et/ou comme denrée alimentaire de consommation courante. C’est pourquoi le champ d’application de la directive 2009/39/CE a été drastiquement réduit par le règlement (UE) n°609/2013, à seulement quatre types de denrées alimentaires : les préparations pour nourrissons et préparations de suite, les préparations à base de céréales et les denrées alimentaires pour bébés, les denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales et les substituts de la ration journalière totale pour contrôle du poids (article 1er). Toutes les autres denrées alimentaires « particulières », qui pouvaient tomber dans le champ d’application de la directive 2009/31/CE, seront désormais encadrées par la règlementation générale applicable à toutes les denrées alimentaires. C’est le cas, par exemple, des denrées alimentaires convenant aux personnes souffrant d’une intolérance au gluten, qui seront régies, à compter du 20 juillet 2016, par les dispositions du règlement (UE) n°828/2014, pris en exécution du règlement INCO (3). Pour pallier d’éventuelles incertitudes, le règlement (UE) n°609/2013 donne le pouvoir à la Commission européenne de décider, au moyen d’actes d’exécution, si une denrée entre, ou non, dans son champ d’application, et à quelle catégorie spécifique de denrée elle appartient (article 3). En outre le règlement abandonne la procédure générale de notification nationale de mise sur le marché des DADAP, et renvoie à la Commission le soin de prendre des Reproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 17 CHRONIQUE JURIDIQUE actes délégués pour encadrer plus spécifiquement chacune des quatre catégories de denrées alimentaires couvertes par Katia Merten-Lentz est avole règlement (article 11). Mais à ce jour, seuls deux d’entre cate-associée au sein du cabieux ont été adoptés : celui concernant les préparations pour net Keller & Heckman. Elle est nourrissons et les préparations de suite (4) et un autre conceren charge de toutes les questions agroalimentaires, euronant les denrées alimentaires destinées à des fins médicales péennes et nationales, et ce, spéciales (5). En effet, le règlement d’exécution concernant pour toutes les filières de la les préparations à base de céréales et les denrées alimentaires chaine alimentaire. Katia intervient tant en conseil qu’en pour bébés a fait l’objet d’une opposition du Parlement eurocontentieux, auprès des industries de l’agroalipéen (6) en raison du taux de sucre autorisé par ce règlement, mentaire. qui est trois fois supérieur aux recommandations de l’OMS. Keller & Heckman est un cabinet international En toute hypothèse, le nouveau régime applicable aux ande droit des affaires, spécialisé en droit ciens DADAP ne sera pas complet avant plusieurs années : agro-alimentaire, matériaux en contact alimentaire, environnement et publicité, présent à d’une part, les règlements d’exécution de la Commission ne Bruxelles, Paris, San Francisco, Shanghai et seront pas applicables avant le 22 février 2019 au plus tôt Washington. (pour les denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales), et d’autre part, certains actes de la Commission sont toujours attendus, notamment en ce qui concerne la composition et l’étiquetage particuliers des substituts de la ration journalière totale pour contrôle du poids, ainsi que les rapports de la Commission concernant les denrées alimentaires pour sportifs et les boissons à base de lait et produits similaires destinés aux enfants en bas âge, pourtant exigés pour juillet 2015 par le règlement (7). Cette réforme est donc loin d’être « indolore » pour certains grands secteurs de l’alimentation spécialisée, qui n’avaient nulle envie/raison d’être banalement assimilés à l’alimentation générale. Katia Merten-Lentz - Avocat aux Barreaux de Paris et de Bruxelles En savoir plus (1) Règlement (UE) n°609/2013 du Parlement européen et du Conseil du 12 juin 2013, concernant les denrées alimentaires destinées aux nourrissons et aux enfants en bas âge, les denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales et les substituts de la ration journalière totale pour contrôle du poids, JO L 181 du 29.6.2013, p.35 (2) Directive 2009/39/CE du Parlement Européen et du Conseil du 6 mai 2009 relative aux denrées alimentaires destinées à une alimentation particulière, JO L 124 du 20.5.2009, p. 21–29, article 1(2) (3) Règlement (UE) n°1169/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, JO L 304 du 22.11.2011, p.18, article 36(3) point d) (4) Règlement délégué (UE) n°2016/127 de la Commission du 25 septembre 2013 complétant le règlement (UE) n° 609/2013 en ce qui concerne les exigences spécifiques en matière de composition et d’information applicables aux préparations pour nourrissons et aux préparations de suite et les exigences portant sur les informations relatives à l’alimentation des nourrissons et des enfants en bas âge, JO L 25 du 2.2.2016, p.1 (5) Règlement délégué (UE) n°2016/128 de la Commission du 25 septembre 2015 complétant le règlement (UE) n°609/2013 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne les exigences spécifiques en matière de composition et d’information applicables aux denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales, JO L 25 du 2.2.2016, p.30 (6) Résolution du Parlement européen du 20 janvier 2016 sur le règlement délégué de la Commission du 25 septembre 2015 complétant le règlement (UE) n°609/2013 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne les exigences spécifiques en matière de composition et d’information applicables aux preparations à base de céréales et aux denrées alimentaires pour bébés (C(2015)06507 – 2015/2863(DEA)) (7) Articles 12 et 13 18 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite INDUSTRIE France FRUITS EN CONSERVE/INVESTISSEMENT Les St Mamet se déshabillent pour sauver les vergers français Il aura suffi d’une photo des cadres, des employés et des arboriculteurs dénudés de St Mamet (Gard) abondamment relayée sur les réseaux sociaux (Facebook Sauvons St Mamet) pour que le spécialiste français des fruits en conserve se retrouve sous les projecteurs et mobilise les consommateurs. « En moins d’un mois, notre page Facebook a été vue par 3 millions de personnes. Elle a été “likée” 14 000 fois. C’est dire que nous avons gagné notre pari, au-delà de toutes nos espérances » explique Joël Derrien, directeur de marketing de cette société installée à Nîmes (siège social) et à Vauvert (unité de production) pour valoriser la production de 150 arboriculteurs du Gard, du Vaucluse, de la Drôme, de l’Hérault et des Bouches-du-Rhône. Si St Mamet a décidé de communiquer de cette manière un peu provoc, c’est que la firme fondée en 1953 est aujourd’hui encore sur la corde raide. Elle a été reprise en octobre dernier à Conserve Italia par le fonds d’investissements Florac, « au bord de la faillite » selon les propres termes de Joël Derrien qui vient de lancer l’invitation à Stéphane Le Foll et Emmanuel Macron de pique-niquer français au verger le 21 mars prochain. En 2015, St Mamet a réalisé un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros, mais la société peine à valoriser ses productions. « C’est le grand défi d’ici à 2020 : ramener de la valeur ajoutée et surtout développer le courant d’affaires de 20 % par an. Pour cela, nous allons injecter 15 millions d’euros d’investissements sur cinq ans », ajoute Joël Derrien qui met en avant une gamme de 40 nouveaux produits innovants dans le domaine du snacking et des fruits en morceaux sans sucre ajouté. Pour 2016, St Mamet se fixe un objectif mesuré : + 5 % de croissance du chiffre d’affaires, a priori sans toucher au périmètre social (600 employés). La firme St Mamet fait vivre 150 familles de producteurs tous adossés à des contrats d’achat afin de gérer dans la durée les 650 hectares de verger avec l’ambition de les développer sur 200 hectares supplémentaires en agriculture raisonnée. Car Thierry Meynier de Salinelle, président de la coopérative agricole Conserve Gard, et Matthieu Lambeaux, le président de St Mamet, font le pari ambitieux de la production française, garante de qualité et de traçabilité sous la pression des prix des concurrents italiens ou espagnols. Le reporting du premier semestre, très attendu, dira si le coup de pub des St Mamet, posant nus derrière une cagette en plein mistral a séduit les acheteurs et les Christian Goutorbe consommateurs. Reproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 19 INDUSTRIE France HUILES/ACQUISITION > Le vice-président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a repris Oliviers & Co, le spécialiste de l’huile d’olive très haut de gamme. Ce petit fleuron en sommeil, créé par Olivier Baussan, pourrait fédérer d’autres acteurs de l’agroalimentaire autour de la qualité à la française. Geoffroy Roux de Bézieux se lance dans l’alimentaire haut de gamme G eoffroy Roux de Bézieux vient de racheter Oliviers & Co avec l’intention « de faire entrer cette belle endormie dans l’ère du digital, moderniser son réseau de vente et investir dans son outil industriel ». Côté chiffres, le vice-président du Medef se révèle encore peu disert. « Je ne peux encore annoncer le montant des investissements, car j’ai repris cette entreprise il y a trois semaines ». Le patron de Notus Technologies, sa société d’investissements qui a repris 100 % de l’entreprise créée par la famille Baussan ne veut pas, non plus, communiquer sur le montant de la transaction. « L’entreprise n’est pas cotée, ce qui ne m’oblige pas à communiquer ces chiffres » plaide-t-il. Oliviers & Co a été créée en 1996 par Olivier Baussan, fondateur de l’Occitane en 1976, revendue depuis, et propriétaire des Calissons du Roy René (Agra Alimentation du jeudi 15 octobre 2015). Ce spécialiste de l’huile d’olive très haut de gamme était dirigé par Albert Baussan. L’oncle d’Olivier, décédé récemment, avait collaboré avec la famille Baud quand elle dirigeait Franprix et Leader Price. « Olivier & Co est à la recherche permanente des meilleurs exploitants d’oliveraies de l’Europe méditerranéenne, explique Eric Verdier, directeur qualité et R&D de cette entreprise, où il est entré il y a 18 ans. Nous avons identifié entre 40 et 45 vergers et avons référencé une centaine de moulins pour presser une huile que nous faisons embouteiller au Portugal. Nos produits sont diffusés autour de 50 € de litre dans 85 boutiques installées dans le monde ». Le chiffre d’affaires atteint 30 M€. Eric Verdier, sans cesse à la recherche des produits d’exception, estime que « maintenant que l’entreprise n’est plus en souffrance, son potentiel de production pourra passer de 110 000 litres à 200 000 litres ». Pour Geoffroy Roux de Bézieux, cette nouvelle acquisition pourrait fédérer d’autres PME françaises autour de produits Emmanuel Brugvin agroalimentaires d’exception. 20 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 -10 mars 2016 Reproduction interdite INDUSTRIE France RÉSULTATS/SEMENCES Vilmorin maintient ses objectifs annuels Le groupe français Vilmorin, quatrième semencier mondial, a accentué sa perte nette au premier semestre 2015/2016 à 62,6 millions d’euros (contre 56,6 millions un an plus tôt). Son chiffre d’affaires consolidé s’élève à 456,5 millions d’euros, en hausse de 6,5 % à données courantes et de 4,5 % à données comparables. La marge opérationnelle, « traditionnellement négative à l’issue du premier semestre, s’établit à -7 %, de même niveau qu’au 31 décembre 2014 », indique l’entreprise dans un communiqué publié le 7 mars. Le groupe prend soin de rappeler que le chiffre d’affaires des six premiers mois de son exercice représente globalement moins d’un tiers de ses ventes annuelles et que « compte tenu de cette forte saisonnalité, les comptes consolidés du premier semestre affichent traditionnellement des résultats fortement négatifs ». Pour l’ensemble de l’exercice en cours, Vilmorin & Cie maintient « son objectif global de progression de chiffre d’affaires comprise entre 0 et 2 % à données comparables par rapport à l’exercice 2014-2015, ainsi qu’un potentiel de marge opérationnelle courante sensiblement comparable à l’exercice 2014-2015 ». À noter qu’en 2014/2015, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 1,26 milliard d’euros et affiché une marge opérationnelle courante de 8 %. Oddo a jugé l’objectif annuel « raisonnable même si le contexte demeure difficile ». PDf FINANCEMENT/EAU Castalie lève des fonds Cinq ans après sa création par Thibault Lamarque, la société Castalie vient de lever 2,7 M€ auprès des fonds d’investissements Extendam, LER, le Comptoir de l’innovation et de BPIFfrance. Spécialisé dans le développement et la commercialisation d’équipements permettant d’affiner l’eau du réseau, Castalie est aujourd’hui installé chez plusieurs centaines de restaurateurs et hôteliers en France et auprès de quelques grandes entreprises. Son système permet notamment de baisser le prix de revient à la bouteille, sachant que six milliards de bouteilles d’eau sont consommées en France chaque année, selon l’entreprise. Avec cette levée de fonds, Castalie veut continuer à innover. « Nous avons aujourd’hui l’ambition de développer de nouveaux équipements, ce qui nécessite de travailler très en amont en R&D », indique Thibault Lamarque, le p.-d.g. qui compte également « renforcer les supports techniques et commerciaux en France et développer les outils de communication ». Dans les prochains mois, la société prévoit de recruter plus d’une quinzaine de collaborateurs, passant ainsi à 35 salariés. Et « à l’horizon 2018, la start-up a l’ambition d’étendre son réseau auprès de plus 3000 clients (restaurants, hôtels et entreprises) en France », indique encore le communiqué. Castalie qui « ne souhaite pas communiquer pour l’instant Reproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 21 INDUSTRIE France sur ses chiffres », nous a indiqué un porte-parole, ne confirme donc pas la projection d’un chiffre d’affaires de 2 M€ en 2015, avancé par le magazine Capital en novembre dernier. PDf PRODUITS VÉTÉRINAIRES/ACQUISITION Ceva acquiert les laboratoires Polchem Le groupe Ceva Santé Animale, qui ambitionne d’atteindre le top 5 mondial des laboratoires vétérinaires d’ici 2020 contre la septième place actuellement, poursuit son expansion à l’international. Il vient d’annoncer l’acquisition du laboratoire Polchem, spécialisé dans les secteurs aviaire et laitier, dont le siège social se situe à Pune (à 160 km au sud-est de Bombay). Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé. Cette société fondée il y a plus de 25 ans par un ingénieur chimiste et un microbiologiste vétérinaire, dispose de son propre site de production, d’un laboratoire R&D et réalise un chiffre d’affaires annuel de près de 10 M$ (9,08 M€) avec 270 salariés. « Premier producteur de lait au monde et cinquième pour la volaille, l’Inde est un marché incontournable pour Ceva Santé Animale », indique le communiqué du 7 mars. Le groupe qui réalise 10 % de ses ventes en Asie, vise « à terme une part de 20 à 25% de notre chiffre d’affaires en Asie, mais après 2020 car les enregistrements de produits de santé animale, notamment en Chine, sont longs », a précisé le p.-d.g. de Ceva Marc Prikazsky lors d’une conférence de presse. Pour 2015, Ceva Santé Animale a annoncé un chiffre d’affaires de 857 M€, en progression de 11,9 % et 10,4 % à périmètre et taux de change constants. La marge d’Ebitda s’inscrit à 17,52 %, contre 18 % en 2014. Cette ex-filiale de Sanofi rachetée en 1999 par ses cadres et ses PDf salariés, emploie près de 4 000 personnes dans le monde. SURGELÉS SALÉS/PRODUITS Findus se lance sur le marché des crustacés et mollusques Le numéro un du surgelé salé en France a communiqué les résultats obtenus en 2015. La marque entrée dans le giron de Nomad Foods en novembre 2015 a réalisé 224,3 millions d’euros de ventes, en hausse de 1,1% en valeur et de 0,6% en volume (source IRI sur les HM et SM). Sa part de marché s’établit à 8% en 2015 (+0,2 point). Quatre familles de produits ont tiré la croissance : les pommes de terre (+2,9 millions d’euros), les poissons cuisinés (+1,2 million d’euros), les poissons nature (+600 000 euros) et les légumes cuisinés (+500 000 euros). L’année 2016 sera marquée par une série d’innovations, environ 25, réparties en deux vagues au printemps et à l’automne. La principale nouveauté est le lancement de Findus à partir d’avril 2016 sur le marché des crustacés et mollusques bruts, premier marché des produits 22 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 -10 mars 2016 Reproduction interdite INDUSTRIE France de la mer (37%) avec un total de ventes de 295 millions d’euros en 2015 et de 17 807 tonnes, en recul de 1,8% en valeur et 7,8% en volume. Findus estime pouvoir s’y faire une place alors les marques nationales sont sous-représentées avec 38% de parts de marché (par rapport à 49% en moyenne dans le surgelé salé). Les acheteurs sont plutôt typés CSP+ et plus de 50 ans. Les produits lancés sont des crevettes et gambas décortiquées et blanchies en provenance du Vietnam. L’offre porte un label de responsabilité, en l’occurrence ASC, au même titre que les cinq autres références de mollusques et crustacés lancées en avril (ASC, MSC ou Friend of the sea). Findus lancera aussi deux références de noix de Saint-Jacques de Normandie ou du Pérou (rincées crues), des moules du Pacifique (origine Chili) décoquillées cuites et un cocktail de fruits de mer (origine Vietnam, Amérique du sud et Inde). Les autres nouveautés concernent le poisson surgelé : sur un marché en recul de 2,7% à 433,3 millions d’euros, Findus va viser les petits budgets avec ses filets et dos de cabillaud et ses dos de colin d’Alaska. La marque va aussi étendre ses gammes existantes dans les légumes cuisinés (chou fleur et brocoli), le snacking, les pizzas et les poêlées. CB EN BREF RÉSULTATS Savencia porté par l’international Le groupe fromager Savencia (exBongrain) a publié le 3 mars un bénéfice net 2015 en hausse de 43% à 57 M€, porté par l’international, malgré une baisse de ses ventes et alors que la crise laitière frappe les éleveurs. Le résultat opérationnel courant a progressé de 38% à 151,9 M€, grâce « à des performances significatives » des activités à l’international qui compensent largement le recul des activités en France, explique le groupe. Le chiffre d’affaires a quant à lui reculé de 3,5% à 4,4 Mrd€ en raison de « la baisse mondiale du prix du lait et des cotations industrielles ». Concernant ses perspectives, Savencia estime que « la surproduction laitière particulièrement marquée en Europe et le ralentissement des marchés mondiaux continueront à peser fortement sur l’année 2016 ». Reproduction interdite BLÉ À CUISINER Ebly investit 2 M€ dans une nouvelle ligne de production Le site de production d’Ebly à Marboué, près de Châteaudun (Eure-etLoir), va augmenter sa production en 2016 grâce à un investissement de près de 2 M€ dans une nouvelle ligne de production, selon un communiqué de l’entreprise diffusé le 1er mars. La nouvelle ligne, qui entrera en service en juillet 2016, fait suite à un investissement de 2,5 M€ sur le site effectué en 2015. L’usine emploie cent salariés et confectionne 20 000 tonnes de produits (+7% en 2015) : blé à cuisiner, sachets micro-ondables de blé et riz cuisiné sous la marque Uncle Ben’s. Ebly SAS est une co-entreprise entre Mars Food France (51%) et la coopérative Axéréal (49%). PALMIPÈDES À FOIE GRAS Influenza aviaire : Maïsadour pourrait mobiliser jusqu’à 8 M€ Le groupe coopératif Maïsadour va soutenir ses adhérents dans le cadre de la crise liée à l’influenza aviaire 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 23 INDUSTRIE France touchant les palmipèdes à foie gras. Cette aide se fera sous la forme d’une avance de trésorerie aux producteurs en difficultés qui « pourrait s’élever à environ 8 M€ », selon un communiqué du groupe diffusé le 29 février. Elle permettra aux adhérents de faire face aux échéances le temps de percevoir les aides décidées par l’Etat. Maïsadour va aussi accompagner les éleveurs pour la mise aux normes sanitaires des élevages. Le groupe coopératif (1,6 Mrd€ de chiffre d’affaires au 30 juin 2015) détient les marques Delpeyrat, Comtesse du Barry et Sarrade (Agra Alimentation du 28 janvier 2016). SUCRE Fin des quotas : le sucrier Cristal Union sûr de ses forces Cristal Union s’est déclaré le 7 mars « très serein » dans la perspective de la fin des quotas sucriers l’an prochain, après un exercice 2014-15 marqué par un résultat net de 43,8 M d’euros « remarquable » vu le contexte dégradé. « Nous sommes prêts à affronter » la libéralisation du secteur, a déclaré le président Olivier de Bohan, mettant en avant les capacités agricoles, industrielles, commerciales et financières du groupe coopératif. Et de confirmer son ambition post-2017 de 20 % de surfaces supplémentaires en deux ans, qui s’appuie notamment sur un rendement en sucre « le plus performant de l’UE », à 14,2 t/ha sur cinq ans. « Cristal Union a deux avantages : une forte rentabilité à l’hectare et une importante capacité de substitution » des betteraves aux cultures alternatives, a souligné le DG Alain Commissaire. Le groupe s’est présenté comme l’acteur français qui rémunère le mieux les betteraves avec près de 28 euros/t en moyenne pour la ré- 24 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 -10 mars 2016 colte 2014. Il a précisé sa politique d’achat pour les récoltes 2017, 2018 et 2019. En plus d’un prix pivot de 27 euros la tonne, déjà évoqué le 10 février dans un communiqué, un minimum de 25 euros/t est prévu. ACQUISITIONS La financière Turenne Lafayette poursuit ses emplettes Selon Le Manager de l’Alimentaire, la Financière Turenne Lafayette, holding appartenant à Monique Piffaut, a racheté Pâtes Fraîches Louison, son principal concurrent français en MDD. Ce dernier connaissait des difficultés depuis plusieurs années, dans un marché fortement disputé. Toujours selon la Manager, la femme d’affaires a également mis la main sur Som’Baker, un des leaders de la pizza fraîche en MDD. Fidèle à elle même, Monique Piffaut n’a pas commenté ces informations. PORC Feu vert des autorités européennes de la concurrence à la co-entreprise Avril-Tönnies La Commission européenne a autorisé le 4 mars, en vertu du règlement sur les concentrations, la création d’une co-entreprise entre le pôle animal d’Avril et l’allemand Tönnies pour la transformation et la distribution de porc d’origine 100% française. Pour Bruxelles cette opération ne pose pas de problème de concurrence, les parts de marché de la co-entreprise étant très limitées. L’atelier de découpe et transformation (un investissement initial de 5 millions d’euros) devrait ouvrir dès le 1er avril à Vire dans le Calvados et permettra la création de 30 emplois à son ouverture, 60 d’ici la fin de l’année. Reproduction interdite INDUSTRIE Europe SUISSE/CHOCOLAT Lindt & Sprüngli a augmenté ses parts de marchés en 2015 Le chocolatier suisse Lindt & Sprüngli a annoncé pour 2015 un bénéfice net en hausse de 11,2%, à 381 M CHF (291 M€) et un résultat d’exploitation (Ebit) de 518,8 M CHF (+9,4%), des chiffres supérieurs aux attentes des analystes. En janvier en revanche, le groupe avait publié un chiffre d’affaires de 3,65 Mrd CHF (3,2 Mrd€) inférieur à leurs prévisions. La marge opérationnelle ressort à 14,2 % (contre 14 en 2014). Le groupe indique dans son communiqué du 8 mars que l’exercice s’est déroulé dans un environnement économique extrêmement difficile, notamment marqué par la hausse du prix de la matière première, en particulier celui des fèves de cacao, et un climat de consommation morose. Dans ces conditions, le groupe se félicite d’avoir « réussi à augmenter ses parts de marchés ». En Europe, Lindt a affiché une croissance organique de 5,4 %, avec une croissance à deux chiffres en Grande-Bretagne et de belles performances en France et en Allemagne, où sont implantées ses plus grandes filiales européennes. En Amérique du Nord, le géant suisse « a concentré ses efforts sur l’intégration de Russel Stover conformément au plan ». Enfin, le réseau de boutiques, qui sont plus de 300 dans le monde, contribue de plus en plus aux résultats. Pour 2016, le groupe tiendra ses objectifs à moyen terme d’une croissance organique des ventes de 6 à 8 % et une augmentation de 20 à 40 points de base de l’Ebit. PDf SUISSE/VOLAILLE Bell consolidera Huber dès mars 2016 La commission européenne de la concurrence a donné son feu vert au rachat par le groupe suisse Bell du spécialiste autrichien de la volaille Huber. Le projet avait été annoncé mi-décembre (Agra Alimentation 14 janvier 2016). « Le groupe Huber est entièrement consolidé dans le groupe Bell à compter du 1er mars 2016 », annonce le groupe suisse dans un communiqué du 1er mars. Le groupe Huber réalise un chiffre d’affaires annuel de plus de 300 M€ avec un effectif d’environ 900 personnes. Bell qui compte parmi les principaux producteurs européens de viande, sous les marques Abraham, Môssieur Polette et Hilcona notamment, a quant à lui annoncé pour 2015, un chiffre d’affaires de 2,82 Mrd CHF (2,6 Mrd€) en hausse de 8,5 %, pour un volume en hausse de 27,7 % à 275 308 tonnes. Parmi les éléments marquants de l’exercice, le groupe met en avant dans un communiqué publié le 25 février « la première consolidation complète de Hilcona au 1er mai 2015, la concentration sur des produits à forte valeur ajoutée et à l’assainissement des assortiments ». Grâce à ces facteurs ainsi qu’à d’autres progrès au niveau opérationnel parmi les activités internationales, le groupe Bell a enregistré un EBITDA en nette progression de 19,8 % à 235 M CHF (215,6 M€) et un bénéfice annuel de 94,8 M CHF (+8 %) soit 87 M€ environ. PDf Reproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 25 INDUSTRIE Europe EN BREF ESPAGNE 50 millions d’euros d’investissements pour Gullón Le biscuitier espagnol Gullón va investir 50 M€ au cours des trois prochaines années pour augmenter ses capacités de production. C’est l’usine Vida, inaugurée au printemps dernier et qui a déjà coûté 84 M€, qui va bénéficier de l’ouverture de cinq nouvelles lignes de productions pour compléter les trois existantes. Gullón attend des résultats historiques pour 2015 avec un chiffre d’affaires qui doit atteindre plus de 300 M€. Depuis trente ans, la croissance de l’entreprise est de 10 % par an, en moyenne. Gullón exporte dans 110 pays dans le monde où il réalise un tiers de son CA. GRANDE BRETAGNE Greggs investit 100 M£ pour améliorer la production L’enseigne premier prix en boulangerie et snacking, le groupe Greggs, prévoit de fermer trois sites de production en Grande-Bretagne, mettant en péril 355 emplois sur les 20 000 que compte l’entreprise. Les sites d’Edinburgh, Twickenham près de Londres et Sleaford dans le Lincolnshire devraient fermer d’après le rapport d’activités publié le 1er mars. Ces fermetures s’inscrivent dans un plan de 26 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 -10 mars 2016 modernisation des autres sites visant à augmenter leurs capacités de production dans les cinq ans à venir afin de répondre à l’expansion de nouveaux points de vente. Ce plan se monte à 100 M£ (129,2 M€). En 2015, Greggs a vu ses ventes progresser de 5,2 % à 835,7 M£ (1,079 Mrd€) et son bénéfice avant impôts de 25,4 % à 73 M£ (94,3 M€). Greggs qui a ouvert 122 nouveaux points de vente et en a fermé 74 l’an dernier, en totalise aujourd’hui 1700 et ambitionne de parvenir à 2000. Tulip s’apprête à supprimer 121 emplois Le transformateur de porc Tulip s’apprête à supprimer 121 emplois dans son usine de fabrication de saucisses près de Liverpool. La perte d’un contrat avec un client important entraînant fin mai la réduction de moitié de la production, en serait la cause. Dans un communiqué cité dans Liverpool Echo, l’entreprise déplore « son incapacité à retenir et faire grandir sa collaboration avec ce client depuis octobre 2015 ». Tulip livre notamment des saucisses fraîches à la grande distribution. Filiale du groupe danois The Danish Crown Group, premier producteur de porc en Europe et premier exportateur dans le monde, l’entreprise britannique emploie 7 000 personnes au sein de 16 sites de production. Son chiffre d’affaires était d’1,2 Mrd£ (1,5 Mrd€) en 2013. Reproduction interdite INDUSTRIE Monde AFRIQUE/ PRODUITS LAITIERS Arla s’engage envers les producteurs laitiers du Nigéria Dans une lettre d’intention présentée au ministre nigérian de l’Agriculture Audu Ogbeh, le groupe laitier danois Arla a fait vœu lors d’un déplacement dans le pays d’investir dans la production laitière locale au Nigéria. Son directeur régional Steen Hadsbjerg a souligné « l’importance pour Arla de s’engager dans le développement du secteur laitier local afin de prospérer à long terme au Nigéria ». Ce dernier a par ailleurs indiqué que le groupe était en discussion avec une société laitière du Nigéria et que des détails sur ce projet devraient être communiqués prochainement. En septembre, Arla avait annoncé la création de deux nouvelles sociétés en Afrique, dont une co-contrôlée avec le groupe singapourien Tolaram, au Nigéria (Agra Alimentation du 10 septembre 2015). Dans sa stratégie à l’horizon 2020, Arla se fixe pour objectif de tripler son chiffre d’affaires en Afrique subsaharienne. Ses ventes 2015 dans la région s’élevaient à 75 M€, précise le groupe dans un communiqué du 24 février. Le même jour, Arla a publié ses comptes pour l’exercice 2015. Les dirigeants estiment que « compte tenu des conditions difficiles au sein des l’industrie laitière en 2015, Arla affiche des performances relativement satisfaisantes ». Avec 12 650 associés coopérateurs, un nombre inférieur à 2014, les volumes collectés se sont élevés à 14,2 milliards de kilos, en hausse de 4,6% sur un an. Outre la fin des quotas laitiers pour la majorité, cette augmentation s’explique aussi par la fusion avec le belge Walhorn EGM en août 2014 et l’arrivée de nouveaux membres AMCo au Royaume-Uni. De son côté, le chiffre d’affaires d’Arla a baissé de 3,3 % à 10,3 Mrd€. « Un effritement dû à l’évolution négative des prix (11,4 %) elle-même liée à la baisse des prix du marché mondial », précise le groupe. Le bénéfice net recule lui aussi à 295 M€ (-8,5 %). Pour 2016, les dirigeants ne cachent pas que la tâche sera difficile étant donné que l’offre internationale en lait restera supérieure à la demande. « Nous espérons une évolution positive au cours du second semestre 2016, même si le marché reste très PDf imprévisible ». Reproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 27 INDUSTRIE Monde EN BREF EMIRATS ARABES UNIS Lait : Delta Food Industries investit 9,9 M€ dans une usine Delta Food Industries, numéro deux de l’agroalimentaire aux Emirats Arabes Unis, vient d’ouvrir une usine de transformation de produits laitiers pour un coût de 40 millions de dirhams émiratis (9,9 M€). Ce nouveau site de production situé dans la zone franche de l’aéroport de Sharjah a une capacité de production mensuelle de 250 000 boîtes de lait séché et de crème, selon Shiraz Osman, le p.-d.g. de Delta Foods cité par Dairy Reporter. ETATS-UNIS Le Diabolo américain sillonne la Californie Diabolo Beverages a vu ses ventes grimper de 30 % en 2015 à 92 000 $ (83 900 €). L’entreprise a été fondée en 2010 à Los Angeles et est dirigé par un Français, Michel Langlais de Langlade. Cet amateur de diabolos a décidé de produire aux Etats-Unis cette boisson phare de la culture française. La marque vient de nouer un partenariat avec de nouveaux distributeurs en Californie, chez Sprouts, Ralphs et certains Safeway. Les boissons fraîches ou énergisantes qui se veulent des alternatives saines au soda, faibles en calories, sont désormais accessibles dans plus de 2 500 points de vente à travers 20 États aux Etats-Unis. L’entreprise emploie deux personnes. Monster Beverage achète American Fruits & Flavors L’américain Monster Beverage a annoncé le 23 février, l’acquisition de son fournisseur de saveurs American Fruits & Flavors (AFF), lui permettant ainsi de sécuriser ses approvisionnements et surtout la propriété des fa28 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 -10 mars 2016 meuses saveurs. La transaction qui reste soumise aux autorisations habituelles se monte à 690 M$ (631 M€). « L’opération est stratégique pour Monster et offre une occasion unique pour nous de prendre possession de nos plus importantes saveurs. Elle est également bénéfique pour les perspectives de croissance et améliore le bénéfice par action », a déclaré Hilton H. Schlosberg, président du groupe de boissons énergétiques. AFF collabore avec Monster depuis les années 90 et ce dernier représentait environ 87% de son chiffre d’affaires en 2015. En 2015, Monster a réalisé un chiffre d’affaires de 2,72 Mrd$ (environ 2,48 Mrd€). Rappelons que Coca-Cola détient 16,7 % de son capital depuis 2014. Piètres résultats pour Sanderson Farms Prix en berne, exportations moins importantes et hausse des taxes sont les explications avancées par Sanderson Farms pour justifier ses piètres résultats au premier trimestre 2016. Au cours des trois mois, les ventes de ce spécialiste américain de la volaille ont reculé à 605,2 M$ (551 M€) contre 667,4 M$ (607 M€) et le bénéfice net a plongé à 10,7 M€ (9,75 M€) contre 66,5 M$ (60,6 M€) un an plus tôt. Selon l’entreprise, le prix des poulets entiers a reculé de 0,8 % par rapport au premier trimestre 2015, celui des filets de 21,6 % et celui des cuisses de 48,4 %. La baisse du prix des matières premières n’a pas suffi pour compenser les pertes sur les ventes d’autant qu’un changement de régime fiscal, suite à une opération menée en 2015, a conduit le taux de taxation de 35 à 44 % durant ce même trimestre. Allen Harim et ses volailles végétariennes Allen Harim a annoncé avoir basculé l’ensemble de sa production de voReproduction interdite INDUSTRIE Monde laille en alimentation végétale, sans coproduits animaux donc. « C’est un choix assez coûteux », a détaillé Jack Coleman, directeur du marketing de l’entreprise, « mais c’est une réponse à la demande croissante des consommateurs. » Plus globalement, c’est aussi un moyen pour l’entreprise de garantir la pérennité d’une autre ligne de produits certifiés sans antibiotiques récemment lancée, Nature’s sensation. En excluant tous les coproduits animaux s’efface le risque d’entrée d’antibiotiques ou de résidus dans les formules d’aliments des volailles. Important intégrateur américain, Allen avait été racheté en 2011 par le principal producteur de volailles sud-coréen, Harim. Le sans cages fait recette La chaîne de distribution américaine Ahold a pris l’engagement de ne plus vendre d’œufs issus d’élevages où les poules sont encagées, au moins pour sa marque distributeur qui représente 80 % des œufs vendus par l’enseigne. La conversion au « sans cage » devrait être effective en 2022 dans les 800 points de vente. Deux marques de restauration américaines se sont aussi positionnées sur ce marché ces derniers jours. Bloomin’ Brands (1 500 restaurants dans 48 États) a annoncé en finir avec l’utilisation d’œufs issus de poules en cage d’ici 2025. Krystal (restauration rapide, 350 restaurants) espère en avoir fini avec sa conversion en 2026. Depuis décembre, quatre autres enseignes avaient annoncé leur passage au « sans cage », Denny’s (400 millions d’œufs/an), Peet’s Coffee & Tea, Einstein Bros. Bagel et Carinou Coffee. JAB a finalisé l’acquisition de Keurig Green Mountain L’acquisition par JAB le leader du marché des capsules de café a été approuvée par les actionnaires de KeuReproduction interdite rig Green Mountain le 24 février. Selon les termes de l’accord annoncé en décembre dernier, les actionnaires de Keurig recevront 92 $ par action en numéraire, soit un montant total d’environ 13,9 Mrd $, ce qui représente une prime d’environ 78 % par rapport au cours de clôture du titre précédent l’annonce le 4 décembre (Agra Alimentation du 17 décembre 2015). INDONÉSIE Ajinomoto investit 25,7 M€ pour agrandir son usine d’aides culinaires Le groupe agroalimentaire japonais Ajinomoto (1 006 Mrd de yens de ventes en 2014, soit 8 Mrd€) annonce l’agrandissement de son usine d’aides culinaires située sur l’île de Java en Indonésie. Ces travaux, qui représentent un investissement de 3,2 Mrd de yens (25,7 M€), vont permettre un accroissement de la production d’Ajinomoto en Indonésie (deux usines) de 30% à partir de juillet 2017. Les produits, commercialisés sous la marque Masako, connaissent une croissance de l’ordre de 12% par an depuis 2011 sur un marché estimé à 104 000 tonnes par an. MAROC Holmarcom acquiert Dénia, spécialiste du snacking Le groupe Holmarcom (695 M€ de chiffre d’affaires en 2014) a annoncé le 1er mars avoir acquis la holding Dénia, spécialisée dans le snacking (chips et fruits secs) et les ingrédients pour l’industrie agroalimentaire (fruits et légumes secs, épices, plantes aromatiques et huiles essentielles). Le groupe contrôlé par la famille Bensalah est déjà actif dans l’agroalimentaire avec les eaux minérales (Oulmès, Sidi Ali), les jus de fruits, l’huile d’olive, le thé et les céréales. Dénia comprend cinq sociétés, créées entre 2004 et 2013 : Le Comp10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 29 INDUSTRIE Monde toir des fruits secs (concassage et décorticage des noix de cajou), Fruideli (transformation, torréfaction et conditionnement des fruits secs), Snack Food Maroc (chips de pomme de terre), Cosseco (déshydratation de fruits et légumes) et Taromed (huiles essentielles et herbes aromatiques). La holding possède trois sites de production à Casablanca, Meknès et Fès. Selon la direction de la communication de Holmarcom, le chiffre d’affaires est en progression constante de plus de 30% chaque année. L’ambition est de doubler le taux de croissance dans les années à venir. SUISSE Barry Callebaut finalise l’acquisition des activités de distributeurs FrieslandCampina Kievit Barry Callebaut a annoncé le 2 mars avoir finalisé l’acquisition de la divi- 30 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 -10 mars 2016 sion boissons commerciales pour distributeurs automatiques du hollandais FrieslandCampina Kievit (Agra Alimentation du 19 novembre 2015). Grâce à cette opération qui lui fournit un volume de ventes supplémentaire d’environ 20 000 tonnes, pour un chiffre d’affaires de 55 MCHF (environ 50,4 M€), Barry Callebaut devient leader sur le marché des préparations en poudre pour les boissons chocolatés vendues dans les distributeurs. FrieslandCampina Kievit continuera de produire les préparations en poudre pour Barry Callebaut. Le premier fabricant mondial de chocolat et de cacao affiche un chiffre d’affaires d’environ 6,2 Mrd CHF (5,6 Mrd€) pour l’exercice 2014/15. Reproduction interdite COMMERCE France RESTAURATION/FRANCHISE Memphis Coffee vise les 100 « diners » d’ici 2019 La chaîne de restaurants inspirés des diners américains des années 1950 se fixe pour objectif de « passer la barre des 100 enseignes en France d’ici deux à trois ans », selon Rodolphe Wallgren, p.-d.g. et fondateur de Memphis Coffee, dont le siège est à Nîmes. Le soixantième restaurant vient d’être inauguré à Calais en février de cette année, laquelle devrait être marquée par l’ouverture d’une quinzaine de Memphis Coffee dans toute la France. « La priorité est donnée pour l’instant au développement en France et c’est seulement après avoir atteint le seuil des 100 restaurant que nous réfléchirons à d’autres formats, plus petits et plus accessibles financièrement pour les franchisés », explique Rodolphe Wallgren. Les Memphis Coffee, d’une surface moyenne de 350 m2, trouvent leur place dans les zones commerciales, idéalement près d’équipements de loisirs comme par exemple un bowling. Les futurs franchisés doivent s’acquitter d’un droit d’entrée de 35 000 euros et prévoir un budget d’environ 700 000 euros. La chaîne n’a pas de centrale d’achat mais référence des produits chez des industriels auprès desquels elle a négocié le cahier des charges et le tarif. Les best sellers sont les hamburgers et les milkshakes. Chaque enseigne réalise en moyenne un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros par an. Le réseau, lancé par Rodolphe Wallgren en 2009 et dont il est le seul actionnaire, a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros, en hausse de 14% par rapport à 2014, et atteindra en 2016 les 70 millions d’euros, selon le p.-d.g. Le marché des diners en France réaliserait, selon Memphis Coffee, un chiffre d’affaires annuel de 100 millions d’euros. Les deux principaux concurrents sont Happy Days CB Diner (14 restaurants) et Tommy’s Diner Café (12 restaurants). RÉSULTATS/DISTRIBUTION Casino a publié ses comptes pour 2015…. Casino a publié des résultats 2015 en nette baisse, pénalisés par l’impact de la crise au Brésil sur ses activités non-alimentaires et l’effet des changes, et malgré le redressement de la France. Le résultat opérationnel courant (ROC) et l’Ebitda ressortent respectivement en repli de 35,18%, à 1,44 Mrd€ et de 26,57%, à 2,34 Mrd€ selon le communiqué publié le 9 mars par le groupe. Le chiffre d’affaires, déjà publié, s’affiche lui à 46,15 Mrd€, en recul de 4,8% (+0,3% hors changes). La dette nette consolidée de Casino, de 6,07 Mrd€ au 31 décembre 2015 (contre 5,73 Mrd un an plus tôt) « va encore très fortement se réduire puisque nous attendons le produit de la cession Reproduction interdite n° 2370 - 10 mars 2016- AGRA ALIMENTATION - 31 COMMERCE France de nos activités en Thaïlande (3,1 milliards d’euros) d’ici la fin du mois », a fait valoir le directeur financier du groupe, Antoine Giscard d’Estaing, lors d’un point téléphonique. Le groupe a confirmé ses objectifs 2016 pour la France uniquement, à savoir un « Ebitda d’environ 900 M€ et un ROC supérieur à 500 M€ ». Ces chiffres se montaient respectivement à 726 M€ et 337 M€ en 2015. ….ET A NOMMÉ UN MÉDIATEUR INTERNE POUR TRAITER LES DIFFÉRENDS COMMERCIAUX Comme l’avait fait il y a un an Système U, Auchan et Carrefour, Casino vient de se doter d’un médiateur interne chargé de traiter les différents commerciaux avec les fournisseurs de produits alimentaires. Il s’agit de Philippe Imbert, directeur de qualité du groupe depuis 17 ans et qui de part ses fonctions est en contact avec tous les maillons de la chaine. Une nomination dont s’est félicitée le Médiateur des relations commerciales agricoles, qui indique, dans un communiqué publié le 7 mars, que le rôle de ce médiateur interne sera de « rechercher une solution amiable aux litiges survenus à l’occasion de la fourniture d’un produit agricole ou alimentaire au distributeur ». Philippe Imbert s’est engagé à donner une réponse au fournisseur l’ayant PDf sollicité dans un délai de 15 jours. RAPPROCHEMENT/DISTRIBUTION Système U/Auchan : le mariage scellé d’ici l’été Le groupement de distributeurs indépendants Système U a publié le 9 mars un chiffre d’affaires pour 2015 en progression de 2,3%, supérieur aux objectifs qu’il s’était fixé. L’an dernier, les ventes ont ainsi atteint 23,45 Mrd€, dont 18,93 Mrd€ hors carburant. À parc de magasins constant, la croissance atteint 1,8%. « Dans le contexte actuel de déflation, on fait plutôt une bonne année, dépassant nos objectifs de croissance de +1,5% », a commenté le président de Système U, Serge Papin à l’AFP. En 2014, l’enseigne avait réalisé un chiffre d’affaires quasi-stable (+0,3%). Concernant le rapprochement qu’il a entamé avec Auchan, Système U espère voir ce mariage définitivement scellé « autour de l’été ». Le dossier est à l’étude par l’Autorité de la concurrence depuis le 31 décembre. En cas d’approbation, l’opération donnera lieu à un « nouvel ensemble, composé de deux entités distinctes (groupe Auchan et le groupement U), avec une convergence sur les achats et sur les réseaux » de magasins, a expliqué Serge Papin. AFP 32 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite COMMERCE Europe DISTRIBUTION/CIRCUIT COURT Marc Dorel (Marchands des 4 saisons) se mobilise pour le circuit court Marc Dorel, le fondateur du site de « drive fermier » Marchands des 4 saisons, a remis à François Hollande, lors de sa visite au Salon de l’agriculture samedi 27 février, son plaidoyer pour promouvoir la distribution de produits en circuit court. « Le président de la République s’est montré réceptif et m’a mis en relation avec la secrétaire d’Etat Martine Pinville. Ce qui m’a permis de tenir dans les jours suivants une réunion de travail avec elle et ses conseillers », explique Marc Dorel, présent au salon sur le stand des Marchands des 4 saisons. L’entrepreneur demande que plusieurs obstacles réglementaires soient levés afin que les produits agricoles, transformés ou non, puissent trouver un circuit de distribution alternatif, notamment autoriser les producteurs à vendre en circuit long et court (suppression des clauses anticoncurrentielles), reconnaître le caractère innovant de la distribution en circuit court (pour donner accès au financements) et exclure les magasins pratiquant ce mode de distribution des règles d’aménagement commercial. Marc Dorel s’est associé dans cette démarche avec Thomas et Dominique Duffy qui portent depuis 2010 un projet de magasin en circuit court de 1 600 m2, les Artisans du frais, à Rennes. Marchands des 4 saisons est aujourd’hui un site de drive fermier (60 points de retrait, 500 producteurs) qui développe en parallèle un réseau de magasins en licence de marque. Un point de vente a ouvert fin 2015 à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maitimes), l’entrepreneur prévoyant cinq ouvertures en 2016, 10 en 2017 et 15 en 2018. Marchands des 4 saisons a réalisé une levée de fonds auprès de particuliers de 100 000 euros en 2015.CB BVP/RESTAURATION HORS DOMICILE > La chaîne de café bakery luxembourgeoise Fischer, qui s’appuie sur l’outil industriel de Panelux, va ouvrir quatre à cinq points de vente par an d’ici à 2020 dans le nord-est de la France. Après les boutiques en succursales, l’enseigne opte pour la franchise. Pour accélérer son développement, Fischer passe à la franchise L ’année 2016 sera celle du changement pour le réseau de café bakery luxembourgeois Fischer qui se convertit à la franchise. L’enseigne fondée en 1913 compte aujourd’hui 70 points de vente en succursale, surtout au Luxembourg, et pour sept, en France. « Aujourd’hui, nous voulons augmenter fortement le nombre de points de vente Fischer pour atteindre vingt boutiques supplémentaires d’ici à 2020 dans le Reproduction interdite n° 2370 - 10 mars 2016- AGRA ALIMENTATION - 33 COMMERCE Europe nord-est de la France », explique Carole Muller, administrateur délégué général de Fischer. Le réseau a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros. La première boulangerie avec espace de restauration sur place en franchise a ouvert en France en février, à Guénange (Moselle). « Pour les prochaines ouvertures, Fischer vise les emplacements numéro un ou un bis en centre ville, centre commercial et périphérie de ville, des zones où sont déjà implantés les points de vente français », précise Carole Muller. Chaque boutique doit compter entre 90 et 250 m2 au total, avec un aménagement spécifique permettant au client de voir les employés de l’atelier en train de travailler. Le franchisé doit prévoir un budget total de 230 000 à 530 000 euros dont 30 000 euros de droit d’entrée. Il devra en outre verser chaque année 4% du chiffre d’affaires au titre des royalties et 1% au titre des dépenses de marketing. Chaque boulangerie Fischer en France comprendra systématiquement un espace de restauration sur place où les clients pourront consommer les spécialités chaudes ou froides de l’enseigne. Le snacking (sandwichs, salades, quiches, pizzas) réalisé sur place peut représenter de 15 à 50% du chiffre d’affaires d’une boutique en fonction de son implantation. UN APPROVISIONNEMENT ISSU DU GROUPE PANHOLD L’assortiment des boutiques fait la part belle à la boulangerie et la viennoiserie françaises enrichie de spécialités luxembourgeoises. « Nous proposons dans nos points de vente français les cramiques, streusels, et autres produits saisonniers tels que les bretzels sucrés et nœuds de carnaval qui sont très appréciés par les clients » souligne l’administrateur délégué général de Fischer. Pour l’approvisionnement des boutiques, le réseau s’appuie sur l’outil industriel de Panelux (65 millions d’euros de chiffre d’affaire en 2015), une entreprise qui fait partie comme Fischer de la holding Panhold dont le capital est contrôlé par les familles Fischer et Muller. L’usine implantée à Roodt-sur-Syre (Luxembourg) produit pour Fischer la gamme de boulangerie en cru non-congelé et la viennoiserie en cru congelé ou pré-poussé congelé. L’usine a aussi une activité de cuisson sur place pour livrer 400 clients proches. Au total, elle transforme chaque jour 60 tonnes de farine et emploie 500 personnes. Elle compte des clients à l’export notamment en France, en Allemagne et en Norvège. Le développement de Fischer se fait dans un premier temps dans le quart nord-est de la France (300 km autour du site de production pour des raisons logistiques) mais l’enseigne ne s’interdit pas à l’avenir de couvrir d’autres régions à condition de disposer d’un certain nombre de points de vente qui permettraient l’ouverture d’ateliers CB locaux. 34 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite COMMERCE Europe RÉSULTATS/BENELUX Ahold et Delhaize publient leurs comptes 2015 avant fusion En pleine procédure de fusion, le spécialiste néerlandais de la distribution Ahold et son concurrent le belge Delhaize ont publié leurs comptes annuels le 3 mars. Le premier a annoncé une hausse de 43 % de son bénéfice net à 851 M€ en raison « principalement » d’une faible base de comparaison en 2014, une année au cours de laquelle le groupe avait procédé à des provisions pour des procédures légales aux Etats-Unis. Le chiffre d’affaires, déjà publié à la mi-janvier, s’est établi à 38,2 Mrd€ (+16,6%) dopé par des taux de change favorables par rapport au dollar. A taux de change constant, l’augmentation du chiffre d’affaires ressort à 4,3%. De son côté, Delhaize a annoncé un bénéfice net multiplié par plus de trois en 2015, à 366 M€. Son chiffre d’affaires à 24,4 Mrd€, a augmenté de 15,6% (taux de change réels) et 3,2% (taux de change identiques), en excluant la 53e semaine aux Etats-Unis en 2014. Le projet de fusion annoncé en juin « est en bonne route pour être finalisé vers la moitié de l’année 2016 », a indiqué Ahold (Agra Alimentation du 25 juin 2015). Selon les analystes, ce rapprochement donnera naissance au cinquième groupe de distribution aux Etats-Unis, et au quatrième au niveau européen, avec un chiffre d’affaires annuel combiné de plus de 54 Mrd€. Les assemblés générales extraordinaires des deux sociétés prévues le 14 mars constituent la prochaine étape dans le processus de fusion. PDf Reproduction interdite n° 2370 - 10 mars 2016- AGRA ALIMENTATION - 35 PRODUITS & MARCHÉS BIO-EMBALLAGES/R&D > L’université de Montpellier a réussi à développer des bio-emballages qui permettent d’assurer une longue conservation des fruits et légumes et des fromages. Accompagné par plusieurs entreprises à ses débuts, ce programme peine à trouver des partenaires industriels pour valider cette solution par de grandes séries destinées à prouver son efficacité contre le gaspillage des produits frais. Pour une conservation très longue des produits frais P rès de 50 % des produits agricoles récoltés dans le monde sont perdus entre le champ et le point de vente et 5 à 30 % en magasin, représentant une perte de chiffre d’affaires de 2,5 à 8 % pour les grandes surfaces. Une des causes principales de ce gâchis vient de la mauvaise « respirabilité » de la barquette et du film plastique, même micro ou macro-perforé. L’unité de recherche consacrée aux agropolymères et technologies émergentes (IATE) de l’université de Montpellier vient de terminer un programme, Tailorpack, avec Qualiméditerranée, pôle de compétitivité languedocien, avec la création de bio-emballages qui conservent les produits plus longtemps. Le programme, à l’ambition écologique affirmée, utilise comme matière première des co-produits issus des industries agroalimentaires, notamment des effluents de lavage des moulins à huile ou des eaux résiduelles de laiterie. Le laboratoire les utilise comme substrat de fermentation de bactéries capables de fabriquer des polymères microbiens (PHA). Ces polyhydroxyalcanoates demandent beaucoup d’étapes de fabrication consommatrice d’énergie. L’IATE pallie cet inconvénient en le mélangeant avec de la paille de blé broyée pour environ 30 % du compound. « Nous avons constaté dans ce schéma d’énergie circulaire, que 90 % des pesticides disparaissaient lors du process, rendant les emballages parfaitement adaptés au conditionnement d’aliments », souligne Nathalie Gontard, professeure, coordonnatrice du projet Ecobiocap (ecobiocap.eu). Avec des partenaires industriels, des tests en petites séries ont porté sur des fruits et légumes et des fromages fermentés « qui ont donné de bons résultats », précise la chercheuse, en termes de conservation, retard de la maturation, sécurité sanitaire par la faible prolifération des microorganismes et biodégradabilité de l’emballage en composteur. « Par contre, si les distributeurs se sont annoncés comme très intéressés par le projet à ses débuts, nous n’en avons pas trouvé pour valider nos éco emballages sur des très gros volumes ». Cette absence de tests ne permet pas de valider des délais de péremption en conditions réelles. Conséquence, aucun industriel ne s’est manifesté pour produire le compound de PHA et de paille de blé, matière intermédiaire pour produire films et barquettes. L’IATE ne baisse pas les bras pour autant et est déjà reparti sur de nouveaux projets. Les chercheurs de Montpellier travaillent sur une étiquette RFID. Son antenne sonde un bio-polymère qui réagit à la fraîcheur de l’aliment. Le brevet vient d’être déposé. 36 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite PRODUITS & MARCHÉS L’unité de recherche travaille également avec cinq industriels chinois sur la création de biomatériaux biofertilisants, réalisés avec des biomolécules, produits avec de la bio énergie, utilisables dans différentes régions, saisons et filières dans une démarche zero waste agriculture. Emmanuel Brugvin GRANDE-BRETAGNE/EXPORT L’envolée de la livre sterling pèse sur les exportations En 2015, la Grande-Bretagne a vu ses exportations de produits alimentaires et de boissons fondre en raison d’un taux de change peu favorable. Selon l’étude de la Fédération des industries agroalimentaires britannique rendue publique début mars, la baisse des ventes ressort à 4,4 % sur un total de ventes de 12,3 Mrd£ (15,9 Mrd€). La baisse a été plus forte en Europe (-5,5 %) qu’hors Europe (-1,5 %). En tête des produits britanniques les plus exportés, on trouve le chocolat (580 M£, 749 M€), le saumon (496 M£, 640,9 M€) et le fromage (449 M£, 580 M€). Les légumes, préparés ou frais, représentent la meilleure progression avec 18 M£ (23,25 M€) de ventes supplémentaires à 336,3 M£ (434,5 M€). L’export de produits transformés à forte valeur ajoutée hors zone euro a tout de même progressé de 6,4 % par rapport à 2014, à 1,43 Mrd£ (1,84 Mrd€) avec des croissances à deux chiffres vers l’Arabie Saoudite, le Japon et l’Australie. Ces marchés hors Europe pèsent pour 30,8 % de l’exportation britannique. La Chine a même réalisé une performance de 9 % supplémentaires, grâce à une croissance de 2000 % de vente de thé anglais VP (6,4 M£, 8,2 M€). FOURNISSEURS/AUDIT > A Vannes, Mutual Audit lance un portail interactif de mutualisation d’audits de fournisseurs de l’agroalimentaire Mutual Audit révolutionne l’audit fournisseur F iliale d’OFA Solutions, dédié à la certification des industries agroalimentaires pour l’export et au service consommateur externalisé, Mutual Audit développe un nouveau service de mutualisation des audits. « Certains fournisseurs de la GMS passent leur temps à être audité par leurs clients. Cela coûte de l’argent, a souvent une incidence sur la production et nécessite des compétences spécifiques », explique Fabrice Rivaille, président de Mutual Audit, ancien responsable export chez Florette ou Ronsard. « L’idée est de permettre de mutualiser les audits dans le respect de la confidentialité et de la neutralité et d’organiser une à deux visites par an contre Reproduction interdite 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 37 PRODUITS & MARCHÉS 15 à 20 aujourd’hui ». Le fournisseur est le seul à connaître ses auditeurs, qui eux n’ont pas connaissance de l’identité de leurs confrères. LDC, Eurial, Florette, Daunat et Sill sont déjà intéressés par cette nouvelle approche plus économique. Les premiers audits devraient commencer en mai et la plateforme interactive sécurisée sera disponible en juillet. Celle-ci permettra de connaître l’agenda des futures entreprises auditées, de s’y inscrire, et de voir quels fournisseurs ont déjà été audités afin d’acheter le rapport. Fabrice Rivaille a choisi un modèle commercial gagnant-gagnant, qui divise par quatre le coût de l’audit : « Pour les clients, le prix de l’audit est fixé à 450 €. Si un salarié est détaché pour l’audit, alors l’entreprise est commissionnée sur le chiffre d’affaire réalisé. Pour le fournisseur, la vente du rapport d’audit est également commissionnée ». Mutual Audit a investi 300 K€ dans le démarrage de l’entreprise et s’apprête à investir 1 M€ dans le développement des fonctionnalités de la plateforme internet. La start-up, qui espère réaliser 450 K€ de chiffre d’affaires la première année pour arriver à 1 M€ en troisième année d’exercice, a déjà créé deux emplois et devrait recruter deux nouveaux collaborateurs d’ici 2017. Violaine Pondard STATISTIQUES/FAO L’indice des prix alimentaires de la FAO stable en février L’indice des prix alimentaires était stable en février 2016, la baisse des prix du sucre et des produits laitiers ayant absorbé la forte hausse de ceux des huiles végétales par rapport à janvier, a annoncé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) le 3 mars. S’établissant en moyenne à 150,2 points en février, l’indice des prix alimentaires de la FAO est resté pratiquement inchangé par rapport aux 150 points révisés de janvier et est inférieur de 14,5% à son niveau de l’an dernier. Contrairement à la tendance généralement stable de février, l’index des prix des huiles végétales a enregistré une forte hausse (+8%) par rapport au mois précédent. Cette hausse est la conséquence de l’augmentation de 13% des prix de l’huile de palme, « sous le double effet de la baisse des stocks et de perspectives de production médiocres dans un proche avenir », précise la FAO dans son communiqué, qui ajoute que les prix de l’huile de soja se sont également raffermis en conséquence. Dans ses projections pour la récolte mondiale de blé 2016, la FAO estime à 723 millions de tonnes la production totale, soit une baisse de 1,4 % sur le le niveau record de l’an dernier. Cette baisse serait la conséquence « principalement du climat particulièrement sec en Fédération de Russie et en Ukraine, qui affecte les semis d’hiver. Toutefois, la Chine et le Pakistan devraient bénéficier de récoltes de blé abondantes alors que la production de l’Inde devrait se redresser », indiquent les experts de la PDf FAO. 38 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Reproduction interdite PRODUITS & MARCHÉS EN BREF GASPILLAGE ALIMENTAIRE Un centre de transformation du pain dans le Morbihan Un réseau de dirigeants d’entreprises du pays de Vannes dans le Morbihan, associé à la banque alimentaire du Morbihan, a mis au point un projet d’économie circulaire nommé « Le Pain Perdu ». Celui-ci a pour objectif de lutter contre le gaspillage alimentaire et de créer de l’emploi. Après deux ans de travail, le projet de construction d’un centre de transformation de pain en chapelure pour l’alimentation animale se concrétise. En juin 2016, le nouvel atelier, situé à l’ESAT de Vannes, permettra de traiter 600 à 900 tonnes de pain collectés chaque année dans le Morbihan par des bénévoles. « Du pain issu des invendus en supermarchés ou auprès de boulangeries », explique Fabrice Rivaille, membre du Club entreprises du pays de Vannes, à l’origine de ce projet. Ce projet va également permettre l’intégration professionnelle de huit à dix travailleurs handicapés. Financé par la Région Bretagne et les partenaires entreprises, le centre de transformation a nécessité 500 000 euros d’investissement, dont 320 000 € pour l’aménagement et la réhabilitation du bâtiment et 180 000 euros pour l’équipement matériel. « D’une initiative locale, le projet pourrait maintenant essaimer dans toute la France », indique Fabrice Rivaille. En effet, la Fédération nationale des Banques alimentaires de France, la Fédération nationale des associations de parents d’enfants handicapés ainsi que la Fondation Michelin s’intéressent déjà à transférer les compétences nécessaires afin de développer le concept ailleurs en France. Reproduction interdite CHILI La marée rouge tue les saumons Les algues tueuses sont de retour dans le Pacifique et vont provoquer cette année des pertes très importantes. Il manquera environ 85 000 tonnes de saumon, soit 20 millions de pièces, au Chili pour la saison 2016. C’est le courant chaud El Niño qui est responsable de cette hécatombe, en favorisant la prolifération de certaines espèces d’algues à proximité des parcs d’élevage. En libérant des toxines mortelles, la marée rouge touche l’ensemble de la production chilienne. Celle-ci, attendue à 506 000 tonnes cette année, en repli de 4,7 %, va donc connaître une chute beaucoup plus importante que prévu. Les prix eux, se sont raffermis et gagné près d’un dollar la livre depuis le début de l’année. Marine Harvest a annoncé la semaine passée avoir perdu 2,7 millions de saumon s depuis le début de l’épisode. La crise risque de perdurer toute l’année selon les spécialistes, voire de s’étendre à 2017. ITALIE Le marché des produits biologiques pèse 860 M€ Dans la péninsule, les ventes de produits biologiques en grandes surfaces représentent un total de 860 M€ à fin novembre 2015, selon Nielsen cité par Agroalimentaire News. Les quatre principales familles de produits sont les œufs (61 M€, +8,4%), les compotes de fruits (60 M€, +8,2%), les galettes de riz (50 M€, +21,4%) et les fruits frais (42 M€, +12,4%). 10 mars 2016 - n° 2370 - AGRA ALIMENTATION - 39 AGENDA Hebdomadaire édité par AGRA, SAS au capital de 330 846 euros RCS Caen 538 582 636 Code APE 6391Z 2, av. du Pays de Caen Colombelles 14902 Caen Cedex 9 Tél. : 02 31 35 77 00 Bureaux parisiens : 4-14 rue Ferrus 75014 Paris Tél. 01 42 74 28 00 Fax 01 42 74 29 35 RÉDACTION Rédacteur en chef : Perrine Delfortrie Rédacteurs Cyril Bonnel, Aziz Ben Marzouq Secrétaire de rédaction : Matthieu Brocart Éditrice commerciale: Axelle Chrismann 01 42 74 29 07 SERVICES Fax 01 42 74 29 35 Directeur de la publication : Thibaut de Jaegher Principaux actionnaires : Réussir SA & Agra Investissement Secrétariat général : Christine Gros (01 42 74 28 16) Diffusion - abonnements : Tél. : 02 31 35 77 02 Fax : 01 42 74 28 10 Commission paritaire 0517 T 86556 Dépôt légal à parution Imprimé par DUPLI-PRINT, 2 rue Descartes ZI Sezac, 95330 Domont Abonnement : 1 an : 1 414,88 € TTC Prix au numéro : 39,30 € Autres pays : nous consulter agenda 15 MARS Colloque Innovation et créativité alimentaires, atouts de la France, à Paris 9 au 12 20 au 22 Siag à Alger Franchise Expo, à Paris 14 et 15 Sandwich and Snack Show à Paris Japan Food Show à Paris Index A B Barry Callebaut Bell Bloomin’ Brands 30 25 29 C Calissons du Roy René Carinou Coffee Casino Castalie Ceva Santé Animale Comptoir de l’innovation Conserve Italia Cristal Union 20 29 31 21 22 21 19 24 40 - AGRA ALIMENTATION - n° 2370 - 10 mars 2016 Ebly Einstein Bros. Bagel Extendam Rhum Fest à Paris Huber 35 28 29 29 H JAB 23 L 29 21 26 26 Happy Days Diner 31 Holmarcom 29 25 29 K Keurig Green Mountain Krystal Financière Turenne Lafayette 24 Findus 22 Florac 19 FrieslandCampina Kievit 30 Greggs Gullón J 28 F G Veggie World, à Paris Convention Cantina (restauration collective) à Paris Delhaize Delta Food Industries Dénia Denny’s Diabolo Beverages E AVRIL 2 au 4 22 D Ahold 29, 35 Ajinomoto 29 Allen Harim 28 AMCo 27 American Fruits & Flavors 28 Arla 27 Avril 24 Auchan 32 30 et 31 2 et 3 20 au 23 Egast à Strasbourg Forum Labo & Biotech à Lyon MDD Expo à Paris World allergen Food à Padoue (Italie) 13 au 16 30 et 31 LER Lindt & Sprüngli 29 29 21 25 M Maïsadour Marchands des 4 saisons Mars Food France Monster Beverage 23 33 23 28 N Nomad Foods Notus Technologies O Oliviers & Co 22 20 P Panelux Panhold Pâtes Fraiches Louison Peet’s Coffee & Tea Polchem S Sanderson Farms Savencia Som’Baker St Mamet Système U 34 34 24 29 22 28 23 24 19 32 T The Danish Crown Group Tonnies Tommy’s Diner Café Tulip W Walhorn EGM 26 24 31 26 27 20 Reproduction interdite