Etude bactériologique du sable de quatre plages
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Etude bactériologique du sable de quatre plages
République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université d’Oran Faculté des Sciences Département de Biologie Laboratoire Réseau de Surveillance Environnementale Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Magister en Sciences de l’Environnement Option : Biologie et pollution marine Etude bactériologique du sable de quatre plages (Beau Séjour, Eden, les Andalouses et Madagh) du littoral ouest algérien. Présenté par : Naima MESSAOUI Soutenu le : / / 2011 devant la Commission du Jury composée de : PRESIDENT : T. SAHRAOUI Professeur, Université d’Oran EXAMINATEURS : M. HADADJI Maitre de Conférences, Université d’Oran M. BOUDERBALA Maitre de Conférences, Université d’Oran ENCADREUR Z. BOUTIBA Professeur, Université d’Oran Co-ENCADREUR A. MATALLAH-BOUTIBA Maitre de Conférences, Université d’Oran Remerciements Je tiens avant tout à remercier Monsieur le Professeur Z. BOUTIBA Directeur du Laboratoire Réseau de Surveillance Environnementale (LRSE) du Département de Biologie, Faculté des Sciences de l’Université d’Oran qui m’a permis de mener ce travail dans son laboratoire avec la plus grande liberté d’action et de pensée. J’exprime ma gratitude à Mme A. BOUTIBA-MATALLAH, Maître de Conférences au Département de Biologie de l’Université d’Oran, qui m’a encadré tout au long de ces trois années, m’a formé au métier de chercheur et m’a permis de travailler dans d’excellentes conditions. Merci pour votre écoute, votre gentillesse, pour toutes les réponses et explications à mes questions incessantes, pour votre soutien moral et le grand intérêt que vous avez manifesté à l’égard de ce mémoire. Merci pour votre bienveillance sur le bon déroulement de ce travail, pour les nombreuses discussions scientifiques. Je remercie vivement les membres du jury qui ont accepté d’évaluer ce travail, remplissant encore un peu plus des agendas déjà chargés. Monsieur le Professeur T. SAHRAOUI m’a fait l'honneur de participer au Jury de soutenance et de le présider, je l’en remercie profondément. Messieurs, les Maitres de Conférences au Département de Biologie de l’Université d’Oran; M. BOUDERBALA et M. HADADJI, ont accepté d'examiner ce travail, je les remercie vivement pour leur participation au Jury. Ils ont également contribué par leurs nombreuses remarques et suggestions à améliorer la qualité de ce mémoire et je leur en suis très reconnaissante. Mes remerciements s’adressent aussi à tout le personnel du laboratoire Réseau de Surveillance Environnementale (Département de biologie Université d’Oran); et toute ma promotion de Magister. Je remercie ma collègue et amie Asma de m’avoir soutenu, de m’être très compréhensive et pour son soutien moral aussi. Je n’oublierai pas ma famille, mes parents, frères et sœurs, qui m’ont beaucoup donné et soutenu afin de réussir. Toutes les personnes dont les noms apparaissent clairsemés dans ce manuscrit sont ici remerciées. Acceptez ici l’expression de toute ma gratitude. Résumé Les plages présentent un vecteur d’attraction majeur, des sites hautement fréquentés ; bon nombre de visiteurs de l’été, excursionnistes ou plaisanciers s’y rendent uniquement dans la perspective de profiter des longues plages sableuses. Suite à la grande fréquentation, une possible contamination du sable par des communautés bactériennes pourrait constituer une source de transmission de certaines bactéries pathogènes. Un dénombrement des différentes flores bactériennes qui existent dans ce milieu pourrait donner une estimation de son état de contamination. Dans le cadre de ce travail, on souhaite mettre en évidence la présence de certaines bactéries qui peuvent être source de maladie pour les baigneurs et comparer les différents niveaux de contamination sur les quatre plages. Les sables des plages Beau Séjour, Eden, Andalouses et Madagh ont été analysés au cours de la saison pluvieuse et la saison sèche, de décembre 2010 à juin 2011 en utilisant les biodindicateurs de contamination fécale. Un total de trois points d’échantillonnage sur quatre différents sites était sélectionné en fonction du nombre de baigneurs important et du montant des eaux usées. Les échantillons ont été prélevés bimensuellement dans les quatre plages de la côte oranaise. Dans ces sites de collectes un échantillon de sable sec, sable humide et eau de mer ont été recueillis pendant six mois (saison sèche et saison de pluie). Des tests statistiques basés sur des modèles linéaires généraux ont été réalisés et ont indiqué un niveau de signification pour les paramètres physico-chimiques et climatiques pour les échantillons de sable. Mots clés : Pollution, Coliformes fécaux, E. coli, plages, Beau Séjour, Eden, les Andalouses, Madagh, sable. Abstract The beaches are a major vector of attraction, highly frequented sites, many visitors in the summer, hikers and boaters go there only with a view to enjoy the long sandy beaches. Following the large attendance, possible contamination of the sand by bacterial communities could be a source of transmission of certain pathogenic bacteria. A count of the different Bacterial flora that exists in this environment could give an estimate of its state of contamination. As part of this work we want to show the presence of certain bacteria that can cause illness to swimmers and compare the different levels of contamination on the four beaches. Sand beach of Beau Séjour, Eden, Andalouses and Madagh was analyzed during the dry season and rainy season from December 2010 to June 2011 using biodindicators of fecal contamination. A total of three points on four different sampling sites were selected based on the large number of bathers and the amount of wastewater. Samples were collected fortnightly in the four beaches on the coast of Oran, in these sites to collect a sample of dry sand, wet sand and seawater were collected during six months (dry season and rainy season. Statistical tests based on general linear models were made and indicated a level of significance for the physical and chemical parameters for climate and sand samples. Keywords: Pollution, Fecal coliformes, E. coli, beaches, Beau Séjour, Eden, les Andalouses, Madagh, sand. ملخص تمثل الشواطئ عامل جذاب هام ،أماكن مرتادة للغاية ،عدد هام من الزوار في الصيف و المتجولين يذهبون اليها بغية التمتع بالشواطئ الرملية الطويلة. تبعا للحضور الكبير في هذه األماكن ،يحتمل أن يكون تلوث بكتيري و يكون مصدرا النتقال البكتيريا المسببة لألمراض. حساب عدد مختلف أنواع البكتيريا في هذه البيئة ،قد يمكننا من تقدير حالة التلوث. في اطار هذا العمل ،نريد اظهار وجود بكتيريا يحتمل أن تتسبب في عدة أمراض للمصطافين كما نود أن نقارن مختلف مستويات التلوث في الشواطئ المدروسة. رمال Beau Séjour, Andalouses، Eden ،Madaghحللت خالل الموسم الجاف و الممطر من من ديسمبر 1020حتى جوان 1022باستعمال المؤشرات الحيوية للتلوث البرازي. مجموع ثالث نقاط أخذ للعينات على مستوى أربعة مواقع اختيرت و ذلك استنادا للعدد الكبير من محبي السباحة ومستوى مياه الصرف الصحي المتدفق. وقد تم جمع العينات مرتين شهريا في الشواطئ األربعة على مستوى ساحل وهران وقد تم جمع عينات من الرمل الجاف الرطب و المياه خالل ستة أشهر خالل الموسم الممطر و الموسم الجاف. وكانت االختبارات اإلحصائية معتمدة على النماذج الخطية العامة و أشارت الى مستوى الترابط بين المعلمات الفيزيو كيميائية و المناخية للرمال. كلمات البحث :التلوث ،القولونيات البرازية ،القولونية الشاطئ ،بقاء جميل ،عدن ،األندلسيات ،مداغ، الرمل. LISTE DES ABREVIATIONS AIEA: Agence Internationale de l'Energie Atomique. AM: Ampicilline. AMC: Amoxicilline. ATB: Antibiotique. BCPL: Bouillon lactose au pourpre de bromocrésol. D/C: Double concentration. EMB: Milieu Eosine Bleu de Méthylène. EPA: U.S. Environmental Protection Agency. FAO: Food and agriculture organization. GFCM General Fisheries Commission for the Mediterranean. GM: Gentamycine. GN: Gélose nutritive. IOC: Inversion of Control. MH : Milieu Muller Hinton. OMS : Organisation mondiale de la Santé. PNUE/UNEP : Programme des Nations Unies pour l'environnement. S/C: Simple concentration. UFC: unite formant colonie. WHO: World Health Organization. LISTE DES FIGURES Figure 1 : Site d’Ain Turk. Figure 2 : Site d’Eden. Figure 3 : Site des Andalouses. Figure 4 : Site de Madagh. Figure 5 : Echantillons récoltés des quatre sites. Figure 6 : Sites d’échantillonnage. Figure 7 : Etapes suivies pour une identification bactérienne. Figure 8 : Galerie biochimique API E20. Figure 9 : Dépôt de disque d’ATB sur milieu MH. Figure 10 : Ensemencement sur milieu gélosé. Figure 11 : Principe de la recherche des coliformes. Figure 12 : Lecture de la galerie API 20E. Figure 13 : Variations du pH selon les saisons. Figure 14 : Variation de la température selon les saisons. Figure 15 : Concentration des flores dans les quatre sites durant toute la période de l’étude. Figure 16 : Variations en charges bactériennes mensuelles (ufc/100ml) dans le sable sec, sable humide et l’eau dans les quatre sites. Figure 17 : Corrélation entre les Coliformes fécaux dans l’eau et les Coliformes fécaux dans le sable pour les quatre sites. Figure 18 : Corrélation entre les Coliformes fécaux et les Cliformes totaux dans le sable sec pour les quatre sites. Figure 19 : Abondance des germes selon les différentes saisons. Figure 20 : Abondance des flores bactériennes selon les sites. Figure 21 : Dominance entre les flores bactériennes. LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Temps de liaison de plusieurs particules selon le diamètre. Tableau 2 : Principaux groupes de virus pathogènes excrétés dans la matière fécale et les maladies transmises. Tableau 3 : Principaux agents bactériens pathogènes présents dans les selles et les maladies transmises. Tableau 4 : Stations d’échantillonnage. Tableau 5 : Classification caractéristique des antibiotiques utilisés dans cette étude. Tableau 6 : Seuils de sensibilité - résistance des différents antibiotiques testés. Le diamètre est exprimé en mm. Tableau 7 : Tableau des corrélations. LISTE DES ANNEXES Annexe 1: Les variations du pH pendant la période de l’étude. Annexe 2: Les variations de la température pendant la période de l’étude. Annexe 3: La composition des milieux de culture. Annexe 4: Test de Levène pour les germes totaux. Annexe 5: Test de Levène pour les Staphylocoques. Annexe 6: Test de Levène pour les Pseudomonas. Annexe 7: Test de Levène pour les Coliformes totaux. Annexe 8: Test de Levène pour les Coliformes fécaux. Annexe 9: Test de Levène pour les E. coli. SOMMAIRE Introduction …………………………………………………………………..….1 PREMIERE PARTIE : Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable. 1. Les plages……………………………………………………………………..3 2. La diversité bactérienne dans différentes conditions environnementales……………………………………………………………….7 3. Evaluation de la pollution microbienne en méditerranée ……………....17 3.1. Sort de la pollution microbienne en Méditerranée………………………...17 4. Les polluants hydriques…………..………………………………………….20 5. La flore des sables de plage……………………………...……………….....21 5.1. Microorganismes d’indication fécale……………………………………...21 5.2. Staphylocoques ……………………….………………………………23 5.3. Pseudomonas aeruginosa ………………….……………….………….…24 5.4. Vibrio. ……………………………………………………………….........24 5.5. Bactéries entériques …………………………………………………….....24 5.6. Mycètes…………...……..……………………...…….……………...….…25 5.6. 1. Mycètes saprophytiques ……………………...……………………........25 5.7. Virus et parasites ………...……………………………………..............27 5.8. Composition du sable en agents pathogènes ……….……………….......27 6. Dispersion et destin des microorganismes en sable de plage….…………...28 7. Le transport bactérien dans le sable ………………………………………....32 7.1. Adhésion bactérienne …………………………………..…….............35 7.1.1. Les étapes de l’adhésion bactérienne …………………………………..36 a) Accès à la surface …………………….…………………………….…..36 b) Adhésion initiale ……………………….………………………………37 c) Attachement ………………………………...…………..................37 d) Colonisation de la surface ………………………………………....37 7.1.2. L’approche physicochimique ………………………………………....38 7.1.2 .1.Sensibilité des interactions électrostatiques à l’environnement…….…38 a) La force ionique…..………………………….....………………………...38 b) L’effet du pH de la solution sur les interactions électrostatiques ………..39 7.1.3. Les facteurs biologiques ………………………………...………………40 7.1.3.1. Polymères de la surface cellulaire ……………………………….….40 a) Les polymères extracellulaires (ou EPS)………...……………………….40 b) Les Lipopolysaccharides (LPS).……………….…………………….…..41 c) Les pili …………………………………………………………………...41 7.1.3.2. Motilité cellulaire et transport bactérien dans le sable………………...42 7.1.3.3. Etat et condition physiologique…………………………………….….43 7.1.3.4. Densité cellulaire…….……………………………………………...…44 7.2. La filtration………………………………………………….………..........45 7.2.1. Le milieu poreux ……………………………………………………….45 7.2.2. La morphologie des bactéries …………………….…………………...47 7.2.3. L’obstruction des pores ……….……………………………………….48 7.2.4. Saturation en eau et charge hydraulique en sable ……………………..48 7.3. Forces Hydrodynamiques ………………………………………………..49 8. Le transport de bactéries pathogènes dans le sable………………………….49 8.1. Le sort des bactéries pathogènes entérique dans un sol………………......51 8.1.1. La survie ………………………………….…………………………..51 8.1.2. Le déplacement ……………………………………………….............51 8.1.3. Détection de pollutions fécales ………….………………………….......52 DEUXIEME PARTIE: Matériels et méthodes. 1. Sites d’étude……….…………………...……………………………............57 2. Echantillonnage………..………………………………………………….....59 3. Mesure du pH …………………………………………………………...…60 4. Mesure de la température ……………………………………...................60 5. Préparation des échantillons aux analyses microbiologiques ……….….......60 5.1. Les dilutions ……….…………………………………………..………....60 6. Dénombrement des germes aérobies totaux …………………………....61 7. Dénombrement des Coliformes ……………………..………………......62 7.1. Coliformes fécaux ……………………………………………..……...…63 7.1.1. Colimétrie en milieu liquide…..………………...…………….................64 7.1.2. Numération par la méthode NPP (Nombre le Plus Probable)……..........64 7.2. Dénombrement d’Escherichia coli …………………………………..65 8. Dénombrement des Staphylocoques totaux ……………………………66 9. Dénombrement des Pseudomonas totaux ……..……………………………66 10. Tests de confirmation et d’identification …………………………………..67 10.1 .Caractérisation d’enzymes …………………………………………67 10.1.1. Mise en évidence d’enzymes respiratoires : Test cytochrome oxydase…………………………………………………...….…....67 10.1.2. Test catalase ………………………………….………...……….....67 10.2. Coloration de Gram…………..…………………………………....……..68 10.3. Antibiogramme………………………………………………....…..…….69 10.3.1.Galerie Api 20E [Biomérieux]….…...……………………………..…...69 10.3.1.1. Préparation de l’inoculum………………..……………………..........70 TROISIEME PARTIE: Résultats et discussion 1. Les résultats……………………………………………..…………………..75 1.1. Les paramètres abiotiques …………………………………………..……75 a) Le pH …………………...………………………………..........................75 b) La température ………………………………..………………….….76 1.2. Suivi des différentes populations bactériennes …………………………....77 1.2.1. Estimation des bactéries mésophiles cultivables (germes totaux) ……………………………………………….......................81 1.2.2. Estimation des polluants fécaux………….……………………………...81 1.2.3. Estimation des Staphylocoques totaux……….…………………..……..82 1.2.4. Estimation des Pseudomonas totaux…………………………………..83 1.3. Etude comparative des différents germes dans le sable des quatre plages……………………..…………….……………………………….83 2. Discussion….………………………………………………………………...91 Conclusion……………………………………………………………………...97 Références bibliographiques………….…………………………………..…....99 Annexes..………………………..……………………………..………….......131 Introduction Introduction La Méditerranée dans son ensemble compte environ 45 000 km de côtes. La population totale des pays côtiers méditerranéens est de 450 millions d’habitants environ (7% de la population mondiale) à laquelle il faut ajouter environ 200 millions touristes internationaux. Avec près de la moitié de la population méditerranéenne vivant près des côtes, le littoral méditerranéen figure parmi les secteurs les plus densément peuplés et les plus fortement urbanisés de la planète. D’ici 2025, ce pourcentage d’occupation des côtes devrait passer de 50% à 88%, et l’artificialisation de son littoral de 40 à 50% (Ifremer, 2007). Le littoral oranais est de plus en plus agressé de par toutes les nuisances du monde civilisé: activités industrielles, tourisme intensif et urbanisation massive avec comme corollaire une ampleur sans cesse croissante d’une pollution d’origine domestique (Boutiba et al, 2003). La pression humaine le long du littoral est très importante. On estime à 1.5 millions le nombre d’habitants qui résident en permanence sur la côte ouest et près de dix fois plus durant la période estivale (Boutiba et al, 2003). La frange côtière subit un accroissement des rejets d’eaux usées sans aucun traitement, à l’origine d’une pollution microbienne et d’une contamination des eaux de baignade par des matières fécales (Boutiba et al, 2003). Sur toutes les plages, ce sont en général les détritus qui gâchent l’agrément du lieu. On trouve toutes sortes de déchets dans l’eau ou échoués sur le sable : déchets alimentaires et emballages, bouteilles et boîtes de conserves, mégots, poissons morts, préservatifs et serviettes hygiéniques usagées, seringues, aiguilles et autres déchets médicaux(OMS, 2004). La plupart des activités domestiques pour ne pas dire toutes génèrent des déchets (solides, liquides et gazeux) qui sont responsables d’intrants dans le sol, donc une modification de ce milieu surviendra. Mimouni et al, (2002) soulignent l’influence du rejet des eaux usées sur la qualité microbiologique des plages et confirmaient que le sable concentrait les polluants. 1 Introduction Des bactéries, des champignons, des parasites et des virus ont été isolés dans le sable des plages. Certains peuvent être pathogènes. Les facteurs qui influent sur la survie et la dispersion des agents pathogènes sont la nature de la plage, les marées, la pollution par les eaux usées, la saison, le passage d’animaux et la fréquentation par les nageurs. La transmission peut se faire par contact direct entre personnes ou par d’autres voies, mais aucun mode de transmission n’a été mis en évidence avec certitude (OMS, 2004). On a émis l’hypothèse que le sable des plages et d’autres matériaux similaires pourraient être des réservoirs ou des vecteurs d’infection, mais le pouvoir infectant des microorganismes mis en évidence dans le sable n’a toujours pas été démontré, de sorte qu’on ignore quels risques ils présentent au juste pour la santé publique. Par conséquent, aucun élément ne justifie le calcul d’un seuil pour les bactéries servant d’indicateurs ou pour les microorganismes pathogènes qui se trouvent dans le sable (OMS, 2004). Les excréments d’animaux, en particulier les excréments de chien, sont la principale source d’infection pour l’homme sur les plages et les lieux semblables (OMS, 2004). 2 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable 1. Les plages Les plages représentent le sédiment non consolidé qui se trouve à la jonction entre l'eau (océans, lacs et fleuves) et la terre et se composent habituellement de sable, boue ou cailloux. (Nestor et al, 1984 ; Roses Codinachs et al, 1988 ; Mendes et al, 1997). Une plage est une accumulation de sédiment, parfois grossiers (plage de galets et de blocs, sur la côte extérieure) ou plus fins- c’est le sable- qui pour le géologue est constitué de particules dont la taille est comprise entre 0,2 et 2 mm. Cette définition pose d’emblée le problème de l’origine de ces particules (Boughaba, 1994) Les sables et les galets des plages proviennent de diverses sources. Ils sont transportés le long de la côte par la dérive littorale, courant né de l'obliquité de la houle par rapport au rivage et ils sont déposés là où la houle s'affaiblit (Piriou et al, 1991). Cependant, l'énergie libérée par les vagues qui déferlent, comme celle liée aux courants de marée, est capable de les remettre en mouvement. Lorsque, sur une plage, il y a plus de matériaux qui arrivent que de matériaux qui s'en vont, son «budget sédimentaire» est positif et elle s'élargit. On dit qu'elle prograde. Dans le cas contraire, elle démaigrit et perd du terrain au profit de la mer. Si le budget est équilibré, elle est stable (Bird, 1985). D’abord, comment sont les petites particules amenées par la mer et pourquoi se déposent-elles ? Une loi assez curieuse, résultant de frottements dans les fluides et d’une force liée à la rotation de la terre, la force de Coriolis, veut que lorsque le vent souffle sur l’eau, l’eau se mette en mouvement… non dans le sens du vent mais dans une direction faisant un angle avec celui-ci de 20 à 40° vers la droite ; on parle de dérive littorale (Boughaba, 1994). Le domaine marin participe à l'alimentation des plages, surtout grâce aux produits du recul des falaises. Les vagues de tempête sont aussi capables de remonter des sédiments depuis la proche avant-côte, en particulier ceux de nature biodétritique, comme le sont les sables coquilliers. Cependant, l'essentiel des matériaux des plages a une 3 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable origine terrigène et, à cet égard, l'apport des cours d'eau est aujourd'hui primordial (McBride, 1991). Les mouvements de la mer entraînant donc les particules ; mais pourquoi se déposent-elles parfois pour former des plages ? Toutes les particules ont tendance à se déposer dans l’eau, mais l’agitation les remet en suspension. Plus l’agitation est forte, plus les grosses particules sont entraînées, plus l’agitation est faible, plus les petites particules peuvent se déposer. Dans des conditions moins agitées, ce sont des galets mais aussi des sables qui se déposent. (Piriou et al, 1991). L’origine des matériaux de la plage est multiple. Beaucoup sont des constituants peu ou lentement altérables des roches soumises à l’érosion et à l’altération, arrachée aux continents par des fleuves, mais aussi aux falaises par la mer. Il existe donc deux types de côtes : *Les côtes d’érosion où l’attaque par la mer *Les côtes de dépôts, où domine la sédimentation (Paskoff, 1998). Il existe un autre constituant, d’origine biologique celui-là ; le calcaire. Cette substance, altérable provient des coquilles d’animaux marins. Les plages sont marquées par les organismes vivants. D’abord, il s’échoue une grande quantité de matière organique, les « laisses de mer ». En effet, poussés par les vagues, les objets flottants finissent le plus souvent à la côte (Gillet et al, 2000). Divers animaux prolifèrent sur les laisses de mer ; c’est le cas de la Puce de mer (Talitres saltator), par exemple, mais aussi d’autres Crustacés et Insectes, ainsi que de nombreuses bactéries et organismes unicellulaires moins visibles. Les grains de sable ménagent entre eux de larges trous, qui laissent bien passer l’oxygène et permettent à ces organismes d’aller chercher ces débris, même quand ils sont enfouis (Gillet et al, 2000). 4 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Il n y a pas d’accumulation de matière organique sous les plages, à l’inverse de ce qui se passe lorsque les sédiments sont plus fins et donc moins aérés, la richesse en matière organique reflète la couleur grise des sables de plage (Paskoff, 1998). Les laisses de mer sont donc remobilisées et disparaissent de la plage, tant que l’apport n’est pas trop important. Par exemple, les excréments des petits animaux détritivores, finement broyés, vont être remportés à marée haute par la mer, où ils constituent ensuite un engrais pour les organismes microscopiques du plancton. On sait aussi que de nombreux oiseaux fréquentent les plages pour se nourrir : beaucoup, comme tournepierre à collier, consomment les animaux détritivores. Les fientes qu’ils produisent à terre jouent un rôle fertilisant pour les sols des régions côtières. En ce sens, la plage, comme tous les autres points du littoral, est une porte d’échange de matière entre écosystèmes continentaux et marins. (Gillet et al, 2000). Mais la vie de la plage encore variée à l’échelle microscopique, entre les grains de sables, bien aérés mais aussi tenus à humides par les eaux, soit salées laissées par la marée haute, soit plus douces, issues du ruissellement des eaux de pluie (Pasqualini ,1997). Dans les parties superficielles, des algues, comme les Diatomées ou de petites algues vertes filamenteuses, et des Cyanobactéries, équivalentes des plantes dans nos écosystèmes terrestres, effectuent la photosynthèse (Pasqualini ,1997). Des organismes unicellulaires, comme des Ciliés et de petits animaux consomment ces algues ; ils sont à leur tour consommés par des animaux carnivores, tout aussi microscopiques. Les animaux de ces sables appartiennent aux crustacés et aux Vers, mais aussi à des groupes moins connus comme les Tardigrades et les Nématodes (Paskoff, 1993). Sous les serviettes de plage, un petit monde nombreux et invisible mène donc une vie active, dont un rôle majeur est l’épuration des plages. C’est ainsi que 5 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable disparaissent lentement les traces d’hydrocarbures amenés par la mer, au moins lorsqu’elles arrivent en petite quantité (Miossec, 1998). A l’échelle de l’année, on observe souvent que le sable est emporté par les tempêtes d’hiver ; ce processus dit de « démaigrissement », annuel, s’explique par les grandes tempêtes d’hiver et l’importance du ruissellement des eaux de pluie (Miossec, 1998). L’entraînement concerne sélectivement les minéraux les moins denses, ce qui explique la reconcentration des minéraux lourds, qui colore certaines plages en hiver (Begin et al, 1989). Les plages connaissent des variations saisonnières qui font alterner des phases de démaigrissement et des phases d'engraissement. Aux latitudes tempérées, pendant l'hiver, les vagues de tempête leur enlèvent des sédiments qui s'accumulent sur l'avant-côte sous la forme de bancs immergés. Ils seront ensuite restitués pendant les périodes de beau temps qui voient ces bancs s'effacer. Ce processus naturel de restauration peut être plus ou moins long. C'est seulement lorsqu'il est incomplet que l'on doit conclure à un état d'érosion sur le long terme. La méconnaissance de cette évolution naturelle fait que l'on décide parfois à la hâte, après de grandes tempêtes, des travaux de défense contre la mer qui ne sont pas justifiés si la situation de crise est seulement passagère (Begin et al, 1989). Le vent peut aussi prendre en charge le sédiment de la plage : c’est l’origine des dunes littorales. Les dunes qui constituent des espaces complémentaires des plages en arrière desquelles elles se situent. Ces dunes sont caractérisées par la présence d'une couverture végétale et peuvent également abriter des microorganismes symbiotiques tels les Rhizobia et les champignons endomycorhiziens (Salerno, 2006). Les Rhizobia sont des bactéries fixatrices d'azote atmosphérique une fois associées à leur plante hôte. Malheureusement, la littérature traitant l'activité de ces bactéries dans les dunes est très fragmentaire (Pourcher et al, 2007). 6 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable 2. La diversité bactérienne dans différentes conditions environnementales La recherche de vie dans les habitats terrestres extrêmes occupe aussi une place centrale dans les interrogations sur les origines de la vie et sur la possibilité de vie extra-terrestre. Au cours des dernières décennies, la gamme connue d’environnements habités s’est très largement étendue, y compris à des environnements dépourvus d’eau liquide. Une des plus surprenantes découvertes a été celle, en 1977, des écosystèmes océaniques profonds associés aux sources hydrothermales, premier écosystème connu totalement basé sur la production primaire de bactéries chémiosynthétiques (Prieur et al, 1995). L’endroit le plus aride de la planète, le désert d’Atacama au Chili, est le seul environnement naturel probablement stérile à la surface de la Terre (NavarroGonzalez et al, 2003). Marion et al, (2003) donnent les caractéristiques extrêmes des environnements dans lesquels la vie existe de façon certaine : 1. la gamme de température s’étend de 20°C à 121°C) ; 2. la gamme de salinité, mesurée en termes d’activité de l’eau, va de 0,6 à 1 ; 3. le pH va de 0 à 13 ; 4. la pression (hydrostatique) va de 0 (vide poussé) à 1100 bar. Les extrêmophiles, « organismes dans des habitats où la température, le pH, la salinité ou la pression sont extrêmes » (Ciaramella et al, 2002) sont regroupés en catégories selon le stress auquel ils sont adaptés : – les thermophiles et psychrophiles sont respectivement adaptés aux hautes et basses températures, des plus chaudes sources hydrothermales (Deming, 1993) jusqu’au permafrost sibérien (Bakermans et al, 2003). -Les barophiles sont adaptés aux fortes pressions1, comme celles des grands fonds océaniques (Margesin, 2004) ; 7 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable – Les acidophiles, alcalinophiles et halophiles sont adaptés à l’acidité, la basicité ou la forte salinité du milieu (comme les bassins hypersalins et anoxiques au fond de la mer méditerranée, qui résultent de la dissolution de dépôts de sel du Miocène, (van der Wielen et al, 2005). – Les aérophiles résistent à un transport atmosphérique (Lighthart et Shaffer, 1994). Le développement des activités humaines élargit encore la gamme de conditions dites « Extrêmes ». L’industrialisation et les pollutions associées, notamment chimiques, organiques et radiologiques, créent des environnements artificiels qui sont aussi en quasi-totalité colonisés par des microorganismes adaptés (Backman et Jansson, 2004). Même l’exploration spatiale a permis d’isoler des bactéries, contaminant les systèmes d’eau de la station spatiale internationale, tolérant la microgravité (Baker et Leff, 2005) ou capables, sur une courte durée, de survivre au vide (et donc à la dessiccation) et aux radiations UV intenses du milieu spatial (Saffary et al, 2002). Des tests balistiques sont menés, qui visent à reproduire le choc de la chute d’une météorite et à prouver que des spores portée par la météorite pourraient y survivre (Benardini et al, 2003). Les organismes capables de vivre dans les environnements pollués, en dégradant les composés polluants, ont un intérêt évident même si les connaissances nécessaires à l’élaboration de procédés de dépollution efficaces sont très importantes (Salerno, 2006). Les utilisations technologiques des organismes extrêmophiles dépassent très largement la bioremédiation. De nombreuses protéines thermostables, maintenant indispensables en recherche et en industrie, ont été isolées à partir de bactéries du genre Thermus, les chercheurs exploitent maintenant les données 8 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable issus du séquençage intégral du génome d’organismes extrêmophiles comme Thermus thermophilus (Benardini et al, 2003). Par rapport aux environnements cités plus haut, il apparait nécessaire de distinguer la faculté des organismes de survivre à l’application d’un stress (ponctuelle ou plus fréquente ou prolongée), de la faculté d’avoir une activité métabolique normale ou quasi-normale en présence de ce stress. Les déserts chauds se caractérisent par le caractère intermittent des extrêmes, de température et d’humidité. La condition extrême, la chaleur d’après-midi associée à une très forte dessiccation, ne permet aucune activité microbienne. Par contre, les organismes qui y survivent, à l’´etat dormant, profitent des périodes de conditions plus clémentes ; ces organismes sont qualifiés d’« anhydrobiotiques ». (Benardini et al, 2003). Ciaramella et al, (2002) décrit il y a plus de trois cents ans la reviviscence des animalcules (Rotifères), initialement séchés, lors de leur réhydratation. Le cas le plus étudié actuellement est celui des croûtes microbiennes des déserts. Garcia-Pichel et Pringault, (2001), ont étudié les bad-lands d’Espagne et ont montré que les cyanobactéries se déplacent activement verticalement en réponse à l’humidification ou à l’assèchement de la surface du sol. Ceci permet d’assurer au mieux la production primaire, photosynthétique, quand les conditions sont favorables. Toutefois, les perturbations de l’écosystème, comme le piétinement par le bétail, augmentent la mortalité des bactéries, qu’elles soient dormantes ou non ( Garcia-Pichel et Pringault, 2001), Cable et Huxman, (2004), ont mesuré la part des croûtes microbiennes dans la respiration du sol du désert de Sonora en fonction de l’intensité des pulses expérimentaux de précipitations. Lors des évènements les plus intenses, les plantes et bactéries du sol contribuent à la quasi-totalité du flux de CO2. Lors des évènements de faible intensité, qui constituent l’essentiel des précipitations en Arizona, le « réveil » des organismes des croûtes participe à 9 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable hauteur de 80% à la production de CO2 par le sol. Les croûtes contribuent fréquemment à la production de l’écosystème. Billi et Potts (2002), posent les questions fondamentales de l’étude des mécanismes de tolérance à la dessiccation. Comment certaines espèces bactériennes font-elles face au déficit en eau alors que d’autres ne le peuvent pas ? Combien de temps les cellules desséchées restent-elles viables ? Deux processus entrainent un efflux de l’eau des cellules, le dessèchement par l’air et le stress hypertonique. Mais même chez les plus extrêmes des bactéries halophiles, la perte d’eau reste très inférieure à celle des cellules anhydrobiotiques. Chez ces dernières, le contenu résiduel est souvent moins de 0,1 g/g poids sec (et cette eau ne suffit même pas à maintenir une monocouche d’eau autour des macromolécules, rendant notamment impossible toute réaction enzymatique). On considère que les bactéries sensibles à la dessiccation sont celles qui meurent quand leur contenu en eau est réduit à 0,3 g/g poids sec. Les premiers stades du desséchement entrainent un stress osmotique, dont les micro-organismes se prémunissent principalement par l’accumulation intracellulaire de solutés. Les solutés organiques accumulés, comme le tréhalose (un disaccharide), la proline (un acide aminé) et la glycine-bétaine (carboxyméthyl- triméthylammonium) sont dits « compatibles » car ils ne perturbent pas le fonctionnement des macromolécules et le métabolisme cellulaire (Kempf et Bremer, 1998). Une telle contrainte de « compatibilité » explique sans doute le fait que ces solutés sont les mêmes chez les bactéries, les archées et les eucaryotes selon les mêmes auteurs. La cellule maintient une activité plus ou moins normale tant que l’accumulation des solutés évitent des pertes d’eau trop importantes. Surviennent ensuite les dommages liés à la dessiccation. Les changements de conformation des protéines entrainent un mauvais fonctionnement des enzymes, des chaînes de transport d’électrons. Le stress oxydant peut alors entraîner des dommages 10 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable chimiques aux molécules biologiques, notamment à l’ADN. Le manque d’eau perturbe aussi la structure des membranes, car les interactions électrostatiques et ’’hydrophile-hydrophobes ’’qui maintiennent normalement en place les lipides membranaires sont perturbées (Kempf et Bremer, 1998). Inversement, certains organismes possèdent des systèmes qui minimisent es pertes d’eau ; à la différence des spores, qui sont presque totalement déshydratées, les kystes ont une teneur en eau comparable à celle des cellules végétatives. Le processus d’enkystement inclut la formation d’une paroi cellulaire plus ou moins épaisse qui limite les échanges avec l’extérieur (Singleton et Sainsbury, 1994). Les kystes, dont Azotobacter est l’exemple le plus connu, sont généralement métaboliquement dormants et incapables de se diviser. Cette distinction renvoie à la différence entre les notions d’évitement et de tolérance. L’évitement regroupe tous les processus qui maintiennent la cellule ou l’organisme en déséquilibre thermodynamique avec son milieu, par l’établissement de barrières physiques qui isolent l’individu ou par une exclusion constante du stress par une barrière chimique ou métabolique. La tolérance est la capacité pour l’organisme, à l’équilibre thermodynamique avec le stress, de ne pas en souffrir en prévenant, diminuant ou réparant les dommages causés par le stress. La résistance de certains organismes implique à la fois des mécanismes de tolérance et d’évitement, dont les contributions respectives sont délicates à estimer. La situation du sable est différente de celle d’un sol tempéré. Les bactéries sont en relation directe avec les particules minérales, ou avec les rares particules riches en matière organique (Sugiyama et Nikara, 2004). Dans les systèmes naturels (les poussières atmosphériques étudiées par (Tong et Lighthart, 1998) ou artificiels (les réseaux de distribution d’eau étudiées par (Wu et al, 2005), les particules minérales protègent les bactéries associées des effets délétères des radiations solaires ou des UV utilisés pour la désinfection. 11 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable De même, les associations avec les particules décrites par Lunsdorf et al, (2000) créent des micro-habitats aux conditions physico-chimiques différentes (plus favorables) de celles du sol « moyen ». L’étude des interactions entre les bactéries et les minéraux dans les environnements arides possède donc un double intérêt. Outre les quantifications des activités métaboliques géochimiquement pertinentes, l’étude de la participation des minéraux aux mécanismes de résistance des bactéries aux stress de l’environnement prend dans les déserts tout son sens. L’étude de la diversité d’une communauté bactérienne est nécessaire avant les études fonctionnelles ou physiologiques. La diversité d’une communauté repose sur trois points (Dunbar et al, 1999). La composition est l’inventaire des types bactériens présents (au niveau taxonomique choisi), la richesse est le nombre de types et la structure et l’abondance relative des différents types. Les méthodes moléculaires permettent de mieux appréhender chacun de ces trois points et de s’affranchir des lacunes des méthodes basées uniquement sur les cultures pures (Amann et al, 1995). Quelle que soit la complexité du système étudié, il est possible d’obtenir les séquences des bactéries majoritaires. Les méthodes d’hybridation in situ par des sondes oligonucléotides, basées sur les séquences des bactéries supposées majoritaires, permettent d’estimer leurs effectifs et donc de réaliser une estimation de la structure de la communauté. La structure peut être appréhendée de plus en plus précisément par l’emploi successif de sondes de spécificité croissante. Dans certains cas, ces méthodes d’hybridation permettent même d’obtenir des informations morphologiques ou physiologiques (comme le contenu cellulaire en ARN, qui renseigne sur le taux de croissance et l’activité des bactéries). Les approches basées sur la mise en culture des microorganismes, malgré les limites évoquées plus haut, conservent un fort intérêt écologique (Garland et al, 2001). 12 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Garland et al, (2001), considèrent que les bactéries « cultivables » sont celles qui sont capables de coloniser rapidement un milieu peu contraignant. La proportion de ces bactéries « opportunistes » dans la flore totale serait donc un bon indicateur de l’état, par rapport à la succession écologique, des communautés. Malgré les avancées récentes permises par ces méthodes, la diversité absolue des bactéries est inconnue et souvent considérée comme hors de portée (Curtis et al, 2002, Cases et Lorenzo, 2002), et ce quelle que soit l’échelle ou l’environnement. Il est généralement impossible de réaliser un inventaire exhaustif des types bactériens présents, mais les méthodes statistiques utilisant des modèles de structure de communauté permettent d’extrapoler les abondances des types majoritaires pour estimer le nombre de taxa présents. Les études synthétisées par Torsvik et al (2002), ont été menées dans des environnements très divers, autant « naturels » (tempérés comme les sols forestiers, sédiments marins ou extrêmes comme des bassins saumâtres saturés en sel) que perturbés par les activités humaines (sols agricoles, ou zones marines à forte pollution organique). En analysant l’hybridation des ADN extraits. Curtis et al, (2002), étudiant les relations entre la diversité locale et la diversité globale, émettent aussi l’hypothèse que la diversité bactérienne globale est constituée d’un nombre relativement faible de taxa ubiquitaires. Une estimation quelque peu précise de l’abondance des deux ou trois taxa majoritaires améliorerait significativement notre connaissance de la diversité globale. Elle fournirait aussi un test très intéressant de l’hypothèse log-normale de distribution des espèces bactériennes, qui constitue la base de la plupart des modélisations mathématiques en écologie microbienne (Curtis et al, 2002). Zhou et al, (2002), ont étudié différents sols et leurs horizons contenant différentes teneurs en eau et en matière organique. Un sol de surface, non saturé en eau et pauvre en carbone, a montré une communauté microbienne très 13 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable uniforme, au sein de laquelle toutes les espèces étaient également abondantes. L’horizon inférieur du même sol, lui aussi pauvre en carbone mais saturé en eau, montrait une distribution spécifique plus classique, dominée par quelques taxa. On considère très généralement que la dominance est le résultat d’interactions compétitives (Zhou et al, 2002). Les conséquences liées aux déplacements bactériens dans un profil sol concernent de nombreuses thématiques environnementales, agronomiques et de santé. Aussi l’intérêt pour cette problématique est grandissant car les perspectives d’application sont nombreuses. Ainsi certaines souches sont spécialisées dans la dégradation de polluants (biodégradation), d’autres capables de rééquilibrer un écosystème ou encore d’apporter des sources d’azote à des plantes de culture. L’apport et le transfert de ces microorganismes dans un sol pourraient donc servir à la protection de l’environnement. (Walker et al, 2004). Cependant les déplacements de microbes dans un sol peuvent aussi être nuisibles. Le transfert de bactéries pathogènes, exogènes ou génétiquement modifiées dans la zone non saturée peut aboutir à la contamination de nappes phréatiques ou à la perturbation d’un écosystème. De plus les bactéries peuvent être vecteurs pour le transport de polluants tel que des métaux lourds, des éléments radioactifs ou des pesticides. De nombreux déchets pouvant contenir des concentrations élevées en bactéries entériques pathogènes sont régulièrement répandu à la surface de sols. Des études récentes ont montré que le sol pouvait jouer un rôle important dans la transmission de maladies entériques. Dans les pays en voie de développement. (Grasso et al, 1996) Zhou et al, (2002). Proposent quatre facteurs susceptibles d’entraîner la répartition uniforme qu’ils ont observée. Une grande abondance de ressources réduit la compétition, permettant l’établissement d’une grande diversité. L’existence de la ressource sous différentes formes peut entraîner une spécialisation des espèces, réduisant la compétition. La séparation spatiale des 14 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable ressources peut résulter en une séparation physique des populations, évitant encore la compétition. Des conditions environnementales fluctuantes peuvent enfin entretenir une situation hors-équilibre avec des populations plus diverses. Les études de la diversité bactérienne dans les zones arides sont plus fréquemment menées dans des zones où un couvert végétal, même très clairs existe, que dans des zones véritablement dépourvues de végétation. Elles comparent souvent les caractéristiques de la communauté microbienne du sol près ou loin des plantes (Zhou et al, 2002). Kuske et al, (2002), ont comparé les rhizosphères de trois plantes du plateau aride du Colorado et les espaces sans végétation mais portant une croûte microbienne (à trois profondeurs différentes, de la surface du sol à 30 cm). Deux plantes étaient autochtones typiques et la troisième était une espèce invasive. La quantité d’ADN extraite des sols rhizosphériques, et donc la biomasse bactérienne, était supérieure à celle des espaces inter-plantes. Le concept d’« îlots de fertilité » correspond dans les environnements arides, où les nutriments sont peu abondants et répartis inégalement, à la plus nombreuse population microbienne dans la rhizosphère des plantes. Les microorganismes favorisent la croissance des plantes en fixant l’azote, limitant des pathogènes et favorisant la dissolution des minéraux. Mais la notion souvent admise d’« ˆilots de fertilité » était infirmée dans l’étude de Kuske et al, (2002) par des quantités de carbone organique du sol et un nombre de bactéries hétérotrophes cultivables partout similaires. Toutefois, les structures des communautés bactériennes étaient notablement différentes. L’étude plus précise du groupe des Acidobacteria, très divers et connus dans de nombreux types de sols et environnements dans le monde entier, révélait des différences plus marquées encore. Le rôle fonctionnel de ces bactéries dans les L’´etude plus précise du groupe des Acidobacteria, très divers et connus dans de nombreux types de sols et environnements dans le monde entier, révélait des différences plus marquées encore. Le rôle fonctionnel de ces bactéries dans les 15 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable sols n’est pas connu, mais cette étude a démontré que différents membres de cette division occupent différentes niches écologiques et seraient donc très intéressants à suivre dans la perspective de changements de type de couvert végétal liés aux modifications de l’environnement (Kuske et al, 1997). Bird et al, (2002) ont étudié des sols arides du Nouveau-Mexique, constitués de patches de végétation avec des espaces qui les séparent, mais n’ont pas observé de teneurs uniformes (Kuske et al, 1997) en matière organique dans le sol rhizosphérique et entre les plantes. Ils en ont déduit que la teneur en carbone, en est très variable, tant à l’échelle du patch de végétation qu’à l’échelle du paysage. Cette conclusion est en accord avec l’hypothèse des « ilots de fertilité » Dunbar et al, (1999), ont étudié la rhizosphère de pins pignons et les espaces entre les arbres sur deux sites dans une région aride boisée du nord de l’Arizona, soit quatre échantillons. Le champ de cendres vieux de 900 ans d’un volcan éteint, constitue un des sites étudiés. L’autre est un sol sableux typique de la région. Les deux sites connaissent le même régime de précipitations, mais le sol cendreux est plus grossier et mieux drainé. De plus, sa couleur très sombre crée un environnement plus chaud que le sol sableux (sécheresse édaphique, (Kuske et al, 1997). Contrairement au sol sableux qui porte quelques herbes, les espaces entre les arbres ne portent pas de végétation sur le sol cendreux. Les auteurs ont comparé la diversité bactérienne par séquençage des gènes, tant sur des isolats bactériens cultivées qu’après extraction de l’ADN du sol et clonage (Kuske et al, 1997). L’étude de l’altération des minéraux en milieux arides est motivée par le fait que de très nombreuses découvertes de météorites ont lieu dans les déserts, chauds ou froids ( Aguilera et al, 1999). Ces découvertes ayant généralement lieu longtemps après la chute, l’altération terrestre est susceptible de brouiller le message chimique porté par les météorites ; De nombreux travaux sont en cours, qui visent à déterminer les 16 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable modes de résistance des bactéries aux stress de l’environnement (notamment la dessiccation et les rayonnements solaires) (Aguilera et al, 1999). La connaissance des conditions de vie des micro-organismes vise aussi à estimer la participation des déserts aux cycles géochimiques à la surface de la Terre. 3. Evaluation de la pollution microbienne en méditerranée IL existe deux sortes principales d'exposition humaine aux polluants microbiens en Méditerranée ; la consommation de poissons et crustacés contaminés et le contact direct avec les agents contaminateurs au cours de la baignade, dans ce dernier cas par ingestion d'eau de mer. On peut illustrer l'ampleur du danger potentiel crée par cette exposition en mentionnant qu'environ 100 millions de personnes vivent de façon permanente sur les côtes de la Méditerranée et à peu près autant s'y rendent tous les ans dans un but de plaisance (GFCM, 1983). La pollution microbienne est un des résultats directs du déversement d'eaux usées non traitées dans le milieu marin. Dans la région méditerranéenne, plus de 90% des déchets municipaux sont déversés à l'état brut (PNUE/FAO/OMS/AIEA, 1990). L'importance d'assurer une qualité convenable d'eau de mer est rendue plus aigue par les faits que l'un des charmes les plus populaires des loisirs le long de la côte méditerranéenne est la plage destinée à la baignade et que, puisque les températures sont relativement élevées, les baigneurs demeurent plus longtemps dans l'eau qu'ils ne le feraient normalement dans les climats tempérés, donnant donc une période d'exposition plus longue à une contamination possible (UNEP/IOC/IAEA/FAO, 1990). 3.1. Sort de la pollution microbienne en Méditerranée Les sources de pollution bactérienne sont nombreuses, et les germes proviennent généralement de : Rejets urbains : ces germes sont issus de l’épuration domestique et industrielle ; lorsque certaines stations négligent de les traiter ; lorsqu’il n y a pas d’assainissement, que les réseaux sont défaillants ou lorsque la capacité 17 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable d’assainissement est dépassée, en période estivale notamment par exemple, la capacité totale des installations d’épuration déjà réalisées en Algérie représente environ 18,3% du besoin national (Bentir, 1996). Trois groupes d'indicateurs de pollution fécale ont servi essentiellement de base à l'évaluation de la pollution microbienne en mer Méditerranée ; les Coliformes totaux, les Coliformes fécaux et les Streptocoques fécaux. rien qu'ils ne répondent pas à toutes les exigences d'un "indicateur idéal", ils sont en général considérés et utilisés comme des indicateurs acceptables pour déterminer la qualité sanitaire des eaux à usage récréatif (OMS/PNUE, 1990 ) L'eau de mer n'est pas le milieu naturel de la plupart des microorganismes déversés dans les effluents d'eaux usées, en particulier ceux provenant des voies intestinales de l'homme ou d'autres animaux à sang chaud. Donc, on peut s'attendre à ce que les trois indicateurs microbiens cités au paragraphe ci-dessus ne demeurent pas inchangés dans les eaux de mer réceptrices mais plutôt disparaissent au fur et à mesure (OMS/PNUE, 1979). La salinité, la lumière naturelle, la température, les substances dissoutes et les prédateurs naturels comptent au nombre des facteurs connus affectant la survie de ces microorganismes dans l'eau de mer. Plus particulièrement, on a démontré que le rayonnement solaire est un des seuls facteurs importants responsable de l'inactivation microbienne (Prado et al, 1994). Les résultats disponibles de Natsch et al ( 1996) montrent que les lésions sublétales provoquées par le rayonnement solaire dans le système enzymatique de catalase d’Escherichia coli rendent les cellules sensibles à des concentrations de peroxyde, inoffensives dans le cas contraire. Bien que les techniques de culture normales ne permettent pas de retrouver toutes les cellules microbiennes agressées, l'addition de cellules errantes de peroxyde et particulièrement l'enzyme de catalase lui-même, permet de retrouver une partie considérable des cellules d’Escherichia coli affectées. Cependant, si l'on considère le haut niveau d'enzyme supplémentaire nécessaire dans les cultures de laboratoire pour retrouver les cellules ayant subi des 18 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable lésions, on peut s'attendre à ce que ce processus d'enrichissement ne se produise pas dans des conditions naturelles et par conséquent que la plupart des organismes ayant subi des lésions par la lumière du soleil ne puissent pas survivre, étant ainsi perdus de façon permanente après un certain temps. Les résultats d'études in situ, menées au cours de (PNUE / OMS, 1979) et ailleurs, ont démontré les différents modèles de survie des trois indicateurs microbiens. Alors que les Coliformes totaux et les Coliformes fécaux semblent être inactivés dans l'eau de mer assez rapidement et progressivement dans des conditions naturelles, les Streptocoques montrent une vitesse d'inactivation plus faible. La floculation des cellules microbiennes et leur sédimentation consécutive au fond de la mer sont considérées comme le mécanisme responsable de l'enrichissement microbien des sédiments dans les zones situées autour des déversements d'eaux usées (Mitchell et Chamberlain, 1975). Les remous naturels et les courants de mer peuvent devenir un mécanisme plausible par lequel les sédiments contaminés peuvent être resuspendus, avec consécutivement un endommagement de la qualité microbienne de l'eau de mer sus-jacente (Volterra et Aulicino, 1980). Cependant, le fond de la mer n'est pas le milieu naturel de la plupart des microorganismes apportés par les effluents d'eaux usées; on peut donc s'attendre à ce qu'en mettant fin aux déversements et en les améliorant, avec la déplétion des substrats organiques qui s'ensuit, la survie de ces micro-organismes soit fortement compromises (Volterra et Aulicino, 1980). De façon semblable à ce qui se produit dans l'eau de mer, des résultats d'études pratiques ont démontré que les Streptocoques fécaux peuvent survivre plus longtemps que les Coliformes fécaux jusqu'à les dépasser en nombre, contrairement à ce que l'on observe normalement dans les effluents d'eaux usées municipales non t r a i t é e s (Volterra et Aulicino, 1980). Tous les résultats précédents permettent de soutenir fortement l'inclusion des Streptocoques fécaux comme indicateur de la pollution fécale en plus des 19 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Coliformes fécaux et totaux afin de les utiliser dans les programmes de surveillance continue courants. Les connaissances actuelles soutiennent l'utilisation tant des Coliformes fécaux que des Streptocoques fécaux comme paramètres de routine pour la surveillance de la qualité des eaux côtières parce qu'ils sont importants comme indicateur individuel et aussi parce qu'ils fournissent des renseignements supplémentaires de valeur lorsqu'on les compare quant à l'origine et au temps de séjour dans les eaux de mer des effluents d'eaux usées (Geldreich, 1976). 4. Les polluants hydriques Les eaux usées domestiques non traitées sont utilisées à des fins d’irrigation en agriculture. Cette méthode est une source de prolifération de souches pathogènes dans les sols et de contamination des nappes phréatiques, des puits ou des eaux de récréations. Mais cette pratique commence également à se répandre dans les pays développés notamment dans les régions souffrant de déficits hydriques importants. Par exemple dans l’Arizona de nombreux parcs municipaux sont irrigués avec des eaux usées. Les données sur le déplacement de souches pathogènes dans un profil sol sont encore rares dans la littérature. La possibilité que le sol puisse être un réservoir et un lieu de transport de bactéries pathogènes n’a été que peu étudiée. Il semble logique de penser que des bactéries apportées à un sol peuvent atteindre les nappes phréatiques grâce à la circulation de l’eau dans les pores du sol. Cependant le lien entre l’origine des maladies entériques et le sol n’a pas encore été parfaitement établi. (Choi et al, 2007) En 1980 on estimait que 2 milliards d’hommes dans le monde n’avaient pas accès à un point d’eau potable, pendant cette même période estimait que 80 des maladies sur la planète sont transmises par les eaux contaminées par les polluants chimiques et organiques (O.M.S, 1987). 20 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Certaines espèces bactériennes normalement absentes dans l’intestin d’une personne en bonne santé, peuvent être sécrétées de façon intermittente et en quantités variables selon le lieu et l’état de santé de la personne, ces bactéries pathogènes, ou potentiellement pathogènes, sont responsables de la plupart des maladies infectieuses qui sévissent en Afrique subtropicale : choléra, fièvre typhoïde, dysenterie, gastro-entérite, maladies diarrhéiques (Redman et al, 2002). Généralement transmises à l’homme par voie digestive liée à la consommation d’eau ou d’aliments contaminés, les bactéries pathogènes jouent un rôle déterminant dans la pollution biologique de la nappe phréatique à partir d’une latrine (Li et al, 2007). Les bactéries pathogènes ne sont pas toujours omniprésentes dans les matières fécales contrairement aux bactéries indicatrices de la pollution fécale. (Redman et al, 2002) 5. La flore des sables de plage 5.1 Micro-organismes d’indication fécale Ils sont des microorganismes non pathogènes employés pour indiquer le degré de la contamination fécale. Ils sont généralement présents dans des nombres bien plus grands que les microorganismes pathogènes et il est facile de les isoler, identifier et énumérer (Reasoner et Geldreich, 1985). Les microorganismes d’indication fécale incluent des Coliformes (Coliformes totales, Coliformes thermotolérants et Escherichia coli), des entérocoques intestinaux, des bactériophages et Clostridium (Collins et al, 1994). La présence des Coliformes totales, des Coliformes thermotolérants, de l'Escherichia coli et d'entérocoques en sable de plage et le rapport entre leurs nombres en sable de plage et leurs nombres dans les eaux adjacentes ont comporté un domaine de recherche significatif, avec des résultats apparent contradictoires (Koneman et al, 1997). 21 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Des Coliformes totaux, des Coliformes thermotolérants et des entérocoques intestinaux ont été isolés dans les échantillons extérieurs de sable à Marseille et Agde en France. Le nombre d'entérocoques intestinaux, provenant probablement des animaux, étaient plus haut que le nombre d'autres indicateurs (Conseil Supérieur d' Hygiène Publique de France, 1990). Des nombres très élevés des Coliformes thermotolérants et d’entérocoques intestinaux étaient Isolés en sable de plage le long des eaux côtières de Tarente en Italie (Signorile et al, 1992). Des nombres plus peu élevés des microorganismes d’indication fécale ont été enregistrés dans des secteurs de natation à Avive, Israël, et à Barcelone, l'Espagne (Figueras et autres, 1992 ; Ghinsberg et al, 1994). Des nombres peu élevés de ces indicateurs ont été récupérés en sable sec d'une plage le long de la côte de Thyrrenian (Italie). Escherichia coli a été récupérée dans 61% des échantillons et les entérocoques ont dépassé des Coliformes en nombre (Bonadonna et al, 2002). Dans une étude italienne, une corrélation significative a été trouvée entre la contamination de plages et la contamination des eaux de mer adjacentes, bien que le sable ait généralement eu des recensements de bactéries plus élevés que l'eau (Aulicino et al, 1985). Une tendance semblable a été trouvée aux plages de Barcelone ; contrairement à l'étude italienne, cependant, le niveau de la contamination n'était pas sensiblement différent entre le sable et l'eau de mer (Roses Codinachs et al, 1988). Papadakis et al, (1997) n'ont trouvé aucune corrélation entre les indicateurs de la pollution fécale comptés sur la partie humide de la plage et les comptes de Staphylococcus aureus ou présence de mycètes. Une corrélation statistiquement significative a été détectée entre les levures et les moules, l'Escherichia coli, les entérocoques et les spores de Clostridium sulfitoréducteur et entre les spores et 22 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable des Staphylocoques dans une recherche sur les sables secs et humides en Italie (Bonadonna et al, 2002). Dans une étude épidémiologique effectuée sur deux plages à Malaga, l'Espagne, des microorganismes d’indication fécale, particulièrement, les coliphages, ont été fortement et sensiblement corrélés avec les champignons dermatophytes (mycètes microscopiques qui se développent sur la peau et les muqueuses) sur une des deux plages. Seulement E. coli a montré une corrélation significative avec des Candida albicans (une mycète pathogène). À l'autre plage, les entérocoques intestinaux ont montré la meilleure corrélation avec des champignons dermatophytes. Encore, les coliphages présentaient une meilleure corrélation avec des Candida albicans. (Borrego et al, 1991). 5.2. Staphylocoques Selon quelques études, les espèces de Staphylocoque prédominent au-dessus des autres flores dans le sable (Dowidart et Abdel-Monem, 1990). D'un total de 85 contraintes de coques gram positif isolés dans l'eau et le sable de plage situés à deux plages populaires dans le Chili, dont 31% ont été classifiés comme des Staphylocoques épidermite, 9% comme S.haemolyticus, 24% comme Staphylocoques doré et 36% comme autres espèces de Staphylocoque (Prado et al, 1994). L'origine des Staphylocoques en sable de plage est attribuée à l'activité humaine. Son nombre est corrélé avec le nombre de nageurs sur la plage, et les nombres de Staphylocoques dorés montrent une corrélation avec la présence des levures d'origine humaine dans des échantillons de sable (Papadakis et al, 1997). De plus, de grandes quantités de Staphylocoques doré ont été récupérées du sable et de l'eau en été, quand il y avait une densité plus élevée de nageurs sur la plage, qu'en hiver (Ghebremedhin et al, 2008). 23 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable En outre, de plus grandes quantités de Staphylocoques doré ont été récupérées du sable en le comparant avec les échantillons d'eau (Ghinsberg et al, 1994 ; Papadakis et al ; 1997). Les investigations effectuées le long de la côte tyrrhénienne ont montré des densités plus élevées des espèces de Staphylocoque en sable des secteurs caractérisés par des brise-lames qu'en sables trouvés dans des terrains découverts. Les Staphylocoques épidermites, était les prédominantes (Bonadonna et al, 1993). 5.3. Pseudomonas aeruginosa Dans une étude en Israël, l'eau de mer et le sable sur un certain nombre de plages, a contenu de divers niveaux de Pseudomonas aeruginosa. L'isolement de Pseudomonas aeruginosa. et d'autres espèces de Pseudomonas était proportionnellement plus haut en sable que dans des échantillons d'eau de mer (Ghinsberg et al, 1994). Les Pseudomonas aeruginosa ont été isolées dans les plages sablonneuses au Portugal dans des conditions diverses de marée, (Mendes et al, 1993). 5.4. Vibrio Des isolats de Vibrio parahaemolyticus ont été trouvés dans l'eau marine ou saumâtre et les spécimens rassemblés des échantillons de sable en Afrique (Aldova, 1989). Vibrio harvey a été isolé dans l'eau de bord de la mer et dans les échantillons de sable rassemblés sur la plage (Aldova, 1989). 5.5. Bactéries entériques Ce sont des espèces de bactéries qui peuvent causer la gastroentérite, elles ont été isolées dans des échantillons de sable. Cependant, leur présence ne constitue aucune menace apparente de santé. Les sables des plages au Portugal ont contenu des valeurs semblables de Clostridium perfringens dans de diverses conditions de marée (Mendes et al, 1993). 24 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Bonadonna et al (1993) ont suggéré que C. perfringens pourrait être un bon indicateur de contamination fécale en sable. Des niveaux bas de Campylobacter jejuni ont été enregistrés dans les eaux côtières et le sable sur des plages israéliennes, le sable de plage a contenu une plus grande quantité de bactéries entériques que le rivage adjacent (Ghinsberg et al, 1994). Au Royaume-Uni, sur la zone intertidale, les sédiments ont semblé servir de réservoir substantiel aux campylobactéries thermophiles, qui pourraient contribuer de manière significative aux nombres bactériens en eaux de surface (Obiri-Danso et Jones, 1997). Dabrowski (1982) a isolé des espèces de Shigella à partir des échantillons de sable et d'eau sur une plage dans le compartiment de Danzig (Pologne). 5.6. Mycètes Mycètes qui sont souvent trouvés dans l'environnement pendant que les saprophytes peuvent agir en tant que microbes pathogènes opportunistes (Hoog et al, 2000). Les études par Soussa (1990) dans les régions côtières centrales portugaises ont montré la présence des dermatophytes dans 42% des plages de sable analysées. Les plus communs étaient les Trichophyton mentagrophytes, le T. rubrum et le Microsporum Nanum. Toutes ces espèces sont associées aux infections de la peau, avec des T. mentagrophytes étant l'agent le plus commun du dermatomycosis en Europe et T. rubrum L'agent le plus commun dans le monde entier (Hoog et autres, 2000). 5.6.1. Mycètes saprophytiques Les Candida et Aspergille (A. ochraceus et A. fumigatus) ont été isolés dans les secteurs inondés et intermédiaires en conditions de marée élevées (Izquierdo et al, 1986). Des Candida albicans et d'autres espèces de Candida ont été isolés dans des plages de sable dans les sud de la France (Bernard et al, 1988). Dans la même 25 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable étude, 8 mycètes keratinophiliques (c'est-à-dire, ceux capables se développer sur la kératine, un terrain communal caractéristique aux dermatophytes) et 11 espèces non-keratinophiliques, qui sont des microorganismes potentiellement pathogènes, ont été isolés. Izquierdo et al (1986) ont isolé 16 espèces de mycètes dans le sable de plage le long du nord-est de la côte méditerranéenne de l'Espagne, dont quelques espèces sont potentiellement pathogènes. La plupart des espèces ont appartenu aux genres Penicillium, Aspergille et Cladosporium. En Israël, Ghinsberg et al (1994) ont isolé des mycètes dans tous les échantillons de sable de plage, mais pas dans des échantillons d'eau de mer. Dans une étude en Guadeloupe, Boiron et al (1983) ont étudié des espèces fongiques en sable d'eau de mer et de bord de la mer, concluant que la similitude des espèces bactériennes en sable et eau de mer, en même temps que le fait qu'aucune Candida albicans n'a été isolée, a corroboré leur hypothèse que les levures isolées étaient d'origine marine. Les mycètes isolées ont appartenu aux espèces C. tropicalis, C. parapsilosis, C. langeronii, C. guilliermondii, Trichosporon cutaneum et espèces de Thorulopsis. Plus souvent les genres isolés dans les échantillons de sable de plage dans une étude espagnole étaient Penicillium, Aspergillus, Cladosporium, Altenaria, Mucor, Monilia, Cephalosporium, Verticillium et Chrysosporium (Roses Codinachs et al, 1988). Absence ou présence limitée de C. albicans a été également enregistrée par d'autres chercheurs (Roses Codinachs etl, 1988 ; Figueras et al, 1992). La densité fongique de 180 échantillons de sable rassemblés de 42 plages espagnoles méditerranéennes a atteint plusieurs centaines de mille de colonies formants unités par gramme d'échantillon. Les genres les plus isolés généralement étaient Penicillium, Cladosporium, Aspergillus, Acremonium, Altenaria et Fusarium (Larrondo et Calvo, 1989). Dans une étude effectuée dans la région d'Attica de la Grèce, les isolats fongiques ont inclus des Candida 26 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable albicans, C. krusei, C. tropicalis, C. puilliermondi, C. rugosa, Pitirosporum. orbiculare, Fusarium, Penicillium, Mucor, Helminthosporium et Aspergillus (Papadakis et al, 1997), dont un certain nombre d’espèces est pathogènes (Hoog et al, 2000). 5.7. Virus et parasites Très peu d’informations existent au sujet de la présence de virus et de parasites en sable de plage. Dans une étude de trois ans en Roumanie par Nestor et al (1984), la présence des entérovirus dépendait de la saison, étant présents en sable de l'eau et de plage pendant des saisons de non-vacances. Dans une étude de deux plages de sable à Marseille, France, Toxocara canis s'est avéré le parasite le plus commun, étant présent en moyenne dans 150 g du sable (Conseil Supérieur d' Hygiène Publique de France, 1990). Cependant, dans une étude effectuée sur le sable à Perth, Australie, un total de 266 échantillons n'a montré aucune trace d’œufs de Toxocara canis ou d'autres œufs ou larves de parasites nématodes (Dunsmore et al, 1984). 5.8. Composition du sable en agents pathogènes L’un des risques majeurs sur la santé humaine liés aux déchets est sans doute leur contamination microbiologique par divers agents pathogènes tels que les bactéries, les protozoaires, les virus et autres. Le suivi de certains paramètres microbiologiques dans le compost, comme l’Aspergillus fumugatus par exemple, permet de déterminer rapidement son état sanitaire ; et il est démontré que la présence d’une grande quantité de moisissures implique automatiquement la présence d’autres agents pathogènes (EPA, 2002). D’autre part, il est important de mettre en relief cette caractéristique pour qu’elle puisse être prise en compte dans d’éventuelles mises en place de programme de valorisation et de recyclage des rejets atténuant ainsi leur impact sur la santé(EPA, 2002) . 27 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Elle peut servir aussi à la sensibilisation des personnes en contact direct avec les déchets et qui sont le plus souvent non protégées aussi bien dans les pays industrialisés que dans les autres pays. Hassen et al, (2001) ont identifié plusieurs microorganismes présents en nombre important dans les déchets au cours du compostage (spores bactériens, Coliformes fécaux, Escherichia coli, Streptocoques fécaux, Staphylocoques, Salmonelles et Shiguelles). D’après Hoornweg et al. (2000), ces différents agents pathogènes trouvés dans les déchets sont d’origine humaine ou animale et peuvent provenir des boues de vidange, des couches-culottes ou des déchets des animaux domestiques. 6. Dispersion et destin des microorganismes en sable de plage La croissance des micro-organismes en sable de plage est limitée par les éléments nutritifs. Les études de laboratoire ont prouvé que les aliments traversent la communauté bactérienne (Khiyama et Makemson, 1973). Autres études ont prouvé que la contamination microbienne est plus haute en sable que dans les eaux ; le sable se comporte comme port passif pour la pollution cumulative (Oliveira et Mendes, 1993; Oshiro et Fujioka, 1995). On a trouvé des niveaux plus élevés de Coliformes, d’Escherichia coli et d’entérocoques en sable que dans l’eau dans le compartiment de Hanauma (Hawaï) provenus de falaises entourant le compartiment (Oshiro et Fujioka, 1995). La matière fécale des pigeons et de mangoustes étaient également et vraisemblablement une source de contamination de sable de plage. Cette étude a conclu que le sable souillé pourrait être la source principale des niveaux élevés de bactéries dans l'eau. La contamination de sable est fortement variable, rendant l'interprétation des résultats difficile (Aubert et al, 1987 ; Figueras et al, 1992 ; Oshiro et Fujioka, 1995). La survie des bactéries entériques sur la surface du sable sec peut être de courte durée, ces bactéries sont détruites la plupart du temps, par la pression environnementale. Le sable humide, le secteur où les enfants passent 28 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable typiquement la majeure partie de leur temps sur la plage, est le plus approprié à la survie des bactéries. Le sable humide, enrichi avec les substances organiques, fournit un environnement favorable pour les bactéries entériques et qui leur permet de survivre plus longtemps qu'en eau de mer (Papadakis et al, 1997). Les divers facteurs qui favorisent la survie et la dispersion de microorganismes pathogènes et les indicateurs de contamination fécale sur le sable de plage sont multiples, notamment la nature de la plage, les phénomènes de marée, les sorties d'eaux d'égout, la saison, la présence des animaux et le nombre de baigneurs. Obiri-Danso et Jones (1997) ont analysé des échantillons de sédiments dans le Royaume uni, pour une étude sur les Campylobactéries thermophiles et les microorganismes, indicateurs de contamination fécale dans différentes conditions de marrée sur une période de douze mois. 53% des échantillons étaient positifs pour les Campylobactéries avant couverture de marée ; ce chiffre était sensiblement plus bas que les 64% récupérés après disposition de marée. Cependant, il n'y avait aucune différence significative dans les nombres d'indicateurs de contamination fécale en ce qui concerne les échantillons prélevés avant ou après la couverture de marée. Dans la même étude, on a observé une variation saisonnière dans les Campylobactéries, avec le taux d'isolement le plus élevé en hiver (100%), suivi des crêtes secondaires au printemps (33-67%) et en automne (67-78%). Les plus basses valeurs ont été trouvées en été, qui sont corrélées avec la présence des Campylobactéries en eaux de surface. En revanche Mendes et al (1993) ont étudié l'influence des marées sur le nombre de microorganismes pathogènes et les indicateurs de contamination fécale en sable sans trouver aucune différence claire. Nestor et al (1984) ont constaté que la présence de quelques germes pathogènes dépendait de la saison, les virus ne sont pas présentés mer et le sable des plages en dehors de la saison des vacances. 29 en eau de Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Borrego et al (1991) ont rapporté des recensements des bactéries plus élevés et de longue survie en plages près des sorties d'eaux d'égout. Conformément à la section précédente, des mycètes sont souvent produites en sable, et leur survie est plus longue que celle des bactéries entériques, cela dues à leur capacité de former les spores résistantes. On a suggéré que la présence des mycètes indique une contamination indirecte provenant des résidus ou détritus des utilisateurs de plage et/ou de l'influence de marée (Mendes et al, 1998). Dans une étude in vitro, Anderson (1979) a constaté que quatre mycètes pathogènes (Trichosporon cutaneum , les Candida albicans, Microsporum gypseum et Trichophyton mentagrophytus ) ont survécu pour au moins 1 mois en sable non stérile inoculé avec des propagules de tels mycètes. Dans une étude semblable, les espèces des dermatophytes (Epidermophyton floccosum ,Microsporum canis , M. gypseum, Trichophyton mentagrophytes et T. rubrum) Et des Scopulariopsis brevicaulis ont survécu pendant une période qui varie entre 25 et 360 jours (Carillo-Muñoz et al, 1990). Les secteurs d’eau intensivement utilisés présentent des moyens de la transmission microbienne avec préavis des germes pathogènes (par exemple, dermatophytes). La transmission peut se produire parce que les individus ont jeté des microbes pathogènes sur le sable, par le contact direct ou par des autres moyens, bien que, excepté la transmission par l'intermédiaire de l'eau polluée, aucun de ces derniers n’a été franchement démontré (Aubert et al, 1987). Papadakis et al (1997) ont rassemblé des échantillons d’eau et de sable de deux plages dont l’un est plus populaires que l’autre en l'été et en hiver, et les nombres de nageurs présents sur les plages ont été comptés. Des Coliformes totaux, des Coliformes thermotolérants, des entérocoques, des Staphylocoques doré, des levures et des moules ont été également étudiés. Les échantillons de l'eau présentaient des valeurs basses que celles notées sur sable étaient pour les indicateurs de contamination fécale. Des espèces de levures étaient présentes en 30 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable eau et en sable des deux échantillons provenant des deux emplacements. Staphylocoques doré a été isolée dans des échantillons de l'eau et de sable seulement deux fois en hiver. Une corrélation significative apparue entre les nombres de nageur sur les plages et le nombre de Staphylocoques doré dans les échantillons d’eau, la corrélation étant plus prononcée sur la plage la plus populaire. Dans des échantillons de sable, les nombres de S.doré Se sont corrélés avec le nombre de nageurs sur la plage, donc une moyenne plus élevée dans la plage la plus populaire, les mêmes observations ont été notées pour les levures. L'évidence épidémiologique pour des risques sanitaires liés à l’exposition aux plages sablonneuses n'a pas été trouvée. Les études épidémiologiques ont visé à étudier les causes-effet ou à examiner un rapport possible de réponse à des doses données liant la qualité microbienne de la plage de sable avec la peau, l'œil, l'oreille et les symptômes gastro-intestinaux. (Chabasse et al, 1986 ; Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France, 1990). La surveillance systématique de plage en tant qu'élément de la lutte contre la pollution est une surveillance relativement limitée, et généralement non justifiée. Cependant, on l’a souvent recommandée pour la recherche. WHO/UNEP (1992, 1994) a indiqué que le sable et les sédiments humides de plage devraient être une partie d'études épidémiologiques et microbiologiques corrélant la qualité de l'eau avec les effets sur la santé, mais l'évidence indique jusqu'ici que le sable de plage ne semble pas constituer un risque infectieux (Chabasse et al, 1986 ; Conseil Supérieur d' Hygiène Publique de France, 1990). Dans quelques pays, le nettoyage mécanique de sable est à la pratique commune qui peut éliminer les déchets évidents qui se mélangent au sable, et qui réduit une quantité de matière organique et donc de réduit le développement ultérieur de microorganismes (Bartram et Rees, 2000). Cependant, le nettoyage mécanique peut toucher à l'écologie de sable (Llewellyn et Shackley, 1996). Les recherches qui ont étudié la qualité microbiologique du 31 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable sable ont montré à cela une amélioration claire qui a été réalisé en raison d'élever les niveaux généraux de l'hygiène et de la propreté (Fernandez et Ferrer, 1982). Des produits chimiques tels que les désinfectants sont parfois appliqués au sable sans prendre en considération leurs effets écotoxologiques possibles. Le traitement du sable par des méthodes nécessaires et simples, telles que le balayage et l'aération, pourrait être appliqué (Figueras et al, 1992), ainsi que la surveillance constante de plage afin d'empêcher l'accès par des animaux. L'utilisation des serviettes propres pour l'usage sur la plage, bon personnel l'hygiène, la prohibition des animaux et le nettoyage mécanique régulier sont considérés comme étant, par quelques autorités, importants (Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France, 1990). 7. Le transport bactérien dans le sable Wood (1953) a fait un examen approfondi de ce phénomène et chiffre les relations existantes entre la dimension des particules, leur densité et le nombre de germes. Des recherches récentes de Meadows et Anderson (1966) relatives à la fixation des micro-organismes sur les grains de sable, montrent l'adsorption des entérovirus par les floculats, les boues activées et les précipites de sulfate d'alumine peut atteindre 99 %. Les bactéries du milieu marin, et celles qui y sont charriées, se fixent pratiquement toujours sur les particules en suspension dans l'eau. Pour s'en convaincre, il suffit de plonger une lame de verre dans 1'eau de mer, de la reprendre au bout de 24 heures et de faire sur cette lame une coloration de Gram. (Jacobs et al, 2007) L’étude du transport bactérien, dans un sable et dans un sol, d’une communauté bactérienne issue d’une boue de station d’épuration a montré les points suivants -une forte réduction de la diversité microbienne et de la concentration bactérienne ; -parmi les espèces transportées se trouvaient des Coliformes fécaux ; 32 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable -les bactéries ayant traversé les colonnes sont chargées négativement ; - Malgré ces conditions défavorables à l’adhésion pendant le transport de la communauté bactérienne des boues, la rétention des bactéries dans les milieux poreux était importante (Tian et al, 2002). Cette forte réduction peut être due à la difficulté de disperser la boue, ce qui a probablement eu pour conséquence de laisser des amas bactériens qui ont pu être filtrés ou à la distribution des propriétés d’adhésion au sein du mélange. (Tian et al, 2002). Ces résultats confirment le rôle important des interactions électrostatiques sur la migration des bactéries en milieux poreux (Tian et al, 2002). Le transport bactérien n’est pas identique pour toutes les souches. Le nombre de cellules constituant la communauté bactérienne est également fortement réduit par la traversé des milieux poreux : 60% de rétention sur le sable et 90% sur les colonnes de sol (Joy et al, 1998). Le transport bactérien est fortement dépendant des propriétés physicochimiques du sol et les écoulements qui y ont lieu. Pour des milieux homogènes ce sont les interactions électrostatiques qui dominent le transport. En revanche pour les milieux plus complexes les caractéristiques hydrodynamiques et porales sont plus déterminantes. (Jacobs et al, 2007). Aujourd’hui il est admis que deux mécanismes principaux empêchent le déplacement de cellules microbiennes dans un sol : l’adhésion bactérienne et la filtration. Les phénomènes d’adhésion sont contrôlés par des interactions physicochimiques entre la bactérie et la phase solide. Néanmoins cette approche nécessite une caractérisation de la surface des cellules et des grains du milieu poreux qui est complexe (Jacobs et al, 2007). De plus l’adhésion bactérienne est couplée à des processus biologiques propre à la nature des bactéries. En effet de nombreuses espèces bactériennes produisent des composées extracellulaires dont le rôle est soit de promouvoir soit d’empêcher l’adhésion. De ce fait, le caractère vivant des cellules microbiennes 33 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable complique beaucoup l’étude de l’adhésion bactérienne en sable. Le second mécanisme qui s’oppose au transport microbien est la filtration. Ce facteur est très dépendant de la composition et de la porosité des milieux poreux. Aussi le choix des milieux poreux utilisés pour ce type d’études est-il primordial (Jacobs et al, 2007). Les premières études sur le transport microbien en milieux poreux, particulièrement le sable, remontent aux années 70 (Gerba, 1975; Rajagopalan, 1976). Pendant les années 90 le nombre d’articles augmente considérablement impliquant des scientifiques de disciplines très diverses. En effet les processus mis en jeu dans les déplacements de bactéries sont très nombreux et complexes. La modélisation et la compréhension du déplacement microbien en milieux poreux est typiquement un couplage entre des mécanismes physiques (filtration, forces hydrodynamiques…), chimiques (hydrophobicité, liaisons faibles…) et biologiques (caractéristiques membranaire, mobilité…). Cette dernière composante complique beaucoup l’étude du transport microbien dans un profil sol à cause du caractère vivant des bactéries. (Webb et al, 1999). Les premiers travaux ont principalement porté sur deux axes : les interactions des bactéries avec la surface solide (Marshall et al, 1971 ; Marshall, 1976; Marshall, 1980) et la modélisation du transport (Yao, 1971 ; Rajagopalan, 1976). En effet les interactions des cellules avec le sable peuvent aboutir à l’adhésion des bactéries et empêcher leur transport. Ces interactions ont également étudiées dans le cadre de la problématique des biofilms (Marshall et al, 1971 ; Costerton et al, 1978; Costerton 1985 ; Lappin-Scott, 1989 ; Costerton et al, 1995; Costerton et al, 1999). Dans l’étude pionnière par Marshall et al (1971) les auteurs suggèrent que la sorption de bactéries à la surface implique une étape initiale de sorption réversible suivi par une sorption plus lente dépendant de la surface conduisant à une adsorption irréversible (Marshall, 1971). 34 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable En effet un nombre croissant d’études suggère que le transport microbien est fortement influencé par la physicochimie des surfaces cellulaires (Gannon, 1991 ; DeFlaun et al, 1999 ; Hermansson, 1999; Chen et Strevett, 2001; Chen et Strevett, 2002; Chen et Strevett, 2003 ; Redman et al, 2004). Cependant les seules interactions physicochimiques ne suffisent pas à décrire le comportement des cellules bactériennes dans un sable et de nombreux articles ont décrit l’importance des forces hydrodynamiques (Smith 1985) ou encore les caractéristiques du milieu poreux traversé (Pekdeger, 1983; Corapcioglu, 1984). A cela il faut ajouter que le comportement des bactéries dans un sable peut varier d’une espèce à l’autre en fonction de ses caractéristiques morphologiques (Corapcioglu, 1984), de surface cellulaire ou sa capacité de survie (Ward, 1980). Cette synthèse bibliographique propose un état actuel des connaissances sur le déplacement de bactéries dans le sable, une attention particulière sera portée sur les 3 mécanismes principaux qui régissent le transport bactérien dans le sable: l’adhésion, la filtration et les forces hydrodynamiques (Wan et al, 1994). 7.1. Adhésion bactérienne L’étude de l’adhésion bactérienne est devenu un enjeu crucial depuis que de nombreuses observations ont montré que 99,9% des bactéries vivent attachées à une surface (Costerton et al, 1995). Les communautés bactériennes attachées à une surface sont appelées biofilms. En 1995, Costerton et al ont soutenu que les biofilms pouvait adhérer à des surfaces et les uns aux autres, incluant dans cette définition les populations adhérentes dans les milieux poreux (Costerton et al, 1995). Tout comme pour les biofilms il est essentiel de comprendre ces phénomènes d’adhésion dans le sable, qui peuvent ralentir les cellules dans leur progression à travers ce sol. Etudier l’adhérence de cellules bactériennes en sable revient à étudier les étapes initiales du développement d’un biofilm (busscher, 1984). 35 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable 7.1.1. Les étapes de l’adhésion bactérienne L’adhésion bactérienne à lieu en 4 étapes (van Loosdrecht et al, 1990): a. Accès à la surface Dépend du mode de transport qui permet à une cellule bactérienne d’atteindre la surface. Ce mode de transport peut être par diffusion, par convection (flux du liquide) ou actif si la cellule dispose de moyens de propulsion. Dans ce dernier cas le chimiotactisme joue également un rôle. Avant d’adhérer la cellule doit être transportée vers la surface et plusieurs mécanismes permettent le déplacement bactérien dans un sol pour augmenter les opportunités de contact (Marshall, 1986) - Les particules colloïdales sont animées de mouvements aléatoires. Les bactéries, qui peuvent être assimilées à des particules colloïdales, présentent un mouvement non négligeable (40μm.h-1) en moyenne (Marshall, 1976) visible sous microscope. Ce phénomène contribue à augmenter les opportunités de contact entre particules solides du sol et cellules bactériennes (Marshall, 1976; Marshall, 1986). - Les mouvements de diffusion/sédimentation sont lents par rapport aux vitesses d’écoulement de l’eau du sol. Les forces de cisaillements créées par l’écoulement peuvent faciliter le rapprochement de la cellule vers une surface du sol (pour l’adsorption) (Rijnaarts, 1993) ou au contraire arracher la cellule adsorbée (McClaine et Ford, 2002). - Enfin certaines bactéries ont leur propre mobilité grâce à la présence d’appendices spécifiques (flagelles...) (McCaulou, 1995 ; Camesano et Logan, 1998 ; McClaine et Ford, 2002 ;Becker et al, 2004) et peuvent répondre à des stimuli chimiotactique (Olson et al, 2004). L’ensemble de ces phénomènes contribue à la mobilité des bactéries dans un milieu poreux et influent en conséquence sur leur déplacement dans un sol. 36 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable b. Adhésion initiale Procédé essentiellement physico-chimique qui peut être réversible. L’adhésion résulte d’interactions physicochimiques entre la cellule et la phase solide. (Absolom et al,1983). Un nombre croissant de publications suggère que la rétention des cellules microbiennes est fortement influencée par des caractéristiques de la paroi des cellules (Lovly, 2003). Dans les années 80 plusieurs études établissent un rapport entre les propriétés physico-chimiques de la surface cellulaire et le phénomène d’adhésion cellulaire (Busscher 1984; van Loosdrecht, 1989). On parle aussi d’interactions à « longue distance » car la distance qui sépare la cellule de la surface est alors supérieure à 1nm (van Loosdrecht, 1989). c. Attachement grâce à des appendices cellulaires (fibrilles,polymères…) qui forment des liaisons fortes entre la cellule et la surface, liaisons qui peuvent être irréversibles. La phase d’attachement est d’ordre biologique avec l’implication d’appendices, cellulaires (Vidal et al. 1998) et/ou la production de biopolymères exopolysaccharides…) faisant office de colle. Lorsque les macromolécules de surface ont une affinité pour la surface un pontage peut se former ce qui a pour effet d’ancrer la bactérie à la surface (Vidal et al, 1998). A noter que certains composants extracellulaires au contraire peuvent empêchent l’adhésion à cause d’interactions stériques répulsives (van Loosdrecht et al, 1990 ; Rijnaarts et al, 1994 ; Liu et al, 2007). La phase d’attachement concerne donc seulement les interactions stériques attractives (ou interactions de « pontage ») (Vidal et al, 1998). d. Colonisation de la surface Il s’agit de la formation du biofilm proprement dit, produit par l’ensemble de bactéries sur la surface du grain de sable (van Loosdrecht et al, 1990). 37 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable 7.1.2 L’approche physicochimique L’importance des interactions électrostatiques est très dépendante de la présence d’ions dans le milieu (van Loosdrecht, 1989) (force ionique et espèce). Dans le cas où le colloïde et la surface ont des charges de même signe et présentent aussi des interactions négatives Le colloïde est attiré vers la. Parce que les bactéries et les grains du sable ont généralement une charge électrique globale de même signe (négatifs) ce qui empêche l’adhésion. En revanche ces interactions contribuent à la rétention des bactéries près de la surface. Il se forme un puits à quelques dizaines de nanomètres de la surface dont la profondeur diminue au fur et à mesure que la distance de séparation colloïde-surface augmente (van Loosdrecht, 1989). 7.1.2 .1.Sensibilité des interactions électrostatiques à l’environnement a)La force ionique Plusieurs articles montrent la relation entre force ionique, forces électrostatiques et adhésion cellulaire sur différentes surfaces (Loosdrecht, 1989 ;Rijnaarts et al , 1999; van Li et Logan 2004). Selon la conclusion de ces études l’augmentation de la force ionique augmente l’adhésion et inversement (Rijnaarts, 1995). La relation entre force ionique, interactions électrostatiques et transport microbien dans le sable a également été étudiée (Johnson et al, 1996; Li et Logan, 1999; Rijnaarts et al, 1999 ; Redman et al, 2004 ; Choi et al, 2007;). Ces publications mettent en évidence l’importance du rôle des électrolytes sur l’adhésion et par conséquent le déplacement de cellules bactériennes à travers une matrice poreuse Lorsque la molarité de la solution est nulle la double couche électronique est très épaisse ce qui se traduit par de fortes répulsions électrostatiques entre les bactéries et le sable créant ainsi des conditions défavorable pour l’adhésion. Dans de telles conditions le transport bactérien dans le sable est favorisé (Redman et al, 2004). 38 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Redman et al (2004); constatent le transport seulement partiel d’E. coli, à travers une colonne de sable malgré la présence de la barrière électrostatique (Redman et al, 2004). Ils suggèrent que les cellules qui n’ont pas été transportées sont retenues dans le minimum secondaire. Ces interactions n’étant pas influencées par la composition et la concentration de la solution, les interactions électrostatiques peuvent devenir prépondérantes lorsque la force ionique est faible (Redman et al, 2004). Redman et al (2004) constatent alors qu’en diminuant la force ionique, l’ensemble des bactéries retenues dans le sable sortent de la colonne. Ils en déduisent que ces bactéries étaient retenues dans le minimum secondaire éliminé par la diminution de la force ionique. Tong et Johnson(2006) ont obtenu des résultats similaires avec des microsphères (Tong et Johnson, 2006) b) L’effet du pH de la solution sur les interactions électrostatiques L’adhésion bactérienne est sensible au changement de pH du milieu (Hamadi et al. 2005). La plupart des études montrent une meilleure adhésion lorsque le pH de la suspension bactérienne est proche du point isoélectrique (PIE) (Webb et al. 1999). Le PIE est la valeur du pH pour laquelle la charge électrique nette d’une surface est nulle. Rijnaarts et al (1999), ont utilisé le PIE des bactéries comme un indicateur de présence de polymères à la surface cellulaire qui inhibent l’adhésion (Rijnaarts et al, 1995). Van der et Kooij (1991) ont montré que les groupements anioniques à la surface des cellules bactériennes dominent les groupements cationiques (van der et Kooij, 1997). le PIE des bactéries se situe généralement en pH très acide. Or dans bien des cas, le transport bactérien concerne des environnements avec des pH proches de la neutralité (entre 6 et 8) valeurs bien supérieures au PIE des bactéries. Si on 39 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable fait exception des environnements extrêmes, la charge électrique nette d’une cellule bactérienne dans un sol est donc généralement négative. (Webb et al, 1999) 7.1.3 Les facteurs biologiques La composition chimique d’une surface cellulaire est complexe et évolue au cours du temps. Les membranes peuvent être modifiées en fonction de l’environnement, du stress ou encore de l’apport nutritionnel (Sanin et al, 2003). Or les propriétés d’adhésion sont en partie déterminées par les caractéristiques physicochimiques (hydrophobicité par exemple) de la membrane cellulaire (van Loosdrecht et al, 1987; van Loosdrecht, 1990). De plus de nombreuses espèces bactériennes sont capables de produire des composés et/ou des appendices extracellulaires qui peuvent à leur tour modifier les propriétés d’adhésion des cellules (Zita et Hermansson, 1997 ; Iwabuchi et al, 2003). A cause de l’implication de ces caractéristiques biologiques des cellules dans la formation de biofilms la littérature est très riche et propose de nombreuses études. En revanche l’influence des facteurs biologiques (polymères de surface, motilité cellulaire et conditions physiologique) sur le transport microbien dans le sable a reçu moins d’attention (van Loosdrecht et al. 1987; van Loosdrecht 1990). 7.1.3.1. Polymères de la surface cellulaire a. Les polymères extracellulaires (ou EPS) Les EPS sont composés d’une mixture de macromolécules très diverses telles que des polysaccharides, des protéines ou des composés lipidiques (Nielsen et al. 1997). Les EPS sont impliqués dans la formation et le développement de biofilms (Costerton et al, 1995). Cependant le rôle exact des EPS dans les phénomènes d’adhésion reste encore malconnu. En effet la composition chimique des EPS est très hétérogène et leur 40 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable production varie en fonction des souches modifiant ainsi les propriétés d’adhésion (Tsuneda et al. 2003). Certaines études mentionnent l’effet positif des EPS sur l’adhésion bactérienne Costerton, 1985; Dufrene et al, 1996) tandis que d’autres mentionnent le contraire (Gomez-Suarez et al, 2002). b. les Lipopolysaccharides (LPS) Les lipopolysaccharides sont des macromolécules constituées d’une chaîne polysaccharidique attachée à la membrane cellulaire par une partie lipidique (lipide A) (DeFlaun et al, 1999). Les chaînes latérales (ou antigène O) sont de nature polysaccharidique et sont spécifiques à chaque souche. Le « core » est également de nature saccharidique. Il y a plus de 3,5 millions de molécules LPS sur la face externe de la membrane des cellules Gram négatif. L’impact des LPS sur le transport microbien dans le sable a été abondamment abordé (DeFlaun et al, 1999;Abu-Lail et Camesano, 2003; Walker et Redman , 2004; Walker et al, 2004 ; Liu et al, 2007). c. Les Pili Le pilus (ou fimbriae, pili au pluriel) est un appendice se situant à la surface de la paroi de nombreuses bactéries à Gram négatif (et exceptionnellement des bactéries à Gram positif) et qui peut mesurer jusqu’à 2μm. On en distingue deux types : les pili communs et les pili sexuels. Les pili communs peuvent intervenir dans les phénomènes d’adhésion spécifique notamment avec des récepteurs situés à la surface des cellules eucaryote (Bullitt et Makowski, 1998). Le caractère hydrophobe des pili pourrait être à l’origine des propriétés adhésives qu’on leur attribue généralement (Ward, 1980). Cependant la littérature ne mentionne aucune étude de l’impact des pili sur le transport microbien dans le sable (Ward, 1980). 41 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable 7.1.3.2. Motilité cellulaire et transport bactérien dans le sable Certaines cellules bactériennes possèdent leurs propres moyens de propulsion grâce des appendices extracellulaires appelés flagelles. Ces structures extracellulaires agissent comme des hélices ou des nageoires. Plusieurs études ont été menées pour connaître l’influence de la motilité bactérienne sur leur transport dans le sable (Camper et al, 1993 ; Camesano et Logan, 1998;). Certaines comparaisons entre bactéries motiles et non motiles en chambre à écoulement (flow cell) (McClaine et Ford, 2002) ou sur colonnes. (Becker et al, 2004) montre que le taux d’attachement est plus élevé pour les cellules mobiles alors que d’autres études obtiennent des résultats contraires (Camesano et Logan, 1998). Gannon et al, (1991) n’ont pas constaté d’influence de la motilité des cellules sur le transport bactérien en milieu poreux (Gannon et al, 1991). Le mécanisme par lequel la motilité bactérienne influe sur le déplacement des cellules dans le sable demeure inconnu mais de nombreuses hypothèses ont été faites. La mobilité bactérienne pourrait par exemple augmenter le taux de collision avec la surface du milieu poreux et donc augmenter les chances d’adhésion de la bactérie (van Loosdrecht, 1989). Mc Caulou et al, (1995) affirment que la motilité bactérienne augmenterait le taux de désorption grâce à la force de locomotion qui permet à la cellule de se détacher de la surface (McCaulou et al, 1995). Ces auteurs en déduisent que le transfert de bactéries motiles vers des aquifères profond serait significativement accru grâce à leur motilité propre. Enfin, McClaine et Ford (2002) suggèrent que le comportement de détachement de bactéries motile est très influencé par la vitesse d’écoulement du fluide (McClaine et Ford, 2002). Les flagelles pourraient aider à augmenter l’attachement ou faciliter le détachement des bactéries de la surface selon les forces hydrodynamiques du système (McClaine et Ford, 2002). 42 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Dans certaines conditions le chimiotactisme peut influer sur le transport microbien dans le sable en modifiant la direction de déplacement des cellules motiles (Sen et al, 2005). En effet certaines bactéries motiles peuvent se déplacer vers un environnement plus favorable en réponse à un stimulus. Par exemple ce type de bactéries est capable de se diriger vers une zone où la concentration en nutriments bénéfiques est élevée ou de s’éloigner de substances nuisibles (McClaine et Ford, 2002). Olson et al (2004) ont montré que le chimiotactisme peut jouer un rôle important dans le déplacement microbien dans les aquifères (Olson et al, 2004). Plusieurs auteurs ont intégré le facteur chimiotactisme dans leurs modèles pour prédire le transport microbien dans un profil sol (Barton et Ford, 1997; Nelson et Ginn, 2001; Sen et al, 2005). Barton et Ford n'ont observé aucune différence significative du transport microbien (en colonne de sables) en présence ou absence d'un gradient chimique (Barton et Ford, 1995). Cependant les auteurs attribuent cette absence d’effet du chimiotactisme au gradient chimique trop faible utilisé pendant leurs expériences (Barton et Ford, 1997). 7.1.3.3. Etat et condition physiologique L’état physiologique d’une bactérie peut influencer les caractéristiques physicochimiques de la surface des cellules et par conséquent les propriétés d’adhésion. Par exemple l’hydrophobicité de la cellule peut être modifiée par la phase de croissance et le taux de multiplication cellulaire (McEldowney, 1986). Van Loosdrecht et al (1987) ont observé que les bactéries deviennent plus hydrophobes pendant la phase de croissance exponentielle (van Loosdrecht et al, 1987). La nutrition des cellules peut également modifier les propriétés d’adhésion des cellules (Sanin et al, 2003). 43 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Chen et Strevet (2003) ont mis en évidence l’impact des sources nutritives (ratio de carbone sur azote) sur les propriétés de surface d’une souche d’E. coli (Chen et Strevett 2003). Les mêmes auteurs observent par ailleurs que la phase de croissance, la phase stationnaire et la phase de dégénérescence n’ont pas d’effet significatif sur les propriétés de surface (en particulier γLW) des souches d’ E. coli, Pseudomonas fluorescence et Bacillus subtilis (Chen et Strevett, 2001). Grasso et al (1996) ont fait le même constat (Grasso et al, 1996). Smet et al(1999) ont étudié l’impact de l’état physiologique de P. fluorescence sur l’adhésion et le transport à travers des colonnes remplies de billes de verre (Smets et al, 1999). Les trois états physiologiques testés ont été définis par phase de croissance, la phase stationnaire et la phase de dégénérescence. Les cellules en phase exponentielle adhérent mieux sur le verre que les cellules en phase stationnaire ou en dégénérescence. Les auteurs constatent également que les cellules en phase exponentielle sont le plus hydrophiles, en contradiction avec les travaux cités ci-dessus (Smets et al, 1999). Ceci est d’autant plus surprenant que cette hydrophilicité augmente les répulsions entre le verre et les cellules bactériennes et devrait donc théoriquement diminuer l’adhésion. L’explication pourrait venir du potentiel zêta plus faible des cellules en phase de croissance. En effet les auteurs suggèrent que les cellules en phase exponentielle, du fait de leur faible potentiel zêta, sont vraisemblablement retenues dans un minimum secondaire qui est pour cette phase de croissance plus important que pour les autres états physiologiques. (Smets et al, 1999). 7.1.3.4. Densité cellulaire Il a été postulé que plus la concentration en cellules est élevée, plus le taux d’adsorption bactérienne sera élevé. Bengtsson et Lindqvist (1995) ont constaté que lorsque la concentration cellulaire dans la phase liquide augmente la 44 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable quantité de cellules attachées aux particules de sol augmente également jusqu’à ce que la surface disponible à l’adhésion arrive à saturation (Bengtsson et Lindqvist, 1995). Il est a noté que Bradford et Battahar(2006), utilisant des colloïdes artificiels, ont observé une diminution de la rétention quand la concentration d’injection augmente (Bradford et Bettahar 2006). Les auteurs postulent des interactions répulsives entre colloïdes en solutions et adsorbés pour expliquer leurs observations. 7.2. La filtration Le mécanisme de filtration correspond à un blocage physique des cellules par des pores dont la taille est inférieure à celles des cellules bactériennes (Corapcioglu, 1984). Les facteurs qui influent sur la filtration dans un milieu poreux sont : la forme et la taille des cellules, le niveau de saturation en eau du milieu poreux et l’obstruction éventuelle des pores (Stevik et al, 2004). 7.2.1. Le milieu poreux La taille des grains constituant le milieu poreux est un facteur important dans le transport microbien comme l’attestent plusieurs travaux (Fontes et al, 1991; Stevik et al, 1999 ;Ausland et a, 2002; Bradford et al, 2006) Plus la taille des grains est petite plus la taille des pores est réduite limitant ainsi le passage des bactéries. L'argile, le limon et le sable fin induisent des tailles de pores de l’ordre de grandeur de la plupart des cellules bactériennes. La filtration peut ainsi être un mécanisme limitant le mouvement bactérien à travers ce type de matériaux (Matthess, 1985). La présence de macro pores et de fractures dans une matrice poreuse au contraire facilite le transport microbien ( Natsch et al, 1996 ; Artz et al, 2005). La présence de galeries formées par des vers de terre par exemple facilite le transport d’E. coli O157:H7 tandis que le compactage du sol limite son transport 45 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable (Artz et al, 2005). Ibaraki et Sudicky (1995) ont réalisé des simulations numériques de transport colloïdal par un réseau de fractures dans un milieu poreux (grès et argile) ( Ibaraki et Sudicky, 1995). Leurs travaux montrent que le manque de données sur les réseaux de fractures et les coefficients de filtration augmentent l’incertitude de prédiction du transport colloïdal pour des applications à grande échelle. En effet lorsque l’eau coule dans les pores de grande taille les vitesses d’écoulement sont plus rapides augmentant la vitesse et la distance de transport (Ibaraki et Sudicky, 1995). Bradford et al (2005) ont publié récemment une série d’articles insistant sur l’importance de l’effet filtration sur le transport des colloïdes ou de bactéries en milieu poreux (Bradford et al, 2003 ; Bradford et al, 2005; Bradford et Bettahar, 2006) En testant le transport de la souche E. coli O157:H7 dans des colonnes de sables de porosité variables Bradford et al (2005), ont clairement mis évidence l’influence de la taille des grains de sable. Dans ce type d’étude les sédiments utilisés ont généralement des tailles de grain très uniforme. Cependant, la plupart des sédiments normaux ont une distribution de la taille des grains fortement non uniforme : dans les sédiments naturels 10% des pores sont assez petits (>1μm) pour gêner transport bactérien (Jordan et al, 2004). Brown et al (2002) ont également constaté l’influence de la forme des grains de sables sur le transport microbien, les grains ovales étant moins propices au transport que les grains ronds (Brown et al, 2002). Plusieurs travaux ont tenté d’établir un ratio entre la taille des bactéries et la taille des pores (ou encore tailles des grains) à partir duquel la filtration opère (Matthess 1985). Mais ce ratio varie beaucoup en fonction des auteurs. Brouwer estime que la filtration débute lorsque le diamètre des grains constituant les milieux poreux est inférieur ou égal à 5 fois le diamètre des colloïdes en suspension (Brouwer 1984). Selon Bradford et al(2005). La filtration se produit 46 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable quand la ration entre le diamètre des particules en suspension (de) et le diamètre moyen des grains (d50) est supérieur à 0.0017 (Bradford et al, 2005). Bradford et al (2005) utilisent le même calcul (de/d50) pour déterminer que la filtration d’E. coli O157:H7 par des sables fins se produit lorsque de/d50 est supérieur à 0.005 (Bradford et al, 2005). Un autre phénomène qui peut être assimilé à la filtration par un milieu poreux est le blocage des colloïdes au niveau des zones de contact entre grains constituant la matrice poreuse (Bradford et al, 2003; Bradford et al, 2005) .Plus récemment le blocage de colloïdes par des zones de contact entre grains d’un milieu poreux a pu être visualisé et est considéré comme un mécanisme important de déposition (Li et al, 2006). Il a aussi été montré de façon théorique que le phénomène de blocage dans une matrice porale peut se produire même en présence d’une barrière d’énergie (Johnson et al, 2007). 7.2.2. La morphologie des bactéries Les études sur l’influence de la forme et de la taille des bactéries sur la filtration sont peu nombreuses. Gannon et al(1991) ont trouvé une bonne corrélation entre la filtration et la taille des cellules (Gannon et al, 1991). Weiss et al (1995) ont étudié l’influence de la morphologie cellulaire (en calculant le ratio largeur sur longueur cellulaire) de 14 souches sur le transport microbien dans le sable (Weiss et al, 1995). Le résultat de leurs études suggère que les bacilles allongés sont les plus filtrés par le sable. De même ils montrent que les plus petites cellules sont les mieux transportés (Weiss et al, 1995). Plus récemment Salerno et al (2006), ont utilisé des microsphères de latex artificiellement déformées pour étudier l’effet de la morphologie des colloïdes sur la filtration en milieux poreux (Salerno et al, 2006). Les résultats montrent que la filtration dans les colonnes remplies de billes de verre (diamètre 40μm) est d’autant plus élevée que le ratio longueur sur largeur est grand (Salerno et al, 2006). Le contraste est surtout remarquable avec les colloïdes témoins qui sont parfaitement sphériques. A noter que la chimie de 47 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable surface et le potentiel zêta ne jouent pas un rôle discriminant dans cette expérience puisque ces caractéristiques sont identiques pour tous les colloïdes utilisés. Les auteurs concluent que la forme allongée de certaines particules, telles que les bactéries de type bacille, est un facteur fortement impliquée dans les phénomènes de rétention en milieu filtrant (Salerno et al, 2006). 7.2.3. L’obstruction des pores La diminution du volume poral par l’obstruction des pores peut être une cause de filtration dans un environnement poreux tel que le sable. Une des causes majeures de l’obstruction peut être la formation de biofilms (Thullner et al, 2002) ou des cellules agrégées (Bradford et al. 2006) qui remplissent les pores. D’après Bradford et al (2006), des cellules d’E. coli non agglomérées peuvent se déposer au niveau d’étranglement de pores et s’agglomérer pour former un bouchon. Les cellules agglomérées peuvent ensuite être relâchées dans la phase aqueuse sous l’effet de forces hydrodynamiques (Bradford et al, 2006). Iliuta et Larachi (2006) ont simulé l’agrégation de cellules de Pseudomonas putida dans un bioréacteur (lit poreux alimenté goutte à goutte avec des eaux usées) (Iliuta et Larachi, 2006). Rijnaarts et al (1996) ont constaté que l’obstruction des pores par des cellules bactériennes dépend de la taille cellulaire et de la possibilité d’agrégation des cellules (Rijnaarts et al, 1996). 7.2.4. Saturation en eau et charge hydraulique en sable Lorsque le flux hydrique appliqué à la surface d’un milieu poreux insaturé est faible (c'est-à-dire, inférieur à la conductivité hydraulique à saturation) l’eau circule préférentiellement dans les petits pores favorisant ainsi les phénomènes de filtration. Quand le flux appliqué est suffisamment élevé pour augmenter le niveau de saturation en eau dans le sable, l’eau circule préférentiellement à travers les pores les plus grands (loi de Poiseuille). Dans ces conditions les phénomènes de filtrations sont réduits (Smith, 1985). 48 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Une augmentation du flux hydrique contribue donc au transport microbien dans le sable. De plus en conditions non saturées, la présence d’air dans le sable crée des interfaces air-eau. Depuis les années 70 plusieurs études montrent que les bactéries ou les colloïdes ont tendance à s’accumuler à l’interface eau-air (Blanchard, 1972; Corapcioglu et Choi, 1996; Powelson et Mills, 1996; Schafer et al, 1998). Wan et al(1994) ont même visualisé l’accumulation de cellules bactérienne au niveau d’interfaces eau-air après le transport de bactéries à travers des colonnes de sables insaturées (Wan et al, 1994). Ces études suggèrent fortement que la présence d’air dans un sol joue un rôle de rétention lors du transport bactérien. 7.3. Forces Hydrodynamiques De nombreuses études on montré que le transport des bactéries à travers le sable est amélioré lorsque les vitesses d’écoulement augmentent (Camper et al, 1993; Sarkar et al, 1994; Tan et al, 1994). Ainsi Huysman et Verstraete (1993) ont constaté que le transport bactérien à travers des filtres était beaucoup plus élevé. Comme expliqué précédemment l’effet de la filtration est amoindri lorsque le flux d’eau à la surface du milieu filtrant augmente (Huysman et Verstraete, 1993). A l’intérieur des pores les forces hydrodynamiques peuvent être responsables du détachement de bactéries (phénomènes de cisaillement) mais également de la rétention des cellules dans des zones mortes (Tan et al, 1994). 8. Le transport de bactéries pathogènes dans le sable Il existe plusieurs sources de bactéries pathogènes susceptibles de contaminer des nappes phréatiques ou des eaux de baignades après transport à travers un sol. Parmi les sources les plus souvent citées on trouve les eaux usées (Stevik et al, 2004), les boues des stations d’épuration ou le fumier des élevages intensifs (Cools et al, 2001). 49 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Plusieurs auteurs ont fait le point sur les études faites en matière de transport de souches pathogènes dans des environnements aquifères (Ferguson et al, 2003; Santamaria et Toranzos, 2003; Stevik et al, 2004). Cependant la littérature comporte un nombre limité de travaux sur les conséquences liées au déplacement microbien dans un sol. Unc et Goss (2004) relatent l’événement tragique de mai 2000 à Walkerton (Ontario, Canada) où l’eau du robinet fut contaminée par les souches pathogènes Escherichia coli 0157:H7 et Campylobacter (Unc et Goss, 2004). Cette contamination a entraîné l’hospitalisation de 2300 personnes dont 7 sont décédées sur un total de 5000 habitants que compte la ville deWalkerton. L’enquête sur les origines du drame a montré que la contamination était vraisemblablement due à des bactéries issues de lisiers qui ont réussi à atteindre l’aquifère (Unc et Goss, 2004). Dans les zones rurales l’utilisation de systèmes d’assainissement des eaux usées autonome se développement rapidement. Aux Etats-Unis 25% de la population bénéficie de ce type de système (US Environmental Agency, 1997). Les eaux usées sont d’abord stockées dans une fosse septique pour permettre la décantation de la phase solide. Le surnageant est envoyé dans le sol via un réseau de drains. Ce type d’assainissement a été conçu en considérant que le sol agit comme un filtre. En effet des expériences ont démontré que les microorganismes issus de ce type de système d’assainissement sont filtrés sur des distances relativement courtes en milieu poreux insaturé (Hagedorn, 1981). Cependant Gerba et al (1975) ont constaté que des bactéries Coliformes pouvait être transportées jusqu’à une distance de 450 mètres à partir du point de contamination (Gerba et al, 1975). La migration de souches pathogènes peut ainsi aboutir à la contamination des réserves en eaux potables et porter atteinte à la santé publique. Selon Scandura et Sobsey (1997) les effluents des fosses septiques sont une source importante responsable de la contamination des nappes phréatiques (Scandura et Sobsey, 50 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable 1997). Les bactéries pathogènes importante dans ce type de contamination sont : Salmonella sp., Shigella sp., Vibrio cholerea, Yersinia enterocolitica, Y. pseudotuberculosis, Leptospira sp., Francisella tularensis, Dyspepsia coli, et des souches productrices d’entérotoxines comme E. coli et Pseudomonas (Matthess, 1985). 8.1. Le sort des bactéries pathogènes entérique dans un sol 8.1.1. La survie Les bactéries entériques vivent normalement exclusivement dans le tractus digestif des mammifères. De ce fait ces microorganismes sont peu adaptés à la survie dans d’autres environnements et en particulier le sol. Néanmoins plusieurs auteurs ont constaté que des Coliformes fécaux issues de stations d’épuration pouvaient survivre plusieurs mois dans un sol (Ngole, 2006; Pourcher, 2007). Une augmentation de l’humidité du sol, la diminution de la température ou encore la quantité de matière organique disponible favoriserait la survie des souches entériques (Ngole, 2006). 8.1.2. Le déplacement L’argile favoriserait la réduction du transport de bactéries entériques dans un sol par filtration et adsorption. En effet l’argile est constitué de particules très fines (<2μm) bloquant ainsi le passage des cellules bactériennes (Huysman et Verstraete, 1993). De la présence de groupements chargés positivement sur les particules d’argile favorise l’adhésion électrostatique des bactéries généralement de charge opposée (Fletcher, 1979). Scandura et Sobsey (1997) soutiennent également que des sols avec au moins 15% d’argile sont capable de retenir des bactéries et des virus et réduisent fortement les risques de contamination (Scandura et Sobsey, 1997). Cependant Conboy et Goss en réalisant une surveillance de plusieurs puits ont remarqué que les sols riches en argile sont les plus susceptibles à permettre une contamination bactérienne d’origine fécale (Conboy, 2000). 51 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Les événements pluvieux favoriseraient le déplacement de bactéries entériques dans un sol. Plusieurs auteurs ont observé le déplacement de Coliformes sur plus de 150 mètres lors d’épisodes pluvieux importants (Gerba, 1984 ; Celico et al, 2004). 8.1.3. Détection de pollutions fécales Traditionnellement les Coliformes fécaux (aussi appelés Coliformes thermo tolérants) ont été utilisés comme indicateur de contamination fécale. Plus récemment l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) proposent d’utiliser E. coli et les entérocoques de l’intestin comme indicateurs de pollution fécale. De plus, des techniques de biologie moléculaire ont été développées pour la détection d’E. coli dans des environnements comme le sol (Sabat, 2000) ou les eaux usées (Bertrand et Roig, 2007). Bertrand et Roig (2007) ont développé une technique PCR pour détecter spécifiquement la souche pathogène E. coli 0157 H7 avec une sensibilité de 200CFU/litre (Bertrand et Roig, 2007). La conférence annuelle de la Société Américaine de Microbiologie (ASM) de 2007 (Toronto, Ontario, Canada) a montré l’essor de méthodes de détection de souches pathogènes dans l’environnement (Esseilli, 2007; Haffar, 2007; Hallier-Soulier, 2007). Plusieurs études ont donc permis de détecter des pollutions fécales dans l’environnement au moyen de ces techniques. Cependant la littérature ne mentionne pas de lien clair entre une pollution fécale et le transport de bactéries fécales en milieu poreux. (Conboy, 2000) Le déplacement bactérien en milieux poreux résulte d’un couplage complexe entre plusieurs mécanismes : - Rétention : immobilisation des cellules par adhésion, blocage ou filtration dans la matrice poreuse. - Détachement : remobilisation des cellules faiblement retenues sur la matrice et/ 52 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable ou décrochage par les forces de cisaillements exercées par l’écoulement. - Transport : déplacement de cellules bactériennes dans un milieu poreux lié aux lois de la convection dispersion. (Olson et al, 2004). Une des lacunes majeure dans la littérature concerne le faible nombre d’études du transport bactérien dans les milieux poreux hétérogènes tel qu’un sol. On n’a trouvé que très peu de travaux rapportant des expériences de déplacement dans des milieux autres qu’une colonne de sable ou de billes de verre. Dans une matrice porale homogène l’hydrodynamique et la physicochimie de surface sont simplifiées. (Sanin et al, 2003). Dans ce sens les expériences en milieux homogènes (billes de verre, grains de sables calibrés) sont généralement privilégiées parce que dans de telles conditions l’étude de l’impact des mécanismes de déposition et de décrochage est plus simple et peut se focaliser sur des aspects physicochimiques. Cependant, on peut imaginer que, par analogie avec les phénomènes de transport de soluté, le mécanisme de rétention étant un processus cinétique, il va être en compétition avec le transport par l’écoulement ; Or, l’écoulement peut présenter des hétérogénéités bien plus importantes (distribution des vitesses par exemple) dans un milieu naturel que dans une colonne de matériaux fin et homogène. Par conséquent, il nous semble nécessaire de conduire des expériences dans des milieux simples mais aussi dans des milieux un peu plus compliqués pour essayer de se rapprocher du milieu naturel du point de vue de la complexité des écoulements ( Olson et al, 2004) Moyennant cette gamme de complexité, il nous semble que l’on pourra en partie évaluer dans quelle mesure les mécanismes de déposition entrent en compétition avec le transport( Simoni et al,1998). Le diagramme suivant illustre la durée qui est exigée pour que des particules de différentes tailles se lient ensemble. 53 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Tableau 1 : Temps de liaison de plusieurs particules selon le diamètre (Peterson, 2001) Diamètres des particules Type de particules Temps de liaison pour 1 m. d’eau 10mm gravel 01 seconde 1 mm Sable 10 secondes 0.1 mm Sable fin 02 minutes 10 micron Protozoaires algues argile 02 heures 1 micron Bactéries algues 08 jours 0.1 micron Virus colloïdes 02 ans 10 nm Virus colloïdes 20 ans 01 nm Virus colloïdes 200 ans 54 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Tableau 2 : Principaux groupes de virus pathogènes excrétés dans la matière fécale et les maladies transmises (Buchanan et al, 2000). Famille Genre Espèce Maladie Adenoviridae» Mastadenovirusadenovirus Adenovirus( 42 Affections respiratoires, types) infections oculaires Virus de l’hépatite B (VHB , HBV) Picornaviridae Enterovirus Poliovirus 1,2,3 Poliomyélite Coxsakie A (23) Méningite, fièvre, Coxsakie B (23) maladies respiratoires,myocardite Enterovirus Heparnavirus Hépatite infectieuse exentérovirus 72 = virus de l’hépatite A(VHA,HAV) Reoviridae Rotavirus Rotarivirus Vomissements et diarrhées humain Réovirus Diarrhées 55 Revues bibliographiques sur les peuplements bactériologiques du sable Tableau 3 : Principaux agents bactériens pathogènes présents dans les selles et les maladies transmises (Buchanan et al, 2000). Famille Genre Espèce Maladie Enterobacteriaceae Salmonella typhi Fièvre typhoïde Fièvre paratyphoïde Enterobacteriaceae Shigella dysenteriae Dysenterie bacillaire Gastro-entérite, diarrhée Vibrionaceae Vibrio cholerae Choléra Gastro-entérite, diarrhée Enterobacteriaceae Escherichia coli Gastro-entérite, diarrhée Enterocolitica Diarrhée, septicémie « type pathogène » Enterobacteriaceae Yersinia 56 Matériels et méthodes Matériels et méthodes 1. Sites d’étude Les quatre sites retenus pour cette étude sont situés dans différents points de la côte oranaise (Tableau 4), Ain El-Turk( Figure 1) est située à 15 km en nordouest de la wilaya d’Oran, une zone marquée par l’urbanisation incontrôlée de son rivage, les Andalouses à 25 km, une plage caractérisée par un espace vaste de sable fin et doré, hautement fréquentée par les touristes. Beau séjour, Andalouses (Figure 3) sont deux plages sous l’influence de l’émissaire de la communauté urbaine de Ain El- Turk et El Ançor. Madagh (Figue 4) est une zone non impactée puisqu’elle est située loin de la métropole oranaise d’environ 40 km vers l’Ouest et où l’action anthropique est très peu marquée (Sahnouni, 2003 ; Kherraz, 2004 ; Moffouk, 2005). Tableau 4 : Caractérisation des quatre sites d’échantillonnage. Sites Beau Séjour Eden Les Andalouses Madagh Géoréférencement N 35° 44' 54.81" W 0° 46' 09.18" N 35° 45' 13.46" W 0° 46' 50.81" N 35° 42' 23.18" W 0° 53' 13.05" N 35° 37' 952" W 000° 104' 243" 57 Commune Ain El-Turck Ain El-Turck Caractéristiques Rejet des effluents urbains et industriels Zone touristique El Ançor Zone touristique Ain El Karma Aire marine protégée Matériels et méthodes Figure 1 : Site d’Ain El-Turk. Figure 2 : Site d’Eden. Figure 3 : Site des Andalouses. Figure 4 : Site de Madagh. 58 Matériels et méthodes 2. Echantillonnage Un total de 144 échantillons a été analysé durant la saison hivernale et estivale. Après prélèvement, les échantillons sont mis dans des flacons marqués (Figure 5) et transportés après leur conservation dans une glacière à 4°C. Figure 5 : Echantillons récoltés des quatre sites. Figure 06 : Sites d’échantillonnage (Google 2011) L’eau est recueillie dans des bouteilles en plastique stériles de 250 ml. Le sable sec a été prélevé et mis dans des grands tubes à vis en plastique de 250 ml, dans les zones non inondées par l’eau de mer (au niveau de l’étage supralittoral) 59 Matériels et méthodes tandis que le sable humide a été prélevé dans la zone intermédiaire entre le sable sec et l'eau de mer (étage médiolittoral). Les échantillons ont été mis dans une glacière (4°C) et transportés dans des conditions stériles au laboratoire de recherche Réseau de Surveillance Environnementale (LRSE) et analysés de suite. 3. Mesure du pH Le pH de l’eau est mesuré en introduisant l’électrode du pH mètre dans un bécher contenant la solution à analyser. Le pH du sable a été mesuré ainsi : On introduit 10 g de sable dans 90 ml d’eau déminéralisé et après décantation, on plonge l’électrode du pH mètre dans le liquide décanté. 4. Mesure de la température On introduit la sonde de température dans l’échantillon à analyser (eau ou sable) et on passe à la lecture affichée sur le thermomètre. 5. Préparation des échantillons aux analyses microbiologiques 5.1. Les dilutions Entre la préparation de la suspension, ses dilutions et la mise en culture, il ne doit pas s’écouler plus de 45 mn. Les dilutions suivent des séries logarithmiques dont les termes sont en progression géométriques ; par exemple les dilutions décimales : 0,1 (10-1) ; 0,01 (10-2). Prélever une capacité de 1 g de sable à l’aide d’une spatule stérile et le transférer dans un tube stérile contenant 9 ml d’eau distillée stérile ou eau physiologique (recherche de Staphylocoques) = Obtention de la suspension mère. De même pour l’analyse d’eau en prenant en considération que la solution mère est l’eau de mer. Ensuite on prélève 1 ml de cette eau et l’introduire dans 9 ml d’eau distillée stérile. 60 Matériels et méthodes Prélever aseptiquement 1 ml de la suspension mère à l’aide d’une pipette graduée stérile de 1 ml munie d’une poire à aspiration ; l’homogénéisation du prélèvement se fait après aspiration est refoulement 3 fois. Transférer aseptiquement le 1 ml prélevé dans le 1er tube (10-1), la pipette ne devrait pas pénétrer dans les 9 ml du diluant. Jeter la pipette utilisée dans un conteneur approprié. A l’aide d’une 2ème pipette stérile de 1 ml, procéder du même du tube 10-1 au tube 10-2. Faire de même pour les deux derniers tubes en utilisant à chaque prélèvement une pipette nouvelle. On peut naturellement utiliser des volumes différents en respectant le facteur de dilution souhaité. 6. Dénombrement des germes aérobies totaux Ce dénombrement reflète la qualité microbiologique générale d’un produit et permet d’en suivre l’évolution. Le nombre de germes « totaux » pour donner une indication de l’état de décomposition du produit : Il peut aussi dans certains cas constituer un indice de la qualité sanitaire. Au cours des traitements technologiques, le dénombrement de la flore « globale » permettra de juger de l’incidence des diverses opérations (Guiraud, 1998). La culture en surface d’un milieu gélosé, dite surface count, est recommandée lorsque la description des colonies peut être utile à l’identification des germes dénombrés. La gélose nutritive est un milieu riche permettant le développement de la plupart des microorganismes. Sa formule comprend une peptone riche en acide aminés libres et de l’extrait de levure. L’association de ces deux constituants fournie au milieu de nombreux facteurs de croissance (Multon, 1994). - On fait fondre le milieu de base et le refroidir jusqu’à 45°c. - On coule en boites de pétri stériles. 61 Matériels et méthodes -Après solidification, sécher la surface du milieu à l’étuve à 45°c, couvercle entrouvert, et laisser refroidir couvercle fermé. -Marquer les boites (10-1, 10-2,…). -A partir de la prise d’essai bien homogénéisée, porter aseptiquement 0,1 ml (2 gouttes) dans la boite de pétri contenant la gélose nutritive - Etaler l’inoculum à l’aide d’un étaleur stérile « pipette râteau » que l’on passe à la surface de la gélose pendant que l’on imprime à la boite un mouvement circulaire horizontal. - Laisser sécher 15 mn à la température du laboratoire. - Incuber les boites à 37 °c pendant 48 h. La lecture s’effectue par comptage visuel. Dans tous les cas, seules les boites contenant entre 20 à 300 colonies sont utilisées. Lorsque le nombre de colonies est compris entre 20 et 300, on recherche les germes incriminés en effectuant une identification microbienne basée sur l’étude microscopique et l’ensemencement d’une galerie biochimique selon la Figure 7. 7. Dénombrement des Coliformes Les Coliformes totaux regroupent plusieurs espèces bactériennes de la famille des entérobactéries qui se présentent sous formes de bâtonnet, Gram négatives, non sporulant, possédant l'enzyme â-galactosidase permettant l'hydrolyse du lactose à 37 °C afin de produire des colonies rouges avec des reflets métalliques sur un milieu bien approprie. Le groupe des Coliformes est utilisé depuis la fin du 19ème siècle comme indicateur de pollution fécale (Lee et al, 2006). La plupart des espèces de ce groupe se retrouveront naturellement dans le sol ou la végétation (Edberg et al, 2000). 62 Matériels et méthodes Coloration de Gram Bacille Gram Oxydase + Aérobies stricts Oxydase - Aéroanaérobie s Bacilles Gram + Catalase + Catalase - Bacillus Closridium Aéro-anaérobies : Entérobactériaceae Cocci + Catalase + Catalase - Métabolisme fermentaire : Métabolisme oxydatif : Staphylococcus Micrococcus Aérobies stricts : Acinetobacter Pseudomonas Vibrionaceae Famille des Streptococacea e Ensemencement d’une Galerie Figure 7 : Etapes suivies pour une identification bactérienne (Garcia et al, 2001) 7.1. Coliformes fécaux : Les Coliformes fécaux ou Coliformes thermotolérants, sont un sous-groupe des Coliformes totaux capables de fermenter le lactose à une température de 44 °C (Barthe et al, 1997). Bien que la présence de Coliformes fécaux témoigne habituellement d'une contamination d'origine fécale, plusieurs Coliformes fécaux ne sont pas d'origine fécale, provenant plutôt d'eaux enrichies en matière organique, tels les effluents industriels du secteur des pâtes et papiers ou de la transformation alimentaire (Barthe et al, 1997). 63 Matériels et méthodes L'intérêt de la détection de ces Coliformes, à titre d'organismes indicateurs, réside dans le fait que leur survie dans l'environnement est généralement équivalente à celle des bactéries pathogènes et que leur densité est généralement proportionnelle au degré de pollution produite par les matières fécales (Barthe et al, 1997). 7.1.1. Colimétrie en milieu liquide La colimétrie en milieu liquide permet la caractérisation et dénombrement des Coliformes. Il ne s’agit bien souvent que d’un test présomptif qui demande confirmation et qui nécessite l’emploi d’un milieu solide de différenciation et d’isolement. La colimétrie en milieu liquide consiste en une numération par la méthode NPP. Le milieu utilisé est le milieu BCPL (bouillon lactosé au pourpre de bromocrésol) avec cloche (Milieu pour le dénombrement des Coliformes) [OXOID]. La culture se fait dans des tubes avec cloche de Durham. Les milieux sont incubés 24 à 48 heures à une température de 37˚C. Le milieu devient trouble et jaunâtre lors de la pousse bactérienne. Si elle s’accompagne d’une importante production de gaz, ceci est une présomption de la présence de Coliformes. Le caractère positif se traduit par un dégagement de gaz de 1/10e au moins du volume de la cloche. 7.1.2. Numération par la méthode NPP (Nombre le Plus Probable) Cette méthode est basée sur le fait qu’après ensemencement d’un milieu liquide, toute croissance microbienne indique la présence d’au moins un germe (UFT : Unité Formant Trouble). C’est une estimation statistique du nombre de microorganismes supposés distribués dans l’échantillon, les bactéries se multiplient librement dans le milieu 64 Matériels et méthodes liquide. En cas de présence, l’ensemble du milieu liquide inoculé vire à la « positivité » (trouble ou virage de l’indicateur). Un jugement quantitatif est possible en jouant sur les volumes de la prise d’essai. Le développement peut être apprécié visuellement par dégagement gazeux dans une cloche de Durham. Une série de dilutions est effectuée à partir de la suspension à. Une petite quantité (1 ml) de ces dilutions est placée dans des tubes contenant du bouillon BCPL (9ml). Après culture, on procède à la lecture des résultats. Sont comptés positifs les tubes qui présentent une croissance (dégagement de gaz) et négatifs les autres. Un test de confirmation peut être réalisé pour vérifier la présence des Coliformes en incubant une petite quantité de la culture des tubes positifs sur un milieu sélectif tel que le milieu à l’éosine et au bleu de méthylène de Teague-Levine (EMB) à 37˚C (Booysen et al, 2002) Les Coliformes thermotolérants, parfois appelés " Coliformes fécaux " ou " Escherichia coli présomptifs ", peuvent être recherchés et dénombrés dans les mêmes conditions mais l’incubation se fait à 44˚C. S’il y a dégagement de gaz, une confirmation par culture en milieu solide est nécessaire (milieu EMB). D’autres Entérobactéries (Citrobacter, Klebsiella,...) peuvent donner une réaction positive. Il conviendra donc de réaliser une identification plus précise via un isolement sur milieu EMB puis pour confirmation plus précise de réaliser une galerie API 20 E. 7.2. Dénombrement d’Escherichia Coli Escherichia coli est un coliforme thermotolérant qui entre autre : -Produit de l’indole à partir du tryptophane à 44°C, -Donne un résultat positif à l’essai au rouge de méthyle, -Ne produit pas de l’acéthyl méthyl carbinol, 65 Matériels et méthodes - N’utilise pas le citrate comme source unique de carbone. Pour la recherche d’E. coli, un isolement sur milieu EMB réalisé à partir des derniers tubes positifs de la colimétrie permet de confirmer la présence de E. coli dans notre échantillon. L’ensemencement de la gélose EMB se fait par transfert à l’anse et étalé directement sous formes de stries d’épuisement à la surface de la gélose. L’incubation dure 24 heures à 44˚C. Le milieu EMB contient deux colorants, l’éosine et le bleu de méthylène qui inhibent la majeure partie de la flore Gram+ (sauf Streptocoques D). Bien que les Entérobactéries lactose - puissent s’y développer, la culture des Entérobactéries lactose + y est favorisée (Sinton et al, 1999). Le lactose est un critère de différenciation du milieu : l’utilisation du lactose se traduit par un centre foncé d’aspect métallique des colonies (lactose +), dans le cas contraire les colonies sont incolores (lactose -). Les Escherichia Coli apparaissent comme des colonies isolées, de 2 à 3 mm de diamètre, ayant tendance à confluer et présentant un reflet métallique verdâtre en lumière réfléchie et un centre noir pourpre en lumière transmise(Sinton et al, 1999) . 8. Dénombrement des Staphylocoques totaux L’isolement direct est pratiqué sur le milieu sélectif (Chapman). A l’aide d’une anse de platine ou d’une pipette Pasteur on prélève 1 g de sable ou 1 ml d’eau du prélèvement que nous ensemençons par épuisement sur gélose en boîte de Pétri, de façon à obtenir des colonies bien isolées après une incubation à 37°C pendant 24 heures. L’incubation pour le milieu d’enrichissement peut être faite pendant 24 heures et plus lorsque cela est nécessaire (Sinton et al, 2002). 9. Dénombrement des Pseudomonas totaux On ensemence 1 g de sable (1 ml pour l’eau) sur des boites de Pétri contenant le milieu King A et King B on coule une deuxième couche de ces milieux après ensemencement et on incube à 30°C pendant 72H (Biely et al, 1996). 66 Matériels et méthodes 10. Tests de confirmation et d’identification Des tests de confirmation d’identification peuvent être réalisés pour toutes les souches obtenues en vue de confirmer notre présomption d’identification. 10.1 .Caractérisation d’enzymes : 10.1.1. Mise en évidence d’enzymes respiratoires : Test cytochrome oxydase Les oxydases interviennent à la fin des étapes de déshydrogénation et des chaînes de cytochromes. Il en existe plusieurs types. Elles sont mises en évidence par leur propriété de catalyser la réaction d’oxydation d’un substrat organique par l’oxygène de l’air. Le substrat utilisé est le N-diméthyl paraphénylène diamine, qui est incolore sous forme réduite et rouge-violet sous forme oxydée ou le chlorohydrate de tétraméthyl paraphénylène diamine qui donne une coloration pourpre. Le caractère oxydase + signifie que la souche possède une enzyme capable d’oxyder le substrat employé et ne signifie pas la présence d’une oxydase particulière. Le test est réalisé sur papier filtre" OX ", imprégnés de réactif. La colonie est prélevée et déposée sur le papier filtre. Une coloration bleue est considérée comme positive. Toutes les entérobactéries sont cytochrome oxydase négative. 10.1.2. Test catalase La catalase est une enzyme catalysant la dismutation de l'eau oxygénée (peroxyde d'hydrogène).Cette enzyme est utilisée en bactériologie systématique pour l'identification des bactéries. Il s'agit de mettre en contact une colonie de la bactérie à étudier en présence d'eau oxygénée. Ce test est important pour la première orientation dans l'identification d'une souche pure bactérienne. 67 Matériels et méthodes Pour effectuer l'identification complète d'une bactérie il faut connaître le type respiratoire.Il faudra donc poursuivre l'identification de la souche par l'ensemencement de milieux: sélectifs, hostiles, ou faisant partie de la batterie de test prévue pour la différenciation des genres et l'identification de la bactérie. La recherche de la catalase permet de différencier: -Les bactéries des genres Staphylococcus et Micrococcus ( catalase +) ; -Des bactéries des genres Enterococcus, Streptococcus, Pediococcus, Lactococcus et Leuconostoc (catalase -). Sur une lame de verre propre, déposer une goutte d’eau oxygénée, puis la mettre en contact avec une colonie isolée, prélevée directement avec une pipette Pasteur boutonnée ou une anse plastique à usage unique. Il ne faut pas utiliser une anse en métal car elle serait alors oxydante. Une effervescence (dû à un dégagement de dioxygène) signe la présence d'une catalase. S’il y a une formation de bulles, la bactérie possède la catalase. Si rien n'est observable, la bactérie ne possède pas l'enzyme. 10.2. Coloration de Gram La coloration différentielle la plus connue est celle de Gram, qui permet de diviser les bactéries en deux grands groupes : Gram + et Gram -. Cette méthode de coloration est basée sur la différence de structure de paroi chez les 2 groupes : les bactéries Gram + contiennent une forte proportion de lipides (20%) et retiennent le violet de gentiane (premier colorant) après lavage à l’alcool ; les bactéries Gram - contiennent une faible proportion de lipides, sont décolorées à l’alcool et prennent ensuite la couleur du second colorant. Le traitement par l’alcool extrait les lipides chez les Gram – entrainant une décoloration des organismes au premier colorant qui vont alors prendre la coloration du second colorant (rouge). Les parois Gram + au contraire sont déshydratées par l’alcool : leur perméabilité diminue, le premier colorant ne peut 68 Matériels et méthodes être extrait et elles gardent donc la coloration du premier colorant (bleu). (Genebio, 2006) Les souches vont subir une identification plus précise via des galeries Api 20 E. 10.3. Antibiogramme Un antibiogramme est une technique de laboratoire visant à tester la sensibilité d’une souche bactérienne vis-à-vis d’un ou plusieurs antibiotiques. Le principe consiste à placer la culture de bactéries en présence du ou des antibiotiques à tester et à observer les conséquences sur le développement et la survie de celleci. On place alors plusieurs pastilles d’antibiotiques sur une souche bactérienne étalée dans une boite de Mueller-Hinton (Figure 9) (Ce milieu est une gélose riche pour tester l’action des différents antibiotiques). Il existe 3 types d’interprétation selon le diamètre du cercle qui entoure le disque d’antibiotique : Souche sensible, intermédiaire ou résistante. Ce diamètre représente la zone d’inhibition de l’antibiotique sur la souche donnée. Il représente la concentration minimale inhibitrice (CMI) de l’antibiotique sur cette souche. Le diamètre de la zone d’inhibition de l’antibiotique correspond au CMI ou concentration minimale inhibitrice. Nous recherchons via l’antibiogramme les résistances à ces antibiotiques ainsi que la présence de β-lactamase à spectre étendu (BLSE). Ce terme désigne les enzymes β-lactamases produites surtout par Klebsiella sp. et E. coli, codant pour la résistance aux β-lactamines à large spectre, qui sont habituellement actives contre les bacilles à Gram négatif. 10.3.1. Galerie Api 20E [Biomérieux] Galerie de 20 microtubes prêts à l’emploi permettant de réaliser 23 tests biochimiques afin d’identifier des bacilles Gram - appartenant à la famille des Enterobateriaceae (Figure 8). 69 Matériels et méthodes 10.3.1.1. Préparation de l’inoculum Nous isolons une colonie bien isolée ou nous prélevons une souche pure et nous l’introduisons dans 5 ml d’eau distillée stérile. Ensemencement de la galerie : nous introduisons la suspension bactérienne dans chaque tube à l’aide d’une pipette Pasteur stérile, pointe appuyée à l’intérieur et sur le côté pour éviter la formation de bulles. Figure 8 : Galerie biochimique API E20 L’incubation dure 24 heures et la lecture permet d’identifier la souche. Pour certains caractères, il faut remplir le tube et la cupule (CIT, VP, GEL). Pour d’autres caractères, il faut remplir le tube et recouvrir d’huile de paraffine (ADH,LDC, ODC, H2S, URE)(conditions anaérobies). Figure 9 : Dépôt de disque d’ATB sur milieu MH. 70 Matériels et méthodes Lecture de la galerie : La lecture se fait après 24 heures d’incubation. Nous ajoutons les réactifs adéquats avant la lecture de la galerie (TDA, IND, VP). La lecture se fait par l’interprétation des couleurs (virage ou non) et l’attribution d’un chiffre correspondant à cette couleur. On obtient alors un code qui nous permet de se référer au catalogue pour identifier la souche. Tableau 5 : Classification et caractéristiques des antibiotiques utilisés dans cette étude. Antibiotique Abréviation Famille Mécanisme d’action Ampicilline AM Beta-lactames Action sur la synthèse protéique et (pénicilline) inhibition d’enzymes actifs dans la membrane Gentamycine GM Aminoglycosides Inhibition de la synthèse de certaines protéines bactériennes Amoxicilline - AMC Acide Beta-lactames Inhibition de la synthèse de la paroi et (pénicilline) inactivation d’enzymes entrant dans clavulanique l’activité (augmentin de la membrane + inhibition des beta-lactamases (acide clavulanique) Tableau 6: Seuils de sensibilité - résistance des différents antibiotiques testés. Le diamètre est exprimé en mm Antibiotique Sensible Intermédiaire Résistant AM > 17 14 - 16 < 13 GM > 15 13 - 14 <12 AMC > 18 14 - 17 < 13 71 Matériels et méthodes 1ml 1ml 1ml 1ml Solution mère Ensemencement sur milieu de culture Incubation Résultat Lecture Figure 10 : Ensemencement sur milieu gélosé. 72 1ml Matériels et méthodes 10 ml 1 ml 0.1ml Eau à analyser Simple concentration Simple concentration Double concentration Incubation à 37°C pendant 24h à 48h + + + + D/C 3 * 10 + S/C 3* 1 + + + S/C 3 * 0.1 Figure 11 : Principe de la recherche des Coliformes. 73 + Matériels et méthodes Figure 12 : Lecture de la galerie API 20E. 74 Résultats et discussion Résultats et discussion 1. Les résultats 1.1. Les paramètres abiotiques Pour ces paramètres (Température et pH), des moyennes mensuelles ont été déterminées pour chaque point de prélèvement du site étudié. a. Le pH Les valeurs moyennes du pH des sables des différents points de prélèvements sont généralement comprises entre 7 et 9. Pour les Andalouses, on note des valeurs extrêmes de 9.1 en unité de pH en mois de février (Figure 13). Une telle amplitude de pH est préjudiciable à l’environnement. Elle aura une conséquence néfaste pour la faune et la flore aquatique dont le pH de croissance se situe entre 6 et 7,2 (Meinck et al, 1977). Ce paramètre reste relativement stable durant toute la période de l’étude, sauf pour le site des Andalouses au mois de février. Variation du pH selon les saisons 10 8 pH 6 4 2 0 BSS BSH EBS Décembre AS Février AH EA Mars BSS: Beau Séjour sec BSH: Beau Séjour humide EBS: Eau Beau Séjour AS : Andalouses sec AH : Andalouses humide EA : Eau Andalouses ES EH Avril EE MS Mai MH Juin ES : Eden sec EH: Eden humide EE: Eau Eden MS : Madagh sec MH : Madagh humide EM: Eau Madagh Figure 13 : Variations du pH selon les saisons 75 EM Résultats et discussion b. La température Selon les résultats obtenus, la température moyenne du sable est de 18 °C. Cette moyenne oscille entre 6 °C en février et 27 °C en juin, avec des variations brusques notables à l’automne et au printemps. Elle est comprise entre 8 et 24°C pour le site de Beau Séjour, entre 6 et 26 °C pour le site des Andalouses, entre 8 et 27°C pour le site d’Eden et entre 9 et 27°C pour le site de Madagh. (Figure 14). La température élevée freine aussi la vie aquatique et beaucoup d’organismes dépourvus de mécanismes de régulation thermique verront leurs activités vitales ralenties (Meinck et al, 1977). Variations de la température selon les saisons 30 25 20 15 10 5 0 BSS BSH EBS AS Décembre AH EA Février ES Mars BSS: Beau Séjour sec BSH: Beau Séjour humide EBS: Eau Beau Séjour AS : Andalouses sec AH : Andalouses humide EA : Eau Andalouses EH Avril EE Mai MS Juin ES : Eden sec EH: Eden humide EE: Eau Eden MS : Madagh sec MH : Madagh humide EM: Eau Madagh Figure 14 : Variation de la température selon les saisons 76 MH EM Résultats et discussion 1.2. Suivi des différentes populations bactériennes Les différents dénombrements ont concerné les charges en bactéries cultivables (germes totaux), les polluants fécaux notamment, les Coliformes totaux et les Coliformes fécaux, les Staphylocoques totaux et les Pseudomonas totaux. La figure 15 illustre les concentrations des différentes flores dans les quatre sites durant toute la période de l’étude. Germes totaux ufc / 100 g ou ml 80000 60000 40000 20000 0 Février Mars Beau séjour Eden Décembre ufc/ 100 g ou ml Mai Juin Madagh Staphylocoques totaux 6000 4000 2000 0 Décembre Février Beau séjour Mars Eden Avril Andalouses Mai Juin Madagh Pseudomonas totaux 1500 ufc / 100 g ou ml Avril Andalouses 1000 500 0 Décembre Février Beau séjour Mars Eden Andalouses Avril Mai Juin Madagh Figure 15 : Concentration des flores dans les quatre sites durant toute la période de l’étude. 77 Résultats et discussion ufc / 100 g ou ml 25000 Coliformes totaux 20000 15000 10000 5000 0 Décembre Février Beau séjour Eden Mai Avril Mars Andalouses Juin Madagh Coliformes fécaux ufc / 100 g ou ml 8000 6000 4000 2000 0 Février Décembre Beau séjour Eden Andalouses Avril Mai Juin Madagh E.coli 4000 ufc/ 100 g ou ml Mars 2000 0 Beau séjour Eden Andalouses Madagh Figure 15 : Concentration des flores dans les quatre sites durant toute la période de l’étude. 78 Résultats et discussion La figure16 permet de noter des différences de niveau entre la contamination des sables et des eaux dans les différents sites. On peut remarquer un certain parallélisme entre les variations dans les eaux et, les sables, plus particulièrement pour les Coliformes fécaux. ufc / 100 g ou ml Décembre 100000 0 Germes totaux Staphylocoques Pseudomonas Coliformes totaux Coliformes fécaux E.coli ufc / 100 g ou ml Février 100000 0 germes totaux Staphylocoques pseudomonas coliformes totaux coliformes fécaux E.coli Figure 16 : Variations en charges bactériennes mensuelles (ufc/100ml) dans le sable sec, sable humide et l’eau dans les quatre sites 79 Résultats et discussion Mars ufc/ 100 g ou ml 100000 0 germes totaux Staphylocoques pseudomonas coliformes totaux coliformes fécaux E.coli Taux de germes /100 g ou ml Avril 200000 0 germes totaux Staphylocoques pseudomonas coliformes totaux coliformes fécaux E.coli Taux de germes /100g ou ml Mai 100000 0 germes totaux Staphylocoques Pseudomonas coliformes totaux coliformes fécaux E.coli Taux de germes / 100 g ou ml Juin 200000 0 germes totaux Staphylocoques pseudomonas coliformes totaux coliformes fécaux E.coli Figure 16 : Variations en charges bactériennes mensuelles (ufc/100ml) dans le sable sec, sable humide et l’eau dans les quatre sites. 80 Résultats et discussion 1.2.1 Estimation des bactéries mésophiles cultivables (germes totaux) Les résultats relatifs aux germes totaux ont révélé des charges assez importantes pour les différents types de prélèvements. Cependant, les sables secs sont plusieurs fois plus chargés en ces bactéries que l’eau (Figure15). Le traitement statistique de ces résultats a révélé une corrélation positive entre ces charges bactériennes dans le sable sec et la température, pour les quatre sites ; Beau Séjour, Eden, Andalouses et Madagh (respectivement r = 0,71 ; r= 0,26 ; r= 0,60 et r= 0,72), d’une part, et avec les charges en polluants fécaux, pour les Coliformes fécaux (r = 0,69 ;r= 0,46 ; r= 0,31 et r= 0,26) et pour les E. coli (r = 0,48 ; r=0,42 ; r= 0,61 et r= 0,24 ). Cette corrélation expliquerait l’apport important en polluants fécaux par le déversement en provenance du rejet des eaux usées en période pluvieuse (mois d’avril et juin) (Figure 16). Les densités maximales des germes totaux sont enregistrées au niveau du sable sec au niveau du site des Andalouses (7,2.107 ufc /100ml) en mois de mai, alors que les abondances minimales sont notées au niveau de l’eau de mer au niveau du site de Madagh (Figure 16), légèrement polluée (3,10 4) ufc 100/ml. Par ailleurs, une corrélation positive a été révélée entre la température et la charge en germes totaux, dans les eaux de mer dans les quatre sites (respectivement, r = 0,31 ; r = 0,61 ; r=0,77 et r=0,48). 1.2.2. Estimation des polluants fécaux Les résultats relatifs à ces indicateurs fécaux ont révélé que les sables secs (moyennes mensuelles plus importantes que dans l’eau) notamment en périodes automnale et hivernale (Figure15). Le taux maximal des Coliformes fécaux a été enregistré sur le site des Andalouses dans le sable sec d’une valeur de 6,7 .104 ufc / 100 g aussi l’abondance minimale en Coliformes fécaux a été noté au niveau du sable humide dans le site de Madagh en décembre 30 ufc /100 g (Figure 16). 81 Résultats et discussion Cependant, les variations saisonnières, notamment pour les E. coli, sont peu importantes pour les différents compartiments étudiés. Les Coliformes fécaux dans le sable sec sont significativement corrélés avec la température pour les sites de Beau Séjour, Andalouses et Madagh (r= 0,79 ; r=0,27 et r= 0,48), cette corrélation est négative et non significative pour le site Eden (r= -0,012). Les E. coli présentent une corrélation positive avec la température pour les sites de Beau Séjour, Eden et Madagh (respectivement r = 0,17 ; 0,27 ; 0,22). Pour le site des Andalouses la corrélation est négative et faiblement significative (r= -0,22). Une corrélation significativement positive est établie entre les E. coli et les Coliformes fécaux dans le sable sec sauf pour le site d’Eden où la corrélation est significativement négative (r= -0,51). E. coli représente plus de 90 % des Coliformes présents dans les excréments humains, le reste étant constitué de Klebsiella sp, d’Enterobacter sp. et de Cirobacter sp. (Dufour, 1977). 1.2.3. Estimation des Staphylocoques totaux La figure 16 illustre les résultats relatifs aux variations en Staphylocoques totaux au niveau des différents sites ; On a estimé une densité maximale en Staphylocoques en mois de mai enregistrée dans l’eau de mer du site des Andalouses (5,104 ufc/ml) en mois de mai, une valeur beaucoup moins importante est notée dans le sable humide du site de Madagh en mois de février (186 ufc / 100 g). Les taux estimés ont montré que les sables secs et les sables humides sont plus concentrés que l’eau notamment en saison estivale (Figure 15). Par ailleurs, une corrélation positive a été révélée entre la température et la charge en Staphylocoques, dans les sable sec de la plage du Beau Séjour (r=0,71) pour les plages des Andalouses, Eden et Madagh une corrélation 82 Résultats et discussion significativement négative a été révélée entre le taux des Staphylocoques et la température (respectivement, r = -0,45 ; r =- 0,76 ; r = -0,79). Les taux en Staphylocoques dans l’eau sont également associés avec la température (r = 0,48 ; r = 0 ,25 ; r= 0,81 ; r= 0,67). Les concentrations de Staphylocoques totaux sont corrélées (r=0,47; r = 0,19 ; r = 0,74 ; r = 0,37) avec les concentrations de Coliformes fécaux (Tableau 7). Certaines études épidémiologiques ont identifié les Staphylocoques totaux comme un indicateur potentiel de salubrité dans un contexte de baignade (Seyfried et al, 1985 ; Cheung et al, 1991). En eau douce, les Staphylocoques totaux semblent être les indicateurs les plus appropriés pour prédire le taux d’infection et de maladie parmi les baigneurs (Seyfried et al, 1985). En eau salée, les Staphylocoques totaux pourraient servir d’indicateurs de la densité des baigneurs et du risque d’infection croisée parmi ceux-ci plutôt que d’indicateur de contamination fécale (Cheung et al, 1991). 1.2.4. Estimation des Pseudomonas totaux L'analyse des résultats obtenus montre une corrélation négative entre les concentrations des Pseudomonas et la température pour le Beau séjour, Eden, Andalouses et Madagh (respectivement, r = -0,86 ; -0,45 ; -0,67 ; -0,79) Une corrélation significativement négative avec les Coliformes fécaux sauf pour le site des Andalouses où la corrélation est positive (r=0,85). Avec les bactéries indicatrices de la pollution fécale, la corrélation n'est significativement positive qu'en milieux très pollués. 1.3. Etude comparative des différents germes dans le sable des quatre plages Les concentrations saisonnières des germes totaux, Coliformes fécaux, Staphylocoques et Pseudomonas sont illustrés dans la figure 15, ainsi, une comparaison des taux de chaque flore entre les quatre sites dans la figure 16. 83 Résultats et discussion Les deux endroits les plus contaminés en Coliformes fécaux sont les sites qui sont sous l’influence des rejets des eaux usées à savoir Beau Séjour et Andalouses avec des taux qui varient entre 1.104 ufc / 100 g et 6,7 .10 4 ufc /100g pour les Andalouses et entre 9. 102 ufc /100 g et 5,8. 104 ufc /100g pour le site de Beau Séjour. Les deux autres sites présentent une pollution moins importante avec des taux de Coliformes qui varient entre 30 ufc/g et 1,6.103 ufc /g pour le site de Madagh et entre 110 ufc/100g et 1,6.102 ufc/g pour le site d’Eden. Les concentrations des Staphylocoques totaux sont beaucoup plus élevées dans l’eau de mer du site des Andalouses (Figure 16) et les deux endroits les plus contaminés en Staphylocoques totaux sont les sites qui sont sous l’influence directe des rejets des eaux usées, c’est-à-dire celui des Andalouses et du Beau Séjour. D’après les résultats de la présente étude, les eaux usées seraient une source importante de Staphylocoques, ainsi le nombre des estivants; en effet les eaux usées traitées mais non désinfectées sont rejetées dans la mer des Andalouses et du Beau Séjour. Les Staphylocoques colonisent la peau et les muqueuses en abondance (SBESC, 1992) et se retrouvent également dans les matières fécales humaines et animales (Seyfried et Harris, 1990), ainsi que dans l’urine (Cheung et al, 1991). Le milieu aqueux ne constitue pas un milieu naturel pour les Staphylocoques qui sont en général incapables de s’y multiplier. Ils ont besoin de beaucoup d’éléments nutritifs et ne peuvent se développer que dans un milieu dont la température est d’environ 20 °C (SBESC, 1992). Il est donc probable que les Staphylocoques se retrouvent en concentration importante dans les sables des plages et possible qu’ils s y multiplient à cause de l’abondance des éléments nutritifs présents. Malheureusement, on connaît peu l’importance de certaines sources potentielles, tels les animaux et les eaux de ruissellement (SBESC, 1992). 84 Résultats et discussion Pour les Pseudomonas, on a noté une abondance sur les sites des Andalouses et de Beau Séjour à comparer avec les deux autres sites avec des taux qui oscillaient entre 180ufc/ 100 g et 1,1.103 ufc/100g. On a remarqué que la majorité des résultats obtenus pour les quatre sites et/ou les valeurs les plus élevées en concentration de différentes flores sont notés au niveau du sable sec, suivi par le sable humide, sauf pour les Staphylocoques pour lesquels on a estimé une valeur plus élevée en eau de mer qu’au niveau du sable pour le site des Andalouses, en décembre et mai (Figure 16). Ainsi, pour les Pseudomonas où on a noté des valeurs plus importantes en eau de mer en mai pour les sites d’Eden, Andalouses et Madagh (Figure16). La figure 17, montre une corrélation positive entre les Coliformes fécaux dans le sable et les Coliformes fécaux dans l’eau avec un r2 = 0 ,60. Cela nous fait penser qu’il existe une possible relation de transmission de bactéries entre les deux milieux. coliformes fécaux dans l'eau ufc/100ml Corrélationn entre les coliformes fécaux dans l'eau et les coliformes dans le sable pour les quatre sites 3000 2500 2000 y = 0,2336x + 236,15 R² = 0,608 1500 1000 500 0 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 coliformes fécaux dans le sable ufc/100g Figure 17 :Corrélation entre les Coliformes fécaux dans l’eau et les Coliformes fécaux dans le sable pour les quatre sites. 85 Résultats et discussion La figure 18 met en évidence la relation entre les Coliformes fécaux et les Coliformes totaux, avec un coefficient de corrélation positif pour le sable des quatre plages r2 =0,78. Coliformes fécaux ufc/100g Coliformes fécaux/ Coliformes totaux dans le sable sec pour les quatre sites 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 y = 0,2555x + 106,99 R² = 0,7844 0 5000 10000 15000 Coliformes totaux ufc/100g 20000 25000 Figure 18 : Corrélation entre les Coliformes fécaux et les cliformes totaux dans le sable sec pour les quatre sites. On a étudié statistiquement en utilisant le test de Levène, l’abondance des différentes flores étudiées selon les différentes saisons (Figure 19) et les différents sites (Figure 20), ainsi la dominance entre les flores étudiées (Figure 21). 86 Résultats et discussion Décembre Février 5% 4% 3% 24% 20% 1% 1% 69% 1% GT St Ps CT 69% 2% CF Ec GT St Mars 6% 4% 1% Ec Ps CT CF Ec CF Ec 68% 2% 2% CF Ec GT St Mai Ps CT Juin 8% 2% 6% 3% 24% 27% 56% 65% 1% 1% 2% 6% St CF 20% 66% GT CT 6% 3% 1% St Ps Avril 21% GT 1% Ps CT GT : Germes totaux CT :Coliformes totaux CF Ec GT St: Staphylocoques totaux CF : Coliformes fécaux St Ps CT Ps : Pseudomonas toatux. EC : E. coli. Figure 19 : Abondance des germes selon les différentes saisons. 87 Résultats et discussion Les résultats ont révélé une présence très abondante en germes totaux au mois de février avec un pourcentage de 69% à comparer aux autres mois où le pourcentage de cette flore bactérienne présentait un pourcentage moins important, en mois de mai, les Coliformes totaux (27%), les Coliformes fécaux (8% ) et les Staphylocoques (6%) ont été plus abondants que dans les autres mois de prélèvement, E. coli, a dominé au mois de décembre et en mois de mars avec un pourcentage de 4 %. Les sites de Beau Séjour et des Andalouses, dominaient les sites d’Eden et de Madagh en matière d’abondance des flores étudiées (Figure20), le site des Andalouses comprenait jusqu’à 29% de germes de l’ensemble des flores bactérienne étudiées, 20% pour le site du Beau Séjour. Les sites de Madagh et Eden ont présenté des pourcentages moins importants. La figure 19 illustre la flore la plus dominante à comparer avec les autres flores, pendant la période de l’étude, ce sont les germes totaux qui ont dominé toutes les autres flores avec une apparition de 76%, suivi par les Coliformes totaux 14 %. 88 Résultats et discussion Staphylocoques totaux Germes totaux 15% 2% 2% 2% 13% 9% 9% 16% 11% 11% 12% 8% 5% 5% 18% 14% 4% BSS BSH EBS ES EH EE BSS 5% BSH EBS AS AH EA MS MH EM AS AH 7% 2% 1% EA 10% 7% ES EH EE MS MH EM Coliformes fécaux Coliformes totaux 18% 13% 3% 3% 3% 7% 3% 3% 1% 1% 18% 20% 17% 15% 22% 11% 24% 5% 5% 2% 3% 6% 2% 3% 4% BSS BSH EBS ES EH EE BSS BSH EBS ES EH EE AS AH EA MS MH EM AS AH EA MS MH EM 7% 7% 5% 4% 4% 14% 13% 1% E. coli Pseudomonas totaux 0% 7% 1% 21% 16% 7% 10% 4% 29% 17% 10% BSS BSH EBS 5% ES EH AS AH EA MS MH 6% 8% 1% 3% EE BSS BSH EBS ES EH EE EM AS AH EA MS MH EM BSS: Beau Séjour sec BSH: Beau Séjour humide EBS: Eau Beau Séjour AS : Andalouses sec AH : Andalouses humide EA : Eau Andalouses ES : Eden sec EH: Eden humide EE: Eau Eden MS : Madagh sec MH :Madagh humide EM: Eau Madagh Figure 20 : Abondance des flores bactériennes selon les sites. 89 Résultats et discussion Tableau 7 : Tableau des corrélations Flores des plages/ corrélation « r » Coliformes fécaux sable/Coliformes fécaux eau Coliformes totaux /Coliformes totaux (en sable) Coliformes fécaux / Température (en sable) Pseudomonas /Coliformes fécaux (en sable) Pseudomonas /Température (en sable) E. coli / Coliformes fécaux (en sable) E. coli / Température (en sable) Satphylocoques /Coliformes fécaux (en sable) Staphylocoque/température(en sable) Germes totaux/Température (en sable) Germes toutaux/Coliformes fécaux (en able) Germes totaux/ E. coli (en sable) Germes totaux / Température (en eau) Coliformes fécaux/Coliformes totaux (en eau) Staphylocoques/Température (en eau) Beau Séjour 0.24 -0.06 0.07 0.90 0.28 0.64 0.93 0.52 0.79 -0.01 0.27 0.48 -0.86 -0.32 0.85 -0.23 -0.86 -0.45 -0.67 0.79 0.18 -0.51 0.88 0.09 0.17 0.47 0.27 0.19 -0.02 0.74 0.22 0.37 0.71 -0.45 -0.76 -0.79 0.71 0.26 0.60 0.72 0.69 0.46 0.31 0.26 0.48 0.31 0.42 0.61 0.61 0.77 0.24 0.48 -0.35 0.33 0.47 0.87 0.48 0.25 0.81 0.67 90 Eden Andalouses Madagh Résultats et discussion Dominance entre les germes 3% 2% 4% 1% 14% 76% GT St Ps CT CF Ec GT : Germes totaux St : Staphylocoques totaux Ps : Pseudomonas totaux CT : Coliformes totaux CF : Coliformes fécaux Ec : E. coli Figure 21 : Dominance entre les flores bactériennes. 2. DISCUSSION Le choix des sites d'étude repose sur la variation du degré et de la nature de pollution auxquels sont soumis, qui sont majoritairement de type domestique, provenant des déversements continus des eaux usées, urbaines et fluviales (Sogreah, 1998) et industrielle. Le littoral oranais est le lieu d’une très forte concentration industrielle notamment vers l’est (Boutiba et al, 2003). La baie d’Oran qui est en parfaite continuité avec le Golfe d’Arzew au large duquel sillonnent les bateaux de commerce et grands méthaniers chargés de pétrole et de substances extrêmement toxiques lui confère un statut fragile, menacé par un danger réel et permanent de pollution accidentelle (Boutiba et al., 91 Résultats et discussion 1996). Une très grande pression et agression par les activités humaines liées aux industriels des villes côtières, Oran, Arzew, Ghazaouet, …; et des grandes agglomérations urbaines génèrent une pollution intense caractérisée par les rejets d’eaux usées. Très rares sont les stations d’épurations fonctionnelles dans les villes côtières (Boutiba et al, 1996). Tous ces déchets se déversent directement dans le milieu marin entraînant des effets nuisibles en provoquant de grands dommages aux ressources biologiques qui induisent un réel danger pour la santé humaine (Terbeche, 2007). Ainsi, en se basant sur le rapport CF/CT qui est supérieur à 40% ce qui peut être expliqué par une pollution bactérienne au niveau des sables de plages d'origine humaine ou animale. Les activités, touristique et pastorale peuvent être considérées parmi les principales sources de contamination de ces sables de plages. D'après les résultats obtenus, les bactéries mésophiles sont présentes dans l’ensemble des sites prospectés, mais à des concentrations variables (Figure 15 et Figure 20).Cette flore a dominé les autres flores, ce qui peut être dû à la facilité de la prolifération de cette flore et son adaptation aux différents milieux dans les différentes conditions. Avec les germes indicateurs de la pollution fécale, la corrélation positive statistiquement et significative est enregistrée au niveau des zones moyennement et très polluées (tableau 7). Au niveau des sites légèrement pollués, en revanche, les abondances des Pseudomonas sont comparables à celles des bactéries indicatrices de la pollution fécale en période hivernale (Figure 16 et Figure 19). Ces résultats corroborent ceux déjà obtenus pour les analyses de l’eau de mer par certains auteurs (Araujo et al, 1989; Schubert, 1991; Rhodes & Kator, 1994).ces germes sont présents dans les eaux de surface, leur nombre peut indiquer la présence de substances organiques (Zmyslowska et al, 2000). La corrélation entre les densités des germes indicateurs de la pollution fécale et celles des Pseudomonas au niveau des sites très pollués suggère que ces deux groupes bactériens sont 92 Résultats et discussion issus probablement d'une même origine (Figure 20 et tableau 7). Dans ce sens, Schubert (1991) a considéré l'eau usée comme l'un des principaux réservoirs de ces bactéries. L'absence de bactéries témoins de contamination fécale ne présume pas de celle de microorganismes non fécaux à pouvoir pathogène tels Pseudomonas aeruginosa et Legionella qui devront être recherchées en comptetenu du risque spécifique qu'ils représentent par eux mêmes (Schubert ; 1975). L'analyse de l'évolution de la température en comparaison avec les densités des différentes flores montre que la majorité des flores étudiées évoluent dans le même sens, sauf pour les Pseudomonas qui sont considérés comme flore psychrophile (Figure 15). Les fortes abondances des germes totaux, Staphylocoques et les indicateurs de pollution fécale coïncident avec les températures moyennes qui varient entre 19 et 25 °C (Figure 15 et Figure 19). En effet, Le climat de la région d'Oran est de type méditerranéen, chaud en été (35°C maximum) et doux en hiver (9°C minimum), avec une saison sèche très marquée entre la mi-juin et la miseptembre. Ces conditions sont dues à l'alternance de brise de mer fraîche et humide et de brise de terre chaude et sèche (Sahnouni, 2003). Ainsi, le climat peut réagir en réduisant ou en augmentant le nombre de bactéries (Curtis et al, 1992). Nous pensons donc que ce phénomène peut jouer un rôle très important dans l’énumération des bactéries lors de notre étude. D'après l'étude de la composition bactériologique des sables, les Coliformes fécaux sont présent en abondance dans les sables des quatre plages. Cette flore est très dominante dans les eaux usées et dans les milieux recevant ce type d'eau. Cependant, au niveau des sables légèrement pollués, le pourcentage de cette flore diminue remarquablement en les comparants avec les sables subissant une forte pollution (Figure 16). En période estivale, la pollution fécale augmente au niveau des sables des plages étudiées. En période froide, les abondances des Pseudomonas sont plus 93 Résultats et discussion fortes ; ce qui laisse supposer que la dynamique de ces flores est très probablement liée à la température du sable (Figure 15). Jusqu'à présent, la recherche des Pseudomonas n'est jamais prise comme critère d'intérêt sanitaire pour la détermination de la qualité d’un environnement (Schubert, 1991). Malgré que ces bactéries soient reconnues responsables de plusieurs types d'infections et d’altération (Dufour, 1986; Janda et Duffey, 1988). Vu que la plupart des bactéries soient autochtones des milieux aquatiques, la contamination de ces milieux par la pollution fécale ne peut qu'accentuer le risque sanitaire lié à ces germes. En effet, plusieurs auteurs ont démontré la capacité de multiplication de ces germes en présence de la matière organique (Monfort et Baleux, 1991; Van der et Kooij, 1991). Suite à cela, le contact avec des milieux contenant de la matière organique, doit être effectué avec beaucoup de précaution. Les résultats relatifs aux dénombrements des populations bactériennes ont montré que les sables sont relativement plus chargés que l’eau. Ceci refléterait la survie de ces bactéries dans les sables, ce qui serait conséquent à de fortes concentrations en matière organique (Dellali et al, 2000; Rozen et Belkin, 2001). Les auteurs ont expliqué l’augmentation des charges bactériennes sédimentaires par la richesse en matières organiques issues des eaux usées (Essid et al, 2007). Selon Laliberte et Grimes (1982), les sédiments représentent un réservoir d’accumulation de différentes formes bactériennes. Leur effet protecteur pour les espèces de bactéries pathogènes, a été souligne par Wiklund (1995). D’autre part, les présents résultats ont révélé que les sables humides présentent des charges bactériennes plus concentrées de celles des eaux (Figure 20). Les présents résultats ont révélé que les charges des bactéries fécales sont très importantes en saison pluvieuse (Figure 15), ce qui serait dû aux apports de rejets urbains drainés par les fortes pluies. Ainsi, nous avons constaté que les 94 Résultats et discussion taux élevés en ces charges bactériennes pendant les mois d’avril et juin seraient associés avec l’augmentation pluviométrique (Figure 16 et Figure 19). Cependant, la survie de ces types de bactéries serait sous l’influence de la température (Rozen et Belkin, 2001). Dans le cas de la présente étude nous avons révélé une corrélation négative entre la température et les Coliformes fécaux (Tableau 7) dans les site du Beau Séjour et Eden( Figure 14 et Figure 19), des résultats similaires ont été obtenus par Sinton et al (2002) dans les eaux de la nouvelle Zélande ; Aslanyilmaz et al (2004) dans les eaux de la Turquie ; Chandrana et Hatha (2005) dans les sables de l’Inde. Ces auteurs ont montré que l’augmentation en température, pendant la saison estivale pourrait inactiver les polluants fécaux. Les résultats relatifs aux Staphylocoques ont révélé que leurs charges sont plus importantes que celles des bactéries fécales pour les prélèvements analysés dans les sites les moins pollués (Madagh, Eden) (Figure 15). Ces Staphylocoques semblent être une composante de la microflore des sables des plages. Selon la présente étude, les charges bactériennes dans les eaux de mer ainsi que dans les sables sont importantes en période pluvieuse, ce qui serait dû à l’effet d’une concentration dans le sable par le drainage des eaux usées. Aussi, l’analyse statistique a montré l’influence de la température sur les Staphylocoques (Figure 19 et tableau 7). Castaneda et al (2005) ont montré que l’abondance des Staphylocoques dans les eaux de mer et le sable des plages au Mexique, est corrélée significativement avec l’augmentation de la température. Par ailleurs, Stabili et al (2005) en Italie, soulignent une corrélation positive entre les charges en Staphylocoques dans les sédiments et la température de l’eau . Dans ce sens on pense à une relation établie entre la température de l’eau et l’abondance des Staphylocoques dans le sable. En outre, nous avons obtenu une corrélation positive entre les charges en Staphylocoques et celles des Coliformes fécaux dans les sables. 95 Résultats et discussion Les polluants fécaux ont montré une corrélation significativement positive entre leur charge en eau et en sable dans tous les sites étudiés excepte à Eden (Figure 17) et pour ce nous pensons à une relation qui peut lier l’eau de mer et le sable des plages. La concentration observée dans le sable paraît liée à la charge bactérienne dans l'eau et qui augmente au niveau des sites très pollués (Figure 15). Une grande différence est apparue dans la concentration des indicateurs de contamination fécale entre les eaux de mer et les sables de plage (Figure 16). Cette différence dans les facteurs de concentration pourrait s'expliquer par une dilution plus importante des contaminants fécaux à l'intérieur du milieu marin. La contamination des E. coli dans les sables est corrélée avec l’abondance en germes totaux ; donc la présence de cette flore indicatrice de contamination fécale est liée à la présence de matières organiques dans l’environnement marin. Selon les résultats obtenus pour les différentes flores bactériennes, notamment, les indicateurs de la contamination fécale, nous pensons être en présence d’une contamination dont l’origine est commune que ce soit pour l’eau de mer ou le sable de plage. 96 Conclusion Conclusion Le climat exceptionnel, la beauté et la diversité du littoral oranais expliquent aisément sa croissance démographique accélérée, avec les maxima estivaux bien connus. Cette vocation touristique, alliée au développement des populations riveraines s'est naturellement accompagnée d'une augmentation considérable du volume des déchets domestiques, bactériologiquement très pollués, qui sont systématiquement rejetés dans cet environnement aquatique. Dans notre étude, nous pouvons résumer que le sable présente un habitat où les bactéries peuvent vivre, croître et proliférer en s’adaptant à différentes conditions environnementales. Les résultats ont démontré que la distribution des différentes flores bactériennes, n’était pas régulière sur les différents sites étudiés. Cette étude démontre que le sable sec contient un taux de germes beaucoup plus important que le sable humide et l’eau de mer; cela peut être expliqué par le pouvoir auto-épurateur de l’eau de mer où les germes sont déversées et sont soumis aux phénomènes de dilutions et de dispersion (hydrodynamisme actif). Bien que l’effusion de la matière organique peut stimuler la croissance des bactéries dans le sable, il est également probable que leur croissance est stimulée par la perturbation physique du sable (marche, jeux…etc). Le sable peut être considéré comme un filtre efficace pour éliminer les bactéries de la colonne d’eau. Les prédateurs qui se trouvent dans l’eau de mer (benthos, necton, plancton) peuvent être aussi une raison du nombre réduit des germes par rapport au sable et contribuent ainsi à leur disparition. 97 Conclusion Les indicateurs de contamination fécale présentaient une concentration élevée en sable de la plage des Andalouses et Beau Séjour, cela peut être expliqué par la proximité de ces deux plages aux rejets des eaux usées domestiques. D'une manière générale, ce milieu marin particulier va promouvoir des sélections qui entrainent une éradication ou tout au moins une mise en minorité rapide des espèces pathogènes par rapport au sable. En outre, les bactéries sont soumises à des facteurs physiques, chimiques, biologiques telles que la température, la lumière, la salinité (facteur de sélection) et les carences alimentaires. Tous ces facteurs abiotiques et biotiques s’associent pour augmenter ou réduire leur nombre. Si l'effort consenti par les collectivités riveraines se poursuit et qu’elles conjuguent leurs bonnes volontés, les pollutions bactériennes en mer ou au niveau des plages devraient, dans l'ensemble, accuser une nette régression au cours des années à venir. Mais nous ne voudrions pas en terminer sans avoir fait remarquer que ce n'est en aucune façon un argument permettant de minimiser le danger des nuisances apportées par les eaux domestiques. Ces effluents, dont le volume déversé en mer va sans cesse en augmentant, transportent en particulier de nombreux éléments polluants chimiques : hydrocarbures, pesticides, métaux lourds, détergents surtout, dont l'activité délétère peut être très grave sur les écosystèmes marins et peut y entraîner des modifications irréversibles (Boutiba et al, 2003 ; Boutiba, 2006 ; Kherraz, 2004 ). Les conséquences de ces phénomènes nuisibles associés se feront inévitablement sentir dans le domaine des pollutions microbiennes puisque les capacités de lutte du milieu marin contre les agressions par ces microorganismes terrestres dépendent étroitement du maintien de son intégrité. 98 Références bibliographiques Références bibliographiques Abu-Lail, N. I., Camesano, T. A., (2003). Role of lipopolysaccharides in the adhesion retention, and transport of Escherichia coli JM109. Environmental Science and Technology 37(10):2173-2183. Aguilera, L. E. ., Gutierrez, J. R. ., and Meserve, P. 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Plage/ pH BSS BSH EBS AS AH EA ES EH EE MS MH EM Décembre Février Mars Avril Mai Juin 6,8 7,3 6,9 7 6,8 7,2 7 6,9 6,8 7,1 6,9 7 6,9 6,8 7,1 7,3 8 7,3 7,3 7 6,6 9,1 7,2 7 6,8 6,9 8,3 6,7 7,5 6,8 7,3 6,9 6,6 7,2 7,1 7 6,7 7 6,9 6,8 7,1 6,9 7 6,6 6,9 6,8 7,2 7,1 6,6 7 6,8 7 6,9 6,9 6,8 7 7 7 6,8 7 7,2 7,2 7,3 6,8 6,8 7 7 7,1 6,9 7,3 7,2 7,3 2. Variations de la température. Plage/T BSS BSH EBS AS AH EA ES EH EE MS MH EM Décembre Février Mars Avril Mai Juin 16 8 13 16 19 19 8 14 16 16 16 10 13 14 18 19 11 9 13 15 22 6 12 16 20 19 16 19 17 26 18 15 13 19 25 19 17 16 19 16 17 8 17 18 19 18 11 22 16 23 17 11 18 13 22 17 9 17 13 19 24 24 26 26 22 25 27 26 24 27 25 23 3. La composition des milieux de culture (Rodier, 1997). Milieu GN Désignation Extrait de viande Extrait de levure Peptone Chlorure de Sodium Gélose Eau distillée …….qsp pH à 7 Peptone Extrait de viande Lactose Pourpre de Bromocrésol Eau distillée……..qsp pH à 6,9 Quantité 10g 2.5g 05g 05g 15g 1000 ml BCPL (D/C) Peptone Extrait de viande Lactose Pourpre de Bromocrésol Eau distillée……..qsp pH à 6,9 10g 06g 10g 0.6g 1000 ml Chapman Peptone Extrait de viande Chlorure de Sodium Mannitol Rouge de phénol Gélose Eau distillée……..qsp pH à 7,4 Peptone Lactose Eosine Bleu de méthylène Hydrogénophosphate de potassium Gélose Eau distillée pH à 6,8 10g 01g 75 g 10g 0.025g 15g 1000 ml BCPL (S/C) EMB 05g 0.3g 0.5g 0.3g 1000 ml 10g 10g 0.4g 0.065g 2g 15g 1000 ml King A King B MH Peptone Glycérol Sulfate de potassium Chlorure de magnésium Gélose eau distillée…….qsp pH à 7,2 Peptone Glycérol Hydrogénophosphate de potassium Sulfate de magnésium heptahydraté Agar pH à 7,2 Infusion de viande de bœuf Peptone de caséine Amidon de maïs Gélose Eau distillée…….qsp pH à 7,4 20g 10g 10g 14g 12g 1000 ml 20g 10g 1.5g 1.5g 12g 300ml 17.5g 1.5g 17g 1000 ml 4. Test de Levène pour les germes totaux. BSS Effectif Moyennes Médianes Ecart types Min Max Asymétrie F Sources Traitements Résiduelle Totale BSH 6 6 39404,50 30901,50 39499,50 29061,50 8265,561 7316,780 26522,00 23854,00 48363,00 43818,00 0,5363 1,23937247 ddl EBS ES EH 6 27732,00 26864,50 3079,608 24436,00 32525,00 0,787001 6 18552,67 14804,00 7872,293 14000,00 34054,00 2,114229 6 14774,83 13377,50 3723,052 12862,00 22363,00 2,432551 SCE 11 5,84E+0,8 60 9,45E+0,8 71 1,53E+0,9 CM F 53134005 15749027 EE AS AH EA MS MH EM 6 6 6 6 6 6 6 14654,83 58199,33 51125,83 53392,67 7751,83 6984,00 5681,17 14331,00 54866,00 50501,00 47935,00 5697,00 5036,50 5036,50 1939,678 9633,037 8767,104 14293,107 5393,059 5126,094 2730,166 12525,00 47272,00 41363,00 38282,00 4700,00 4504,00 3056,00 18062,00 69946,00 66482,00 72282,00 18581,00 17427,00 10900,00 1,134805 0,517423527 1,065570208 0,647311 2,27819945 2,42789767 1,78016525 p 3,37 F limite F limite à 5% 1% 0,0011 1,95 2,56 5 .Test de Levène pour les Staphylocoques. BSS Effectif Moyennes Médianes Ecart types Min Max Asymétrie F Sources Traitements Résiduelle Totale BSH EBS ES EH EE AS AH EA MS MH EM 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 1621,33 1406,17 1597,83 967,67 854,67 1992,33 1534,67 2096,00 568,67 392,83 519,33 1651,50 1201,50 1455,50 1027,00 708,00 2036,00 1678,50 1546,00 506,50 401,00 378,00 534,350 432,701 835,455 374,679 375,963 549,473 453,662 1617,084 122,774 116,331 378,026 813,00 1090,00 627,00 477,00 612,00 1100,00 918,00 1073,00 454,00 186,00 280,00 2216,00 2200,00 2605,00 1382,00 1612,00 2540,00 2000,00 5373,00 732,00 522,00 1280,00 -1,198817646 0,45939996 1,617208 0,302205 -0,36631 2,307527 0,73409442 0,65877525 2,3675356 0,85654692 1,16716522 2,29745107 6 1775,67 1952,00 544,236 840,00 2280,00 ddl SCE CM F 11 4827522,16 438865,7 60 9163553,87 152725,9 71 13991076 p 2,87 F limite F limite à 5% 1% 0,0043 1,95 2,56 6 .Test de Levène pour les Pseudomonas. BSS Effectif Moyennes Médianes Ecart types Min Max Asymétrie F Sources Traitements Résiduelle Totale BSH EBS ES EH EE AS AH EA MS MH EM 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 642,17 425,67 456,33 401,83 261,33 203,00 739,17 723,50 432,00 243,67 147,00 184,67 631,00 360,50 486,00 387,00 280,00 217,50 799,00 671,00 355,00 218,00 173,00 194,00 156,855 198,574 134,684 128,347 84,557 65,660 218,008 191,558 201,097 141,615 65,994 51,717 380,00 250,00 220,00 250,00 120,00 127,00 363,00 566,00 300,00 63,00 21,00 110,00 840,00 813,00 580,00 627,00 342,00 266,00 936,00 1100,00 820,00 495,00 195,00 230,00 -0,67810614 1,97030765 -1,21388 1,052277 -0,96953 -0,28012 -1,1703023 2,047457898 1,9178752 1,03802305 -1,8398945 -0,4451313 ddl SCE CM F 11 97992,5741 8908,416 60 538095,37 8968,256 71 636087,944 p 0,99 F limite F limite à 5% 1% 0,4629 1,95 2,56 7. Test de Levène pour les Coliformes totaux. BSS Effectif Moyennes Médianes Ecart types Min Max Asymétrie F Sources Traitements Résiduelle Totale BSH EBS 6 6 6 15033,33 12845,00 5120,00 14975,00 13110,00 4525,00 1319,722 2037,732 1384,644 13500,00 10000,00 3700,00 17250,00 15250,00 7500,00 0,8168132 -0,3456395 1,198187 ddl SCE 11 1,09E+0,8 60 1,1E+0,8 71 2,19E+0,8 ES EH EE AS AH EA MS MH EM 6 6 6 6 6 6 6 6 6 4340,00 2608,33 1825,00 18233,33 14616,67 5979,17 1395,83 920,83 501,33 2175,00 1100,00 1387,50 17600,00 11850,00 5812,50 1537,50 1100,00 522,50 4231,288 3932,005 967,915 2497,132 5393,206 1307,136 982,143 605,677 333,974 1750,00 600,00 1025,00 16000,00 10000,00 4300,00 200,00 110,00 65,00 12400,00 10600,00 3630,00 22500,00 21750,00 8000,00 2900,00 1500,00 975,00 1,868744 2,402791 1,692195 1,096344194 0,87928038 0,4435908 0,29354401 -0,5171408 0,05233833 CM F 9890315 1830798 F limite F limite à p 5% 1% 5,40 0,0000 1,95 2,56 8 .Test de Levène pour les Coliformes fécaux. ES BSS Effectif Moyennes Médianes Ecart types Min Max Asymétrie F Sources Traitements Résiduelle Totale BSH EBS EH EE 6 6 6 6 6 6 4032,17 2243,33 1151,83 730,83 675,83 401,67 4059,00 2300,00 1025,00 692,50 640,00 337,50 1647,746 638,676 307,649 476,764 250,727 277,681 1250,00 1180,00 920,00 300,00 450,00 140,00 5975,00 3000,00 1706,00 1600,00 1100,00 910,00 -0,834534519 -0,7902387 1,467331 1,37486 0,989981 1,467642 ddl SCE CM F 11 12647052,6 1149732 60 12358638,3 205977,3 71 25005690,9 AS AH EA MS MH EM 6 6 6 6 6 6 4873,33 3522,17 1585,17 757,50 454,00 234,33 4875,00 3500,00 1437,50 680,00 507,50 127,00 1403,477 1647,311 563,267 514,468 357,891 205,026 2680,00 1578,00 1125,00 110,00 30,00 72,00 6750,00 5580,00 2636,00 1600,00 930,00 550,00 -0,3663252 0,055741285 1,6265715 0,68718961 -0,0426116 1,03069695 F limite F limite à p 5% 1% 5,58 0,0000 1,95 2,56 9. Test de Levène pour E. coli. BSS Effectif Moyennes Médianes Ecart types Min Max Asymétrie Sources Traitements Résiduelle Totale BSH 6 1625,33 1666,00 408,797 1100,00 2300,00 EBS 6 6 715,50 390,33 716,00 381,00 172,552 124,813 478,00 260,00 926,00 612,00 0,590549024 0,16085094 1,176313 ddl ES 6 969,83 1103,00 424,741 245,00 1348,00 EH 6 325,00 319,00 168,137 154,00 616,00 EE AS 6 86,67 81,00 29,084 66,00 144,00 6 2583,67 3120,00 1159,347 859,00 3670,00 -1,16526 1,017192 2,076836 0,92284933 AH EA 6 1900,67 2251,00 867,401 740,00 2732,00 6 711,67 730,00 152,270 530,00 930,00 MS MH 6 220,50 143,50 196,979 92,00 612,00 -0,7221069 0,0785306 2,17963839 F limite F limite à SCE CM F p 5% 1% 11 5860549,42 532777,2 12,34 0,0000 1,95 2,56 60 2591062,33 43184,37 71 8451611,76 EM 6 101,50 53,00 116,342 21,00 330,00 6 40,50 38,00 13,353 28,00 62,00 2,0770619 0,79573341