La Rue est vers l`Art.Le show à Penhars

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La Rue est vers l`Art.Le show à Penhars
LeTelegramme.fr - Le 07.06.2015
« La Rue est vers l’Art. Le show à Penhars »
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QUIMPER
La Rue est vers l'Art. Le show à Penhars
7 juin 2015 / Gilles Carrière /
Une esplanade noire de monde : ils étaient 7.000 environ, vendredi soir, sur les hauteurs de Penhars pour applaudir
Pockemon Crew, Blacko puis Lino, dans le cadre de La Rue est vers l'Art.
Une bulle récréative entre deux séances de rap (assez) prévisibles : voilà comment qualifier la perf' des Pockemon Crew. Ces jeunes Lyonnais
n'ont pas leurs pareils pour construire de singulières passerelles artistiques. Il y a en Pockemon Crew l'esprit du hip-hop et du ragtime, des
références à Broadway comme au Bronx, une lointaine filiation avec Fred Astaire, aussi ! On peut s'en amuser mais force est de reconnaître que
nos jeunes gaillards font de ce melting-pot un show cohérent, scénarisé à l'extrême, sans temps mort. Quelques accessoires - un balai, une
échelle - inscrivent des pas de danse très travaillés en une formule « théâtre dansé » ou « danse théâtralisée », c'est selon. Ça se regarde, ça
s'écoute et ça claque comme au spectacle. Assurément, les Pockemon Crew ont plus d'appétit qu'un barracuda. Faut-il s'en étonner ? Ils ont fini
fourbus et... heureux ! Le public aussi ! Des spectateurs qui ont ensuite pu assister à la prestation de Blacko.
Sans fioritures
On peut être à la fois un enfant du rap et du reggae. Quel curieux pedigree que celui de Blacko ! « Les pieds sur le bitume et la tête dans les
étoiles, Blacko est un artiste à part », écrivait d'ailleurs, il y a peu, un critique. Si l'on en croit le trentenaire filiforme aux longues dreadlocks
noires « Le temps est compté » - c'est le titre de son opus, 23e au Top Albums à sa sortie en février - autant ne pas le perdre, donc ! Le show ne
s'embarrasse pas de fioritures et va à l'essentiel. Tout s'articule autour de morceaux plutôt bien troussés, calibrés pour un jeune public qui
reprend à tue-tête « La rue, c'est pas ma mère », « Accroché à mes rêves »... Rien d'entêtant dans le lot mais un réel savoir-faire et un appétit
manifeste de s'offrir aux fans. Deux reprises de Bob Marley (« One Love » et « No Woman No Cry ») et le tour est joué, vite fait, bien fait ! Dans la
foulée, Lino propose un son plus introspectif, en d'autres termes, un rap qui râpe à la frontière du horrorcore. Il y a, bien entendu, du « Requiem
» son album, deuxième des ventes en début d'année - dans l'air quimpérois. De sa silhouette massive s'échappent des mots qui cognent sans
relâche. La nuit plutôt fraîche incite la foule à taper du pied. « Saute, saute ! », éructe Lino aux aficionados scotchés à la scène. Cette dernière,
elle, s'est transformée depuis longtemps en Piton de la Fournaise !