pdf octobre : Bruno Lemoigne du SDEC et Marc
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pdf octobre : Bruno Lemoigne du SDEC et Marc
38 EXPERTISETIC Un entretien croisé avec Bruno Lemoigne, directeur général adjoint du SDEC Énergie (Syndicat départemental d’ Énergies du Calvados) et Marc Maouche, délégué régional Orange, Région Basse-Normandie. MobiSDEC, expérimentation grandeur nature pour l’électromobilité Parmi les freins au développement du parc français de véhicules électriques, figure la crainte de ne pas pouvoir recharger sa voiture lors de ses déplacements et de bien localiser les bornes ad hoc. De fait, le réseau des IRVE (Infrastructures de recharge des véhicules électrique) est encore embryonnaire à l’échelle nationale. Si certains rares départements ont fait le choix de proposer une offre de recharge sur un réseau public et gratuit, la plupart des territoires hésitent sur la façon de procéder. Grâce à un partenariat conclu entre le SDEC Énergie et Orange pour 2015-2017, le département du Calvados fera figure de laboratoire vivant des pratiques, en vue de favoriser la définition d’un modèle économique pertinent. En effet, l’expérimentation « MobiSDEC» va débuter au mois de septembre. Elle offrira un réseau de bornes denses et, avec Orange, une interface utilisateur simple et intuitive sur le web et smartphone. Le SDEC Énergie a ouvert en septembre son réseau de bornes « MobiSDEC », accompagné d’une expérimentation menée avec Orange. En quoi consiste-t-elle exactement ? Bruno Lemoigne : Depuis longtemps, le SDEC Énergie encourage l’usage de la voiture électrique et étudie les solutions qui pourraient inciter à faire évoluer les usages. Un des principaux freins est l’insuffisance du parc de bornes de recharge, notamment en Normandie. En tant que collectivité locale, il nous appartient de construire un service public performant, mais nous ne pouvons pas le faire à n’importe quel coût, aussi bien pour l’investissement que pour le fonctionnement. Le réseau de bornes MobiSDEC que nous déployons bénéficie de 80 % de financements publics venant de l’Ademe dans le cadre du Programme des investissements d’avenir de l’État, de la Région Basse-Normandie et du Département du Calvados. Le fonctionnement du service est à la charge du SDEC Énergie qui compte ainsi sur l’expérimentation menée et partagée avec Orange pour définir le modèle économique le plus pertinent pour ce nouveau service public. Quel est le dispositif ? B.L. : Les IRVE, nom savant des bornes de recharge, sont en cours de déploiement depuis le mois de juillet, afin de pouvoir inaugurer le service MobiSDEC mi-septembre. A terme, fin 2016, la totalité du département sera couverte : 200 bornes, réparties tous les 20 km sur 150 communes. Pour mieux comprendre ces chiffres, il faut savoir que les déplacements quotidiens moyens dans le département sont de 30 km par jour. Cela veut dire que chacun peut effectuer ses voyages en toute tranquillité d’esprit, avec l’assurance de croiser une borne. En comparant au parc actuel, cela voudra dire qu’une borne de recharge sur 20 sera sur l’espace public, le reste étant principalement au domicile, et, parfois, au bureau, dans les grands centres commerciaux… Pourquoi vous êtes vous tourné vers Orange ? B.L. : Pour répondre à l’autre enjeu de l’expérimentation, la gestion du service public de recharge associé au fonctionnement des bornes. Il ne suffit pas de les installer sur le territoire, il faut pouvoir Le réseau de bornes MobiSDEC 200 bornes (soit 400 points de recharge) ●● Une borne tous les 20 km ●● 150 communes concernées ●● Un déploiement jusqu’à fin 2016 ●● 20 € par an en illimité pour 2015 www.mobisdec.fr ●● gérer leur utilisation : localisation, état et réservation des bornes, paiement, gestion des usagers, services à offrir… Toute une dimension à la fois technologique et de relation « clientèle » qui nous faisait défaut. Marc Maouche : Nous sommes à l’écoute des territoires innovants et des syndicats comme le SDEC Énergie. Son projet correspond à la volonté d’Orange de contribuer au développement des nouveaux usages. Il fait appel à de nombreux savoir-faire qu’Orange a développé pour d’autres situations, et qui se prêtaient à une adaptation sur ce service innovant. Le projet MobiSDEC était tout particulièrement attrayant puisque le pôle d’expertise mondiale sur la technologie NFC (Sans Contact) d’Orange est installée dans notre centre de recherche caennais. Au-delà, Orange est un spécialiste du dialogue Hommes - Machines comme du dialogue JOURNALDESCOMMUNESDURABLES N° 2189 - OCTOBRE 2015 EXPERTISETIC 39 Orange quelles sont les attentes, quels sont les services les plus adaptés… ? MobiSDEC, c’est un « Normandy living lab », un laboratoire vivant de la mobilité électrique. En outre, le travail à l’échelle départementale permet de recueillir des données sur des situations à la fois urbaines et rurales. B.L. : Nous souscrivons totalement à ce terme de laboratoire. Pour les syndicats d’énergie, la question du modèle économique pertinent est déterminante pour l’avenir de cette offre de service et la meilleure pénétration des véhicules électriques. Nous sommes persuadés que les résultats de cette offre pourront nourrir l’offre de service public au niveau national. Vous évoquez la dimension « services » : en quoi consistent-ils, et en quoi cette expérimentation est-elle nouvelle ? M.M. : Il fallait relever deux défis. D’une part, que les automobilistes normands puissent bénéficier d’une offre tout compris, simple d’utilisation et à un prix attractif. D’autre part, il fallait que les voyageurs en transit puissent eux aussi avoir accès aux bornes. Nous avons donc conçu un site internet et surtout une application smartphone, qui permettra de gérer l’intégralité des fonctionnalités. L’automobiliste pourra repérer la borne la plus proche, en tenant compte des éventuels problèmes de fonctionnement (bornes en cours de réparation…), gérer son compte et ses paiements et il pourra, à terme, faire des réservations et profiter d’autres services que nous dévoilerons au fil des usages constatés. Grâce à l’usage des technologies « sans-contact » (NFC), lors des recharges de son véhicule aux bornes, un simple passage du smartphone à la borne validera l’utilisation. Quant aux utilisateurs de passage, ou pour les habitants qui ne JOURNALDESCOMMUNESDURABLES N° 2189 - OCTOBRE 2015 ●●LOccae re sant ut ut adi bea voluptat volorem essunt que quam essit repe reium nobit la coritaquam non ea santios que as explant escieni entotatium abo. Itat disposent pas de smartphone, un service vocal par téléphone permettra de satisfaire les besoins ponctuels, à la demande. L’usage de la technologie NFC et du sans-contact commence à se répandre. Comment voyez-vous l’évolution à moyen terme ? M.M. : En effet, et on peut ajouter que l’usage des voitures électriques est lui aussi un phénomène assez nouveau, même s’il n’est pas entièrement comparable. Mais avec cette expérimentation, c’est justement ce que nous recherchons : Orange Machine To Machine. Ces compétences d’Orange sont indispensables pour la réussite de ce type de projet. Il faut en effet s’assurer de la bonne ergonomie du service rendu. L’innovation passe aussi par là. ●●DTur, ab ilit ad mint. Ehenimporem. Voloreperi demperrum facesci litiscimus non conse cupture enis sim quo odistiaectur aut aborempel maio dolo vendaest quibeaquiant Que peut-on vous souhaiter pour le lancement, et à plus long terme ? B.L. : En premier lieu, de réussir le lancement. Pour être la plus riche d’enseignements possible, notre offre doit être connue de tous, et en particulier de ceux qui roulent en véhicule électrique ou qui sont tentés par une acquisition. Pour cela, nous allons dès les premières mises en services, présenter le service à la Foire Internationale de Caen, le 18 septembre. Nous y présenterons un village de l’électro-mobilité et nous organisons un rallye éco-mobile au départ de six communes qui accueillent une borne MobiSDEC. M.M. : Avec le SDEC Énergie, nous portons une vision de long terme de l’électro-mobilité. Pour nos deux structures, le service que nous allons offrir ressemble à une nouvelle offre de transport, entre les transports publics collectifs et les transports individuels. Avec des passages en borne sans contact, la gestion du compte depuis son smartphone, nous proposons un service dans l’air du temps, semblable à la généralisation des vélos en libre service, ou encore à d’autres expériences innovantes dans les transports en commun : je pense à l’achat et à la validation des billets via les smartphones, puis leur vérification par le contrôleur en NFC, ou encore à l’abonnement sur smartphone en NFC pour le tramway de Caen, ou encore, dans le secteur privé, la dématérialisation sur téléphone, par Vinci, de ses tickets de parking. B.L. : Des transports respectueux de l’environnement, plus accessibles pour tous, voilà l’objectif de long terme !