les quarante ans du jornal nacional, de la rede globo de télévision

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les quarante ans du jornal nacional, de la rede globo de télévision
LES QUARANTE ANS DU JORNAL NACIONAL, DE LA REDE GLOBO
DE TÉLÉVISION
La relation entre dépendance/indépendance politique et économique du principal journal
télévisé brésilien
Itania Maria Mota Gomes
Nouveau Monde éditions | Le Temps des médias
2009/2 - n° 13
pages 56 à 72
ISSN 1764-2507
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-le-temps-des-medias-2009-2-page-56.htm
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Pour citer cet article :
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Mota Gomes Itania Maria , « Les quarante ans du Jornal Nacional, de la Rede Globo de Télévision » La relation entre
dépendance/indépendance politique et économique du principal journal télévisé brésilien,
Le Temps des médias, 2009/2 n° 13, p. 56-72. DOI : 10.3917/tdm.013.0056
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Les quarante ans du Jornal Nacional,
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La relation entre dépendance/indépendance politique
et économique du principal journal télévisé brésilien
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Le Jornal Nacional de la Rede Globo
est diffusé de manière ininterrompue
depuis le 1er septembre 1969 et
condense les traits les plus représentatifs de ce que peut être un journal télévisé au Brésil. Le JN a subi plusieurs
transformations au fil des années : sa
mise en scène s’est modernisée, ses
illustrations se sont renouvelées, ses
présentateurs ont changé, des polémiques et des crises de confiance et
d’audience ont eu lieu,mais il demeure
le journal télévisé à la plus forte
audience au Brésil et un modèle national pour les informations télévisées.
Pour ses quarante ans,fêtés cette année,
la chaîne annonce qu’elle lui offrira un
nouveau plateau, qui marquera un
changement de plus dans sa trajectoire:
le langage sera moins formel, plus
souple, les interventions en direct
seront plus abondantes, et les suggestions des spectateurs de plus en plus
prises en compte.De façon à regagner
une audience dont les indices sont en
chute depuis les années 1990,la chaîne
parie ainsi sur une approche davantage
« grand public ». En réalité, d’un point
de vue historique,cette démarche met
à l’ordre du jour un processus déjà
ancien pour la Globo qui, depuis sa
fondation,oscille entre deux stratégies
apparemment opposées:maintenir son
standard de qualité et trouver des
moyens pour attirer l’audience.
Profitant de cette date anniversaire,
cet article vise à analyser dans une perspective historique la dépendance/
indépendance politique et économique de la télévision brésilienne à travers le cas de la Rede Globo, en revenant sur ses premières années. Tout
d’abord,nous montrerons que le Jornal
Nacional est un produit de l’articulation, d’une part, des intérêts de l’élite
brésilienne et du gouvernement militaire, et d’autre part, des idéaux de
modernisation et d’intégration nationale :combinaison impliquant le développement, de la part de la TV Globo,
* Professeure en Communication et Culture Contemporains de l’Université Fédérale de la Bahia
(Brésil), Directrice du Groupe de Recherche en Analyse du Journalisme à la Télévision.
N °1 3 – Hiver 2009-2010
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Itania Maria Mota Gomes*
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d’une stratégie revenant à se soumettre
à l’Idéologie de la Sécurité Nationale
et du Développement, et à la censure
en même temps qu’elle devenait la
principale chaîne de télévision au Brésil. Nous indiquerons comment le
standard Globo de qualité,fondamental pour garantir le succès du Jornal
Nacional,s’appuie à la fois sur des investissements technologiques, sur la professionnalisation du système de production télévisée et du système de
commercialisation et la qualité esthétique de ses produits.
Le Jornal Nacional est aujourd’hui le
programme le plus ancien diffusé à la
télévision brésilienne.Lancé le 1er septembre 1969, le programme inaugure
le système de transmission en réseau,
par faisceaux hertziens, au Brésil. Il est
diffusé, simultanément et en direct,
dans six capitales brésiliennes1 :Rio de
Janeiro, São Paulo, Belo Horizonte,
Curitiba,Porto Alegre et Brasília,touchant ainsi 56 millions de Brésiliens.
C’est le plus grand système de diffusion
en réseau de l’Amérique du Sud2.
Dans sa première émission, le Jornal
Nacional annonce ce qui sera sa caractéristique la plus forte3. Selon le site
Internet de la chaîne, Hilton Gomes,
aux côtés de Cid Moreira, a ouvert la
première émission du JN en annonçant : « Le Jornal Nacional, de la Rede
Globo,un service d’informations intégrant le Brésil nouveau, s’inaugure en
ce moment : image et son de tout le
pays ». Cid Moreira, lui, a conclu :
« C’est le Brésil en direct, chez vous.
Bonsoir »4.
L’idéal d’intégration nationale est à
l’origine du nouveau programme et
est rendu possible par la technologie de
diffusion en réseau.Faire que « 56 millions de Brésiliens aient plus de choses
en commun. Plus qu’une simple
langue »,comme dit la bande annonce5
du nouveau programme dans la presse
du pays, est en même temps une stratégie politique et économique : pour
Walter Clark Bueno, directeur général de la Globo à l’époque, la diffusion
en réseau apparaît comme une solution à la crise permanente de la télévision brésilienne6.
Néanmoins, d’après la biographie
de Roberto Marinho, fondateur de la
chaîne, cet idéal d’intégration nationale et de développement est bien
antérieur à la fondation de TV Globo.
Selon son biographe Pedro Bial, journaliste de cette chaîne, la famille
Marinho peut être vue comme une
lignée d’hommes engagés dans la
modernisation du Brésil : il est « facile
d’identifier en Roberto la poursuite
du projet politique et d’entrepreneur
d’Irineu »7.Pour lui,Roberto Marinho
hérite de l’idéal de son père, le journaliste Irineu Marinho, originaire de
Rio de Janeiro,fondateur du journal O
Globo,de Rio de Janeiro.Commentant
la performance de ce dernier dans la
presse carioca des années 1910,époque
où il fonde le journal A Noite,Bial met
en rapport père et fils :
« Irineu Marinho s’y connaissait en
désobéissance civile et cette conscience s’exprimera plus tard dans son
soutien à un projet d’unification
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À ce stade,nous pouvons dire que le
Jornal Nacional est le produit de l’articulation entre les intérêts de l’élite
politique et économique et ceux des
militaires. Cette conjonction est plus
manifeste dans les années 1960-1970,
qui sont aussi la période de développement d’un marché culturel au Brésil. Le développement de la télévision
brésilienne est associé au gouvernement militaire (1964-1985), à la Doctrine de Sécurité Nationale et de
Développement et à l’idée d’intégration nationale9. La Doctrine de Sécurité Nationale et de Développement
a pour objectif d’instaurer un modèle
de développement économique extrêmement favorable à l’entrée de capitaux étrangers,par un renforcement de
l’État fédéral, un développement des
infrastructures économiques et un
contrôle des mouvements sociaux :
En septembre 1965 est créée la
Société Brésilienne de Télécommunications (Embratel),qui initie une politique de modernisation des télécommunications.Dès sa première année de
fonctionnement, l’entreprise devient
partenaire de l’Intelsat (Consortium
International de Communications par
Satellite), formé, à l’époque, par onze
pays, et elle commence tout de suite à
mettre en place, par satellite, des services internationaux de téléphonie,
télex et télégraphie ainsi que des
canaux télévisuels.La Embratel crée les
conditions pour que le téléphone et la
télévision parviennent aux régions les
plus reculées du pays, et la connexion
téléphonique par satellite permet une
interrelation plus facile des diverses
régions brésiliennes ainsi que du Brésil avec le reste du monde. Peu de
temps après la création de la Embratel, les chaînes de télévision peuvent
transmettre l’arrivée de l’homme sur la
lune, en 1969, et la Coupe du Monde
de Football, en 1970.
« L’État militaire approfondit des
mesures économiques prises par le
gouvernement Juscelino, ce que les
économistes qualifient de ‘seconde
révolution industrielle’ au Brésil10.
Certes, les militaires n’inventent pas le
capitalisme, mais 1964 est un des
moments où l’économie brésilienne se
réorganise et s’intègre dans le processus
d’internationalisation du capital; l’État
autoritaire permet de développer au
« En mars 1969,la Embratel a inauguré le Tronc Sud, qui a permis d’intégrer, par un réseau terrestre de faisceaux hertziens, São Paulo, Rio de
Janeiro, Curitiba et Porto Alegre. Le
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Brésil un ‘capitalisme tardif ’.En termes
culturels, cette réorientation économique a des conséquences immédiates,
car,parallèlement à la croissance du parc
industriel et du marché interne de biens
matériels,le parc industriel de production de culture et le marché de biens
culturels se renforcent11. »
nationale, le mouvement des lieutenants… Roberto Marinho n’a jamais
été un idéologue, mais cet idéal d’intégration de la nation lui vient de son
père et l’a porté plus loin. Ses ambitions d’entrepreneur venaient de là8. »
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rappelle Renato Ortiz, « pendant que
les militaires proposent l’unification
politique des consciences, les entrepreneurs soulignent l’aspect intégration du marché.Le discours des grands
entrepreneurs des médias associe toujours intégration nationale et développement du marché »13. Ainsi, la
notion même d’identité culturelle brésilienne est redéfinie et réinterprétée
en termes commerciaux : est national
tout ce qui est intégré au marché de
consommation – y compris,et surtout,
le marché de consommation de biens
symboliques. Eu égard à cette conjonction entre intérêts politiques et
intérêts économiques,la culture nationale est identifiée à la culture populaire
de masse.
Cette conjonction d’intérêts crée
une dynamique où les entrepreneurs se
soumettent politiquement au gouvernement militaire tout en cherchant à
consolider leur indépendance économique.Ainsi,quand TV Globo devient
la principale chaîne de télévision au
Brésil, sa stratégie est de se soumettre
à l’idéologie de la Sécurité Nationale
et du Développement et à la censure.
Pour que cette stratégie ait du succès,
un pacte doit être établi avec les militaires, en vertu duquel la télévision
contrôle la production des contenus de
ses programmes en échange d’un soutien gouvernemental dans la construction des infrastructures nécessaires au
développement de l’industrie télévisuelle et d’un soutien législatif de ses
intérêts. En 1973, par exemple, TV
Globo etTVTupi signent un protocole
réseau était formé de répétiteurs placés à des intervalles de presque 50 kms
de distance, qui recevaient le signal de
l’équipement précédent, les amplifiaient et les relayaient jusqu’au prochain. Le premier produit à faire pleinement usage de la technologie a été
le Jornal Nacional, lancé le 1er septembre de cette année. La Embratel a
conclu en octobre 1972 l’implantation
des troncs du Système National de
Télécommunications. Quand la
Embratel a été créée, il y avait un système de faisceau hertzien d’un peu
plus de 2000 km d’extension, reliant
São Paulo,Rio de Janeiro,Belo Horizonte et Brasília. En 1972, il couvrait
plus de 11 500 km reliant toutes les
capitales et les principales villes du
pays12. »
Ce système de faisceaux hertziens
permet l’interconnexion de tout le
territoire brésilien et, plus spécifiquement, le fonctionnement du système
de réseau, condition fondamentale
pour la consolidation de la télévision
au Brésil et pour le lancement du Jornal Nacional.Au Brésil, l’infrastructure
nécessaire au développement de la
télévision résulte d’un investissement
de l’État qui, guidé par l’idéologie de
Sécurité Nationale et par les efforts
d’intégration nationale, promeut une
révolution technologique dans le système de télécommunications. Les
investissements dans les télécommunications et l’intérêt pour l’intégration
nationale réunissent les militaires et les
entrepreneurs, bien que, comme le
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Histoire de la télévision au Brésil
La télévision, au Brésil, naît en tant
que télévision commerciale privée et
apparaît comme le principal moyen de
communication dans les projets de
modernisation successivement mis en
œuvre par les élites brésiliennes,afin de
mettre en place un État fédéral national.Le 18 septembre 1950 a lieu l’inauguration de TV Tupi, à São Paulo, sous
l’égide de Francisco de Assis Chateaubriand Bandeira de Melo, propriétaire
de Diários Associados,le plus important
groupe médiatique du pays de
l’époque. Diários Associados détient
alors les plus grands journaux, magazines et radios, parmi lesquels O Cruzeiro, principal magazine illustré brésilien du XXe siècle14.Le 22 novembre de
la même année, sont autorisées les
concessions de TV Record, de la TV
Tupi de Rio de Janeiro et de la TV
Journal du Commerce, à Recife15. En
1951, on compte 7 000 récepteurs de
télévision à Rio et à São Paulo. Des
agences de publicité, surtout McCann
Erikson et J.W. Thompson, les plus
puissantes, s’occupent alors de la production des programmes et des contrats
passés avec les artistes et les journalistes.
À ce moment-là,ce sont les annonceurs qui établissent la programmation. Le temps de télévision est vendu
à un prix toujours inférieur au coût de
production : les annonceurs sont donc
indispensables pour financer mais aussi
viabiliser la production. Les noms des
programmes en sont la marque évidente : Théâtre Good-Year, Telenovela
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d’autocensure, par lequel elles s’engagent à réglementer la production de
leurs contenus pour éviter l’intervention militaire dans les chaînes.
S’agissant du Jornal Nacional, la stratégie adoptée est de souligner la qualité technique de la production et de
la diffusion au détriment du contenu
journalistique. En raison des restrictions de la censure, mais aussi d’une
conception de la fonction de la télévision au Brésil,le Jornal Nacional a opté
pour une stratégie dans laquelle qualité et confiance sont fondées sur les
investissements technologiques de la
chaîne. La manière dont la TV Globo
et son journalisme se sont développés
– en faisant abstraction de la liberté
d’information – est baptisée « standard
Globo de qualité ».
Quelques chercheurs brésiliens en
Communication interprètent un peu
rapidement le « standard Globo de
qualité » comme une façon de mettre
l’accent sur la qualité esthétique des
produits télévisés.Mais ce serait oublier
les enjeux politiques et économiques.
Le standard Globo de qualité se traduit,
assurément,par la qualité esthétique de
ses produits, mais il recouvre aussi des
investissements technologiques, une
professionnalisation du système de
production télévisé et du système de
commercialisation et il définit en
grande partie l’indépendance de la
chaîne vis-à-vis des agences de publicité et des annonceurs.Afin de mieux
comprendre ce processus, il est nécessaire de revenir en arrière,aux origines
de l’histoire de la télévision au Brésil.
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Mappin,Récital Johnson,Ginkana Kibon,
Repórter Esso16. Même les programmes
d’information reçoivent des parrainages – par exemple Repórter Esso, le
journal télévisé ayant la plus forte
audience. Certains « annonceurs et
agences de publicité n’étaient pas de
simples vendeurs de produits, mais
aussi des producteurs de culture »17.
Étant donné que les chaînes ne rentrent pas dans leurs coûts de production, il leur est impossible de contrôler le temps et la valeur commerciale
de la publicité.
Ce système change au début des
années 1970, quand les agences commencent à acheter des espaces télévisés, plutôt que de parrainer des programmes. L’expérience pilote, en ce
sens, ne vient pas de la Globo, mais de
laTV Excelsior de São Paulo,qui prend
l’antenne en juillet 1960 et constitue la
première chaîne brésilienne à pratiquer une standardisation horizontale
de sa programmation : le même programme est diffusé au même horaire
tous les jours ou les mêmes jours de la
semaine - par exemple,le JN est diffusé
du lundi au samedi,toujours à partir de
20h1518 ; mais aussi verticale : la même
séquence de programmation se répète
tous les jours de la semaine afin de
rendre le spectateur fidèle à la grille.
Pour avoir implanté la notion de grille
télévisée au Brésil, la TV Excelsior
devient le leader en audience dans la
ville de São Paulo, six mois seulement
après son lancement19.
Le standard Globo de qualité ne
peut être compris sans revenir sur l’ac-
cord initial avec le groupe Time-Life et
le rôle de Joe Wallach, Walter Clark
Bueno et José Bonifácio de Oliveira
Sobrinho, alias « Boni », durant les
années de développement de la
chaîne20. En 1961, Roberto Marinho
signe un contrat d’assistance technique
avec le groupe américain Time-Life,
selon lequel TV Globo serait responsable de l’achat et de l’installation des
équipements tandis que Time-Life
prêterait assistance technique à l’implantation de la chaîne – TV Globo
devant être inaugurée en avril 1965.
Selon Daniel Herz,«Time n’assiste pas
techniquement TV Globo, mais gère
en fait tout son patrimoine » 21. Le
contrat prévoit la participation du
groupe Time-Life aux profits liquides
de TV Globo, ce qui est illégal selon
l’article 160 de la Constitution brésilienne de 1946 et la Loi nº 4.117 du 27
août 1962 qui institue le Code Brésilien deTélécommunications22.L’article
160 de la Constitution de 1946 affirme
en effet :
« La propriété de “sociétés journalistiques”... ainsi que de radiodiffusion, est interdite à des sociétés anonymes par actions au porteur et à des
étrangers. (...),La responsabilité principale de sociétés journalistiques et
leur orientation intellectuelle et administrative23 reviendra exclusivement à
des Brésiliens. »
Après l’inauguration de la TV
Globo de Rio de Janeiro,Diários Associados, le groupe propriétaire de TV
Tupi et du magazine O Cruzeiro, dont
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« En 1971, Joe Wallach est naturalisé Brésilien et parvient à renoncer à
la citoyenneté américaine, jusqu’à ce
que le Brésil autorise la double
citoyenneté. Grâce à la signature de
l’accord avec Time-Life, il devient
directeur exécutif de TV Globo,poste
qui le conduit à intégrer le Conseil
Exécutif de la chaîne. Durant cette
période,il travaille près de Boni,directeur à cette époque de la programmation et de la production de la chaîne,
dans l’implantation du réseau de diffusion de la télévision… Wallach a
contribué, en outre, à la formation de
la Rede Globo. Dans la même
période, il devient chef exécutif de la
chaîne.Toujours dans les années 1970,
Wallach participe à l’expansion des
affaires de la Rede Globo sur le marché international : démarre en effet la
commercialisation de telenovelas et de
séries dans d’autres pays 25. »
JoeWallach quitte la Rede Globo en
1980, mais il devient consultant de la
Rede Globe dans la Telemontecarlo,
originalement une chaîne brésilienne
en Italie. De retour au Brésil, en 1991,
il intègre le groupe responsable par la
création du Globosat, premier programmeur de télévision cryptée brésilienne26.
Wallach implante un efficace système de gestion financière, « et convainc Roberto Marinho de donner à
Walter Clark la position de directeur
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sable de la comptabilité de la Globo et
joue un rôle fondamental dans le développement de TV Globo.
le principal concurrent en Amérique
Latine est le magazine Life, lance une
campagne contre la présence de capitaux étrangers dans les médias brésiliens. Le député João Calmon, directeur général des Diários Associados et
président de l’Association Brésilienne
de Sociétés de Radio et Télévision, et
Carlos Lacerda, alors gouverneur du
Guanabara, État de Rio de Janeiro,
dénoncent alors l’existence de l’accord
entre Roberto Marinho et le groupe
Time-Life.En octobre 1965,le député
Eurico de Oliveira présente une pétition à la Chambre des Députés demandant l’instauration d’une commission
d’enquête parlementaire (CPI).Celleci dure presque une année et débouche
sur un avis défavorable envers la Globo.
TV Globo défait alors son accord avec
le groupe Time-Life.
Toujours est-il que l’accord initial
avec Time-Life est fondamental pour
le développement de la chaîne, au
moins sous trois aspects : assistance
technique pour l’implantation des
équipements et la formation du personnel,mais aussi assistance comptable
et administrative et enfin, montage
d’une équipe brésilienne à même de
constituer le standard Globo de qualité. La présence chez Globo de Joe
Wallach, employé du groupe TimeLife,est l’une des principales sources de
la méfiance des députés pendant la
CPI24 :ils y voient la preuve d’une participation de l’entreprise américaine à
l’orientation intellectuelle et administrative de la chaîne. Wallach agit
comme une sorte d’assesseur respon-
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solide,technique et,surtout respectée,
et non plus dirigée au vu des intérêts et
du goût des agences de publicité qui
jusqu’alors “apportaient” le manuscrit
qu’ils voulaient ou leur programme
déjà prêt… »30. Cela implique l’indépendance de la production de contenu
de la TV Globo vis-à-vis des agences
de publicité et des annonceurs. « Pour
Walter Clark, les télévisions doivent
comme la presse,faire leur produit sans
entendre les annonceurs »31. Walter
Clark est l’instigateur d’une nouvelle
relation avec les agences de publicité et
les annonceurs : la consolidation de sa
programmation permet à TV Globo
de vendre du temps d’antenne aux
agences pour diffuser leurs annonces,
plutôt que de parrainer des programmes. Pour que cela soit possible,
néanmoins, il est fondamental d’assurer une bonne programmation et des
indices garantis d’audience.
Walter Clark est à l’origine du
contrat - pour le poste de directeur de
production et de programmation -, en
mars 1967, de José Bonifácio de Oliveira Sobrinho,le Boni,avec qui il a travaillé à la TV Rio et que l’aidera à
implanter le modèle de programmation
qui transforme la TV Globo en leader
de l’audience au Brésil. Ensemble, ils
apportent à la chaîne la notion de continuité de la grille et l’idée de transmettre
un programme journalistique en intercalant deux telenovelas,dans la grille de
programmation du prime time.La direction est aussi à l’origine de la structuration du noyau de telenovela de la TV
Globe et de la création de divers pro-
général de la TV Globe » 27. Walter
Clark a déjà une expérience de
presque dix ans de télévision quand il
arrive à la TV Globo.Il a travaillé à l’Interamericana, une des plus grandes
agences de publicité brésiliennes à
l’époque, et, ensuite, à la TV Rio28. Il
devient le premier directeur commercial, chargé de réorganiser le secteur
commercial et de reformuler la programmation et, ensuite, le directeur
général de la TV Globe,qui jusqu’alors
présente de modestes indices d’audience à Rio de Janeiro,en restant derrière la TV Rio, la TV Excelsior et la
TV Tupi. La Globo commence à
gagner de l’audience en février 1966,
quand, par la volonté de Walter Clark,
la chaîne interrompt sa programmation pendant trois jours pour réaliser la
couverture complète des inondations
qui atteignent la ville de Rio de
Janeiro. Sur la relation entre Walter
Clark et Joe Wallach, Luiz Eduardo
Borgerth, à ce moment-là directeur
administratif de la TV Globo de São
Paulo,dit :« Nous n’avons jamais su qui
avait raison : Joe “nous devons dépenser moins que nous gagnons” ou Walter “nous devons gagner plus que nous
dépensons”,car très vite il a été impossible de dépenser plus qu’on ne gagnait »29.
Walter Clark a été le principal responsable, dans la Globo, de la professionnalisation des systèmes de production et de commercialisation.Comme
directeur général il « commence à réaliser son rêve de faire de la télévision
une activité sérieuse, professionnelle,
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tionnelle et de la planification technique, ce qui est fondamental pour
rationaliser l’utilisation de l’infrastructure technique nécessaire à la production de contenu et à la qualité de la programmation de la chaîne. En 1980,
Roberto Irineu Marinho occupe déjà
la vice-présidence de la Rede Globo et
Boni la vice-présidence des opérations
de la TV Globe, fonction qu’il exerce
jusqu’en 1997.Il y reste comme consultant jusqu’en 2001,quand il s’éloigne de
la Globo pour créer la TV Vanguarda,
filiale de laTV Globo à São Paulo.
Le standard Globo de qualité
signifie, alors, une composition
d’éléments – économiques,commerciaux, politiques, technologiques, productifs, esthétiques qui place la Globo dans une position
avantageuse vis-à-vis des autres chaînes
du Brésil.Il peut être interprété comme
la meilleure preuve que la Globo est,au
moment de la consolidation de la télévision au Brésil,la chaîne qui a le mieux
perçu les potentialités de ce média et
qui a su réunir les conditions économiques et politiques pour transformer
sa programmation en un objet de
consommation de masse. Si, aujourd’hui,le standard Globo de qualité rend
la programmation de TV Globo
unique et en fait une des principales
marques sur le marché mondial des
médias, il a surtout été le garant de sa
survie économique et politique.
Au début du Jornal Nacional,le standard Globo de qualité met l’accent sur
la qualité technique de la production
au détriment du contenu journalis-
grammes de grand succès, comme le
Fantástico (1973) et Globo Repórter
(1973), entre autres 32.
Walter Clark et José Bonifácio de
Oliveira Sobrinho conçoivent le format de programmation que la TV
Globo adopte jusqu’à aujourd’hui : la
grille du soir avec trois telenovelas, le
Jornal Nacional entre la deuxième et la
troisième, et une attraction spéciale à
suivre.Le lundi 13 juillet 2009,la grille
de programmation nocturne de la TV
Globe est la suivante :
Boni promeut aussi d’importants
changements dans le secteur artistique
de la TV Globo. Il conclut qu’il est
indispensable de changer sa télédramaturgie et parie sur une dramaturgie plus
réaliste qui dresse le portrait du quotidien brésilien contemporain, en facilitant l’entrée de Daniel Filho, Dias
Gomes et Janete Clair, grands réalisateurs de telenovelas, dans la Rede
Globo. En 1970, Boni devient Responsable de Production et de Programmation de la Rede Globo et de
tous les secteurs de programmation de
la chaîne, journalisme inclus, qui reste
sous sa responsabilité jusqu’en 1995.
Dans une des décisions les plus importantes pour la consolidation du niveau
technique, de la facturation et de l’audience de la TV Globo,Walter Clark
charge aussi Boni de la gestion opéra64
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tion, dû à deux facteurs : la consolidation du néolibéralisme comme option
politique hégémonique à la fin du
XXe siècle, ce qui a comme conséquence la déréglementation des systèmes nationaux de communication,
et l’élargissement accru des possibilités
technologiques de production,de distribution et de consommation de la
culture des médias. Ces deux facteurs,
conjugués, forment le scénario que
nous appelons la mondialisation de la
culture médiatique
« Les transformations ne se limitent
pas à des changements d’ordre technologique, mais ils atteignent l’ensemble du secteur des communications au niveau mondial.En particulier
dans le cas de l’audiovisuel et des télécommunications, ce mouvement s’est
traduit par un processus généralisé de
déréglementation, de repositionnement de l’État,de constitution de nouvelles formes et instances de règlement, d’ internationalisation et d’accroissement de la concurrence internationale37. »
Le système mondial de communication implique la transnationalisation
des industries culturelles, qui se développent économiquement et géographiquement, à travers des investissements directs mais aussi à travers des
acquisitions de groupes des médias
étrangers, en particulier des pays en
développement,avec un grand potentiel consommateur,et qui s’organisent
afin de produire et de distribuer leurs
produits sur le marché mondial.À côté
de la concentration de la production et
tique, en raison des limites imposées
par la censure33.Ainsi,qualité et fidélité
sont, dans le programme, le résultat de
l’investissement de la TV Globo sur les
meilleurs professionnels, sur la
meilleure technologie disponible et sur
la transmission en réseau national,avec
la volonté de construire une identité
nationale brésilienne. Depuis, le Jornal
Nacional s’équilibre entre la presque
perfection technique (d’image) et un
ton officiel ou institutionnel. La TV
Globo continue d’offrir un traitement
suffisamment généreux aux autorités
gouvernementales tout en préservant
son indépendance économique,ce qui
lui garantit la puissance technologique,
la qualité de ses produits et,par conséquent, de bons résultats d’audience.
Le JN est, actuellement, le journal
télévisé le plus populaire du Brésil,
important dans l’histoire politique,
économique et sociale du pays.Avec
une équipe formée de presque 100
personnes34, il a le temps publicitaire
le plus cher de la télévision brésilienne:
une publicité de 30 secondes diffusée
pendant le Jornal Nacional coûte 367
mille reais, environ 142 000 euros35 et
ses indices d’audience sont de l’ordre
de 35 %, indice inférieur seulement à
deux autres productions de la TV
Globo, les telenovelas du soir36. C’est
vrai que le JN a perdu 28 % d’Ibope,
la médiamétrie brésilienne, en une
décennie, mais la chute d’audience du
programme, qui pendant les années
1970 et 1980 atteint presque 90 %,
s’explique par les grands changements
du système mondial de communica65
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S.A 39-, ce qui se traduit par une prédominance des secteurs administratifs
et financiers sur les secteurs de production artistique et journalistique.
Aujourd’hui, la Globo Comunicação
e Participações contrôle les opérations
financières des Organisations Globo,
qui incluent la TV Globo (les chaînes
de Rio de Janeiro, de São Paulo, de
Recife, de Brasília et de Belo Horizonte), la TV Globo International, la
Globo Films, la Maison d’édition
Globo, la Som Livre, la Glosat, le
Globo.com, le Système Globe de
Radio (15 chaînes, dont les activités
atteignent Rio de Janeiro, São Paulo,
Belo Horizonte, Brasília et Recife, y
compris CBN - Centrale Brésilienne
de Nouvelles, un réseau de journalisme avec cinq postes propres et 16
associés), l’Infoglobo (dont les principaux produits sont les journaux O
Globo et Extra). Du point de vue des
relations politiques qu’elle entretient,
la Rede Globo trouve aujourd’hui un
grand allié dans le gouvernement de
Luis Inácio Lula Da Silva. Le ministre
des Communications, Hélio Costa,
travaille à la TV Globo depuis 1973 : il
est alors chargé d’implanter le premier
bureau à l’étranger, à New York, aux
États-Unis.Dans la Globo,Hélio Costa
est correspondant à Washington, jusqu’en 1986, avant d’être élu député
fédéral. En 1990, après l’échec de sa
candidature au gouvernement de l’état
de Minas Gerais,Hélio Costa retourne
à la TV Globo.Il y reste jusqu’en 2002,
année où il est à nouveau élu,cette fois
au Sénat Fédéral. En 2005, il devient
de la distribution, l’expansion du système mondial des médias est associée à
d’autres phénomènes, tels que l’augmentation de la concurrence,l’élargissement des investissements en technologie, une attente plus grande de profits et la fragmentation du public.Dans
le cas spécifique de la télévision, le
contexte actuel semble consolider
quatre tendances:la déréglementation,
l’élargissement de la concurrence, la
convergence des technologies et,donc,
la disparition de la frontière entre
médias et industries culturelles ; et,
finalement, la mondialisation. Et ce
contexte, bien sûr, a des implications
sur la production, la distribution et la
consommation télévisées.
Pour la Rede Globo,ce moment de
transition, qui implique la fragmentation progressive du public, due à l’arrivée des chaînes cryptées et à l’élargissement de l’offre de chaînes, une
concurrence croissante, la forte augmentation des prix des droits de transmission, en particulier des produits de
fiction et des événements sportifs, et
la dispute entre les corporations des
médias implique, à plusieurs reprises,
une chute d’audience. Mais « la perte
d’espace pour la télévision ouverte est
compensée par le bénéfice de nouveaux marchés et de nouvelles affaires,
tout en préparant les Organisations
Globo à la conquête de nouveaux
marchés, nationaux, et de façon plus
accrue, internationaux »38.
Dans des années 1980, le groupe
crée la holding Globopar - aujourd’hui
Globo Comunicação e Participações
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ministre des Communications, où il
mène à plusieurs reprises des campagnes nettement favorables aux intérêts des Organisations Globo,en particulier en ce qui concerne le processus
de choix du système de télévision
numérique40, qui se met en place au
Brésil en décembre 2007.
Ce dernier exemple illustre en
conclusion les inextricables liens qui
continuent à lier,après 40 ans le monde
politique et la Rede Globo.
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“O país numa rede”, Veja, Edição 62, 3 de
setembro de 1969, p. 68, http://veja.abril.
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ouvrière – d’où l’accent mis sur les menaces
de subversion interne et la guerre révolutionnaire. La DSND représente l’aboutissement de l’idéologie de sécurité nationale,
transplantée au Brésil après la Seconde
Guerre Mondiale,par une élite des militaires
brésiliens entraînée au National War College, aux États-Unis. Son objectif principal
était géopolitique : bloquer le danger d’expansion du communisme international dans
la partie Sud du continent américain. Dans
la perspective de la DSND, il ne peut pas y
avoir de sécurité nationale sans un haut
degré de développement économique. Le
principal idéologue de la DSND fut le général Golbery do Couto e Silva.Voir Maria
Helena Moreira Alves, Estado e Oposição no
Brasil (1964-1984),Petrópolis,EditoraVozes,
1984.
Notes
Le système fédéral brésilien suppose que
chaque État ou département du pays possède
sa propre capitale.Par exemple,l’État de Rio
de Janeiro a comme capitale la ville de Rio
de Janeiro ; l’État de Minas Gerais a comme
capitale la ville de Belo Horizonte. Brasília
est la capitale fédérale du Brésil.
1
“O país numa rede”, Veja, Edição 62, 3 de
setembro de 1969, p. 68
2
D’après le site Internet du programme :
http://jornalnacional.globo.com/Telejornais/0,,GEN971-10405,00.html Hilton
Gomes et Cid Moreira étaient les deux présentateurs du JN à l’origine. Hilton Gomes
a présenté le programme jusqu’en 1972 et
Cid Moreira est resté en fonctions pendant
27 ans, jusqu’en 1996, quand il a été remplacé par William Bonner, actuel présentateur et rédacteur en chef du journal télévisé.
3
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Juscelino Kubitschek a été président du
Brésil entre 1956 et 1961, période pendant
laquelle il a développé le Plan National de
Développement, caractérisé par la devise
« Cinquante ans en cinq ». Son Plan d’Objectifs s’organisait autour de six grands secteurs : énergie, transports, alimentation,
industrie de base, éducation et la construction d’un nouveau capital pour le Brésil,
Brasília. Sa plate-forme incluait l’ouverture
de l’économie brésilienne au capital étranger,l’implantation de l’industrie automobile,
de l’industrie navale,l’expansion de l’industrie lourde,la construction d’usines sidérurgiques et de grandes usines hydro-électriques, comme Furnas et Três Marias, la
construction d’autoroutes transrégionales et
l’augmentation de la production de pétrole
de la Petrobrás. Dans le gouvernement du
Général Ernesto Geisel,les militaires lancent
le deuxième Plan National de Développement (1975-1979).
10
Toutes les citations originales en portugais
ont été traduites en français par l’auteur.
4
“O país numa rede”, Veja, Edição 62, 3 de
setembro de 1969, p. 68, reproduction de la
bande-annonce.
5
Luiz Eduardo Borghert, Quem e como fizemos a TV Globo,São Paulo,A Girafa Editora,
2003, p. 39-53
6
7
Pedro Bial,Roberto Marinho,Rio de Janeiro,
Jorge Zahar Editores, 2004, p. 42
8
Pedro Bial, ibid., p. 56
La Doctrine de Sécurité Nationale et de
Développement est associée à des théories
géopolitiques,à l’« antimarxismo » et aux tendances conservatrices de la pensée sociale
catholique. Elle tisse en outre un lien étroit
entre développement économique et sécurité interne et externe.Dans le contexte brésilien, elle apparaît comme une réponse à la
montée des mouvements sociaux de la classe
9
Renato Ortiz, A moderna tradição brasileira.
Cultura brasileira e indústria cultural,São Paulo,
11
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ed. Brasiliense, 1989, p. 114
sident de la République de prendre la décision de la concession et du renouvellement.
La Constitution Brésilienne de 1988 modifie le système de concessions et des autorisations, qui passent maintenant par le
Congrès National et non seulement par le
Président de la République : le renouvellement de la concession maintenant dépend
d’approbation de 2/5 des députés et des
sénateurs.Les temps de concession restent les
mêmes.
Renato Cruz,“A TV Globo e a Embratel”,
O Estado de São Paulo, http://www.estadao.com.br/tvdigital/globoembratel.shtm,
consulté le 15 juin 2009
12
Renato Ortiz, op. cit., p. 118
Le magazine O Cruzeiro a été lancé le 10
novembre 1928. Il a marqué l’introduction
de nouveaux moyens graphiques et visuels
dans la presse brésilienne, et innové dans le
photojournalisme par l’instauration, entre
autres, de duos de journaliste et photographe,le plus célèbre étant formé par David
Nasser et Jean Manzon qui, dans des années
1940 et 1950, ont fait des reportages de
grande renommée.Dans des années 1960,O
Cruzeiro a connu le déclin avec l’arrivée de
nouvelles publications telles que Manchete et
Fatos e Fotos. La suppression de la revue en
juillet 1975 a coïncidé avec la fin de l’empire
Diários Associados.
14
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Reporter Esso est l’un des pionniers du journalisme brésilien. Le programme est diffusé
à la radio du 28 août 1941 au 31 décembre
1968. À la télévision, il est retransmis pour
la première fois le 1er avril 1952,par TV Tupi,
et se maintient jusqu’au 31 décembre 1970.
Utilisant le matériel produit par l’Agence
Nationale de Nouvelles et par l’United Press
International, le Reporter Esso recueille la
plus forte audience des programmes d’information à la télévision, grâce surtout à la
ponctualité de ses horaires de diffusion.
Deux de ses slogans disent bien la conception du journalisme de ce programme :
Reporter Esso, le premier à donner les dernières
et Reporter Esso, le témoin oculaire de l’histoire,
manifestant les atouts de l’exploitation des
images rendue possible par la télévision.Esso
est le diminutif de la Standard Oil Company
of Brazil, financée par des capitaux américains, distribuant des produits dérivés de
pétrole, depuis sa fondation au Brésil en
1912.Outre le parrainage de Reporter Esso,la
société a institué, en 1955, le Prix Esso de
Journalisme.
16
Au Brésil, la radiodiffusion dépend d’un
système de concessions accordées par l’État.La Loi Nº 4.117 du 27 août 1962 (Gouvernement João Goulart) qui institue le
Code Brésilien de Télécommunications
(http://www.planalto.gov.br/ccivil/LEIS/L
4117.htm) et le Conseil National de Télécommunications, directement subordonné
au président de la République, établit, dans
son paragraphe 3 de l’Article 33, que « les
délais de concession et l’autorisation seront
de dix ans pour le service de radiodiffusion
sonore et de quinze ans pour ce de télévision, en pouvant être renouvelés par des
périodes successives et égales si les concessionnaires aient accompli à toutes les obligations légales et contractuelles,maintenu le
même identité technique, financière et
morale, et fait attention l’intérêt public ». La
concession peut être renouvelée par des
périodes successives et égales. C’est au pré15
17
Renato Ortiz, op. cit., p. 61
Les dimanches soir, Globo diffuse depuis
1973 Fantástico,un magazine d’électronique.
18
En 1963,TV Excelsior a lancé un des principaux journaux télévisés brésiliens, le Jornal
de Vanguarda, qui a gagné le Prix Ondas,
19
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Brésiliens naturalisés depuis moins de dix ans
peuvent obtenir jusqu’à 30 % de l’actionnariat votant et du capital total des sociétés journalistiques et de la radiodiffusion, les Brésiliens nés et naturalisés il y a plus de dix ans
ayant l’apanage du contrôle et de l’élaboration de la programmation, de la ligne éditoriale et du contenu journalistique.Ces modifications dans la législation brésilienne résultent de la signature du Général Agreement on
Trade in Services (GATS), qui réglemente,
dans le cadre de l’Organisation Mondiale du
Commerce, toutes les formes de prestation
de services réalisés dans le commerce international. Approuvé le 15 février 1997, il
implique l’engagement des États membres de
l’OMC de libéraliser leurs services de télécommunications, c’est-à-dire d’ouvrir ce
secteur aux capitaux étrangers. Au Brésil,
membre de l’OMC depuis le 1er janvier
1995, la législation originelle repose sur
l’amendement constitutionnel nº. 8, promulgué en août 1995 et transformé en Loi
Générale des Télécommunications - Loi nº.
9, 472/978, de juillet 1997, qui a révoqué
l’ancien Code Brésilien deTélécommunications. La LGT n’autorise pas l’initiative privée dans les services de télécommunication
et établit la création d’une agence régulatrice
pour le secteur,l’Agence Nationale de Télécommunications. La réglementation néolibérale des années 1990 a favorisé,dans tous
les secteurs, l’ouverture du marché national
aux capitaux étrangers,en tant que moyen de
développement du pays.Le transfert des services assurés par des entreprises publiques au
secteur privé et l’ouverture du marché national aux capitaux étrangers sont apparus
comme une réponse politique aux besoins de
modernisation du pays sous le Gouvernement Collor et en harmonie avec les directives économiques de la Banque Mondiale et
du Fonds monétaire international. Sur le
règlement des communications au Brésil,
accordé par le Sociedad Española de Radiodifusion S.A,membre actif de l’Union Européenne de Radio-Télévision et qui organise
les Prix Ondas de Radio et de Télévision
depuis 1954,récompensant le meilleur journal télévisé du monde.En 1968 le programme
est interrompu, en raison de l’édition de
l’Acte Institutionnel nº5, acte le plus large et
autoritaire édité par la dictature, qui a suspendu les droits politiques au Brésil. TV
Excelsior est fermée, en décembre 1970, à la
suite d’une série de problèmes avec le Gouvernement Militaire.Pour une histoire de lTV
Excelsior, voir Álvaro Moya, Glória In Excelsior.Ascensão, apogeu e queda do maior sucesso da
televisão brasileira,São Paulo,Imprensa Oficial
do Estado de São Paulo, 2004.
20
Time Life est l’un des plus importants producteurs et distributeurs de livres, musique,
vidéos, dvd et produits multimédias. Le
groupe a été fondé en 1961 comme une
filiale de Time Inc.,spécialisée dans l’édition.
Son appellation dérive du nom de ses deux
principales revues dans les années 1960,Time
et Life. En 2003,Time Life est racheté par
Ripplewood Holdings L.L.C. et ZelnickMedia Corporation, devenant ainsi partie
intégrante de Direct Holdings Worldwide
L.L.C.Voir www.timelife.com
Daniel Herz, A história secreta da Rede
Globo, Porto Alegre,Tchê, 1987, p. 115
21
Au Brésil, seul l’Amendement Constitutionnel nº 36, du 28 mai 2002 (http:
//www.planalto.gov.br/ccivil_03/constituicao/emendas/emc/emc36.htm) ouvre la
possibilité d’une participation de capitaux
étrangers dans les médias brésiliens, ce qui
sera réglementé par la loi Nº 10.610, du 20
décembre 2002 (http://www.planalto.gov.
br/CCIVIL/LEIS/2002/L10610.htm), sur
la participation de capital étranger dans les
sociétés journalistiques et de radiodiffusion
sonore et audiovisuelle. Des étrangers et des
22
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Les quarante ans du Jornal Nacional, de la Rede Globo de Télévision
voir Jambeiro, 1996, 2008 ; Caparelli et Santos, 2005, Bolano, 2003.
L’intégralité de la Constitution peut être
consultée à l’adresse suivante : www.planalto.gov.br/ccivil_03/Constituicao/Constituiçao46.htm
23
http://memoriaglobo.globo.com/Memoriaglobo/0, 27723, GYP0-5271-269233,
00.html pour une présentation biographique de Joe Wallach.
24
Memória Globo, sur http://memoriaglobo.globo.com/Memoriaglobo/0,277
23,GYP0-5271-269233,00.html,capturé le
6 juillet 2009.
25
Document téléchargé depuis www.cairn.info - iep_paris - - 193.54.67.91 - 24/08/2011 15h05. © Nouveau Monde éditions
Memória Globo, sur http://memoriaglobo.globo.com/Memoriaglobo/0,277
23,GYP0-5271-269233,00.html, consulté
le 6 juillet 2009.
27
La Globosat est apparue en 1991,à partir de
la réunion de quatre chaînes de télévision
cryptée,du Telecine,GNT,du Multishow et
du Top Sports (aujourd’hui SporTV). Au
début,la société était productrice de contenu
et distributrice. En 1993 les Organisations
Globo ont créé la Net Brésil, société destinée seulement aux activités de vente, distribution et prestation de services dans le secteur de télévision par signature. La Globosat est devenue une société exclusivement
tournée vers la programmation et la génération de contenu. Outre les quatre canaux
initiaux, aujourd’hui la Globosat possède
aussi la Globo News,un canal de journalisme
24 sur 24,l’Universel Channel,le Shoptime,
le Canal Brésil et l’ensemble Telecine,qui va
se transformer en un réseau de 5 chaînes de
différents types. Outre la distribution par
câble,depuis 1996 la société distribue le système Sky directement à partir du satellite
vers des mini-antennes installées aux domiciles des abonnés.Aujourd’hui la Globosat
est leader sur le marché de télévision par
signature au Brésil. Elle est passée de 350
fonctionnaires et quatre chaînes, en 1994,
pour 24 canaux et plus de 1 000 fonctionnaires, en 2008. On compte 16,5 millions
26
La TV Rio a existé entre 1955 et 1977 et,
plus tard,entre 1987 et 1992,quand elle a été
achetée par le Rede Record de Televisão,de
propriété de l’évêque Edir Macedo, de l’Église Universelle du Royaume de Dieu, un
des plus influents au Brésil.
28
Luiz Eduardo Borgerth, Quem e como fizemos a TV Globo,São Paulo,A Girafa Editora,
2003, p. 77
29
30
Luiz Eduardo Borgerth, op. cit., p. 44
31
Luiz Eduardo Borgerth, op. cit., p. 45
Fantástco est le programme de la Globo les
soirs de dimanche.Le Globo Repórter est un
programme de grands formats. Memória
Globo, sur :
http://memoriaglobo.globo.com/Memoriaglobo/0,27723,GYP0-5271256116,00.html, consulté le 6 juillet 2009.
32
Le gouvernement du général Ernesto Geisel (1974-1979) a initié la période de distension et de libéralisation politique de la
dictature militaire. À partir du gouvernement du général João Batista Figueiredo
(1979-1985), le Département de Journalisme n’a plus reçu aucun ordre de censure.
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de spectateurs pour plus de 4,8 millions de
foyers abonnés. Elle a 6,1 millions de spectateurs différents, selon des données de janvier à avril 2009.En données actuelles,parmi
les 100 exhibitions de plus grande audience
de télévision par Signature au premier
semestre de 2009, 93 sont de Globosat et
environ 56 % du temps moyen consacré par
le public à la TV par signature dans l’horaire
noble sont distribués entre les Chaînes Globosat.
Voir
http://globosatcomercial.globo.com
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15:14
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DOSSIER : TÉLÉVISION, LA QUÊTE DE L’INDÉPENDANCE
Second Armando Nogueira, directeur de
Telejornalismo de la TV Globo,néanmoins,
la censure s’est maintenue sous forme d’autocensure, pratiquée par les professionnels
eux-mêmes du TV,voir Elizabeth Carvalho,
“Telejornalismo,a década da tranquilidade”,
Maria Rita Kehl, Santuza Naves Ribeiro et
Elizabeth Carvalho, Anos 70 :Televisão, Rio
de Janeiro, Europa Empresa Gráfica e Editora, 1980.
tation.Programmes de plus grande audience
dans la Région de Grande Rio de Janeiro
et dans la région de Grande São Paulo.Univers : à Rio, 3.663.354 foyers et 10.346.884
personnes ; à São Paulo, 5.728.442 foyers et
17.701.760 personnes.Un point d’audience
égale à 1 % de ces univers respectifs. Informations afférentes à la période du 20 au 26
juillet 2009 sur http://www.almanaqueibope.com.br
L’équipe de production du Jornal Nacional est visible sur http://jornalnacional.
globo.com/Telejornais/JN/0,,10405,00.html
César R. S.Bolano, Políticas de Comunicação
e Economia Política dasTelecomunicações no Brasil :Convergência,Regionalização e Reforma,2ª,
Aracaju, UFSE, 2003, p. 4
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Pour la telenovela de 21h, qui a une plus
grande audience, une insertion égale coûte
365 mille reais ou un peu plus de 140 000
euros.
35
Valério Cruz Brittos, “As Organizações
Globo e a reordenação das comunicações”,
Revista Brasileira de Ciências da Comunicação,
Vol. XXIII, nº 1, janeiro/junho de 2000,
p. 57-76
38
Selon l’Ibope,le JN atteint 35 % des foyers
contrôlés par le peoplemeter à Grande Rio
dans la semaine de 20 au 6 juillet 2009,ce qui
signifie qu’un tiers des foyers qui ont des
téléviseurs allumés pendant le soir sont liés
dans le programme. Seulement deux autres
programmes ont plus d’audience que lui,les
deux télénovelas de la même chaîne,celle de
19h,Caras e Bocas,avec 37 %,et celle de 21h,
« Caminho das Índias », avec 42 %. Pour la
Grand São Paulo,les données ne varient pas,
pour la même période : le Jornal Nacional
a 34 % d’audience domiciliaire, le même
indice que la télénovela Caras e Bocas ; la
télénovela Caminho das Índias a 41 % d’audience domiciliaire. Source : Media Works36
39
http://globoir.globo.com/
40
Le Brésil a investi 5 millions de reais pour
le développement d’un modèle de technologie numérique. Néanmoins le ministre
Hélio Costa, contre la revendication des
principaux mouvements sociaux, a fait une
franche campagne pour le modèle japonais,
ISDB (Integrated Service Digital Broadcasting), préféré par la Rede Globe parce qu’il
permet une plus grande concentration et est
plus restrictif en termes de création de nouvelles chaînes et d’utilisation de la multiprogrammation.
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