La douceur, le propre des femmes
Transcription
La douceur, le propre des femmes
Seconde Anouilh Année scolaire 2012-2013 Professeur Anne Morange Lycée Maxence Van der Meersch de Roubaix Atelier d’écriture Pensez-vous que la douceur soit le propre des femmes ? La première et la plus importante qualité d’une femme est la douceur : faite pour obéir à un être aussi imparfait que l’homme, souvent si plein de vices, et toujours si plein de défauts, elle doit apprendre de bonne heure à souffrir même l’injustice et à supporter les torts d’un mari sans se plaindre ; ce n’est pas pour lui, c’est pour elle qu’elle doit être douce. L’aigreur et l’opiniâtreté des femmes ne font jamais qu’augmenter leurs maux et les mauvais procédés des maris ; ils sentent que ce n’est pas avec ces armes-là qu’elles doivent les vaincre. Le ciel ne les fit point insinuantes et persuasives pour devenir acariâtres ; il ne les fit point faibles pour être impérieuses ; il ne leur donna point une voix si douce pour dire des injures ; il ne leur fit point des traits si délicats pour les défigurer par la colère. Jean-Jacques Rousseau, Émile ou de l’éducation, Livre 5 (1762) Pour moi, une femme est une image, une sex-symbol. Elle veut dans le fond plaire à l’Homme. La Femme est douce, glamour, sexy, attirante, belle. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle est parfaite. Comme les hommes, elle peut avoir des tensions, des énervements. Pour moi la douceur n’est pas une qualité réservée à la femme ou à la jeune fille. Un homme peut être doux et attentionné. Tous les hommes ne sont pas machistes, privés de cœur, méchants. Un homme peut très bien être doux avec sa femme, sa mère, son enfant. C’est sûr que la douceur, chez une femme, est importante, car c’est elle qui s’occupe des enfants. Chez une jeune fille, c’est aussi très important. Par exemple, à l’école, si elle dit des injures, ou si elle se fait trop remarquer, on aura une très mauvaise image d’elle. Mais la femme ne doit pas être trop douce non plus, car à force, elle pourrait se faire marcher sur les pieds, et surtout par son mari. Je pense que la principale qualité chez les filles et les femmes, c’est bien la douceur. Une femme est maman, et elle doit être douce avec son enfant. Mais je pense que ce n’est pas sa seule qualité. Elle est attentionnée, protectrice ; elle sait être à l’écoute. Peut-être que toutes les femmes n’ont pas ces qualités-là, mais la plupart les ont. Seconde Anouilh, 2012-2013 : La douceur, le propre des femmes ? p. 1/2 Les femmes sont plus douces que les hommes, certes. Mais cela ne veut pas dire que les hommes ne sont pas doux. Ils sont souvent gentils, doux ; ils ressentent eux aussi les problèmes de leurs enfants, sont là quand ils sont malades, pour apporter tout ce qu’on leur demande. Cependant, les femmes seront toujours plus douces que les hommes. Pour moi, la douceur est une chose capitale chez la femme. Elle doit être douce avec son enfant, peu importe son âge. Quand l’enfant est nourrisson, elle lui porte beaucoup d’attention pour qu’il se sente rassuré. Quand il est enfant, elle doit être patiente pour lui apprendre la vie ; quand il est adolescent, elle doit l’écouter pour tous ses tracas du quotidien ; quand il est adulte elle doit être présente pour les choix et tous les moments de sa vie. Tout cela demande douceur, patience et attention. Je pense que les hommes sont aussi doux que les femmes : si un homme devient père, il change de comportement. Je veux dire qu’il fera attention à son enfant si ce dernier tombe malade. Il voudra aussi le protéger à tout moment contre les dangers de la vie. Je dis cela pour que vous compreniez bien que les hommes ne sont pas différents des femmes, qu’ils ont les mêmes sentiments. Je ne suis pas d’accord avec Rousseau ; les femmes sont douces, et Rousseau nous l’explique ; mais les hommes sont tout aussi capables de se montrer doux et attentionnés : c’est le cas de Diderot qui a écrit une très belle lettre à sa fille pour lui dire son amour ; c’est le cas de Mike Tyson, qui serre et regarde son bébé sur une photo très émouvante : il porte son fils dans les bras, et on sent dans son regard qu’il y a beaucoup d’amour et beaucoup de douceur. L’homme peut avoir des défauts, mais il est aussi doux que la femme. Seconde Anouilh, 2012-2013 : La douceur, le propre des femmes ? Je ne pense pas que la douceur soit le propre des femmes. Les hommes savent se montrer doux eux aussi. Quand on voit une femme battre son enfant, on ne voit plus en elle une once de douceur. À côté de cela on voit des hommes prendre des congés pour s’occuper de leur enfant. Cela prouve que les hommes ne sont pas tous aussi brutaux qu’on le dit, et que les femmes ne sont pas toutes aussi douces qu’on le prétend. La douceur n’est pas réservée au sexe féminin. Pour moi elle réside dans tous les corps : un homme peut porter son bébé dans les bras et ressentir pour lui beaucoup de complicité. Car il l’aime, et l’amour et la douceur sont similaires. La douceur se cache dans le corps de l’homme, en dessous de sa carapace d’homme. Je suis d’accord pour dire que les femmes et les filles sont douces. Elles savent aimer : les fleurs, les câlins, la danse, la poupée, le chant ; tout cela c’est le monde des filles. Les hommes et les garçons aiment plutôt jouer au foot, jouer à la petite voiture, s’amuser à crier dans la cour, ou dehors, ou partout. Dans la vie de tous les jours, les filles sont plutôt très gentilles. Par exemple, si une fille pleure, nous allons la réconforter ; si un garçon pleure, on va plutôt lui dore : « Allez, t’es un homme, arrête de pleurer, t’es un grand maintenant ! ». Non, la douceur n’est pas propre aux filles, aux femmes. Les femmes sont certes douces, mais les hommes ne sont pas aussi violents qu’on le dit. Certains pères prennent un congé parental pour s’occuper de leur bébé à leur naissance. Contrairement au stéréotype de la femme douce et protectrice, il existe des femmes qui ne sont pas aussi douces que cela. On entend souvent dire que certaines nourrices ou certaines mamans sont violentes avec leur enfant ou avec les enfants qu’elles doivent garder. Il y a quelques années, j’avais entendu l’histoire d’une maman qui avait congelé ses bébés, alors qu’ils n’avaient que quelques jours. Je trouve cela vraiment choquant, inacceptable, d’avoir un comportement aussi violent. La douceur n’est donc pas réservée à toutes les femmes. p. 2/2