Discours des voeux Toulon 2016

Cabinet du Président
DISCOURS DES VOEUX 2016
Toulon – le 7 janvier 2016
Mesdames, Messieurs,
chers agents de la collectivité,
Je vous remercie d’être si nombreux dans l'atrium de
l'hôtel du département, notre maison commune, et
souhaite la bienvenue à celles et ceux d'entre vous qui
ont fait spécialement le déplacement afin d'être
présents ce matin.
Cette cérémonie des vœux revêt à mes yeux un
caractère doublement exceptionnel :
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• C’est la première fois que je m'adresse à vous en
tant que Président du Conseil départemental.
Depuis avril dernier j’ai, en effet, l'honneur de
conduire les destinées de notre belle collectivité,
aidé par un groupe majoritaire volontaire et
investi dont je salue la présence à mes côtés.
• C’est aussi la première fois que ces vœux vous
sont réservés. Vous êtes les seuls invités. Mon
message vous est exclusivement dédié. J'y tenais
parce que vous êtes celles et ceux qui, chaque
jour, mettez en œuvre les politiques publiques du
département, sans faillir, au service des Varoises
et des Varois.
L’année 2015, qui vient de s’achever, a pu être
ressentie, à bien des égards, comme une année
d’incertitude et d’inquiétude .
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Par deux fois, notre pays, qui est en guerre, n’en
doutons plus, a été victime d’actes barbares que l’on
aurait pu croire impossibles il y a peu. La liberté
d’expression assassinée en janvier ; l’insouciance, la
joie de vivre, massacrées en novembre. Dans le même
temps, aucun signe de mieux social ou économique
n’est apparu afin de combattre le chômage, la
sinistrose, le populisme ambiants.
Pour les agents de la fonction publique territoriale que
vous êtes, les raisons d’anxiété n’ont pas manqué non
plus et je voudrais en dire deux mots, comme un
exorcisme bienfaiteur qui porterait ses effets pour le
reste du mandat.
2015 débute alors que s’achève le feuilleton de la
réforme des collectivités territoriales qui programmait,
comme ultime épisode, une disparition pure et simple
des départements.
En effet, Mi 2014, avec l’annonce de la diminution du
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nombre de régions (à 12 puis 13 puis peut-être 15…)
et malgré le désaccord massif des élus locaux, la fin
des départements est programmée à l’horizon 2020.
On parle ensuite, plutôt de les découper, mais sans
tenir compte de leurs vocations, de leur diversité, de
leur identité ; de les vider de leur substance mais en
entrouvrant la possibilité, pour les départements
ruraux, de conserver leur conseil ; d’introduire aussi
un
droit
d’option
pour
les
départements
qui
souhaiteraient changer de régions …
Fin 2014, plus question de gommer les départements
de la carte de France.
Un tel atermoiement, une telle impréparation, de tels
revirements, entre nous, sont indignes d’un Etat
démocratique qui doit être respectueux de ses citoyens
comme des fonctionnaires territoriaux qui mettent en
oeuvre les politiques publiques locales.
Les élections départementales étaient donc finalement
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fixées aux 22 et 29 mars 2015, après avoir été
repoussées une fois en 2014…
Pour
une
collectivité
comme
la
nôtre,
le
renouvellement de l’autorité territoriale ne se fait
jamais sans appréhension de la part des personnels.
C’est humain ; A fortiori en mars dernier puisque la
loi électorale ayant changée, c’est tout le Conseil qui
devait être renouvelé (au lieu de l’être par moitié) et
dans la stricte parité homme/femme, ce qui présageait
l’arrivée de nombreuses têtes nouvelles, parfois pour
un premier mandat électoral. Pire : médias et experts
avaient fait du Var l’une des terres les plus convoitées
par le Front National qui devait y casser le plafond de
verre… Au final, une large majorité républicaine s’est
dessinée et, même si l’opposition a changé de visage
au sein du Conseil, les scores en disent beaucoup sur
les véritables intentions des électeurs varois…
S’en sont suivis la dernière main, puis le vote, de la
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célèbre « loi NOTRe », autre motif d’inquiétude
latente.
Au printemps dernier, les Départements ont perdu leur
clause de compétence générale. La collectivité
départementale
est
devenue
une
collectivité
spécialisée. La loi NOTRe, votée en août dernier, a
donc défini ce en quoi nous devenons « spécialistes » .
Il nous appartient désormais, pour faire simple, de
gérer la solidarité sur le territoire départemental et de
veiller aux équilibres territoriaux.
Le département demeure, dans ce cadre, et de façon
simplifiée, le seul gestionnaire des prestations
sociales. Il conserve les collèges et les routes, ainsi
que le transport des élèves handicapés vers les
établissements scolaires. Il devient le chef d'orchestre
de l'ingénierie publique sur tout le territoire.
En revanche, et je vous demande d'être attentif car ce
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n'est pas rien, nous perdons l'économie et l'agriculture
dans leur quasi totalité, les transports non urbains et
les transports scolaires, les gares routières, les ports, la
gestion des déchets non dangereux ou issus des
chantiers du BTP.
Nous partageons heureusement avec les régions les
compétences
tourisme,
culture,
sport,
environnement...
Le département d'aujourd'hui n'est plus celui que vous
avez connu hier et, vous comme moi, devons en
apprendre les nouveaux contours.
Ces bouleversements ont été, enfin, accompagnés
d’une situation financière compliquée qui n’a fait que
tourmenter un peu plus tous les services du
département. Imaginez-vous que depuis 2014, entre la
baisse des dotations et la péréquation sur les droits de
mutation, le budget Départemental a été amputé de
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100 millions d'euros. Les économies que j'ai été obligé
d'imposer en 2015 n'ont pas suffit et le recours à la
fiscalité, en de fortes proportions, a été nécessaire afin
de présenter un budget à l'équilibre. J’ai compris le
mécontentement des varois en des temps où les
communes, l'Etat et les Régions ont eu eux-mêmes à
augmenter les impôts.
Mais en 2015 aucune autre alternative ne s'offrait à
moi.
Cette situation, déjà difficile, a été alourdie par la forte
hausse des dépenses liées aux allocations individuelles
de solidarité. La situation économique générale,
générant chômage et précarité, a creusé l'écart et,
depuis le transfert de compétences lié à l'acte 2 de la
décentralisation, le Département a du financer en fond
propre, plus d'1 milliard d'euros ! Le delta a été pour
la seule année 2015 de 149 millions. Voilà plusieurs
années que vous avez été mis à contribution, chacun
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dans ses responsabilités, afin de maîtriser les
dépenses. Ce n’étaient pas de vains efforts, croyez
moi, et ceux de 2015 ont été stratégiquement parmi les
plus importants.
Pour toutes ces raisons, vous avez pu trouver l’année
2015 difficile à vivre, déstabilisante, peu rassurante
pour l’avenir de votre collectivité comme pour vous
même .
Nous avons vécu la même chose. Les neufs mois
derniers ont été, pour moi et mon groupe majoritaire,
des mois d’apprentissage dans ce même contexte
difficile. J’ai du, personnellement, prendre mes
marques, trouver un mode de fonctionnement qui me
corresponde avec les directions, prendre des décisions
parfois contraire à mes souhaits et affirmer mon style
de gouvernance.
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C’est fait. Vous pouvez en être certains : il y a un
Président aux commandes, et ce Président aimerait
vous adresser un message pour l’année 2016 bien
différent du tableau 2015 que je vous ai dépeint.
Un message empreint d’espoir,
de confiance en vous et en l’avenir,
de sérénité aussi.
1 - L’espoir, c’est celui d’une collectivité forte,
prête à affronter les défis des prochaines années.
Les politiques publiques doivent, dorénavant, suivre le
nouveau cadre législatif imposé par la loi « NOTRe ».
Ce ne sera ni simple ni facile, mais cela doit être
rapide. Plus vite nous serons opérationnels et raccords
avec nos nouvelles compétences, plus vite nous serons
efficaces. J’ai donc demandé à l’Administration une
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réorganisation des services, largement étamée à
l’automne dernier, qui devrait s’achever durant le 1er
semestre.
J’ai aussi demandé à Monsieur le Directeur Général
des Services de surseoir au projet de territorialisation
sur lequel un groupe projet planchait depuis une
année, (et ce malgré son intérêt intrinséque), afin de
concentrer les efforts de la collectivité aux adaptations
nécessaires inhérentes aux dispositions de la loi
NOTRe.
Dans
ce
cadre,
les
maisons
des
territoires
disparaîtront.
Je tiens dire que je veillerais à ce qu’aucun d’entre
vous, s’il devait être impacté par tel ou tel aspect de
ces réorganisations, ne soit laissé au bord du chemin.
L’accompagnement
de
tous
dans
sa
vie
professionnelle doit être une priorité. Le « bien vivre
au travail », c’est important pour moi. Il passe par
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l’équité, ferment d'une vie en commun harmonieuse.
Vous n'ignorez pas que j'ai été durant 16 ans président
du CT et de la CAP. Ceux qui m'ont cotoyé alors, ont
convenu du fait, je crois, que je sais pratiquer l'écoute,
l'échange, l'envie de satisfaire au mieux les demandes
justes et raisonnables.
J'ai des rapports étroits avec tous les syndicats de la
collectivité, qui seront gages d'un dialogue social
constant et serein.
L'équité, je la mettrai en œuvre aussi entre les
territoires du département. Tout le monde sait que je
suis un élu du littoral, ayant été maire de Carqueiranne
durant 18 ans, mais ce n'est pas pour autant que je lui
oppose l'intérieur des terres, comme d'ailleurs j'oppose
le monde rural au monde urbain, celui de l'économie
agricole à celui des services ou des entreprises... Le
Var est UN, et j'entends faire de tous les cantons, tous
les territoires, des parties harmonieuses, équilibrées et
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complémentaires de ce TOUT qui est est notre beau
département.
L'équité doit être perceptible pour les Varois euxmêmes, utilisateurs d'un grand nombre de services
départementaux. Il faut réfléchir à en améliorer l'offre,
à en simplifier l'accès, à mieux les équilibrer sur
l'ensemble du territoire afin que nos concitoyens y
trouvent autant de valeurs ajoutées que possible. C'est
mieux pour eux. C'est mieux pour les centaines
d'agents qui sont autant de vitrines de la collectivité
auprès d'hommes et de femmes qui voient dans le
Département une source d'information, un repère, un
recours, une aide, un acteur de leur quotidien.
2 - La confiance, elle, s’appuiera grandement, en
2016, sur la restauration de notre santé budgétaire
et un partenariat étroit Département/Région.
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Le budget de cette année va subir des contraintes
importantes : Nous allons être à nouveau ponctionnés
d'une cinquantaine de millions d'euros, tandis que les
dépenses sociales vont assurément continuer à croître.
Toutefois, je n'augmenterai pas les impôts une
seconde fois dans les proportions de 2015.
Il nous faudra donc à nouveau faire des économies,
mais aidés par
le spectre de nos nouvelles
compétences, moins étendu qu'auparavant.
Et même si l'ADF s’attend à ce qu'une vingtaine de
départements
soient
en
très
grande
difficulté
financière en 2016, le Var n'en fera pas partie ! N’en
déplaise à notre opposition, si prompte à fustiger notre
gestion, l’année qui débute verra la situation
financière de la collectivité nettement s’améliorer,
grâce aux efforts de tous.
Nous allons également bâtir de véritables liens avec
PACA qui , devant beaucoup à la lucidité des électeurs
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comme à celle des responsables politiques régionaux,
est
aujourd’hui
une
alliée,
un
partenaire,
un
interlocuteur sans commune mesure avec ce qu’elle
fut, et surtout ce qu’elle aurait pu être…
Lors des Conférences territoriales de l’action publique
au sein desquelles je vais représenter le Var, des
discussions apaisées et amicales avec Christian Estrosi
vont permettre de dessiner les nouveaux contours de
la coopération inter-régionale. Je vais défendre autant
que possible notre identité, nos intérêts et négocier la
gestion humaine et financière de compétences
anciennement
nôtres
et
aujourd’hui
régionales,
comme les transports par ex. Je serai entendu, c’est
une certitude. Nous pratiquerons tous la concertation
et l’union afin de réussir.
Et nous réussirons ! Parce que nous ne manquons pas
de volonté, qualité indispensable si l’on veut dépasser
les difficultés comme les périls !
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3 - C’est donc avec sérénité qu’il nous faut
entrevoir cette nouvelle année.
Les projets départementaux ne manquent pas : Nous
venons
de
signer
« Cologen »
qui
verra
la
réhabilitation, à Saint-Raphaël et à La Seyne, des
collèges de l'Estérel et de l'Herminier, vétustes et
inadaptés aux besoins actuels, comme la construction
d’un nouvel établissement à Carcès. Le parc nature
du « plan de La Garde » prend déjà forme après
quelques mois d’aménagements à peine.
Les travaux de La Loubière avancent vite et
regrouperont fin de l’année ou tout début 2017 des
services éparpillés aujourd’hui un peu partout dans
Toulon. Je poserai la première pierre du pôle social de
Draguignan d’ici la fin de ce mois, tandis que le projet
« Chalucet » dans lequel tout le pôle Carnot prendra
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place vient d’être lancé. Le Var avance, le Var poursuit
sa mue et construit pour les nouvelles générations.
Mon équipe, qui est là autour de moi, va persévérer
dans son inlassable travail sur le terrain, dans l’intérêt
général, et continuera à impulser et soutenir ces
magnifiques initiatives.
J’aimerais d’ailleurs que l'on cesse ce dénigrement
constant et facile des femmes et des hommes qui
s'investissent en politique. L’ouvrage quotidien auprès
des Varoises et des Varois mérite reconnaissance. Et
s'il est à la mode d'adopter une posture anti-élus, pour
mieux faire douter l'électeur, le citoyen, je voudrais
vous rappeler que l'élection c'est la démocratie. C'est
l'assurance d'un contrôle de la Nation sur celles et
ceux qui agissent en son nom. Et, croyez moi,
l'immense majorité de vos élus n'a pas a rougir du
travail accompli. Un travail difficile parfois, prenant si
on veut le faire bien, pas toujours compris. Mais un
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travail indispensable dont on voit de façon évidente
les fruits années après années.
2016 sera une belle année pour le Var ; pour vous
aussi je le souhaite. J’espère avoir su vous dire
combien vous devez rester confiants et fiers aussi de
votre collectivité. Fiers de vos missions comme celles
de vos élus. Moi, je vous fais confiance. Je sais
pouvoir compter sur votre dévouement et votre envie
de bien faire. Sur votre professionnalisme.
J'ambitionne plus encore : votre adhésion. Elle
viendra, si vous nous en jugez dignes.
Mesdames, messieurs, chers agents, je vous souhaite,
dans
votre
vie
personnelle,
dans
votre
vie
professionnelle, une bonne et heureuse année.
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Beaucoup de bonheur, de santé, de joie, ainsi qu’à vos
familles, vos proches, tous ceux que vous aimez.
Excellente année aux Varoises et aux Varois, heureux
habitants du plus beau département de France !…
Meilleurs voeux, mes chers collègues, mes chers amis.
Bonne année à la France, notre patrie, notre unité à
qui je souhaite des jours moins sombres, un souffle
nouveaux, un avenir lumineux.
Et que Vive le Var,
Vive la France, que nous aimons tous d'un même
coeur !
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