L`électricien Mecamidi part à l`assaut du marché indien
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L`électricien Mecamidi part à l`assaut du marché indien
Tous droits réservés - Les Echos 20121/3/2012P.16Entreprises et régions MIDI-PYRÉNÉES Le constructeur de centrales hydroélectriques vient d’acheter un fabricant indien pour se développer dans le pays, où il compte déjà une trentaine de commandes. Il prévoit de doubler son chiffre d’affaires grâce aux nouveaux marchés des pays émergents. L’électricien Mecamidi part à l’assaut du marché indien e constructeur et exploitant de centrales hydroélectriques Mecamidi, à Toulouse, poursuit son internationalisation. Il vient de prendre 55 % de HPP Energy India à Delhi (les 45 % restants demeurant aux mains des trois fondateurs), qui fabrique des petites centrales hydroélectriques d’une puissance maximale de 5 mégawatts. Il apportera sa maîtrise technologique à sa nouvelle filiale, rebaptisée Mecamidi HPP, pour qu’elle fabrique des centrales hydroélectriques de moyenne puissance jusqu’à 50 mégawatts. Mecamidi veut en faire l’un des premiers fabricants indiens de centrales et il portera son effectif de 70 à 100 salariés d’ici à deux ans. « L’hydroélectricité se développe rapidement dans le nord de l’Inde, où nous avons obtenu une trentaine de commandes pour un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros en 2012, explique Jean Zekri, président-directeur général de Mecamidi. Quand nous serons bien implantés comme fabricant, nous essaierons de devenir gestionnaire de centrales. » Le groupe investit 4 millions d’euros dans l’achat et le développement de sa filiale indienne après avoir obtenu 3 millions de prêts d’Oséo, de la Caisse d’Epargne et de la Société Générale. attendant le prochain renouvellement des concessions. Il maintient toutefois son bureau d’études à Toulouse, où il vient d’embaucher cinq personnes. L DR Doubler le chiffre d’affaires Turbine Pelton, utilisée dans les centrales hydroélectriques de Mecamidi. Avant l’Inde, il s’est implanté au Brésil en achetant en 2008 le fabricant de turbines Bee Turbinas Wirz près de Porto Alegre, qui emploie 70 salariés. Sa prochaine étape sera la Chine, premier marché mondial de l’hydroélectricité devant l’Inde. Mecamidi réalise 60 % de son chiffre d’affaires à l’international. Il a dix filiales dans le monde, notamment en Italie, en Espagne et en Bulgarie, et il en ouvrira trois autres en Roumanie, au Canada et en Indonésie cette année. En France, Mecamidi réalise essentiellement de la maintenance car les installations neuves d’hydroélectricité sont rares, en Outre la fabrication de centrales, Mecamidi prend des participations dans les installations hydroélectriques : il investit avec des soutiens bancaires 12 millions d’euros en 2012 dans la construction pour son compte de centrales en France, en Italie et en Roumanie, et 60 millions de dollars au Vietnam et au Laos. Ces nouveaux marchés et son implantation en Inde doivent lui permettre pratiquement de doubler son chiffre d’affaires consolidé en 2012, à 55 millions d’euros contre 29 millions en 2011 avec un résultat d’exploitation de 10 %. Il emploie 230 salariés, dont 100 en France, et fait travailler des soustraitants. Il s’est diversifié dans l’installation de centrales photovoltaïques en toiture en créant en 2009 sa filiale Mecamidi Solar, basée à Montpellier et à Toulouse, dont l’effectif est ramené actuellement de 80 à 40 salariés à cause de la division par deux des tarifs de rachat de l’électricité solaire, qui a fait chuter le secteur. LAURENT MARCAILLOU CORRESPONDANT À TOULOUSE