Rapport - Région Rhône

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Rapport - Région Rhône
RAPPORT DE STAGE
HOSPITALIER
Jawaharlal Nehru Hospital
Rose Belle, Ile Maurice
Lucy MILLER, stage d’été fin de DCEM2
Vie Pratique à Maurice
Décalage horaire (par rapport à Paris)
en été : 2 H de plus ; en hiver : 3H
Logement
Pour un stage, il m’a semblé hors de porté de loger en chambres d’hôtes ou hôtels, bien que
certains stagiaires logent en chambres d’hôtes…. (Mais les prix hoteliers s’élèvent jusqu’à 2500
Euros la nuit sur l’île aux deux cocos au large de Blue Bay)! Je logeais donc dans un
appartement loué par connaissance.
Petit appartement situé à la Pointe d’Esny, le coin « calme et secret », plutôt privilégié sans
être une grande zone d’attractions touristique, assez résidentiel, et dont la plage est bordée de
villas à louer/acheter et de résidences en construction (les champs de cannes à sucres laissent
de plus en plus de place aux promoteurs immobiliers).
Pas de caution. Le propriétaire loue la partie arrière de sa maison et l’étage.
Loyer de 1800 Roupies par mois (45€) est un loyer élevé (relativement à l’économie locale)
compte tenu de ce que l’on trouve de plus luxueux pour 2000 Rs. L’appartement est sans
climatisation (ventilateurs non fonctionnels ou poussiéreux voire complètement moisis) avec
stricte minimum : 2 plaques cuissons, 2 lits une place, table et chaises rouillés, micro-onde
jamais lavé, quelques placards branlants sans doute jamais dépoussiérés et communication de
l’odeur de la fumée de cigarette du voisin (propriétaire) avec la pièce principale . Mais situation
idéale, 50 m de la plage, non loin d’un arrêt de bus, donc idéal pour tout étudiant qui préfère
économiser pour faire quelques visites, cuisiner quotidiennement plutôt que manger dehors, en
recevant quelques amis.
Des sites de locations par internet existent et il semble y avoir des locations d’appartements
à très bons prix, mais n’étant pas passée par ce biais, je ne peux donner de conseils, sauf celui
des mauriciens : de visiter et rencontrer le propriétaire une fois surplace pour éviter arnaques et
déceptions, quitte à commencer par une location d’une semaine le temps de s’organiser à
l’arrivée..
Il est possible de louer des « campements », appelés aussi bungalow, mais qui sont en fait
des résidences (voire véritables villas), dont les prix peuvent être trouvés sur internet, mais il est
toujours préférable de rencontrer le propriétaire et visiter surplace avant de s’engager.
S’il est possible de s’organiser depuis la France, notamment pour le début du séjour, cela rend
l’arrivée plus facile. Mais sur place, le bouche à oreille peut également vous aider à trouver un
logement plus à votre goût et à votre budget.
En conclusion, il est certain que pour 2000 roupies par mois ( 50euros) il est tout à fait
possible de se loger correctement.
Argent
La monnaie locale est la Roupie (Rs) mauricienne avec coupure de 25, 50, 100, 200, 500,
1000, 2000 Rs ainsi que des pièces de 5 et 10 Rs et divisée en centimes « les sous » , petites
pièces de 5, 10, 20 et 50 sous.
Le taux de change est d’environ 40Rs pour 1 euro. Autrement dit, on divise le prix par dix,
par deux et encore par deux pour obtenir un prix en euros. Mais le plus judicieux est de
s’adapter rapidement à la monnaie locale pour juger de la valeur des choses, notamment les
vendeurs de coquillages vendent des objets en euros, faîtes vos calculs en monnaie locale afin
d’éviter les surcoûts inutiles, liés à votre tête de touriste un peu égaré. Sachez qu’un billet de
bus de Mahébourg à Port Louis vaut environs 35 Roupies. Un bracelet en coquillage environ 200
Roupies à Mahébourg. Les objets seront plus chers à la capitale et sur les plages.
Les banques, bureaux de change et distributeurs sont faciles à trouver dans toutes les
grandes villes, il est possible de retirer avec sa carte bancaire française. Le problème majeur est
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lié aux frais de retraits établis par la banque en France. Il faut donc éviter les nombreux retraits
de petites sommes mais en évitant de garder trop d’argent sur soi.
L’idéal pour les voyageurs est d’avoir un compte bancaire à l’HSBC, dont les retraits sont
gratuits partout dans le monde, pour autant que le retrait se fasse dans un guichet HSBC (il y en
a dans chaque grande ville et à l’aéroport à Maurice), cela évite le surcoût salé des commissions
bancaires.
Attention à la TVA de 15% , pas toujours incluse dans les prix affichés (restauration notamment).
Santé
Aucun vaccin n’est obligatoire sauf pour les personnes venant de pays à risque de fièvre
jaune (Afrique intertropicale). Les vaccins couramment recommandés dans le monde doivent
être à jour (le carnet de vaccination n’est pas forcément vérifié) : Diphtérie, Tétanos, Polio,
Hépatite B. Les vaccins contre l’hépatite A et la fièvre typhoïde sont recommandés par
l’OMS (à faire au moins 15 jours avant le départ, le temps que s’installe l’immunité, bien toléré et
particulièrement recommandé pour les stagiaires hospitaliers).
L’eau est potable en général, cependant il est recommandé d’acheter des bouteilles d’eau
sur place. Attention aux mesures d’hygiène, notamment les toxi-infections alimentaire sont
fréquentes, il est donc important de se renseigner auprès des locaux quant aux endroits à éviter,
sans pour autant tomber dans la paranoïa !
Les maladies tropicales graves ne sont plus à redouter à Maurice, en revanche il y persiste
le virus de la dengue et le chikungunya transmis par les piqures d’insectes. L’arme primordiale à
emporter (ou à acheter surplace facilement) est un spray anti-moustique (contenant du DEET)
voire une moustiquaire et une prise anti-moustique. Contrairement à ce que vous diront les
mauriciens, la peau ne s’habitue pas forcément et les moustiques locaux sont particulièrement
friands des peaux blanches et fines de touristes. Personnellement, malgré la prise électrique
répulsive, j’ai abandonné en cours de route les spray et pouvait compter une moyenne de 5 à 10
piqûres par nuit/jour, autant dire que j’ai été ravie que Maurice ne soit pas impaludée et que j’ai
revécu mes souvenirs varicelleux d’enfance.
Il est conseillé aux personnes en cours de traitement médical de solliciter de leur médecin
traitant la prescription d’un stock de médicaments couvrant une durée de 10 jours de traitement
au delà de la date de fin de séjour prévu. Même de manière générale, il peut être utile de
consulter le médecin généraliste avant le départ afin d’emporter les médicaments nécessaire
contre la diarrhée (bien qu’il y ait tout le nécessaire sur place !). En effet, la turista (infection
digestive bénigne, souvent à E.coli) surprend en général la nuit, les jours fériés, les dimanches,
où quand le dit touriste profite d’une après midi pour faire un tour de bateau le lendemain d’un
repas aventureux ! Le Lopéramide (ralentisseur du transit intestinal) conseillé dans certains
livres de voyages est en général déconseillé par les médecins (risque d’occlusion intestinale et
de multiplication bactérienne). Le fameux Imodium vous permettra néanmoins de gérer plus
sereinement, le temps de l’attente d’une consultation...
D’après le très officiel Guide thérapeutique 2010, le Coca-Cola non light est un bon remède
pour lutter contre la déshydratation liée aux diarrhées (apport de glucose, sodium et
potassium)… ajouté à une cure de riz bouilli « gluant » (certains médecins conseillent de boire
l’eau de riz) et carottes bien cuites… il permettra d’être remis sur pied si la diarrhée n’est pas
sévère. Mieux vaut consulter en cas de fièvre associée.
Paludisme : Le pays connaît des cas sporadiques de transmission de paludisme : il est
possible de ne pas prendre de traitement préventif, mais il est recommandé de consulter un
médecin en cas de fièvre bien qu’il n’y ait plus de paludisme à Maurice.
Toute l’année, le plus grand danger pour la santé est le soleil. L’astre brûle en quelques
minutes en été mais il faut s’en méfier en hiver également, particulièrement les jours venteux
légèrement couverts (donc trompeurs). Chapeaux et crèmes solaires sont indispensables
(trouvés facilement sur place).
Il faut être vigilant quant à la consommation de certains poissons (nombreux cas hospitalier
« d’allergies aux poissons ») : certains sont contaminés par une toxine qui peut rendre malade. Il
faut donc se renseigner avant de les consommer. Attention aussi aux poissons pierres
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« lafs », et à certains coquillages (certains piquent mortellement), aux ballades dans les
rochers pieds nus (le poisson pierre étant invisible jusqu’au moment où il vous pique) et attention
à ne pas ramasser les coquillages n’importe comment, le mollusque des « cônes » peut tuer par
arrêt cardiaque avant que vous n’ayez atteint le bout de la plage. Les piqûres de poisson pierre
sont bien connues aux urgences locales.
Infections sexuellement transmissibles (IST): forte prévalence du VIH et cas de SIDA, en
plus du fléau local représenté par la toxicomanie à l’héroine et au subutex et donc des
hépatites et autres… Il est donc évident de « sortir protégé » (préservatif systématique).
Malgré certains a priori (ici et là-bas), il n’y a pas que les cliniques qui savent soigner. Les
médecins sont compétents mais les hôpitaux publiques moins équipés qu’en France. Les
cliniques privées sont à la pointe de la technologie médicale. La clinique « Apollo » serait
actuellement la mieux réputée, mais ayant effectué mon stage dans un hôpital public, en cas de
« pépin » je me serais simplement adressée à un médecin généraliste là-bas sans hésiter. En
cas de problème majeur, le rapatriement se fait sur l’île de la Réunion, département français, à
30 minutes de vol !
Les pharmacies sont très nombreuses, attention parfois aux prix « touristes », par exemple
pour les crème après piqûres d’insectes à prévoir à l’avance.
D’après le Guide du Routard, la clinique FORTIS CLINIQUE DARNE*, à Floréal (dans le plateau
central) serait la seule de l’île à être affiliée à la sécurité sociale. Mieux vaut contracter une
assurance couvrant les frais médicaux et de rapatriement avant le départ.
Conduite et transports
« L’état général du réseau routier est relativement correct » d’après le site gouv.fr. La vitesse
est limitée à 40 km/h en ville et à 80 km/h ou 110km/h hors agglomération. La route principale
M1 n’est pas à proprement parler une autoroute : vous y croiserez des cyclistes ! Attention à la
conduite à gauche, rues étroites, parfois non signalisées.
« Pour les locations de véhicules, (…) s’adresser à des sociétés habilitées. Le permis de
conduire français est accepté pour des séjours touristiques. Tout véhicule doit obligatoirement
être assuré. En cas d’accident, informer immédiatement le poste de police le plus proche. Les
compagnies d’assurances exigent le plus souvent une copie du rapport de police faisant ressortir
les responsabilités des protagonistes. Ce document est indispensable en cas d’indemnisation ou
de contentieux. Dès le retour en France, il convient d’informer immédiatement sa compagnie
d’assurance et de consulter, le cas échéant, un avocat. » (source : gouv.fr).
Il faut se renseigner également sur le taux d’alcoolémie toléré (serait en réalité plus faible qu’en
France mais 0,8g/L indiqués par le site gouv.fr : se renseigner surplace pour actualiser les
valeurs !) et toujours avoir son permis de conduire sur soi en voiture ( permis français accepté
pour un séjour inférieur à 6 mois) !
Des services de taxi sont disponibles dans la plupart des agglomérations, appelés aussi
« taxi-trains » quand ils emmènent différents clients simultanément.
Télécommunications
Le plus simple et le plus économique est de partir avec son téléphone portable et d’acheter à
l’arriver une carte SIM locale prépayée (présentation du passeport et de l’adresse du logement)
chez un des opérateurs locaux, selon les opérateurs de vos interlocuteurs. Emtel ou Orange
vous attribueront un numéro local avec un crédit. Il est utile de vérifier le fonctionnement et la
compatibilité de la carte sim dans le magasin avant de signer le contrat.
Puis il est possible d’acheter du crédit par cartes de 20, 50….. 200 etc. Roupies. Presque
toutes les boutiques « tabagies » vendent ces cartes, un petit panneau rouge Emtel ou un
panneau orange indique sur la devanture de certains magasins de rue qu’ils vendent les cartes.
Il faut que le téléphone portable soit préalablement débloqué (en France où sur place,
mais surplace, le coût pourra être à la guise du vendeur). Le coût des télécommunications à
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Maurice est alors réduit mais l’appelle en France sera facturé très cher, il vaut mieux utiliser les
SMS pour communiquer votre nouveau numéro à vos proches.
Avec un accès internet, il est également intéressant d’utiliser Skype (à télécharger en ligne
avant le départ si vous emporter un ordinateur portable), avec lequel la communication est
gratuite de Skype à Skype et payante à prix très réduit pour appeler un fixe où un portable en
Europe (une fois Skype téléchargé on rajoute le crédit voulu par carte bancaire).
On trouve des cybercafés dans les grandes villes. Il existe des cabines de téléphone
publique (personnellement les deux que j’ai pu « utiliser » ne marchaient pas).
Stage médical
A Port-Louis, changement d’hôpital
Initialement, la convention mentionnait le lieu du stage à l’hôpital JEETOO à Port-Louis. Dès
mon arrivée, ayant trouvé un logement à la Pointe d’Esny, un seul trajet en bus depuis
Mahébourg jusqu’à Port-Louis m’a dissuadé de suivre ce quotidien. Appliquant le dicton « qui
ne tente rien n’a rien », je me suis donc présentée le premier jour de stage à l’hopital JEETOO
en expliquant mon cas et demandant les mesures à prendre pour changer d’hopital. En effet, un
levé quotidien à 5h maximum pour être à l’hôpital à 9h semblait un peu difficile.
Même si la distance à vol d’oiseau d’un bout à l’autre de l’île est courte, la distance en bus,
compte tenu des horaires (non fixés mais à demander au chauffeur), des arrêts, des
embouteillages à l’arrivée et au départ de Port-Louis, mon voyage aurait été de 4H par jour.
Pour un stage à l’autre bout du monde, je préférais donc tenter ma chance, aller au culot
demander si j’avais le droit d’aller faire un stage ailleurs. La personne responsable me dit d’aller
en ville au Ministère directement pour faire ma demande… Ayez donc un logement à proximité
du lieu de stage, même si l’île est toute petite !
Avec l’aide d’une amie Mauricienne s’étant gentiment et naturellement proposée de m’aider,
je me rendis, à pied, au Ministère. De comptoir en comptoir, je trouvai la personne gérant le
placement des stagiaires hospitaliers. Le face à face étant toujours plus efficace que les mails
ou appels téléphoniques, j’expliquai la situation : « je loge à l’autre bout de l’île, est-il possible
d’être mutée à l’hôpital le plus proche de mon logement » (en résumé). Ma demande antérieure
effectuée précédemment par mail vers le gouvernement avait été rejetée mais elle fini par
aboutir, aidée par une bonne présentation générale (là-bas plus qu’en France et dans les pays
anglophones en générale, la tenue vestimentaire soignée est particulièrement importante). En
effet, un membre haut placé du ministère me reçut. Ce que je crus d’abord être l’équivalent d’un
entretient d’embauche se transforma en entretien personnel avec quelqu’un qui, par un simple
appel téléphonique, me muta d’un hôpital à un autre. A ce jour, je ne sais pas exactement avec
qui j’ai partagé ce long dialogue me permettant de changer d’hôpital (n’ayant pas eu l’audace de
demander à qui j’avais affaire…). Simplement, j’ai compris que lorsqu’on se déplace, qu’on fait
l’effort de se présenter tôt le matin au ministère, d’attendre, d’expliquer avec le sourire…
Hôpital JNH à Rose-Belle.
Me voici à l’hôpital JNH sous la responsabilité du Dr. GAYA, consultant in charge, general
medecine, chef du service «internal medicine » (médecine générale au sens français), mauricien
formé à Glasgow (Ecosse) puis au Royaume-Uni, spécialiste en néphrologie et chef du service
de médecine.
Ce stage de 6 semaines au sain de la médicine mauricienne a été intéressant, riche en
information, formateur, agréable, encourageant, amusant, varié, motivant.
Les horaires étaient de 9h à 16h dans mon cas, ou de 9h à 12h pour les étudiants
mauriciens qui viennent en stage le matin occasionnellement. La réunion de 9h pour faire les
mises au point d’organisation de la journée se fait quotidiennement dans son bureau en
présence du Dr Gaya, des « RMO » (registered medical officer), que j’ai assimilé aux assistants
en service hospitalier français, et des « pre-reg » (pre-registered, équivalent des internes). Les
« externes » n’existent pas vraiment, où alors juste pour que la dénomination fasse rire les
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mauriciens ! En réalité, les étudiants médicaux sont en « elective training » (stage) et par
extension se définissent comme « elective students » « from France, China, Mauritius etc. » En
effet, j’ai eu la chance de rencontrer des étudiants mauriciens en « elective » avec moi puis deux
autres étudiantes mauriciennes étudiant en Chine. Les échanges ont donc été riches en
comparaison de formations médicales et je peux affirmer sans hésiter que la réputation française
donnée par le classement mondial de l’OMS est retrouvée dans l’opinion des gens.
Le service tourne avec d’autres docteurs (autres que les RMO). Les 4 médecins chefs sont
donc chacun entourés d’un RMO ou plus et d’un ou deux pre-reg pour prendre en charge les
patients. Les RMO tournent souvent alors que les pre-reg sont affiliés au docteur plus
longtemps. Chaque matin, on m’indique donc avec quel RMO je serai pour la journée, et si c’est
« compliqué » alors je tourne avec un autre médecin (souvent celui qui était de garde la veille).
Le tour des malades commence entre 9h et 9h30, et les RMO et pre-reg se divisent les
patients qu’ils vont voir. Plus tard dans la matiné, le médecin en charge fait le tour de tous les
malades pour revoir la prise en charge, vérifier la prescription, accorder une sortie « discharge ».
Au lit de chaque patient, l’infirmier ou l’infirmière en charge du patient se présente en même
temps que les médecins. Ainsi, la prise en charge est d’abord suggérée et écrite par le pre reg
ou le RMO et puis le médecin en charge valide. Le tour commençaient différemment selon les
médecins mais tous tournaient dans différentes unités de l’hôpital, les « WARDs ». Les wards
hommes et femmes sont séparées, il existe pour chaque un ward de médecine, un d’orthopédie,
il y a aussi des wards spécialisés en cardiologie, en gynécologie-obstétrique, en soins intensifs,
en médecine carcérale. La salle médicale-homme est également constituée d’une arrière salle
plus spécifique aux alcooliques.
Des infirmiers s’occupent des hommes, les infirmières des femmes. Les salles sont des
dortoirs sans séparations entres les lits sauf par des rideaux aux moments des gestes où des
toilettes. Une petite salle est destinées à accueillir les médecins désireux de faire un geste avec
plus de confort et de matériel (ponctions par exemple, mise en place de voies jugulaires)…
Les médecins sont chargés des pathologies médicales des malades. Ainsi, par exemple, un
homme hospitalisé pour accident de la voie publique en orthopédie sera suivi par son
orthopédiste pour les fractures mais par le médecin généraliste pour son diabète, son
hypertension. Une femme venant pour pathologie cardiaque sera suivie spécifiquement par son
cardiologue mais également par son médecin généraliste. Donc, dans le dossier, il est commun
de trouver écrit « discharge medical » c'est-à-dire, autorisation de sortie accordée du côté
médical, le spécialiste décide de la suite, ou inversement, le gynécologue peut indiquer
« discharge gynec. » alors que le médecin généraliste garde la patiente sous surveillance pour
équilibrer un diabète gestationnel.
BILAN ET SUGGESTIONS
Il est important d’être aidé pour réaliser un tel voyage. En effet, si le coût de la vie à Maurice
est plus faible qu’en France, c’est le coût du billet d’avion (autour de 1000€) qui freine beaucoup
l’initiative de partir si loin d’autant plus que le stage n’est pas rémunéré (comme l’est un mois de
stage dans les hôpitaux français). Ainsi, c’est grâce à la bourse Rhône-Alpes que j’ai pu assurer
à ceux qui me prêtaient l’argent qu’ils seraient remboursés.
Pour préparer le départ, l’université a été d’une grande aide, le bureau des relations
internationales a été très disponible pour aider les étudiants à contacter les établissements. Je
ne connaissais pas d’autre étudiant ayant été à l’île Maurice, mais le bureau des relations
internationales m’avait mentionné le problème de passer une convention avec un ministère et
non un hôpital directement. Cela complique l’administration ici mais finalement ne change pas
grand chose si ce n’est que l’étudiant doit en grande partie se débrouiller seul pour choisir son
stage, alors qu’il ne connait pas forcément vers quel hôpital et quel service s’orienter.
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Il n’y a pas d’accords particuliers entre l’université et l’île Maurice (comme c’est le cas de
l’université de Bordeaux par exemple) et l’étudiant doit démarcher seul pour trouver les contacts
aux ministères qui peuvent faire aboutir sa demande. En étant sur place, j’ai compris que la
personne en charge des stages hospitaliers est assistée par une dizaine d’individus et je sais
enfin pourquoi c’était une personne différente qui répondait à mes requêtes.
Le conseil que je donne aux étudiants est de contacter par mail ou téléphone le Ministère
jusqu’à obtenir une réponse ; même si 10 ou 20 mails restent sans réponses. Il faut réussir à
tomber sur la personne qui répondra. Maintenant que nous sommes trois étudiantes à être
parties, le bureau des relations internationales possède sans doute des numéros et adresses qui
seront utiles aux prochains stagiaires.
Si je repars à l’étranger, j’éviterai l’erreur d’écouter ceux qui me disent que ça ne marchera
pas ou ceux qui considèrent que ce stage n’est qu’un stage « vacances » ce qui dévalorise la
richesse d’un tel voyage ! Je m’y préparerai de la même façon, en m’y prenant un an avant, mais
en achetant un billet d’avion plus tôt (peut-être faudrait-il informer les étudiants plus tôt qu’ils ont
droit à une bourse et faire les dossiers de bourses plus tôt). La réponse positive de la bourse
étant donnée très tard, il est difficile de s’assurer qu’on aura les finances jusqu’au dernier
moment.
A ceux qui vont partir, je conseillerais d’obtenir une convention signée le plus vite possible
car même en commençant mes démarches en juillet, j’ai finalement obtenue la convention finale
après Noël par mail puis vers janvier ou février par papier.
Afin d’améliorer les échanges internationaux, je conseillerais plus d’information auprès des
étudiants français qui, comparés à d’autres pays, ont peu l’initiative de partir (c’est culturellement
moins ancré que dans les pays anglosaxons par exemple). Sur place, tous ceux que j’ai
rencontrer ont voyagé au cours de leur formation.
Par ailleurs, il est sans doute possible de postuler dans une clinique privée qui exercent
probablement une médecine plus proche que celle que l’on connait dans les pays occidentaux
(avec toute l’imagerie et l’aspect sanitaire très réglementé). Je ne conseille pas de demander un
stage dans un dispensaire car la formation médicale me semble assez limitée, j’ai eu la
sensation que ce sont plus des lieux de distributions de médicaments. Les hôpitaux publiques
sont plus où moins réputés mais je ne peux donner de conseils objectifs n’ayant été qu’à Rose
Belle. Je déconseille d’aller à JEETOO à Port-Louis à ceux qui n’adorent pas la vie urbaine. Il
est mal réputé mais cependant en rénovation et m’a semblé très propre et accueillant quand j’y
suis passée. L’hôpital Flacq a bonne réputation (car c’est un grand centre hospitalier) et les
internes passés là-bas ont beaucoup apprécié. Je ne connais pas l’hôpital de Souillac ni les
autres, si ce n’est l’hôpital du Nord (Candos), très grand et probablement formateur. On m’avait
déconseillé les hôpitaux « du SUD », bien que je comprenne l’hôpital Rose Belle où j’étais était
bien l’hôpital qui couvre le sud de l’île et j’en ai été très contente.
Les locaux donnent un point de vue de patients et non de médecins. Il est certains que pour
un patient, une chambre seule et neuve avec un matériel à la pointe comme dans les cliniques,
est bien plus intéressant qu’un hôpital d’aspect carcéral depuis l’extérieur, avec des dortoirs et
des machines souvent en pannes, et prenant en charge des maladies liées à la pauvreté. En
tant qu’étudiante médicale, je ne regrette en rien mon choix d’avoir découvert ce qu’était la
médecine hospitalière publique à l’île Maurice. Les pathologies médicales y demeurent
identiques à n’importe quel hôpital, avec en plus les pathologies locales plus répandues, et les
médecins y sont aussi compétents qu’ailleurs.
Le stage m’a été bénéfique, à la fois pour ma formation médicale et pour mon
enrichissement personnel. Ce séjour à l’étranger a non seulement renforcé mon amour du
voyage, mon désir d’exercer la médecine dans différents pays, ma curiosité de découvrir des
cultures à travers la vie quotidienne locale et mon besoin d’exercer la médecine tout en ayant
une vie sociale épanouie et un environnement plaisant pour exercer les activités aquatiques qui
me donnent tant de joie de vivre. Les mauriciens, bien que dans un pays plus pauvre, plus
corrompu que la France, avec bien plus de difficultés quotidiennes, semblent profiter de la vie
bien mieux que les occidentaux que nous sommes. D’ailleurs, aucun de ceux que j’ai rencontrés,
même dans les classes économiques non aisées, ne souhaite quitter sa vie locale pour un mode
de vie occidental jugé beaucoup trop stressant.
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Mon statut à l’hôpital m’a montré d’autres façons d’enseigner et d’apprendre la médecine
qu’en France où il n’est tout de même pas rare qu’on se sente inutile, voire méprisé en milieu
hospitalier, incompétents et dérangeants. Si l’esprit d’initiative était moins attendu de ma part
(pas d’observations médicales comme en France), je ne me suis certainement pas ennuyée et,
plutôt que d’apprendre en grande partie par soi-même comme c’est le cas ici, j’ai ressenti
l’enseignement médical comme une réelle transmission du savoir des ainés aux plus jeunes,
une formation basée sur un tutorat personnalisé, plus apte à motiver l’étudiant. En effet, étant
toujours avec un médecin où un interne, j’avais constamment une personne pour m’encadrer,
me former, me montrer, répondre à mes questions et me poser des questions. D’ailleurs, le chef
de service me mettait tout à fait à l’aise, n’importe quelle question était recevable et je ne me
suis jamais sentie humiliée quant à mon manque de savoir. J’ai ressenti l’apprentissage peutêtre un peu « à l’ancienne », comme le menuisier qui apprend soigneusement à son apprenti
comment tailler du bois.
Les difficultés du séjour se résument à l’organisation du stage en lui-même en termes de
formalités administratives, avec la contrainte réelle de franchir les bureaux de l’immigration en
tant que stagiaire et non en tant que touriste fortuné venant sur l’île pour y dépenser des
millions ! d’où l’importance de s’organiser en avance et bien avoir toutes les preuves d’un stage
validé par les autorités (Ministère de la Santé) et de logement réservé à l’avance.
Mes projets professionnels ont évolués pendant ce stage. En effet, je partais initialement
pour aller dans un pays où je pouvais apprendre l’anglais médical. Ainsi, ne sachant pas
vraiment vers quoi je m’engageais, je n’ai été que ravie de l’expérience et espère retourner
exercer à l’île Maurice dans un futur plus ou moins proche.
Si je savais déjà que mon avenir ne se projetait pas uniquement en France, j’en ai
maintenant la certitude et j’ai retrouvé la motivation quant à l’exercice de la médecine. Parfois en
France, le système des examens de 6ème année nous fait perdre de vue ce pourquoi nous
travaillons si dur plutôt que de travailler dur par intérêt, curiosité, volonté de comprendre l’art
médical et l’amour de l’exercice tout simplement. Dans le cadre de ce voyage, j’ai été plongée
dans ce qui me faisait rêver en médecine et ce pour quoi j’ai réussi à travailler de longues
heures, c'est-à-dire exercer un métier à proximité de la population au contact des gens, au cœur
de la vie sociale avec une compréhension et une découverte incessante de notre
fonctionnement biologique, la façon de remédier à ses disfonctionnements et apprendre à
prendre en charge des patients dans la détresse. C’est tout le côté lié à l’apprentissage du soin
qui m’a été soufflé et qui m’a rappelé ce pourquoi je veux exercer ce métier là, sans pour autant
y sacrifier ma vie personnelle.
Ainsi, j’avais déjà l’ambition d’effectuer une partie de mes études à l’étranger, en Angleterre
notamment, et j’avais également l’espoir de voyager en tant que médecin pour exercer une
médecine à proximité des gens les plus démunis, plus que de la médecine à la pointe de la
technologie occidentale (sans pour autant en renier l’intérêt, simplement je trouve plus palpitant
de revenir aux fondamentaux médicaux).
J’ai été confrontée à l’évolution rapide de la médecine en France car certains m’ont dit à
juste titre qu’avec toutes les techniques d’imageries, nous perdions beaucoup de savoir clinique
et sémiologique, ce qui pour beaucoup de médecins reste d’un intérêt inestimable au quotidien.
Ainsi , « mais vous, vous avez l’échographie/le scanner/l’IRM » est une remarque comme une
autre qui m’a fait réaliser la chance des patients et des médecins occidentaux et français
notamment d’avoir accès à tant de technologie. D’ailleurs mes questions telles que « mais dans
ce cas, est-ce qu’on ne dose pas les anticorps tels ou tels », j’avais souvent des réponses
comme « en France on le fait mais ici les laboratoires ne le font pas/les résultats sont erronés/il
faut envoyer le tout en Afrique du Sud ça prend trop de temps » etc. , ces situations me font
prendre conscience à quel point l’apprentissage français que l’on a au quotidien et les conduites
à tenir qu’on essaie d’apprendre par cœur ne sont réalisables que dans un certain contexte, et
que malgré ce que l’on croit, ce que l’on apprend est le résultat de recommandations plus ou
moins locales qui ne s’appliquent pas mondialement. Ainsi il existe plusieurs façons d’exercer la
médecine. En d’autre terme, ce stage, comme le voyage en général, permet d’élargir l’esprit et
prendre du recul par rapport à ce sur quoi on a le nez collé toute la journée !
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Finalement, le stage m’a encouragé dans l’optique de ne pas restreindre mon apprentissage
de la médecine en vue seulement d’une plus grande réussite aux examens de 6ème année. Je
suis toujours attirée pas le Royaume-Uni dont l’apprentissage « clinical based », plutôt basé sur
la recherche personnel de l’étudiant autour de cas cliniques et selon les options qui l’intéressent
plus que sur la méthode scolaire traditionnelle des français qui demande un apprentissage par
cœur qui consomme souvent beaucoup d’énergie, pour un bon résultat certes, mais à quel prix ?
Ainsi, je garde l’espoir de saisir les opportunités me permettant de poursuivre un apprentissage
médical international et construire une carrière médicale dans différents points du globe. Dans
mes projets à court terme, retourner à Maurice en stage me semble une évidence si c’est
possible d’un point de vu financier. Exercer la médecine là-bas, momentanément ou sur une
plus longue durée, me semble tout à fait envisageable. Les médecins locaux m’ont tous
conseillé de finir ma formation en Europe pour ensuite être libre de voyager où les alizés me
porteront.
Numéros utiles (source : gouv.fr)
Samu : 114
Ambulance : 999
Hôpital Sir S. Ramgoolam à Pamplemousses : 243.35.80/243.36.61
Hôpital Victoria à Candos : 425.30.31/32
Hôpital Jawaharlal Nehru à Rose Belle : 627.49.51/60
City clinic à Port Louis : 242.04.86 (fax : 240.70.42)
Clinique Darne* à Floreal : 601.23.00
Clinique du bon pasteur à Rose Hill : 464.26.40 (fax : 454.06.32)
Clinique Mauricienne à Reduit : 545.30.61/63 (fax : 464.88.13)
Clinique Med Point à Phoenix : 426.77.77/426.88.88 (fax : 426.50.50)
Clinique du Nord à Baie du Tombeau : 247.25.32 (fax : 247.12.54).
* La clinique Darne est conventionnée avec la Caisse des Français de l’Etranger - CFE -. Les
adhérents de la CFE n’ont plus à faire l’avance des frais d’hospitalisation (informations détaillées
auprès du secrétariat de la clinique).
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