25 avril 2010 - Je prie donc je poème

Transcription

25 avril 2010 - Je prie donc je poème
Dimanche 25 Avril 2010
Poètes protestants du XVe au XXe, le pasteur Philippe François,
spécialiste de la poésie protestante (UEPAL), avec les voix de
Michel SCHAEFFER, responsable du service radio de la FPF,
Chantal CRÊTAZ et Jean FIGUIERE.
Musique
Marc-Antoine Charpentier, Canticas nativitatis, 1676, Motets
Accueil
La Poésie est appelée le langage des Dieux.
Mais aujourd’hui nous entendrons plutôt la poésie comme un langage pour Dieu
Oui nous vous invitons ce matin à un culte poétique. Tout en gardant un déroulement
liturgique classique des cultes Luthéro-réformés. Nous allons vous proposer de découvrir
des poèmes du 15ième siècle à nos jours.
De très célèbres protestants ont exprimé leur foi par l’intermédiaire de la poésie. Vous
entendrez ce matin des textes rédigés par Jean Calvin ou Clément Marot et parmi
d’autres, Jacques Ellul ou André Dumas.
Ces textes ont été rassemblés pour nous par le pasteur Philippe François de l’union des
églises protestantes d’alsace lorraine, spécialiste de la poésie protestante.
Musique
Arvo Pärt, An den Wassern zu Babel
Ouverture
(…) Je pensais encore à ceci : qu'un poème maintienne ainsi, à l'extrême limite il est vrai,
la possibilité de la prière, ne serait-ce pas le signe qu'il existe un lien, et peut-être
nécessaire, entre prière et poésie ? Que la poésie en son essence serait prière et toute
prière, à l'inverse, poème ? (…)
Philippe Lacoue-Labarthe, la Poésie comme expérience,Christian
Bourgois, 1986, p.114-115.
Musique
Jordi Saval, Tous les matins du monde
Ce texte d’ouverture est extrait de “La Poésie comme expérience” de Philippe LacoueLabarthe publié en 1986. Le premier temps du culte après l’accueil, c’est la louange, un
temps de reconnaissance, un chant vers Dieu. La louange sera portée par un texte de
Gabriel Vahanian que nous retrouverons à plusieurs reprises au cours de ce culte.
Gabriel Vahanian est né en 1927, il est théologien, professeur de théologie et poète…
Louange
1
Loué sois-tu, Seigneur,
toi qui vis en nous donnant la vie,
toi qui parles en nous donnant la parole.
Loué sois-tu, Seigneur,
toi par qui nous sommes
ce que nous ne serions pas par nous-mêmes.
Loué sois-tu, Seigneur,
toi pour qui nous sommes
ce que nous n'avons pas été pour nous-mêmes.
Loué sois-tu, Seigneur,
toi en qui nous ne sommes pas
ce que nous sommes en nous-mêmes.
Comme l'année nouvelle qui rompt avec l'année qui s'achève, fais que nous rompions de même avec
tout ce qui nous éloigne de nous en nous éloignant de toi.
Toi qui nous aimes une fois pour toutes, fais que de même, par ta grâce, nous vivions une fois pour
toutes le temps qu'il nous faut et que tu nous accorde pour rompre avec la mort comme avec notre
passé.
Face à l'avenir, garde-nous, Seigneur ! Garde-nous d'en faire une prolongation de notre passé et faisnous la grâce de l'aborder sans que nous y soyons condamnés.
Car nous n'avons d'avenir que par ta grâce : celle que tu nous fais aujourd'hui et qu'en Christ tu nous
accordes et nous renouvelles de jour en jour, une année après l'autre, et une fois pour toutes d'éternité
en éternité.
Gabriel Vahanian Toi qui vis en nous donnant la vie (Inédit, non daté)
Musique
Jordi Saval, Tous les matins du Monde
Confession des péchés
Voici le temps de la confession des péchés, le temps où le croyant ose reconnaitre devant ses frères et
devant Dieu, qu’il ne fait pas toujours le bien qu’il voudrait faire. Nous pouvons nous reconnaitre dans
ces deux textes de ce poète huguenot né en 1576, Jean Ogier de Gombaud, fort apprécié à la cour de
France sous plusieurs règnes. Extrait des sonnets Chrétiens écrits en 1646.
Le peché me surmonte & ma peine est si grande,
Lors que, malgré moy-mesme, il triomphe de moy,
Que, pour me retirer du gouffre où je me voy,
Je ne scay quel hommage il faut que je te rende.
Je voudrois bien t’offrir ce que ta loy commande:
Des prieres, des vœux & des fruits de ma foy,
Mais voyant que mon cœur n’est pas digne de toy,
Je fay de mon Sauveur mon eternelle offrande.
Reçoy ton fils, ô Père ! & regarde la Croix
Où, prest de satisfaire à tout ce que je dois,
Il te fait de luy-mesme un sanglant sacrifice.
Et, puis qu’il a pour moy cet exces d’amitié,
Que d’estre incessamment l’objet de ta Justice,
Je seray, s’il te plaist, l’objet de ta pitié.
Jean Ogier de Gombaud (1576-1666), Le peché me surmonte & ma peine est grande
Musique
Henri Torgue, Solitaire, Album amour légende
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Un pécheur obstiné, qu’une offense mortelle
Rend indigne à jamais de ton Soin paternel,
Se présente, Seigneur, au festin solemnel
Où malgré son pèché, ta clemence l’appelle.
D’un Monarque si juste un subject si rebelle,
Et d’un Père si doux un enfant si cruel,
De son frère innocent a fait un criminel,
Et de son Rédempteur, la victime éternelle.
Il se range à ta voix, mais c’est pour un moment,
Et le monde tousjours sera son élément
Contre les vœux sacrez que son cœur te dédie.
Quelle misericorde absoudra tant de fois
Un courage si lasche & dont la perfidie
Remet incessamment le Sauveur en la Croix.
Jean Ogier de Gombaud , Sonnets chrestiens, Un pècheur obstiné, qu’une offense mortelle,1646.
Musique
Vladimir Cosma, Bande originale Diva, promenade sentimentale.
Jacques Ellul (1912 – 1994) professeur d'histoire du droit, théologien protestant et sociologue
français. Il reconnait devant le Seigneur ses limites mais il est débordant de reconnaissance devant
l’amour indéfectible de Dieu.
Quand donc ô mon Seigneur pourrai-je commencer
à trouver ces accents nouveaux qui seuls me conviendraient
Ces mots inattendus, ces paroles uniques
pour dire ta louange et mon adoration ?
Tout a déjà souvent proclamé cette gloire
et cet amour unique en quoi tu l’engloutis
Tout a lors été dit et que pourrai-je encore
qui ne soit entendu si souvent répété.
Et pourtant maintenant je ne puis plus écrire
que pour chanter à toi mon Seigneur et mon Dieu
pour trouver au-delà des instances humaines
ce qu’inlassablement tu recrées de nouveau
De nouveau ! ah nouveau ce simple jour à vivre
que tu me donnes encor dans ta grande pitié
et nouveau cet espoir au-delà des désastres
et nouveau ce regard émerveillé par Toi.
Le Seul qui m’ait comblé dans ma pauvreté triste
Le Seul qui soit resté fidèle alors que tout mon cœur
devenait infidèle et traître et plus menteur
mais tu as maintenu, et tu m’as rappelé
et j’ai redécouvert l’innocence et Ta gloire
et j’ai redécouvert l’unique en ton amour
pour moi seul conservés, et j’ai redécouvert
que tu n’as rien perdu de ce que j’ai gâché.
Jacques Ellul, Silences (1995) , Quand donc ô mon Seigneur…Ed OPALES Bordeaux.
Musique
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Arvo Pärt , Magnificat
Annonce du pardon
Après la reconnaissance du péché, voici l’annonce du pardon avec un texte publié en 1942 dans
« figure sans doute » d’Edmond Jeanneret poète, homme de lettre et théologien.
I
Matin si beau que je ne puis parler,
Je te regarde, et chaque mot est faux
Qui monte à toi de mon obscurité.
Et je me tiens en grande pauvreté
Debout et seul dans mon humilité,
Humilié par le chant d’un oiseau…
Puissé-je offrir à ton visage beau
La transparence et pureté de l’eau,
D’un clair miroir n’être que le cristal
Où ton reflet se retrouve natal
En même temps semblable et tout nouveau…
Et dans la joie où je te chanterai
Puissé-je en mots qui me seront donnés
Par le Seigneur et Poète Très-Haut
Ne point ternir d’un souffle ta beauté.
II
Sur cette haute marche où l’aube pousse
Son humide feuillage dans le vent,
La palme de lumière ardente et douce
Qu’elle relève au ciel reconnaissant Je reconnais ma véritable place
Où je ne suis présent que par ta grâce
Qui me relève en un long tremblement,
Me fait tenir debout devant ta Face
Tout étonné de mon commencement…
Par toi, Seigneur ! et lavé dans ton sang,
Je sors des pleurs perdus de mon néant,
N’étant du Jour que la blanche préface
N’étant encor qu’absence, attente, espace
Que comblera ta joie infiniment O plénitude, ô doux ruissellement !
Edmond Jeanneret, Figure sans doute, Poésies complètes, Ed Plaisir de lire à La Croix sur Lutry
Musique
Arvo Pärt , Magnificat
Lecture biblique
Le cœur du culte c’est la lecture biblique. Aujourd’hui dans le livre de l’Exode au chapitre 20, nous
redécouvrons le texte des 10 commandements ou des 10 Paroles, dans une reformulation attribuée à
Jean Calvin.
Oyons la Loy, que de sa voix
Nous a donné le Createur,
De tous hommes legislateur,
Nostre Dieu souverain Roy.
Je suis le Seigneur que tu doy
Seul pour Dieu servir & aimer :
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Aultre Dieu faire ou renommer
N’entreprendras devant moi.
Image point ne forgeras,
Pour mon essence figurer,
Pour invoquer & honnorer,
Ma gloire leur assignant.
Le Nom de Dieu ne polluras,
Mais sainct & sacré te seras :
Car Dieu pour innocent n’aura
Tout homme en vain le prenant.
Le Sabbath tu sanctifieras,
En Dieu tousjours te reposant :
Et l’ordre & police observant,
Qu’a mis Dieu entre les jours.
Honneur et crainte porteras
A pere & mere, les servant :
Afin que sur terre vivant
En paix acheve ton cours.
Homicide point ne seras,
Tant de faict, comme de voulloir :
A haine & courroux nul pouvoir
Ne donneras en ton cœur.
En chasteté tu viveras,
Ton cœur purement contenant,
De ton corps ne contaminant,
Par paillardise, l’honneur.
Le bien d’aultruy injustement
A toy tirer ne tacheras :
Rapine ou fraulde ne feras,
Afin d’accroistre le tien.
Contre ton prochain faulsement
De ta langue ne mentiras :
Mais en vérité serviras
A son honneur & son bien.
Ton cœur d’aucun desir tenté
Ne soit du bien de tes prochains :
Mais ton amour vers tous humains
S’encline, au lieu de t’aimer.
Dieu, qui de toute saincteté
Contiens seul la vertu en toy,
A la justice de ta Loy
Vueilles nos cœur conformer.
Exode 20, Les Dix Commendemens,, Version Attribuée à Jean Calvin
Musique
Arvo Pärt , Magnificat
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Prédication
La lecture biblique est ensuite suivie du commentaire du prédicateur. C’est une prédication à deux voix
ou à deux plumes que vous allez pouvoir découvrir maintenant avec dans un premier temps un texte du
pasteur Laurent Drelincourt né en France en 1625.
Dans un second temps avec un extrait du recueil Cent prières possibles du pasteur André Dumas,
grande figure du protestantisme contemporain mort en 1996. Pasteur de l'Église réformée, aumônier
universitaire à Strasbourg, professeur de philosophie et d'éthique à la Faculté libre de théologie
protestante de Paris. Tous deux commentent le don de la loi.
Laurent Drelincourt :
J’entends du Mont Sina la Trompette éfroyable :
Sa Tempête & ses Feus se présentent à moy :
Et mon Ame étonnée, à-l’aspect du grand Roy
Attend d’un triste sort l’Arrêt irrevocable.
Juge de l’Univers, Vengeur inéxorable,
Puis-je, étant Criminel, subsister devant Toy ;
Et subir, aujourd’huy, l’Examen de ta loy,
Sans être condamné, sans être punissable ?
J’ay beau me repentir, j’ay beau verser des pleurs ;
Par tous ces vains Eforts, j’augmente mes Douleurs :
Le Glaive pend toûjours sur ma Tête rebelle.
Mais, lors-que je te crains, je ressens ta Faveur :
C’est que, pour me sauver de la Mort éternelle,
Tu veus que cette Loy me méne à mon Sauveur.
Laurent Drelincourt , Sur la Loy
Musique
Arvo Pärt , Magnificat
André Dumas :
Devant toi, ô Dieu, nous connaissons et nous reconnaissons ce qui est.
Nous connaissons que nous ne sommes pas nés libres, mais devenus libérés, que nous avons été sortis
de l’Egypte, de la stagnation dans l’oubli, la peine, l’amertume et le ressassement, à main forte et à bras
étendu, malgré ce qui s’était endurci contre nous et ce qui s’était résigné en nous.
Nous connaissons que cette échappée nous l’avons reçu en un instant, au travers de la muraille
inquiétante des eaux, comme un noyé qui remonte du fond de la mer,
comme un baptisé qui s’accroche à la résurrection de Jésus-Christ.
Nous connaissons que tout cela est derrière nous, supprimé, ôté, donné, reçu, accompli.
Nous connaissons que nous ne sommes pas encore arrivés,
mais que nous progressons au travers d’un désert, ravitaillés mais fatigués,
réjouis mais inquiets,
partagés entre la gratitude et le murmure,
entre l’espoir et le découragement,
quarante années, la durée d’une vie d’homme.
Dans ce désert notre caravane tourne en rond, si bien que nous ne savons plus alors
si la nuée qui nous devance est une présence ou une absence, un roc ou un mirage.
Nous ne savons plus si ce en quoi nous nous confions vaut mieux que ce que nous avons quitté.
Nous connaissons que cette traversée c’est la vie à vivre, la longueur de la vie
que ne supprime pas l’instant de la grâce,
pas plus que le don de la terre promise n’en supprime la conquête à faire.
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C’est pourquoi il nous faut la manne et le pain pour retrouver la force perdue,
les cailles et le vin pour retrouver la joie égarée.
Nous connaissons que tout cela est en travers de nous, affronté, éprouvé, subi, tenté.
Nous connaissons
que nous verrons ce en quoi nous avons cru,
que nous recevrons ce à quoi nous nous sommes attendus,
mais nous connaissons que nous en séparent encore
les eaux inconnues du Jourdain et de la mort,
les murailles hautaines de Jéricho et de la peur,
les rumeurs multiples des fausses dominations, qui nous effraient et nous ensorcellent.
Nous connaissons
que nous ne pouvons pas connaître encore
celui qui nous relèvera tous ensemble
à la fin du voyage de l’histoire et du monde.
Nous connaissons que tout cela est en avant de nous, dit, promis, caché, espéré, cru. Amen.
André Dumas, Cent prières possibles, Connaissance du voyage, Ed CANA, p.26-27, en poche AlbinMichel
(1988).
Musique
Arvo Pärt , Magnificat
Prière
Après cette prédication qui retrace toute l’histoire du peuple de Dieu, de la sortie d’Égypte vers la
terre promise, du don de la loi à l’accueil de la grâce, qui nous replace au cœur de l’histoire du peuple
de Dieu. Nous sommes invités à nous associer à une prière de Gabriel Vahanian.
Pour tous les bienfaits que d'âge en âge tu nous renouvelles,
Pour tous ceux qui, par l'exemple de leur foi, nous ont appris à te connaître,
Et, nous apprenant à te connaître, nous ont appris à penser et à parler pour nous-même,
Seigneur, nous te rendons grâces.
Fais, Seigneur, qu'héritiers de leur foi, nous sachions à notre tour la faire valoir devant toi, comme
devant le monde, au regard de nos semblables,
ceux qui nous sont proches comme aussi ceux qui nous sont lointains.
N'ayant rien qui ne nous vienne de toi, nous ne sommes rien, sauf par toi.
Apprends-nous, Seigneur, les mots qu'avec chaque génération il nous faut trouver pour dire tes
bienfaits,
En prendre conscience sans nous en attribuer la gloire.
O toi qui, jadis, fus Dieu pour Abraham, et pour Isaac, et encore pour Jacob,
Comme tu fus Dieu pour Jésus,
Nous te prions de l'être aussi pour nous, aujourd'hui, dans notre communauté et, pour cela, donnes nous
– naguère encore tu le fis à nos pères – les mots qu'il nous faut pour le dire ;
Ces mots nouveaux, libéré des grammaires de nos religions archaïques.
Apprends-nous, Seigneur, à ne pas l'oublier : ce n'est pas nos mérites que nous célébrons, mais ta grâce.
Apprends-nous que ce n'est pas de notre foi que nous pouvons nous valoir, mais que nous célébrons ta
fidélité ; de même, ce n'est pas à nos œuvres que nous pouvons nous reconnaître, mais à ta parole et par
ta parole, et qu'en Christ, signe de ton alliance avec ta création et de ta passion pour toutes tes
créatures, tu nous donnes une fois pour toutes.
Gabriel Vahanian, Rien qui ne nous vienne de Toi
Musique
Arvo Pärt , Magnificat
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Notre Père
Le notre père est un autre temps fort du culte, un temps de rencontre et de rassemblement voici cette
prière enseignée par Jésus à ses disciples. Elle est remise en forme ici par Clément Marot né à Cahors
pendant l’hiver 1496 et mort en 1544 à Turin. Il fut un des premiers grands poètes classiques français
et le protégé de Marguerite de Navarre, sœur de François Ier.
Notre assemblée des ondes peut s’unir à cette prière en invoquant celui que nous appelons Père, ainsi
nous nous reconnaitrons frères.
Pere de nous qui es la hault es Cieux,
Sanctifié soit ton nom precieux :
Advienne tost ton sainct Regne parfaict :
Ton vueil en terre, ainsi qu'au Ciel, soit faict :
A ce jourdhuy soys nous tant debonnaire,
De nous donner notre pain ordinaire :
Pardonne nous les maulx vers toy commis,
Comme faisons à tous nos ennemis :
Et ne permetz en ce bas territoire
Tentation sur nous avoir victoire :
Mais du Maling cauteleux & subtil
Delivre nous. O Pere, ainsi soit il.
Clément Marot
Musique
Arvo Pärt , Magnificat
Envoi
Pour terminer ce culte poétique nous pouvons nous associer à cette confession de foi de Gabriel
Vahanian édité en 1989 dans « Dieu Anonyme ».
Je crois en Dieu,
le Tout Proche,
plus que l’homme ne l’est de lui-même
et que le ciel ne l’est de la terre.
Je crois en Jésus-Christ,
en qui l’homme est la condition même de Dieu,
plus que l’homme ne l’est de lui-même
et que l’absolu ne l’est du divin.
Arrhes et vertu de l’Esprit et chair de la chair de Marie,
il est natif de l’humain.
Crucifié et mort sous Ponce Pilate,
il accepte la mort mieux que nous n’acceptons la vie,
et nous fait don de sa vie au lieu d’en mourir.
Et il vit.
Il vit là où,
événement de Dieu, l’Autre radical,
l’homme est à portée de l’homme.
Face humaine de Dieu, seule espérance des vivants et des morts,
il vient pour libérer l’homme de ses idoles
et lui rendre un visage divin.
Je crois en l’Esprit Saint,
Le Vivant,
en qui faisant corps avec nous-mêmes
nous sommes agrégés au Corps du Christ.
Je crois l’Église,
anticipation du Dieu qui vient et renouveau du monde ;
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L’homme,
anticipation de l’homme nouveau et avent du Dieu qui règne.
Gabriel Vahanian, Dieu anonyme, éd. DDB, 1989, p.181.
Musique
Arvo PÄRT, Spiegel im Spiegel
Le pasteur Philippe François a participé au numéro de la revue Foi et Vie, consacré à la Poésie
protestante, en février 2009, n° 1. Le poète Gabriel Vahanian y contribue également.
Cette revue est disponible à la Nouvelle Librairie protestante, 47 rue de Clichy – 75009 PARIS.
MEDITATIONS RADIODIFFUSEES - France Culture Dimanche 8h30
Texte de l’émission par mail ou sur papier (tarif sur papier : 6 timbres ou 3,50 €)
Abonnement annuel : 60€ hebdomadaire – 47€ mensuel – 40€ par email
Fédération protestante de France - Service Radio
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