Les relations économiques entre l`Espagne et l`Amérique latine Les

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Les relations économiques entre l`Espagne et l`Amérique latine Les
AMBASSADE DE FRANCE EN ESPAGNE
SERVICE ÉCONOMIQUE REGIONAL
Le Ministre-conseiller, chef de service
A Madrid, le 11/03/2016
Affaire suivie par : Marine Bogue
NOTE
Objet : Les relations économiques entre l’Espagne et l’Amérique latine
Les acteurs institutionnels et économiques espagnols sont naturellement tournés vers les marchés
d’Amérique latine en raison des liens historiques et culturels qu’ils partagent. Fort de cet héritage,
l’Amérique latine représente aujourd’hui une zone d’expansion privilégiée pour l’activité des grandes
entreprises espagnoles.
1. Des échanges commerciaux restreints entre l’Espagne et l’Amérique latine
L’Amérique latine ne représente que 6,7 % des exportations espagnoles et 4,3 % de ses
importations, ce qui est peu en comparé aux échanges avec l’Europe en 2015 (respectivement
71,4 % et 61,2 %). L’Asie, à l’export-import, ainsi que l’Amérique du Nord et l’Afrique, uniquement à
l’export, entretiennent également des relations plus denses avec l’Espagne que l’Amérique latine
(annexe 1). Les partenaires historiques de l’Espagne en Amérique latine sont le Mexique et le Brésil
(annexes 2 et 3).
L’Espagne a renforcé sa présence commerciale en Amérique latine pendant la crise : les ventes
de l’Espagne vers cette zone sont passées de 4,5 % en 2007 à 7,3 % en 2013. Toutefois, depuis 2014,
la demande européenne est redevenue le principal moteur de la croissance des exportations
espagnoles.
D’un point de vue sectoriel, les produits alimentaires et l’énergie sont les principaux produits fournis
par l’Amérique latine à l’Espagne alors que l’Espagne y exporte principalement des biens
d’équipement et semi-manufacturés (annexe 4).
2. La présence espagnole en Amérique latine se concrétise par la signature de grands
contrats et de nombreux IDE
Une forte présence espagnole en Amérique latine en termes d’investissements et de grands
contrats. Les derniers grands contrats signés par des entreprises espagnole en Amérique latine
concernent la rénovation du métro de Santiago et la construction d’une ligne électrique au Chili, la
gestion d’une nouvelle autoroute au Brésil ou encore la construction d’un gazoduc au Pérou (focus 1 et
2).
En 2014, les flux d’IDE espagnols vers l’Amérique latine ont atteint 21,7 Md€, portés
principalement par les investissements réalisés au Brésil (annexe 5). Toutefois, la crise politique et
économique que connaît à l’heure actuelle le Brésil devrait entraîner une baisse (voire un retrait) des
investissements dans ce pays. A l’heure actuelle, un tiers du stock espagnol d’IDE est concentré en
Amérique latine, notamment au Brésil et au Mexique (annexe 6).
Marqués de la Ensenada, 10
28004 MADRID
ESPAGNE
Tél. : (+34) 91 700 78 30
tresor.economie.gouv.fr/pays/espagne
Selon le rapport annuel de la Communauté d'États latino-américains et caraïbes (CELAC), l’Espagne
était en 2014 le troisième investisseur en Amérique latine, derrière les Pays-Bas et les Etats-Unis.
En effet, deux prises de participations majeures ont été l’œuvre d’entreprises espagnoles : (i) Gas
Natural Fenosa a racheté 54 % de la compagnie générale électrique du Chili pour 3,3 Md USD ; (ii)
Banco Santander a renforcé sa participation dans Banco Santander Brasil pour atteindre 88 % du
capital. Elle a en effet racheté 14 % des parts de sa filiale pour 3,2 Md€. En parallèle, Iberdrola a
annoncé un plan d’investissements de 5 Md USD au Brésil. A l’inverse, au vu de la nationalisation
partielle (et forcée) de la pétrolière YPF, Repsol a cédé 63 % de ses actions au gouvernement argentin
pour un montant de 6,3 Md€.
Les investissements des pays d’Amérique latine en Espagne sont beaucoup plus restreints
(annexes 5 et 6). Il faut toutefois mentionner l’entrée au capital de la mexicaine Alfa à hauteur de 19%
des parts dans l’entreprise agroalimentaire espagnole Campofrio pour 167 M€ en 2014.
3. L’Amérique latine accueille une grande partie des filiales espagnoles à l’étranger et
bénéficie de la présence de la quasi-totalité des entreprises de l’IBEX.
En 2013, les filiales d’entreprises espagnoles implantées en Amérique latine dépassent le millier
(annexe 7) et représentent 21% de l’ensemble des filiales espagnoles implantées à l’étranger. Elles
emploient plus de 230 000 personnes et génèrent un chiffre d’affaires agrégé de 59,2 Md€ (soit 36 %
du CA mondial généré par les filiales espagnoles à l’étranger selon l’INE). Le Brésil et le Mexique
sont les pays concentrant le plus de filiales espagnoles en Amérique latine et bénéficient à ce titre de
nombreuses créations d’emploi.
L’implantation en Amérique latine des grands groupes espagnols, à l’oeuvre depuis de
nombreuses années, demeure un vecteur important de leur développement à l’international. Sur
l’ensemble des entreprises de l’IBEX 35, 27 sont présentes dans la région que ce soit dans les secteurs
des infrastructures (focus 1), de l’énergie (focus 2), des télécommunications (Telefónica est la
première entreprise étrangère en Amérique latine), des banques (BBVA, Santander et Banco Popular
dans une moindre mesure), des assurances (Mapfre) ou de la construction (ACS, FCC). Selon un
sondage auprès d’entreprises espagnoles (cotées en bourse ou PME présentes régionalement) réalisé
par l’IE Business School, le Mexique, le Panama et la Colombie seraient les pays les plus attractifs
pour y investir. 75 % des 61 entreprises ayant répondu à l’étude envisageraient de nouveaux
investissements dans la région en 2016.
Toutefois, l’Amérique latine connaît un ralentissement économique depuis 2014. Le PIB agrégé
de l’Amérique latine se serait contracté de 0,3 % en 2015, une tendance qui pourrait se confirmer en
2016 selon les prévisions du FMI. Il faut souligner que les évolutions économiques de l’Amérique
latine ne vont pas toutes dans le même sens: récession au Brésil, ralentissement en Argentine mais
reprise au Chili et au Mexique. Les pays exportateurs de matières premières tels que la Bolivie, la
Colombie ou l’Equateur devraient également souffrir d’un ralentissement économique en 2016.
***
L’Amérique latine a été un élément important de l’internationalisation des entreprises hispaniques
pendant la crise. Plus qu’une destination commerciale, elle est une destination privilégiée des
investissements espagnols. Le ralentissement économique auquel est confronté cette zone depuis 2014
pourrait distendre ses relations avec l’Espagne à terme. Pour l’heure, les entreprises espagnoles
restent particulièrement présentes dans les pays d’Amérique latine et les investissements espagnols
restent orientés à la hausse vers ce continent.
Jean-François Collin
ANNEXES
Annexe 1 -Décomposition par continent des échanges commerciaux avec l’Espagne depuis 1995
250
200
Milliards
Exportations
150
100
50
0
2015
2014
2013
2012
2011
Afrique
2010
2009
2008
Asie
Océanie
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
Europe
Amérique du nord
Amérique latine
300 250 200 150 100 50
Milliards
Importations
0
2015
2014
Afrique
Océanie
2013
2012
2011
Asie
Amérique Latine
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
Europe
Amérique du Nord
Annexe 2 – Décomposition par pays des échanges commerciaux entre l’Amérique latine et
l’Espagne depuis 1995
16
14
12
Milliards
Exportations espagnoles
10
8
6
4
2
0
Brésil
Chili
Argentine
Cuba
Colombie
Perou
République dominicaine
Panama
Reste pays
Amérique Latine
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
Mexique
22 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0
Milliards
Importations espagnoles
2015
2014
2013
Chili
Costa rica
2012
2011
2010
2009
Colombie
Equateur
2008
2007
2006
2005
2004
Brésil
Venezuela
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
Mexique
Perou
Amérique Latine
Argentine
Reste pays
Annexe 3 – Désagrégation géographique des échanges commerciaux entre l’Espagne et
l’Amérique latine en 2015
Exportations espagnoles
Importations espagnoles
Reste de
pays,
18.7%
Equateur,
3.2%
Venezuela,
5.6%
Mexique,
28.7%
Mexique,
24.4%
Perou,
8.4%
Perou,
4.0%
Colombie,
5.9%
Cuba,
6.5%
Reste des
pays,
7.9%
Argentine,
9.3%
Brésil,
21.2%
Argentine,
8.9%
Brésil,
18.3%
Chili,
10.1%
Colombie,
10.9%
Chili,
9.2%
Annexe 4 - Décomposition sectorielle des échanges commerciaux entre l’Espagne et l’Amérique
latine
Milliards
16 14 12 10 8
Exportations espagnoles
6
4
2
0
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
Biens semi-manufacturés
Produits alimentaires
Biens de consommation durable
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
Biens d'équipement
Secteur automobile
Autres marchandises
Biens manufacturés de conso.
Energie
Matières premières
20
Milliards
25
Importations espagnoles
15
10
5
0
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
Annexe 5 - Flux d’IDE entrants et sortants en Espagne en 2013 et 2014 (en Md€)
30 25 20 15 10 5
0 -5
Brésil
Europe
Amérique du Nord
Afrique
2014
Argentine
en
2013
tranger
direct é
sement
€
Investis spagne en Md
E
2014
2013
gne à
e l’Espa
direct d d€
sement
Investis l’étranger en M
Mexique
Chili
Autres pays d'Amérique Latine
Asie
Océanie et régions polaires
Investissement direct de
l’Espagne à l’étranger en Md€
Investissement direct étranger
en Espagne en Md€
2014
Variation 14/13 (%)
2014
Variation 14/13 (%)
Total mondial
11,99
-3%
6,12
-75%
Europe
0,78
-69%
7,15
-62%
UE28
Amérique du nord
Amérique latine
0,99
2,96
21,7
-2%
61%
260%
5,06
0,98
-1,01
-67%
0%
-128%
Argentine
0,16
-86%
.
Brésil
14,01
880%
-0,58
-221%
Chili
3,46
0%
-0,41
-137%
Mexique
0,8
-214%
0,82
-9%
Afrique
-1,63
-498%
.
Asie
-1,14
-596%
0,68
15%
0
-100%
Océanie et régions polaires
Source : Banque d’Espagne
.
Annexe 6 - Stocks d’IDE de l’Espagne à l’étranger et de l’étranger en Espagne en 2013 et 2014
(en Md€)
600
400
200
0
2014
2013
direct
sement
Investis Espagne en
r en
étrange Md€
2014
2013
e
direct d
sement anger
Investis
tr
ne à l’é
l’Espag Md€
en
Mexique
Argentine
Brésil
Chili
Autres pays d'Amérique Latine
Europe
Amérique du Nord
Afrique
Asie
Océanie et régions polaires
Investissement direct de
l’Espagne à l’étranger en Md€
Investissement direct
étranger en Espagne en
Md€
2014
Var 14/13 (%)
480,1
1%
411,7
1%
382,9
1%
31
2%
Total mondial
Europe
UE28
Amérique du Nord
2014
440,7
229,3
204,3
52,8
Var 14/13 (%)
7%
3%
3%
9%
Amérique Latine
Argentine
Brésil
Chili
Mexique
148,3
13,3
50,1
14,7
30,1
19%
6%
28%
21%
6%
24
0,5
6,4
1,4
4,3
3%
0%
-9%
0%
10%
Afrique
4,1
-11%
1,6
0%
Asie
Océanie et régions polaires
8,2
.
8%
10,4
1,0
5%
Source : Banque d’Espagne
Annexe 7 - Présence espagnole en Amérique latine en 2013
Monde
Argentine
Brésil
Chili
Colombie
Mexique
Pérou
Venezuela
Nombre de filiales
4760
110
216
148
81
319
84
43
Personnes employées
603 265
38 672
63 969
28 777
13 848
44 146
31 897
9 143
Chiffres d'affaires (Md€)
163,6
6,7
21,0
2,3
5,0
12,1
7,9
4,3
% CA mondial
100,0%
4,1%
12,8%
1,4%
3,0%
7,4%
4,8%
2,6%
Source : Enquête sur les filiales espagnoles à l’étranger, INE.
NB : La colonne CA mondial représente la répartition du chiffre d’affaires des filiales espagnoles à
l’étranger.
Focus 1 : Entreprises espagnoles dans le secteur des infrastructures implantées en Amérique
latine
Les deux principales entreprises espagnoles spécialisées dans les infrastructures implantées en
Amérique latine sont :
Abertis, entreprise espagnole d’exploitation d’infrastructures autoroutières et de télécommunication,
employant 11 000 personnes à travers le monde et générant 4,4 Md€ de chiffre d’affaires en 2015. Elle
est présente dans deux pays d’Amérique latine. Tout d’abord au Brésil, où elle génère 30 % de son
chiffre d’affaires en 2015 et a en charge la gestion de 9 concessions autoroutières. Le dernier contrat
signé date de 2013 et concerne la gestion d’une nouvelle autoroute BR-050 (436km entre Goias-Sao
Paulo et l’Etat de Minas Gerais), pour un montant de 724 M€. Abertis est également présente au Chili,
où elle réalisé 18 % de son chiffre d’affaires, grâce à six concessions autoroutières. Par ailleurs, en
janvier 2016, elle a racheté 50 % des parts que détenait le fonds d’investissement canadien « Alberta
Investment management corporation » de la concession de l’autoroute centrale du Chili pour un
montant de 948€. Elle possède aujourd’hui 100% de la concession.
Alstom Espagne, branche espagnole de l’entreprise française Alstom spécialisée dans le domaine des
transports, principalement ferroviaires. La société a remporté en mars 2014 un contrat de plus de
220 M€ auprès de Metro SA (entreprise d’exploitation du métro de Santiago au Chili), pour la
modernisation intégrale du réseau de métro de Santiago. Alstom Espagne a aussi remporté un contrat
en septembre 2015 au Panama pour la fourniture d’un système intégré pour la ligne 2 du métro de la
ville de Panama.
Focus 2 : Entreprises espagnoles dans le domaine de l’énergie implantées en Amérique latine :
Quatre entreprises espagnoles sont présentes dans le domaine de l’énergie en Amérique latine :
Enagas, gestionnaire du réseau gazier espagnol qui emploie 1 300 personnes. Cette société est
présente au Chili grâce à la détention de 40 % des parts du terminal méthanier de Quinteros ; et
également au Pérou où elle détient 24 % de la Transportadora de Gas del Peru, gestionnaire du réseau
gazier national. Enagas fait également partie depuis juillet 2014 d’un consortium (25 % Enagas ; 75 %
Odebrecht, société de BTP brésilien) chargé de la construction d’un gazoduc de 1 000 km de long dans
le sud du Pérou.
Gaz Natural Fenosa, troisième productrice d’énergie en Espagne employant 16 000 personnes.
L’entreprise est présente dans huit pays en Amérique latine : en Argentine (60 % de participations
dans Gas Natural Ban), au Brésil (54 % et 59 % de participations dans les entreprises de distribution
d’électricité CEG et CEG Rio), en Colombie (59 % de participations dans Gaz Natural SEP), au
Costa-Rica (centrale hydroélectrique de la Hoya de 51 MW), au Chili (90 % de CGE, première
société de distribution d’électricité dans le pays), au Mexique (trois centrales électriques à cycle
combiné et gestion de du parc éolien de Bii-Hioxo de 234 MW), au Panama (renouvellement en 2013
pour 15 ans d’un contrat de distribution d’électricité) et au Pérou (concession signé en 2013 pour 21
ans, de distribution de gaz dans quatre capitales de province).
Red Electrica de Espana (REE), entreprise gestionnaire du réseau électrique espagnole et employant
1 800 personnes. Cette entreprise est présente uniquement au Chili à travers sa filiale Red Electrica
Internacional où elle s’est associée en 2015 à la filiale chilienne d’ENGIE pour la construction d’une
ligne de transport électrique de 500 kV parcourant 600 km entre le Sud et le Nord du pays, ayant
nécessité un investissement de 780 M€. Avant l’expropriation de mai 2012 par le gouvernement
bolivien, REE détenait des participations dans la société TDE en Bolivie.
Repsol, société espagnole d’extraction, raffinage et distribution d’hydrocarbures et de produits
pétrochimiques, employant 25 000 employés à travers le monde. Elle est présente dans sept pays
d’Amérique latine : le Brésil (respectivement 4 blocs pétroliers en exploration et 4 en exploitation) où
elle participe également au projet d’exploration du gisement offshore du pré sal1 avec Petrobras et la
société néerlandaise BG ; la Bolivie (4 blocs en exploration et 22 en exploitation); la Colombie (4 en
exploration ; 8 en exploitation) ; l’Equateur (contrat d’exploration d’un bloc pétrolier et participation
à hauteur de 38 % au marché GPL) ; le Mexique (50 % des participations dans la société KUO
d’Altemira spécialisée dans la production de caoutchouc synthétique) ; le Pérou (300 M€ investis dans
le gisement pétrolier de Kinteroni) ; le Venezuela (700 M€ investis dans le gisement pétrolier de
Carabobo, en association avec la société vénézuélienne pétroleos de Venezuela S.A ; participation à
l’exploitation du gisement gazier de Cardon).
1
Ce terme est utilisé pour désigner un type de roche de la croute terrestre formé exclusivement de sel pétrifié, déposé en
couches au fond des mers. Ce type de roche peut retenir du pétrole. Au Brésil l’ensemble des champs de pétrole du pré-sal,
récemment découverts se situent à des profondeurs allant de 1000 à 2000 mètres, pour la partie immergée et de 4 à 6.000
mètres au-dessous du la couche de sel. Ces nouveaux champs de pétrole s’étendent sur une bande d’environ 800 kms le long
du littoral brésilien, entre l’Etat de l’Espirito Santo et celui de Santa Catarina.

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