Tentative de définition

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Tentative de définition
Tentative de définition
Dans le Larousse 2012, voici la définition proposée : « Situation d'un individu parlant
couramment deux langues différentes (bilinguisme individuel) ; situation d'une communauté
où se pratiquent concurremment deux langues. »
Cette définition générale ne peut suffire à décrire un phénomène qui touche une grande
majorité de la population mondiale. En effet, il existe différents types de bilinguisme en
fonction des différentes réalités qui lui sont rattachées. De nombreux chercheurs proposent
des définitions qui favorisent un ou plusieurs aspects : la compétence linguistique, la prise en
compte des aspects sociaux et culturels de la langue, etc. Une définition stricte ne peut donc
être proposée. Nous pourrions retenir la base suivante : Être bilingue c’est être capable de
parler, lire, écrire et comprendre deux langues différentes de façon comparable. Afin
d’affiner cette définition, nous vous conseillons la prise en compte de deux chercheurs :
Renzo Titone et Gilbert Dalgalian.
Renzo Titone, psychologue et didacticien, dans son ouvrage Le bilinguisme précoce, Edition
Dessart, collection Psychologie et Sciences Humaines, Bruxelles, 1972.
« Le vrai bilinguisme comporte non seulement le domaine structural de deux codes
linguistiques, mais, plus profondément, la possession hautement personnalisée de deux
systèmes de pensée (…), et dès lors de deux cultures. Le vrai bilinguisme est en même temps
« biculturalisme ». Ce n’est que dans ce sens que le bilinguisme, plutôt que de représenter
un obstacle pour le développement de l’individu, représente un enrichissement de la
personnalité (…) »
« il faut retenir que le bilinguisme, loin d’être réductible à la possession égale et immédiate
de deux instruments d’expression et de communication verbale, se présente au contraire,
comme un état acquis de la personnalité individuelle (…) il est évident que le bilinguisme,
comme n’importe quel autre système de comportement, est le résultat d’une interaction
intime entre locuteurs dans des situations de communication précises. Le bilinguisme
représente donc une structuration particulière de la personnalité individuelle sous l’aspect
expressif et communicatif. »
Gilbert Dalgalian, professeur et linguiste, dans Enfances plurilingues, L’Harmattan, 2000.
« le bilingue n’est donc pas un locuteur parfait. Si ce n’est pour les fondements de l’oral,
parfaitement maîtrisés dans les deux codes. C’est en somme l’oral –celui de la vie
quotidienne- qui, sous réserve d’un environnement favorable, fait d’un enfant un vrai
bilingue. »
« En se familiarisant avec les sons, les mots, les concepts de l’autre langue, et les objets de
l’autre culture, le bilingue intériorise tout jeune une autre façon d’être. »
Si le bilinguisme vous intéresse, voici une bibliographie sélective qui vous permettra de
découvrir les différents aspects qu’il peut prendre :
Pour en savoir plus, nous vous proposons une bibliographie indicative :
- Barbara Abdelilah-Bauer, Le défi des enfants bilingues : grandir et vivre en parlant plusieurs
langues, Paris, La Découverte, 2008. - Gilbert Dalgalian, Enfances plurilingues, L’Harmattan,
2000. - Elizabeth Deshayes, L’enfant bilingue: Parler deux langues, une chance pour votre
enfant, Réponses, Robert Laffont, 2003. Et nous vous recommandons de consulter la
bibliographie du CRDP de l’académie de Bordeaux sur le lien suivant : http://crdp.acbordeaux.fr/langues/bibliobilinguisme.htm
Les avantages du bilinguisme précoce
Les résultats des recherches et travaux à l’échelle nationale (par exemple étude des
moyennes de classe menée par l’Education Nationale) et internationale se rejoignent tous
sur un point : le bilinguisme ne présente pas d’inconvénients. Longtemps considéré comme
un handicap, responsable d’échec scolaire ou du développement lent des enfants, le
bilinguisme, notamment le bilinguisme précoce, aurait un impact positif sur l'ensemble du
fonctionnement cognitif !
Le bilinguisme précoce permet une approche efficace pour l’étude d’autres langues : - Une
fois acquise, la capacité linguistique du bilingue lui permettra d’appréhender avec beaucoup
de facilité les autres langues. L’exercice cognitif est le même quelles que soient les langues
utilisées
- De manière plus spécifique, les écoles Calandreta proposent deux programmes de
sensibilisation aux langues : dès la maternelle, sensibilisation à « la musica de las lengas » et
en primaire le projet « Familhas de lenga » qui est une étude plus approfondie des
correspondances entre les langues.
Le bénéfice du bilinguisme précoce dépasse les compétences purement linguistiques. L’attention sélective est facilitée : utiliser deux langues favorise une sélection des
informations pertinentes, un entendement de l’essentiel du discours.
- Facilité pour les exercices de compréhension : l’habitude de saisir le sens global permet une
meilleure compréhension des textes lus, des énoncés des problèmes par exemple.
- Facilité à la synthèse : être bilingue implique que l'enfant passe très facilement d'une
langue à l'autre, sans passer par une traduction littérale de chaque mot. C’est le sens global
qui sera traduit. Cette habitude constitue un entraînement à la pensée globale et influe de
manière positive sur l’esprit de synthèse.
« Comme mes autres savoirs – mais plus profondément que tous les autres – mes langues
ont été les instruments de ma liberté » G. Dalgalian, Enfances plurilingues - Le bilinguisme
précoce contribue également à la construction identitaire de l’individu en l’inscrivant dans
deux cultures, dans deux littératures.
- Le fait d'être bilingue est utile dans la pensée créative. Il y aurait en effet des liens entre la
mobilisation d'un mode de saisie et de traitement de l'information global, synthétique, et
une pensée plus créative. (dixit Pascale Planche, Pr en Psychologie du développement,
Université de Bretagne Occidentale.)
Vers plus de tolérance Un même objet peut-être désigné par des mots différents : le
bilingue est confronté à l’arbitraire du langage et accepte qu’une même réalité peut avoir
différentes approches. Il apprend très tôt qu’il existe plusieurs codes qui coexistent. Cette
pensée pourrait favoriser plus de tolérance vis-à-vis d’autres langues et cultures.

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