atouts `meeting` d`anvers, gand et bruges par rapport a bruxelles

MEETINGS & CONVENTIONS
ATOUTS 'MEETING' D'ANVERS, GAND
ET BRUGES PAR RAPPORT A BRUXELLES
UN ENTRETIEN AVEC LES ECHEVINS DU TOURISME
PHILIP HEYLEN, LIEVEN DECALUWE ET JEAN-MARIE BOGAERT
A
nvers, Bruges et Gand sont les centres du tourisme d'affaires en Flandre,
abstraction faite de Bruxelles. En 2008, 349.054 nuitées ont été réservées à
Anvers dans le cadre d'une conférence, d'un congrès ou d'un séminaire (une
baisse de 16% par rapport à 2007). A Gand, 116.941 nuitées ont été réservées
dans ce cadre (+101%) et dans la Venise du Nord 87.551 (+9,4%). Dans les trois
villes, de lourds investissements ont été réalisés ces dernières années pour étendre
l'offre d'infrastructure de meeting et de congrès. Une bonne raison pour nous
entretenir avec les trois échevins du tourisme.
Dimitri Van Moerkercke
Messieurs, pour renforcer encore la
position de la Flandre et de ses principales villes sur la carte internationale,
l'infrastructure de meeting et congrès
doit encore être développée. Comment
tentez-vous d'étendre l'offre pour
votre propre ville?
Heylen: “Anvers a, en effet, besoin
d'une infrastructure de congrès
étendue. Comme vous le savez, le
gouvernement
flamand
affecte
57,2 millions d'euros à la rénovation
de l'Elisabethzaal. Outre la salle de
concert, celle-ci sera ainsi un centre
de congrès à part entière avec des
break-out rooms. Elle devrait ouvrir ses
portes en 2012. Le logement est un
autre facteur du tourisme de meeting.
Les clients d'affaires sont généralement
plus exigeants et plus disposés à
payer plus que les touristes de loisirs.
Je trouve dès lors essentiel que nos
hôtels anversois satisfassent aux
normes internationales dans ce
segment, que les rénovations soient
régulières et que de nouveaux
produits hôteliers soient présentés à
une certaine fréquence. Toute la
promotion de destination publique
profite aux deux segments. La plupart
des budgets publics sont donc consacrés à la promotion de destination
générale. La segmentation n'intervient
que dans un deuxième temps, avec
une stratégie spécifique pour chaque
segment.”
Bogaert: “Depuis que je suis
président de Meeting à Bruges, je
tiens à réunir l'équipe deux fois par
mois afin de pouvoir réagir rapidement. J'ai directement constaté que
divers sites à Bruges, comme le
Concertgebouw ou le Provinciaal
Hof, n'étaient pas assez exploités
comme lieux de congrès potentiels.
Cela va mieux aujourd'hui. Depuis
2006, nous n'avons pas vraiment
créé de plus grosse offre de congrès,
malgré la demande accrue (60 à 70
demandes en 2006, 160 en 2007
et 200 en 2008), mais avons optimisé l'infrastructure existante.”
(De g. à dr.) Les échevins Lieven Decaluwe de Gand,
Philip Heylen d'Anvers et Jean-Marie Bogaert de Bruges
Comment la Flandre doit-elle être
promue sur la carte (inter)nationale
pour attirer les congrès et réunions?
Les villes flamandes doivent-elles
surtout viser le marché national et
laisser les congrès internationaux à
Bruxelles? Ou les villes d'Anvers,
Gand et Bruges peuvent-elles jouer
plus qu'un rôle régional?
Decaluwe: “Ces dernières années, le
tourisme de congrès se porte très bien
à Gand. La part a quadruplé entre
2005 (3,8%) et 2008 (15,2%),
grâce au travail de Gent Congres et
aux atouts de notre ville. La vérité
m'oblige à ajouter que l'infrastructure
de congrès subit des transformations à
Bruxelles. Une fois l'Elisabethzaal
également rénovée à Anvers, la
concurrence sera plus rude pour
Gand. L'accessibilité reste, en outre,
moins bonne car nous n'avons pas
d'aéroport, ni de vraie gare de TGV.
Gand vise pourtant aussi les congrès
internationaux. Quelques acteurs internationaux y sont, en effet, actifs: sur le
plan non seulement industriel (port)
mais aussi scientifique (innovation) et
médical. Cela génère un tourisme
d'affaires international. Outre de très
gros événements, de petits et moyens
événements constituent par ailleurs la
majorité du nombre d'événements.”
Heylen: “Les congressistes se rendant
plusieurs fois à Bruxelles sont aussi
souvent en quête d'autres villes situées
non loin de Bruxelles. D'abord pour se
renouveler et ensuite pour des raisons
budgétaires. Anvers propose des
logements et sites moins onéreux et ne
se trouve qu'à 35 minutes de Brussels
Airport. Pour le marché anglais, la
liaison directe entre les aéroports
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MEETINGS & CONVENTIONS
Bruges
Anvers
Gand
Sur le plan des congrès, Anvers n'a pas brillé en 2008.
Mais avec la rénovation de l'Elisabethzaal, cela devrait
probablement changer
d'Anvers, Londres et Manchester est
importante. Anvers est, enfin, membre
de MPI (Meeting Professionals International) et sera membre de l'ICCA
(International Congress & Convention
Association). Cela renforcera la position d'Anvers en tant que destination
de congrès.”
Bogaert: “Nous profitons aussi régulièrement du tourisme de congrès à
Bruxelles. Mais lorsque ces congressistes viennent un jour à Bruges, ils n'y
passent pas la nuit. Et en fait, nous
avons un peu atteint notre plafond ici.
Nous devons à présent plus plancher
sur le tourisme avec nuitée. La période
hivernale doit également pouvoir être
plus intéressante. Depuis 2007, bon
nombre d'hôtels brugeois offrent une
troisième nuitée gratuite pour deux
nuitées réservées. Diverses activités
hivernales et la collaboration avec
des partenaires stratégiques comme
Ryanair et Thalys doivent aussi attirer
le tourisme de plusieurs jours en hiver
à Bruges.”
Quels sont les projets à court et long
terme d'Anvers, Gand et Bruges pour
étendre encore l'offre pour les
congressistes?
Bogaert: “En dehors de l'optimisation
de l'offre déjà existante dans notre
ville, nous avons tout de même
quelques projets. L'an dernier, le
premier hôtel 5 étoiles (Kempinski) a
ouvert ses portes. Au printemps 2010,
la Hoogstraat comptera un hôtel 4
étoiles de 120 chambres en plus, le
Grand Hôtel Casselbergh. L'an
prochain, nous accueillerons, enfin,
tout de même un congrès pour env.
1.000 participants, un record pour
notre ville et probablement le nombre
maximal de participants que nous
sommes en mesure d'accueillir.”
Heylen: “La Flandre a affecté un
budget dans le plan d'action 'villes
d'art', axé sur l'industrie du meeting.
Deux gros projets ont été approuvés:
d'abord la mise sur pied d'une
banque de données des entreprises
belges et deuxièmement une étude sur
l'aspect 'réunions vertes/écologiques'
en Belgique: est-il déjà présent et
quelle est son importance pour les
entreprises et les sites? Dans notre ville
même, quelques projets sont en cours,
comme la rénovation du Handelsbeurs, la revalorisation de l'Eilandje
(avec la construction du MAS, le Red
Star Line,...), le centre de congrès.
Ces deux derniers attireront sans
aucun doute de nouvelles chaînes
hôtelières.”
Decaluwe: “Dans une ville historique,
il n'est pas toujours évident de
construire une nouvelle infrastructure à
grande échelle. De nouveaux développements urbanistiques, comme les
Oude Dokken, prévoient de la place
pour de nouveaux hôtels, également
axés sur le marché des affaires. Gand
a besoin d'hôtels (et hôtels pour
jeunes) dans la classe meilleur marché
comme d'hôtels de charme. L'activité
de l'ICC dépend en partie des
options à prendre par rapport à l'ensemble du Citadelparksite: des
dossiers comme le Kuipke, Hall 6, le
Bruges a progressé par rapport à 2007. Ils tentent désormais
surtout de rendre les longs hivers plus intéressants
A Gand, le Filmfestival aura certainement joué un rôle dans l'augmentation
spectaculaire du nombre de nuitées d'affaires en 2008 par rapport à 2007
Museumplein, le Floraliënhall en font
partie comme l'ICC. Gand continue
aussi de croire en une infrastructure de
congrès moderne sur son territoire. La
réouverture de l'Oude Vismijn comme
site d'événements en juin 2010
constitue un atout et offrira de
nombreuses possibilités aux organisateurs de congrès et événements.”
La première impression produite par
une ville sur un touriste de congrès est
cruciale. Est-il possible de faire de la
population locale des 'ambassadeurs
touristiques'?
Decaluwe: “La promotion de la destination dépend entièrement de la
(première) impression produite sur le
visiteur. L'arrivée à Gand n'est pas
toujours agréable ou facile. C'est
pourquoi nous investissons dans l'accueil touristique. En 2010, le nouveau
comptoir
d'information
(coût:
1,7 million d'euros) ouvrira ses portes
juste en face du Gravensteen d'une
part. Un accueil pour les voyageurs
en groupe (principalement les bus)
sera, d'autre part, aussi prévu au
nouveau musée STAM. Cela montre
le lien entre culture et tourisme. Des
discussions sont aussi en cours avec la
SNCB pour guider les touristes dans
la ville dans les gares IC Sint-Pieters et
Dampoort. Gand croit en l'hospitalité:
le plan Toerisme croit que des actions
comme le trajet de formation pour les
gens de l'horeca peuvent être répétées et étendues dans le plan d'action
'villes d'art' à d'autres métiers comme
les chauffeurs de taxi, les chauffeurs
de De Lijn,…”
Heylen: “Nous entretenons des liens
étroits avec divers ambassadeurs de
la ville, dont les chauffeurs de taxi.
Par exemple: en 2008 et cette année
encore, des cours ont été organisés
en collaboration avec Horeca Vlaanderen pour la formation du personnel
de l'horeca en ambassadeurs touristiques. Six fois par semaine,
Antwerpen Toerisme & Congres se
réunit avec le secteur pour examiner
les besoins et actions. Il y a, en outre,
une collaboration avec l'aéroport
anversois et Brussels Airport pour
promouvoir Anvers en tant que destination (Diabolo, SN shuttle, panneaux
au niveau des tapis à bagages,
magazines in-flight,…).”
Bogaert: “Chez nous aussi, cette
formation des gens de l'horeca en
ambassadeurs touristiques, en collaboration avec Horeca Vlaanderen, a été
un succès. Même s'il n'était pas obligatoire, le cours a attiré une centaine
de personnes intéressées. Cet
automne, il y aura une suite. Nous
avons aussi déplacé le bureau d'information dans la gare de l'entrée à la
sortie. Un endroit plus judicieux pour
les touristes (de congrès) venant en
train. Maintenant, nous ne voulons
plus qu'une liaison directe, via
Bruxelles, avec Zaventem. Cela sera
probablement pour 2013, une fois
que les travaux d'infrastructure à
Zaventem même dans cette optique
seront terminés.”
Messieurs, merci pour cet entretien. ‰