Changement d`heure : date, heure d`été, heure
Transcription
Changement d`heure : date, heure d`été, heure
Changement d'heure : date, heure d'été, heure d'hiver... Comment ça marche ? 2013, 2014, 2015... Chaque année, fin mars et fin octobre, les Français sont appelés à avancer ou reculer leurs horloges d'une heure. Quand et comment faut-il s'y prendre ? A quoi ça sert ? Pour ou contre ? Explications. Le système du changement d'heure est adopté dans plus de 70 pays. Son principe est simple : chaque année, au printemps, les gouvernements décident d'avancer l'heure légale de 60 minutes par rapport à l'heure habituelle de leur fuseau horaire. A l'automne, on revient à l'heure "normale" d'hiver. En France, c'est le dernier dimanche de mars qu'intervient le passage à l'heure d'été. Pour le changement d'heure d'hiver, la date est là encore bien déterminée : c'est le dernier dimanche d'octobre qu'il faut remettre les pendules à l'heure. Au Royaume-Uni et en Irlande, le changement d'heure s'effectue depuis la Première Guerre mondiale. L'Italie a choisi d'instaurer le principe en 1966. En France, c'est en 1975 que le système a été adopté. L'ensemble des pays européens ont fini par introduire la pratique au début des années 1980. En 1998, il a été décidé que pour l'ensemble des pays de l'Union européenne, les dates du changement d'heure seraient désormais harmonisées pour simplifier les communications et faciliter l'utilisation des transports. Quelles sont les règles du changement d'heure ? Chaque année, le fonctionnement des deux changements d'heure demeure le même : Pour l'heure d'hiver : à 3 heures du matin, il sera 2 heures. Il faut retarder sa montre. Pour l'heure d'été : à 2 heures du matin, il sera 3 heures. Il faut avancer sa montre. Trouver l'heure exacte en France et dans le monde Quelles sont les dates précises du changement d'heure ? Dates des changements d'heure Année Passage à l'heure d'été Passage à l'heure d'hiver Source : Ministère de l'Écologie 2013 dimanche 31 mars à 2 heures dimanche 27 octobre à 3 heures 2014 dimanche 30 mars à 2 heures dimanche 26 octobre à 3 heures 2015 dimanche 29 mars à 2 heures dimanche 25 octobre à 3 heures 2016 dimanche 27 mars à 2 heures dimanche 30 octobre à 3 heures 2017 dimanche 26 mars à 2 heures dimanche 29 octobre à 3 heures 2018 dimanche 25 mars à 2 heures dimanche 28 octobre à 3 heures 2019 dimanche 31 mars à 2 heures dimanche 27 octobre à 3 heures 2020 dimanche 29 mars à 2 heures dimanche 25 octobre à 3 heures Changement d'heure, à quoi ça sert ? L'objectif du changement d'heure avancé par les autorités : faire mieux correspondre les horaires d'activité avec les horaires d'ensoleillement afin de limiter les dépenses d'éclairage artificiel en profitant de 60 minutes supplémentaires de jour le soir. Ainsi, en 1975, face au choc pétrolier, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) a encouragé l'adoption de l'horaire d'été en France par décret publié au Journal officiel. Cette agence gouvernementale a en effet vocation à intervenir dans des domaines tels que l'économie d'énergie, le développement d'énergies et de matières renouvelables ou encore la réhabilitation de sites pollués à travers une compétence d'expertise et de conseil scientifique et technique. L'ADEME finance et organise notamment des programmes de recherche et des actions de formation et d'information auprès des entreprises, des collectivités territoriales, des administrations et des particuliers.Pour elle, le lien entre changement d'heure et économie d'énergie est évident car "la plupart des gens se lèvent entre 6h et 7h du matin, or en hiver il fait jour le matin vers 8h et en été vers 6h". Mais ce mécanisme est aujourd'hui contesté par certains experts. Un système utilisé en régions tempérées Beaucoup de pays dans le monde n'appliquent pas le principe du changement d'heure. Pour que le système ait un sens, il faut que des variations saisonnières de luminosité soient suffisamment importantes pour que changer d'heure soit pertinent. C'est donc dans les régions tempérées du globe que la mesure est appliquée, avec quelques différences d'application. En Amérique du nord par exemple, le passage à l'heure d'été s'effectue le deuxième dimanche de mars, le passage à l'heure d'hiver se fait lui le premier dimanche de novembre. La "double" heure d'été : une histoire particulière Mais la France conserve cependant une situation particulière : son heure d'hiver ne correspond pas à l'heure de son fuseau horaire géographique. En 1945, le gouvernement français a choisi d'avancer l'heure légale d'une heure par rapport à son fuseau de référence, le méridien de Greenwich. Ainsi, depuis 60 ans, l'heure légale française est fixée à GMT + 1 heure. En décidant d'adopter un horaire d'été en 1975, la France a donc choisi d'accentuer encore ce décalage. Conséquence : en hiver, l'heure française a une heure de "retard" par rapport à l'heure du soleil et, en été, elle en a deux ! Ainsi, l'été, à 14h, heure "française", il est midi à l'heure du soleil. D'où l'expression d'heure d'été "double". D'après l'ACHED, l'Association contre l'heure d'été double, l'Espagne et les pays du Bénélux seraient les seuls autres pays au monde à conserver un tel système. La Russie, la Chine, les pays baltes et le Portugal l'auraient abandonné. Elle demande aujourd'hui à la France de faire de même. Une compétence européenne ? En effet, la définition de l'heure légale et le choix du fuseau horaire incombent, en principe, aux Etats. Mais depuis plusieurs années, la situation juridique s'est complexifiée. En 1998, les Etats membres de l'Union européenne ont choisi d'harmoniser les dates de changement d'heure dans un souci de bonne coordination du marché unique. Fixer ces dates est donc devenue une compétence communautaire. En 2000, le changement d'horaire a même été reconduit sans limitation dans le temps par directive du Parlement européentraduite dans la législation française. Peut-on vraiment abandonner le système du changement d'heure ? Dans ce contexte, les Etats européens peuvent-ils toujours décider seuls de revenir sur l'alternance entre heure d'été et heure d'hiver ? L'ambiguïté domine. L'ACHED a formé un recours contre cette directive européenne auprès du tribunal de Luxembourg. Résultat : le tribunal a estimé que le choix de l'heure légale restait une option des pays membres. Mais des responsables politiques français estiment que c'est juridiquement et politiquement difficile pour l'instant. Néanmoins, la France peut décider seule d'instaurer une heure d'été "simple" : c'est-à-dire un décalage d'une heure seulement avec son fuseau horaire géographique, en période d'été. Pour cela, il suffit d'adopter le même fuseau horaire que la Grande-Bretagne et le Portugal tout le reste de l'année. D'autres pays dans le monde ont déjà fait marche arrière. La Russie a ainsi décidé d'abroger en février 2011 le changement d'heure, qui avait été introduit en 1981. La même année, l'Egypte, l'Ukraine et la Biélorussie choisissaient aussi d'abandonner le changement d'heure. L'Arménie a fait de même en 2012, la Tunisie en 2009. Pour ou contre le changement d'heure ? Tous les arguments La réalisation d'économies d'énergie POUR : Selon l'ADEME, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, les économies d'électricité sont estimées par EDF à 1,3 milliards de kw/h, soit 290 000 tonnes équivalent pétrole en énergie primaire. Cela correspond à environ 4 % des consommations d'éclairage en France, soit la consommation totale d'électricité sur une année d'une ville de 200 000 habitants. CONTRE : Les opposants rétorquent que ces économies représentent une fraction infime de la consommation française de l'ordre de 0,3 à 0,5 %. Bien plus, ces heures d'éclairage artificiel gagnées le soir sont largement compensées par les dépenses énergétique supplémentaires induites le matin : notamment en chauffage au début du printemps. Des associations demandent ainsi au gouvernement la réalisation d'une étude prospective du résultat énergétique du système d'heure d'été. L'impact sur l'environnement CONTRE. Nombre d'opposants à l'heure d'été dénoncent des effets négatifs sur l'environnement de ce décalage horaire. Selon eux, il provoquerait des pics d'ozone car la circulation et l'activité industrielle commencent plus tôt et leurs pointes coïncident avec les heures les plus chaudes de la journée : le décalage horaire augmenterait ainsi la concentration d'ozone par phénomène de photo-oxydation. POUR. L'ADEME conteste ces arguments. Selon elle, "les études réalisées n'ont pas donné de résultats significatifs." Les effets sur la santé CONTRE. Selon le rapport d'information du Sénat, le monde médical voit dans ces changements horaires "une source supplémentaire de fatigue au moment du printemps." Cette "chronorupture" perturberait le rythme biologique et occasionnerait aussi des "troubles du sommeil, de l'appétit, de la capacité de travail, voire de l'humeur." Les écoles, les crèches, les hôpitaux, les maisons de retraite seraient particulièrement confrontés à ces problèmes d'adaptation. POUR. Les défenseurs soulignent néanmoins que les médecins restent divisés sur ce sujet. Ces effets sont le plus souvent qualifiés de "transitoires" et résorbés dans une période maximale de trois semaines. L'impact sur l'économie POUR. Le changement d'horaire impose de nombreuses adaptations de la vie économique : réglage de l'heure intégrée à des équipements (horodateurs, installations informatiques, matériels électroménagers...) modification de l'organisation des transports (en pratique les trains arrivent une heure en retard lors du passage à l'heure d'été et son mis à l'arrêt une heure au retour à l'heure d'hiver). Mais l'informatisation croissante des systèmes rend ces réglages relativement indolores. CONTRE. Dans les activités de construction ou agricoles étroitement liées à l'heure solaire, le décalage horaire a un impact direct sur l'heure des travaux : dans le bâtiment, il contraindrait à commencer la journée de travail plus tôt. Dans le monde agricole, il empêcherait le début des travaux dès le matin en raison de l'humidité des sols. Dans les deux cas, dans la journée, les travaux seraient souvent effectués aux heures les plus chaudes : s'ils prennent leur pause-déjeuner à 12h30 (10h30, heure du soleil), les travailleurs reprendront en effet leurs activités aux heures de grande chaleur (12h, heure du soleil). L'influence sur la sécurité routière POUR. Les partisans de l'heure d'été soulignent que "retarder" d'une heure le coucher du soleil permet de réduire le nombre d'accident de la route en améliorant la visibilité des automobilistes à l'heure de la sortie du travail ou de l'école. CONTRE. Mais cette analyse est contestée par certains chercheurs : selon eux, la fatigue induite par la réduction du temps de sommeil le soir, et la détérioration des conditions atmosphériques le matin, aux heures de grande circulation, entraînent, au contraire, une augmentation du nombre d'accidents.