Dossier - Guerre d`Espagne

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Dossier - Guerre d`Espagne
LA GUERRE D’ESPAGNE
Ecrits et Paroles
1936 - 1939
Lecture à deux voix conçue par Éric Cénat
Avec Maria Pitarresi et Éric Cénat
Théâtre de l’Imprévu
108, rue de Bourgogne 45000 ORLEANS – Tel : 02 38 77 09 65
Mail : theatre.de.l-imprevu @wanadoo.fr – Site : www.theatredelimprevu.com
Si le Théâtre de l’Imprévu a décidé de créer cette lecture, c’est
parce que de tous les conflits qui ont émaillé le cours mouvementé
du XXème siècle, la guerre d'Espagne est sans nul doute celui qui a
le plus divisé et déchiré l'opinion internationale, et celui qui a le
mieux symbolisé l'affrontement idéologique de l'entre-deux-guerres
entre fascisme et antifascisme. Cela est dû, bien sûr, au fait que la
guerre civile espagnole a été rapidement perçue comme une
répétition générale du deuxième conflit mondial, mais plus encore
au fait qu'intellectuels et artistes, citoyens anonymes et militants de
tous les pays, se sont joints au camp républicain, tandis que nazis et
fascistes soutenaient la rébellion nationaliste dirigée par Franco,
pour faire de cet affrontement la dernière geste héroïque de l'époque
moderne. L'exaltation des Brigades internationales et le martyr du
peuple espagnol à Guernica ont ainsi marqué durablement la
conscience collective et opposé la légende dorée de la République
aux heures sombres du franquisme.
Historique de la guerre d’Espagne
En 1930, le roi d’Espagne Alphonse XIII, en se débarrassant du dictateur Primo de
Rivera, espère avoir assez d’influence pour assurer la victoire électorale des
monarchistes. Or, les élections d’avril 1931 donnent une large majorité dans les villes
aux républicains. Alphonse est contraint à l’exil et la République est proclamée.
Les timides réformes engagées par la gauche républicaine ne satisfont pas les classes
populaires. Si bien qu’aux élections de novembre 1933, la droite l’emporte et engage
aussitôt une politique réactionnaire. Les grèves insurrectionnelles des Asturies, en
octobre 1934, sont noyées dans un bain de sang. On assiste alors à un rapprochement
des forces de gauche : la "Frente popular", une coalition hétérogène rassemblant tous
les partis qui luttent contre les adversaires de la Révolution. Aux élections de février
1936, la Frente obtient la majorité des voix et des sièges. Aussitôt se déclenche une
vague de grèves, d’occupations des terres, d’attentats, d’assassinats politiques et de
mise à sac de locaux syndicalistes.
La guerre débute suite à l’assassinat du monarchiste Sotelo, le 13 juillet 1936, qui
donne le signe au « pronunciamiento » préparé au Maroc espagnol par les généraux
Franco et Sanjurjo. Du 17 au 19 juillet 1936, les garnisons se soulèvent au Maroc et en
Espagne contre le gouvernement républicain. Franco, suite au décès accidentel de
Sanjurjo, devient le chef suprême, installe son gouvernement à Burgos et s’empare de
la moitié du pays.
Aux nationalistes, appuyés sur l’armée régulière, la légion étrangère, et les troupes
marocaines, le clergé catholique et la Phalange (une organisation fasciste), s’opposent
les républicains, les libéraux, les catholiques autonomistes, les anarchistes et les partis
du Frente popular. A Barcelone, à Madrid, à Valence les milices populaires désarment
les mutins et prennent l’offensive. Les nationalistes tiennent la partie occidentale du
pays à l’exception des provinces basques. Les républicains conservent, outre le Pays
Basque et les Asturies, la plupart des provinces orientales et Madrid où est repoussée
en novembre une première offensive nationaliste.
En avril 1938, les troupes franquistes parviennent à couper Madrid de Barcelone. Les
républicains tiennent un an, mais le 28 mars 1939, l’armée nationaliste occupe Madrid
et le 18 octobre, Franco devenu Caudillo, y installe son gouvernement.
Écrits et paroles pour une lecture à deux voix
Cette lecture a pour objectif de nous replonger pendant une heure dans l’Espagne des
années 1936-1939 à travers des sources différentes. Sont donc au programme des
extraits de romans, des poèmes, des témoignages et deux discours :
• Des grandes figures de la littérature du XXe siècle sont devenus, par leurs
œuvres et leurs influences médiatiques, de véritables porte-paroles de l’Espagne
antifasciste : André Malraux (L’Espoir), Georges Orwell (Hommage à la
Catalogne), Ernest Hemingway (Pour qui sonne le glas), John Dos Passos
(Aventures d’un jeune homme)…
• La défense héroïque de Barcelone et de Madrid, le massacre de Guernica, l’exil
des républicains, le courage et la dignité du peuple, l’assassinat de Federico
Garcia Lorca ont inspiré les poètes. Parmi eux : Rafael Alberti, Bertold Brecht,
Antonio Machado, Miguel Hernandez, Langston Hughes, Pablo Neruda…
• Trente-cinq mille volontaires ont rejoint les rangs des Brigades internationales
pour défendre la République espagnole. Ils venaient de France, d’Italie, de
Belgique, d’Allemagne, d’Angleterre, des Etats-Unis, des pays de l’Est… Leurs
témoignages, aujourd’hui, sont bouleversants, étonnants et nous donnent à
réfléchir sur la nature et la signification de l’engagement politique.
• Deux discours prononcés par Dolorès Ibarruri, plus connu sous le nom de la
Pasionaria, sont le symbole de l’engagement et du rayonnement des femmes
pendant la guerre d’Espagne. Dès le 19 juillet 1936 à Madrid, la Pasionaria lance
un vibrant appel immortalisé par la formule : « No pasaran ! » (Ils ne passeront
pas !). Le 15 novembre 1938 à Barcelone, quelques mois avant la chute de la
République, elle rend un dernier hommage aux volontaires des Brigades
internationales contraints de rentrer dans leurs pays respectifs.
Textes choisis
• « Situation de l’Espagne au début des années 30 » : extrait de « Mourir à
Madrid » de Frédéric Rossif
• « No pasaran ! » : extraits du discours de la Pasionaria
• « Traître Franco » : poème de José Bergamin
• « Barcelone, décembre 1936 » : extrait de « Hommage à la Catalogne » de
Georges Orwell
• « Remember » : poème de Antonio Agraz
• « Femmes… » : extraits de « Carnets de la guerre d’Espagne » de Mary Low
• « Nous n’avons pas peur des ruines. » : discours de Buenaventura Durruti
• « Aux vétérans de la Brigade Lincoln » : poème de Geneviève Taggard
• « Témoignage de la Brigadiste Jeannette Oppmann » : extraits de « Le Sel de la
terre » de Florence Gravas
• « Face à la chasse ennemie » : extraits de « L’Espoir » d’André Malraux
• « Mon frère était aviateur » : poème de Bertold Brecht
• « Adieu aux Brigades internationales » : extraits du discours de la Pasionaria
• « Circulaire adressée aux officiers franquistes » : extraits de « L’Espoir »
d’André Malraux
• « Les démocraties n’aident pas les démocraties » : extraits de « L’Espoir »
d’André Malraux
• « On les raflait chaque soir » : extraits de « Les grands cimetières sous la lune »
de Georges Bernanos
• « Viva la Republica y vivan mis padres ! » : extraits de « Pour qui sonne le
glas » d’Ernest Hemingway
• « Le crime eut lieu à Grenade » : poème d’Antonio Machado en hommage à
Federico Garcia Lorca
• « J’explique quelques choses » : poème de Pablo Neruda
• « Le poète et l’exil » : extrait de « Mourir à Madrid » de Frédéric Rossif
• « Situation de l’Espagne en 1939 » : extrait de « Mourir à Madrid » de Frédéric
Rossif
Le Cycle de lectures : l’Homme dans la guerre
Cette lecture sur la guerre d’Espagne est intégrée à un cycle de lectures débuté en 1995
sur le thème : « l’Homme dans la guerre ».
Font partie de ce cycle les lectures suivantes :
La guerre de 1870 et les écrivains (nouvelles de Guy de Maupassant, Léon Bloy
et Jean Richepin)
Charles Péguy : été 1914 (correspondance de guerre)
Primo Levi : paroles et écrits (extraits de livres, poèmes et interviews)
Lettres de fusillés : 1941/44 (d’après le livre La vie à en mourir)
Les cercueils de zinc (témoignages sur la guerre d’Afghanistan recueillis par
Svetlana Alexievitch)
Le Théâtre de l’Imprévu
Responsable du projet artistique : Éric Cénat.
Association loi 1901 : création en février 1986.
Conventionnée par la Ville d’Orléans et la Région Centre
Subventionnée par le Conseil Général du Loiret et la DRAC Centre.
Le Théâtre de l’Imprévu développe diverses activités de formation et d’actions culturelles. Ses
principaux partenaires sont l’Education Nationale (Lycée, École, Rectorat, IUFM, l’IUT et
Université), les associations liées au secteur social (UDAF, ERTS, maison d’arrêt/SPIP) et les
structures socioculturelles habituelles.
Ses dernières créations sont :
•
Des rails… d’après Prose du Transsibérien de Blaise Cendrars et Aérotrain, rêve en cendres
de Patrice Delbourg – Mise en scène : Éric Cénat
•
Dire dire souvenir ou Les Boîtes de Papydou de Jacques Dupont
Jeune Public - Mise en scène : Éric Cénat
•
•
Tom à la licorne de Jacques Dupont
Jeune Public - Mise en scène et interprétation : Jacques Dupont et Taloch Kova
Les Variations Huston d’après Les Variations Goldberg de Nancy Huston
Mise en scène : Marc Wyseur – Adaptation et jeu : Claire Vidoni – Guitares : Rémi Jousselme
• On n’arrête pas le progrès
Fantaisie verbale et chantante, conçue et interprétée par Éric Cénat et François Rascal
• Un Fils de notre temps de Odön von Horvàth
Mise en scène Norbert Aboudarham
Adaptation : Eric Cénat/Norbert Aboudarham
• Salades d’amour
Spectacle musical conçu par Claire Vidoni et Marc Wyseur
Collaboration artistique : Muriel Beckouche
• Un homme ordinaire pour quatre femmes particulières de Slimane Benaïssa
Mise en scène Stella Serfaty
• La poussière qui marche… d’après La Supplication de Svetlana Alexievitch
Mise en scène Stella Serfaty
Adaptation : Eric Cénat/Stella Serfaty
• Lucy Valrose
Spectacle cabaret conçu par Claire Vidoni et Franck Jublot.
• Les Forçats de la route d’après Albert Londres.
Mise en scène Jacques David.
Adaptation : Eric Cénat/Jacques David/Frédéric Maurin
• Boris et Boby
Spectacle cabaret d’après B. Vian et B. Lapointe conçu par Eric Cénat et François-Pascal Gadin.
• Primo Levi et Ferdinando Camon : conversations
Mise en scène Dominique Lurcel.
Adaptation : Eric Cénat/Gérard Cherqui/Dominique Lurcel
• Vies minuscules de Pierre Michon.
Mise en scène Jean-Christophe Cochard.
Adaptation : Eric Cénat/Jean-Christophe Cochard/Philippe Fauconnier
Le Théâtre de l’Imprévu a également conçu différentes lectures (toujours disponibles) :
- Etapes de vies (témoignages de femmes victimes de violence conjugales)
- La femme dans l’œuvre de Slimane Benaïssa
- Antoine Blondin ou l’Ironie du sport
- Cet Allais vaut bien le détour
- Robert Desnos : l’homme qui portait en lui tous les rêves du monde
Les lecteurs
Éric Cénat
Formé au Conservatoire d'Orléans par Jean Perimony et Jean-Claude Cotillard de 1982
à 1985, Éric Cénat fonde le Théâtre de l'Imprévu en 1986 pour y jouer les écrits
d’auteurs tels que Denis Diderot, Alfred de Musset, Primo Levi, Ferdinando Camon,
Boby Lapointe, Boris Vian, Pierre Michon, Albert Londres, Svetlana Alexievitch,
Slimane Benaïssa et dernièrement Odön von Horvath.
Parallèlement à cela, il travaille au théâtre avec différents metteurs en scène : Norbert
Aboudarham, Jacques Bondoux, Claude Bonin, Jean-Christophe Cochard, Jacques
David, Patrice Douchet, Stéphane Godefroy, Madeleine Gaudiche, Franck Jublot,
Gérard Linsolas, Philippe Lipschitz, Dominique Lurcel, Claude Malric, Stella Serfaty,
Roland Shön, Bernard Sultan ...
Il interprète des textes d’auteurs aussi divers que : Louis Aragon, Wolfang Borchert,
Jean-Louis Bourdon, Bertolt Brecht, Gilles Costaz, Pierre Christin, David Edgar, Ben
Jonson, Markus Koëbli, Marivaux, Philippe Lipschitz, Jules Renard, Arthur Schnitzler,
Martin Speer, Bernard Sultan, Tennessee Williams … Il enregistre également à Radio
France/France Culture de nombreuses pièces, dramatiques et fictions. Il travaille pour
la télévision sous la direction de Nicolas Cahen, Olivier Guignard et Pascal Heylbroek.
Maria Pitarresi
Après une formation au cours Florent, Maria Pitarresi obtient un rôle dans « Nouvelle
vague » de Jean-Luc Godard. S’ensuivent des apparitions dans des films comme
« Merci la vie » de Bertrand Blier, « IPS » de Jean-Jacques Beinex. Elle rencontre
Bertrand Tavernier, qui la voit au théâtre dans « Absence de guerre » de David Hare
mise en scène par Daniel Benoin à la Comédie de Saint-Etienne. Sous la direction de
Bertrand Tavernier, elle joue dans « Cà commence aujourd’hui », « Laissez-passer » et
« Holy Lola ». Au cinéma, elle a tourné également dans le dernier film de José
Giovanni « Mon père ». Entre temps, elle joue aussi pour la télévision, notamment
« Une villa pour deux » de Charlotte Brandström. Elle apparaît aussi dans « La crime »,
« Julie Lescaut », Cordier juge et flic », « La kiné », « Fabien Cosma » et le choix
d’Elodie » d’’Emmanuelle Bercot. Elle vient de tourner dans le dernier long métrage de
Jacob Berger « Une journée ».