LA NAISSANCE DE L`ISLAM Il y avait le sable, comme aujourd`hui

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LA NAISSANCE DE L`ISLAM Il y avait le sable, comme aujourd`hui
LA NAISSANCE DE L’ISLAM
Il y avait le sable, comme aujourd'hui. Au-delà du Yémen, pays
fertile de l'encens et de la myrrhe, s'étendait le désert parcouru
par des tribus de bédouins nomades, marchands et brigands dont
on se répétait les exploits légendaires. Il y avait Charrane, le
poète brigand qui déclamait des vers à ceux qu'il venait de
détrousser, Hatin, qui distribuait le produit de ses razzias aux
pauvres, ne gardant pour lui-même que la nourriture d'une
journée, et Ourwah, le bandit qui avait fondé un hospice où il
accueillait les vieillards et les orphelins, et bien d'autres, errant
d'une oasis à l'autre, d'un bout du désert à l'autre.
C'était un monde à part, avec son code d'honneur et ses dieux
multiples : divinités du soleil, de la lune et des étoiles,
innombrables Djinns, esprits tour à tour favorables ou
malveillants et au-dessus d'eux, Allah, créateur de l'univers.
Ainsi était l'Arabie en l'an 570 lorsque naquit dans une de ces familles de marchands nomades un enfant,
nommé Mahomet, dont le destin allait bouleverser le monde.
La famille de Mahomet, les Hachîm, avait son point d'attache à
La Mecque. La Mecque était à la fois un centre commercial
important et un lieu de pèlerinage. Autour de la Kaaba, la pierre
noire, érigée d'après la légende par Abraham, on avait dressé les
statues d'innombrables idoles que les bédouins venaient adorer au
passage. Ville de tous les commerces, de tous les marchandages,
des règlements de compte aussi entre tribus rivales qui se
disputaient les meilleures affaires et le butin de leurs razzias.
La vie de Mahomet semblait toute tracée. Mais, quelques
semaines avant sa naissance, la mort de son père allait
bouleverser toute son enfance. Sa mère, selon la tradition, le
confia à une nourrice bédouine chez qui il vécu durant ses
premières années.
Alors qu'il venait de rejoindre sa mère, celle-ci rendit l'âme au
retour d'un voyage à Médine. Peu de temps après, son grand-père
qui, jusqu'alors s'occupait de lui, disparaissait également.
QU'ALLAIT devenir cet enfant, seul, sans soutien dans ce
monde hostile ?
Le jeune Mahomet fut confié à son oncle Abou Talib qui en fit
son aide et se chargea en même temps de son éducation et de
son avenir.
COÏNCIDENCE étrange, le même mystère plane sur la vie des
grands prophètes de l'humanité ; que ce soit Moïse, Bouddha,
Mahomet ou le Christ, nous ne savons à peu près rien sur leur
enfance et leur jeunesse. Autant leurs bibliographes se sont
attachés à nous conter leurs moindres actions à partir du début
de leurs prédications, autant leurs jeunes années sont restées dans l'ombre.
Ainsi, pour Mahomet, nous ne pouvons que supposer : supposer qu'au cours de ses interminables errances à
travers le Proche-Orient il côtoya des communautés juives et chrétiennes qui lui firent connaître l'Ancien et
le Nouveau Testament.
Supposer qu'il visita, tour à tour, toutes les tribus bédouines qui nomadisaient dans le désert et qu'il participa
à quelques-unes des innombrables batailles qui opposaient régulièrement les clans rivaux. Batailles plutôt
folkloriques, qui se soldaient par de fructueuses rapines, mais peu de sang versé et au cours desquelles on
arrêtait parfois le combat pour déclamer des poèmes célébrant l'ennemi vaincu.
Devenu adulte, Mahomet entra au service d'une riche veuve, Hadidja, qui en fit son homme de confiance,
jusqu'à... l'épouser ! Alors commence l'inexplicable. Qu'est-ce qui poussa un jour cet homme, devenu riche
et considéré par son mariage, à s'isoler de plus en plus
fréquemment dans les montagnes voisines pour prier et
méditer ? Une nuit, dans sa méditation, l'ange Gabriel lui
apparut et lui apprit les ablutions, la prière, la façon d'adorer
Dieu, et lui communiqua le Message.
En proie à la plus vive agitation, Mahomet s'éveilla. L'ange,
immense, couvrait tout le ciel : « Allah seul est grand, Allah
seul est Dieu, proclamait-il. Et toi tu es Mahomet, son
prophète. Va prêcher la vérité et convertir les hommes. »
Bouleversé par cette révélation, Mahomet se confia à son
épouse Hadidja, qui le réconforta et l'encouragea :
« Tu dois obéir à l'ange, tu dois proclamer le nom d'Allah et rassembler les croyants. » Prenant peu à peu de
l'assurance, Mahomet commença à prêcher autour de lui.
Ses proches furent ses premiers fidèles : son neveu Ali, un
riche marchand Abou Berkh, puis des pauvres, des nomades,
attirés par cette
religion simple et
forte.
Dès
lors
les
premiers
musulmans
s'inclinèrent
ensemble pour la prière, à laquelle les appelait Bila, l'esclave
noir de Mahomet, qui devint ainsi le premier muezzin.

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