L`Indébandant Nantais

Transcription

L`Indébandant Nantais
L’INDEBANDANT NANTAIS
L'officiel de la Confrérie du Potje Vlesche Branche armée de Céleri
Indépendantiste, canal historique, des amis du Carnaval de Dunkerque
Pensée du jour : La
femme qui pète au lit emmerde son mari
Tirages : 325 exemplaires
n° 5 – Octobre 2007
Prix : gratos
Consoeurs, confrères, après le succès du dernier voyage à Dunkerque, une nouvelle saison de la confrérie se
prépare. Pas de voyage à Dunkerque l’hiver prochain, mais un programme alléchant :
-
d’abord une grande journée de carnaval le samedi 17/11 à Redon, à l’occasion de la présentation du
film » La tentation de Dunkerque, avec la participation des travailleurs handicapés de La Gacilly.
Cette initiative montre une fois de plus la vocation sociale et solidaire du Carnaval de Dunkerque. La
Confrérie Nantaise du Potchevlesche fait partie des invités, au côté de groupes de carnavaleux
dunkerquois, qui viennent avec musique, berguenaers et tambour-major. Un déplacement en car est
organisé de Nantes, avec Dominique not’chauffeur masquelour attitré. Tous les détails et bulletin
d’inscription dans ce journal. Venez nombreux et déguisés ! Invitez vos proches pour leur faire
découvrir le Carnaval de Dunkerque. Pour celles et ceux qui ne viennent pas de Nantes, c’est
possible de nous rejoindre sur place en voiture ( renseignements : 02.40.25.73.32)
-
une grande soirée Potchevlesche cet hiver en février que nous voulons plus participative, comme
l ‘est ce carnaval. C’est pourquoi nous lançons un appel à tous les volontaires qui savent chanter ou
jouent d’un instrument.
-
Avec ce bulletin, vous trouverez l’appel de cotisation2007/2008 à la confrérie, qui reste à 15 euros, et
le bulletin d’adhésion pour les nouveaux venus. La cotisation donne droit à des avantages et des prix
réduits pour les déplacements et voyages que nous organisons. Pour le prochain voyage à Dunkerque
en 2009, la réduction sera doublée pour les adhérents fidèles au cours des 2 dernières années.
Le Président CORNIL
Dimanche 28 octobre 2007
De 8H à 18H
Parking de l'ASTA / près mairie Doulon
9 Rue des Epinettes – NANTES
Si tu veux vendre, vides ton grenier et prend un
emplacement !
Si tu veux acheter un cletche pour aller à Redon,
vides ton pouncre !
Tél. après 18 heures : 02.40.63.48.13 ou
06.20.39.12.95
UNE DATE A NOTER SUR VOS AGENDAS
VENDREDI 8 FEVRIER 2008
19H à l’ASTA rue des Epinettes
GRANDE SOIREE POTCHEVLESCHE
Le 17novembre à Redon : regard croisé sur le handicap et le carnaval
A l’occasion de l’avant-première du film-document « La tentation de Dunkerque », la Confrérie Nantaise du
Potchevlesche est invitée à se joindre aux festivités carnavalesques qui auront lieu ce jour là à REDON. Depuis six
ans, des travailleurs handicapés mentaux viennent de La Gacilly pour participer au Carnaval de Dunkerque. L’équipe
du cinéaste Daniel ROUYRE les a suivis au cours des 3 dernières années, du départ de leur foyer morbihannais
jusqu’à leur retour. Elle les a accompagnés et a vu leur handicap se fondre et s’intégrer dans un colossal chahut haut,
très haut en couleur.
Le Carnaval comme projet individuel
C’est à Malo ( commune bien connue
de la confrérie !) que nous retrouvons
onze carnavaleux atypiques issus d’un
établissement et service d’aide par le
travail ( ESAT) breton
« Les
Menhirs », avec leur équipe éducative,
dont
fait
partie
Laurent
VERSTAEVEL, alia Bierbuck, grand
ami de notre confrérie nantaise. Pour
faire le constat suivant : comment le
handicap peut être relégué au second
plan, voire disparaître dans un
contexte chaleureux, festif et culturel
porteur d’une vieille histoire de
conjuration de malheur. Le centre
« Les Menhirs » de La Gacilly est
composé d’un ESAT qui accueille 65
travailleurs handicapés et d’un foyer
d’hébergement d’une capacité de 34
places. , et compte 25 salariés, avec
une double mission : faire accéder à
une vie sociale professionnelle des
personnes handicapées, et permettre à
celles qui le peuvent d’intégrer le
milieu ordinaire du travail ou d’une
entreprise adaptée. Nous retrouvons
notre groupe de La Gacilly dans la
« chapelle » de l’association « Les
Zotches » ( bisous en dunkerquois.)
Fondée en 1995, cette association se
veut au carrefour du social et de
« l’humanitaire par l’amusement » :
ses membres sont en lien avec les
Papillons Blancs, confectionnent tous
les 5 ans 500 bûches pour les Restos
du Cœur, et travaillent avec des
malentendants.. Dans cette chapelle,
on mange, on chante, danse et rigole,
et en toute confiance, certaines
personnes handicapées se lance dans
des chansons ou des numéros
d ‘imitation. Et on ne s’arrête pas là :
après la chapelle, le bal de carnaval !
Atmosphère tonitruante. Sur la grande
scène, fifres, tambours et cuivres ne
ménagent pas leur peine. En longues
chenilles processionnaires bruyantes,
des carnnavaleux de tous âges se
poussent, tournent en un joyeux
rigodon, chantent à gorge déployée «
Tu vois, plus de barrières sociales,
plus de gros ni de maigres, plus de
déficients ni de trisomiques, plus de
Noirs ni de Blancs, plus de pauvres
ni de riches » explique Laurent au
cinéaste.
« La tentation de Dunkerque » bientôt sur FR3
Depuis 3 ans, l’équipe de Daniel ROUYRE suit pendant ces
jours magiques nos carnavaleux de La Gacilly. Tous les quatre
procèdent, en profondeur et avec finesse, à la mise en image et
en son de ce regard croisé sur le carnaval et le handicap. Le
réalisateur entend interroger le décalage entre la vie telle
qu’on la déguste pendant le carnaval de Dunkerque et « la
société de la norme, du repli sur soi, de l’apparence ». Leur
investissement est total, l’équipe dormant ( enfin ce qu’il reste
d’heures entre le bal de la nuit et la première chapelle de la
journée) dans le gîte rural de la petite troupe, filmant lever,
démaquillage
à
4
heures
du
mat’,
coucher,
lever…Discrètement fondus dans le paysage des bandes et des
chapelles, chantant avec les autres, ils ont rapidement fait
oublier leur caméra. D’ici quelques temps, France 3 diffusera
leur documentaire « La tentation de Dunkerque » ( dans le
créneau « La case de l’oncle Tom.
La Confrérie invitée le17 novembre
Voici un aperçu du programme qui nous attend.
-
Départ en car de l’ASTA rue des Epinettes à 12H45
-
Arrivée à REDON : Projection du film « La tentation de Dunkerque »
-
Bande des pêcheurs dans les rues de Redon, avec les renforts de Dunkerque, La Gacilly…et de la confrérie
-
Buffet et bal de Carnaval à Sainte Marie de Redon. Retour sur Nantes à 1H
Le samedi 17 novembre, la confrérie organise un départ en car de l’ASTAPAT en début d’après-midi avec
Dominique, notre chauffeur attitré. Parking à l’ASTA. Retour après le bal. Participer à cette journée, c’est revivre
le Carnaval de Dunkerque tout en participant à une action de solidarité. Et pour celles et ceux qui ne connaissent
pas encore, l’occasion de découvrir ce carnaval. La confrérie est invitée. Seule contrepartie : venir déguisé et
maquillé ! Alors, n’hésitez pas, il faut remplir le car ! Inscrivez-vous !
TEMOIGNAGE : J’ai découvert Dunkerque et son carnaval
En février 2001, j’ai
découvert « DUNKERQUE »,
la ville, les habitants et son
« CARNAVAL », les
carnavaleux, la bande, (pas la
bière, j’connaissais déjà….).
En février 2005, c’est Catherine
qui découvre cette ambiance,
cet univers fantastique où
pendant 3, 4 ou 5 jours on
oublie
tout,
on
devient
carnavaleux.
Avant le départ, chaque jour est
un enfer, on a préparé son
clet’che, on a remis des fleurs
sur son chapeau, on ne pense
qu’à çà, on attend avec
impatience de monter dans le
car
et
de
rouler
vers
DUNKERQUE.
Dans le car, on se chauffe la
voix, on boit quelques bier, on
chahute, on piaffe d’impatience,
tous ensembles, on est déjà une
« bande »….
Plus on s’approche et plus on
entend déjà les fifres et les
tambours mais comme on ne les
voit pas encore, on trépigne, on
a mal à son buck car l’attente
est interminable. Le car ne roule
jamais assez vite, on scrute le
premier panneau « Dunkerque »
et on explose de joie en le
voyant.
La descente du car sur les terres
dunkerquoises est la délivrance
de toute cette attente contenue,
cette attente d’apercevoir les
premiers carnavaleux, les yeux
et les oreilles en alerte, enfin on
les voit, enfin on les entend…..
Ensuite, on est dans le carnaval,
on est carnavaleux et c’est cette
communion avec les autres
carnavaleux qui fait si chaud au
cœur.
Pendant ces jours, que rien ne
peut troubler, on oublie tout, il
n’y a que « DUNKERQUE »
qui compte.
C’est cette série de clichés,
d’émotions, de contacts qui fait
que
« Dunkerque »
est
inoubliable.
Les rues pleines de carnavaleux,
les arrêts dans les estaminets, le
passage par la place Jean Bart,
Cô-Pinard à tous les coins de
rues, les bandes qui se croisent
et s’unissent dans un rigodon
final avant le bal dans ce
somptueux « KURSAAL » où à
minuit l’entrée du tambour
major annonce une nuit de
« chahuts » tant attendus.
« Le salut à Cô-Pinard » et
l’ « Hymne à Jean Bart »
moments forts où tous les
carnavaleux s’unissent une
nouvelle fois main dans la main
pour saluer les deux héros de
Dunkerque.
Le dernier soir, le dernier bal,
on se couche en sachant que
c’est fini pour cette année, cette
nuit là est dure, très dure. Les
images tourbillonnent dans la
tête, la musique résonne encore
dans nos oreilles, c’est magique
mais c’est terrible aussi.
Et au matin, après un café et
une tartine, il faut repartir. Les
larmes submergent nos yeux,
notre voix défaille en chantant
« l’après bande », on sait qu’il
faudra attendre un an avant de
revivre ces 3, 4 ou 5 jours où
l’on est « Dunkerquois ».
« Le Carnaval de Dunkerque » ne se raconte pas, il se vit…………….
vit
Laurent le « catchecoucou » et Catherine sa « bonnamie »
Gros zot’ches à tous
AVIS DE RECHERCHE
La Confrérie du Potchevlesche recherche parmi ses membres ou leurs invités, des personnes qui seraient d’accord pour
former un m’titgroupe vocal. C’est sans prétention, il suffit de chanter pas complètement faux et d’avoir la pêche. Si en
plus, vous savez chanter, c’est encore mieux, et vous pourrez entraîner les autres. On peut aussi prendre quelques
personnes qui jouent d’un instrument. Le fifre, ça va être difficile à trouver, mais tambours, accordéons, trompettes,
guitares, ça peut faire l’affaire. Vous allez dire : pourquoi ? Ben si cet appel est fructueux, avant d’passer à l’Olympia, on
pourrait toujours faire un beurtche au cours de la soirée Potchevlesche de février, avec 2 ou 3 répétitions.
Les m’tites histoires à Bierbuck
De l’origine de la Visherbende (1)
Dunkerque – mot magique… Dunkerque la flamande …
Dunkerque qui flotte au vent comme l’oriflamme de son
beffroi … Dunkerque qui pleure et grince comme les
chaînes de ses navires, et Dunkerque qui chante comme
le vent du Nord. Dunkerque c’est la mer, une mer
changeante, froide et assassine. Une mer convoitée par
l’homme, par les marins, nos Islandais. Leurs ors,c’était
la morue. Un trésor pour lequel des centaines sont morts
noyés, emportés par les caprices de Neptune. En
embarquant, on rejoignait l’enfer. Il en fallait alors du
courage pour quitter la douceur du foyer, les baisers de
l’épouse et le sourire des enfants. L’armateur à cette
époque avançait une partie de la paie et de quoi faire la
fête avant le départ. En compagnie des femmes, les
pêcheurs dansent, chantent au son du doedelzack (2) et
du violon, boivent de la bière et du genièvre. Comme
c’est la période du Mardi Gras, certains n’hésitent pas à
se déguiser. Décennie après décennie, la foye (3) prend
de l’ampleur, l’industrie de la pêche concernant
plusieurs corps de métier : la construction et la
réparation navale, la corderie, la tonnellerie, la
saurisserie. Et bientôt tous les dunkerquois rejoignent les
pêcheurs : la Vissherbende était née ! Deux siècles plus
tard, ils sont toujours là. D’ailleurs, en voilà deux qui
viennent de retrouver des amis. Ensemble, ils forment
une troupe disparate et bigarrée. Leurs déguisements,
des plus hétéroclites, surprennent le néophyte qui se
demande où il a atterri. Bientôt, les masquelours (4)
investissent la cité pour rejoindre la bande. Ils sont des
milliers à suivre le chemin de la sous préfecture d’où
sera ordonné par Cô Schlock (5) le départ des trois
joyeuses. Accoudés à la balustrade de leurs balcons,
certains admirent le spectacle : c’est un déluge, une nuée
multicolore et gouailleuse qui a envahit le bitume et les
trottoirs, chantant à tue tête des airs entraînants. D’autres
ont investi les cafés ou les restaurants. Au menu, pot’je
vlesche, délicieux plat de viande en gelée, avec des frites
s’il vous plait, pour le plaisir des touristes venus parfois
de loin : Lille, Paris et même Nantes. Tandis qu’ils se
régalent de ce repas typique arrosé d’un pint’ je bier (6),
les carnavaleux, eux sont en chapelle ou ils partagent un
morceau de podingue, un bout de coucke (7) et boivent
un coup. Dans la bande, derrière la clique nous croisons
nos deux collègues : « talir’talour’, la femme à
Pichelou’…. » ! Un sacré bataillon les entoure. Durant
quelques centaines de mètres, tout va bien. Mais,
soudain, la musique s’immobilise puis se tait. Le Cô lève
sa canne et c’est parti : les masquelours se compressent
alors, on pousse, on arrive à faire quelques pas… »Tiens
bon d’ssus ! », entend-t-on dans les rangs. Les
trompettes et les fifres attaquent, les tambours et la
grosse caisse suivent. La charge à cet instant est
formidable. La forêt de berguenaer’ »(8) s’entrechoque,
des milliers de personnes reprennent en cœur : » à
Dunkerque, quand vient le Carnaval, on est tous heureux
comme des cigales… ».
Sur les trottoirs, quarante mille personnes sont amassées
pour apprécier le spectacle et y participer malgré elle,
car nul n’est à l’abri du figueman : visage masqué, voilà
un pêcheur en ciré tenant une canne où est pendu un
klipper dont l’odeur nauséabonde vient titiller le nez des
passants. Tiens, en parlant de hareng, c’est à cinq heures
précises que le Maire et ses adjoints en balanceront
quatre mille du haut de l’hôtel de ville, affolant les bras
tendus des affamés. Du haut de la maison communale, la
scène est extraordinaire. Place Jean Bart, l’odeur des
frites et des croustillons hollandais embaume l’air balayé
par le vent frisqué. Il faut se faufiler à travers
l’affluence, d’autant plus rapidement que parvient à
l’oreille le son des filtres et des tambours de la Bande. Il
fait déjà nuit et elle approche. Les illuminations donnent
à la place de notre célèbre Corsaire une ambiance
particulière. Et voici qu’au coin de la rue paraît le Cô et
sa clique suivi de l’énorme masse humaine ; le rigodon
final va pouvoir commencer. Une heure durant la
Vissherbende va s’offrir aux dizaines de milliers
d’observateurs. Le répertoire du Carnaval est rejoué
dans son ensemble et sous un ciel de berguenaer’
multicolores, déchirés, brisés, un ouragan de bons
vivants se déchaîne comme une mer en furie, quand
alors les musiciens entament l’Hymne à Cô Pinard,
tambour major et figure légendaire dunkerquoise. Puis,
un genoux à terre, en un recueillement unanime, en une
communion universelle, quatre vingt mille personnes
reprennent la Cantate à Jean Bart, fiers d’appartenir à
Dunkerque, ville au glorieux passé. La dernière note
embrassée, un ultime « Tiens bon d’ssus »ébranle la
Vissherbende : »vive les enfants d’jean Bâr », ce sont de
fameux gaillar’, pou’les fêtes et pou’ les bals du
carnaval… »Cô Schlock baisse sa canne. La Bande des
pêcheurs de l’année a vécu.
LEXIQUE : (1) Visherbende : la bande des pêcheurs – (2) doedelzack :
cornemuse flamande – (3) foye : fête – (4) masquelours : personnes déguisées –
(5) Co Schlock : actuel tambour-majour menant la bande de Dunkerque – (6)
pint’je bier : pinte de bière - – (7) coucke : gâteau – (8) berguenaer : parapluie
de carnaval rehaussé d’un manche

Documents pareils

Dunkerque, la ville Carnaval

Dunkerque, la ville Carnaval ce genre, n’y seraient donc pas si moroses et par des chansons, pendant l’avant-bande, la L e c a r n a v a l e s t d o n c s y n o n y m e d e si tristes, comme le voudrait la doxa (bien bande ou ...

Plus en détail