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Assises de l’insertion
Petit déjeuner du 20/09/12
L’emploi est-il le seul vecteur d’intégration sociale?
Le chômage est-il le seul facteur d’exclusion?
L’intégration sociale par le travail, une injonction paradoxale ?
Alors que le RSA vise à favoriser le retour à l’emploi des personnes bénéficiaires de minima sociaux, et que nombre de
bénéficiaires eux-mêmes disent vouloir travailler, beaucoup ne sont parfois pas en posture de pouvoir le faire, trop de
freins les y en empêchent.
Dans le même temps, d’autres, qui travaillent, sont fragilisés par leur travail (« les naufragés de la société salariale de
Robert Castel).
La question qu’il faut se poser est de savoir si on est à même de proposer des types d’emploi qui conviennent. La
question de l’employabilité est en effet autant liée à la capacité de la société à intégrer par le travail qu’à la capacité
des personnes à s’intégrer.
Les publics RSA sont pris dans une contrainte globale : incapacité à trouver/occuper un travail ; incapacité de la société
actuelle à leur proposer un emploi.
Réinsérer par le travail passe par des relations sociales alors que certaines personnes qui travaillent n’ont pas de
relations sociales : on a des exigences avec les personnes en difficultés qui sont très lourdes.
La valeur travail aujourd’hui
De plus en plus nombreux sont ceux qui s’accordent à penser que travailler, à moins de gagner beaucoup d’argent,
représente essentiellement des contraintes et des frustrations ; que le travail avili plus qu’il n’apporte quelque chose.
Des notions comme les « plans de départs volontaires » témoignent d’un changement de mentalité profond.
Mais le travail est aussi associé au sentiment d’utilité, on se sent utile quand on travaille parce qu’on ramène de l’argent
à sa famille. La question de la valeur travail se pose davantage aujourd’hui en termes de revenu que de travail (la
question du reste à vivre). Travailler assure un revenu avant tout, et par le revenu, on intègre la société de consommation qui est la norme aujourd’hui.
Il est cependant intéressant de regarder comment certains lieux (comme les épiceries solidaires, les maisons de
quartier, certains centres sociaux…) sont de véritables lieux de socialisation, permettent de sortir de l’isolement et de
faire émerger des compétences (culinaires, couture…). Dans ces lieux de vie, la question du travail se pose moins
parce qu’on a redonné un sens à son existence, on se regarde autrement.
La question qui se pose à ce stade relève de l’équilibre entre ce qu’on a à gagner/perdre en travaillant (cf certaines
femmes hésitent à travailler parce qu’elles craignent de perdre ce qu’elles ont gagné dans ce lieu de vie).
Le travail n’est pas forcément un gage d’insertion sociale
Des personnes qui travaillent peuvent être « désinsérées socialement », sans lien social à l’extérieur, isolées…Le travail
n’est pas un gage d’insertion sociale (les sites de rencontres ne concernent pas que des inactifs).
A l’inverse, d’autres peuvent décider de se mettre en retrait du travail (celles qui en ont le choix) et choisir une autre
vie, se « marginaliser » de la norme.
Cependant, la mission du CG étant d’aider à (re)trouver un emploi, il faut se poser la question des conditions et des
leviers de ce retour à l’emploi car l’inemployabilité n’existe pas. Si toutes les personnes ne peuvent pas accéder « à
priori » à l’emploi, elles ne sont pas condamnées à être exclues pour autant, et les problèmes de trajectoire de vie ne
sont pas des « handicaps à vie ».
Il faut donner ses chances à tous même s’il faut aussi accepter l’idée que redonner un sens social à chacun n’aboutira
pas forcément et naturellement au travail.
L’entreprise doit-elle / peut-elle participer du lien social ?
L’insertion dans l’emploi est un parcours qui est notamment possible grâce à l’intervention des SIAE dont c’est la
mission, mais aussi grâce à la capacité des entreprises à proposer des postes et à accueillir des personnes à l’issue
de leur parcours d’insertion.
Pour l’entreprise, toutes les personnes sont employables à partir du moment où elles sont motivées, mais des efforts
restent à faire :
- Mieux former et sensibiliser les managers pour que la volonté « sociale » de l’entreprise ne reste pas qu’une
volonté d’affichage
- Quelle cohabitation entre la rentabilité nécessaire à la survie de l’entreprise et les démarches d’intégration
sociale ou d’accompagnement qu’elle peut mettre en œuvre ou qu’elle peut mobiliser ?
- Mieux préparer les candidats à intégrer l’entreprise (acquisition des règles de fonctionnement, des codes, des
qualifications nécessaires, prise en compte de la capacité cognitive …). Des outils existent mais il faut généraliser leur
utilisation (bilans de positionnement…).
« Il faut continuer à accueillir l’entreprise et que l’entreprise nous écoute. Il faut poursuivre ces échanges croisés au-delà
des Assises. »

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