Pochites - John Libbey Eurotext
Transcription
Pochites - John Libbey Eurotext
Mini-revue Pochites : diagnostic et prise en charge Xavier Roblin1, David Laharie2 1 Service de gastroentérologie, centre hospitalier de Saintes, 17100 Saintes <[email protected]> 2 Service de gastroentérologie, Hôpital Haut Leveque, 3600 Pessac Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Si la coloproctectomie totale avec anastomose iléo-anale reste le traitement chirurgical de référence de la RCH, la pochite est la complication la plus fréquente à long terme de cette intervention. Le diagnostic de pochite est clinique, endoscopique et histologique. Il est indispensable d’éliminer les autres causes de dysfonctionnement du réservoir pouvant nécessiter un traitement spécifique. La majorité des malades répondent à un traitement antibiotique (métronidazole ou ciprofloxacine). Les probiotiques ont une place dans les formes réfractaires et peut-être en prévention primaire. Dans les formes chroniques, le budésonide et dans l’avenir l’alicaforsen pourraient être une alternative qu’il conviendra de confirmer par des études contrôlées. Mots clés : pochite, rectocolite hémorragique, réservoir, PDAI, antibiotique, probiotique L a coloproctectomie totale avec anastomose iléo-anale (AIA) est le traitement chirurgical de référence de la polypose adénomateuse familiale (PAF) et de la rectocolite hémorragique (RCH) quand cette affection devient réfractaire au traitement médical ou en cas de lésions (pré)néoplasiques. Au cours de l’AIA, dont les modalités sont désormais bien codifiées, un réservoir iléal est confectionné. Celui-ci est susceptible de s’enflammer, définissant ainsi la pochite. La pochite est la complication la plus fréquente à long terme de la coloproctectomie. doi: 10.1684/hpg.2008.0222 Diagnostic Le diagnostic de pochite, initialement purement clinique, repose maintenant sur des critères à la fois cliniques, endoscopiques et histologiques [1]. Le tableau clinique est dominé par une augmentation de la fréquence des selles qui sont liquides et volontiers hémorragiques, impérieuses et mal contrôlées, précédées de ténesmes voire d’épreintes. Dans les formes plus sévères, une fièvre et une asthénie profonde sont retrouvées. Enfin, des manifestations extradigestives (arthralgies, aphtoses, érythème noueux, pyoderma gangrenosum...) peuvent être observées. Une grande partie de ces symptômes ne sont pas spécifiques d’une pochite, mais leur persistance au moins 48 heures et leur résolution sous métronidazole était suffisante pour retenir le diagnostic selon les critères princeps de la Mayo Clinic [1]. En 1994, un score composite, le Pouchitis Disease Activity Index (PDAI) [2] a été élaboré afin de standardiser le diagnostic de pochite en tenant Hépato-Gastro, vol. 15, numéro spécial, juin 2008 13 Mini-revue Tableau 1. Score PDAI [2]. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. PDAI Fréquence des selles Normale 1 à 2 selles/j > normale 3 ou plus/j > normale Rectorragies Aucune ou rares Tous les jours Impériosités/douleurs abdominales Aucune Occasionnelles Habituelles Fièvre (> 37°8) Absente Présente Aspect endoscopique de la muqueuse Œdémateuse Granuleuse Friable Perte du réseau vasculaire Exsudats Ulcères Infiltrat inflammatoire polymorphe sur les biopsies Faible Modéré avec abcès cryptiques Sévère avec abcès cryptiques Ulcérations à faible grossissement < 25 % 25 à 50 % > 50 % 0 1 2 0 1 0 1 2 0 1 1 1 1 1 1 1 1 2 3 1 2 3 compte de critères cliniques, endoscopiques et histologiques (tableau 1). La pochite est ainsi définie par un score PDAI ≥ 7, avec une spécificité de 96 % [3]. Le PDAI permet également d’apprécier l’évolution de la pochite sous traitement (rémission : PDAI < 7). Shen et al. [4] avaient montré que 25 % des patients inclus ayant des signes cliniques compatibles avec une pochite active présentaient un PDAI < 7 et inversement 36 % des patients avec un tableau clinique modéré présentaient un PDAI > 7 du fait d’anomalies endoscopiques ou histologiques sévères. Les signes endoscopiques de pochite aiguë sont limités au réservoir et ressemblent à ceux d’une RCH en poussée : érythème, œdème, muqueuse friable et granitée, érosions voire ulcérations. Les données histologiques sont essentielles mais non suffisantes pour porter le diagnostic de pochite (figure 1). Les anomalies sont peu spécifiques. Il existe un infiltrat de polynucléaires neutrophiles dans la lamina propria parfois associé à des abcès cryptiques. Toutefois, il faut savoir que des biopsies systématiques du réservoir iléal chez un patient asymptomatique, indemne de lésion endoscopique, sont anormales dans 87 % des cas, avec une infiltration cellulaire de la lamina propria, une atrophie villositaire et une hyperplasie des cryptes. Ces signes semblent en fait témoigner d’un phénomène d’adaptation colique de la muqueuse du réservoir iléal. Avant de porter le diagnostic de pochite, il est essentiel d’éliminer plusieurs diagnostics différentiels par une Figure 1. Biopsie d’une pochite aiguë. 14 Hépato-Gastro, vol. 15, numéro spécial, juin 2008 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. endoscopie du réservoir menée jusque dans l’iléon d’amont avec réalisation de biopsies systématiques : infections bactériennes (Clostridium difficile) ou virale (CMV), toxicité des AINS, récidive de la RCH sur la muqueuse anorectale transitionnelle (ou cuffite) lorsqu’elle n’a pas été réséquée en totalité, maladie de Crohn (qu’il faut évoquer devant des lésions sur l’iléon en amont du réservoir, la survenue d’une fistule ou la présence de granulomes), sténose, syndrome du réservoir irritable en l’absence de lésion inflammatoire et de cause anatomique de dysfonctionnement du réservoir. La pochite peut être définie en fonction de différents paramètres : selon la durée (aiguë : symptômes < 4 semaines ; ou chronique : symptômes > 4 semaines), selon la fréquence des poussées (pochite peu fréquente : < 2 poussées par an ; récurrente : > 3 par an ; ou chronique : nécessitant un traitement d’entretien ou résistant aux traitements habituels) ou encore selon la réponse au traitement antibiotique (réponse, dépendance et résistance) [5]. Physiopathologie A la différence de la PAF, la pochite est une complication principalement observée après chirurgie de la RCH. Il pourrait donc exister une prédisposition génétique. Ainsi, les variants de NOD2/CARD15 associés à la maladie de Crohn (MC), et plus particulièrement la mutation 1007fs, semblent associés à un risque plus élevé de pochite [6]. Les travaux ayant identifié des polymorphismes de l’antagoniste du récepteur de l’IL-1 (ou Il-1 RA) ou du TNF-a (associés au risque de pochite) n’ont pas été confirmés à ce jour. Habituellement, la pochite ne survient qu’une fois l’iléostomie de protection fermée, lorsque l’effluent intestinal passe dans le réservoir. Comme pour la récidive postopératoire de la MC, la flore est donc indispensable au développement d’une pochite. Les résultats des travaux menés avec les antibiotiques et les probiotiques le confirment (cf. infra). La pochite pourrait ainsi résulter d’une pullulation bactérienne dans le réservoir ou de la présence de bactéries anormales, bien qu’aucune de ces deux théories n’ait été confirmée. Récemment, l’analyse de la flore associée à la muqueuse du réservoir par des techniques de biologie moléculaire a mis en évidence un déséquilibre dans sa composition également appelé dysbiose [7]. Les modifications de la composition de la flore du réservoir, que l’on sait instable au cours du temps, pourraient être le facteur déclenchant de la pochite [8]. En termes de réponse immunitaire, la pochite a des caractéristiques peu spécifiques qui sont voisines de la RCH (augmentation des cellules T activées CD25, CD30 et CD37 ; surexpression de cytokines proinflam- matoires – IL-1b, TNF-a, IL-6 et IL-8 – et anomalie de productions en cytokines immunorégulatrices – IL-2, IL-4, IL-10 et INF-c). Enfin, des phénomènes d’ischémie du réservoir ont été proposés mais, l’absence de pochite après chirurgie pour PAF et l’inefficacité de l’allopurinol ne vont pas dans ce sens. Prévalence La prévalence cumulée de pochite 10 ans après une AIA varie de 23 % à 46 % [9]. Il est admis qu’environ 50 % des patients ayant eu une AIA présenteront au moins un épisode de pochite. Ces chiffres sont très variables d’une série médico-chirurgicale à l’autre. Simchuk et al. [10] montraient par exemple que l’incidence de la pochite atteignait 94 % au-delà de 6 ans. Le risque de pochite semble maximal dans les 6 premiers mois après l’AIA puis diminue significativement après un an [11]. La fréquence de pochite réfractaire est estimée entre 4,5 % et 5 %. Dans un travail de la Mayo Clinic [8], les auteurs rapportaient l’évolution de l’AIA chez 100 patients : 32 % avaient une pochite aiguë, 5 % une pochite chronique, et 2 % une ablation du réservoir. Facteurs de risques Alors que les modalités de la coloproctectomie avec AIA au cours de la RCH sont identiques à celles de la PAF, la survenue d’une pochite est exceptionnelle après chirurgie pour polypose suggérant une prédisposition génétique [12]. Après chirurgie de la RCH, les principaux facteurs de risque associés à l’apparition d’une pochite sont rapportés dans le tableau 2. La plupart sont encore discutés du fait de définitions très variables de la pochite dans les études et de méthodologies souvent disparates. De plus, les formes aiguë et chronique de pochite Tableau 2. Facteurs de risque de pochite (après AIA pour RCH). Sexe masculin Cholangite sclérosante primitive Manifestations extra-intestinales Absence de tabagisme Étendue de la RCH Iléite de reflux Élévation préopératoire des ANCA Variants de NOD2/CARD15 Colectomie pour forme non grave de colite Hépato-Gastro, vol. 15, numéro spécial, juin 2008 Pochite chronique Pochite aiguë et chronique Pochite aiguë et chronique Pochite aiguë et chronique ? ? Résultats variables ; pochite chronique Pochite aiguë et chronique Pochite aiguë et chronique 15 Mini-revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. semblent avoir des facteurs de risque différents [13]. Ainsi, deux larges séries récentes rapportent des résultats bien différents. Dans l’une, incluant 198 patients suivis 64 mois dont 32 % développaient une pochite, le seul facteur associé à une pochite aiguë était la durée du suivi alors que l’iléite de reflux et la CSP étaient associées à la pochite chronique [14]. Dans l’autre, Fleshner et al. [15] ont étudié 200 patients ayant une AIA pour RCH suivis pendant une durée médiane de 24 mois : la prise de stéroïdes avant la chirurgie et le tabagisme actif étaient associés à la pochite aiguë alors que le tabac avait un rôle préventif sur la pochite chronique. Ainsi, les facteurs retrouvés varient manifestement en fonction de la méthodologie du travail, la durée de suivi et les définitions retenues. Traitement Bien que le nombre des essais, ouverts ou contrôlés, ait considérablement augmenté ces dernières années, quoique limités par des critères d’analyse disparates et de faibles effectifs, l’attitude thérapeutique reste bien souvent très empirique en cas de pochite. L’antibiothérapie reste le traitement de choix dans la plupart des cas de pochites aiguës et chroniques. Les probiotiques jouent un rôle dans la prévention primaire des pochites et le maintien de la rémission des pochites chroniques. Antibiotiques Le métronidazole et la ciprofloxacine ont été les antibiotiques les mieux évalués dans le traitement de la pochite. Madden et al. [16] ont rapporté les résultats d’un essai randomisé en cross over comparant le métronidazole au placebo dans la pochite chronique. Les auteurs rapportaient 73 % de réponse sous métronidazole contre 9 % sous placebo. Shen et al. [17] ont comparé deux semaines de traitement par métronidazole (20 mg/kg/j) à 1 000 mg/j de ciprofloxacine pendant 15 jours dans la pochite aiguë. Si les deux drogues diminuaient de manière significative le score PDAI, cette amélioration était plus importante tant sur le plan clinique qu’endoscopique avec la ciprofloxacine. Enfin, aucun effet secondaire n’était rapporté sous ciprofloxacine contre 33 % sous métronidazole. Dans un travail prospectif plus pragmatique mené chez 52 patients porteurs de pochite aiguë, Hurst et al. ont observé 79 % de réponse clinique à un traitement par métronidazole 250 mg 3 fois par jour pendant 7 jours. Chez les 21 % de non-répondeurs, la mise sous ciprofloxacine (500 mg 2 fois par jour) permettait d’obtenir une réponse clinique dans 73 % des cas. Dans l’ensemble, la réponse globale à une antibiothérapie était donc de 93 % [18]. Concernant la rifaximine, une seule petite étude randomisée a été rapportée dans la 16 pochite active comparant la rifaximine (400 mg 3 fois par jour) pour 8 patients à un placebo (10 patients) pendant 4 semaines. Deux patients sous rifaximine étaient en rémission à 4 semaines contre aucun sous placebo sans différence significative, sans doute liée à la faible puissance de l’étude [19]. Dans le cas des pochites réfractaires ou chroniques, l’association de deux antibiotiques pourrait apporter un bénéfice. Dans une étude ouverte ayant inclus 18 patients avec pochite réfractaire recevant une association de rifaximine (2 000 mg/j) et de ciprofloxacine (1 000 mg/j) pendant 15 jours, Gionchetti et al. [20] rapportaient 88 % de réponse et 33 % de rémission clinique complète. Dans une seconde étude ouverte dans la pochite réfractaire, les malades étaient traités par l’association ciprofloxacine-métronidazole pendant 28 jours. Les taux de réponse étaient de 82 % avec une réduction significative du score PDAI en fin de traitement [21]. Probiotiques En pathologie humaine, la pochite est l’affection au cours de laquelle les probiotiques ont donné leurs meilleurs résultats. Le plus étudié a été le VSL#3 qui est un cocktail contenant 300 milliards de bactéries lyophilisées par gramme composé de quatre souches de lactobacilles (casei, plantarum, acidophilus et bulgaricus), trois de bifidobactéries (longum, breve, infantis) et une de streptocoque (Salivarius thermophilus). Deux études randomisées ont démontré l’efficacité du VSL#3 dans le maintien de la rémission en cas de pochite chronique, définie dans ces travaux par une dépendance aux antibiotiques. Dans l’étude italienne de Gionchetti et al. [22], incluant 40 malades mis en rémission de leur pochite chronique par une association rifaximine-ciprofloxacine, les malades après randomisation étaient traités en double aveugle, pendant 9 mois, par 6 g/j de VSL#3 ou placebo. La rechute de la pochite était définie par une augmentation d’au moins deux points de la partie clinique du PDAI et devait être confirmée par endoscopie et biopsies. À la fin de l’étude, 17/20 patients du groupe VSL#3 étaient toujours en rémission (85 %) contre 0/20 sous placebo. Tous les patients en rémission sous VSL#3 ont rechuté dans les 4 mois suivant l’arrêt du probiotique. Le second travail, international, multicentrique et randomisé, en double aveugle dans la même indication (maintien de la rémission), avec une méthodologie proche retrouvait des résultats superposables : 85 % de maintien de la rémission sous VSL#3 contre 6 % sous placebo, avec une amélioration de la qualité de vie sous probiotiques [23]. Quelques différences étaient à noter entre ces deux essais contrôlés : le traitement antibiotique permettant de mettre la pochite en rémission était différent, la prise de VSL#3 était Hépato-Gastro, vol. 15, numéro spécial, juin 2008 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. biquotidienne dans le travail italien et une fois par jour dans l’essai multicentrique, la durée du suivi était plus longue dans l’étude multicentrique (un an). Ces excellents résultats ne sont hélas pas confirmés dans une étude ouverte post-marketing rapportée par Shen et al. [24]. Trente et un patients suivis pour une pochite antibiodépendante à la ciprofloxacine ont été traités par VSL#3 avec des résultats décevants : après 8 mois seuls 19 % des patients étaient toujours sous VSL#3, les autres l’ayant interrompu en l’absence d’efficacité ou en raison d’effets secondaires. Le VSL#3 a également prouvé son efficacité en prévention primaire de la pochite dans une autre étude de l’équipe de Gionchetti [25]. Quarante malades opérés de leur RCH avec confection d’une AIA ont été randomisés pour recevoir, en double aveugle, du VSL#3 (3 g/j) ou un placebo [19]. Le but de cette étude était de comparer les taux de pochite à un an : 2/20 pochites (10 %) sous probiotiques contre 8/20 sous placebo (40 %). De plus, chez les patients indemnes de pochite, le VSL#3 améliorait la qualité de vie, en particulier avec une réduction de la fréquence de selles. Autres traitements Il n’existe pas de données contrôlées évaluant l’effet des corticoïdes, oraux ou locaux, dans le traitement de la pochite. Le budésonide, dans sa galénique à libération iléale terminale à la posologie de 9 mg/j pendant 8 semaines, a récemment été proposé en ouvert chez 20 patients atteints de pochite réfractaire aux antibiotiques [26]. Les bons résultats de cette série (rémission dans 75 % des cas avec une baisse du PDAI de 14 à 3) devraient conduire à un essai contrôlé. Dans une autre étude, en ouvert, ancienne et jamais intégralement publiée, les 10 malades atteints de pochite aiguë traités par des suppositoires de budésonide (1,5 mg/j) pendant 4 semaines étaient améliorés mais 60 % rechutaient à 8 semaines [27]. Enfin, une étude randomisée [28] a comparé la métronidazole (500 mg/j) à des lavements de budésonide (2 mg/j) chez 26 patients porteurs de pochite aiguë avec des taux de réponse superposables dans les deux bras (50 % versus 58 %). Parmi les autres traitements proposés au cours de la RCH, que ce soient les dérivés salicylés, les immunosuppresseurs ou l’infliximab, aucun n’a été correcte- Pochite Eliminer les causes secondaires Ciproflo. ou métronidazole 14 jours Pas de réponse Réponse Ciproflo. ou métronidazole plus de 2 semaines Rechute rare Rechutes fréquentes Pochite antibiosensible Antibiotiques à la demande Réponse Absence de réponse Probiotiques ou antibiotiques à petites doses Réponse Cipro + metroni. ou rifaximine + tinidazole 4 semaines Pas de réponse Stéroïdes. IS, infliximab ? Figure 2. Algorithme thérapeutique de la pochite. Hépato-Gastro, vol. 15, numéro spécial, juin 2008 17 Mini-revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. ment évalué au cours de la pochite et les travaux publiés sont surtout de petites séries rétrospectives illustrant l’expérience de centres ultra-spécialisés confrontés à des patients atteints de pochite réfractaires aux traitements classiques. Ainsi, même si un petit travail rétrospectif chez 4 patients cortico-dépendants rapportait une réponse prolongée sans stéroïdes avec l’azathioprine, seulement 1 sur 5 malades atteints de pochite chronique et recevant plusieurs immunosuppresseurs après transplantation hépatique était amélioré [29]. L’infliximab a démontré son efficacité dans le traitement de la MC du réservoir iléal, définie par des lésions sur l’iléon d’amont et/ou la survenue de fistules [30]. En revanche, il n’existe pas de données au cours de la pochite réfractaire. Différents essais concernant le bismuth, l’allopurinol ou certains agents nutritionnels ne permettent pas de conclure. L’Alicaforsen est un inhibiteur spécifique antisens d’ICAM 1. ICAM 1 est une molécule d’adhésion (glycoprotéine) surexprimée au cours des MICI. Douze patients porteurs d’une pochite chronique qui recevaient en ouvert des lavements d’Alicaforsen (240 mg/j) avaient une amélioration du score PDAI et 5/12 étaient en rémission [31]. Des études contrôlées sont maintenant attendues pour confirmer ces résultats préliminaires. 3. Heuschen UA, Autschbach F, Allemeyer EH, Zöllinger AM, Heuschen G, Uehlein T, et al. Long-term follow-up after ileoanal pouch procedure : algorithm for diagnosis, classification, and management of pouchitis. Dis Colon Rectum 2001 ; 44 : 487-99. 4. Shen B, Achkar JP, Lashner BA, Ormsby AH, Remzi FH, Bevins CL, et al. Endoscopic and histologic evaluation together with symptom assessment are required to diagnose pouchitis. Gastroenterology 2001 ; 121 : 261-7. 5. Shen B, Shermock KM, Fazio VW, Achkar JP, Brzezinski A, Bevins CL, et al. A cost-effectiveness analysis of diagnostic strategies for symptomatic patients with ileal pouch-anal anastomosis. Am J Gastroenterol 2003 ; 98 : 2460-7. 6. Meier CB, Hegazi RA, Aisenberg J, Legnani PE, Nilubol N. Cobrin GMet al. Innate immune receptor genetic polymorphisms in pouchitis : is CARD15 a susceptibility factor? Inflamm Bowel Dis 2005 ; 11 : 965-71. 7. Komanduri S, Gillevet PM, Sikaroodi M, Mutlu E, Keshavarzian A. Dysbiosis in pouchitis : evidence of unique microfloral patterns in pouch inflammation. Clin Gastroenterol Hepatol 2007 ; 5 : 352-60. 8. Falk A, Olsson C, Ahrné S, Molin G, Adawi D, Jeppsson B. Ileal pelvic pouch microbiota from two former ulcerative colitis patients, analysed by DNA-based methods, were unstable over time and showed the presence of Clostridium perfringens. Scand J Gastroenterol 2007 ; 42 : 973-85. 9. Penna C, Dozois R, Tremaine W, Sandborn W, LaRusso N, Schleck C, et al. Pouchitis after ileal pouch-anal anastomosis for ulcerative colitis occurs with increased frequency in patients with associated primary sclerosing cholangitis. Gut 1996 ; 38 : 234-9. 10. Simchuk EJ, Thirlby RC. Risk factors and true incidence of pouchitis in patients after ileal pouch-anal anastomoses. World J Surg 2000 ; 24 : 851-6. 11. Mc Leod RS, Martin F, Sutherland LR, et al. In : Trends in IBD 1996 Lancaster. UK : Kluwer Academic, 1997 : 51-63. 12. Pardi DS, Sandborn WJ. Systematic review : the management of pouchitis. Aliment Pharmacol Ther 2006 ; 23 : 1087-96. 13. Achkar JP, Al-Haddad M, Lashner B, Remzi FH, Brzezinski A, Shen B, et al. Differentiating risk factors for acute and chronic pouchitis. Clin Gastroenterol Hepatol 2005 ; 3 : 60-6. Conclusion La prise en charge d’un malade ayant un dysfonctionnement de son réservoir iléal après AIA est bien codifiée. Le diagnostic de pochite doit s’appuyer sur des arguments endoscopiques et histologiques. Yu et al proposent ensuite un algorithme thérapeutique simple prenant en compte les principales données de la littérature (figure 2) [32]. La prise en charge initiale repose tout d’abord sur les antibiotiques (métronidazole ou ciprofloxacine). Les probiotiques, accessibles sur internet ou en parapharmacie et non remboursés, semblent moins efficaces en pratique courante que dans les essais contrôlés et ne doivent être envisagés que dans les formes réfractaires ou dépendantes des antibiotiques. 15. Fleshner P, Ippoliti A, Dubinsky M, Ognibene S, Vasiliauskas E, Chelly M, et al. A prospective multivariate analysis of clinical factors associated with pouchitis after ileal pouch-anal anastomosis. Clin Gastroenterol Hepatol 2007 ; 5 : 952-8. 16. Madden MV, McIntyre AS, Nicholls RJ. Double-blind crossover trial of metronidazole versus placebo in chronic unremitting pouchitis. Dig Dis Sci 1994 ; 39 : 1193-6. 17. Shen B, Achkar JP, Lashner BA, Ormsby AH, Remzi FH, Brzezinski A, et al. A randomized clinical trial of ciprofloxacin and metronidazole to treat acute pouchitis. Inflamm Bowel Dis 2001 ; 7 : 301-5. 18. Hurst RD, Chung TP, Rubin M, Michelassi F. The implications of acute pouchitis on the long-term functional results after restorative proctocolectomy. Inflamm Bowel Dis 1998 ; 4(4) : 280-4. 19. Isaacs KL, Sandler RS, Abreu M, Picco MF, Hanauer SB, Bickston SJ, et al. Crohn’s and Colitis Foundation of America Clinical Alliance Rifaximin for the trea. Inflamm Bowel Dis 2007. 20. Gionchetti P, Rizzello F, Venturi A, Ugolini F, Rossi M, Brigidi P, et al. Antibiotic combination therapy in patients with chronic, treatmentresistant pouchitis. Aliment Pharmacol Ther 1999 ; 13 : 713-8. Références 1. Pemberton JH, Kelly KA, Beart Jr. RW, Dozois RR, Wolff BG, Ilstrup DM. Ileal pouch-anal anastomosis for chronic ulcerative colitis. Long-term results Ann Sur 1987 ; 206 : 504-13. 2. Sandborn WJ, Tremaine WJ, Batts KP, Pemberton JH, Phillips SF. Pouchitis after ileal pouch-anal anastomosis : a Pouchitis Disease Activity Index. Mayo Clin Proc 1994 ; 69 : 409-15. 18 14. Abdelrazek AS, Kandiyil N, Botterill ID, Lund JN, Reynolds JR, Holdworth PJ, et al. Predictors for acute and chronic pouchitis following restorative proctocolectomy for ulcerative colitis. Corectal Dis 2007 ; (Epub ahead of print). 21. Mimura T, Rizzello F, Helwig U, Poggioli G, Schreiber S, Talbot IC, et al. Four-week open-label trial of metronidazole and ciprofloxacin for the treatment of recurrent or refractory pouchitis. Aliment Pharmacol Ther 2002 ; 16 : 909-17. 22. Gionchetti P, Rizzello F, Venturi A, Brigidi P, Matteuzzi D, Bazzocchi G, et al. Oral bacteriotherapy as maintenance treatment in patients with chronic pouchitis : a double-blind, placebo-controlled trial. Gastroenterology 2000 ; 119 : 305-9. Hépato-Gastro, vol. 15, numéro spécial, juin 2008 28. Sambuelli A, Boerr L, Negreira S, Gil A, Camartino G, Huernos S, et al. Budesonide enema in pouchitis--a double-blind, double-dummy, controlled trial. Aliment Pharmacol Ther 2002 ; 16 : 27-34. 29. Zins BJ, Sandborn WJ, Penna CR, Landers CJ, Targan SR, Tremaine WJ, et al. Pouchitis disease course after orthotopic liver transplantation in patients with primary sclerosing cholangitis and an ileal pouchanal anastomosis. Am J Gastroenterol 1995 ; 90 : 2177-81. 30. Colombel JF, Ricart E, Loftus Jr. EV, Tremaine WJ, Young-Fadok T, Dozois EJ, et al. Management of Crohn’s disease of the ileoanal pouch with infliximab. Am J Gastroenterol 2003 ; 98 : 2239-44. 31. Miner P, Wedel M, Bane B, Bradley J. An enema formulation of alicaforsen, an antisense inhibitor of intercellular adhesion molecule-1, in the treatment of chronic, unremitting pouchitis. Aliment Pharmacol Ther 2004 ; 19 : 281-6. 32. Yu ED, Shao Z, Shen B. Pouchitis. World J Gastroenterol 2007 ; 13 : 5598-604. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. 23. Mimura T, Rizzello F, Helwig U, Poggioli G, Schreiber S, Talbot IC, et al. Once daily high dose probiotic therapy (VSL#3) for maintaining remission in recurrent or refractory pouchitis. Gut 2004 ; 53 : 108-14. 24. Shen B, Brzezinski A, Fazio VW, Remzi FH, Achkar JP, Bennett AE, et al. Maintenance therapy with a probiotic in antibiotic-dependent pouchitis : experience in clinical practice. Aliment Pharmacol Ther 2005 ; 22 : 721-8. 25. Gionchetti P, Rizzello F, Helwig U, Venturi A, Lammers KM, Brigidi P, et al. Prophylaxis of pouchitis onset with probiotic therapy : a double-blind, placebo-controlled trial. Gastroenterology 2003 ; 124 : 1202-9. 26. Gionchetti P, Rizzello F, Poggioli G, Pierangeli F, Laureti S, Morselli C, et al. Oral budesonide in the treatment of chronic refractory pouchitis. Aliment Pharmacol Ther 2007 ; 25 : 1231-6. 27. Boschi S, Gionchetti P, Brignola C, et al. Evaluation of logistic pattern in pouchitis before and after budésonide suppositories. Gastroenterology 1992 ; 102 : A593. Hépato-Gastro, vol. 15, numéro spécial, juin 2008 19