219-P. 26-27/Cliff Richard

A la Rose
d’Or
Or
Le 16 juin, à l’Olympia, Cliff Richard revient pour la seconde fois participer au festival de la
Rose d’Or avec huit titres dont sûrement « Move It », « Congratulations », « Devil Woman »,
« We Don’t Talk Anymore »..., aux côtés de Vigon, Herbert Léonard, Jeane Manson, Nicole Croisille,
Anne Vanderlove, Michel Orso, Gérard Lenorman, Yves Jouffroy, Pascal Danel, accompagnés
par l’orchestre de René Coll. Souvenons-nous que Cliff, en juin 1971, avait déjà apporté son
concours à la Rose d’Or d’Antibes avec « La Ballade De Baltimore ». Ce grand retour mérite
un rappel sur le phénomène Cliff Richard et la France à travers ses multiples
adaptations à l’instar d’Elvis Presley et les Beatles.
ci, ses plus fidèles émules sont les Chats Sauvages avec Dick Rivers puis Mike Shannon. On
peut goûter leurs versions de « En Avant
L’Amour » (« I Cannot Find A True Love »), « Trois
En Amour » (« D In Love »), « C’Est Pas Sérieux »
(« Theme For A Dream »), « Yeh, Yeh, Yeh »
(« Lamp Of Love »), « Sous Le Ciel Ecossais »
(« When The Girl In Your Arms... »), « Laisse-Moi
Rire » (« Lessons In Love »), « Jamais Tu Ne
Feras Rien » (« Never Mind »), « Sur Ma Plage »
(« Thinking Of Our Love ») avec Dick qui, à son
départ des Chats, reste fidèle à Cliff. Ainsi, pour
son premier essai en solo, « Voulez-Vous Danser » (« Do You Want To Dance »), il s’inspire plus
de l’interprétation de Cliff Richard que de celle de
Bobby Freeman. Il poursuit avec « Laisse Parler
Ton Cœur » (« Let’s Make A Memory »), « Ne Lui
Dis Rien » (« Don’t Talk To Him ») et encore
« Amour De Neige » (« Outsiders »). Son successeur, Mike Shannon, reprend le flambeau avec
« Tu N’Aimes Que Moi » (« Where Is My Heart »),
« Allons Reviens Danser » (« Dancing Shoes »),
« Quelle Nouvelle » (« Big News »), « Au Moins
Huit Jours » (« Please Don’t Tease ») et, en solo,
« Sans Amour » (« Lucky Lips ») – aussi repris par
Jessy – et « Je Serai Toujours Là » (« I’m The
Lonely One ») dont l’adaptation séduit Norton
Express, différente de celle de Johnny Hallyday.
I
CHANSONS MAGIQUES
A propos de Johnny, l’Idole des Jeunes célèbre
Cliff Richard et ses Shadows avec « Une Fille
Comme Toi » (« A Girl Like You »), « Tout Bas,
Tout Bas, Tout Bas » (« Apron Strings »), « DisMoi Oui » (« We Say Yeah »), « Mais Je Reviens »
(« I’m The Lonely One ») et « Ça Suffit » (« Tough
Enough »). Les Chaussettes Noires avec Eddy
Mitchell font de «Gee Whizz It’s You» l’un de leurs
morceaux de choix, « Vivre Sa Vie ». Ce titre fait
également le bonheur d’El Toro & Les Cyclones,
avec Jacques Dutronc à la guitare, qui le traitent
à la première personne alors qu’Eddy, plus distancié, le chante à la troisième personne. Celui-ci
signe aussi les paroles du superbe « Sans Vous
Je Suis Fou » (« Without You ») pour Vic Laurens.
Ce dernier, avec les Vautours, a déjà interprété
« Qui Te Le Dira » (« I’m Gonna Get You »), de
même qu’El Toro et Long Chris & Les Daltons.
Ceux-ci inscrivent également à leur répertoire
« Ma Verte Prairie » (« Evergreen Tree ») – qui
convainc aussi François Deguelt – et «Avoue Que
C’Est Formidable » (« Got A Funny Feeling »). Ce
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succès figure à son tour sur un super 45 tours de
Claude & Ses Tribuns ainsi que « De Tout Mon
Cœur » (« The Young Ones »), également apprécié par les Pirates de Dany Logan qui reprennent
« Sur Ma Plage » (« Thinking Of Our Love ») en
concurrence avec les Chats. Lucky Blondo assure, tout comme Johnny Hallyday, sur « Une Fille
Comme Toi » (« A Girl Like You ») et « Dis-Moi
Oui » (« We Say Yeah ») et ajoute « C’Est Merveilleux » (« Travellin’ Light »). Richard Anthony,
lui, a été le premier à reprendre du Cliff Richard,
sur son deuxième EP, avec « Chanson Magique »
(« Move It », aussi enregistré par les Bourgeois De
Calais, ensuite par Marie France avec Bijou). Puis
Richard Anthony s’attaque, face aux Chats Sauvages, à « D In Love » (« Trois En Amour »). Rocky
Volcano et les Champions de Jean-Claude Chane
s’excitent sur « Dynamite » et les Loups Garous,
en yaourt, sur « Nine Times Out Of Ten ». Claude
François adapte « Bachelor Boy » en « Je Voudrais Bien Me Marier», qu’il propose en duo avec
Cliff lors du show TV Studio 102, le 21 janvier
1968. Dalida et Jacques Revaux chantent
« Quand Revient L’Eté » (« Summer Holiday »).
Monty et Thierry Vincent offrent deux interprétations différentes de « I’m Afraid To Go Home ». Le
premier sous le titre « Je Me Souviens De Toi », le
second avec « Moi J’Ai Peur De Rentrer ». Larry
Greco, avec Ron & Mel, reprend « Dancing
Shoes » dans une autre version que celle des
Chats avec Mike Shannon baptisée « Arrête De
Danser». Les Dauphins se régalent grâce à «Tout,
Tout, Tout » (« True True Lovin’ ») et « De Tout
Mon Cœur » (« The Young Ones »). Une longue
liste rien que pour les adaptations des années 60.
CONCERTS EN FRANCE
De son côté, en août 1963, Cliff Richard enregistre
un super 45 tours en français, avec « La Mer »,
«Boum», «C’Est Si Bon» – trois standards qu’Eddy Mitchell présente à son tour – et «J’Attendrai».
Cliff a aussi réalisé des disques en espagnol (LP
« When In Spain », à Barcelone en avril 1963), italien (LP «When In Rome» en août 1965), allemand
(Cf. coffret Bear Family «On The Continent»). Sur
scène, malgré son incontestable aura, alors que
les Shadows se sont déjà produits plusieurs fois à
Paris, le premier concert de Cliff Richard à l’Olympia, bien entendu avec ses fidèles Shadows, n’a
lieu que le 14 mai 1963. C’est un triomphe qui leur
vaut d’enflammer cette même salle l’année suivante, durant une semaine, du 19 au 25 mai 1964.
Comme on le voit l’arrivée des Beatles et des
Stones n’entame pas la gloire de Cliff et les Shadows qui poursuivent leur périple hexagonal avec
un French Summer Tour. Celui-ci débute le 5 août
1965 au Palais d’Hiver de Lyon et continue le 7 aux
arènes de Fréjus, le 8 à Vienne, le 10 au Palais du
Faro à Marseille, le 11 au Club de Valbonne-Val de
Cuberte (près de Nice), le 13 à Toulouse, le 15 à la
fameuse Foire aux Vins de Colmar, le 16 à la patinoire des Vernets à Genève (Suisse) et, enfin, à
Forbach. Les Shadows, constitués alors de Hank
Marvin (guitare solo), Bruce Welch (rythmique),
Brian Bennett (batterie) et John Rostill (basse) – ces
deux derniers ayant succédé à Tony Meehan et Jet
Harris et Brian Licorice Locking – galvanisent
chaque soir la salle avec leurs inoubliables instrumentaux. Les Chats Sauvages leur ont d’ailleurs
emprunté « Toi L’Etranger » (« The Stranger »),
Nancy Holloway «Les Barbouzes» («FBI»), Petula Clark « Je Me Sens Bien » (« Dance On »), les
Challengers « Je Veux, Je Veux » et les Dauphins
« L’Amour Nous Dira Oui » (deux textes pour « I
Want You To Want Me »), etc. Puis Cliff les rejoint
pour un show alternant rocks et ballades. Cette
tournée ne passe pas par Paris mais Cliff Richard
et les Shadows se rattrapent le 28 octobre 1965
pour un gala exceptionnel lors de la Nuit du Cinéma au Théâtre Marigny. Et, le 29, ils jouent au cinéma Rio à Nancy. Les événements de Mai 68 annulent un concert à l’Olympia suite au succès de
« Congratulations » à l’Eurovision adapté en français sous le titre « Ah ! Quelle Histoire ». En février
1969 il enregistre deux autres morceaux dans
notre langue, « Relève Mon Défi » (« Questions »)
et « Je Suis Formidable » (« Two A Penny »). En
juin 1971, il revient en France, à Antibes, pour la
Rose d’Or avec « La Ballade De Baltimore »,
déclinant un rare simple, couplé à « L’Amandier
Sauvage ». Le 21 avril 1972 il donne un concert
gospel à Pleyel avec le Brian Bennett Orchestra,
de même que le 22 à Colmar. En 1973, Cliff réalise deux nouvelles chansons en français, « Il Faut
Chanter La Vie » (« Power To All Our Friends »),
en mars pour l’Eurovision, et « Je T’Aime Pour
Toujours Ce Soir » (« I’ll Love You Forever
Today»), en novembre. Tous ces titres figurent sur
le 33 tours « When In France ». Le 19 septembre
1977 il retrouve l’Olympia. Le 7 juin 1990 il chante au Zénith ainsi que le 6 novembre 1993. Et le
16 juin 2005, Cliff Richard est de retour pour la
Rose d’Or à l’Olympia. Un show à ne pas manquer. Assurément.
Jacques LEBLANC
Cliff Richard & Les Shadows en 1964.
CLIFF RICHARD