Le journal du Off n°3
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Le journal du Off n°3
BILLET D’HUMEUR Il y a des jours comme ça, où l’on se dit que le dictionnaire mériterait d’être sérieusement actualisé. Prenez le terme « gouvernance », par exemple. Pendant trois jours, force est de constater que nous l’avons collectivement mis à toutes les sauces. Gouvernement des institutions du territoire ou système décisionnel de tous les acteurs – habitants compris – qui font la ville ? À écouter les intervenants de la plénière de clôture, ce jeudi matin, on ne savait plus très bien à quel Saint se vouer. Il en va ainsi d’un certain nombre d’autres termes qui ont été mobilisés lors de cette 32e Rencontre. « Projet », « métropole », « planification », « territoire », « participation »… De quoi, exactement, est-il question ? De l’approche géographique à l’approche politique, de l’usage sociologique à l’angle urbanistique, ces mots résonnent différemment dans les discours, tout comme ils peuvent s’inscrire de manière éclectique dans nos cerveaux formés à différentes écoles théoriques. En ces temps de transition, la polysémie gagne du terrain : une forme de dérive conceptuelle des continents, pour ne pas dire de recomposition des frontières, qui ne peut que nous inciter à revenir à certains fondamentaux. Ce phénomène n’est bien sûr pas nouveau. Le flou de certains concepts clé qui structurent nos vies professionnelles a déjà été observé lors de précédentes rencontres de la Fnau ; il a également fait l’objet d’un certain nombre de publications. Il faut dire que Françoise Choay et Pierre Merlin, nos vigies, veillent au grain. Iront-ils jusqu’à intégrer dans leur Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement le mot « incarnation » ? Nous pourrions le leur suggérer, tant l’occurrence de ce mot a été élevée tout au long des débats : une petite dizaine de fois mardi, entre 5 et 7 jeudi. De Lille à Bordeaux, de Paris à Nancy, les analyses et les témoignages se recoupent : un projet ne peut avancer que s’il est « incarné », c’est-à-dire s’il est porté par un élu dont la légitimité est incontestable. Nous souhaitons bonne chance à Françoise Choay et Pierre Merlin pour définir, en termes urbains, ce nouveau mot… © Benoît Basset – IAU îdF INCARNATION, VOUS AVEZ DIT INCARNATION ? Marcel Belliot et Brigitte Bariol, mercredi dernier, lors de la soirée qui s’est déroulée au Showcase. TROIS QUESTIONS À… BRIGITTE BARIOL « UNE GRANDE RICHESSE » C’est désormais chose faite : Brigitte Bariol succède à Marcel Belliot. Qui est la nouvelle déléguée générale ? Quel cap propose-telle aux agences ? Rencontre sur un coin de table, mercredi soir, au Showcase. Quel a été votre parcours jusqu’à présent ? Brigitte Bariol : J’ai occupé, ces 10 dernières années, le poste de directrice de l’Epures, l’agence d’urbanisme de Saint-Étienne. J’ai ainsi eu l’occasion de bien connaître la Fnau, auprès de laquelle j’ai mené plusieurs chantiers, dans un cadre collectif. Nous avons notamment créé de nouvelles agences… Auparavant, j’ai connu plusieurs changements professionnels. J’ai à la base une formation d’architecte et d’urbaniste, à l’école des Ponts. Pendant une dizaine d’années, j’ai exercé à titre libéral, puis j’ai fait de la stratégie publique, travaillant notamment au service Aménagement de la direction de l’Équipement. Si je devais résumer, je dirais que j’ai un parcours partagé entre le monde privé et le monde public. Quelles raisons vous ont poussé à candidater à la Fnau ? B. B. : L’agence est au cœur de ces deux mondes que je connais bien : l’univers libéral et le monde public. Je trouve ce positionnement particulièrement intéressant, pour ne pas dire stimulant. Construire avec les autres, dans une logique de réseau, est un challenge. D’autant que les 1 600 professionnels qui travaillent dans les agences de la Fnau constituent un potentiel formidable. Comment allez-vous aborder votre rôle ? Pour le demander autrement, quelles seront vos premières orientations ? B. B. : L’objectif, c’est d’offrir un cadre afin que chaque agence puisse s’épanouir dans son contexte local ; le second versant consiste à capitaliser à l’échelle nationale. Comment mettre en perspective l’action des agences avec leur conjoncture ? C’est un travail spécifique qui ne peut se faire que dans une logique de réseau, c’està-dire dans une logique collective. Sur le thème de la gouvernance, notre force est d’associer à la fois des élus et des professionnels. On ne retrouve pas cette dimension dans d’autres associations, qui sont plus sectorisées : soit nous avons affaire à des regroupements d’élus, soit nous sommes face à des groupements professionnels. La Fnau, c’est un mélange particulier associant les politiques et les experts : une grande richesse. L’équipe du JDO organisatrices ont prévu de faire intervenir Odile WidemannZachariasen (photo), directrice d’Ateliers Villes dont l’objet est de créer du lien entre usagers et constructeurs. Mme Widemann-Zachariasen présentera une démarche originale, qui consiste à capter l’intérêt des habitants et à développer une culture urbaine par le jeu, l’humour et l’expérimentation grâce à des outils créés sur mesure. Le tout permettant d’affiner la gouvernance territoriale en y intégrant les habitants… Vous aviez aimé la 32e Rencontre de la Fnau ? Vous raffolerez du Cap’Com de Dunkerque ! La réponse est contenue dans la question… De 32 à 33, l’identité de la ville organisatrice est toute trouvée : en 2012, la Rencontre des agences se tiendra à Bordeaux. Vincent Feltesse l’a annoncé lors de la séance de clôture ce jeudi 20 octobre. PAGE FACEBOOK : UNE SUCCESS STORY ! Avec ses 11 739 visites, on peut dire que la page facebook de la 32e Rencontre a connu un vif succès ! Alimentée en temps réel par les webmestres de l’Apur et de l’IAU îdF, elle a permis de tisser un lien avec une large communauté en partageant photos, vidéos, verbatim… La grande richesse et la diversité du programme 2011 ont ainsi reçu un écho bien au-delà des participants. L’aventure ne s’arrête pas là. Des contenus complémentaires vont continuer d’être mis en ligne, notamment sur les ateliers-visites du mercredi. Un exercice à renouveler pour la 33e. En octobre 2010, le « off » vous annonçait un rapprochement entre Cap’Com et la Fnau. Celui-ci se concrétisera les 6, 7 et 8 décembre prochains à l’occasion du Forum Cap’Com qui se tiendra à Dunkerque. L’IAU et l’Agur y coanimeront un atelier sur le thème de l’éducation populaire. Pour évoquer cette question, les agences © Marie-Christine Houée © Benoît Basset – IAU îdF APRÈS PARIS, CAP SUR DUNKERQUE UNE RENTRÉE ENSOLEILLÉE ET STUDIEUSE En 2012, les directeurs (trices) des agences d’urbanisme s’envoleront vers la Martinique pour leur séminaire de rentrée. « Un véritable honneur », s’enthousiasme Joëlle Taillame, directrice de l’Aduam. L’idée ayant germé il y a deux ans, l’équipe martiniquaise va enfin pouvoir faire découvrir son agence et toutes les problématiques auxquelles elle fait face : insularité, risques naturels, etc. Autre bonne raison de se rendre en Martinique : découvrir cette île paradisiaque où il fait bon habiter, travailler, aménager, observer, anticiper, planifier… Qui en doutait ? URBANISME ET PSYCHANALYSE : UN PROCHAIN RENDEZ-VOUS © Cécile Lehr-Coquet EN BREF OÙ SE TIENDRA LA 33E RENCONTRE ? Les participants à la visite organisée par l’Audeso cette semaine ont fait connaissance avec la psychanalyse urbaine. Cette nouvelle discipline est envisagée par ses fondateurs comme une méthode permettant de « mettre en évidence l’inconscient à l’origine de l’aménagement d’un quartier ou d’une cité ». Association inattendue d’un ingénieur devenu showman et d’un architecte, l’Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine, créée en 2008 « s’est confiée la délicate mission de psychanalyser le monde entier au travers d’un vaste plan quinquennal qui verra son aboutissement le 24 décembre 2013 à New York ». Sollicités par les services culturels des communes, Laurent Petit (photo) et ses compères s’installent pour 4 jours dans une ville pour y réaliser une psychanalyse. Ils invitent les habitants à une opération « divan dans la rue » où, allongés sur un transat, ceux-ci expriment leur perception de la ville. Complétée par des recherches iconographiques et des travaux cartographiques, la démarche donne un matériau pour construire une lecture parfois inattendue, souvent décalée et résolument humoristique des territoires urbains. Mercredi dernier, l’intervention a suscité l’enthousiasme des participants en apportant un souffle d’air frais – d’où notre souhait de partager cette découverte. La psychanalyse urbaine peut aider à une lecture des territoires, le sourire en plus. Pensons-y ! SOUVENIRS, SOUVENIRS… PAROLES DE VISITEURS © Oise la Vallée © David Boureau « J’ai souhaité participer à cet atelier-visite sur le canal de l’Ourcq pour profiter de l’expertise locale et la confronter aux travaux que nous menons à Dunkerque sur la valorisation des canaux. J’y ai trouvé beaucoup de similitudes avec notre démarche, que ce soit au niveau des thèmes traités (gestion et fonctionnement du canal, usages, biodiversité…), ou de la nécessaire approche partenariale, même si le contexte et les problématiques diffèrent. » © Pascale Montefiore DE GRANDS MOMENTS… Vincent Charruau, paysagiste à l’agence d’urbanisme et de développement de la région Flandres-Dunkerque (Agur) © Apur © Apur Plaine commune. Essonne Seine-Orge. « Je participe à un programme initié par le ministère des Affaires étrangères, qui s’appelle Partenariat français pour la ville et les territoires (PFVP). Dans ce cadre, le Gemdev – un groupement de recherches dont je suis membre – et la Fnau, ont constitué récemment un groupe de travail sur la planification urbaine stratégique dont l’objet principal est de coordonner le partenariat public-privé. Il s’agit également d’aider les partenaires à produire de la stratégie. J’ai fait la connaissance de Marcel Belliot en mars 2010, à Rio, à l’occasion du 5e forum urbain mondial. Je découvre aujourd’hui la Fnau, et suis très intéressée par les recherches qui y sont menées. Je viens ici pour m’informer et nourrir mes réflexions, et je ne regrette pas ! Les ateliers sont très intéressants. » © Pascale Montefiore Berges de Seine (Paris). La vallée de l’Oise. Annik Osmont, ex-enseignante-chercheure à l’Institut français d’urbanisme « J’étais venue chercher des idées pour un projet d’écoquartier qui inclut un ensemble de production industrielle lourde. La visite choisie était pertinente avec des élus très investis, un contexte urbain difficile, mais porté par un marché de locaux tertiaires et de logements très favorable. Et pourtant, le projet reste difficile à conduire et à réaliser concrètement. » Le Bourget. Orly Rungis Seine-Amont. « La table ronde du matin s’est un peu éloignée de la question de la gouvernance. Ce sont les visites de l’après-midi qui nous motivaient le plus… On voulait voir les projets d’écoquartiers. La visite des « docks des alcools » à Ris-Orangis a vraiment répondu à nos attentes… La mise en œuvre est un exemple concret de gouvernance. Il reste à revenir dans 5 ans pour voir sur place… pour savoir par exemple comment a fonctionné la charte qui va être proposée aux nouveaux habitants. » Julie Dargaud et Sandrine Lechner, agence de développement et d’urbanisme de l’agglomération strasbourgeoise (Adeus) © Benoît Grimbert « Cette visite (Plaine commune) était très instructive ! C’est intéressant de voir comment le projet du Grand Paris a un impact sur les autres projets du territoire. » © Apur Camille Waintrop, la Fabrique de la cité, Paris Grand Amiénois. Seine Aval. « On a apprécié d’avoir vu un quartier, un espace dans son ensemble et surtout ses perspectives d’évolution ! En fait il y a tout à faire à Plaine commune et c’est ça qui est intéressant ! » © Apur © Apur Émilie Fratta et Élodie Hamel, documentalistes dans les agences d’urbanisme de Saint-Étienne (Epures) et du Havre (AURH) L’usine du SIAAP à Clichy-la-Garenne (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) en grève ! La Défense. 6 de modes e r b m o n C’est le tilisés u s t n e m e de déplac teliers-visites a ateau). durant les , train et b ER s, métro, R (à pied, bu Solution des mots croisés du journal du OFF n° 2 : 1 – Pas de voiture à Paris, une solution : Autolib. 2 – Passage obligatoire pour un voyage d’affaires : le Bourget. 3 – Traitement naturel des déchets organiques : Méthanisation. 4 – Le renouvellement urbain y contribue : Mixité(s). 5 – De Paris jusqu’à : Amiens. 6 – L’art de mettre la science au bien-être de l’humanité : Ingénierie. 7 – Situés en bordure des quais : Docks. Mot mystère : Science pour améliorer l’environnement : Écologie. Directeur de la publication Marcel Belliot/Maquette Philippe David (www.philippedavid. com)/Mise en page et impression Apur (Patrick Galas, Edwige Dessenne, Muriel Robert)/ Rédaction, photos club communication de la Fnau (Christian Deschere, Élodie Geneste, MarieChristine Houée, Cécile Lehr-Coquet, Pascale Montefiore, Frédéric Theulé)/Édition spéciale envoyée aux congressistes à l’occasion de la 32e Rencontre de la Fnau © DR © Apur © Benoît Grimbert Ghislaine Cortey, agence d’urbanisme de la région stéphanoise (Epures)