Bloch, cœur de Lyon - Football Club de Mulhouse

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Bloch, cœur de Lyon - Football Club de Mulhouse
FOOTBALL
Bloch, cœur de Lyon
Natif de Lyon, formé à l’Olympique lyonnais, où il a fait toutes ses classes au côté de
son grand pote Corentin Tolisso, le défenseur du FC Mulhouse Arnaud Bloch retrouve
aujourd’hui (18 h) au stade de l’Ill l’équipe réserve de son ancien club. Avec,
forcément, un sentiment très particulier.
Le défenseur mulhousien Arnaud Bloch retrouve aujourd’hui un club lyonnais
où il a passé près de huit années. Photo L’Alsace/Jean-François Frey
Il faut quand même le savoir. Durant quelques heures, le 1er juillet dernier, Corentin
Tolisso, actuel milieu de terrain de l’Olympique lyonnais considéré comme l’un des
plus grands espoirs du football français, a été un joueur du FC Mulhouse.
En tout cas pour le responsable de la communication du club qui ne s’est rendu
compte que plus tard qu’il s’était trompé de photo, à la fois sur le site et le compte
Twitter du FCM (voir par ailleurs).
Non, Tolisso, qui a décliné cet été une offre de 23 millions d’euros en provenance de
Naples, n’a pas eu l’idée de donner un nouvel élan à sa carrière à Mulhouse.
Mais son grand pote Arnaud Bloch, en revanche, oui.
Et forcément, l’anecdote a bien fait marrer ce dernier.
« Depuis notre plus jeune âge, on nous confond.
On a la même taille, on est tous les deux métisses, on a les mêmes cheveux et on a
le même âge.
Il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, à l’aéroport, quelqu’un m’a encore demandé un
autographe en pensant que j’étais Corentin.
Et dans les rues, à Lyon, on me regarde un peu bizarre.
Du coup, j’ai un peu l’habitude. »
La ressemblance des deux jeunes hommes est frappante.
Et elle l’est encore un peu plus quand on sait que Corentin et Arnaud sont
inséparables dans la vie de tous les jours, au point d’avoir à peu près tout accompli
au même moment.
« On était à l’école ensemble. Au collège et au lycée, on était dans la même classe.
On a eu notre Bac ES ensemble et on a même passé le permis de conduire le même
jour.
Et je ne parle même pas de toutes les années où on a aussi joué sous les mêmes
couleurs de l’Olympique lyonnais, des U11 au CFA.
En fait, on a toujours été comme des frères. »
Forcément, du temps où ils étaient pensionnaires du centre de formation de l’OL, les
deux acolytes partageaient aussi le même rêve : celui de prolonger la belle histoire
jusqu’aux pelouses de Ligue 1 ou celles de la Ligue des champions, là même où ils
ramassaient les balles de Juninho, Benzema et consorts quelques années plus tôt.
Le destin en a voulu autrement.
« Corentin arrive encore à m’épater »
Au moment où Tolisso a été appelé chez les grands, Bloch, lui, s’est vu contraint de
quitter l’OL pour s’engager à Montceau en CFA.
Avec un pincement au cœur, évidemment, mais sans ressentiment.
Et encore moins de jalousie vis-à-vis de la formidable éclosion de son pote.
« Ce qu’il fait depuis quelque temps, c’est juste énorme.
J’ai toujours su qu’il avait un talent de dingue, mais il arrive encore à m’épater.
À 22 ans, on lui a déjà confié le brassard de capitaine de l’OL.
Je suis heureux pour lui. Il n’y a pas d’aigreur à avoir. Chacun fait son chemin avec
son propre destin.
Ça ne nous empêche pas de continuer à nous voir dès qu’on a un peu de temps.
Je sais qu’il aurait aimé venir me voir jouer ce samedi face à Lyon, c’est sûr. »
Pour le coup, ce sera sans l’international espoirs dans les gradins du stade de l’Ill.
Mais le rendez-vous n’en restera pas moins particulier pour le nouveau défenseur
mulhousien, buteur le week-end passé face à Merxheim en Coupe de France (4-0).
Sous les couleurs de l’OL, Bloch dit avoir grandi en tant que joueur, mais aussi en
tant qu’homme.
« Dès le plus jeune âge, on t’inculque là-bas une grande exigence.
Un jour, le coach nous a passé une soufflante après une victoire 4-1.
Il fallait être performant sur le terrain, apprendre à haïr la défaite, et être
irréprochable en dehors.
On était suivi de près, que ce soit sur la nutrition ou sur les résultats scolaires.
Mes années à l’OL me servent chaque jour et me serviront toute ma vie. »
Son apprentissage chez le septuple champion de France devrait aussi lui donner
quelques clés pour mettre à mal aujourd’hui les jeunes pousses lyonnaises, en visite
au stade de l’Ill.
« Pour avoir été dans le camp d’en face, je sais qu’ils ne sont pas forcément armés
pour se faire rentrer dedans.
Dans l’impact physique, ils peuvent très vite se trouver en difficulté car ils apprennent
plus à faire contrôle-passe qu’à mettre le pied dans les duels.
Je me souviens d’un match à Tarbes où on avait dû avoir 80 % de possession, mais
on s’était fait bouger comme jamais.
On avait perdu 2-0.
Ce samedi, ce sera donc à nous d’imposer notre force et notre jeu.
On reste sur une défaite à Montceau, il faudra impérativement prendre les trois
points. »
Puis prendre dans la foulée la route de Lyon, pour Arnaud Bloch.
Dimanche soir, l’OL affronte son grand rival Saint-Etienne.
« C’est un grand soir pour Corentin. Je vais aller le soutenir… »
Comme depuis toujours.
L’Alsace du samedi 1er octobre 2016 par Pierre CHATELUS.