La grèce au Ve siècle : De Clisthène à Socrate - adels.

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La grèce au Ve siècle : De Clisthène à Socrate - adels.
La grèce au Ve siècle : De Clisthène à Socrate
Edmond Lévy
Chapitre 1
Introduction
Ve > Ni poursuite de la colonisation (VIIIe-VIIe) ni grandes conquêtes (Alexandre) mais grecs sous
dangers : Perse et Carthaginois vaincu à l'orée du Ve.
Ve, période de Guerres : Les guerres médiques et la guerre du Péloponnèse (431 - 404) qui embrase
tout le monde grec.
Ve, LE grand siècle d'Athènes, démocratie impérialiste qui se présente comme le modèle de la
démocratie, qui brille par la culture, la richesse, la puissance navale.
1. Grecs et Perses
Relations entre Grecs et Perses ont joués un grand rôle au Ve : affrontements directs de la révolte
ionienne en 499 à la paix de Callias en 449. L'enjeu : le contrôle de l'Asie mineure. Les Perses
donneront à Sparte les moyens de gagner la guerre du Péloponnèse.
Lutte contre les Perses a orchestrer les thèmes de l'unité grecque / le monde barbare et de la liberté/
despotisme. Ms, ce n'est pas la lutte de la civilisation ctre la barbarie/
Lutte entre deux conceptions politiques :
- Perse : les Achéménides, des Rois de l'Univers, des Quatres directions. Empire universelle. Le roi
possédant la vérité.
- Grecs : les cités se développe en tant qu'entité politique et veulent affirmer leur indépendance.
1. Révolte Ionienne et Première guerre médique (499 - 490)
a - L'expansion perse
Les grecs d'Asie mineure : Éoliens (N), Ioniens et Doriens (S) sont qualifiés de Ioniens. En 560, ils sont
sous soumis aux Lydiens (conquête de Cresus) mais depuis 546 (victoire de Cyrus sur Cresus) ils sont
soumis aux Perses sauf Milet qui est une alliée.
Darius, usurpant le trône en 522, mène une politique d'expansion de l'Empire :
- À l'Est vers l'Indus.
- Au Sud où il soumet la Libye.
- Au Nord où il soumet Gètes, Thraces et Macédoniens.
- À l'Ouest
Mais vers 500, il échoue devant Naxos et la révolte ionienne interrompt l'expansion.
b - Les causes de la révolte ionienne
En 513, les cités ioniennes restent fidèles à Darius alors qu'elles auraient pu lui faire subir un échec
cuisant, hors 14 ans plus tard, elles sont à la tête de la révolte, pourquoi ?
Deux personnages: Histiée, tyran de Milet qui avait incité à la fidélité, connaît un exil doré à Suse au
près de Darius. Aristagoras son neveu gouverne Milet, désirant gouverner les cyclades, il provoque une
guerre contre Naxos, et se querellant pour le commandement de la flotte, le siège échoue. C'est pour se
prémunir des représailles qu'il organise la révolte.
Mais qu'elles sont les aspirations qui ont fait l'extension rapide de la révolte ?
Causes financières ou économiques ?
> Le lourd Tribut de 400 à 360 talents ?
> Mécontentement provoqué par un déclin économique :
destruction d'un partenaire éco. de Milet en 510 / concurrence croiss. d'Athènes ?
> Or il existe des sources et traces d'une prospérité éco.
Causes politiques ? Perses avaient maintenus ou installés des tyrans. Or les grecs aspiraient à se
gouverner eux mêmes. Les tyrans sont renversés et les Grecs proclament l'isonomie. Mais se gouverner
soi même nécessite l'indépendance
c - l'expansion de la révolte
En 499, Aristagoras parvient à obtenir le soutien d'Athènes et d'Érétrie mais ne parvient à rallier
Spartes qui est en guerre dans le Péloponnèse. Athène et Érétrie n'envoie qu'un soutien modéré mais
ensemble, ils parviennent à prendre Sardes mais sont ensuite défait à Éphèse.
Si la Grèce continentale arrête de soutenir les Ioniens, dans la région la prise de Sardes a une
retentissement considérable et toute la région s'embrase.
d- La reconquête perse
Les Perses reprennent le contrôle de l'Hellespont puis de la Propontide et de la Troade. Puis ils défont
les chypriotes à Salamine. Rapidement ils reprennent le contrôle sur l'Asie mineure.
Les ioniens incapables de lutter à armes égales sur terre mènent le combat sur mer. En 494, la bataille
navale qui a lieu au large de Milet voit une victoire des perses du à de massive défection côté grecque.
Milet est prise puis les dernières cités révoltés sont reconquises. Toutes les villes rebelles furent
durement réprimées. Mais après la répression, les Perses n'imposent plus au cité des régimes
impopulaires, laissant en place les réformes proclamées et rétablissant les tributs aux mêmes montants
qu'auparavant. Cette politique "irénique" (Hér.) à l'égard des Ioniens s'expliquent par l'ampleur de la
révolte et de plus porta ces fruits puisque les cités ioniennes restèrent fidèles au Grand roi durant la
seconde guerre médique.
e - La reprise de l'expansion
En 492, afin que l'Ionie ne soit plus une extrémité de l'Empire et afin d'empêcher les ioniens de venir
chercher des renforts en Grèce continentale, les Perses franchissent l'Hellespont pour soumettre la
Grèce. Les succès sont modérés. Mais des hérauts sont dépêchés afin de demander aux cités de se
soumettre. Athènes et Sparte refusent avec éclat.
En 490, une grande armée franchit l'Hellespont tandis qu'une flotte est chargée de conquérir les
cyclades. Naxos prise, les Cyclades se rallient aux Perses. Ensuite, Érétrie est conquise. Les cités prisent
sont durement sanctionnées, alors que les cités qui se rallient restent indemnes.
En septembre 490, une armée perse débarque à Marathon alors que la flotte est en route pour
débarquer à Phalère, le port d'Athènes. Le but étant vraisemblablement de maintenir loin d'Athènes
l'armée tandis que la ville serait assiégée. Mais l'armée athénienne parvient à écraser l'armée perse à
Marathon et à revenir à marche forcée à Athènes avant que l'armée perse ne débarque. La flotte fait demi
tour alors que les lacédémoniens arrivent.
Les conséquences de Marathon sont plus importantes pour Athènes que pour les Perses : d'une part
les forces engagées par Darius étaient faibles. D'autre part sur trois objectifs (Les Cyclades, Érétrie et
Athènes), il en atteint deux. Mais reste que l'armée du Grand Roi a été défaite.
À Athènes développe un véritable mythe de Marathon et tire un orgueil, un prestige immense de cette
victoire.
2. La deuxième guerre médique : la Grèce menacée (480 - 479)
Alors que la première guerre n'est qu'une opération limitée de conquête et de représailles, la seconde
est une véritable invasion.
a - Le renforcement athénien
Athènes sort grandit de sa victoire. Mais la découverte d'un filon de fer dans le Laurion va réelement
changer la donne. Au lieu de donner à chaque citoyen la récompense de ce filon, Athènes décide de le
confier aux plus riches afin de doter Athènes d'une flotte de guère considérable. Si bien qu'en 480,
Athènes dispose de 200 trières. C'est cette décision qui est à l'origine non seulement de Salamine que
de la ligue de Delos. Égine ne peut plus rivaliser face à Athènes.
b - Les préparatifs perses
La revanche de Marathon est retardée en raison de la mort de Darius et de révolte interne. Mais une
fois ces évènements surmontés, Xerxès prépare minutieusement la revanche. Il construit une flotte
colossale et fait des stocks. En 480, son armée franchit l'hellespont.
L'armée de Xerxès est forte de 200 000 soldats et de 1 207 vaisseaux, soit 400 000 hommes engagés
dans ce conflit côté Perse, le rapport de force est écrasant.
c - Le recul grec
Devant une telle armée, beaucoup de grec, davantage soucieux de la cité, sont prêts à pactiser avec
Xerxès. Les alliés réunis à Corynthe ont accepté de se placer sous le commandement spartiate.
Les grecs envoient une flotte barrée la route du sud à la flotte perse alors qu'une armée conduite par
Leonidas est dépêchée au Thermopyles pour leur interdire l'accès en Grèce centrale. Aux Thermopyles,
les grecs se défendent vaillamment et c'est au 3ème jour que l'aile tenue par les Phocidiens est
enfoncée. Alors Leonidas renvoie tous les autres et reste seul avec les Spartiates, les Thébains et les
Thespiens. La défaite des Thermopyles est avant tout une défense héroïque, Léonidas se sacrifie lui et
ses hommes.
La route de la Grèce centrale est ouverte, les Thessaliens alliés des Perses s'en prennent aux
Phocidiens alors que les béotiens rejoignent les rangs de Xerxès. Prochaine étape : Athènes.
Les athéniens, suite à un oracle fort discuté, décident de fuir Athènes et de tout miser sur Salamine,
détroit dans lequel la flotte alliée souhaite tendre un piège aux perses.
Thémistocle, confronté aux peurs de ses alliés notamment spartiate qui refusent de combattre à
Salamine et préféreraient se barricader dans le Péloponnèse, donnent de précieuses information à
Xerxès, forçant le combat.
d - Les trois défaites perses : Salamine, Platée et Mycale
Salamine. 480
La défaite de Salamine en septembre 480 marque le début du reflux perse. Les navires perses
désireux de briller s'engage dans le défilé et en raison du manque de place sont obligés de rompre leur
rang de bataille. Dès lors les grecs les encerclent et les réduisent. De plus, Xerxès par son attitude va
contribuer aux échecs futurs. De peur que le pont ne soit brisé, il s'en retourne en Asie par voie de terre.
Mardonios et les Athéniens
Mardonios se replie en Thessalie, s'il dispose toujours d'une supériorité numérique, elle n'est plus
écrasante. Mardonios essaye de rallier les athéniens et envoie Alexandre, roi de Macédoine, traiter avec
eux. En dépit des propositions alléchantes, Athènes attend Lacédémone et finalement rejette les
propositions de Mardonios mettant en avant la défense de la liberté et la grécité (to hellénikon) : "même
sang et même langue, des sanctuaires et des sacrifices et des sanctuaires communs" (Hér.). Les
athéniens espèrent que les lacédémoniens vont leur venir en aide, mais ceux-ci préfèrent fortifier le mur
de l'isthme. En 479, ils fuient à nouveau à Salamine alors qu'Athènes est à nouveau prise. Puis
soudainement, sans même avoir prévenu leurs alliés, les spartiates décident d'envoyer un fort contingent
aidé les athéniens. Ne pouvant rallier Athènes, Mardonios se replie en Béotie.
Platées. 479
Réunit en Béotie, les forces alliés prêtent un serment collectif pour accroître leur cohésion. Si leur
effectif s'élève à près de 110 000 hommes, ils restent en infériorité numérique face à Mardonios. Ce
dernier se contente pendant quelques temps de harceler les grecs. Puis pendant 10 jours, les armées se
font face sans qu'aucune des deux ne passent à l'offensive.
Les grecs feintent un repli alors Mardonios lance ses troupes, les soldats grecs défont les armées de
celui-ci qui trouve la mort lors des combats, achevant de déstabiliser l'armée perse. Celle-ci est
massacrée, sauf un contingent qui parvient à rejoindre l'Asie à marche forcée.
La victoire de Platées est un moment fort de la grécité. Platées devient un lieu de fêtes panhellénique
célébrant l'éleuthéria. La Grèce est sauve.
Mycale
Peu après Platées, l'Ionie est prête à se soulever et envoi des émissaires auprès de la flotte alliée afin
qu'elle mette le cap sur Samos. Les ioniens changent de camp et les grecs l'emportent à Mycale sur les
troupes perses. Le pont est coupé. La Grèce est libre.
e - Conclusion
Pourquoi la défaite Perse ?
Supériorité de la phalange hoplitique sur l'infanterie perse ? Or les Perses ont d'excellent hoplites
(Thèbes), surclassent les grecs en cavalerie, en archer et en nombre...
Peu être était-il trop sur d'eux mêmes, trop sur de leur force et de leur victoire, ce qui entraîna la défaite
de Salamine à coup sur, pour les autres défaites...
Mais ce n'est pas l'unité grecque qui a vaincu les perses : la plupart des grecs faisaient passer l'intérêt
de leur cité avant celui de la Grèce, préférant rallier Xerxès. Ainsi la colonne aux serpents de Delphes
n'indique que 31 cités ayant vaincu la Perse.
De plus, les divisions internes aux grecques ont décidé pour beaucoup du positionnement des cités :
Thessaliens (Perse) / Phocidien, Argos / Sparte, Thèbes / Platées, Thespies et Athènes
Mais Athènes a eut un comportement anormala refusant les gracieuses avances perses. Est-ce
l'influence d'Aristide ? de Thémistocle ? Conscience panhellénique ? Quoi qu'il en soit Athènes se
retrouve promotrice de la résistance aux Barbares et porte en elle les germes de la reconquête de l'Ionie
et de la ligue de Delos.
3. La reconquête : La Grèce menaçante
a - La ligue de Delos contre la Perse
Si la résistance à l'invasion avait été menée par la "ligue hellénique" dirigée par Sparte, c'est Athènes
et la "ligue de Delos" qui va mener l'offensive. Athènes libère l'Ionie et mène des assauts plus ou moins
frutueux sur les possessions perses à Chypre et en Égypte. En 449, les deux camps conscients de leurs
faiblesse respectives parviennent à un accord.
b - La paix de Callias 449
Discutée, la paix conlut par Callias et des envoyés athéniens met un terme à la guerre,
vraisemblablement par un accord secret, favorable aux intérêts athéniens afin de ne pas priver à la ligue
de Délos sa raison d'être.
Les clauses de la paix sont la reconnaissance de l'autonomie de toutes les cités grecques d'Asie par
une démilitarisation unilatérale, les troupes perses ne devant s'approcher d'elle à moins de 3 jours. Alors
que les athéniens s'engagent à ne mener aucune attaque sur les possessions perses.
c - Après la paix de Callias
Dans un premier temps la paix est respectée, le traité est même renouvellée sous Darius II. Mais
Athènes va essayer de soutenir un rebelle perse en 413.
Le grand Roi va donc conclure avec Spartes trois traités en 412 et 411 qui abandonnent aux perses
l'Ionie en échange d'une aide financière, puis financière et navale. Cette aide permettra zà Spartes de
vaincre Athènes.
Si l'union partielle avait permis aux grecs de repousser l'envahisseur, au IVe, leurs divisions
permettent aux Perses de revenir et de faire la loi en Grèce avant que les Macédoniens puis les Romains
ne leur succèdent.
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Edmond Lévy
Chapitre 2
La pentékontaétie ou Athènes entre les deux guerres
De la bataille de Platées 479 à la guerre du Péloponnèse 432 est une période qui a été surnommée
par les commentateurs comme la pentékontaétie (période de 50 ans). C'est une période marquée par la
Ligue de Délos et les tensions croissantes avec Sparte après la rupture. Trois temps :
- 479 - 462 : en partie sous l'influence de Cimon durant laquelle Athènes développe sa puissance
sans se brouiller avec Sparte.
- 462 - 446 : Athènes pratique un impérialisme belliqueux sans trop de succès
- 446 / 451 - 435 : Athènes sous la direction de Périclès qui accroît non sans mal son influence
1. Le développement de la puissance athénienne (479 - 462)
La 2nde guerre médique a fait prendre conscience à la jeune démocratiqie sa force mais aussi ses
faiblesses, notament la nécessité de posséder des murailles ainsi que d'une alliance solide avec d'autres
cités grecques.
Les fortifications
À une époque où la poliorcétique est quasi-inexistante, la possession de solide muraille est une
garantie de taille. La construction des Longs murs à l'initiative de Thémistocle qui arrive habilement à ces
fins malgré l'opposition spartiate va permettre à Athènes de passer au statut de grande puissance.
La deuxième étape est l'aménagement du Pirée dont la ville est dessinée par Hippodamos de Milet.
Avec le Pirée, Athènes se dote d'un important complexe portuaire comprenant 1 port commercial et 2
ports militaires. Pour protéger le Pirée et Phalère, Athènes se dote d'une longue muraille qui relie la ville
à ses ports. Comme le note Périclès, Athènes est désormais comme une île, elle est invincible tant qu'elle
conserve sa supériorité maritime.
La ligue de Délos (477)
- Les débuts
La supériorité maritime et financière, Athènes va la fonder sur la Ligue de Délos.
La ligue de Délos naît d'une scission de la ligue contre les Perses. Mais alors que Pausanias est
rappelé par les lacédémoniens, Cimon et Aristide se voit prorogé dans leur mission. L'hegemon de la
précédente symmachie s'étant démis de ses fonctions, une nouvelle alliance doit voir le jour.
Au printemps 477, une nouvelle symmachie voit le jour, à Athènes, première puissance navale, est
donnée l'hégémonie. Aristide jure au nom d'Athènes d'avoir mêmes amis et mêmes ennemis alors qu'il
répartit les premiers phoros. Cette alliance tend à faire de la mer Égée un lac athénien.
Mais le but premier de cette alliance est la défense des cités grecques contre tout retour Perse.
Au delà de l'alliance militaire, la ligue de Délos est un ensemble politique dont le centre est le
sanctuaire de Délos, lieu de naissance d'Apollon et Artémise. Si le commandement militaire est confié à
Athènes, le pouvoir est exercé conjointement par l'ensemble des cités au sein d'un collège dont aucune
ne possède une voix prépondérante. Mais la puissance d'Athènes est telle qu'aucune cité n'a les moyens
de s'opposer d'autant plus que ces Athènes qui a fixé le phoros et c'est toujours elle qui est chargée de le
lever (les hellénotames).
- Expansion et premières difficultés
La ligne politique de Cimon (dont l'influence à Athènes est prédominante) se résume à une expansion
de la ligue et à maintenir de bonnes relations avec Sparte.
Prise de Skyros (dont il rapporte les ossements de Thésée) puis Cimon passe en Eubée et soumet
Carystos qui refusait d'adhérer.
En 467, Cimon vainc la Perse durant la bataille de l'Eurymédon et rallie ainsi à la Ligue les cités de
Carie et de Lycie.
La disproportion des forces entre les symmachoi est sans cesse croissance, Athènes ne cesse de
croître et a de plus en plus les moyens de punir les cités récalcitrantes.
Ainsi en 468, Naxos fait défection, elle est assiégée et vaincu.
De même, à Thasos une révolte éclate en 465. La ville enrichie par l'exploitation des mines du
Pangée, fut écrasée par Athènes en 463.
De 479 à 462, grâce à Aristide et Cimon, Athènes a mis la main sur la mer Égée et a réussi à accroître
sa puissance.
2. La démesure athénienne (462 - 446)
Cimon ostracisé, les démocrates veulent profiter des difficultés de Spartes pour étendre l'Empire
athénien.
Les succès de l'impérialisme belliqueux
- Nouvelles alliances
En 462, les spartiates renvoient injurieusement l'expédition athénienne venu l'aider : c'est la rupture de
l'alliance entre Sparte et Athènes. Athènes se voit donc obliger de contracter de nouvelles alliances en
vue de se prémunir de Spartes : c'est l'alliance avec Argos et Mégare.
Mais bien plus que ces alliances, Athènes semble vouloir imposer sa domination sur toute la Grèce :
en Achaïe, en Thessalie.
Les résultats de cette politique sont faibles : Argos se montre un piètre allié peut impliquer contre
Sparte et elle ne parvient à réconcilier Athènes avec le Grand Roi. Quant aux thessaliens, ils sont trop
divisés et donc peu sûres.
En revanche l'alliance avec Mégare et fructueuse mais accroît les tensions entre Corinthe et Athènes.
- La guerre sur les deux fronts
Athènes intervient en Égypte en 459 contre le Grand Roi mais au même moment éclate la guerre
d'Athènes et Mégare contre Corinthe et Épidaure. Athènes parvient à triompher sur les deux fronts, mais
a subit des pertes très importantes alors que l'ennemi principal n'est toujours pas intervenu.
Athènes menacée
En 457, Athènes connaît les premières difficultés. Les Lacédémoniens partit défendre Doride défont
les athéniens à Tanagra. Mais les athéniens défont peu de temps après les béotiens, la Béotie tombant
sous leur contrôle. Alors que Périclès parvient à obtenir l'adhésion de l'Achaïe. Corinthe est épuisé,
Sparte ne peut guère intervenir. En 451, Cimon conlut une paix de 5 ans avec Sparte.
Si En Grèce tout se termine bien, en revanche les Athéniens subissent de grave revers en Égypte.
Après s'être rendu maître du pays, les Athéniens en 454 sont totalement défait. Les Cycldes ne sont plus
sûres désormais et en 454, le trésor de Délos est donc transféré à Athènes.
Hors en Grèce continentale, Thèbes a retrouvé de son superbe et reforme la ligue (koinon) béotienne
en 447. Après la défaite de Coronée, l'Eubée se révolte, Mégare appuyé par Corinthe aussi alors que les
péloponnésiens pénètrent en Attique. Périclès achète vraisemblablement les Lacédémoniens.
Athènes a été sauvé du pire, mais elle a éprouvé les difficultés de l'impérialisme continental.
Retour au statu quo
Des guerres couteuses en hommes et en argent qui n'ont abouti à rien. Ainsi en 449, les athéniens ont
fait la paix avec le Roi (Paix de Callias) et en 446 essayent ils de conclure une paix durable avec Sparte
(paix de trente ans). Les gains territoriaux sont limités : Naupacte, Égine et quelques cités d'Asie
mineure. Mais la Ligue de Délos est enfin reconnu et Athènes pouvait espérer déboucher sur une
coexistence pacifique des deux ligues.
3. Panhellénisme et impérialisme (446 - 435)
L'échec du panhellénisme
Cimon à peine de retour à Athènes décède, laissant le champs libre à Périclès. Celui-ci veut faire
reconnaître pacifiquement la prééminence de sa cité dans le monde grec.
Périclès tente d'organiser un congrès panhellénique afin de s'unir dans la paix comme les grecs
l'avaient fait dans la guerre. Mais les Lacédémoniens et leurs alliés refusent. C'est un échec.
Autre tentative : la fondation de Thourioi en 444, cité rassemblant des grecs de toutes les cités.
Athènes veut faire de Thourioi une cité modèle, vitrine d'elle même en Occident.
Athènes n'a su ni développer un mouvement panhellénique ni susciter la loyauté, dans ces conditions
toute puissance repose désormais sur l'Empire.
La mainmise sur l'Empire
La paix de Callias a déclenché un vaste mouvement de révoltes. D'autant plus qu'Athènes gère seule
le trésor et qui plus est pour financer sa politique de grands travaux. Les alliés mécontents ont comme
soutien à Athènes Thucydide, mais ce dernier est ostracisé en 443.
Parallèlement, Athènes perfectionne son prélèvement du phoros et installe des clérouques dans
diverses cités.
L'attitude des alliés
Face à une telle transformation de la Ligue de Délos, les alliés n'ont guère le choix : la révolte ou la
soumission loyale ou forcée.
En 446, l'Eubée se révolte. La rébellion est sévèrement matée, plus violemment que Thasos.
La seconde grande révolte est celle de Samos de 441 à 439. Révolte grave puisque Athènes
considérée Chios, Lesbos et Samos comme les gardiens de l'Empire. À la base, un conflit entre Milet et
Samos, tous deux membres de la Ligue. Athènes leur demande de cesser. Milet accepte, Samos refuse.
Mais par ces révoltes, Athènes a pu montrer l'étendu de sa force et ainsi elle ne connaîtra plus de
révoltes jusqu'à la guerre du Péloponnèse.
Parallèlement elle étend son influence en Thrace et sur le Pont-Euxin.
En 437-436 est fondée Amphipolis dont la position stratégique permet le contrôle sur Potidée mais
aussi sur le bois et l'argent de la région. Par ailleurs Périclès s'efforce d'étendre le contrôle athénien sur
le Pont-Euxin notamment à Sinope.
Mais la politique de Cimon et de Périclès qui a transformé l'alliance en Empire représente un danger à
terme pour Athènes. Mais, la politique Athénienne n'est pas aussi impopulaire chez les alliées, il y a de
nombreux partisans d'Athènes au sein des cités.
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Edmond Lévy
Chapitre 3
La guerre du Péloponnèse
(432 - 404)
Ce que l'on nomme la guerre du Péloponnèse vit s'affronter durant deux guerres (432 - 421 et 413 404) les athéniens et leurs alliés et les Lacédémoniens et leurs alliés.
1. Les causes de la guerre
Selon Thucydide, la cause unique de la guerre est à rechercher dans l'impérialisme athénien et ses
succès face à une Sparte de plus en plus inquiète de la montée en puissance athénienne.
Hors, l'extension la plus fulgurante et le plus rapide de la Ligue fut faite à l'époque d'Aristide et de
Cimon. Après l'échec de l'impérialisme continentale des années 450/ 440, la politique de Périclès est
marquée par une extension extrêmement modérée de la ligue. Ce qui change en faite, ce n'est pas tant la
taille et la puissance de la ligue que sa nature de plus en plus soumise à Athènes.
Quant à la peur mentionnée par Thucydide concernant les spartiates, il faut bien comprendre que le
ciment de la ligue du Péloponnèse était l'opposition à Athènes, si cette opposition venait à disparaître la
ligue n'aurait plus de raison d'être. La cause réelle de la guerre est donc la pression que fait peser
Athènes sur les alliés des Lacédmoniens : Mégare, mais aussi Corinthe.
En 432, Athènes proclame un décret interdisant aux Mégariens "les ports de de l'Empire et le marché
de l'Attique". C'est là un véritable casus belli, Mégare pour survivre n'a de choix que la guerre ou la
soumission.
En outre Corcyre, colonie Corinthienne brouillée avec sa métropole sollicite en 433 le soutien
d'Athènes. Deux thèses s'opposent : la thèse Corcyréene selon laquelle une telle alliance n'est pas
contraire à la paix de trente ans et que mieux vaut pour Athènes que la flotte Corcyréene, la deuxième de
Grèce, ne tombe pas dans les mains de Corinthe. La thèse corinthienne avance qu'une telle alliance est
contraire à la paix de trente ans et que les athéniens devraient se montrer reconnaissance des
corinthiens. Athènes choisit donc la voie du milieu, elle décide de conclure une alliance défensive avec
Corcyre, alliance qui vise à empêcher tout débarquement Corinthien sur Corcyre. Corcyre est défait alors
la flotte athénienne rentre en action et force les Corinthiens à faire demi tour, mais ne les poursuit pas.
L'ambiguïté de cette politique montre bien les indécisions d'Athènes. Hors Athènes vient de manquer
l'occasion de détruire la flotte corinthienne et de s'approprier celle de Corcyre tout en se ‫ݬ‬brouillant
définitivement avec Corinthe.
C'est peut être pour forcer les Lacédémoniens à rompre la paix, ce qu'Athènes ne pouvait se résoudre
à faire que fut pris le décret de Mégare.
Parallèlement les Corinthiens poussent à la rupture dans l'affaire de Potidée. Les cités de
Chalcidiques appartiennent à la ligue de Délos, mais le roi de Macédoine Perdiccas essaye de les
débaucher. Potidée, colonie corinthienne reçoit ses magistrats de Corinthe. Ahtènes exige le renvoi de
ces magistrats. Corinthe enfreint donc délibérément la paix de trente ans en essayant de débaucher un
membre de la Ligue de Délos. Potidée est donc assiégée par les athéniens.
L'arbitrage de la paix et de la guerre se fait à Sparte, pressée par ses alliés, notamment Mégare et
Corinthe, Sparte doit décider si les traités sont rompus ou non. En août 432, la guerre est donc votée.
Mais la guerre ne commence pas immédiatement, Sparte et Athènes continuent à dialoguer pour éviter
une guerre.
Finalement celle-ci éclate au printemps 431 par une expédition thébaine sur Platées.
2. La guerre d'Archidamos (431 - 421)
La guerre d'usure (431 - 426)
- Le plan de Périclès
Périclès, lucide, sait que s'affronte deux puissance colossales, l'une régnant sur la terre, l'autre sur la
mer. Son plan est donc simple, ne pas affronter les Péloponnésiens sur terre, se retrancher à l'intérieur
de ses murailles et contrôler la mer afin d'affamer les péloponnésiens.
- Attique et région voisine
La stratégie d'Archidamos face à ce retranchement est donc une invasion de l'Attique suivie de pillage.
Mais finalement, durant les 10 ans de guerres, l'Attique a connu 5 invasions qui ont duré de 15 à 40 jours
et ce au cours des 7 premières années.
Mais en 430, la peste frappe Athènes. le tiers de ses forces armées périt. La cité est totalement
désemparée, Périclès est jugé. Mais celui-ci meurt en 429.
- Théâtres d'opérations plus éloignés.
Potidée est soumise en 430-429. Les plus importantes opérations navales autour du Péloponnèse ont
lieu vers 431- 430. La supériorité de la flotte athénienne fait merveille et en outre, une attaque des
Péloponnésiens sur Le Pirée échoue.
Par contre en 428, Mytilènes se révolte contre Athènes. Le siège de Mytilènes est dur et Athènes est
au abois. Mais en 427, Mytilènes capitule.
Si en 426, Démosthène et ses hoplites sont défaits, celui défend avec succès Naupacte. En 425, les
Lacédémoniens sont dégoutés : vaincus sur terre, vaincus sur mer, il demande la paix.
La période décisive (425 - 424)
Les athéniens faisant route vers Corcyre s'arrête à Pylos. Démosthène est autorisé à y rester avec 5
trières. Les Péloponnésiens décident alors d'assiéger Pylos en prenant l'île de Sphactérie située juste en
face. Mais au même moment, les Mésséniens déclenchent une révolte qui oblige les Lacédémoniens a
rappelé une partie de leurs hommes et navires. La flotte de Corcyre revient donc et assiège Sphactérie.
Là Athènes aurait pu conclure une paix extrêmement avantageuse. Athènes avait à ce moment précis
remportée la guerre et aurait du en profiter. Mais l'extrémisme de Cléon fait échouer les discussions.
Cléon se trouve alors critiqué car il faut encore prendre les assiégés de Sphactérie qui sont ravitaillés par
de petits canots. Avec l'approche de la mauvaise saison, le blous navale risque de devenir inopérant.
Cléon se trouve alors investi de la charge de prendre Sphactérie. Grâce à l'habilité de Démosthène, il y
parvient, les Lacédémoniens finissant par se rendre.
Le prestige spartiate est gravement atteint : non seulement ils peuvent être battu dans un combat
terrestre, mais en plus ils préfèrent la reddition à la mort. En revanche à Athènes, Cléon en sort grandit,
l'unité du pouvoir est rétabli.
Mais en 424, le vent tourne : les athéniens échouent à prendre Mégare. Ils sont défaits en Béotie et
plus grave, la guerre reprend en Thrace. Perdiccas change de camp et en appel au Roi de Sparte
(Archidamos) qui lui envoie l'éphore Brasidas. Celui-ci emporte succès sur succès en Thrace et
notamment Amphipolis. Ne pouvant se passer de cette région clef, Athènes se résout à trouver une paix
et conclut un armistice en 423. Mais la guerre ne finira vraiment que lorsque Cléon et Brasidas trouveront
tous deux la mort devant Amphipolis en 422.
La paix de Nicias (421)
La paix de Nicias éclot car aucun des deux camps n'est en mesure de détruire l'autre et tous deux
possèdent des gages. La paix est donc conclut sur un statu quo ante bellum : Athènes doit recouvrer les
cités de Thrace notamment Amphipolis mais aussi Panakton tandis qu'Athènes rend Pylos et Cythère.
Si la Paix de Nicias est moins favorable à celle qu'Athènes aurait pu conclure en 425, elle reste quand
même la grande gagnante, restant maîtresses en son empire. De plus, une alliance défensive avec
Sparte et même conclut.
3. Une paix mal respectée 421 - 413
Les problèmes des Péloponnésiens
Le mécontentement des alliés de Sparte, les ambitions d'Argos et les intrigues d'Alcibiade ont
sévèrement porté atteinte à l'unité de la ligue du Péloponnèse.
Les principaux alliés de Sparte, Corinthe, Élis, Mégare et Thèbes, sont mécontents.
Le génie dipolmatique d'Alcibiade réussit la prouesse de débaucher Argos, Élis et Mantinée à son
profit.
Mais les athéniens n'interviendront que de façon extrêmement modeste pour protéger leurs alliées.
Ainsi les Lacédémoniens remportent la grande victoire de Mantinée en 418.
L'expédition de Sicile
En 416, Syracuse menace d'étendre son influence à l'ensemble de la Sicile. Athènes sollicitée par
Ségeste décide d'intervenir. Les débats opposent Nicias et Alcibiade, mais finalement tout deux sont
envoyés à la tête d'une riche expédition en 415.
La première erreur est d'avoir envoyé trois chefs avec des vues différentes. L'un est partisan d'une
attaque directe sur Syracuse. Nicias, prudent, souhaite juste régler le conflit qui oppose Ségeste à
Sélinonte et Syracuse. Alors qu'Alcibiade entend rallier toute la Sicile, vaincre Syracuse et même
Carthage. Si c'est le plan d'Alcibiade qui l'emporte, celui-ci est rappelé à Athènes car compromis dans la
parodie des Mystères.
Si l'affaire parait mal engagée, en 415, 414, Athènes sous la direction de Nicias parvient à assiéger
Syracuse et à la pousser dans ces retranchements.
Alcibiade qui s'est réfugié à Athènes réussit à convaincre les spartiates de la nécessité de s'engager
en Sicile. Gylippe est donc envoyer en Occident. En un ans, la situation est complètement renversé et les
athéniens en août 413 sont complètement défait. Peu après, la flotte athénienne qui tente de rentrer est
écrasée.
En 413, le désastre est immense : 50 000 hommes sont morts dont 12 000 athéniens et plus de 200
navires.
4. La chute d'Athènes (413 - 404)
En 413, les forces sont déséquilibrées, la domination terrestre des Péloponnésiens est renforcée par
les pertes athéniennes et l'invincibilité athénienne sur mer n'a désormais plus lieu. La supériorité navale
athénienne reposait sur la puissance financière d'Athènes qui désormais est vacillante. L'occupation
spartiate de Décélie interdit l'exploitation du Laurion alors que 20 000 esclaves passent à l'ennemi. Les
tributs rentrent mal. La situation est si difficile que les athéniens décident d'utiliser la réserve de 1000
talents mis de côté par Périclès.
De plus l'Empire qui faisait la force d'Athènes fait désormais sa faiblesse. Athènes est désormais sur la
défensive et si elle est victorieuse, elle ne peut défaire Sparte.
Trois temps. La Révolte de l'Ionie. Le redressement militaire de 411 à 407 et la fin d'Athènes.
La révolte del'Ionie 413 - 411
Trois facteurs :
- L'attitude des alliés qui font désormais appel à Sparte (l'Eubée, Lesbos) voir Sparte et Athènes
(Érythrées ou Chios).
- La politique perse, les satrapes veulent "libérer l'Ionie en collaboration avec Sparte
- Alcibiade qui pousse Sparte à intervenir et déclenche la révolte
En 412, Alcibiade s'empare donc de Chios puis d'Érythrées, de Clazomènes, de Milet, de Ténédos et
d'Éphèse.
Les athéniens réagissent en se reconstruisant une flotte et en fixant une solide base à Samos et
parviennent à garder Lesbos, mais toute l'Asie mineure est perdue.
L'Eubée est prise, Athènes est encerclée et surtout divisée : en 411, Athènes est au main d'un
gouvernement oligarchique des Quatre-Cents, alors que la flotte est à Samos.
Alcibiade et le redressement d'Athènes 411 - 407
Alcibiade permet d'éviter la rupture des marins de Samos avec Athènes. Tout d'abord, il évite que
ceux-ci n'abandonnent la place à l'ennemi pour rétablir la démocratie. Puis il parvient à faire évoluer le
régime oligarchique vers un régime modéré où les Cinq-Mille remplace les Quatre-Cents.
Si les spartiates ont conquis presque toute l'Ionie, il veulent désormais prendre l'hellespont. Hors
Athènes remporte trois victoires décisives :
- Kynosséma
- Abydos (grâce à Alcibiade)
- Cyzique (grâce à Alcibiade) À Cyzique, les 86 vaisseaux athéniens s'emparent des 60 navires
adverses.
À la suite de ces défaites, les spartiates proposent un statu quo post bellum, que les Athéniens vont
refuser.
Aristide reprent le contrôle des détroits alors qu'Athènes obtient l'alliance avec Chypre. En 407, il
revient à Athènes et fait un triomphe. Mais Alcibiade n'a pas su obtenir l'alliance avec la Perse. De plus
tout Athènes compte sur lui et à son premier échec en 407, il est destitué.
La fin d'Athènes
Lysandre, le navarque de Sparte, a su tirer profit avec habileté de l'alliance avec la Perse. La Perse
apporte 500 talents pour aider les Spartes. La flotte spartiate défait la flotte athénienne en 406.
Mais dans un dernier sursaut d'orgueil, les athéniens parviennent à construire 110 navires auxquels
s'ajoutent 30 navires mouillés à Samos et 10 navires samiens.
Cette flotte vainc en 406 les spartiates aux Arginuses. Mais les stratèges sont condamnés à mort en
bloc.
En 405, Lysandre est à nouveau navarque. À l'été 405, Lysandre parvient à capturer 160 navires
athéniens. Il n'y a plus de flottes athéniennes. Athènes meurt de faim.
La paix de 404
Athènes n'est pas réduit à l'esclavage et ses murs sont préservées. Par contre, les Longs Murs sont
abattus. Athènes renonce à tout empire.
Pourquoi dans cette guerre, la plus puissante a perdu ? Peut être en raison de la fidélité des alliés de
Sparte. De plus la peste a réduit l'avantage dont disposé Athènes. Ou encore au excès de la puissance
athénienne. La surpuissance d'Athènes a causé sa défaite. Ou peut être la démocratie.
La grèce au Ve siècle : De Clisthène à Socrate
Edmond Lévy
Chapitre 4
Citoyens et non citoyens
Les citoyens constituent une partie voire une minorité de la population. Il faut distinguer à la suite
d'Aristote :
- Les citoyens au sens restreint ie ceux qui ont ou qui peuvent avoir part au pouvoir. Ainsi sont
exclus ceux frappés d'atimie et les citoyens "passifs".
- Les citoyens au sens large (atos) qui englobent citoyens actifs et ceux qui en sont exclus dont les
citoyens passifs, les femmes et les enfants. La cité est en effet conçue d'avantage comme une grande
famille que comme un cadre juridique.
Les hommes libres non citoyens sont les métèques, ils ne sont pas nés dans la cité et n'ont donc le
droit au statut de citoyen.
Les escalves appartiennent soit à des propriétaires privées soit à la cité. Deux formes :
- Les esclaves-marchandises qui sont achetables à prix d'argent. Ils proviennent soit de la guerre,
soit de la piraterie.
- L'ensemble d'une population locale a été asservie, elle est alors rattachée à la glèbe.
1. Athènes
Population
Malgré toutes les difficultés d'estimation que l'on peut avoir, on estime à
Citoyens :
24 000 (classes supérieures)
14 000 (thètes)
----------------------------------43 000 citoyens (au sens restreint) soit 130 000 astos (ac femmes et enfants)
Métèques :
15 000 (classes supérieures)
25 000 (classes inférieures)
-----------------------------------40 000 métèques
soit 120 000 métèques
Esclaves :
130 000 esclaves
-----------------------------380 000 / 400 000
Athène dispose d'énorme ressources financières fournies par les mines du Laurion et par le tribut que
lui verse ses alliés. Un tel afflux ne fait que multiplier et développer les activités et les ressources
athéniennes.
Aux marges de la cité : les femmes
Dans la cité
La femme, en dépit de son infériorité considérée comme naturelle, est qualifiée de citoyenne. Si elle
n'a la possibilité de participer à la vie politique, en revanche elle transmet la citoyenneté.
En outre, dans le domaine religieux, elle est une citoyenne complète, jouant un rôle actif dans le culte
des dieux (un cursus honorum féminin ?). Cette participation est à la fois une charge et un honneur. Si
l'on peut objecter qu'elle reste cantonnée à ses domaines propres que sont la production de textile et la
sexualité, la femme participe cependant pleinement à l'imagerie religieuse athénienne.
Dans le domaine qui caractérise et définit la citoyenneté, à savoir la propriété civique, la femme a un
rapport qui se place à deux niveaux :
- Elle peut être source de propriété et transmettre la propriété
- Mais elle n'en a ni la libre disposition ni même la gestion.
La femme est donc dans ce domaine un citoyen, mais un citoyen frappé d'incapacité.
Dans la famille
La femme est à la fois prisonnière de la maison et maîtresse de celle-ci :
- Si elle passe la plus grande partie de sa vie dans le gynécée, il ne faut ni exagérer ni sousestimer ce qui est un contrainte sociale qui pèse avant tout sur les classes moyennes. En outre, celui-ci
n'empêche nullement les femmes de tisser des relations entre elle, de sortir. En fait, les femmes sont
sensées vivre en dehors du monde masculin, en dehors de la rue et l'agora.
- Mais la femme est aussi maîtresse de la maison, la maison est le domaine où elles règnent, dirigeant
les domestiques, agissant comme gestionnaire, intendante et financière.
La femme exclue du domaine politique (militaire) et frappée d'incapacité juridique, passe l'essentiel de
sa vie dans le domaine domestique et religieux, domaines qui préexistaient à la société.
Aux marges de la cité : les métèques
Le métèque, un "quasi citoyen" (Wilamowitz).
Définition du métèque
Le métoikos est "celui qui a changé de résidence", étymologie étrange puisque les affranchis
deviennent des métèques. Ce changement de résidence implique donc une intégration dans la cité.
Le métoikos doit se trouver un citoyen qui sera son protastès, son protecteur et qui l'inscrit sur les
registres du dème. Le métèque ne pouvant posséder ni terre ni résidence en Attique, bien souvent, le
protastès possède le logement dans lequel il réside.
Le métoikos doit payer une taxe spéciale (apparut au Ve ?) qui repose sur le chef de famille : le
métoikon qui est de 12 drachmes pour les hommes et de 6 pour les femmes. Cette taxe est permet entre
autres de repérer les métèques et de les empêcher d'usurper le titre de citoyen.
Le métèque dans la cité
Le métèque est protégé juridiquement dans sa personne et ses biens. Il est exclu de la participation au
système judiciaire, puisqu'il s'agit d'un élément du pouvoir politique, mais il a le droit d'intenter un procès
:
- civil : instruit par le polémarque (l'un des neufs archontes)
- criminel : instruit par le roi devant le tribunal du Palladion
Mais la protection juridique dont il bénéficie est inf. à celle du citoyen : dans un procès civil il doit
fournir un garant pour éviter l'arrestation et dans un procès criminel il est soumis à arrestation avant
même le verdict. Enfin la torture n'est pas interdite. De plus le meurtre d'un métèque n'est puni que de
l'exil.
Le métèque joue un rôle dans la vie religieuse : il participe aux processions derrière le citoyen. Les
métèques peuvent être chorèges (organisation et gestion de choeurs pour les Lénéennes et les
Dionysies).
Les métèques qui ont les ressources doivent le service hoplitique qui au Ve est un service de
garnison. (Utilisation exceptionnelle).
Dans le domaine fiscal, ils doivent le métoikion, le triobole pour les affranchis, le xénika pour pouvoir
commercer sur l'agora. Comme les citoyens, ils doivent l'impôt exceptionnel, l'eisphora et les métèques
riches commes les citoyens riches sont fortement incités à participer aux dons volontaires.
Le métèque dans la société
Le métèque pauvre ne se distingue pas du thète, ils ont tous deux le même genre de vie. Bien plus les
métèques, généralement grec, voir qui sont nés à Athènes ont la même culture que les citoyens.
Il existe un stéréotype négatif du métèque qui définit le comportement du métèque. Le métèque jouit
de la liberté de parole mais ne doit pas en abuser. Le métèque est inférieur au citoyen et doit mettre en
oeuvre cette infériorité. De plus le métèque est considéré par les athéniens comme ayant des moeurs
plus libre.
Le métèque est donc un étranger qui a reçu le privilège de vivre à tous jamais à Athènes, protégé par
la cité, il participe à la vie de celle -ci, mais dans une position inférieure, qui lui demande de la réserve
pour se faire accepter.
2. Sparte
Sparte, un vaste territoire : 8 000 km2.
Population
1! Les Spartiates, Homoioi (semblables) ou astoi (citoyen de souche). Une minorité dont le nombre
est décroissant tout au long de la période classique. Lors de la bataille de Leuctres en 371, ils n'y avaient
plus que 1 200 hoplites.
On explique cette baisse démographique (en dehors de raisons démographiques que nous ne
pouvons évaluer) au tremblement de terre de 464 et à ces conséquences.
Au Ve, à la veille d'affronter Athènes, Spartes compte 2 500 à 3 000 citoyens.
2! Les périèques.
3! Les hilotes sont environ 150 000 à 200 000.
Le système politique
1! Les hilotes sont des dépendants qui participent institutionnellement aux funérailles du roi et
défendent la cité. Ils font parti de la cité.
2! Les périèques ont un droit de cité dans leur bourgade, ils sont membres de l'État Lacédémonien,
font parti de l'armée Lacédémonienne. Ce sont des citoyens lacédémoniens mais de droit réduit.
3! Homoioi
- Deux Rois pris dans deux familles les Agiades et les Eurypontides (mythe : les deux
jumeaux d'Héraclès). La succession revient au plus proche descendant du plus proche détenteur du
pouvoir en théorie, mais en réalité, le Roi est acclamé par les citoyens.
Les Rois ont un pouvoir essentiellement militaire et religieux. Au début, exercer
collégialement, ils pouvaient décider de la paix ou de la guerre. Mais peut à peut cette décision leur
échappe et ils ne deviennent que des chefs militaires, des commandant en chef, concluant les trêves,
envoyant les ambassades. Au combat, le Roi avance en tête sur le champs de bataille, combat au
premier rang à l'aile droite où il est protégé par une garde d'honneur de 100 hommes et où il a droit de
vie et de mort sur ses troupes. Outre leurs grands pouvoirs en matière religieuse, les rois ont quelques
pouvoirs judiciaires. La puissance effective d'un Roi dépend surtout de sa personnalité.
- La Gérousie est constitué de 28 vieillards, les gérontes + les 2 rois.
- Les Éphores : 5
- L'assemblée (ecclésia ou apella)
L'organisation sociale
Agogè et syssities