Degas, surtout connu pour ses représentations des danseuses, est

Edgar Degas Les Repasseuses
Vers 1884-1886
Huile sur toile
Musée d’Orsay
Degas, surtout connu pour ses représentations des danseuses, est également un des
plus fidèles observateurs et un très bon narrateur de ce que l’on peut appeler «les
petits métiers»1 et les activités du peuple. Devenu son thème de prédilection, il se
penche avec émotion et attention sur les activités du quotidien. Il exalte la beauté
des scènes les plus familières que certains pourraient même considérer comme
vulgaires. Ces caractéristiques particulières font de Degas un des plus célèbres
représentant de l’impressionnisme.
En mettant les sujets historiques ou mythologiques de côté, les impressionnistes vont apporter un souffle nouveau aux thèmes
proposés jusqu’alors dans la peinture et cela afin de mieux rendre compte du monde contemporain. Cette démarche visant à
représenter une réalité fugace, une impression fugitive, un instant précis pris dans l’environnement de l’artiste cadre parfaitement avec
l’impressionnisme2.
Tant en peinture qu’en littérature, le sujet est évocateur des angoisses naturalistes, sociales et humanistes de certains contemporains3.
Par exemple, l’Assommoir, uvre de Zola publiée en 1877, où se reflète la misère du peuple parisien, décrit avec un grand réalisme la
blanchisserie de Gervaise4.
Ce qui impressionne le plus dans cette oeuvre, c’est le dépouillement de la scène : un mur à l’arrière; un poêle où scintillent les braises
pour les fers sur la droite; une table sur l’avant où l’une d’elle est en train de repasser alors que l’autre baille de fatigue. Le décor
contribue à isoler ces femmes et permet au spectateur de percevoir l’exigence de leur labeur. Le peintre cherche à immortaliser et à
narrer les gestes éphémères du quotidien dans une représentation qui n’est pas burlesque comme pourraient l’avoir fait d’autres
peintres contemporains de notre artiste.
Comme il en va pour de nombreuses uvres de veine "impressionniste", bien avant le sujet, ce sont les couleurs qui prennent le dessus.
La palette bleue et orange séduit immédiatement le regard. Les fondus de couleurs retiennent l’oeil et lui permettent de s’installer dans
l’intimité des deux femmes et la chaleur du sujet5.
La toile travaillée sans apprêt et d’un grain relativement épais offre un support non régulier et souligne le fondu des couleurs. La teinte
brune du lin la constituant, perceptible par endroit sous la peinture, crée une texture épaisse et inégale, qui contribue à faire vibrer les
couleurs pastels. Ces types de toile marqueront le jeune Picasso dans sa période bleue, qui reprendra ce thème sur un mode souvent
beaucoup plus pathétique6.
Quatre variations de cette uvre ont été réalisées. La toile du musée d'Orsay est la troisième reprise de cette composition.
http://www.ichtus.fr/article.php3?id_article=257
http://www.impressionniste.net/
3 http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/peinture/commentaire_id/repasseuses175.html?tx_commentaire_pi1%5BpidLi%5D=509&tx_commentaire_pi1%5Bfrom%5D=841&cHash=ab80dc4f81
4 idem
5 http://www.ichtus.fr/article.php3?id_article=257
6 http://www.ichtus.fr/article.php3?id_article=257
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