A BOFFA – GUINEE CONAKRY

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A BOFFA – GUINEE CONAKRY
A BOFFA – GUINEE CONAKRY
Margaux ARSAC, 24 ans. Après avoir obtenu un bac scientifique au lycée Jean Monnet à Annemasse
avec mention, j’ai décidé de continuer mes études en Suisse à l’Ecole Polytechnique Fédérale de
Lausanne. Voulant devenir ingénieur dans le domaine de l’environnement, la Suisse me proposait
une formation qu’il était difficile de retrouver en France car trop peu développée encore. Je suis
sortie de l’EPFL avec un diplôme d’ingénieure en environnement avec une spécialisation en
management à l’été 2014 après avoir effectué mon projet de fin d’étude à Brisbane en Australie. En
janvier 2015, j’ai signé pour deux ans avec l’ONG Charente-Maritime Coopération pour aller
travailler en Guinée Conakry. Il s’agit là de mon premier emploi.
CHARENTE-MARITIME COOPERATION
Depuis début février 2015, je travaille pour
CMC (Charente-Maritime Coopération) qui
est une ONG de coopération décentralisée
entre le département de Charente-Maritime
et les collectivités décentralisées de la
préfecture guinéenne de Boffa.
Pour plus de détails, un blog vient d’être
ouvert sur ce lien :
http://charentemaritimecooperation.wordpress.com
L’ONG, présente en Guinée depuis 1992,
comporte 4 volets d’action :
CE QUE JE FAIS
-le sel solaire : aide et appui technique aux
producteurs de sel, dont un des intérêts est
de lutter contre la destruction de la
mangrove ;
Je suis arrivée dans la structure en tant que
volontaire de solidarité internationale.
-l’appui aux collectivités locales : formations
et aide à la structuration selon la politique
nationale tournée vers la décentralisation ;
Avec le démarrage d’un nouveau grand
projet sur l’hydraulique, l’équipe a dü
s’agrandir, passant de un animateur à trois
et créant un poste de coordinateur que
j’occupe.
-le groupement d’entretien des pistes
rurales : première intercollectivité de
Guinée œuvrant à l’amélioration des
pistes/chemins de terres sur les 8
communes de la préfecture ;
-l’hydraulique : réhabilitation du parc
hydraulique de certaines communes,
créations d’infrastructures et appui à la
structuration autour d’un service communal
de l’eau comme le veut la politique
nationale.
Au sein de CMC, nous sommes une équipe
composée de 3 volontaires français et de 14
guinéens. La base est située dans la
commune urbaine de Boffa.
Les actions de CMC se déroulaient
principalement dans la commune urbaine
de Boffa. Un programme en 2007 avait
permis la réhabilitation de l’ensemble des
forages de la commune et la mise en place
d’une structure de gestion communale.
Depuis, de nouvelles infrastructures ont été
créées (puits améliorés, forages et
impluvium) et la structure dispose d’un
réseau d’artisans-réparateurs intervenant
sur les pannes. L’ONG appui et conseil la
structure communale dans le but d’arriver
un jour à la rendre autonome. Le projet est
passé par des hauts et des bas au fil des
années, mais on peut dire maintenant que
l’on est proche d’y arriver.
le pays a réussi à passer à côté d’une
potentielle crise.
Sur l’île de Dary, devant un puit amélioré. Mon 1er chantier
de terminé !
Le nouveau projet qui vient de débuter veut
recopier ce qui a été fait à Boffa pour le
mettre en place sur les deux communes
rurales de Tamita et de Tougnifily. En plus
de ça, d’autres projets vont être réalisés
comme l’aménagement d’une source, la
création de nouveaux forages et puits,
l’installation d’un nouvel impluvium
(stockage d’eau de pluie) sur une île, et des
projets d’expérimentation, notamment la
réalisation d’adduction d’eau potable à base
d’énergie solaire.
Le pays est passé par des mois compliqués
du fait de la présence de la maladie Ebola.
Cela s’est ressenti sur nos interventions sur
les points d’eau où nous devions agir avec
beaucoup de précautions. La population
était parfois mal informée sur la maladie. La
peur et les rumeurs circulant font que les
gens étaient méfiants.
Après des mois de lutte, la maladie a
fortement reculé et est proche d’être
totalement éliminée.
L’accueil et la gentillesse des guinéens
aident beaucoup à l’acclimatation. Le fait
d’être seulement quelques blancs à Boffa
(les 3 volontaires de l’ONG) est particulier à
vivre au quotidien. J’aime habituellement
me fondre dans la masse et ne pas me faire
remarquer. Bien évidemment je savais que
ça allait changer en venant en Guinée. Nous
sommes un peu l’attraction quand nous
allons dans les villages. On chante et danse
autour de nous. Les enfants sont curieux et
s’étonnent de voir des blancs. On apprend à
s’amuser de ça et on s’y habitue.
MON CADRE DE VIE
Grand luxe pour la ville de Boffa, nous avons
la chance d’avoir l’eau courante, grâce à un
mini château d’eau qui stocke l’eau pompée
dans notre forage. Et nous avons aussi
l’électricité ! On alterne entre groupe
électrogène le jour et panneaux solaires
plutôt la nuit.
Nous vivons, les 3 volontaires, dans une
maison se situant dans la base où se trouve
également nos bureaux. Pratique ! Mais cela
veut aussi dire de nombreuses visites pour
le
travail
durant
le
week-end…
VIVRE EN GUINEE
Bien qu’ayant retrouvé une stabilité, le pays
est en proie à des mouvements de rébellion
contre le gouvernement actuel. Les élections
présidentielles se sont déroulées le 11
Octobre de cette année et comme nous
pouvions nous y attendre le président
sortant a été réélu dès le premier tour avec
quelques 58% des suffrages. Un coup K.O.
comme le président Alpha Condé se plaît à
dire. Aucun rassemblement dans la rue,
même pour fêter la victoire, n’était autorisée
après les élections. Combiné à l’appel au
calme des principaux opposants au pouvoir,
Pour les repas nous avons engagé une
cuisinière qui nous prépare des plats biens
guinéens. C’est-à-dire bien gras (huile de
palme en masse) et à base de riz. Les plats
de cette région de Guinée manquent un peu
de folie, et aussi de légumes, mais on lui
demande quand même de temps en temps
du poulet-frites. Histoire de varier un peu
avec le riz !
car on joue avec les adolescents. Niveau
physique c’est bien suffisant pour nous !
LES CHOSES A FAIRE
UNE ANEDOCTE
Boffa, bien que capitale de préfecture, est
une petite ville où il y a peu à faire et où tout
le monde se connait. Si bien que dès notre
1er jour de présence ici, tous dans la ville
savaient déjà notre prénom.
*Les gens ont parfois du mal à bien
prononcer mon prénom. Non pas qu’ils
aient du mal à le retenir, mais c’est juste
qu’ils croient que je m’appelle ‘Marigot’ ;
comme les étendues où ils vont récupérer
l’eau pour la consommation et l’utilisation
quotidienne. Erreur sympa quand on sait
que je bosse dans le domaine de l’eau !
Alors pour s’occuper pendant les weekends, nous avons le choix entre une
magnifique plage sans personne à
l’horizon… la plage de Denkélékélé !
DANS LES PROCHAINS MOIS
Compte tenu de la présence de la maladie
Ebola, les ONG sont maintenant bien
présentes en Guinée, et beaucoup devraient
rester. Cela va permettre au pays de
rattraper un peu de son retard, en termes de
développement, par rapport à ses voisins.
Des visites chez les autres volontaires… ici à
Kindia
Beaucoup de financements sont orientés
vers la Guinée sur des projets post-Ebola,
notamment dans le domaine de l’eau et de
l’assainissement.
Nous avons commencé en septembre un
projet avec UNICEF qui va conséquemment
augmenter nos activités. De beaux projets
sont en perspectives pour notre ONG dans la
préfecture de Boffa.
Et voici quelques photos :
Ou des sorties dans la boite de nuit/piscine
de Boffa… Un français a eu la merveilleuse
idée de construire une immense piscine
pour son hôtel, et c’est seulement une fois
construite qu’il s’est demandé comment il
allait remplir sa piscine… dans une ville qui
n’a pas l’eau courante… Il a donc transformé
ça en boîte de nuit. Concept sympa en tout
cas !
Ça nous arrive aussi d’aller jouer au foot
avec les jeunes du quartier. Je dis ‘jeunes’
Passage dans la mangrove pour aller sur l’île de
Marara
Ancien port négrier de Dominia
Plaine de Koba
Coucher de soleil sur la plaine de Boffa
Relevé de terrain à la source de Taboriyah
Deux collègues avec des villageois de Tangoursé
Pont sur la Fatala
Margaux ARSAC