Impact de la chirurgie bariatrique sur la fertilité
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Impact de la chirurgie bariatrique sur la fertilité
Mini-revue mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2011 ; 13 (4) : 249-56 Impact de la chirurgie bariatrique sur la fertilité Impact of bariatric surgery on fertility 1,3 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Pauline Léveillé Nathalie Sermondade1,3 Céline Faure1,3 Jean-Marc Catheline4 Salomon Benchetrit5,6,7 Serge Hercberg1,2 Sébastien Czernichow8 Rachel Lévy1,3 1 Université Paris-13, Cnam, CRNH IdF, UMR U557 Inserm, U1125 Inra, unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle, 74, rue Marcel-Cachin, 93017 Bobigny, France <[email protected]> 2 Hôpital Avicenne, département de santé publique, 93017 Bobigny, France 3 Hôpital Jean-Verdier, service de biologie de la reproduction, avenue du 14-Juillet, 93130 Bondy, France 4 Centre hospitalier de Saint-Denis, hôpital Delafontaine, service de chirurgie viscérale, 2, rue du Docteur-Delafontaine, 93205 Saint-Denis, France 5 Hôpital privé Jean-Mermoz, 55, avenue Jean-Mermoz, 69008 Lyon, France 6 Hôpital privé Natecia, 22, avenue Rockefeller, 69008 Lyon, France 7 Centre de consultation de l’obésité, 29, rue Antoine-Pericaud, 69008 Lyon, France 8 Hôpital Ambroise-Paré, unité fonctionnelle nutrition-obésité, 9, avenue Charles-de-Gaulle, 92100 Boulogne-Billancourt, France doi:10.1684/mte.2011.0374 médecine thérapeutique Médecine de la Reproduction Gynécologie Endocrinologie Tirés à part : P. Léveillé Résumé. L’obésité est un problème majeur de santé publique dans le monde qui touche, à tous les âges de la vie, un nombre croissant d’individus. L’augmentation de la prévalence de l’obésité observée au cours des dernières années a concerné particulièrement les populations défavorisées et les formes graves. Depuis quelques années, la chirurgie bariatrique est une option thérapeutique fréquente, adaptée aux obésités sévères, après échec d’autres prises en charge : la perte de poids obtenue s’avère généralement plus rapide, plus importante et plus durable, en comparaison à d’autres traitements. Elle a également montré une efficacité sur plusieurs comorbidités cardiométaboliques, ainsi que sur la mortalité. Des données récentes de la littérature mettent en évidence des résultats concordants et positifs sur l’amélioration des troubles du cycle et la réduction du risque maternofœtal après chirurgie bariatrique. Peu d’études ont exploré l’impact de la chirurgie sur la fertilité masculine. Cependant, quelques études montrent que les carences nutritionnelles provoquées par certaines interventions malabsorptives sont susceptibles d’agir sur la fertilité et le développement fœtal. Enfin, une littérature récente aborde la question de la santé des enfants conçus après chirurgie bariatrique, à court et à long termes. Mots clés : obésité, chirurgie bariatrique, fertilité, complications maternofœtales Abstract. Obesity is an increasingly serious public health issue, especially in childbearing women and men. Weight loss is strongly recommended before planning a pregnancy in order to increase fertility and decrease obstetrical, maternal, and fetal complications. Bariatric surgery is an efficient therapeutic tool, which can deeply, quickly, persistently decrease the weight. Bariatric surgery has been shown to fix comorbidities and mortality. Recent data underline positive effects on menstrual cycles and maternofetal complications after bariatric surgery. However, few studies show that one of the consequences of bariatric surgery, nutritional deficiencies, may impact on fertility and fetal development. Finally, long-term health of the offspring conceived before or after surgery must be investigated. Key words: obesity, bariatric surgery, fertility, pregnancy complications L’ obésité est un problème majeur de santé publique dans le monde qui touche, à tous les âges de la vie, un nombre croissant d’individus et, plus particulièrement, les catégories socioéconomiques défavorisées [1]. En France, l’étude nationale nutrition santé (ENNS), a retrouvé, en 2006, une prévalence de l’obésité (indice de masse corporelle [IMC] mesuré) de 16,1 % chez les hommes et de 17,6 % chez les femmes (étude ENNS). L’étude ObÉpi (obésité épidémiologie), sur la base de données déclaratives répétées dans le temps, a montré un rythme d’évolution de la prévalence de 4 à 5 % par an. L’augmentation de la prévalence de l’obésité au cours des dernières années a concerné particulièrement les populations défavorisées et les formes graves. La population en âge de procréer est la plus touchée par cette augmentation (+ 19,5 % pour la tranche des 25 à 34 ans entre 2006 et 2009) [2] et, de ce fait, la période de grossesse n’est pas épargnée (prévalence de l’obésité pendant la grossesse de 6 à 25 %). Les conséquences sur la santé sont dominées par le diabète et l’hypertension, les maladies cardiovasculaires et respiratoires, les atteintes articulaires sources de handicaps et certains cancers [2]. De plus, l’obésité augmente le risque d’infertilité masculine, féminine et de complications maternelles et fœtales au cours de la grossesse (tableau 1). En effet, chez la femme, l’obésité est responsable de troubles du cycle, de la sexualité, un allongement du délai nécessaire à concevoir (DNC) et Pour citer cet article : Léveillé P, Sermondade N, Faure C, Catheline JM, Benchetrit S, Hercberg S, Czernichow S, Lévy R. Impact de la chirurgie bariatrique sur la fertilité. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2011 ; 13 (4) : 249-56 doi:10.1684/mte.2011.0374 249 Mini-revue Tableau 1. Principales conséquences de l’obésité sur la fertilité et le déroulement de la grossesse. Sur la fertilité Chez la femme Chez l’homme Troubles du cycle Syndrome des ovaires polykystiques Endométriose Allongement du DNC Fausses couches Dysfonction érectile et éjaculatoire Altération quantitative et qualitative de la spermatogenèse Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Sur les complications maternofœtales 250 Hypertension Diabète Pré-éclampsie Anomalies congénitales Macrosomie aujourd’hui que des réductions importantes de poids obtenues après chirurgie bariatrique ont un effet bénéfique sur les comorbidités de l’obésité [13, 14]. L’effet de la perte de poids massive et rapide induite par la chirurgie améliore considérablement les troubles du cycle. De récentes revues de la littérature soulignent également son impact bénéfique sur la diminution des complications de la grossesse [15-18]. Chez l’homme, des améliorations de la fonction gonadotrope, érectile et de la qualité de vie ont été observées. Cependant, une altération quantitative des paramètres spermatiques a également été retrouvée. Cet article propose une revue des dernières données de la littérature concernant l’impact de la chirurgie bariatrique sur la fertilité féminine et masculine. La chirurgie bariatrique DNC : délai nécessaire à concevoir. une augmentation du risque de survenue de fausses couches [3-5]. Plusieurs hypothèses ont été émises : perturbation du milieu intra-utérin, altération de l’endomètre (taux d’implantation diminué) [6], troubles du cycle hormonal [7]. L’état nutritionnel avant la conception peut également avoir des conséquences sur la qualité de l’ovocyte, du zygote, puis sur le développement embryonnaire [8] avec des conséquences sur la capacité à permettre et maintenir une grossesse, puis un développement fœtal satisfaisant. Outre les problèmes d’infertilité, l’obésité est associée à des complications obstétricales, maternelles et fœtales : césarienne, pré-éclampsie, diabète gestationnel, hypertension artérielle, macrosomie, malformations [9, 10]. Chez l’homme, l’obésité est associée à une altération quantitative, mais également qualitative du sperme. Ces altérations ont également des conséquences sur le développement embryonnaire précoce et l’implantation. Différentes hypothèses physiopathologiques ont été évoquées [11] : – hypogonadisme hypogonadotrope hyperœstrogénique ; – effet direct sur la spermatogenèse et sur le spermatozoïde ; – augmentation de la température scrotale. L’obésité a un impact important sur la fonction de reproduction avec un effet-dose. Différents moyens thérapeutiques (des mesures hygiénodiététiques, des méthodes médicales ou chirurgicales : chirurgie bariatrique) peuvent être proposés pour réduire les comorbidités de l’obésité et corriger les troubles de la fertilité. Dans le cas d’une chirurgie bariatrique, des indications bien précises ont été fixées et revues en 2009 par la Haute Autorité de santé (HAS) [12]. En termes d’efficacité, il est bien admis La chirurgie bariatrique permet d’obtenir une perte de poids rapide et importante en cas d’obésité massive ou sévère avec comorbidités. Son efficacité sur la plupart des comorbidités cardiométaboliques et sur la mortalité a été largement démontrée [13, 14]. La France détient le deuxième rang mondial, après les États-Unis, en nombre d’actes de chirurgie de l’obésité. Ce nombre a été multiplié par sept de 1997 à 2006 (13 653 actes en 2006) [12]. La grande majorité des patients opérés sont des femmes (87 %) dont l’âge se situe entre 25 et 54 ans. La part des candidats à la chirurgie bariatrique âgés de moins de 25 ans s’est considérablement accrue entre 1997 et 2006 (6,5 % en 1997 et 9 % en 2006). Indications de la chirurgie bariatrique Des conditions précises d’accès ont été fixées par la HAS [12]. La chirurgie bariatrique est indiquée après une concertation multidisciplinaire (médecin nutritionniste, endocrinologue, psychiatre, chirurgien et anesthésiste) et une évaluation du risque préopératoire acceptable. Selon les recommandations et les directives internationales, une indication à une opération de chirurgie bariatrique est retenue en présence : – d’un IMC supérieur ou égal à 35 kg/m2 associé à au moins une comorbidité susceptible d’être améliorée par la chirurgie : maladies cardiovasculaires (dont HTA), syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil et autres troubles respiratoires sévères, désordres métaboliques sévères (en particulier diabète de type 2), maladies ostéoarticulaires invalidantes, stéato-hépatite non alcoolique ; – d’un IMC supérieur ou égal à 40 kg/m2 sans comorbidité associée [19, 20]. Elle peut également être indiquée en seconde intention, après échec (absence suffisante de perte de poids ou mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 13, n◦ 4, octobre-novembre-décembre 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. absence du maintien de la perte de poids) d’un traitement médical, nutritionnel, diététique et psychothérapeutique bien conduit sur une période de six mois à 12 mois. Les techniques de chirurgie bariatrique Les techniques chirurgicales peuvent être restrictives ou malabsorptives. Les techniques restrictives consistent en la réduction de la capacité gastrique (gastroplastie par pose d’anneaux ajustables, gastroplastie verticale calibrée, gastrectomie longitudinale ou sleeve gastrectomy). Les techniques malabsorptives entraînent une réduction gastrique ainsi qu’une malabsorption intestinale par la création d’un système de court-circuit ou de dérivation (bypass ou Roux-en-Y, dérivation biliopancréatique ou switch duodénal) (tableau 2). Les gastroplasties représentent la très grande majorité des interventions mais le nombre et la part des interventions complexes (Roux-en-Y, dérivation biliopancréatique, gastrectomie longitudinale) ont augmenté de manière régulière, depuis 2003, du fait de leur efficacité et de l’augmentation importante des candidats pour ce type de chirurgie. Le choix de la technique chirurgicale doit être fait conjointement par l’équipe pluridisciplinaire et le patient. En plus du rapport bénéfice-risque, il doit aussi prendre en compte : – l’expérience de l’équipe chirurgicale ; – l’importance de l’obésité ; – – – – – – – taire. l’IMC ; l’âge ; les antécédents médicaux et chirurgicaux ; les pathologies digestives associées ; la présence d’un diabète de type 2 ; les traitements en cours ; l’existence de troubles du comportement alimen- Les conséquences directes de la chirurgie bariatrique La chirurgie bariatrique s’est considérablement développée ces 20 dernières années et ses conséquences sont mieux connues. Outre la perte de poids importante, la chirurgie bariatrique permet une nette amélioration des comorbidités. Cependant, ces bénéfices sont contrebalancés par l’apparition de carences en vitamines et micronutriments, plus fréquents au cours des opérations malabsorptives, mais dont ne sont pas dénuées les opérations de type restrictives. Toutes ces conséquences sont susceptibles d’agir sur la fonction de reproduction féminine et masculine. Amélioration des comorbidités Dans l’étude Swedish Obese Study (SOS) [13], Sjostrom et al. montrent, deux et dix ans après la chirurgie, des différences significatives entre le groupe témoin et le groupe chirurgie sur le taux de rémission du Tableau 2. Les principales techniques de chirurgie bariatrique. Techniques de chirurgie bariatrique Principe Réduction gastrique Réduction gastrique et malabsorption intestinale Nom associé Anneau gastrique ajustable Gastroplastie verticale calibrée Gastrectomie longitudinale ou sleeve gastrectomy Bypass gastrique ou Roux-en-Y Dérivation biliopancréatique 15 cc poche gastrique Estomac réséqué Anneau gastrique Schéma Anneau gastrique Gastrectomie Bypass gastrique mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 13, n◦ 4, octobre-novembre-décembre 2011 251 Mini-revue diabète, le taux d’incidence de l’hypertriglycéridémie, l’hypo-HDLémie, et l’hypertension. En revanche, aucune différence significative n’est retrouvée pour l’hypercholestérolémie. De plus, ces modifications semblent être plus marquées pour le bypass en comparaison à la sleeve ou à l’anneau gastrique. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Amélioration de la qualité de vie 252 La perte de poids induite par la chirurgie bariatrique s’accompagne d’une amélioration de l’image du corps et de la sexualité [21-25]. Il existe une corrélation positive entre la perte de poids (moyenne de 35 kg) et la fréquence des rapports sexuels [22]. Dans une revue systématique de 40 études, Herpertz et al. notaient une amélioration de la qualité de vie, de l’anxiété, de la dépression et de la vie conjugale et sexuelle et des taux de satisfaction entre 72 et 80 %, trois à quatre ans après chirurgie. Sur un effectif plus important, les résultats d’une étude montrent une meilleure qualité de vie dix ans après [26]. Carences nutritionnelles La technique de chirurgie bariatrique dite « malabsorptive » est à l’origine de déficits ou de carences nutritionnelles sévères, car les segments grêles exclus sont le principal site de résorption des macro- et micronutriments [27]. Les études ont montré une dénutrition protéique et diminution de la masse maigre, carence martiale (une des complications les plus fréquentes), déficit en vitamines B1 , B9 , B12 , déficits en vitamines liposolubles, en calcium et déficits en métaux : zinc, sélénium [28, 29]. Une supplémentation permanente et des dosages de ces micronutriments sont donc indispensables après ce type d’intervention (tableau 3). Diminution de l’efficacité de la contraception orale Du fait d’une plus grande fertilité après l’opération de chirurgie bariatrique, le risque de grossesse non désiré Tableau 3. Schéma de supplémentation recommandée après chirurgie bariatrique malabsorptive. Micronutriments Dose Fer 100-200 mg Calcium 1 500 g/j Vitamine D3 1 200-2 000 UI Zinc 20-30 mg Complexe vitamine B 2 fois/semaine Vitamine B12 1 000 g tous les 3 mois Spécialité multivitaminée avec oligoéléments 1 fois/j Acide folique 400 g/j est accru. De plus, les techniques de chirurgie malabsorptive rendent la contraception orale moins efficace du fait d’une diminution de l’absorption. Ces problèmes de malabsorption peuvent être résolus par l’utilisation d’une autre méthode de contraception. Récemment, les résultats d’une revue systématique de la littérature menée sur 29 articles ne notent pas de diminution considérable de l’efficacité des méthodes de contraception orales. Par ailleurs, les auteurs ne retrouvent aucune preuve du taux d’échec des autres méthodes contraceptives, ni même sur l’existance de l’efficacité des méthodes contraceptives en général. Le sujet reste donc encore à débattre [30]. Conséquences de la chirurgie bariatrique sur la fonction de reproduction chez l’homme Conséquences sur l’hypogonadisme et la qualité de vie L’impact positif de la chirurgie bariatrique sur l’hypogonadisme, la dysfonction érectile et la qualité de vie ont été décrits [31-33]. Selon une récente revue de la littérature [34], une perte de poids induite après chirurgie, en comparaison à des méthodes non chirurgicales, améliorerait significativement l’hypogonadisme et la qualité de la vie sexuelle. Conséquences sur les paramètres spermatiques Deux études abordent la question de l’impact de la chirurgie de l’obésité sur la qualité spermatique. La première, un case report, concerne une série de six cas de patients ayant tous conçu précédemment, puis opérés d’un bypass, et pour lesquels une azoospermie secondaire avec blocage méiotique complet a été observée. Les auteurs suggèrent que la chirurgie serait responsable de malabsorption de nutriments essentiels pour la spermatogenèse [35]. La seconde rapporte, chez trois patients partenaires de couples infertiles pris en charge dans un centre d’assistance médicale à la procréation (AMP), une aggravation sévère des paramètres spermatiques (oligo-asthéno-tératozoospermie extrême) après chirurgie bariatrique (bypass et gastrectomie longitudinale). Cependant, l’auteur souligne, dans un des cas, la réversibilité des altérations spermatiques deux ans après le geste chirurgical. Malgré ces altérations, les ICSI (injection intracytoplasmique de spermatozoïde) réalisées avec spermatozoïdes frais, après la chirurgie, restent possibles, avec succès, puisque deux des trois couples ont obtenu une grossesse clinique évolutive [36]. Cette aggravation des paramètres spermatiques postchirurgie est paradoxale, puisque la perte de poids rapide mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 13, n◦ 4, octobre-novembre-décembre 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. et massive devrait s’accompagner d’une amélioration. Elle peut, cependant, s’expliquer par plusieurs hypothèses : – l’impact négatif de la libération massive de toxiques liposolubles contenus dans les adipocytes de la graisse viscérale abdominale et libérés massivement après chirurgie ; – l’impact négatif des déficits nutritionnels chroniques suite au geste chirurgical. Conséquences de la chirurgie bariatrique sur la fonction de reproduction chez la femme Conséquences sur les troubles de l’ovulation Il a été démontré que toute perte de poids de 5 à 10 % (liée ou non à la chirurgie bariatrique) peut s’accompagner d’une reprise de l’ovulation et d’une grossesse spontanée. En effet, deux études [37, 38] retrouvaient chez des patientes porteuses d’un syndrome des ovaires polykystiques, une amélioration des symptômes après chirurgie. D’autres études ont également montré une diminution des troubles du cycle suite à la chirurgie bariatrique [39-41]. Conséquences sur le risque de fausses couches Les conséquences de la chirurgie bariatrique sur le risque de survenue de fausse couche spontanée restent controversées. En effet, les données de la littérature sont peu nombreuses ; elles notent une diminution, mais non significative, du nombre de fausses couches [42, 43]. Sur des effectifs plus importants (n = 783 et n = 1136), les études rétrospectives de Marceau et al. [44] et Friedman et al. [43] ne retrouvent pas de diminution du taux de fausses couches (de 21 à 26 % et de 17 à 11 %, respectivement). La chirurgie bariatrique ne semble pas permettre une diminution du taux de fausses couches, mais ce point mériterait d’être étudié sur des effectifs plus importants. Conséquences sur la grossesse L’étude des relations entre la chirurgie bariatrique et la grossesse est un sujet d’actualité puisque la chirurgie de l’obésité concerne principalement des femmes en âge de procréer. En 2009, sur la base de solides études épidémiologiques, la HAS préconisait [12] : – d’éviter la grossesse après chirurgie bariatrique jusqu’à ce que le poids soit stabilisé (période de 12 à 18 mois). Notons, que l’effet du délai entre la chirurgie bariatrique et la conception semble encore discuté par plusieurs auteurs. Récemment, certaines études n’ont pas trouvé d’impact entre un délai court (inférieur à un an) et un délai long (supérieur à un an) sur les poids de naissances, le terme et les complications maternofœtales [46-48] et cela quel que soit le type de chirurgie bariatrique [49] ; – de rechercher systématiquement une grossesse avant d’opérer (la chirurgie étant formellement contreindiquée chez la femme enceinte) et de prévoir systématiquement une supplémentation en folates après l’intervention ; – de réaliser une intervention diététique avant toute grossesse programmée ou au tout début de la grossesse, de supplémenter les femmes enceintes en fer, folates, vitamine B12 , vitamine D ou calcium et de prévenir les carences par une alimentation équilibrée et diversifiée selon les repères du plan national nutrition santé. De récentes études cas-témoin et de cohorte montrent clairement un effet bénéfique de la chirurgie bariatrique pour la mère et pour le fœtus. Dans tous les cas, une prise en charge nutritionnelle optimale des patientes ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique avant, pendant et après leur grossesse est indispensable. Une attention particulière est requise pour les patientes ayant eu une opération malabsorptive (diversion biliopancréatique ou bypass gastrique) et désirant une grossesse. Complications maternelles Conséquences sur les résultats de l’assistance médicale à la procréation Il y a peu de données dans la littérature sur les résultats de la fécondation in vitro (FIV) après chirurgie bariatrique. Une seule étude disponible montre, chez cinq femmes ayant eu recours à une chirurgie bariatrique de type malabsorptive (bypass principalement), une bonne tolérance, sans complication de la FIV, avec dans quatre cas sur cinq, un accouchement à terme. Trois patientes ont été enceintes dès le premier cycle de FIV. Les résultats de la FIV semblent être améliorés par la perte de poids induite par la chirurgie bariatrique. Il faut toutefois rester prudent, car nous disposons de peu de données concernant la réussite des techniques d’AMP chez des patientes opérées [45]. L’incidence des complications de la grossesse telles que le diabète gestationnel, l’hypertension gravidique et la pré-éclampsie semble diminuer après chirurgie en comparaison à un groupe de femmes obèses non opérées [39, 42, 43, 50-60]. Les études rétrospectives vont également dans ce sens [44, 60-62]. De plus, une étude récente, menée par Bennett et al. sur 585 femmes opérées d’un bypass, montre une différence significative du taux de pré-éclampsie et d’éclampsie (OR : 0,20 ; IC 95 % : 0,09 à 0,44) et d’hypertension gravidique entre le groupe de femmes ayant conçu avant la chirurgie et celles ayant conçu après la chirurgie (OR : 0,16 ; IC 95 % : 0,07 à 0,37). Ces différences sont toujours présentes après ajustement sur l’âge au moment de l’accouchement, les grossesses multiples, le type de chirurgie et la préexistence d’un mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 13, n◦ 4, octobre-novembre-décembre 2011 253 Mini-revue diabète. Par ailleurs, l’auteur retrouve également un taux de diabète gestationnel significativement différent dans les deux groupes [63]. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Complications fœtales Chez les enfants nés de mère ayant eu une chirurgie bariatrique de type malabsorptive, les données de la littérature, déjà anciennes, rapportent quelques cas de retard de croissance ou de non-fermeture du tube neural dans des états de carence [64-66]. Plus récemment, deux auteurs ont décrit des cas d’hémorragie intracrânienne fœtale liée à une carence en vitamine K [67, 68]. Outre ces quelques cas isolés de complications fœtales, l’ensemble des données de la littérature sont en faveur d’une amélioration des complications maternofœtales. À plus long terme, une étude récente conclut à un impact bénéfique de la chirurgie bariatrique (dérivation biliopancréatique) sur la réduction de la prévalence de l’obésité (- 52 %) et note une amélioration significative des paramètres métaboliques chez les enfants nés après chirurgie en comparaison aux enfants nés d’une même fratrie avant l’opération [69]. À l’heure actuelle, aucune donnée n’est disponible concernant l’impact de la chirurgie bariatrique sur l’état de santé à long terme des enfants nés après chirurgie, ni sur leur fertilité. Perspectives et conclusion Poids de naissance L’obésité pendant la grossesse influence le poids de l’enfant à sa naissance. Les études rétrospectives semblent montrer une réduction des petits poids de naissance (< 2 500 g) et du risque de macrosomie fœtale (> 4 000 g) chez les enfants nés après la chirurgie par rapport aux enfants nés avant chirurgie [44, 60, 62, 69]. Dans une étude cas-témoin, Patel et al. retrouvent une diminution significative de la moyenne des poids de naissance et de l’incidence de la macrosomie après une opération de bypass gastrique [70]. Weintraub et al. retrouvent également une diminution de l’incidence de la macrosomie après chirurgie (7,6 % versus 3,2 % ; p = 0,004) [62]. Ces observations ont également été décrites dans une étude récente mais ne sont pas significatives (16 % versus 4,2 %) [60]. Bien que plusieurs études montrent une réduction dans l’incidence de la macrosomie, d’autres soulignent une augmentation du risque de petit poids de naissance chez les enfants nés de mères ayant subi une chirurgie bariatrique [52, 71]. Les opérations de chirurgie bariatrique malabsorptive pourraient, en effet, être à l’origine d’une restriction de croissance fœtale. Prématurité Des études déjà anciennes n’ont pas rapporté de différence significative du taux de prématurité chez des femmes ayant eu des grossesses après chirurgie en comparaison avec une population d’obèses [52, 58, 70], ni même en comparaison avec des femmes ayant eu des grossesses avant chirurgie [44, 52, 59, 61]. Cependant, une récente méta-analyse sur 84 études de cohorte et cas-témoins rapporte une augmentation du risque de prématurité induite chez les sujets en surpoids ou obèses (RR : 1,30 [1,23-1,37]) ainsi qu’une augmentation de prématurité spontanée et induite avant 32 semaines de gestation après chirurgie [71]. 254 Conséquences de la chirurgie bariatrique sur les générations futures Le nombre de candidats à la chirurgie bariatrique en âge de procréer augmentera considérablement ces prochaines années. Dans tous les cas, après chirurgie bariatrique, des apports nutritionnels adaptés, une éventuelle supplémentation en vitamines et minéraux adaptée au type de chirurgie bariatrique et un suivi clinicobiologique à long terme doivent être systématiquement mis en place. Il est désormais indispensable d’évaluer les effets de la chirurgie bariatrique sur la fertilité et sur ses conséquences pour les générations futures. Chez la femme, la perte de poids induite par la chirurgie bariatrique contribue à une amélioration globale de la fertilité. De nombreuses revues récentes montrent également une diminution des risques maternel, fœtal et obstétrical. Il semble légitime d’envisager, pour les patientes obèses en désir de grossesse, le recours à une chirurgie bariatrique préalable, si les conditions le permettent. Bien que les données chez l’homme soient rares, il est nécessaire d’informer les hommes candidats à la chirurgie bariatrique des éventuelles conséquences sur leur fonction de reproduction, ainsi que de proposer une cryoconservation de spermatozoïdes avant le geste chirurgical. À l’avenir, des études sur des effectifs plus importants apporteront une réponse plus précise sur ce point. Conflits d’intérêts : aucun. Références 1. Finucane MM, Stevens GA, Cowan MJ, et al. National, regional, and global trends in body-mass index since 1980: systematic analysis of health examination surveys and epidemiological studies with 960 country-years and 9.1 million participants. Lancet 2011 ; 377 : 557-67. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 13, n◦ 4, octobre-novembre-décembre 2011 2. Whitlock G, Lewington S, Sherliker P, et al. Body-mass index and cause-specific mortality in 900 000 adults: collaborative analyses of 57 prospective studies. 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