Fiche-conseil n°34 - les filtres à eau

Transcription

Fiche-conseil n°34 - les filtres à eau
Les filtres à eau
Fiche-conseil n°34
[mise à jour : juillet 2014]
L’eau que nous utilisons peut provenir de différentes… sources.
Parfois elle nécessite d’être filtrée avant utilisation… parfois
pas. À quoi peuvent servir les filtres que l’on trouve dans le
commerce ?
Les types de filtration de l’eau
Le filtrage physique (ou pré-filtre)
Il se pratique à l’aide de tamis qui éliminent les particules en
suspension dans l’eau. Ils sont utilisés pour clarifier l’eau d’une
source ou d’un puits qui peut alors servir pour les tâches
domestiques (lessive, nettoyage, WC). Ce genre de filtre ne
permet en aucun cas de rendre l’eau potable.
Les filtres à charbon actif
Ils peuvent diminuer les concentrations en polluants organiques
: trihalométhanes, composés chlorés, pesticides mais sont
incapables d’éliminer les nitrates ou le calcium. Comme tous
les filtres, le filtre à charbon actif arrive à saturation sans que
le consommateur puisse s’en rendre compte. En outre, le filtre
peut être contaminé par un développement bactérien et devenir une cause supplémentaire de dégradation de la qualité de
l’eau. Pour éviter ce problème, certains filtres sont munis d’un
témoin de changement de cartouche.
Les filtres à échange d’ions
Ils fonctionnent sur le principe de l’échange d’ions entre la
résine du filtre et l’eau (un peu comme l’adoucisseur d’un lavevaisselle ou comme les adoucisseurs parfois placés sur les
conduites principales). Ils peuvent réduire les nitrates et les ions
métalliques. Après un certain temps, les résines se saturent et
doivent être régénérées. Pour les nitrates, ce moment peut
être déterminé par un petit test effectué à l’aide de bandelettes
indicatrices (disponibles en pharmacie ou dans les magasins
d’aquarium). Les échangeurs d’ions peuvent abriter des bactéries et devenir un foyer de contamination sur lequel l’utilisateur n’a aucun contrôle. Ces inconvénients peuvent disparaître
lorsque le système est équipé d’un témoin de remplacement
de cartouches ou de régénération de la résine.
Les cruches ou carafes filtrantes
Les cruches filtrantes ont un filtre à charbon actif et une résine
échangeuse d’ions. Elles sont souvent munies d’un témoin de
remplacement de cartouche. Elles sont censées éliminer le calcaire, les métaux lourds, les grosses molécules de pesticides,
le chlore... Certaines cartouches éliminent en plus les nitrates.
Plusieurs associations de consommateurs les ont testées et
si l’effet est réel – mais partiel – sur le calcaire et les nitrates,
l’effet reste très limité sur les autres composés éventuellement
présents dans l’eau.
De plus ces carafes filtrantes peuvent être source de prolifération bactérienne si elles ne sont pas convenablement utilisées
du conseil à l’action
(remplacement du filtre en temps et en heure et nettoyage
minutieux de la carafe au vinaigre pour éliminer le tartre dans
lequel les bactéries se développeront).
Certains fabricants reprennent les cartouches usagées en vue
de les recycler ; renseignez-vous lors de l’achat de cette possibilité de reprise.
Les filtres à osmose inverse
Ils reposent sur un procédé physique appliqué aussi dans les
reins artificiels (dialyse). L’eau passe au travers d’une membrane dont la structure particulière ne laisse passer ni les
micro-organismes, ni les molécules organiques, ni la majorité
des sels minéraux. Bien que la pression du circuit de distribution suffise, il faut parfois l’augmenter par l’installation d’une
pompe. Les filtres à osmose inverse éliminent les minéraux :
sels de sodium, de fer, de magnésium, de potassium, les fluorures, les nitrates et le plomb. La charge minérale est réduite
de 85 à 90% ; il y a 5 à 10 fois moins de nitrates. L’eau traitée
est presque pure ; elle ne contient ni virus, ni bactéries. Une
réduction des teneurs en sels minéraux de l’eau alimentaire
peut avoir un impact sur la santé. Elle peut causer ou aggraver
des carences, surtout chez les personnes dont l’alimentation
n’est pas suffisante ou équilibrée. Ces systèmes sont surtout
utilisés pour rendre potable l’eau de pluie.
Le consommateur individuel ne peut pas contrôler lui-même le
bon fonctionnement du système et l’absence de contamination
bactérienne qui, dans ce cas aussi, peut poser problème.
Faut-il purifier l’eau de distribution ?
Non. L’eau de distribution – qui provient de nappes souterraines à 80% en Wallonie - est potable et doit répondre à plus
de 60 critères de qualité pour être distribuée. Il n’est donc
absolument pas nécessaire de la purifier.
Par contre l’utilisation de filtres peut changer le goût de l’eau
que l’on prend au robinet, ce qui peut être intéressant si celleci a un goût que l’on n’apprécie pas. Quid de la présence de
chlore ou de résidus de pesticides ?
Dans ce cas on peut envisager une filtration de l’eau.
Attention qu’il n’est pas normal que l’eau ait un mauvais goût.
L’eau n’a normalement pas vraiment de goût, ou du moins pas
plus que ce que peuvent avoir des eaux minérales par exemple.
N’hésitez pas à contacter votre distributeur d’eau si vous suspectez un problème.
Alors, utiles, les filtres ?
Si le but est de rendre de l’eau de puits ou de pluie utilisable
pour différents usages (jusqu’à la potabilisation) alors oui,
un filtrage est nécessaire, assorti de contrôles rigoureux et
fréquents.
Des réponses personnalisées à vos questions : 081 730 730 | [email protected] | www.ecoconso.be
Dans le cas de l’eau de distribution celle-ci est déjà de suffisamment bonne qualité que pour ne pas s’encombrer d’un
système de filtration que l’on devra gérer soi-même afin d’assurer que celui-ci fonctionne correctement et ne pollue pas
l’eau davantage…
Un purificateur ou filtre d’eau n’est pas un adoucisseur ou un
appareil anti-calcaire. Ceux-ci ont une autre fonction : diminuer
la dureté de l’eau pour lutter contre les problèmes d’entartrage des canalisations et des électroménagers. Il rendent l’eau
impropre à l’usage alimentaire dans la mesure où elle est salée.
Dans ce domaine aussi, il existe une diversité de systèmes pas
tous aussi efficaces les uns que les autres. Voir aussi la fiche
n°27 : «La dureté de l’eau»
Pour en savoir plus
ēē Test Santé n°42, avril-mai 2001, « Les filtres à eau »
ēē Test Achats n°518, mars 2008, « Les filtres à eau, ça ne coule pas de
source »
ēē 60 millions de consommateurs n°461, juin 2011, « Filtrer son eau, pour
quoi faire ? »
___________________________________________
Cette publication est mise à disposition sous un contrat
Creative Commons
du conseil à l’action
Des réponses personnalisées à vos questions :
081 730 730 | [email protected]
www.ecoconso.be