Histoire des empires au XXe siècle

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Histoire des empires au XXe siècle
PLAN DE COURS
HISTOIRE DES EMPIRES AU XXE SIECLE
Professeur(s) : Jérôme PERRIER
Année universitaire 2015/2016 : Semestre de printemps
DESCRIPTIF DU COURS
Le programme des séances reprend fidèlement le fil des thèmes étudiés dans le cours magistral du
professeur Pap N’Diaye, en tentant d’apporter un éclairage approfondi sur une série de questions jugées
représentatives de la problématique du cours et susceptibles, de ce fait, d’offrir un angle d’analyse
complémentaire. Effectuée en petit groupe, la conférence permet une approche plus interactive, où les
étudiants sont amenés à prendre la parole à l’occasion d’un exposé oral, mais aussi pour réagir aux propos
tenus ou pour solliciter des précisions supplémentaires sur tel ou tel point particulier.
Sur le plan méthodologique, l’accent sera mis sur l’analyse documentaire : c’est pourquoi les étudiants
devront obligatoirement utiliser un ou des documents dans leur exposé (texte ou document iconographique –
d’époque). Pour la préparation de ces exposés, les étudiants devront s’appuyer sur la bibliographie indiquée
ci-dessous, qui sera commentée au cours de la 1ère séance, afin de les guider dans leurs recherches. Ils
devront également élaborer une courte chronologie qu’ils distribueront à leurs camarades le jour de l’exposé
– ainsi que le(s) document(s) qu’ils auront intégré(s) à leur exposé. Ils devront enfin me remettre, le jour
même de leur exposé, une version dactylographiée de ce dernier. Sur un plan strictement formel, une
présentation sous forme de diaporama est exigée.
Séance n°1 : Présentation.
Présentation de la conférence et des différentes évaluations (exposé ; note de lecture ; galop d’essai ;
interrogations écrites) ; commentaire de la bibliographie et des sujets d’exposé ; distribution des exposés ;
réflexions sur la méthodologie).
Séance n°2 : La Grande Guerre (études de documents).
Cette séance se présentera sous la forme suivante : brève analyse par un(e) étudiant(e) d’un document
(distribué la semaine précédente), suivie d’une rapide reprise, sur quatre thèmes :

Les rivalités impériales à la veille de la guerre.

Les troupes coloniales dans la Grande Guerre.

Les combats en Afrique.

Les conséquences de la guerre dans le monde colonial.
A partir de la troisième séance, chaque conférence débute par l’exposé d’un(e) étudiant(e), d’une durée de
10 à 15 minutes maximum ; exposé qui est suivi par une reprise d’une quarantaine de minutes. Durant cette
reprise, les étudiant(e)s sont libres d’intervenir oralement – et sont même invité(e)s à le faire.
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PLAN DE COURS
Séance n°3 : L’empire américain.

La construction du canal de Panama et l’avènement d’une puissance mondiale.

Cuba, victime de « l’impérialisme yankee » ? (1898-1962).
Séance n°4 : Les Empires coloniaux : élites et sociétés locales.

Le rôle de l’Empire colonial portugais dans la légitimation et la chute du régime salazariste.

Léopold Sédar Senghor, Félix Houphouët-Boigny et la France : parcours croisés.
Séance n°5 : L’empire japonais.

La Corée sous domination japonaise (1895 – 1945) : une « colonisation » originale ?

Les crimes de guerre japonais en Asie (1937 – 1945) : une violence coloniale ?
Séance n°6 : Le Seconde Guerre mondiale.

La violence coloniale, préfiguration de la guerre d’extermination nazie ?

Les « terres de sang » : l’Europe de l’Est, proie de deux projets coloniaux ?
Séance n°7 : Les décolonisations (I)

Penser les rapports entre citoyenneté, nationalité et souveraineté au sein de l’Afrique noire française
(de la conférence de Brazzaville à l’indépendance, 1944 – 1960).

Le drame des harkis (1954 – 1962).
Séance n°8 : Les décolonisations (II).

Gandhi et l’indépendance de l’Inde.

Vieux et nouveaux impérialismes au miroir de la crise de Suez (1956).
Séance n°9 : L’empire soviétique.

La lutte contre le « cosmopolitisme » à la fin de l’ère stalinienne.

Le massacre de Katyn, enjeu mémoriel pour les russes et les polonais.
Séance n°10 : La Chine.

L’occupation chinoise du Tibet.

La mémoire des crimes japonais en Chine et à Taïwan.
Séance n°11 : La fin des empires.

Les Etats-Unis dans les années 1990 et 2000 : « Hyperpuissance » ou « empire léger » ?

La Chine au début du XXIème siècle : nouvel Empire régional ou nouvel acteur global ?
Séance n°12 : Conclusion.
L’ordre du jour de cette séance reste volontairement libre, et sera fixé ultérieurement en fonction des
attentes des étudiants et au regard d’éventuelles exigences manifestées au cours des séances précédentes.
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PLAN DE COURS
PRÉSENTATION DES MODALITÉS D’ÉVALUATION
L’évaluation de chaque étudiant sera organisée ainsi :

Examen final (essai sur documents) : 1/3 de la note.
Note de conférence : 2/3 de la note, répartie en 4 exercices :

Exposé (10 à 15 minutes maximum) intégrant l’analyse d’un document au moins et une courte
chronologie distribuée aux autres étudiants. (40% de la note de la conférence).

Une note de lecture individuelle de 10 000 signes maximum portant sur l’un des ouvrages cités en
annexe, et qui doit inclure un résumé, une mise en perspective historiographique et une critique.
(15% de la note de conférence).

Un galop d’essai à la maison en temps limité. Il s’agit d’un entraînement à l’examen final (essai sur
documents). Le sujet du galop sera déterminé par Pap N’Diaye. (25% de la note de conférence).

2 rapides contrôles de connaissances portant sur les thèmes abordés en conférence et les
chronologies de base fournies au fil des séances (20% de la note de conférence).
La moyenne de la note de conférence sera arrondie au point supérieur ou au point inférieur en fonction de la
participation orale
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Cette bibliographie indicative sera commentée lors de la 1ère séance afin de guider les étudiants dans leurs
recherches.
L’intitulé des exposés sera également explicité.
Séance n°3 : L’empire américain.

La construction du canal de Panama et l’avènement d’une puissance mondiale.
Robert W. Aguirre, The Panama Canal, Boston, Martinus Nijhoff Publishers, 2010.
Richard H. Collin, Theodore Roosevelt’s Carribean : the Panama Canal, the Monroe doctrine and the Latin
American context, Baton Rouge, Louisiana State University Press, 1990.
Georges Fischer, Les Etats-Unis et le canal de Panama, Paris, Édition L’Harmattan, 1979.
Robert C. Harding, Military foundations of Panamian politics, New Brunswick, Transaction Publisher, 2001.
David McCullough, The path between the seas : the creation of the Panama Canal, 1870-1914, Simon and
Schuster, 1977.
Noël Maurer, Carlos Yu, The big ditch : how America took, built, ran and ultimately gave away the Panama
Canal, Princeton University Press, 2001.
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PLAN DE COURS
Stephen Ives, Michelle Ferrari, « Le canal de Panama » (documentaire, États-Unis, 2010, 85 min.)

Cuba, victime de « l’impérialisme yankee » ? (1898-1962).
Pierre Vayssière, Les révolutions d’Amérique latine, Paris, Seuil, coll. Points Histoire, 1991.
Jean Lamore, Cuba, Paris, PUF, 2007 (voir chapitre III : « De José Marti à Fidel Castro (1898-1958) » et
chapitre IV :
« La société révolutionnaire jusqu’à la ‘‘période spéciale’’ (1959-1989) »).
Manuela Semidei, Les États-Unis et la Révolution cubaine, Paris, A. Colin, 1968 (voir chapitre 1 : «
L’héritage du passé »).
James Cohen, Françoise Moulin-Civil (dir.), Cuba sous le régime de la Constitution de 1940, Paris,
L’Harmattan, 1997 (voir James Cohen, « Cuba et les Etats-Unis, 1940-1952 : quel mode de domination ? » ;
et Janette Habel, « Les contradictions de la politique nord-américaine sous la dictature de Batista (19521959) »).
En contrepoint aux deux textes précédents, voir Jeannine Verdès Leroux, La Lune et le Caudillo : le rêve
des intellectuels et le régime cubain : 1959-1971, Paris, Gallimard, 1989 (voir chapitre 1 : « Les lignes de
force de l’histoire de Cuba (1868-1952) » ; et chapitre 2 : « La crise de la société cubaine et les luttes contre
Batista (1952-1958) »).
Jules R. Benjamin, The United States and the origins of the Cuban Revolution : an empire of liberty in an
age of national liberation, Princeton University Press, 1990.
Louis A. Pérez, Cuba and the United States : ties of singular intimacy, University of Georgia Press, 1990.
Leila Latrèche, « La crise des missiles. Une crise dans la crise : les Cubains, acteurs marginalisés d’une
partie jouée à deux », Sécurité globale, n°21, 2012/3, p. 125-137.
Séance n°4 : Les Empires coloniaux : élites et sociétés locales.

Le rôle de l’Empire colonial portugais dans la légitimation et la chute du régime salazariste.
Antonio Henrique de Oliveira Marques, Histoire du Portugal et de son empire colonial (trad. du portugais par
Marie- Hélène Baudrillart), Karthala, Paris, 1998 (2e éd.) (ch. XIV, « Les territoires d’outre-mer au XXe
siècle »).
David Birmingham, A concise history of Portugal, Cambridge University Press, 2003 (ch. « The dictatorship
and the African empire »).
Dominique Barjot et Rang-Ri Park-Barjot, « La société coréenne face à l’impérialisme japonais (1875-1945) :
entre exploitation économique, modernisation forcée et assimilation », in J.-F. Klein et C. Laux (dir.), Les
sociétés coloniales à l’âge des empires. Afrique, Antilles, Asie (années 1850 – années 1950), Paris, Ellipses,
2012, p. 96-104.
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PLAN DE COURS
Alain Delissen, Arnaud Nanta, « Sociétés et possessions coloniales japonaises (fin XIX e à mi-XXe siècle) », in
Dominique Barjot et Jacques Frémeaux (dir.), Les sociétés coloniales à l’âge des empires des années 1850
aux années 1950, Paris, Armand Colin, p. 173-182.
H. O . Rotermund (dir.), L’Asie orientale et méridionale aux XIXème et XXème siècles. Chine, Corée, Japon, Asie
du Sud- Est, Inde, Paris, PUF, 1999 (voir « La Corée », par Alain Delissen, notamment : « III/ Le premier
XXème siècle : les ambivalences de la colonisation japonaise »).
Michael Kim, « Regards sur la collaboration en Corée », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n°94, 2007/2, p.
35-43.
P. Dayez-Burgeon, Histoire de la Corée, des origines à nos jours, Paris, Tallandier, 2012.
Lionel Babicz, Le Japon face à la Corée à l’époque Meiji, Maisonneuve & Larose, 2002.
J. Uchida, Brokers of Empire. Japanese Settler Colonialism in Korea, 1876-1945, Cambridge-Londres,
Harvard University Press, 2011.

Les crimes de guerre japonais en Asie (1937 – 1945) : une violence coloniale ?
Jean-Louis Margolin, L’Armée de l’empereur. Violences et crimes du Japon en guerre, 1937-1945, Paris, A.
Colin, 2007.
M. Prazan, Le Massacre de Nankin, 1937. Entre mémoire et oubli, Paris, Denoël, 2007.
Jean-Louis Margolin, Elsa Chalaux, « Une réévaluation du massacre de Nankin », Perspectives chinoises,
n°92, 2005, p.2-13.
P. Williams et D. Wallace, La Guerre bactériologique. Les secrets des expérimentations japonaises, Paris, A.
Michel, 1990.
G. Hicks, Les esclaves sexuelles de l’armée japonaise, Grancher, 1996.
H. P. Willmott, La Guerre du Pacifique, 1941-1945, Autrement, 2001.
Séance n°6 : Le Seconde Guerre mondiale.

La violence coloniale, préfiguration de la guerre d’extermination nazie ?
Enzo Traverso, La violence nazie, une généalogie européenne, Paris, La Fabrique éditions, 2002.
Robert Gerwarth et Stephan Malinowski, « L’antichambre de l’holocauste ? À propos du débat sur les
violences coloniales et la guerre d’extermination nazie », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n°99, 2008/3.
Namibie, le génocide du IIème Reich, documentaire d’Anne Poiret, 2012.
Rainer Hudemann, « Mémoires superposées. L’Allemagne unifiée et la tentative d’extermination des
Héréros en 1904 », in Olivier Dard et Daniel Lefeuvre (dir.), L’Europe face à son passé colonial, Paris,
Riveneuve, 2009, p. 237-250.
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PLAN DE COURS
Georges Steinmetz, « Le champ de l’État colonial. Le cas des colonies allemandes (Afrique du Sud-Ouest,
Qingdao, Samoa) », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°171-172, 2008/1.
Reinhart Kössler, « La fin d’une amnésie ? L’Allemagne et son passé colonial depuis 2004 », Politique
africaine, n°102, 2006/2.

Les « terres de sang » : l’Europe de l’Est, proie de deux projets coloniaux ?
T. Snyder, Terres de sang : l’Europe entre Hitler et Staline, Paris, Gallimard, 2012.
Adam Tooze, Le salaire de la destruction. Formation et ruine de l’économie nazie, Paris, Les Belles Lettres,
2012 (voir notamment chapitre 14 : « La grande stratégie de la guerre raciale », et chapitre 18 : « Travail,
nourriture et génocide »).
« Autour de Terres de sang de Timothy Snyder », Le Débat, n°172, novembre-décembre 2012, p. 152-192.
Contemporary European History, vol. 21, mai 2012, p. 117-168 (cinq articles en anglais consacrés à
l’ouvrage de Timothy Snyder).
« L’économie politique du nazisme. Entretien avec Adam Tooze » (à voir sur le site : www.laviedesidées.fr).
Voir aussi sur le site le compte-rendu du livre sous la plume de Jean-Marc Dreyfus
(http://www.laviedesidees.fr/La-machinerieeconomique- nazie.html )
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