Conseil national de l`enseignement supérieur et de la recherche 25

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Conseil national de l`enseignement supérieur et de la recherche 25
Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche
25 février 2013
Déclaration du MEDEF
Madame la Ministre,
Le MEDEF a participé aux débats des 18 et 19 février et a rappelé à cette occasion
l’attachement des entreprises pour un système d’enseignement supérieur de très haute
qualité, accompagnant les évolutions du marché du travail national et international. Il
souhaite que les établissements d’enseignement supérieur, au premier rang desquels les
universités, soient pleinement réactifs pour impulser les innovations technologiques qui
garantiront le redressement de notre pays et la croissance économique indispensable pour
assurer le développement de l’emploi.
Nous l’avons déjà indiqué : ces défis, les universités ne peuvent y répondre seules.
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Nous apprécions que les chefs d’entreprise puissent à nouveau avoir l’assurance
d’être représentés dans les CA des universités, avec une voix délibérative. Plusieurs
modèles de gouvernance démontrent depuis longtemps qu’un dialogue soutenu
entre le monde académique et le monde économique permet autant de développer
des projets ambitieux que d’assurer une compréhension mutuelle et solidaire. Notre
intérêt commun est bien in fine la réussite de tous les étudiants comme la
performance de la Recherche. Toutefois, et nous le rappellerons à nouveau : le
modèle de gouvernance que vous proposez dans ce projet de loi conduit à une
superposition de structures ou de conseils aux prérogatives proches qui ne permet
pas selon nous une gouvernance efficace et réactive.
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Ensuite, le MEDEF souhaite réaffirmer la nécessité d’une filière technologique qui
accompagne dans les territoires, les projets de développement des PME-PMI. Nous
ne sommes pas opposés à un objectif concret de mieux permettre à des bacheliers
technologiques d’accéder aux IUT. Nous souhaitons que les IUT puissent conserver
leur spécificité et les effets positifs d’un dialogue au plus près des besoins des
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entreprises. Ces besoins doivent non seulement se traduire dans les programmes
nationaux des DUT mais aussi dans la définition des compétences à acquérir de leurs
diplômés. Nous ne sommes pas opposés à ce que les BTS puissent accueillir les
bacheliers professionnels mais uniquement ceux qui en auront les capacités et dans
les formations qui leur offriront les meilleures chances de réussite. Le baccalauréat
professionnel n’a pas été conçu pour la poursuite d’études supérieures et
l’automatiser aura un coût social et économique tant pour les familles, les jeunes que
pour les entreprises ou les territoires. Nous y serons particulièrement vigilants.
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Enfin, nous souhaitons saluer votre effort pour mieux intégrer le critère d’insertion
professionnelle au cœur du processus d’élaboration et d’accréditation des diplômes.
Cela nous semble une avancée très importante en ce qui concerne la relation
Université-entreprise. Vous pourrez compter sur le MEDEF pour mobiliser les
branches professionnelles dans cette démarche. Préparer l’insertion professionnelle
des étudiants se construit le plus en amont possible de la formation : dès la
conception des maquettes, dès l’émergence d’une nouvelle filière. Nous souhaitons
comme vous le proposez que l’offre de formation universitaire deviennent plus lisible
tant pour les étudiants que pour les recruteurs et que les masters répondent à une
logique de métiers.
Il reste toutefois, dans le projet de loi, comme dans son exposé des motifs, de trop
nombreuses incertitudes que nous vous avons déjà exprimées et que les échanges de ces
derniers jours n’ont pas permis de lever.
C’est la raison pour laquelle, les représentants du Mouvement des entreprises de France
s’abstiendront sur le texte amendé présenté aujourd’hui.
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