analyse filmique – the shinning

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analyse filmique – the shinning
ANALYSE FILMIQUE – THE SHINNING
I NTRODUCTION
The Shinning est un film réalisé par Stanley Kubrick, avec l’aide de la romancière
Diane Johnson, sorti en 1980. Il s’agit du onzième long-métrage du réalisateur
qui est inspiré par le livre écrit par Stephen King, The Shinning, l’enfant lumière.
Ce film est considéré comme l’un des grands classiques du cinéma d’horreur et
d’épouvante.
Dans ce film, Stanley Kubrick évoque les problèmes familiaux tout comme dans
« Orange mécanique », et aussi le manque de communication des gens.
LE
REALISATEUR
Stanley Kubrick est un réalisateur, photographe, scénariste et producteur
américain, né en 1928 et mort en 1999. Autodidacte, certains de ces films sont
maintenant des classiques plébiscités par les critiques et les cinéphiles.
Parmi ses films les plus connus, on compte Orange Mécanique, Dr. Folamour,
2001 l’odyssée de l’espace, ou encore Full Metal Jacket.
L ES
COMPOSITEURS
La bande originale du film a été composée par Walter Carlos et Rachel Elkind qui
ne cesse de mixer musiques contemporaines, musique classiques et
déformations électroniques durant tout le film. Ils utilisent des violons, des
pianos.
S YNOPSIS
Quelques parts, en haut des montagnes rocheuses du Colorado, Jack Torrance,
incarné par Jack Nicholson, gardien de l’hôtel Overlook fermé pendant l’hiver, sa
femme Wendy, Shelley Duvall, et leur fils Danny, Danny Lloyd, vont vivre de long
mois complétement isolés. Jack souhaite profiter de ce calme pour travailler sur
son prochain livre. Danny, doté du « shinning », un pouvoir de médium, est
terrifié à l’idée d’y vivre, lieu marqué par de terribles événements passés.
P ROBLEMATIQUE
Comment Stanley Kubrick arrive à créer un sentiment d’angoisse chez le
spectateur ?
U NE SCENE DE LA VIE Q UOTIDIENNE
Cette séquence est un syntagme narratif alterné qui met en parallèle deux
actions simultanées. Cela montre une scène de la vie quotidienne : une mère et
son fils qui se baladent, le père joue au lieu de travailler.
Cette scène est tout à fait banale mais Kubrick arrive à la rendre angoissante par
la présence de la musique. En effet, la séquence commence par la machine à
écrire désertée avec un son hors champs des rebonds de la balle. Au début, on ne
connaît pas la source de ce bruit, puis la camera effectue un travelling vertical
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avec un zoom arrière et on voit Jack lancer violemment une balle contre un mur.
On comprend alors que Jack ne parvient pas à travailler sur son livre et du coup
s’amuse avec une balle. Le martèlement sourd et régulier est amplifié par la
grandeur de la pièce, le rendant plus imposant et terrifiant. Cette scène traduit le
fait qu’au lieu de travailler, Jack joue ; ce n’est pas anodin puisque l’unique
phrase que Jack aura écrit c’est « que du travail et pas de jeu fait de Jack un
garçon terne ». En soi, rien n’est angoissant dans les images, mais le
retentissement très régulier de la balle contre le mur rend la situation
inconfortable pour le spectateur.
La musique, qui arrive un peu après sur le plan du labyrinthe, domine les voix on
des personnages, qui jouent à se courir après. Elle apporte un effet de
contrepoint car elle est très angoissante et oppressante alors que la scène ne
l’est pas du tout. En effet, si on enlève la bande sonore de cette séquence, l’extrait
n’aurait rien d’un film d’horreur. De plus, lors de ce plan, on entend en hors le cri
d’une chouette, ce qui rappelle le mystère. Durant la balade dans le labyrinthe, la
musique suit le même rythme, c’est à dire lent, accentué de notes de piano
espacées ce qui donne l’impression d’être dans un cauchemar qui tourne en
boucle. Cette bande son provoque le malaise chez le spectateur.
A la fin de cette scène banale, les notes de musiques se mélangent, devenant
presque une cacophonie. La rythmique rapide génère du stress chez le
spectateur. La scène est stoppé brutalement par le retentissement d’une cymbale
et laisse place au carton : « Tuesday ». La fin de cette scène nous laisse en
suspens, on ne sait pas ce qui va se passer.
Dans cette séquence, Kubrick multiplie les effets sonores pour établir une
atmosphère oppressante, propice à la terreur.
D EAMBULATION DANS DEU X ESPACES CONFONDUS
Dans cette séquence, le labyrinthe et l’hôtel se confondent, les deux groupes de
personnage déambulent dans ces lieux. Ils sont tous deux vastes, tortueux,
oppressants ; il y est très facile de s’y perdre. En effet, les décors de cette
séquence ne sont pas là pour habiller la scène, mais participent réellement à
l’histoire, ils tiennent un rôle. L’hôtel et le labyrinthe seraient vraiment des
personnages de l’histoire (plus dans le livre que dans le film pour l’hôtel).
Par ailleurs, Kubrick décide d’utiliser la Steadicam, une caméra fixée sur harnais
qui permet des mouvements d’une fluidité inédite renforçant le sentiment
d'inquiétudes et de menaces, comme si quelqu’un suivait les personnages.
LA
LABYRINTHE
Le labyrinthe, dans ce film, est un personnage présent sous différentes formes :
la moquette, les couloirs, la maquette, le décor végétal. Il représente une
symbolique forte autour de la perte de repère, d’angoisse.
On suit Wendy et son fils se dirigeant vers la l’entrée du labyrinthe par un
travelling latéral qui s’arrête sur plan de ce dernier avec la musique qui démarre
en crescendo. La déambulation de Danny et Wendy dans le labyrinthe est filmée
en deux plans symétriques, travelling arrière de face, avant de dos.
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Elle poursuit en synesthésie rythmique tout le long de la balade dans le
labyrinthe : la musique met l’accent lorsque les deux protagonistes tournent
dans le labyrinthe.
Cette séquence nous renvoie à l’histoire de la mythologie grecque du Minotaure
qui, enfermé dans un labyrinthe, attendait qu’un aventurier arrive au centre du
labyrinthe pour l’attaquer avec une hache. Il est donc assez naturel d’y voir la
métaphore d’un voyage initiatique au parcours difficile, et il faut s'attendre à y
trouver... le Minotaure. On notera que c’est au centre du labyrinthe que Jack le
Minotaure rencontrera ces deux futures victimes à l’aide d’une caméra
subjective et d’une plongée totale sur ce qu’on croit être la maquette. Mais ce
n’est la maquette, mais le végétal, beaucoup plus compliqué. Ensuite, face à Jack,
la caméra objective montre un plan ans lequel, le centre est vertical alors que
lorsque la caméra est subjective, le centre est un rectangle horizontal. La
confusion crée chez le spectateur, qui lui aussi, se perd dans ces différents plans.
LE
FONDU ENCHAINE
A un moment le travelling les suit de derrière dans un virage, et il y un fondu
enchainé très lent où l’on voit Jack qui tourne dans le même sens dans une pièce
de l’hôtel. Ce fondu met en superposition l’hôtel et le labyrinthe, rapprochant ces
deux lieux comme s’ils ne formaient qu’un, les deux travellings se répondent en
quelque sorte. La différence d’échelle de plan est intéressant dans ce plan, car
Wendy et Danny sont filmés sur un plan moyen alors que l’on a un plan
américain de Jack. Il paraît donc plus imposant que sa femme et son fils, ridicule
à côté de lui ; il les domine, les absorbe. On note aussi une fusion des décors, les
grandes colonnes orange se confondent avec les parois vertes du labyrinthe.
D’autre part, Wendy et Danny errent dans le labyrinthe, tout comme Jack, en
manque d’inspiration pour son livre, erre dans l’hôtel. Les trois personnages
déambulent donc dans un environnement labyrinthique, qui oppresse, dont on
ne trouve pas la sortie, où l’on se perd. Le spectateur prend part à cette
atmosphère à travers la bande son et aux plans qui suivent les personnages et à
la caméra subjective sur la maquette.
C ONCLUSION
Pour générer de l’angoisse auprès des spectateurs, Kubrick utilise, dans cette
scène, essentiellement la bande sonore, spécialement la musique répétitive,
alternant les rythmes lents et rapides. Les décors rendent l’endroit oppressant
par le fait que les personnages sont isolés et ne peuvent pas échapper à ce qui va
leur arriver. Tout est fait pour perdre le spectateur, pour l’oppresser, avec par
exemple la maquette et le plan du labyrinthe similaire mais le réel complètement
différent et plus complexe, les notes de musique qui se mélangent, etc.
Cette scène est primordiale dans ce film car c’est à partir de là que vont
s’enchainer les drames. Elle annonce les événements à venir et montre le
changement de comportement de Jack, dont le manque d’inspiration rend fou.
Elle nous met directement dans l’ambiance de la suite du film.
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S OURCES
http://www.analysesdesequences.com/2007/11/27/shining-stanley-kubrick1980/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Shining_(film)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Stanley_Kubrick
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/kubrick/shining.htm
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