Catalogue 2014
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Catalogue 2014
EMERGENCE 16e SESSION 2O14 Avant-propos 2 Même si l’artiste est son propre, son premier, instrument de travail, il faut nécessairement qu’il se constitue une technique pour réaliser son œuvre. En seize années d’existence l’association emergence a apporté la preuve de son indéniable habileté à détecter les jeunes talents et à les aider, dans le respect de leur personnalité, à acquérir un savoir-faire professionnel et à se forger leur propre univers. Le travail de repérage et de choix des lauréats est d’ailleurs aussi important et aussi minutieux que celui d’accompagnement technique et artistique et se fait avec patience, sur le long terme. J’aimerais saluer ici l’admirable travail d’élisabeth Depardieu et de Dominique Besnehard, empreint d’un professionnalisme exemplaire, fait également d’intuition et de bienveillance, ainsi que celui de toute l’équipe de professionnels qui les entourent et mettent chaque année avec générosité leur grande expérience au service de ces jeunes talents. emergence est pour ces jeunes réalisateurs un formidable terrain d’apprentissage et d’expérimentation où ils peuvent mettre à l’épreuve leur projet de long métrage, tester leurs idées de mise en scène et enrichir leur vocabulaire ciné- Frédérique Bredin Présidente du CNC matographique. J’apprécie particulièrement l’importance accordée au travail de direction d’acteurs et à la collaboration avec les compositeurs que le CNC s’attache également à encourager. Je me réjouis que cette année, quatre compositeurs, lauréats emergence, voient leur travail représentés à Cannes : Rémi Boubal pour Une chambre bleue de Tomasz Siwinski, Benjamin Violet pour Le Challat de Tunis de Kaouther Ben Hania, Olaf Hund pour New territories de Fabianny Deschamps et enfin Vadim Sher pour La fille et le fleuve d’Aurélia Georges. C’est l’expertise d’emergence qui est ainsi honorée. Proposant un programme très complet qui prend en compte tous les aspects de la réalisation d’un film, et convie très opportunément les producteurs à participer au choix des scènes libres à tourner, des castings et de l’équipe technique, l’association emergence est sans conteste l’une des meilleures marraines que puisse trouver la nouvelle génération de cinéastes en France. Je tiens à remercier chaleureusement élisabeth Depardieu et Dominique Besnehard de participer à ce renouvellement des créateurs et à les assurer du soutien du CNC. 3 Avant-propos emergence, c’est un peu l’amie rêvée. Celle qui vous encourage lorsque vous débutez, celle qui vous rassure lorsque vous doutez. C’est elle qui vous donne le coup de pouce opportun et salvateur. C’est l’amie qui vous interdit de baisser les bras, qui vous indique le chemin à prendre. C’est celle qui vous accompagne au rendez-vous décisif de votre vie. emergence, c’est donc l’amie rêvée des cinéastes en herbe. A chaque session, la formidable équipe d’élisabeth Depardieu est aux côtés des lauréats pour les orienter, les conseiller, discuter du choix des séquences, du casting, de la constitution des équipes, des décors. Elle leur permet de réaliser des scènes de leur long métrage dans des conditions professionnelles, avec des moyens et des parrains de premier choix. En véritable amie, à l’écoute attentive et au conseil judicieux, elle s’investit jour après jour pour faire émerger de nouveaux talents et rendre possible leur envol. Et pour cela, le soutien de la Région Île-de-France est sans faille. Il est animé tant par son engagement de longue date pour le cinéma et l’audiovisuel français, que par son admiration pour la qualité du travail et des réalisations issues d’emergence. Car au-delà des nombreux films qui naissent chaque année grâce à ce dispositif, au-delà du dynamisme et des emplois créés, c’est aussi la richesse et la diversité de la création cinématographique qui en sortent renforcées. C’est pourquoi je souhaite tout simplement remercier cette amie de rêve. Jean-Paul Huchon Président du Conseil régional d’Ile-de-France Dans le cadre de sa nouvelle stratégie départementale en faveur d’une culture partagée, le Conseil général de l’Essonne réaffirme son soutien à l’association emergence. Aider de jeunes auteurs dans leurs parcours de cinéaste, permettre à des professionnels de travailler et de se former en Essonne est une opportunité précieuse d’encourager la création cinématographique sur notre territoire. Avec ses partenaires, le Conseil général accompagne les projets culturels des salles de cinéma, considérant qu’elles sont le lieu privilégié de la diffusion cinématographique, mais aussi des équipements culturels de proximité, vecteurs de rencontres, de transmission et de lien social. En période de crise, la culture est une valeur refuge, c’est pourquoi le Conseil général soutient les acteurs qui, sur le territoire, travaillent autour des enjeux d’éducation artistique et culturelle des jeunes, de la culture « solidaire » ou encore de la création, de l’innovation et de la recherche. C’est à ce titre, et notamment pour son rôle de détecteur et d’accompagnateur de talents, qu’emergence est aidé par le Conseil général. Je me réjouis qu’une fois encore l’Essonne devienne pour emergence, ses cinéastes, techniciens et comédiens, un véritablement territoire d’expérimentation cinématographique, la transformant, pour le plaisir de tous, en terre d’art et d’essai. Jérôme Guedj Président du Conseil général de l’Essonne Stéphane Raffalli Conseiller général délégué chargé de la culture 5 emergence emergence sélection des lauréats Tout au long de l’année, l’équipe artistique dirigée par Élisabeth Depardieu effectue un travail de veille, repère des scénarios en écriture et visionne des courts métrages. Dans le cadre d’un appel à candidatures, emergence reçoit chaque année une centaine de projets. Les projets pré-sélectionnés par emergence sont ensuite présentés à un jury qui auditionne les réalisateurs et désigne les lauréats. Les parrains de l’édition 2014 sont : Jacques Audiard, Jean-Claude Carrière, Chad Chenouga, Raphaël Jacoulot, Agnès Jaoui, Paul Vecchiali, Sylvie Verheyde Sous la présidence de Jean-Louis Livi, le jury de la 16e session était composé de Roxane Arnold, Dominique Besnehard, Christophe Blanc, Bruno Coulais, Elisabeth Depardieu, Lola Gans, Sandra Mirimanoff, Yves Thomas. La session de tournage dure trois semaines, sous forme de résidence, au printemps. Présidents du jury depuis 1998 : René Cleitman, Maurice Bernart, Claude Chabrol, Philippe Carcassonne, Gérard Depardieu, Fabienne Vonier, Denise de Casabianca, Charlotte Rampling, Nicole Garcia, Margaret Ménégoz, Olivier Marchal, Laurent Cantet, André Téchiné, Xavier Beauvois, Patricia Mazuy. Première semaine : l’Exercice Le scénario de l’Exercice est communiqué aux réalisateurs le premier jour de la session. Cette année, il a été écrit par Vincent Mariette. Les lauréats disposent d’un jour pour l’adapter, d’un jour de tournage et d’un jour de montage. Les comédiens sont choisis parmi les participants au stage d’acteurs. Les musiques originales sont écrites pendant la session par les compositeurs lauréats. LA SESSION Durant toute la session, de la préparation au mixage, les lauréats sont entourés de conseillers à la mise en scène et au montage, qui accompagnent le travail en cours de fabrication. Pendant les quelques mois de préparation à Paris, les lauréats dialoguent avec l’équipe d’emergence sur tous les sujets : choix des séquences, réécriture, casting, constitution des équipes, décors... Les lauréats font appel à un cinéaste parrain qui leur apporte soutien et conseils. Le parrain peut intervenir dans le cadre du scénario, de la préparation du tournage, du tournage, du montage... Session 2014 - © Marie Augustin 6 Depuis sa création en 1998 par Élisabeth Depardieu, emergence aide des jeunes auteurs réalisateurs à développer leurs projets de premiers longs métrages. Chaque année, les réalisateurs sélectionnés tournent une ou deux séquences de leur scénario, en bénéficiant d’un accompagnement concret, artistique et technique. emergence est un espace de transmission, d’apprentissage et de rencontres réunissant tous les métiers du cinéma. Le travail effectué a ainsi abouti à des films relevant de sensibilités différentes comme Depuis qu’Otar est parti de Julie Bertuccelli, Podium de Yann Moix, Nue propriété de Joachim Lafosse, Le Fils de l’épicier de Eric Guirado, Tout est pardonné de Mia Hansen-Løve,Versailles de Pierre Schoeller, Un Poison violent de Katell Quillévéré, Augustine d’Alice Winocour, Alyah d’Élie Wajeman, Tristesse club de Vincent Mariette… Deuxième et troisième semaines : Tournage et montage des Scènes libres Ces scènes sont choisies à partir des projets de longs métrages et réalisées dans des conditions de tournage professionnelles. Le réalisateur choisit son casting et constitue son équipe technique en accord avec emergence. Chaque lauréat dispose de deux journées de tournage et de quatre journées consécutives de montage image. Présentation des travaux des lauréats : Après montage son, mixage et étalonnage, réalisés à l’issue de la résidence de tournage, les scènes sont présentées à Paris aux participants et partenaires de la session. L’ensemble des travaux de chaque session est également édité en DVD. 7 SOMMAIRE 16e session 8 9 8 Lauréats réalisateurs Farid Bentoumi Caroline Deruas Marion Desseigne Ravel Christine Paillard Martin Scali Morgan Simon 20 Stage « L’acteur face à la caméra » 26 Lauréats compositeurs 30 Master class musique et cinéma avec Bruno Coulais et Stéphane Lerouge 35 Master class distribution et ventes internationales avec Alexis Hofmann et Juliette Schrameck 40 Entretien avec Vincent Mariette, réalisateur de Tristesse club 42 Entretien avec Stéphane Demoustier, réalisateur de Terre battue 45 Les films accompagnés par emergence 85 Équipes de la session 87 Remerciements Lauréats réalisateurs [1] Après de longues études et de nombreux voyages, Farid Bentoumi pose ses bagages au théâtre. Formé à l’improvisation, il joue Novarina, Beckett, Brecht, Racine. Il met en scène et co-écrit plusieurs pièces. Talent Cannes Adami 2003, il tourne ensuite dans de nombreux cour tsmétrages et séries télévisées. En 2005, il reçoit le Grand Prix du Jury au Festival des Scénaristes, et se lance dans l’écriture. Après El Migri, documentaire sur sa famille franco-algérienne, il réalise Un autre jour sur terre, une fiction onirique et décalée, puis Brûleurs, court-métrage sélectionné dans plus de soixante festivals, plusieurs fois primé et diffusé sur Canal Plus. Il tournera, à l’été 2014, Un métier bien, un moyen-métrage (CNC, région PACA, Canal Plus). Farid prépare actuellement son premier long-métrage, Sam, pour lequel il a bénéficié d’une aide à la réécriture du CNC, d’une résidence au Moulin d’Andé et du prix Arte du scénario au Festival de Dubaï 2012. 10 11 FARID BENTOUMI SAM Produit par Frédéric Jouve / Les Films Velvet Marraine emergence Agnès Jaoui [1] [2] Interprétation Kamel Belghazi [1] Abdallah Moundy [3] Thomas Jouannet [2] Casting Antoine Carrard Image Brice Pancot Assistante mise en scène Elodie Baticle Montage Jean-Christophe Bouzy [3] © Marie Augustin Son Olivier Levacon Julien Roig Vincent Verdoux Sam, 43 ans, dirige avec passion son entreprise grenobloise de production de skis de fond. Mais son affaire périclite. Pour la sauver, il se lance dans un pari fou : participer aux prochains jeux Olympiques d’hiver en ski de fond, pour le pays de son père, l’Algérie. Au delà de l’exploit sportif, ce défi improbable va le pousser à renouer avec ses origines. Lauréats réalisateurs Pour Caroline Deruas, l’apprentissage du cinéma s’est fait sur les plateaux. Assistante à la mise en scène puis scripte, elle a travaillé avec les cinéastes Yann Gonzalez, Romain Goupil, Valéria Bruni Tedeschi et Philippe Garrel, dont elle a également co-écrit Un été brûlant, La Jalousie et L’Ombre des femmes. À présent elle collabore aux prochains scénarios de Valéria Bruni Tedeschi et de Samuel Benchetrit. En 2006, elle réalise L’étoile de mer, son premier court-métrage, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs. Elle réalise ensuite Le Feu, le sang, les étoiles, sélectionné à Locarno et grand-prix au festival de Bilbao. Le court-métrage suivant, Les Enfants de la nuit, a remporté le Léopard d’argent au festival de Locarno. Caroline Deruas finit actuellement La Mal aimée, avec Lolita Chammah. Elle a également été pensionnaire à la villa Médicis, décor de son premier long-métrage, L’Indomptée. 12 13 [1] CAROLINE DERUAS L’INDOMPTÉE Produit par Ludovic Henry / La Mer à boire productions Co-scénariste : Maud Ameline Avec la participation de Catherine Libert Parrain emergence Jean-Claude Carrière Interprétation Adèle Haenel [1] Clotilde Hesme [2] [2] [1] Axèle et Camille sont deux jeunes artistes aux caractères opposés qui exercent l’une sur l’autre une forte attraction. Elles sont toutes les deux pensionnaires à la Villa Médicis, l’Académie de France à Rome. Camille a été reçue au concours. Axèle a menacé le directeur de se suicider s’il ne la prenait pas. Leur nécessité est la même : leur accomplissement artistique. Alors que Camille s’asphyxie dans une vie de famille et de couple qui l’empêche de créer, Axèle est rongée par son propre fléau, l’autodestruction. [2] Image Pascale Marin Son Olivier Dandré Philippe Grivel Montage Floriane Allier Musique originale Hugues Tabar-Nouval © Marie Augustin Assistant mise en scène Nicolas Saubost Lauréats réalisateurs Marion Desseigne Ravel découvre le cinéma en travaillant comme assistante-réalisatrice sur un documentaire de Pierre Trédez retraçant la lutte des sans-papiers en Ile-de-France. Elle y forge un rapport à l’image basé sur le réel et la rencontre. Elle entre ensuite à La fémis où elle découvre le travail avec les acteurs et développe un goût pour la fiction. Elle y réalise plusieurs court-métrages, dont Les Murs et Fin d’été, sélectionnés dans de nombreux festivals. Depuis sa sortie de l’école, elle a également tourné Voyage en Lémurie, pour Arte, grand prix au festival de Sciences-po. Parallèlement à son activité de réalisatrice, elle mène des ateliers vidéo avec des adolescents de la Goutte d’Or. Elle s’inspire de cette expérience pour écrire Ta bouche, son premier long-métrage. 14 [1] MARION DESSEIGNE RAVEL TA BOUCHE Produit par Franck Ciochetti / Moe Films Interprétation Neila Boumaiza Loubna Lahssini [1] Sirine Rahmouni [2] Chahinez Soltani Maïmouna Toure [3] [2] Casting Anaïs Duran Image Eponine Momenceau Son Benoît Gargonne Paul Jousselin Mathieu Vigouroux Scripte Virginie Cheval Montage François Quiqueré [3] © Marie Augustin Assistante mise en scène Célie Valdenaire Paris - Au square Léon, à Barbès, les cultures se mélangent, les identités se frottent et les bandes rivales s’affrontent. Nedjma a 14 ans et fait partie du clan de Samar. Assana, elle, appartient au groupe adverse. Lorsque les deux jeunes filles se rapprochent, les rapports de force de ce microcosme se retrouvent chamboulés... 15 Lauréats réalisateurs Christine Paillard aborde la réalisation en autodidacte par un portrait du compositeur Jean Françaix, sélectionné au Fipa. Elle adapte ensuite un opéra bouffe du même musicien, Le Diable boiteux, diffusé sur Arte et Canal Plus. Par la suite, pendant près d’un an, elle filme un atelier d’improvisations donné par le réalisateur Chad Chenouga au CASH (Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers) de Nanterre. Le documentaire, Cash, a obtenu le grand prix du film d’action sociale de Montrouge. Christine Paillard réalise son premier court-métrage, Le Pion et la Reine, sélectionné dans plusieurs festivals. Elle tourne ensuite Le Grand-père de Brad, également remarqué en festivals. Elle vient de coécrire La Niaque, scénario du second long-métrage de Chad Chenouga, pour TS Productions, et prépare son premier long-métrage Est-ce que maman a tué papa ?, pour lequel elle a obtenu l’aide à l’écriture du CNC et l’aide à l’écriture de la Basse-Normandie. [1] 16 17 CHRISTINE PAILLARD EST-CE QUE MAMAN A TUÉ PAPA ? Parrains emergence Raphaël Jacoulot Chad Chenouga Interprétation Veronika Varga [1] Yannick Choirat [4] Thaïs Simon [2] Jess Simon [3] Co-scénariste : Chad Chenouga [2] [3] Casting Tatiana Vialle Sharon a dix ans, son père vient de mourir, elle déménage. Alors qu’avec sa mère et son demi-frère elle essaie de s’adapter à sa nouvelle vie, une question commence à l’obséder : Est-ce que maman a tué papa ? Image Hervé Lodé Son Xavier Griette Xavier Marsais Julien Roig Assistant mise en scène Maxime L’Anthoen Montage Damien Maestraggi Musique originale Kalina Swiatnicka [4] © Marie Augustin Scripte Leila Geissler Lauréats réalisateurs Martin Scali, scénariste et rélisateur, a grandi entre Paris et Barcelone. Pendant ses études, il réalise plusieurs films expérimentaux, Seul en 2004, On avait rendez-vous en 2006. Il s’installe ensuite à New York et devient l’assistant de Wes Anderson sur le film d’animation Fantastic Mr. Fox. De retour à Paris, il réalise en 2010 son premier court-métrage, Trois Chats, sélectionné dans plusieurs festivals en France et à l’étranger. En 2011, il réalise le making-of de Moonrise Kingdom. La même année, il tourne son deuxième court-métrage, Un Déjeuner du Dimanche, également remarqué en festivals. En 2013, il est réalisateur 2ème équipe de The Grand Budapest Hotel, le nouveau film de Wes Anderson. Il est actuellement en cours d’écriture de son premier long-métrage, Un Prince. [1] 18 MARTIN SCALI UN PRINCE Produit par Frédéric Jouve / Les Films Velvet Co-scénariste : Sacha Barbin Parrain emergence Jacques Audiard Interprétation Ernst Umhauer [3] Alice Isaaz [1] Marc Barbé [2] [2] [3] Casting Constance Demontoy Image Benoît Soler Son Niels Barletta Benoît Gargonne Frédéric Ullmann Scripte Chloé Rudolph Montage Albertine Lastera [3] © Marie Augustin Assistante mise en scène Violette Echazarreta Gabriel Lesskov a été élevé par son beau-père Joseph, un homme rigide, mais honnête et travailleur. Lorsque la déchèterie familiale où ils travaillent risque de passer aux mains de la mafia, Gabriel est contraint de demander de l’aide à la seule personne capable de leur tenir tête : son père biologique, Gilles, un voyou local, tout aussi séduisant qu’égoïste, aux antipodes de Joseph. À son contact, Gabriel va (re)découvrir un pan de lui-même. Tiraillé entre deux modèles paternels, il va devoir faire un choix… Quel fils, pour quel père, pour quelle vie ? 19 Lauréats réalisateurs Né en banlieue parisienne, Morgan Simon est critique pendant trois ans pour un webzine consacré aux musiques rock alternatives. Il fait des études de biologie et suit des cours aux Beaux-arts de Paris avant d’entrer en scénario à La fémis. Souvent traversés par la question de la marginalité, ses courts-métrages ont été largement diffusés en festivals (Brest, Vendôme, San Sebastian) et à la télévision (Canal+, Arte), comme American Football primé à Angers et Villeurbanne. Morgan Simon est actuellement en développement de son premier long-métrage, Compte tes blessures, lauréat de la bourse Beaumarchais-SACD et du Jerusalem Film Lab. [1] MORGAN SIMON 20 COMPTE TES BLESSURES Produit par Jean - Christophe Reymond et Amaury Ovise / Kazak Productions Parrains emergence Sylvie Verheyde, Paul Vecchiali Interprétation Kevin Azaïs [1] Nathan Willcocks [2] Sonia Amori [3] [1] [2] Vincent n’est pas arrivé au tiers de sa vie qu’il a déjà tatoué la moitié de son corps et endurci sa voix avec son groupe de post-hardcore. Depuis la mort de sa mère, il partage son existence entre Bastille et Porte de Clignancourt, entre un boulot de perceur qui ne l’enchante guère et un père poissonnier qui tente de refaire sa vie avec une femme plus jeune. Et ça le rend malade. Casting Tatiana Vialle Image Boris Levy Son Mathieu Descamps Daniel Capeille Paul Jousselin Scripte Clémence Crèvecoeur Montage Marie Loustalot [3] © Marie Augustin Assistant mise en scène Ilan Cohen 21 Stage d’acteurs L’ACTEUR FACE À LA CAMÉRA Pendant la session de tournage, emergence propose une formation destinée à des acteurs professionnels. Ce stage conventionné par l’Afdas et soutenu par l’Adami a réuni en 2014 douze comédiens, sélectionnés après un entretien filmé. Ces comédiens ont principalement l’expérience du théâtre. Bruno Nuytten et Tatiana Vialle dirigent ensemble ce stage centré sur le travail face à la caméra. D’autres intervenants participent, comme cette année, le réalisateur Jérôme Bonnell et Claudine Tavares, professeur de danse. Les intervenants sont entourés d’une équipe technique composée notamment d’un cadreur, d’un ingénieur du son et d’un monteur. Durant la première semaine en résidence, les comédiens jouent en binôme dans les Exercices tournés par les lauréats réalisateurs. 22 23 Notre père Exercice de Farid Bentoumi Lucile Krier premyslaw lisiecki Et vous baverez à nos pieds Exercice de Caroline Deruas © Marie Augustin © Marie Augustin Vincent Bramoullé Lucile Delzenne Stage d’acteurs 24 25 Homéopathie Jules César, Blanche-Neige et moi Yann Gael Clémentine Niewdanski Marion Harlez-Citti Christophe D’Esposti © Marie Augustin Exercice de Christine Paillard © Marie Augustin Exercice de Marion Desseigne Ravel Stage d’acteurs 26 27 Nina Je t’attends Thomas Marceul Chloé Astor Hervé Terrisse Sonia Amori © Marie Augustin Exercice de Morgan Simon © Marie Augustin Exercice de Martin Scali emergence et la Sacem emergence et la Sacem favorisent les rencontres et le travail en commun entre réalisateurs et compositeurs de musique. Les lauréats du jury musique composent des musiques originales pour les Exercices réalisés à emergence. Ce travail est accompagné par un parrain musical. Succédant à Jean-Claude Petit, Jean-Michel Bernard, Alexandre Desplat, Philippe Rombi, Reinhardt Wagner et Bertrand Burgalat, le compositeur Bruno Coulais est le parrain du programme musique de la session 2014. COMPOSITION MUSICALE LAURéATS COMPOSITEURS Sous la présidence de Bruno Coulais, le jury musique de la 16e session se composait de : Manuel Bleton, compositeur Thierry Jousse, réalisateur, journaliste Églantine Langevin, Sacem Hervé Le Roux, réalisateur 28 29 Hugo Gonzalez-Pioli Ronan Maillard Thierry Payen Musique originale de Homéopathie de Marion Desseigne Ravel Grégoire Auclerc-Galland compose depuis qu’il a appris à jouer d’un instrument. Musiques de films, créations sonores, ensembles rock ou jazz, il a participé à de nombreux projets pour le cinéma, le théâtre et la scène. Au cinéma, il a notamment composé la musique du film Le 4ème morceau de la femme coupée en trois de Laure Marsac. Musique originale de Je t’attends de Morgan Simon Après des études au Conservatoire de Toulon et de Marseille, Hugo GonzalezPioli prend goût à la composition pour l’image et développe un grand intérêt pour le cinéma. En mai 2008, il entre au CNSMD (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse) de Lyon en composition musique à l’image. Il y obtiendra sa Licence en juin 2011. Cette même année, il est admis à la prestigieuse USC (University Southern California) à Los Angeles dans la classe de musique de film. Major de sa formation, il obtient un Graduate Certificate. Aujourd’hui, Hugo se consacre à la composition musicale liée à l’image (cinéma, TV, web série…) et s’est installé à Paris. Musique originale de Nina de Martin Scali Après une formation classique au Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) de Paris – prix d’Harmonie, de Contrepoint, de Fugue et de Polyphonie du XVIe siècle – il étoffe son répertoire en explorant d’autres styles musicaux : jazz, chanson française, pop, musique électro… Il compose des musiques de courts-métrages, de spectacles ou d’expositions déployant ainsi son champ des possibles. On le retrouve parfois au piano, son instrument de prédilection. Très vite, Ronan sera remarqué par Joseph Racaille (Bashung, Philippe Découflé, Arthur H). Il rencontre alors Martin Rappeneau avec lequel il collabore sur six longs-métrages (Les Tuches et Safari d’Olivier Baroux…) et également avec Sinclair (Le Premier jour du reste de ta vie, Un heureux événement de Rémi Bezançon). En 2012, il compose des musiques pour Des morceaux de moi, premier long-métrage de Nolwenn Lemesle. En 2013, il signe la musique des courtsmétrages Les Belles Manières de Marie-Cécile Lucas et de Tout ce que tu ne peux pas laisser derrière toi de Nicolas Lasnibat. Musique originale de Notre père de Farid Bentoumi Thierry Payen étudie le piano, la contrebasse, le violon, la flûte et la guitare en autodidacte mais aussi à l’ASMM et à la BMS pour la technique de composition et d’arrangement. Il s’initie également aux recherches pluridisciplinaires dans les domaines de l’informatique et de l’acoustique musicales à l’Ircam. Il compose la partition musicale de plusieurs pièces contemporaines chorégraphiées par Micheline Lelievre mais aussi Emmanuelle Vo-Dinh. Création de Poésie B (poésie orale dite et jouée en concert) avec Lucio Mad, Raymond Chanté, Jean Lemou, Gabor Rassov, Noël Akchoté, Dom Farkas... Au théâtre, il collabore régulièrement avec le metteur en scène Pierre Pradinas. Il compose et dirige plusieurs musiques de longs métrages au sein de Kraked Unit : Loik Dury et Christophe «Disco» Minck (Jacques Doillon, Cédric Klapish, Fabien Otoniente...). © Célia Bonnin Grégoire Auclerc-Galland emergence et la Sacem © Célia Bonnin 30 Kalina Świątnicka Hugues Tabar-Nouval Musique originale de Jules César, Blanche Neige et moi et des Scènes Libres de Christine Paillard Kalina Świątnicka Swiatnicka est une compositrice polonaise, formée au Conservatoire de Varsovie dans la classe de Krzysztof Baculewski, et au Conservatoire de Strasbourg dans la classe de Mark Andre. Elle a complété sa formation en suivant un cursus en réalisation du son à l’Académie du Film et de la Télévision de Varsovie, puis en Musiques appliquées aux arts visuels à l’Université Lumière – Lyon 2. Ses compositions sont très variées. Elle écrit aussi bien des œuvres instrumentales, chorales qu’électroacoustiques, monte des installations audiovisuelles, créée des performances. Depuis plusieurs années, elle compose également pour des films, des jeux vidéo, des expositions et des spectacles. Musique originale de Et vous baverez à nos pieds et des Scènes Libres de Caroline Deruas Hugues Tabar-Nouval a eu une formation à la fois classique au conservatoire (écriture, direction d’orchestre) et jazz (saxophone, harmonie). Cette double culture musicale lui a permis d’être sollicité pour des projets très divers. A ce jour il a composé une dizaine de longs-métrage dans des genres et pour des formations très différentes. De l’orchestre philarmonique pour L’autre de Dumas, au sextuor mélangé à des sons électro pour L’Empreinte de Safy Nebbou, du duo atypique comme le piano et les ondes Martenot pour Où va la nuit ? de Martin Provost à la musique cubaine pour le téléfilm La Guerre des saintes de Giordano Gederlini… Il a aussi signé la composition de plusieurs documentaires pour la télé ainsi que de nombreuses pièces de théâtre. Il poursuit parallèlement une carrière de saxophoniste de jazz. Actuellement il compose la musique de son projet de comédie musicale Les vivants et les morts, pour le théâtre du Rond Point, en collaboration avec son auteur Gérard Mordillat et de François Morel pour les paroles. 31 © Célia Bonnin Master class musique et cinéma RENCONTRE avec 32 Bruno Coulais animée par Stéphane Lerouge Stéphane Lerouge : Je suis heureux qu’emergence accueille Bruno Coulais, l’un des compositeurs les plus innovants du cinéma contemporain et dont le calme extérieur contraste terriblement avec l’intensité du monde intérieur. Bruno, quels avantages tu trouves à t’exprimer pour et à travers le cinéma ? Bruno Coulais : Curieusement, quand j’étais enfant, je n’allais pas beaucoup au cinéma. Si on m’avait dit que j’écrirais de la musique de films, j’aurais été très surpris. Ma chance a été de rencontrer des metteurs en scène passionnants et aux univers très variés : Agnès Merlet, Christine Pascal, les documentaristes Claude Nuridsany et Marie Pérennou, Frédéric Schœndœrffer, James Huth, Jacques Perrin, Akhenaton, Christophe Barratier… Je prends un plaisir infini à écrire pour eux. À mes débuts, après trois ou quatre films, je me disais : «Ça y est : désormais, je sais comment élaborer une musique pour l’image». Puis le film suivant a balayé cette certitude... Aujourd’hui encore, à chaque nouveau projet, j’ai l’impression de ne pas avoir d’idée, de devoir tout réapprendre. Le plus excitant dans cette forme d’expression, c’est qu’on peut y travailler à la fois avec des polyphonies corses, des musiciens issus du jazz, de la variété, du classique. Ou même des rappeurs. Pour moi, écrire pour le cinéma, c’est aussi cela : une façon de sortir de ma chambre pour voir comment tourne le monde. Stéphane Lerouge : Il y a vingt ans, tu affirmais que ton rêve était de rencontrer un cinéaste réfractaire à la musique, un enfant de Robert Bresson ou d’Eric Rohmer. Finalement cette rencontre est arrivée avec Benoît Jacquot. Bruno Coulais : D’abord avec Jacques Davila, puis effectivement avec Benoît. En général, plus les réalisateurs connaissent la musique, plus ils ont peur de l’utiliser. Paradoxalement, je suis fasciné par ces cinéastes, alors que je me méfie de ceux qui veulent mettre de la musique partout. Parce que placer de la musique sur des images, c’est un artifice absolu. Quand on réussit, c’est comme la lumière du film : elle n’appartient qu’au film qu’elle illustre. Parfois, sur de grosses productions, si vous dites au producteur que vous voulez utiliser un quintette à cordes, il vous explique qu’il a les moyens de payer un orchestre. Comme si l’orchestre correspondait forcément à un standing. Pour un compositeur, il est nécessaire d’essayer de résister au formatage (d’orchestre, de langage), pour trouver des solutions musicales propres à chaque projet. D’ailleurs, j’ai toujours lutté pour orchestrer moi-même, parce que la couleur instrumentale qui éclaire directement l’orchestre est une chose fondamentale. Stéphane Lerouge : Comment apprend-on à dialoguer avec un cinéaste, a fortiori si le langage musical lui est étranger ? Bruno Coulais : La marge de manœuvre est assez étroite, effectivement. Au cinéma, le compositeur doit aller à la rencontre des metteurs en scène, entrer dans leur monde, mais sans renoncer au sien propre. Plus les metteurs en scène possèdent une esthétique personnelle, plus ils sont méfiants vis-à-vis de la musique. Alors qu’en réalité, il ne s’agit pas d’aller contre leur univers mais d’y pénétrer pour en devenir un élément à part entière. Enfin, les meilleurs cinéastes sont ceux qui vous laissent croire que vous êtes indispensable, que leur film va s’écrouler sans vous. Ce qui est absolument faux. Ils sont terrifiés, comme vous. Et avec certains, comme Benoît Jacquot, plus on expérimente, plus ils sont excités. Stéphane Lerouge : Tu as mis en musique beaucoup de néo-polars, mis en scène par Frédéric Schœndœrffer, Olivier Marchal… et Matthieu Kassovitz avec Les Rivières Pourpres, dont l’ouverture est aussi spectaculaire qu’inattendue. (visionnage du générique début) Martin Scali : Quelles ont été les inspirations pour cette séquence ? Bruno Coulais : L’enfance. Pour moi, c’est le moment des premières terreurs, celui où l’on découvre le monde extérieur, souvent avec appréhension. J’ai tenté d’intégrer à ma composition des éléments qui évoquent les craintes enfantines. C’est une démarche que je peux relier à celle de Microcosmos : c’est un documentaire, mais on a cherché une musique qui lui apporte une dimension fantastique, onirique. Il n’y avait pas de commentaire en voix off, nous voulions laisser le spectateur libre de sa propre interprétation. Peut-être avez-vous eu une enfance extrêmement heureuse mais, pour ma part, ça n’a pas été un moment si joli, si tendre, si naïf. Martin Scali : Une fois la thématique de l’enfance définie, quel a été le cheminement ? Bruno Coulais : C’est d’abord un thème et un climat qui me viennent en tête, des couleurs instrumentales ou sonores. Quand je n’ai pas d’idée, ce qui m’arrive assez souvent, je sors, je fais autre chose, je marche dans Paris. Parfois, se laisser dériver, s’abandonner est une façon de se recentrer et de déclencher des idées musicales. Stéphane Lerouge : Sur ce générique des Rivières pourpres, tu as employé des jouets d’enfants ? Bruno Coulais : J’utilise souvent des jouets. Au studio, à l’enregistrement, c’est la caverne d’Ali Baba. Là, dans le film de Kassovitz, le générique est construit sur un long crescendo. On passe d’une échelle à une autre, on part de l’infiniment petit (des gros plans sur un corps mutilé) à des plans d’hélicoptère sur la montagne. La musique démarre très piano avec des sons synthétiques, une voix de petite fille, une boîte à musique et, petit à petit, l’orchestre entre, se déploie, gonfle. Un sentiment que l’inexorable est en marche. Stéphane Lerouge : Tu envisages le générique comme une sorte de sas entre la réalité et la fiction ? Bruno Coulais : Le générique, c’est une manière de pénétrer dans le film, de transmettre d’emblée au spectateur des éléments souterrains dont il prendra conscience plus tard. En outre, on bénéficie de la pleine concentration du spectateur. Le film vient de démarrer, il n’y a pas de dialogue, la musique va jouer son rôle de passeur, pour mieux nous faire entrer dans la fiction. Malheureusement, aujourd’hui, les génériques sont de plus en plus courts, alors qu’un générique réussi peut faire gagner quinze minutes au spectateur. Hugues Tabar-Nouval : Votre première idée, c’est de prendre le contrepied de ce que vous voyez à l’écran ? Bruno Coulais : Pas forcément. Beaucoup de choses se font instinctivement. Je regarde la séquence plusieurs fois, mais quand j’écris, je m’en détache impérativement. Car la mémoire inconsciente de l’image est plus riche. Tout ce qu’on en retient est forcément parcellaire, interprété. C’est votre subjectivité qui s’exprime sur le papier. Si vous composez le nez collé contre l’image, vous aurez tendance à souligner des effets de montage. J’élabore donc une première version puis je retourne à 33 Master class musique et cinéma 34 l’image afin de lui confronter mon travail, et de l’affiner si nécessaire. Aujourd’hui, il est très facile de composer avec un Pro Tools ou Logic Pro : or, cette trop grande proximité avec l’image est assez néfaste, de mon point de vue. Quand j’ai écrit ma première musique de film, à dix-huit ans, c’étaient encore les méthodes des années cinquante : les compositeurs voyaient les films en salle de montage, relevaient les minutages et écrivaient leurs musiques sur le souvenir de ce visionnage. On montait sur pellicule et modifier un raccord prenait des plombes. Mais cette attente était bénéfique, c’était un temps de réflexion. Aujourd’hui, avec le montage numérique, la moindre manipulation est immédiate. Du coup, paradoxalement, j’ai l’impression que le montage ne se termine jamais… Cela dit, j’adore écrire une musique très rapidement. Si une partition écrite en quinze jours n’est pas bonne, les décideurs diront : «Le malheureux, il n’a pas eu le temps». Si elle n’est pas trop mauvaise, ce sera au contraire : «C’est un génie !» Stéphane Lerouge : Quel est l’éventail des réactions des cinéastes en studio, quand tu leur renvoies ton regard sur leur film ? Bruno Coulais : Certains sont tendus, ils ont le sentiment que quelque chose se déroule à leur insu, contre eux. Après coup, avec le recul, ils sont souvent contents car ils ont fini par digérer la musique, par comprendre comment elle s’intègre au film. A mes débuts, on ne pouvait pas faire de maquette avec la même facilité qu’aujourd’hui. L’enregistrement était une étape terrifiante, surtout avec grand orchestre. Désormais, avec la sécurité qu’apportent les maquettes, le moment du studio est davantage celui où l’on conforte les choses. Je vois les erreurs que j’ai pu commettre, comme si je découvrais à ce moment-là la relation définitive entre le film et la musique. Aussitôt, grâce à l’informatique, on apporte les modifications, les ajustements nécessaires. Hugues Tabar-Nouval : Choisissez-vous les emplacements du film où il y aura de la musique ? Bruno Coulais : On en parle énormément, bien sûr. Le moment où la musique démarre et où elle s’interrompt est crucial. Il n’y a rien de pire qu’une musique qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Un frémissement, un mouvement de caméra, un changement de lumière, peut déclencher une intervention musicale. L’emplacement de la musique est le premier élément à déterminer avec le cinéaste. Hugues Tabar-Nouval : Et vous êtes toujours d’accord ? Bruno Coulais : Je dis toujours au réalisateur que je suis de son avis mais après, je n’en fais qu’à ma tête ! Parfois, c’est lui qui a raison, mes propositions ne sont pas systématiquement infaillibles. Dans certains cas, de légers décalages, par exemple dans une scène d’émotion, rendent les choses plus fortes, moins convenues. C’est une discussion, un rapport de confiance au metteur en scène, il ne faut pas hésiter à le trahir, à le bousculer. Rien ne me touche plus qu’un cinéaste qui me dit avoir compris quelque chose de son film grâce à la musique. Je trouve intéressant d’exprimer le non-dit du film, tout ce qui est au-delà de l’image, de la narration. Tout ce que le cinéaste n’a pas filmé, en définitive. Stéphane Lerouge : Pourrait-on parler du cinéaste d’animation américain Henry Selick ? Le film de votre rencontre, Coraline, comporte beaucoup de séquences spectaculaires mais nous avons choisi une situation en suspension, que tu as traitée simplement avec harpe et voix de petite fille. C’est le moment où Coraline découvre les différentes pièces de la vieille maison isolée dans laquelle elle vient d’emménager avec ses parents. (extrait) Bruno Coulais : Selick, c’est une rencontre majeure. On a travaillé un an et demi ensemble. J’ai rarement ressenti une telle proximité avec un cinéaste, alors même que des milliers de kilomètres nous séparaient. J’élaborais des maquettes, je les lui envoyais par email et il me renvoyait ses réactions dans la nuit. C’est un film extraordinaire, avec un univers cruel et troublant, proche une fois encore des peurs de l’enfance. La petite Coraline découvre la porte d’un monde parallèle, dirigé par une sorcière arachnéenne. On sent qu’Henry aime ce monstre. D’ailleurs, dans une séquence de grande violence, j’ai mélangé des éléments contradictoires, des stridences avec un hautbois au chant très élégiaque, au lyrisme doux. Malgré la tension de la situation, ce hautbois continue imperturbablement sa route, humanisant paradoxalement la figure du monstre. Hugo Gonzalez-Pioli : Vous avez composé un thème pour chaque personnage ? Bruno Coulais : Henry Selick me l’a demandé, même si je n’aime pas trop ce côté Pierre et le loup. Ensuite, il m’envoyait des séquences sans me donner d’indications, car il ne voulait pas m’influencer. Sur le générique de début, je voulais une voix, que j’ai chantée moi-même sur la maquette. A l’enregistrement, on a essayé de la réenregistrer, mais Henry a décidé de garder la voix de la maquette. Dans l’extrait que l’on vient de visionner, c’est une fillette qui chante un texte qui ne veut rien dire. C’était assez amusant de voir les chanteuses s’appliquer à chanter ce n’importe quoi, à trouver la prononciation exacte de cette langue inventée. Henry Selick est venu aux enregistrements symphoniques à Budapest, puis nous avons mixé la musique au ranch Skywalker de George Lucas. C’est un endroit magique où toutes les activités sont concentrées : vous enregistrez la musique dans un auditorium et, à l’autre bout du couloir, vous mixez le film. Hugues Tabar-Nouval : À l’enregistrement, quelle est la meilleure place pour vous ? Être dans la cabine ou avec une baguette devant l’orchestre ? Bruno Coulais : J’aime avoir une certaine distance et rester en cabine. Derrière la vitre, je ne perds jamais le rapport aux images. À qualité d’oreille égale, il existe des compositeurs qui sont des chefs nés. Manipuler l’orchestre, arriver à obtenir immédiatement les bonnes nuances, c’est difficile. Je préfère travailler avec un vrai chef parce que je sais à quel point c’est un métier. Stéphane Lerouge : Peux-tu nous parler de ta collaboration avec Laurent Petitgirard, qui dirige tes séances avec orchestre symphonique depuis dix ans ? Bruno Coulais : Laurent me permet de trouver immédiatement la couleur et les nuances que je souhaite. Je préfère guetter les réactions du cinéaste à mes côtés et surveiller la partition, comme un directeur artistique. Je serais épuisé si je devais faire des allers-retours entre le metteur en scène et l’orchestre. Farid Bentoumi : Qu’est ce qui vous fait accepter ou refuser un projet ? Bruno Coulais : J’adore les premiers films, c’est une façon de recommencer. Sinon c’est dans la rencontre avec le cinéaste que je sens si l’aventure va être stimulante, si elle va bien se passer. Il y a des films très intéressants sur lesquels je serais incapable de travailler. Il m’est également arrivé d’écrire pour la télévision. Le pouvoir des chaînes est tel qu’on y réduit la musique à des normes effrayantes. Sur un téléfilm de Josée Dayan, la chaîne trouvait que la musique était trop sombre, trop inquiétante. Heureusement, Josée ne s’est pas laissée démonter. Il faut que le metteur en scène ait ce courage, c’est la clé. Stéphane Lerouge : Tu as d’ailleurs traversé des périodes de rejet du cinéma... Bruno Coulais : Oui. Pendant deux ans, je ne pouvais plus voir une seule image. À l’époque je devais faire entre dix et quinze longs métrages par an, dont beaucoup de thrillers et Le Peuple Migrateur, qui était un film épuisant. Là, je me suis dit qu’il fallait arrêter. Pendant deux ans, j’ai fait des choses personnelles et je suis revenu avec un très joli film d’animation danois, L’enfant qui voulait être un ours. Puis, Les Choristes m’a permis de refaire surface financièrement. Je me suis senti régénéré quand je suis revenu au cinéma parce que quand on écrit pour soi, pour des concerts, on est seul. Ce travail de groupe dans le cinéma c’est une chose précieuse, à condition de ne pas faire tout ce qu’on vous propose et d’avoir du recul, du temps. C’est important de faire des choses pour le plaisir et de travailler avec des gens qu’on aime. Je pense qu’on a parfois besoin de changer de cap. Même dans le cinéma, c’est intéressant de changer d’univers, de faire d’autres tentatives, que tout ça ne soit pas une habitude, un métier. 35 Master class distribution et ventes internationales 37 Rencontre avec Alexis Hofmann, responsable acquisitions et marketing chez Bac Films, et Juliette Schrameck, directrice des ventes internationales et des acquisitions chez MK2. S’ENGAGER SUR DES FILMS Juliette Schrameck : Dans la plupart des cas, les distributeurs s’engagent dès le scénario, sauf pour certaines cinématographies émergentes, étrangères, pour des réalisateurs qui n’ont pas encore traversé les frontières dans le cadre de ventes... Chez MK2, il ne nous est jamais arrivé d’acheter un premier film français sur film fini, on achète toujours sur scénario. Alexis Hofmann : C’est la même chose chez Bac Films. Caroline Deruas : Quelle place ont les courts métrages dans votre engagement ? Alexis Hofmann : Dans le travail de prospection que l’on mène, le court métrage a beaucoup d’importance. Nous avons une politique d’auteurs que nous avons envie de suivre et d’accompagner de film en film. On recherche le style qui se dégage dès le court métrage, que ce soit au niveau du scénario, de la mise en scène, de la direction d’acteurs. Juliette Schrameck : Le court métrage est vraiment le point de départ. Ensuite, la qualité du scénario joue aussi. Le casting n’est en revanche pas le premier critère. Si le scénario est solide, original, bien construit et si les courts métrages sont convaincants, le casting n’est pas forcément déterminant. Farid Bentoumi : Vous êtes en dialogue direct avec les chaînes ? Alexis Hofmann : On essaie de faire ce travail d’accompagnement des producteurs sans se substituer à eux. Mais quand on s’engage sur un film, on peut soutenir le producteur en appelant par exemple des chaînes avec lesquelles on a un contact privilégié. Juliette Schrameck : Dès que je m’engage sur un projet, j’ai envie qu’il se monte et comme son financement dépend des premiers préachats, je m’investis. Souvent, les diffuseurs eux-mêmes nous demandent pourquoi on s’est engagé et ouvrent le dialogue sur le film. Un troisième critère qui est important pour un premier film, en tout cas pour moi, ce sont les postes techniques, qui peuvent rassurer sur la qualité. Le chef op et le monteur sont les deux postes clés, et je pose toujours la question sur ces deux postes. Caroline Deruas : Quels sont les critères qui font que vous pouvez dépasser la promesse de distribution pour vous engager financièrement sur un film ? Master class distribution et ventes internationales 38 Juliette Schrameck : Dès lors que l’on décide de faire un film, on décide de l’investissement financier qu’on est prêts à faire. Sur les premiers films, il arrive souvent qu’on s’engage sur les ventes internationales sans minimum garanti (MG). Le producteur a la garantie qu’on fera les dépenses nécessaires pour le marketing, dans les festivals, les marchés… ce qui est relativement coûteux pour les distributeurs internationaux. Parfois, on met des MG parce qu’on croit vraiment que le film peut se vendre. Soit parce qu’on est convaincus que le film a le potentiel pour être dans un festival de classe A et qu’il sera porté par le buzz ou la presse. On fait donc des estimations de ventes. Ou alors, parfois, quand on pense que le film a un vrai potentiel de marché, sans parler de festivals, qu’il va pouvoir sécuriser des diffusions sur certains territoires, voire des ventes télé. Ces ventes vont nous permettre de remonter un MG plus important. Martin Scali : Combien de temps mettezvous pour vous engager à partir du moment où vous avez lu le scénario et qu’il vous plaît ? Alexis Hofmann : Il n’y a pas de limite, cela dépend surtout de la concurrence. Quand on fait une offre sur un film, le producteur revient assez vite vers nous pour nous dire s’il a une autre offre ou s’il s’engage avec nous. Il y a aussi une question d’envie de travailler ensemble, au-delà de l’aspect financier. Juliette Schrameck : On est capable de se décider en quelques heures sur un scénario, ou en quelques minutes sur un film fini. Quand on lit un scénario qu’on aime vraiment, on appelle le producteur tout de suite pour lui dire qu’on veut s’engager sur le film. Mais cela peut aussi prendre beaucoup plus de temps. Par exemple, si le producteur veut un MG qu’on trouve déraisonnable et qui ne correspond pas au potentiel qu’on a identifié. Christine Paillard : Et comment ça se passe, vous avez des comités de lecture ? Alexis Hofmann : C’est important pour nous d’avoir une vision du scénario de la part des personnes qui s’occupent de la programmation des salles, du marketing ou des ventes internationales. On est cinq à lire et les décisions sont assez collégiales On reçoit des scénarios de toutes parts, de producteurs plus ou moins sérieux, et le filtrage se fait par un comité de lecture et des fiches rédigées par des lecteurs en interne. Nous faisons en sorte de répondre à tous les producteurs qui prennent contact avec nous. Martin Scali : Est-ce qu’il vous arrive d’intervenir sur les scénarios ? Juliette Schrameck : On fait très souvent des retours extrêmement nourris. C’est notamment le cas quand un scénario nous plaît mais qu’il y a un élément qui nous gêne. On partage notre réflexion avec le producteur. Ludovic Henry : Qu’est ce que c’est un scénario avec un potentiel à l’international ? Juliette Schrameck : Cela dépend, c’est surtout une histoire et un contexte capables de parler, d’émouvoir, de faire rire quel que soit le pays. Il y a aussi le marketing, le moment du lancement, la concurrence et le rôle de la presse internationale, le buzz... On peut citer Intouchables, même si le succès n’était pas forcément prévisible, en France ou à l’étranger. Cela reste un pari. LE RÔLE DES FESTIVALS Juliette Schrameck : Berlin et Venise sont des festivals importants pour le marché international car les distributeurs s’y déplacent pour acheter des films. Comme Cannes, Venise et Berlin se répartissent assez harmonieusement sur le calendrier, les distributeurs ont en général encore de l’argent à dépenser et sont attentifs aux films qui y sont présentés. Ludovic Henry : Et d’autres festivals, comme Toronto ou Rotterdam ? Juliette Schrameck : Pour moi Toronto est un prolongement de Venise. Venise est un écrin pour des films qui seront vendus à Toronto. Rotterdam est davantage un endroit de pitchs, où les vendeurs français vont beaucoup. Les producteurs y viennent avec ou sans réalisateurs pour pitcher leurs projets et rechercher des co-producteurs ou des distributeurs. Alexis Hofmann : Une sélection en festival est toujours une bonne chose, même si cela peut être à double tranchant. Pour un premier film en tout cas, c’est toujours un soutien significatif. LA CHRONOLOGIE, LA PRISE DE RISQUES, LES TERRITOIRES Martin Scali : Est-ce que vous vendez les territoires avant tournage ? Juliette Schrameck : Oui, bien sûr, au maximum. Quand on préachète un film, il arrive qu’on fasse traduire les scénarios pour les distributeurs-cibles. C’est un peu moins vrai pour les premiers films qui se vendent en général sur film fini. Alexis Hofmann : On fait la même chose avec les exploitants qu’on essaye de sensibiliser sur les films à venir. Au congrès des exploitants par exemple, tous les line-ups des distributeurs sont présentés avec des bandes annonces. Martin Scali : Est ce que dans le cas de certains films les MG augmentent en fonction des ventes qui sont réalisées ? Juliette Schrameck : Ce n’est pas nécessaire car le MG est une avance sur les recettes. Dès lors qu’un film se vend bien, l’avance est récupérée. Le budget de frais sur lequel on s’est mis d’accord avec le producteur est également récupéré assez rapidement. Quand l’avance et le budget de frais sont récupérés, le vendeur ne garde plus qu’une commission qui oscille entre 20 et 30%. Tout le reste est reversé au producteur. Le MG est augmenté par les recettes réelles et non plus par l’avance. C’est la remontée de recettes. Farid Bentoumi : Une fois que vous vous engagez sur un projet, est-ce-que vous êtes co-producteurs, dans le sens où vous continuez à suivre le scénario, ou vous avez toujours votre mot à dire pendant le tournage, au montage ? Juliette Schrameck : Pas tellement au tournage, mais, en revanche, très souvent au montage. Que ce soit pour les films français ou étrangers, les producteurs sont très demandeurs d’un retour des vendeurs internationaux. Une chose à savoir est que le vendeur et le distributeur auront ensuite un rôle très important pour aider à négocier les films dans les festivals, pour faire du lobbying. Martin Scali : Comment gérez-vous le rapport de force avec les exploitants ? Alexis Hofmann : C’est compliqué. Dix à quinze films sortent chaque semaine. Si le film ne marche pas dès la première semaine, l’exploitation devient vite très compliquée. Le rapport avec les exploitants se fait beaucoup sur l’envie. On organise des visionnages par exemple pour les premiers films, à Paris ou en province, et après c’est de la négociation pure. Il n’y a pas de contrat pour programmer un film, tout se fait sur la parole. Un médiateur du cinéma tranche aussi parfois, en cas de problème de programmation, mais on évite ces médiations qui révèlent un conflit. On peut voir assez vite si on est sur un petit film avec un public de niche pour évaluer le nombre de copies et de salles. Il nous arrive d’avoir des surprises et d’ajuster. Là encore, les festivals sont importants : une sélection peut changer l’exposition médiatique de certains films qu’on envisageait comme difficile à distribuer. Marion Desseigne : Combien de temps avant la sortie fixez-vous le nombre de copies ? Alexis Hofmann : On a déjà une bonne indication trois à quatre mois avant la sortie. Cela dépend si c’est un premier film ou un réalisateur confirmé, si il y a un casting connu, un prix en festival etc. Mais on essaye d’avoir un plan de sortie deux mois avant. Pour la province, les exploitants nous appellent à ce moment là mais pour Paris, tout se fait au dernier moment par rapport au marché. Farid Bentoumi : Est-ce grâce à vos auteurs 39 Master class distribution et ventes internationales 40 confirmés que vous pouvez prendre des risques sur vos premiers films ? Juliette Schrameck : C’est exactement de cette manière que je raisonne. Dans mon line-up, j’essaie d’avoir un équilibre entre des auteurs confirmés comme Assayas, Guediguian, Kawase… qui vont générer beaucoup d’intérêt, pour pouvoir promouvoir de jeunes réalisateurs. On ne veut pas perdre d’argent, mais on accepte d’en gagner moins ou pas du tout pour découvrir de nouveaux auteurs français ou étrangers. Je me suis récemment engagée sur le premier film d’Elodie Namer produit par Lola Gans, Le Tournoi, avec Michelangelo Passaniti et Lou de Laâge. Nous nous étions engagés l’an dernier sur Ouf de Yann Coridian qui avait fait un très joli court métrage. C’était un film plutôt casté pour la France avec Eric Elmosnino, Valeria Golino, Anémone, Luis Rego et des petits rôles amusants, Brigitte Sy... Alexis Hofmann : En ce qui nous concerne nous avons signé récemment des 1ers films uniquement sur le mandat international : Les Combattants de Thomas Cailley et Tristesse Club de Vincent Mariette. Juliette Schrameck : Dans certains cas, le producteur peut gagner plus d’argent en dissociant les mandats. J’achète surtout des premiers films étrangers sur film fini. Mais, par contre, je n’ai jamais acheté un premier film français après l’avoir vu mais toujours sur scénario. Nous avons conscience de la difficulté pour les films de se faire sans distributeur et c’est pour cela que nous avons tendance à prendre des risques. Farid Bentoumi : Par exemple quand vous avez signé Ouf ou Tristesse club, vous pensiez les sortir dans les pays francophones, d’autres pays européens ? Juliette Schrameck : On avait acheté Ouf pour la distribution France et les ventes internationales, sachant que c’est surtout pour la distribution France qu’on l’a acheté parce que son potentiel était surtout en France. On avait pris les ventes internationales pour faire une proposition globale et il n’y avait pas un gros MG qui était valorisé à l’étranger. Alexis Hofmann : On espère vendre Tristesse Club dans les pays francophones. Ludivine Sagnier a une certaine notoriété à l’étranger et on espère que sa présence pourra débloquer des ventes dans certains pays. Certains comédiens français sont très connus à l’étranger, notamment au Japon. Martin Scali : Est-ce que vous faites des packages ? Juliette Schrameck : Beaucoup de vendeurs en font, mais ce n’est pas notre manière de faire notre métier. On a des films tellement singuliers qu’on ne peut pas être dans une logique industrielle. On vend tel film à tel distributeur parce qu’on sait qu’il s’en occupera bien. Il arrive qu’on vende deux films à un même distributeur en même temps. On peut utiliser l’un pour pousser l’autre mais on essaie de faire en sorte que l’un ne pénalise pas l’autre. Chez MK2, on a arrêté la distribution pour des questions stratégiques. Cela part du constat qu’il y a trop de distributeurs en France et que les MG France connaissent une trop forte inflation parce qu’il y a trop d’acteurs, trop de films qui sortent et qu’on avait pas un avantage comparatif suffisant par rapport à d’autres distributeurs pour continuer sur ce marché-là. C’était plus judicieux de se concentrer sur les salles et sur les ventes. L’EXPLOITATION, LE MARKETING Martin Scali : Je comprends assez mal l’absence de contrat entre les distributeurs et les exploitants. Chacun se rémunère sur le prix des entrées ? Juliette Schrameck : C’est un accord oral, mais du point de vue du droit civil, un accord oral vaut contrat. Alexis Hofmann : On peut demander des lettres d’engagement, mais c’est de plus en plus rare. Quand il y a beaucoup de demandes, cela va être au plus offrant. Sur des villes où on a une concurrence, et quand il n’est pas judicieux de mettre le film sur les deux salles en même temps, c’est à celui qui fera la meilleure offre. La plupart du temps, la durée d’exploitation se fait par rapport aux résultats de la semaine précédente. Le lundi matin, on a quatre personnes qui appellent toutes les salles de France où nos films sont programmés et qui demandent si les salles continuent à jouer le film ou pas. Si oui, pour combien de séances, avec quel pourcentage sur les recettes… Cela oscille entre 50 et rarement au dessous de 30 % pour le distributeur, en fin d’exploitation. C’est ce qu’on appelle le taux de location, c’est ce qui revient au distributeur. C’est encadré par l’usage, il n’y a pas de texte qui le définit. Ludovic Henry : On commence de plus en plus à entendre que certains films auraient plus intérêt à sortir en VOD qu’en salle parce que les salles sont encombrées, que le marketing coûte cher, qu’ils vont faire très peu d’entrées... quelle est votre vision par rapport à cela ? Alexis Hofmann : Pour nous l’essence du cinéma c’est la salle donc on ne s’est jamais posé cette question. Je n’ai jamais été confronté à cette situation et dans l’état d’esprit de Bac Films, la salle reste la première exposition. C’est notre cœur d’activité. Juliette Schrameck : On est confronté à ces problématiques à l’étranger car il y a certains pays, comme les Etats-Unis ou l’Angleterre, où les sorties salles et VOD concomitantes sont autorisées. Dans ces cas, les distributeurs nous demandent une sortie salle et VOD en même temps. Souvent, on l’autorise car on fait confiance à leur connaissance du territoire et parce qu’on sait que la culture de la salle est très française. Il y a 5 000 écrans en France, ce maillage du territoire par la salle est une exception. La communication d’un film se fait désormais beaucoup sur le web et pour que les cinéphiles d’un pays puissent découvrir un film, c’est parfois très important qu’ils y aient accès en VOD. Cela permet parfois que le film se déploie mieux en salle. C’est le cas aux Etats Unis où il n’y a pas de sorties nationales pour les films étiquetés «auteurs». Si le film marche bien en salle en en VOD sur les premiers marchés - New-York et Los Angeles - cela lui permet de se déployer mieux dans d’autres régions. On n’accepte pas forcément les mêmes choses sur tous les territoires. Par exemple, en Russie, le système VOD est très fort. Les films sont gratuits et financés par la pub, c’est leur manière de faire. Il faut s’adapter. Martin Scali : Comment vous concevez la campagne marketing ? Alexis Hofmann : On définit une stratégie en dialogue avec le producteur et, dans une moindre mesure, avec le réalisateur. Mais sur les éléments clés du marketing (affiche, bande-annonce, titre…), il faut la validation du réalisateur et du producteur. Morgan Simon : Est ce que cela vous arrive de trouver un titre vous même ? Alexis Hofmann : Cela peut se passer dans le cadre de séances de brainstorming. J’aime regarder les filles, c’est nous qui l’avons trouvé dans la discussion. A l’origine, le titre était Quand le ciel s’est déchiré. Le titre positionne le film. Le réalisateur avait choisi ce titre à l’origine car le début du film se passe au moment de l’élection de Mitterrand et il y a eu un énorme orage ce jour là. Pour nous, cela positionnait le film complètement différemment. Farid Bentoumi : Avez-vous des accords avec les grands groupes d’exploitants comme UGC, Gaumont ? Alexis Hofmann : L’exploitation se décide de la même manière qu’avec les indépendants, c’est au cas par cas. On aimerait que ce soit global, mais c’est du salle par salle. Certains films servent cependant de levier de négociation. Quand on a un film très fort, qui devrait trouver son exposition en salle, on pourra plus facilement demander à l’exploitant de s’engager en même temps sur un autre film plus fragile à venir. 41 Entretiens vincent mariette 42 tristessE club Ancien élève de La fémis (département scénario), Vincent Mariette était lauréat emergence avec son projet de long métrage Chiens errants, devenu Tristesse club, dans lequel il poursuit un travail stylistique entamé dans la plupart de ses courts métrages (Double mixte, Les Lézards…). A quel stade se trouvait ton scénario de long métrage quand tu l’as présenté à emergence ? C’était mon travail de fin d’études à La fémis. Une première version que j’avais écrite rapidement car la préparation et la réalisation de mon premier court métrage comme réalisateur, Cavalier seul, m’avait alors occupé toute l’année. Le scénario n’était pas encore abouti, mais l’accueil positif du jury emergence m’avait conforté dans l’idée que le film pouvait se faire un jour. Ta Scène libre d’emergence était un épilogue imaginaire du film. Effectivement. Je n’avais pas envie de tourner des scènes du scénario à emergence. J’avais la crainte de trop déflorer quelque chose du film, peur également peut-être d’user trop les scènes. Mais l’épilogue que nous avons alors tourné avec deux des personnages ne pourrait plus fonctionner dans le film tel qu’il est aujourd’hui, tellement il a évolué. Qu’as-tu retenu de l’expérience emergence ? emergence m’a donné davantage confiance en moi. À l’époque, je n’étais sûr de rien, je n’avais fait que deux courts métrages, Cavalier seul (à La fémis) et Le meilleur ami de l’homme (pour la Collection Canal +). J’étais encore un peu novice et j’avais besoin de tester des choses, de chercher ce qui m’intéressait en terme de mise en scène ou de découpage technique, ou encore de direction d’acteurs. L’expérience emergence m’a conforté dans des directions formelles : je recherche toujours la juste mesure entre le naturalisme et la stylisation, aussi bien pour la direction d’acteurs que sur la forme, les mouvements et places de caméra. A emergence enfin, on travaille vite et sans trop de moyens, mais c’est un inconfort en réalité très utile. Cela me permettait de voir comment j’allais réagir en étant confronté à cela. emergence t’a permis également de faire des rencontres importantes ? Oui, principalement Sylvie Verheyde, qui a accompagné le film ensuite, en donnant un avis sur le scénario, des idées de comédiens, ou encore en venant notamment au montage. J’ai l’impression qu’elle comprenait ce que je voulais faire et où je voulais aller. Hervé Le Roux aussi a été important. Quand on sort d’une école de cinéma, on a besoin d’avoir à nos côtés des personnes qui sont un peu des balises. Tristesse club raconte les retrouvailles de trois frères et sœurs en l’absence du père (dont on ne sait pas s’il est mort ou vivant) : c’est un film qui mêle une dimension intime et autobiographique et une part importante de romanesque. C’était ce que tu cherchais à faire dès le début ? Oui, c’est vrai. Le point de départ avait une dimension personnelle et cathartique. Tout ce qui concerne la mort du père notamment. Mais je ne voulais pas que le film parle de mort ou d’apitoiement. Mon idée était de créer des rencontres avec des personnages qui amusent. Le film démarre comme une enquête dont je me débarrasse ensuite. Ce qui me plait, ce sont les interactions entre les personnages, ou encore filmer des espaces qui me parlent. J’avais envie de faire un film que j’aie envie de voir, un film pop et ludique, inspiré de Wes Anderson ou de Hal Ashby. Comment le film a t-il évolué ? Le trio de personnages existait depuis le début. La question du statut du père dans le film a évolué. À savoir, est-ce qu’il était mort ou vivant ? Dans certaines versions, il était vivant et caché, et des retrouvailles avaient finalement lieu avec ses enfants. Il a fallu que mon père meure dans la réalité pour que j’aie la confirmation que le père de mon film devait véritablement être mort. Cette quête devait finalement être vaine. Après de nombreuses versions contenant beaucoup de matière scénaristique, j’ai recentré le scénario final sur ce qui m’importait le plus : les personnages. Quel a été le déclic dans l’écriture pour que tu trouves la bonne version du film ? Nous avons envoyé le film à l’avance sur recettes une première fois après emergence : il n’est même pas monté en plénière. Je comprenais néanmoins les retours négatifs sur cette version. J’ai réécrit des scènes se passant dans la maison du père, qui est l’espace central du film. Dans une version précédente, le film était davantage un road movie. Là, les personnages passent leur temps à revenir dans la maison. Je l’ai réécrit en deux mois. Mais je n’aurais pas pu le réécrire aussi rapidement si je n’avais pas passé deux ans dessus auparavant ! Comment as-tu pensé à ce trio de comédiens ? Quand j’ai rencontré Ludivine Sagnier, et que j’ai entendu sa voix, j’ai eu la sensation de trouver mon personnage féminin principal. Je venais de faire Les Lézards avec Vincent Macaigne et je le trouvais parfait pour le personnage de Bruno. Laurent Lafitte a complété ce casting, ce trio qui nous paraissait évident en terme d’équilibre. Je ne sais pas comment j’aurais fait si l’un de ces acteurs n’avait pas pu faire le film. Le titre a évolué de Chiens errants à Tristesse club… Quand j’ai écrit la nouvelle version du film, le titre initial ne me plaisait plus. Je cherchais un titre qui plaise et qui marque sans raconter le film totalement. L’agrégation de ces deux termes me plaisait. Peut-être parce que j’aime bien le film de John Hugues, Breakfast Club ! Comment as-tu abordé ta scène imposée à emergence ? Elle a un écho avec l’histoire du long métrage. Je n’ai pas du tout fait ce qu’il fallait faire. J’ai demandé à faire autre chose, j’ai écrit l’histoire en fonction des comédiens et j’ai tourné le lendemain. J’aime bien faire des choses comme ça à l’arraché peut-être à cause de ma formation de scénariste ! Quant à l’histoire, oui c’est vrai, je raconte souvent des histoires de filles qui manipulent des garçons. Mais je ne sais pas d’où ça me vient ! A emergence, tu as travaillé pour la première fois avec le monteur Nicolas Desmaisons… Oui. Je le connaissais un peu avant mais c’est la première fois qu’on travaillait ensemble. Frédéric Baillehaiche, monteur de certains de mes films, me l’avait conseillé. Nicolas a monté le long métrage et a marqué le film de son empreinte, comme la dernière séquence, ce nouvel épilogue muet du long métrage qui était à l’origine beaucoup plus dialogué. Nous partageons en plus une même culture générationnelle. C’est une dimension importante de ton cinéma, qui passe notamment par la musique. Dans la séquence emergence, on entend FGTH (The Power of Love) et dans Tristesse club, assez furtivement, à la radio, Tasmin Archer (Sleeping Satellite). Oui, ce sont des chansons qui marquent à une époque. Mais il faut ensuite arriver à avoir les droits ! Sleeping Satellite était typiquement la chanson qu’on retrouvait sur des compilations partagées avec des amis pour écouter dans la voiture quand on a vingt ans. Ce qui arrive au personnage de Léon et qui le ramène à sa jeunesse glorieuse. Propos recueillis par Bernard Payen en mai 2014 43 Entretiens Stéphane demoustier 44 TERRE BATTUE Producteur, réalisateur de plusieurs courts métrages remarqués (Bad Gones, Filles du Calvaire…), Stéphane Demoustier, lauréat emergence 2012, réalise avec Terre battue son premier long métrage. D’où vient ce projet qui te tient à cœur ? Je n’ai pas écrit ce film par hasard. Le fait de grandir dans le milieu haut niveau du tennis a été l’événement de mon enfance. Cette expérience m’a façonné. Quand j’ai entendu parler de ce fait divers d’un père qui avait empoisonné les adversaires de son fils, cela m’a forcément interpellé. Cet événement a été le déclencheur du projet, mais l’histoire de Terre battue en est une interprétation. Il était le prétexte pour prendre le tennis comme caisse de résonnance d’un monde et d’une époque bien plus larges. Les deux mondes du film, celui du père et celui du fils, se répondent. Cela m’intéressait de parler de ce qu’est la réussite, mais aussi de la transmission. Pourquoi as-tu voulu faire emergence ? Je n’ai pas fait d’école. Je suis un autodidacte des films, j’ai appris le cinéma en faisant des courts métrages. J’aimais l’idée d’être accompagné, encadré, par des gens du métier. Xavier Beauvois, président du jury emergence qui m’a choisi, fait partie des cinéastes français contemporains que j’aime le plus. Cela m’a donné confiance. C’était valorisant et stimulant. Ensuite, concrètement, par rapport au projet de Terre battue, je voulais tester l’enfant acteur du film, voir comment il se comportait avec une équipe de cinéma, et je voulais aussi tester un acteur amateur : l’entraîneur que j’avais moi même eu étant enfant. Xavier Beauvois était aussi ton parrain emergence ? Je lui ai demandé, il a accepté. Il n’est pas venu à Marcoussis mais il a relu une version du scénario et m’a rappelé en m’incitant à tourner, persuadé que j’étais maintenant prêt. J’ai eu quelques échanges avec lui en amont du tournage, notamment à propos des décors. Je lui avais proposé de jouer le rôle du policier à la fin, mais il n’a pas pu le faire finalement. Quelles rencontres importantes as-tu pu faire pendant emergence ? Un intervenant monteur, François Quiqueré avec qui je suis resté en contact au-delà d’emergence et qui est venu au montage du film. Surtout, je savais qu’en cas de besoin je pouvais appeler l’équipe emergence, même après la session et que je trouverais une aide précieuse. Je pense par exemple à Hervé Le Roux ou bien sûr à Elisabeth Depardieu. Christophe Blanc m’a conseillé des techniciens pendant la préparation du tournage. J’ai pris du plaisir aussi à faire cette session emergence aux côtés de Guilhem Amesland, que je connaissais déjà et qui était aussi lauréat cette année-là. Il est devenu le premier assistant pour le tournage de ce film. Comment s’est passé le casting de l’enfant ? emergence était le prétexte idéal pour com- mencer le casting. Hugo Fernandez, qui a joué dans les scènes d’emergence, était très bon comédien, facile à diriger. Quelques mois plus tard, je suis allé tourner un documentaire sur le championnat de France de tennis des 10-11 ans. Je me suis alors rendu compte en montant les séquences de tennis que ces enfants avaient quelque chose d’extraordinaire que n’ont pas les enfants acteurs. Une intensité, une gravité, une part d’enfance étouffée, mais qui subsiste. C’est alors que j’ai décidé de ne pas prendre Hugo malgré ses qualités. J’ai fait un casting de jeunes tennismen. J’en ai vu 350 et j’ai choisi Charles Mérienne, un petit Dijonnais. Faire emergence m’a donc permis de comprendre que ce n’était pas possible de faire le film sans un enfant qui sache jouer au tennis. Ce fut la même chose pour l’entraîneur. Il joue dans les scènes d’emergence mais le rôle ayant pris de l’ampleur entre temps, j’ai choisi de prendre un acteur professionnel, Jean-Yves Berteloot. A emergence, tu as tourné une autre scène où l’enfant, passionné de tennis, ne veut pas sortir avec ses copains. Ceux-ci se vengent en urinant sur la voiture de son père. C’était une scène d’une précédente version du scénario que j’avais réécrite pour emergence, ce qui me permettait de tester deux autres enfants en contre-champ. Mais elle a finalement disparu du scénario. Dans le film définitif, on voit très peu l’enfant avec ses amis ou camarades d’école. Je voulais montrer que ces apprentis-tennismen ont une vie à part, différente de celle des enfants ordinaires. Le personnage de mon film en hérite un certain isolement. A emergence, j’avais peur d’user les scènes et de ne plus avoir envie de les tourner. D’où mon envie de tourner des scènes qui ne concernaient pas le film. Je voulais enfin tester ma capacité à parler et diriger des enfants, bien que les enfants se dirigent en définitive chacun d’une manière différente. Comment as-tu choisi ton chef opérateur ? Mon choix a mis beaucoup de temps à se dessiner. Beauvois me conseillait de prendre quelqu’un de confirmé : il me disait « tu es un jeune metteur en scène, prêt pour faire son premier long métrage mais tu dois prendre les meilleurs avec toi ». C’est un discours qui peut s’entendre mais le contraire aussi ! Et les Dardenne me disaient « le cinéma c’est générationnel, il faut que tu prennes des gens de ta génération ». Discours auquel je suis sensible car j’avais choisi cette option pour tous mes courts métrages. J’ai finalement pris un chef opérateur de ma génération qui avait déjà fait pas mal de films, et qui est passionné de sport : Julien Poupard. Damien Maestraggi était quant à lui déjà ton monteur à emergence… Oui, Damien a monté aussi plusieurs de mes courts métrages. Quand on réalise un film, il faut que les techniciens nous rendent plus intelligent qu’on est. Et c’est le cas avec lui. Luc et Jean-Pierre Dardenne ont coproduit ton film : comment s’est faite la rencontre ? Je voulais Olivier Gourmet dans le rôle du père : j’avais écrit en pensant à lui. Il a dit oui assez rapidement. C’était très encourageant. En tournant dans le Nord, avec Gourmet il était naturel d’avoir une coproduction belge. On a contacté les Dardenne et ça a marché ! Ils ont joué un vrai rôle de coproducteur, ils ont été présents pour donner un conseil sur le choix de l’enfant ou pour suivre plusieurs versions de montage. Ils n’étaient jamais didactiques ou donneurs de leçons, juste de bon conseil. Cette rencontre a été très heureuse de bout en bout. Comment le film s’est-il monté économiquement ? De manière classique, avec l’avance sur recettes, Arte, Canal Plus, une région, Eurimages, Diaphana (avant la coproduction belge). Le budget était de deux millions et demi. J’ai pu tourner en 35mm, pendant 45 jours entre mai et juillet 2013. Propos recueillis par Bernard Payen en mai 2014 45 LES FILMS ACCOMPAGNéS PAR 47 48 49 Vincent Mariette Parrains : Bertrand Blier, Jean-François Stévenin Produit par Amaury Ovise, Kazak Productions Distribution : Haut et Court Filmographie 2014 Tristesse Club 2012 Les Lézards (CM) 2011 Double mixte (CM) 2010 Le Meilleur ami de l’homme (CM) 2009 Cavalier seul (CM) Anne Weil et Philippe Kotlarski Parrain : Jacques Deschamps Produit par Laetitia Gonzales, Les Films du poisson Distribution : Pyramide Films Festival International de Toronto 2013 50 51 Antonin Peretjatko François-Xavier Vives Parrain : Alain Chabat Produit par Emmanuel Chaumet, Ecce Films Distribution : Shellac Quinzaine des Réalisateurs, festival de Cannes 2013 Parrain : Gérard Mordillat Produit par Florence Borelly, Sésame Films Distribution : Sophie Dulac Distribution Filmographie 2013 La Fille du 14 juillet 2011 Les Secrets de l’invisible (CM) 2009 Paris monopole (CM) 2005 L’Opération de la dernière chance (CM) 2004 French Kiss (CM) 2003 Changement de trottoir (CM) 2001 L’Heure de pointe (CM) 1998 La Montagne égrenée (CM documentaire) Filmographie 2013 Landes 2004 Noli me tangere (CM) 1995 1860 sur l’extrême horizon (CM documentaire) 1994 Rémanent (CM) 52 53 Alice Winocour Élie Wajeman Marraine : Patricia Mazuy Produit par Isabelle Madelaine et Émilie Tisné, Dharamsala Distribution : ARP Sélection Semaine de la Critique, festival de Cannes 2012 Deux nominations aux César 2013 (meilleurs costumes, meilleur premier film) Parrain : Cédric Kahn Produit par Lola Gans, 24 mai Productions / Les Films Pelléas Distribution : Rezo Films Quinzaine des Réalisateurs, festival de Cannes 2012 Filmographie 2012 Augustine 2008 Pina Colada (CM) 2006 Magic Paris (CM) 2005 Kitchen (CM) 2001 Maltonius Olbren (CM, co-réal. : Kamen Kalev) Filmographie 2012 Alyah 2010 Arturo (CM documentaire, co-réal. : Lila Pinell) 2007 Platonov, la nuit est belle (co-réal. : Mia Hansen-Løve) 2004 Los Angeles (CM) 2004 Écho (CM) 54 55 Audrey Fouché Estelle Larrivaz Parrain : Jacques Doillon Produit par Jérôme Vidal, Noodles Productions Distribution : Bac Films Marraine : Sylvie Pialat Produit par Mathieu Bompoint, Mezzanine Films Distribution : Shellac Festival Premiers plans d’Angers 2012, Prix du public Filmographie 2012 Memories Corner Filmographie 2012 Le Paradis des bêtes 2001 Notre père (CM) 56 57 Pierre Pinaud Teddy Lussi-Modeste Marraine : Catherine Corsini Produit par Stéphanie Carreras, Estrella Productions Distribution : Diaphana Films Marraine : Noémie Lvovsky Produit par Jean-Christophe Reymond, Kazak Productions Distribution : Pyramide Distribution Festival Premiers plans d’Angers 2011, prix du public Nomination au César du Meilleur espoir masculin 2012 Filmographie 2012 Parlez-moi de vous 2008 Les Miettes (CM) 2003 Submersible (CM) 2002 Fonctions annexes (CM) 1999 Gelée précoce (CM) 1996 Conte de fée (CM) Filmographie 2011 Jimmy Rivière 2008 Je viens (CM) 2006 Dans l’œil (CM) 2004 Embrasser les tigres (CM) 58 59 Isabelle Brocard Parrain : Christophe Blanc Produit par Anne-Cécile Berthomeau et Édouard Mauriat, Mille et Une Productions Distribution : Zelig Films Distributions Filmographie 2011 Ma compagne de nuit 2007 Lait de sorcière (co-réal. : Hélène Laurent, CM) Christian Angeli Marraine : Catherine Breillat Produit par Luna Film S.R.L. Distribution : Iris Film Distribution Filmographie 2009 In carne e ossa (sortie en Italie) 2005 Fare bene mikles (CM) 60 61 Renaud Fély Parrain : Philippe Faucon Produit par Arnaud Louvet, Aeternam Film Distribution : Haut et Court Filmographie 2010 Pauline et François 2001 Le Passage des bêtes (CM) 1995 Ni blues ni opéra (CM documentaire) 1992 Luc s’entête (CM) Katell Quillévéré Parrain : Bertrand Bonello Produit par Justin Taurand, Les Films du Bélier Distribution : Sophie Dulac Distribution Quinzaine des Réalisateurs, festival de Cannes 2010 Prix Jean-Vigo 2010 Festival international du film de Rotterdam 2011 Filmographie 2007 L’Imprudence (CM) 2010 Un poison violent 2005 À bras le corps (CM) 2009 L’Échappée (CM) 2013 Suzanne 62 63 Brigitte Sy Parrain : Jacques Fieschi Produit par Mathieu Bompoint et Claire Trinquet, Mezzanine Films Distribution : Chrysalis Films Festival international du film de Berlin 2011 Filmographie Les Mains libres 2009 Fruits de mer (CM documentaire) 2008 L’Endroit idéal (CM) Léa Fehner Marraine : Julie Bertuccelli Produit par Philippe Liégeois et Jean-Michel Rey, Rezo Productions Distribution : Rezo Films Nomination au César du meilleur premier film, 2010 Prix Louis-Delluc du premier film, 2009 Festival de Venise, Venice Days, 2009 2011 2009 Filmographie Qu’un seul tienne et les autres suivront 2002 Sauf le silence (CM) 64 65 Hubert Gillet Marraine : Hélène Angel Produit par Alain Benguigui et Thomas Verhaeghe, Sombrero Films Distribution : Haut et Court Filmographie 2009 Dans tes bras 2002 Lune (CM) Pierre Schoeller Parrain : Jacques Audiard Produit par Géraldine Michelot et Philippe Martin, Les Films Pelléas Distribution : Les Films du Losange Un certain regard, festival de Cannes 2008 Deux nominations aux César 2009 (meilleur premier film, meilleur acteur) Filmographie 2003 Zéro défaut (fiction TV) 1992 Deux amis (prélude) (CM) 1984 Basse température (CM, co-réal. : Olivier Wahl) 2013 Les Anonymes (fiction TV) 2011 L’Exercice de l’État 2008 Versailles 66 67 Emmanuel Saget Parrain : Jean-François Stévenin Produit par Philippe Martin, Les Films Pelléas Distribution : Pyramide Distribution Festival Premiers plans d’Angers 2010 Filmographie 2012 L’Oiseau dans la chambre (CM documentaire) 2010 Le Ventre de Jonas (CM) 2010 Les Grands s’allongent par terre 2008 Une image du noir (CM documentaire) 2005 Jesù dolar (CM) 2003 Ventre (CM) 2001 Murs (CM) CHEICK Fantamady Camara Parrain : Tony Gatlif Produit par Annabel Thomas et Mariamar Camar, Les Films Djoliba Distribution : Atlantis Filmographie 2008 Il va pleuvoir sur Conakry 2004 Be kunko (CM) 2000 Konorofili / Anxiété (CM) 68 69 Marion Laine Mia Hansen-Løve Parrain : Philippe Faucon Produit par Philippe Liégeois, Jean-Michel Rey et Béatrice Caufman, Rezo Productions Distribution : Rezo Films Parrain : Olivier Assayas Produit par David Thion, Les Films Pelléas Distribution : Pyramide Distribution Festival international de Mar del Plata, mention spéciale Prix Louis-Delluc du Premier film 2007 Nomination au César du meilleur premier film 2008 Festival International du film de Vienne 2007 Festival International du film de Rotterdam 2008 Filmographie 2003 Hôtel des Acacias (CM, réal. collective) 1999 Derrière la porte (CM) 1996 Le 28 (CM) 2012 À cœur ouvert 2012 Le Fil d’Ariane (fiction TV) 2007 Un cœur simple 2006 Quiproqu’eau (CM) Filmographie 2010 Un amour de jeunesse 2009 Le Père de mes enfants 2007 Tout est pardonné 2003 Après mûre réflexion (CM) 70 71 Sébastien Betbeder Marc Fitoussi Parrain : Eugène Green Produit par Sylvie Pialat, Les Films du Worso Distribution : Bodega Films Parrain : Pierre Salvadori Produit par Caroline Benjo, Carole Scotta, Barbara Letellier et Simon Arnal-Szlovak, Haut et Court Distribution : Haut et Court Festival international du film de Locarno 2007 Festival BFI du film de Londres 2007 Filmographie 2009 Yoshido (les autres vies) (CM) 2013 2 automnes 3 hivers 2008 La Vie lointaine (CM) 2013 Les Nuits avec Théodore 2007 Nuage 2012 Je suis une ville endormie (CM) 2006 Les Mains d’Andréa (CM) 2011 Sarah Adams (CM) 2004 Nu devant un fantôme (CM) 2011 The Unbroken Line (version 1) (CM) 2002 Des voix alentour (CM) 2009 Toutes les montagnes 1999 Le Haut mal (CM) se ressemblent (CM, co-réal. : Christelle Lheureux) 2014 Inupiluk (CM) Filmographie 2005 L’Éducation anglaise (CM documentaire) 2005 Bonbon au poivre (CM) 2003 Illustre inconnue (CM) 2002 Sachez chasser (CM, co-réal. : Elsa Barrère) 2013 La Ritournelle 2012 Pauline détective 2010 Copacabana 2007 La Vie d’artiste 72 73 Éric Guirado Martial Fougeron Parrain : Manuel Poirier Produit par Milena Poylo et Gilles Sacuto, TS Productions Distribution : Pyramide Distribution Parrain : Frédéric Fonteyne Produit par Frédéric Niedermayer, Moby Dick Films, et Pascal Caucheteux, Why Not Productions Distribution : Studio Canal Filmographie Festival international du film de San Sebastian 2007 2012 Possessions 2009 Le Début de l’hiver (CM) 2007 Comœdia, une renaissance (CM documentaire) 2007 Le Fils de l’épicier 2002 Quand tu descendras du ciel 2000 Erreur système (CM) 2000 Étoffe (CM) 2000 & frères (CM) 2000 Je suis un super héros (CM) 2000 De marbre (CM) 2000 Leçons de ténèbres (CM) 1999 Un petit air de fête (CM) 1997 Les Beaux jours (CM) 1994 Lonelytude ou une légère éclaircie (CM) Filmographie 2007 Mon fils à moi 2001 Une voix d’homme (CM) 1998 Je vois déjà le titre (CM) 1997 Oranges et pamplemousses 74 75 Joachim Lafosse Parrain : Abdellatif Kéchiche Produit par Martine et Antoine de Clermont-Tonnerre, MACT Productions Distribution : Haut et Court Festival de Venise 2006 Festival international du film de Toronto 2006 Festival international du film de Rotterdam 2007 Filmographie 2006 Ça rend heureux 2004 Folie privée 2001 Tribu (CM) 2012 À perdre la raison 2010 Avant les mots (CM) 2008 Élève libre 2007 Nue propriété Gérald Hustache-Mathieu Parrain : Manuel Poirier Produit par Isabelle Madelaine, Dharamsala Distribution : Haut et Court Festival international du film de Rome 2007 Festival du nouveau cinéma de Montréal 2006 Filmographie 2011 Poupoupidou 2006 Avril 2002 La Chatte andalouse (CM) 2000 Peau de vache (CM) 76 77 Laurent Boulanger José Alcala Marraine : Suzanne Schiffman Produit par Anne Bennet, Noodles Productions Distribution : Zelig Films Distribution Marraine : Sandrine Veysset Produit par Paulo Branco, Gemini Films Distribution : Gemini Films Filmographie 2006 Un an 2002 Alice ou son ombre (CM) 1998 Les Mille et une nuits (CM) 1997 Interlude (CM) 1995 Un jour, ce soir-là (CM) 1991 Elles étaient trois (CM) Festival international du film de San Sebastian 2005 Festival international du film de Rotterdam 2006 Filmographie 1990 Case départ (CM) 1987 Via ventimiglia (CM) 1983 Ceux d’en face (CM) 2011 Coup d’éclat 2010 Les Molex, des gens debout (documentaire) 2004 Alex 1997 Les Gagne-petit (CM) 78 79 Bolondok éneke Le chant des fous de Csaba Bereszki Csaba Bereszki Éléonore Faucher Parrain : Jacques Rouffio Produit par Rogerius Film Kft. et Tracol Films Parrains : Sólveig Anspach et Bertrand van Effenterre Produit par Alain Benguigui, Sombrero Films Distribution : Pyramide Distribution Filmographie 2010 The Fallen Faithfull 2009 A két Bolyai (fiction TV) 2008 Életek éneke (documentaire) 2004 Bolondok éneke / Le Chant des fous (sorti en Hongrie) 1996 Excuse me ! (CM) Trois nominations aux César 2005 (meilleur premier film, meilleur jeune espoir féminin, meilleure actrice dans un second rôle) Semaine de la Critique, festival de Cannes 2004 Grand prix festival international du film de Toronto 2004 Filmographie 2013 Les Déferlantes (fiction TV) 2009 Gamines 2004 Brodeuses 1998 Ne prends pas le large (CM) 1993 Les Toilettes de Belle-Ville (CM) 80 81 PAS SAGES de Lorraine Groleau Lorraine Groleau Isild Le Besco Marraine : Chantal Akerman Produit par Jérôme Dopffer et Bénédicte Couvreur, Les Productions Balthazar Parrain : Mathieu Amalric Produit par Leonor Graser et Catherine Belkhodja, Karedas Distribution : Action Cinémas Festival du film de Paris 2004, prix du jury jeunes Filmographie 2004 Pas sages (Diffusion Arte) 1994 Portrait de Josette au béret (CM) 1988 Les Petites sœurs (CM) Festival Premiers plans d’Angers 2004, prix spécial du jury Filmographie 2010 Bas-fonds 2007 Charly 2007 Le Regard d’un enfant (CM) 2005 Le Marais (CM documentaire) 2003 Demi-tarif 82 83 Thomas De Thier Parrain : François Dupeyron Produit par Jacques Bidou et Marianne Dumoulin, JBA Production Distribution : JBA Production Quinzaine des Réalisateurs, festival de Cannes 2003 Festival international du film de Toronto 2003 Filmographie 2013 Le Goût des myrtilles 2004 Des plumes dans la tête 1999 Les Gens pressés sont déjà morts (documentaire) 1994 Caisse express (CM) 1991 Je t’aime comme un fou (CM) 1990 Je suis votre voisin (CM) Yann Moix Parrain : Pierre Salvadori Produit par Marc Missonnier et Olivier Delbosc, Fidélité Films Distribution : Mars Distribution Cinq nominations aux César 2005 (dont meilleure première œuvre de fiction) Filmographie 2009 Cinéman 2004 Podium 2000 Grand oral (CM) 84 85 Julie Bertuccelli Raja Amari Parrain : Emmanuel Finkiel Produit par Yaël Fogiel, Les Films du Poisson Distribution : Haut et Court Parrain : Jean-Pierre Améris Produit par Alain Rozanes et Pascal Verroust, ADR Productions Distribution : Diaphana Films César du meilleur premier film 2004 Semaine de la Critique, festival de Cannes 2003, Grand prix Festival du nouveau cinéma de Montréal 2003 Festival international du film de Turin 2002, meilleur film Festival international du film de Berlin 2002 Festival international du film de Karlovy Vary 2002 Filmographie 2013 La Tour de Babel (documentaire) 2010 L’Arbre 2008 Antoinette Fouque, qu’est-ce qu’une femme ? (documentaire TV) 2003 Depuis qu’Otar est parti 2001 Un monde en fusion (documentaire TV) Filmographie 2010 Les Secrets 2009 Sur les traces de l’oubli (documentaire) 2002 Satin rouge 2000 Un soir de juillet (CM) 1998 Avril (CM) 1995 Le Bouquet (CM) Les équipes de la session Conseil d’administration Président : Dominique Besnehard Vice-Président : Jean Cazès Trésorière : Christine Gozlan Secrétaire général : René Bonnell emergence Directrice artistique : élisabeth Depardieu assistée de : David Meadeb Déléguée générale : Nathalie Bessis-Dernov assistée de : Manon Guichard Conseillère artistique : Lola Gans Conseillers à la mise en scène : Christophe Blanc, Hervé Le Roux Conseillers au montage : Mathilde Muyard, Guy Lecorne Conseillère montage son : Elisabeth Paquotte MUSIQUE Parrain : Bruno Coulais Enregistrements : Pierre Botton, Arnaud Huré DIRECTION DE PRODUCTION / RÉGIE Directeur session : Patrick Bordier Directrice de production : Claire Langmann Assistante de production : Justine Chabroullet des Tuves Régisseur général : Fabrice Bousba Régisseurs adjoints : Anne-Sophie Duplessis, Kévin Mahe-Seebaluck Régisseurs : Alexandre Beaudouin, Charles Cheval, Maxime Halbout, Arnaud Lusetti, Dalil Ouali COORDINATION ACCUEIL DES ÉQUIPES : Olivier Gautron Assisté de : Paul Landry, Lora Quelennec Chauffeurs : Michel Angeles, Gérard Brunel, Marc Couvret, Joël Dubois, Astrid Lolivret, Simon Pinta, Jean-Louis Raffenaud, Michel Thion, Jean-Jacques Treny IMAGE Directeurs de la photographie : Boris Lévy, Hervé Lodé, Pascale Marin, Eponine Momenceau, Brice Pancot, Benoît Soler 2ème caméra : Pierre-Hubert Martin Steadycam : Mathieu Lornat Assistants opérateurs : Zoé Bota, Rémi Bouges, Alexis Cohen, Quentin De Lamarzelle, Sébastien Goepfert, Dorian Lebeau, Cécile Plais, Prune Saunier-Dardant Seconds assistants opérateurs : Marie Kalfon, Charlie Renier Chefs électriciens : Enguerrand Gicquel, Joachim Imbard, Joffrey Renambatz Electriciens : Thais Beaufils, Stéphane Gautron, Camille Houguenague Chefs machinistes : Thibault Cloarec, Pascal Delaunay, Alexandre François, Jérémie Tondowski Machinistes : Arthur Chamaillard, Nicolas Lebigue Photographe de plateau : Marie Augustin MISE EN SCÈNE Casting : Antoine Carrard, Constance Demontoy, Anaïs Duran, Tatiana Vialle 1ers assistants mise en scène : Elodie Baticle, Ilan Cohen, Violette Echazaretta, Maxime L’Anthoën, Nicolas Saubost, Célie Valdenaire 2ndes assistantes mise en scène : Margaux Bail, Amélie Pineau Scriptes : Virginie Cheval, Clémence Crèvecoeur, Leila Geissler, Chloé Rudolph Repérages : Charles Cheval, Arnaud Lusetti, Kévin Mahe-Seebaluck, Julie Sayagh SON Ingénieurs du son : Mathieu Descamps, Xavier Griette, Philippe Grivel, Olivier Levacon, Antoine-Basile Mercier, Frédéric Ullmann, Mathieu Vigouroux Assistants son : François Abdelnour, Léo Banderet, Milène Chave, Léo Lepage, Victor Loeillet, Marie Mougel, Olivier Pelletier, Olivier Perrin, Sarah Serginsky DÉCORS Chef décorateur : Guillaume Deviercy Ensemblière : Lisa Ternon Régisseuse d’exterieur : Marie-Cerise Bruel Accessoiriste : Charlène Dubreton Rippers : Sébastien Herouard, Antoine Annarumma COSTUMES Christel Birot, Annie Melza, Clément Roussier Habilleuse : Lucie Dupiellet MAQUILLAGE Aurélie Cerveau, Mélodie Evrard, Marthe Faucouit POST-PRODUCTION Montage : Floriane Allier, Jean-Christophe Bouzy, Albertine Lastera, Marie Loustalot, Damien Maestraggi, Tristan Meunier, François Quiqueré, Giulia Rodino Montage son : Daniel Capeille, Olivier Dandré, Benoît Gargonne, Julien Roig Mixage : Niels Barletta, Philippe Grivel, Paul Jousselin, Xavier Marsais, Edouard Morin, Vincent Verdoux Directrice de post-production : Julie Picouleau assistée de : Lucie Clément, Julie Hassid, Naïri Sarkis, Sarah Sauvage Assistant son : Louis Laverne Coordination mixage : Edouard Morin Etalonnage : Vincent Amor, Yov Moor 87 STAGE D’ACTEURS Casting : Tatiana Vialle Intervenants : Bruno Nuytten, Tatiana Vialle, Jérôme Bonnell, Claudine Tavares Coordination : Manon Guichard Cadre : Jean-Baptiste Gaillot Stagiaire image : Timothé Hervé Son : Victor Loeillet Montage : Julien Schickel assisté de : Maxime Cappello CATALOGUE Direction de publication : Nathalie Bessis-Dernov Rédaction : Manon Guichard David Meadeb Entretiens : Bernard Payen Transcriptions : Camille Rosa Photographies : Marie Augustin Célia Bonnin Graphisme : Catherine Barluet Impression : Imprimerie Grenier 45 rue de Babylone 75007 Paris Tel. 01 43 17 32 82 [email protected] www.emergence-cinema.fr facebook.com/emergencecinema Remerciements CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE ANIMÉE Frédérique Bredin, Françoise Pams, Audrey Azoulay, Anne Cochard, Valentine Roulet, Catherine Merlhiot, Olivier Wotling, Thomas Sonsino, Milvia Pandiani Lacombe, Ariane Ragot CONSEIL RÉGIONAL D’ILE-DE-FRANCE Jean-Paul Huchon, Julien Dray, Rachel Khan, Nathalie Fortis, Etienne Achille, Françoise Patrigeon, Sébastien Colin, Marine Coatalem CONSEIL GÉNÉRAL DE L’ESSONNE Jérôme Guedj, Stéphane Raffalli, Sharon Elbaz, Daniel Chambon, Renaud Chenu, Mathieu Cussot, Sylvie Zammit, Marine Hernandez, Virginie Peduzzi, Nathalie Faure, Olivier Pesce MAIRIE DE MARCOUSSIS Olivier Thomas, Christine Rosso, Sylvain Legrand, Virginie Marson, Magali Ferrandon, Yann Lemarchand Yan Rutili, Arnaud Huré, Jean-Lionel Wark PROCIREP Alain Sussfeld, Idzard van der Puyl, Catherine Fadier, Jean-Baptiste Dupont et les membres de la Commission Cinéma SACEM Jean-Claude Petit, Jean-Noël Tronc, François Besson, Eglantine Langevin, Julie Todisco SACD Jacques Fansten, Yves Nilly, Pascal Rogard, Janine Lorente, Laurent Heynemann, Jeanne Labrune, Arthur Joffé, Jean Marbœuf, Valérie-Anne Expert, Christine Coutaya, Catherine Vincent, Nathalie Germain, Véronique Petit ADAMI Jean-Jacques Milteau, Odile Renaud, Nadine Trochet, Catherine Chevallier et les membres de la commission Formation AFDAS Kris Ludhor, Jean-Yves Boitard, Nathalie Lecoq, Bruno Boileau, Véronique Legagneur EUROMÉDIA Pascal Bécu, Benoît Sanson, Carmen Averlant TRANSPAMEDIA Didier Diaz, Pierre Carrère, Céline Lanery, Sylvain Blache TAPAGES Olivier Binet, Daniel Toni, Christian Ladhuie, Nicolas Launay CTM Julien Coeffic, Gregory Alcala, Jonas Beugnot, Jonathan Bertin YMAGIS Christophe Lacroix, Arnaud Denoual, Frédéric Fermon, Carole Vasseur, Romain Provenzano POLY SON POST PROD Nicolas Naegelen, Charles Vallette-Viallard Alexandre Blondeau, Charles Bussienne, Guillaume Camboly, Lucile Demarquet, Olivier Guillaume, Kevin Stragliati, Catherine Strem LES ECRANS DE PARIS – SOPHIE DULAC DISTRIBUTION Sophie Dulac, Eric Vicente, Jérémie Pottier-Grosman LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE RUGBY ET LE CNR Pierre Camou, Annabelle Anglade, Delphino Isidoro et leurs équipes SNC - SAISON WAGNER Guy Saison et Gisèle Wagner NUXE Aliza Jabès, Ilan Duran Cohen, Carine Aubineau,Sonia Garnier, Virginie Calvao DR. HAUSCHKA Claudine Reinhard, Sophie Roosen, Virginie Talavera BOUVET-LADUBAY Jean-Maurice Belayche, Murielle Gibault AVIS - MASSOUTRE LOCATIONS Patrick Masuyer SABBAH COMMUNICATIONS Claude Sabbah AGNÈS B. Le service de presse EURO-COSTUMES Pascale Métier LANDSCAPE ROCKSHOP LE JURY Jean-Louis Livi (Président), Roxane Arnold, Dominique Besnehard, Christophe Blanc, Bruno Coulais, Elisabeth Depardieu, Lola Gans, Sandra Mirimanoff, Yves Thomas LE Jury musique Bruno Coulais (Président), Manuel Bleton, Eglantine Langevin, Thierry Jousse, Hervé Le Roux LES PARRAINS Jacques Audiard, Jean-Claude Carrière, Chad Chenouga, Raphaël Jacoulot, Agnès Jaoui, Paul Vecchiali, Sylvie Verheyde LES LECTEURS DE SCÉNARIO Charlotte Bouché, Chad Chenouga, Lorraine Groleau, Licia Eminenti, Lola Gans, Kristen Glorennec, Thierry Jousse, Laurence Manheimer, Christophe Régin, Lucie de Rohan Chabot, Tatiana Vialle LES AGENTS Elizabeth Simpson, Claire Blondel, Frédérique Moidon, Magalie Delamarre, Véronique Auriol, Isabelle de la Patelliere, Anna Morin, Laurent Grégoire, Grégory Weill, Anne Laforestrie, Peggy Fischer, Juanita Fellag, Carine Pichonnat, Patrick Goavec, Dominique Dauba, Sophie Barrois, Cindy Brace LES INTERVENANTS DES MASTER-CLASS Alexis Hofmann, Juliette Schrameck, Bruno Coulais, Stéphane Lerouge ET AUSSI Pascale Belluardo, Hélène Bordier, Bénédicte Couvreur, Jacques Fieschi, Florence Gastaud, Christine Gendre, Michel Gire, Henri Grillet, Antoine Le Carpentier, Annie Leclair, Vincent Mariette, Patricia Mazuy, Anne-Cécile Némond, Sylvie Pialat, Rémi Roy, Jeanne Le Scoul, Touda Taïbi Merci à tous ceux qui ont accueilli les tournages en Essonne, aux figurants et aux techniciens sans lesquels rien n’est possible. 89 90 91 92