Profession de Foi 2016 - Homélie du Père Jean
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Profession de Foi 2016 - Homélie du Père Jean
St Louis de Gonzague Homélie de la Profession de foi 2016 Evangile selon St Jean (21, 1-19) Ce que dit l’évangile Les disciples n’ont pas reconnu Jésus tout de suite. Il leur a fallu ce grand signe de la pêche miraculeuse pour que l’un d’entre eux, le disciple que Jésus aimait, le reconnaisse et que Pierre, faisant confiance à cet autre disciple, plonge dans l’eau pour rejoindre le Seigneur. C’est la générosité du don qui a ouvert les yeux des apôtres. Elle leur rappelait le miracle du vin à Cana, la multiplication des pains et des poissons sur le Mont des Béatitudes. Et puis il y a ce « petit » signe lorsqu’ils sont tous à pieds secs. L’évangile nous dit que Jésus leur dit « Venez manger » et puis « il prend le pain et le leur donne ». Comme le Jeudi Saint à la Cène avant sa mort où Jésus avait pris du pain, l’avait rompu et le leur avait donné en disant « Prenez et mangez, ceci est mon corps livré pour vous ». Il y a une continuité entre Jésus ressuscité et le temps de sa vie publique. C’est le même, ils le reconnaissent aux mêmes signes. Alors, Jésus interroge Pierre par trois fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Toi Simon qui te vantais devant les autres en me disant : « Si tous t’abandonnent, moi je ne t’abandonnerai jamais ! » et qui ajoutais : « Dussè-je mourir avec toi, non, je ne te renierai pas » (Matthieu 26,33-35). Finalement, toi tu m’as renié trois fois en disant à mon sujet : « Non je ne connais pas cet homme », toi Simon m’aimes-tu ? Il y a eu la confession de foi que Pierre a professé à Césarée en Galilée : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16), et il y a cette adhésion personnelle au Seigneur Jésus dans la réponse que Pierre fait maintenant à Jésus : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime ». Le Seigneur est miséricordieux, le Seigneur renoue l’alliance avec Pierre, le Seigneur appelle Pierre une deuxième fois. Ce que l’évangile me dit Alors toi qui fais ta profession de foi aujourd’hui, souviens toi que l’Eglise n’a pas gommé cette histoire du reniement et du pardon dans la relation entre Jésus et Pierre, le chef de l’Eglise. Tu t’en souviendras le jour où toi-même tu diras au sujet de Jésus « Je ne connais pas cet homme », le jour où devant tes copains tu feras celui ou celle qui ne connait pas Jésus parce qu’il est bien porté, même à Franklin, de dire qu’on doute, qu’on ne croit pas alors que dans son cœur on est ami de Jésus ; le jour où tu poseras des actes contraires à ta foi. Tu auras peur de perdre des copains et tu renieras ton Seigneur. N’oublie pas ce jour-là, alors que tu seras dans le déni ou l’amertume, que Jésus a pardonné à Pierre en lui disant : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? », que Pierre lui a dit son attachement et que l’alliance a été renouvelée entre eux. Notre Eglise, qui, comme toute institution humaine, a beaucoup de faiblesses, porte ce trésor du pardon dans son cœur. Nos familles qui ont beaucoup de faiblesses portent ce trésor dans leur cœur. Le pape vient de publier hier l’exhortation apostolique « Sur l’amour dans la famille » (Amoris laetitia). Le Pape François ne rêve pas, il sait qu’il y a des mutismes, des injustices, des reniements, des séparations et pourtant le Pape François indique le cap de l’amour et de la Miséricorde pour la famille. Professer ta foi, c’est dire avec l’Eglise, comme nous le dirons tout à l’heure, un contenu de la foi car notre foi a un contenu. Comme nous le disions à la célébration de début d’année avec le Credo SMS reçu par St Paul lui-même lors de sa conversion : « Je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il fut mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures, il est apparu à Pierre, puis aux Douze » (1 Corinthiens 3, 3-8). Professer ta foi c’est dans le même temps adhérer personnellement au Christ. Cette adhésion est une grâce et un acte de notre liberté. La foi a une histoire, avec des hauts et des bas, avec des engagements et des peurs. Votre foi n’a pas commencé hier. Ce que je dis à Dieu à partir de cet évangile Tout à l’heure tu pourras dire à Jésus dans ton cœur ce que tu réponds à la question : « Et toi, m’aimes-tu ? ». Après la communion, tu pourras aussi parler au Seigneur du fond de ton cœur. Tu pourras répondre à la question « Qu’est-ce que je dis à Jésus après avoir écouté cette parole de Jésus ? ». Il n’y a que toi qui puisses répondre pour toi-même à cette question. A la fin de la messe, tu entendras « Allez dans la paix du Christ », tu seras ainsi invité à sortir, à être témoin de l’amour et du pardon de Jésus. A être témoin aux frontières comme nous y invite le Pape François. Oui, accueilles la grâce de la Miséricorde dans ta vie. Un jour tu pourras demander la confirmation. Les catéchistes de Première l’ont demandée et reçue. Vous recevrez alors pleinement l’Esprit Saint qui vous donnera, dans votre manière de vivre et vos paroles, encore plus de force, de courage et d’ardeur pour témoigner du Nom de Jésus. P. Jean-Marc Furnon sj Aumônier de l’Etablissement 10 avril 2016