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Nicole Guihaumé
« Microsoft : ce ne sera pas Mulally si l'on en croit la presse | Page d'accueil | Le FMI veut taxer la maison
rothschild »
12/10/2013
Lettre ouverte à Jean-Philippe Courtois, Président de Microsoft
International
Monsieur,
J'imagine que mon nom ne vous est pas étranger, et ce, pour des raisons
très précises. Le 28 janvier 2005, j'ai téléphoné à Bernard Vergnes pour
lui demander de l'aide. Je ne pouvais plus supporter le harcèlement que je
subissais depuis que Michel Lacombe m'avait rappelée le 28 octobre 1997,
suite à un message laissé la veille.
J'ai connu Michel en 1989. Je suis restée employée un mois à la hot line
après avoir fait un stage de 8 mois à mi-temps dans l'équipe d'Ana de
Maria. Recrutée en son absence par Christian Boyer, son supérieur, j'ai
très vite su à son retour qu'elle était déterminée à se débarrasser de moi.
Depuis qu'elle dirigeait son équipe, aucune femme n'y avait été recrutée.
Le dernier jour de ma période d'essai, alors que j'étais en formation à
l'extérieur, elle m'a fait venir pour me demander de signer une
prolongation, ce que j'ai refusé, du fait du stage effectué, du bilan de
compétences Alpha CDI que j'ai encore. Je savais qu'elle me demanderait
de partir la semaine suivante. Face à mon refus, elle est allée chercher la
responsable des ressources humaines, et les deux ont tenté de me faire
plier, en vain. Après mon départ, le soir, elle a fait signer mon
licenciement à Michel.
C'est le lendemain que j'ai eu avec lui un entretien des plus marquants,
après que Bernard Vergnes m'a adressée à lui, comme je lui avais
NOT E S R É CE NT E S
Harry Stonecipher, victime de Mulally comme...
Les censures qui ne disent pas leur nom
http://nicoleguihaume.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/10/12/lettre-ouverte-a-jean-philippe-courtois-president-de-microso-509333.html
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Lettre ouverte à Jean-Philippe Courtois, Président de Microsoft International : Le Nouvel Observateur
demandé de me recevoir pour évoquer la situation. Sans la qualité de
contact expérimentée ce 6 décembre 1989, je n'aurais certainement pas
pensé à appeler Michel le 27 octobre 1997, alors que je cherchais une
solution, malade, et sans plus d'emploi.
Je me souviens encore de ma surprise le lendemain, quand décrochant
mon téléphone, j'ai entendu son nom. Je n'attendais pas un rappel aussi
rapide. A nouveau, la qualité d'échange m'a menée à lui exposer aussi
clairement que je le pouvais ma situation, qui était complexe. Il m'a
quittée sur «je ne suis pas magicien, si je trouve une solution, je te
rappelle». Sans doute décontenancé par la description faite d'un besoin de
travailler à domicile parce qu'épuisée. Je ne savais pas que ma fatigue
était causée par une tuberculose logée dans ma lymphe, et dans ma
lymphe seulement.
Tout ça, vous le savez, je pense. Comme vous savez que le 28 octobre, jour
de son rappel, est la date anniversaire de Bill Gates. Vous savez aussi le
sort qui m'a été réservé après, les violences endurées, les tentatives de
suicide, l'absence totale d'aide. J'ai encore le courrier reçu de Brigitte
Lacombe le 3 décembre 2002 m'annonçant les problèmes de santé de son
époux. Puis les notes griffonnées en février parce que je ne comprenais
rien. Mon ordinateur était toujours piraté, comme il l'était depuis que je
m'étais mise à écrire au clavier plus qu'au papier, mais le mode avait
changé. J'ai appelé Microsoft où l'on m'a appris le décès de Michel, et je
me suis sentie très coupable de n'avoir pas plus supporté ces intrusions
que le besoin pressant qu'elles occasionnaient de chercher à les
comprendre. Quand c'était insupportable, j'écrivais des commentaires
violents destinés à celui qui le faisait. J'ai écrit à Bernard avec qui j'avais
un bon contact. Il m'a rappelée, et j'ai eu avec lui plusieurs échanges
téléphoniques jusqu'en juin 2010. Le 28 janvier 2005, il me disait ne plus
être chez Microsoft depuis deux ans, ne plus avoir de contact, puis devant
mon insistance, et un malaise évident, s'engageait à appeler un
responsable pour s'informer.
Le 31 janvier 2005, vous annonciez par mail interne la «démission» de
Christophe Aulnette qui est parti chez Altran -chez qui j'hésitais à aller
quand j'ai choisi de venir chez Microsoft- dont l'image, alors était
désastreuse. Il n'y est pas resté deux ans.
Je sais que Bill Gates a les enregistrements de deux conversations des 28
octobre 1997 et 28 ou 29 janvier 2005.
Je sais aussi ce qu'il a dû endurer, en même temps que moi, toutes ces
années, et j'imagine ce que votre silence a dû lui faire. J'étais en danger,
un danger délibérément conçu et sans cesse renouvelé. Pas un acte ne fut
posé par quiconque pour m'aider. Je comprends que le départ de
Christophe Aulnette a dû en choquer plus d'un. J'ai du mal à concevoir
une telle absence de soutien à l'égard d'un homme sans lequel vous
n'auriez pas fait carrière. Ce qu'on ne peut faire seul, on peut le tenter en
fédérant, et quand on sait ses appels enregistrés, rien n'empêche de parler
en se promenant. Pas un geste n'a été posé. Peut-être me suis-je ratée
parce que je m'y suis mal prise. Peut-être parce que je suis plus solide que
je ne le pensais. Les jours d'après tentative de suicide, il faut les avoir
vécus pour avoir une idée de leur horreur. Se réveiller alors qu'on était
sûre que le supplice était fini fait très mal. Dans ces moments là, par deux
fois, des actes ont été posés pour me pousser à parfaire mon acte. Bill
Gates savait ça. La dernière fois, fin janvier 2008, c'est allé jusqu'à le faire
un jour où il était à Paris.
Je me suis souvent demandé ce que ces hommes et femmes qui lui doivent
leur carrière et qui étaient au courant pensaient dans ces moments. Le
prenaient-ils pour un animal, pour une brute épaisse incapable de rien
ressentir ? Et si ce n'est pas le cas, comment ont-ils pu ne rien faire ? Je
pose la question parce qu'une telle inaction m'est totalement étrangère. Je
ne sais pas être témoin d'une violence inacceptable sans tenter par
quelque moyen d'y mettre fin.
Ce ne fut pas fait.
Le 6 juin dernier, PRISM était lancé. Le 6 juin 2007, il m'a été fait une de
ces violences qui m'étaient désormais réservées, et pas n'importe laquelle.
J'ai pensé PRISM conçu pour atteindre publiquement Bill Gates, comme
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Lettre ouverte à Jean-Philippe Courtois, Président de Microsoft International : Le Nouvel Observateur
une énième tentative. De ce fait, j'ai posté plusieurs billets de blog sur le
sujet, et notamment un le 16 juillet, intitulé «Bill Gates et Steve Ballmer,
deux hommes que tout oppose ». Le 23 août l'annonce de la démission de
Steve Ballmer était faite, le 27 septembre, il faisait ses adieux. Et le 2
octobre, la presse lançait une de ces sordides campagnes de diffamation
dont elle a le secret contre Bill Gates.
Trop. Là, c'était vraiment trop. Il était évident que je n'allais pas me taire.
Mon choix a été de transférer un mail adressé à des spécialistes de la
psychopathie le 1° août dernier pour les informer de la situation aux
membres du Conseil d'Administration de Microsoft, puis aux actionnaires
dont j'ai trouvé le format email (quasiment la totalité des institutionnels),
à Reuters, à Heidrick & Struggles, à l'équipe de Direction de Microsoft.
J'ai informé de ces envois transférés les destinataires des mails initiaux.
Le 28 octobre prochain Bill Gates fêtera ses 58 ans. Je lui souhaite de tout
cœur de reprendre une place qu'il n'a cédée que contraint par des
manœuvres sordides que j'aspire à voir publiquement exposées à titre
d'exemple. Que l'on sache que si harceler est possible dans une mesure
inconcevable par un esprit sain, il est aussi possible de se retrouver
publiquement confronté à ce que l'on a fait.
Je vous demande, ne serait-ce que par reconnaissance pour la carrière que
vous n'auriez pas faite s'il n'avait pas fondé Microsoft d'exprimer
publiquement l'importance qu'a le fait qu'il reprenne sa place.
Je me permettrai de poster cette lettre sur mes blogs, considérant ce qui
m'est arrivé et ce qui est arrivé à Bill Gates comme des agressions qui
doivent être connues, que l'on sache que quand la presse tire à boulets
rouges sur une personne, il y a tout lieu de se méfier.
Je vous prie de croire, Monsieur, en mes sentiments respectueux,
Nicole Guihaumé
20:13 Publié dans Bill Gates, harcèlement, justice, mobilisation, solidarité | Tags : microsoft, bill gates,
jean-philippe courtois | Lien permanent | Commentaires (0) |
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