Condé-sur-Vire Les villages et lieux

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Condé-sur-Vire Les villages et lieux
Condé-sur-Vire
Les villages et lieux-dits, et leurs probables origines
La détermination des noms de Communes comme des villages et hameaux est très ancienne
XIIe, XIIIe ou XIVe siècle.
L’histoire de France, et de Normandie pour ce qui nous concerne, est riche de sources. Nous
n’entrerons pas dans le détail, seulement rappeler quelques idées générales et leurs
implications sur les noms de nos villages.
Tout d’abord le nom de la commune : Condé est l’évolution phonétique du gallo-romain
CONDATE « confluence réunion » réunion de deux cours d’eau.
Une trentaine de communes et villages en France et Belgique portent ce non, dont le
déterminant complémentaire est souvent le nom du cours d’eau principal.
Pour Condé-sur-Vire le deuxième ruisseau est le Hamel, quoique certains écrits donnent les
Nonnains, c’est mal connaître Condé puisque les Nonnains se jettent dans le Hamel cinq cent
mètres environ avant que celui-ci rejoigne la Vire.
Pour les noms de villages dans notre région, pour le moins, ceux ayant un suffixe en ière ou
erie ont pour origine le nom de famille constituant la racine du mot. La signification pourrait
désigner le possédant ou l’habitant de ce lieu. Ceci est valable pour les noms de communes
comme ceux de villages
De ces deux variantes du suffixe latin -aria- la seconde (erie) est plus rare et plus récente.
Ce type de noms est l’un de ceux que les conquérants de Normandie importèrent en
Angleterre, (et pourquoi pas en Normandie aussi ?) mais un peu en contradiction avec l’alinéa
précédent.
Le suffixe aie, pourrait chez nous correspondre également à cette signification.
Les noms de villages ayant le déterminatif Mesnil (= maison) se rapportent aussi à la famille
possédant ce lieu.
Dans notre régions ces noms représentent plus de 50% des noms de villages, c’est le cas à
Condé.
Nous avons aussi des noms qui nous viennent directement des Vikings : camp pour champs =
Rouge-camp ; Ham pour nos Roches du même nom ; les Camps mais ce lieu n’est pas, ou n’est
plus, un village à Condé. Cependant un nom de famille résulte de ce mot : Desbascamps ; une
rue porte ce nom mais en trois mots : des Bas Camps ; c’est une erreur d’écriture, ou de
l’histoire. La famille Desbascamps est citée plusieurs fois dans les archives : Un Desbascamps
fut tué par l’effondrement de la flèche de la tour en 1745 (le curé fut aussi blessé) un autre
membre de cette famille c’est fait remarquer pendant la Révolution ‘’singeant la religion’’. On
en rencontre aussi quelques rares fois dans les registres notariaux de Torigni.
Une étude très intéressante sur les noms d’origine Viking, par René Lepelley professeur
honoraire en linguistique à l’Université de Caen, et auteur de nombreux ouvrages.
Certains noms sont généralement inexplicables, 25% environ, sinon il faudrait donner plusieurs
hypothèses ne reflétant pas forcément l’histoire ou les coutumes et le parler des siècles
précédents.
Le reste, par exemple Rouge-doui, la Lande, les Hauts-vents… correspondent à la physionomie
du lieu, du paysage, de l’environnement. De dates très anciennes la plupart du temps.
Par contre le Calvaire ne remonte pas plus loin que la date d’érection de ce monument vers
1873 et ce n’été pas un village.
La Petite Bonne-Vierge même raison même punition, la statue érigée est sans doute encore
plus récente et ce lieu ne devrait pas être considérée comme un village, puisqu’ici le village
c’est la Tringale.
La Grange aux lapins, semble être d’une appellation un peu humoristique récente du XXe
siècle, la grange à disparu et les lapins dessinés au sommet du pignon avec.
La Hure de Loup n’est pas un village de Condé, mais de Ste-Suzanne (rendons à César ce qui
appartient à César, et des loups il paraît qu’il y en avait). Nous avons tout juste droit à une rue
qui nous amène à ce village horsain, comme d’autres qui nous conduisent dans les communes
voisines.
Il faut savoir que l’orthographe des patronymes comme des noms de villages n’a jamais était
figée, pas d’orthographe précise. Les consonnes finales notamment, mais aussi à l’intérieur du
nom, ne se prononcent pas, tel Mesnil se prononce Méni et non Mes nil, Le Faoucq
(orthographe le plus souvent rencontrés dans le passé) se prononçait vraisemblablement Fôcq,
un peu plus accentué qu’aujourd’hui. Et Brébeuf se prononçait : Bré Beu.
Chaque scribe écrivait selon la phonétique, sachant aussi que celle-ci évoluait au fil du temps
comme toutes langues vivantes.
De plus dans une paroisse le changement de curé entrainait souvent une orthographe du nom
différente, de même dans les notariats ou certains patronymes pouvaient paraître
complètement inconnus des greffiers.
Il y a aussi la Francisation à la fin du XIXe siècle, le parler de l’époque était considéré comme
du patois (le Normand est pourtant une ancienne langue régionale). La prononciation était
aussi différente ce qui a entrainé une modification des orthographes plus conforme à la
prononciation, mais changeant quelquefois tout rapprochement avec les noms d’origines.
Ainsi la Mautellière, est bien connue des anciens pour être issue d’une vieille et récente famille
à Condé, de La MOTTé ; orthographe malheureusement modifiée par les linguistes de la fin du
XIXe siècle, mais patronyme existant encore dans le Saint-Lois, et ancêtre des de Guernon à
Condé-sur-Vire.
La ferme Dupont n’a rien à voir avec le pont sur le ruisseau, elle se rapporte à la famille Dupont
à l’origine du nom de ce lieu et de la portion de paroisse du même nom.
L’étymologie est une science (avec toutes ses imperfections) et ne peut pas tourner comme
cela nous arrange ou comme des ouvrages en parlaient avant 1870, on ignorait les lois
phonétiques et on voulait tout expliquer.
Voici page suivante la liste des villages par groupe de définition, mais sans garantie, d’autres
hypothèses peuvent être envisagées :
Avec suffixe ière : 22
Heberdière
Guérardière
Belinière
Hamelinière
Petitière
Bouinière
Causcanière
Houitière
Carbonnière
l’Opinière
Fauquetière
Plotinière
Pinçonnière
Barbinière
Godardière
Pédoyère
Durandière
Mautelière
Boisseière
Sinelière
Vassonnière
Renaudière
Pajoterie
Mignonerie
Bernerie
Vassouire
Coutennerie
Planquerie
Boutellerie
Coquerie
Boulaye
Aulnays
Avec suffixe erie : 14
Faverie
Meslerie
Vautellerie
Marquerie
Racherie
Avec suffixes aie, aye, ays : 5
Foutelaye
Boissaie
Fresnaie
Noms de villages portant un nom de famille ou orthographe proche : 14
Mesnil Grimault
hameau Barbey
Focq (pour Faoucq)
Cotigny
hôtel Vannier Herpeux
Brébeuf
Barbée (Lebarbey)
Trécoeur
Clos Huet
La Rue (pour Delarue) Arganchy
ferme Dupont (et non du Pont)
Hamel
Monthurel
Noms liés à la physionomie du terrain, de l’environnement : 19
le Champ pourri
sous le Boscq
la Lande
les fontaines de haut les Fontaines de bas
le Rocher
la Butte
le pont de Vire
Le Houx
le Rouge-doui le Rouge-camp
le Sault
le Côtil
le haut du Bois
les Fontaines
les hauts Vents
le Val
l’Isle
le moulin de Vire
le Pré
le pont de la Roque
Noms de villages difficilement classables : 28
les Closets
Giesville
l’Epine Fraut
les Carrières
l’Epinay
Aubigny
les Hayes
la Grange aux lapins
le Mézeret
la Leuffe
l’Argilly
l’Egrat
le Cerisier
la Campagne le Bruley
Chien de la ville la Tringale
le Traversin
les Feugrets
la Couvanne les Roquettes
le Fetz
l’Angle
La Planquette le Mesnil
Villeneuve
la Planquette
le Bust
Belmour
Murlucouf
les Feugrets
Noms de villages d’origine Viking : 2
Les roches de Ham
les Camps, pas un village mais le nom de la côte qui borde les champs.
Brébeuf non de famille d’origine Scandinave (G. Poirier signifiant : habitation sur une colline).
Catz de ça : pas de garantie que ces mots nous viennent des Viking, mais un peu spécial comme
nom.
Les manoirs et Châteaux
Comme château il semble qu’il n’y ait eu que le Trécoeur, appartenant en 1912 à M Le Vaillant
de Vaux Martin, qui bénéficie de cette appellation de château. Trécoeur pourrait signifier ‘’très
cœurs’’ en Normand, soit trois cœurs. Lesquels, de couleur rouge, figuraient sur les armoiries
du propriétaire du château.
La Bélinière, et Arganchy sont des manoirs, même si certains écrits les qualifient de châteaux.
Les de Brébeuf (rarement écrit avec un O collé, forme employée par des gens non avertis) n’ont
pas de châteaux de cités dans aucun texte connu, ni même de manoir (sauf à Ste Suzanne-surVire), par contre ils possèdent des terres et fiefs souvent cités dans les actes.
Précédemment, écrit-on en 1912, il y avait un manoir à la Meslerie, aucune autre trace dans
aucun document. Cet écrivain, V. Colin, instituteur et vraisemblablement secrétaire de mairie,
en 1912 parait pourtant assez sérieux, nous aurons sans doute l’occasion d’en reparler.
Le manoir de la Castellerie dans le bourg, tombé en ruine au début du XXe siècle, a laissé son
nom à la rue qui le desservait.
De même pour celui ayant existé dans la rue du Manoir, son nom ‘’Mané’’ devait rester comme
nom de rue, mais une secrétaire un peu trop zélée a transformé la volonté des élus jugée un
peu trop patoisant et la transformé en la forme francisée de Manoir.
Dans ce secteur la rue des Lavandières tient son nom du lavoir existant en dessous de feu ‘’la
Grande mare’’, aujourd’hui rue du Val, où nos petites vieilles venaient y battre leur linge jusque
dans les années 1950.
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A suivre …
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