The ONLYLYON`s makers magazine : 1er semestre 2016

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The ONLYLYON`s makers magazine : 1er semestre 2016
T H E O N LY LY O N ’ S M A K E R S M A G A Z I N E : B U S I N E S S & G O O D N E W S # 0 5
by ONLYLYON
W H O DA R E S W I N S 0 8 — B A B O L AT 1 6 — A X A N D U S 26 — PA R T- D I E U 3 4
PA R C O L 7 6 — T O U S A D D I C T E D 9 4
1 E R S E M E S T R E 201 6
2
LA MÉTROPOLE
*
on.com
.grandly
©Item Corporate. J’articule / Saentys pour le Grand Lyon - *accro à Lyon
onomie
www.ec
Tatiana BILBAO,
Architecte mexicaine, fondatrice de l’agence Tatiana Bilbao
Je suis d’origine basque et mes parents sont passionnés de bonnes tables. Mes premiers contacts avec Lyon remontent à
mon enfance, nous y venions notamment pour profiter des restaurants ! En tant qu’architecte, la géographie lyonnaise est
pour moi particulièrement inspirante, avec le centre historique encadré par ses deux fleuves et ses collines… En intervenant
sur trois projets dans le nouveau quartier de la Confluence, je suis heureuse de contribuer à la construction d’une nouvelle
stature pour Lyon. Celle d’une grande métropole qui voit toujours plus grand.
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ÉDITO
PERDRE SON TEMPS À GAGNER SA VIE : MAL DU SIÈCLE ?
UNE MÉTROPOLE QUI GAGNE SES GALONS INTERNATIONAUX ET PERFORME
SUR LES PODIUMS, MARQUE DES POINTS ET LES ESPRITS. MAIS CELLE QUI
GAGNE LES CŒURS A TOUT GAGNÉ. MÉTRO PART DIEU, 7H35 : « JE TE PARIE
QU’ON SERA À L’HEURE ! ». PEU IMPORTE LE GAIN… // GERLAND 8H07 : « J’AI
GAGNÉ ! ». VICTOIRE, CONTRE L’AUTRE OU SUR SOI ? // CONFLUENCE, 10H22 :
« GAGNER LEUR CONFIANCE, C’EST GAGNER LE MARCHÉ ». L’IMPORTANT C’EST
DE PARTICIPER MAIS L’ESSENTIEL C’EST DE GAGNER NON ? // CARRÉ DE SOIE,
DÉJEUNER : « NOUS SOMMES PREMIER SUR CE SEGMENT ET ALLONS VOUS
FAIRE GAGNER DU TEMPS… ». PROMESSE ET PALMARÈS… // LYON-SAINT EXUPÉRY,
17H22 : « NOUS AVONS BIEN GAGNÉ NOTRE JOURNÉE… ». BIEN JOUÉ // PARC OL,
22H30 : « ON A GAGNÉ ! »…
LA CULTURE DE LA GAGNE EST PARTOUT MÊME QUAND LA COMPÉTITION
N’EST PAS L’ENJEU. SEUL OU EN ÉQUIPE, GAGNER C’EST D’ABORD SE FIXER
DES OBJECTIFS, LES PARTAGER, APPRENDRE, PROGRESSER, ÉCHOUER,
RECOMMENCER,
S’ENCOURAGER,
CRÉER,
INNOVER,
SE
SURPRENDRE…
S’ENGAGER JUSQU’À SE PERDRE POUR MIEUX S’ÉCOUTER. ICI, ON VIT
PLEINEMENT L’INSTANT. FORCÉMENT GAGNANT.
4
33
.
07
.
1 E R S E M E S T R E 2016
PERFORMANCES
TERRITOIRES
C O N V E R S AT I O N S 08- 13
PROJECTIONS W H O D A R E S, W I N S PA R T- D I E U 08-1 3
34 -39
3 4 -3 9
P O S I T I O N S 14 - 15
O R I E N TAT I O N S E X PA N S I O N S 1 6- 2 3
CHIFFRES CONJONCTURE 4 0 -4 5
B A B O L AT O R I E N TAT I O N S 4 6 -4 7
LDLC CITYZEN SCIENCES 16-2 0
21
22-2 3
AMBITIONS CARRÉ DE SOIE 40-4 7
4 8 -59
4 8 -5 0
I N C U B AT I O N S 24 - 31
N O U V E L L E S I M P L A N TAT I O N S B E E LY S 24-2 5
CONFLUENCE 5 2 -5 3
A X A N D U S 26-2 8
GERLAND 5 4 -5 5
L E V E L U P 29
LYO N T E C H- L A D O U A 5 6 -5 7
AMOEBA 5 8 -5 9
M A R I E T TO N 30-3 1
51
V I S I O N S 6 0-6 7
LES ALLUMÉS 6 0 -6 7
69
.
5
AFFINITÉS
S AT I S FAC T I O N S 7 0- 75
A D D I C T I O N S 94-101
VA L É R I E P O I N S OT- L O R E N T Z M A R I N E E T C L É M E N C E C H A S TA N 9 4 -9 5
V I B R AT I O N S 76- 8 4
F R A N C I S C H A P U T- D E Z E R V I L L E 9 6 -9 7
PA R C O L 76-81
C H R I S TO P H E R O U R E
9 8 -9 9
NINKASI 82-84
AURÉLIEN GIRAUD
70-75
P E R C E P T I O N S 86- 8 9
I D É E S LYO N N A I S E S 86-87
F E S T I VA L S C U LT U R E L S 88-89
D E S T I N AT I O N S 90- 9 3
MODE CITY 90-9 1
F O U R V I È R E H OT E L 92-9 3
1 0 0 -1 0 1
I L L U S T R AT I O N 102-103
Photographie © Tod Seelie I Conception graphique www.fabricehaes.com I RCS 488 056 235 000 10 I Siret 488 056 235 00010
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Festival
International
Juin Juillet
www.nuitsdefourviere.com
OR
P E R PF EORRFM
AM
NACNECSE
P
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R
F
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R
M
A
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C
E
S
C O N V E R S AT I O N S 0 8- 13
P O S I T I O N S 14 -15
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I N C U B AT I O N S 2 4 -31
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PERFORMANCES
C O N V E R S AT I O N S
WHO DARES
!
S
N
WI
Tout les sépare. La génération d’abord : l’un pourrait être le père de l’autre.
L’expertise métier ensuite : alors que le premier a passé une grande partie
de sa vie à arpenter les terrains de sport, en construisant des victoires point
par point, l’autre caracole sur la toile et se joue en apparence des algorithmes
pour réinventer les médias de demain. Et pourtant, ils ont l’un comme l’autre
amené leur équipe sur la première marche du podium. Daniel Costantini,
ancien entraîneur de l’équipe de France de handball et Alexandre Malsch,
patron de meltygroup, vivent chacun à leur manière une expérience de
la gagne, faite de vision, de travail, d’échec, d’ambition, de leadership et
de management... Un duo prétexte à une rencontre… au sommet bien sûr,
riche d’enseignements pour tous ceux qui, un jour, ont (eu) l’ambition de
mener au plus haut leur projet !
Vous faites (ou avez fait) avec vos
équipes l’expérience de la performance qui mène sur le devant de
la scène. Est-ce que la culture de
la gagne est l’ingrédient qui fait la
différence ? Est-ce que la « gagne »,
c’est le dernier coup de rein à donner
p o ur att eindre c et t e pr em i è r e
marche ?
Alexandre Malsch : La création et
le lancement de l’entreprise ne s’est
pas fait contre d’autres médias, sociétés ou équipes. Notre idée était
de créer des médias 100 % digitaux
pour les 16-25 ans. Toute la question
était de savoir comment on pouvait
pousser cette idée le plus loin possible, tout en répondant évidemment
à l’attente du public. C’est la culture
du projet qui nous fédère plus que la
logique de la gagne. Bien sûr, notre quotidien est forcément fait de moments
de confrontation : on se heurte à
la technologie, à un concurrent…
Gagner n’est pas une finalité en soi.
Ce qui importe chez melty, c’est de
se demander comment on fait pour
aller le plus loin possible dans le projet
et comment on apprend à apprendre
pour y arriver.
Daniel Costantini : Dans le sport,
c’est un peu différent : il y a automatiquement un adversaire qui se
trouve en même temps que l’équipe
sur le terrain et qui peut l’empêcher
de gagner. La finalité d’une équipe
ou d’un sportif, quel que soit le sport,
c’est de gagner le match. Au-delà du
sport, la question de la confrontation,
et du besoin de confrontation, rejoint
des problématiques très personnelles.
À titre individuel, j’ai toujours été plus
performant quand j’avais vraiment
identifié un adversaire : celui qui est
en face de moi pendant le match,
celui qui dans mon entreprise, n’a pas
compris où je voulais aller…
AM : Ce rapport à l’adversaire est
effectivement une donnée très personnelle. Moi, je pratique le surf.
Et dans ce sport, on ne se bat pas
vraiment contre les autres surfeurs,
ni contre l’eau. Ce qui importe, c’est
la manière dont à titre individuel, on
est capable de faire une meilleure
performance. Ce dépassement de
soi, dans un écosystème qui bouge
en permanence, comme les vagues,
est proche de ce qu’on essaie de faire
chez melty.
Notre challenge au quotidien consiste
à être plus performant que les autres
qui sont peut-être en train de surfer
cette même vague et veulent aussi
99
Daniel
Costantini
Coach de l’équipe de France de handball, (de 1992 à 2001 : les Barjots, les
Costauds), qu’il a menée au plus haut
niveau (Championnat du monde,
Jeux Olympiques) pendant plusieurs
années, Daniel Costantini a d’abord
été enseignant puis joueur. Il déploie
de nouveau aujourd’hui, son sens
inné de la pédagogie, combiné à sa
capacité d’entrainement, en tant que
consultant en ressources humaines en
entreprise et consultant sportif dans
les médias.
Alexandre
Malsch
Lyonnais d’origine, Alexandre Malsch
a créé à 15 ans son premier site
d’actualités à destination des jeunes.
À 20 ans, il cofonde Eeple dans une
salle de l’Epitech, où il suit une scolarité d’ingénieur en informatique.
Eeple deviendra ensuite melty, groupe
aujourd’hui composé de 29 médias
digitaux en France et dans le monde.
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PERFORMANCES
C O N V E R S AT I O N S
aller d’un point A à un point B… melty n’est pas contre son
écosystème… Elle surfe sur la vague et essaie de le faire
le mieux possible, en se positionnant dans une logique
d’amélioration continue.
Comment melty intègre justement cette dynamique
permanente d’amélioration individuelle ?
AM : Avant de parler de l’entreprise, une anecdote
personnelle : j’ai passé mon enfance et mon adolescence
à Lyon. J’ai eu la chance d’être scolarisé au lycée des
DC : Alexandre n’est pas dans la confrontation directe
Minimes, rattaché à la congrégation des salésiens qui part
mais dans l’amélioration de sa maîtrise et de ses
du principe que chaque individu a un talent. Peut-être
savoir-faire. Dans l’univers du sport de haut niveau, le dépas scolaire... C’est grâce à eux en partie que j’ai pu me
veloppement des compétences est essentiel et ne saurait
lancer dans cette aventure, car ils ont compris que je
exister sans être systématiquement mesuré, évalué, dans
n’avais peut-être pas de don pour les maths, vu mes
la confrontation. Pour la bonne et simple raison que si
notes, mais que j’en avais d’autres qu’il fallait exprimer.
un joueur progresse chaque jour mais que son adversaire
Pour revenir à la réussite de melty, elle tient au fait qu’on
progresse plus que lui, c’est l’adversaire qui finira pas ems’oblige à recruter les personnes qui sont 10 000 fois
porter le match !
meilleures que chacun de nous. Quand je discute avec
un salarié, je suis content quand j’ai l’impression qu’il
À vous entendre, la perest meilleur que moi.
formance et la réussite
Et c’est valable pour moi :
d’un projet ne sont pas
je ne m’interdis pas un
tant une question de
jour de redevenir déveposture mais passent
loppeur, si je ne suis pas
par la nécessité de dévele meilleur à mon poste !
lopper ses compétences.
Première condition donc :
Pour l’un comme pour
l’excellence. Deuxième
l’autre, la nécessité
condition : pour que ça
d’apprendre encore et
marche, il faut laisser
toujours est la condition
chacun faire son « taff ».
de la réussite ?
Si chaque salarié dans
son domaine est indiDC : C’est plus comviduellement
meilleur
plexe que cela en a l’air.
que soi, il est logique de
Dans le cadre d’une
lui laisser une grande
activité collective, j’ai
marge de manœuvre,
toujours accordé beaupour autant qu’elle
coup d’importance à la
s’inscrive dans une vision
dimension du progrès
collective. C’est une
personnel permanent.
ALEXANDRE MALSCH
logique de travail quaDans mes équip es,
siment sans filet qui
dès que je constatais
permet de responsaqu’un athlète approbiliser les individus :
chait de ce qu’on apchacun devient le patron de son projet et l’entreprise est
pelle la phase de plateau, de stagnation, je commençais
à émettre des doutes le concernant. Pour faire gagner
là pour les accompagner.
une équipe, j’ai besoin de compter sur des individus qui
s’améliorent un petit peu chaque jour.
Que vous recrutiez les meilleurs, ou que vous aidiez
ceux qui en ont les aptitudes à le devenir, vous devez
Dans le sport, notre problématique est de transformer
être confronté à la même difficulté de gestion des tal’aptitude en capacité. Cette transformation s’opère grâce
lents. Comment faire pour les maintenir sur le haut de
à l’entraînement quotidien individuel, pour permettre à
la vague ?
chacun d’améliorer ses performances. Le sportif a cette
chance énorme de disposer d’un temps important de
AM : Chez nous, on a pris le parti de renverser la logique
préparation individuelle. Dans le monde de l’entreprise,
pour ne pas se retrouver en situation d’échec quand un
ce temps manque cruellement ou entre en conflit avec
salarié quitte l’entreprise. Quand on recrute, on fixe un
le temps de production.
cadre qui est clair et bordé à 3 ans. C’est dans les faits,
“ Notre priorité
n’est pas d’éviter les
erreurs mais de ne pas
commettre deux fois
les mêmes ”
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le temps que les jeunes restent chez nous en
moyenne. Quand ils intègrent l’entreprise, ils
nous enrichissent – de leur expérience, leur
carnet d’adresses, leurs idées, leur motivation, leur personnalité – et nous allons aussi
leur apporter de la valeur, au-delà du salaire
évidemment.
Cette logique win-win finit un jour par s’arrêter,
parce que l’entreprise évolue, parce que les
compétences de la personne sont obsolètes
ou qu’on ne lui a pas appris à apprendre. Ou
parce qu’à l’inverse, il a énormément appris…
et que l’entreprise n’est plus à son niveau.
Pour moi, il est normal que cette personne
s’en aille. Sachant que, potentiellement
elle reviendra chez nous, nous apporter de
nouvelles compétences.
DC : En sport, c’est assez différent, surtout
dans le contexte d’une équipe nationale qui
est un phénomène culturel. Quand un joueur
arrive, il ne peut se positionner en tant que
leader, alors il essaie d’apporter le plus
possible. Et plus il apporte, plus il se positionne comme quelqu’un d’important. Arrive
le jour où il a envie de se pérenniser dans
cette position… Et la difficulté est de sentir
à quel moment un joueur, aussi important
soit-il, arrive au bout de ce qu’il peut apporter.
Un exemple : dans l’équipe de France de
handball, Jackson Richardson. On a utilisé
ses capacités au maximum, jusqu’à ce que,
un jour, il ne produise plus rien pour l’équipe.
Ensuite, Nicolas Karabatic a pris le relais.
Lui aussi sait tout faire. Mais lui aussi, un jour,
atteindra ses limites, ce qui peut amener
à une perte d’efficacité de l’équipe.
Quel est justement le rôle du patron
d’équipe entre développement des compétences, encadrement et incarnation de la
vision ? De l’entreprise au terrain de jeu,
quelles différences ?
DC : Dans notre univers, on ne parle pas
de patron mais de coach. Dans le handball spécifiquement, il est physiquement
présent et au plus près de l’action. Ce n’est
pas toujours le cas : en rugby, le coach est
dans les tribunes. Un coach doit impulser,
valoriser, suivre chacun des joueurs dans
sa dynamique d’amélioration personnelle
permanente, vérifier qu’ils jouent collectif,
apportent à l’équipe… Il ne fait rien en apparence, mais il contrôle tout ! Quand tout
va bien, on peut se demander à quoi il sert !
Par contre, à la moindre alerte ou défaite,
il doit être physiquement et moralement
présent, pour tout remettre en ordre.
12
PERFORMANCES
C O N V E R S AT I O N S
AM : Chez melty, il n’y a pas de patron
non plus mais plutôt un coach également : il donne une vision globale
dans une direction, l’accompagne,
tout en sachant que les salariés sont
individuellement les patrons de leur
propre projet. Son rôle, c’est de vérifier
que la stratégie d’attaque individuelle joue bien le collectif et que
chacun rame bien avec les autres,
dans la même direction, idéalement
la bonne !
L’image du capitaine du bateau correspond bien à ma vision : ce n’est
pas forcément lui qui tient la barre,
parce qu’il ne sait pas bien la tenir.
Il ne s’occupe pas des voiles non plus,
mais il faut qu’il puisse être en haut
du mât, le plus haut possible, pour
pouvoir crier et prévenir s’il y a un récif
devant. En fait, le capitaine ne sert à
rien quand tout va bien. En revanche,
quand le moral commence à flancher
et que l’équipe a besoin d’une nouvelle direction ou d’une autre impulsion,
c’est au capitaine de prendre la barre !
Vous incarnez chacun à votre manière
un parcours de success story. Et
pourtant, il semble que votre rôle
de coach ne donne sa pleine mesure
que dans les difficultés. Ces tempêtes,
ces défaites, est-ce qu’il ne vaut pas
mieux les anticiper, voire les éviter ?
AM : Quand on pilote une startup ou
une entreprise, il faut apprendre à se
« prendre des murs ». Chez nous, les
difficultés nous ont rendus plus forts.
Dès le début en 2008, puis en 2011
ou encore il y a à peine six mois, on
a manqué de couler la boîte. Au final,
dans ces conditions difficiles, nous
avons été meilleurs ! Pourquoi ? Parce
que nous n’avions plus rien à perdre !
C’est lorsque l’on est acculé que l’on
a les meilleures idées. Le confort est
moins créatif, simplement parce que
l’on a moins de choses à prouver
quand tout va bien.
DC : Je partage tout à fait l’approche
d’Alexandre. Les difficultés permettent
d’évaluer la différence entre ceux qui
sont très bons au sein de l’équipe et
ont la créativité nécessaire quand
ils sont poussés dans leurs derniers
retranchements. Et ceux qui le sont
un peu moins…
Quand on a subi un échec en tant
que coach d’une équipe, comment
remonte-t-on la pente à titre individuel, comment aide-t-on son équipe
à rebondir ?
AM : Être à la tête d’une équipe, c’est
ingrat. Tous les problèmes de ton
équipe deviennent indirectement tes
problèmes. Ensuite, il faut y rajouter
les problèmes de l’écosystème, des
actionnaires, des clients, des partenaires. Ceux du pays et du monde
dans lequel tu vis aussi. Sans oublier
ses propres difficultés personnelles...
Un patron de startup, c’est comme un
surfeur : il se prend des vagues toute
la journée. Mais un bon surfeur finit
par passer de l’autre côté de la grosse
vague. Ces moments-là sont les plus
intenses, d’autant qu’il sait que ce
moment génial va être de courte durée :
il va de toute façon se reprendre une
nouvelle déferlante jusqu’à ce qu’il
parvienne encore à passer de l’autre
côté. Il est venu pour ça, il profite.
Le surf m’aide beaucoup à maintenir
mon équilibre : il me permet de rester
en bonne santé physique et me vide
vraiment la tête. Et quand je reviens
sur la plage, j’ai l’esprit plus clair. Le
surf me permet de mieux encaisser
mes défaites ou mes erreurs et m’aide
indirectement à trouver plus facilement des solutions.
DC : La priorité dans un sport
d’équipe, c’est d’aider l’équipe à remonter la pente. Que tu sois coach où
que tu sois joueur, il faut être centré
sur soi et avoir confiance en soi. Sans
cette confiance, le sportif tremble.
Et la peur n’est pas bonne conseillère.
Je rejoins donc bien sûr complètement
Alexandre sur les vertus de l’entraînement psychique et physique qui sont
essentielles...
Pour aider les équipes à surmonter les
difficultés, j’ai découvert l’intérêt de
ce qu’on appelle le debriefing participatif avec l’équipe, alors que j’avais
longtemps été un chef très autoritaire.
Quand on a subi un échec, ou quand
l’équipe traverse une période difficile,
le debriefing participatif permet de
vérifier les attentes des collaborateurs
et leur engagement. Il faut qu’il y ait
une harmonie entre ces deux paramètres. Si un joueur attend tout mais
ne s’engage à rien, il ne faut pas le garder :
il ne surmontera de toute façon pas les
prochaines difficultés. C’est la même
chose en entreprise : deux collaborateurs qui sont sur le même poste
peuvent avoir deux niveaux d’attente
différents et deux niveaux d’engagement bien différents…
13
Daniel vient de dire que la peur n’est pas
bonne conseillère sur le terrain, est-ce
qu’il vous arrive justement d’avoir peur
de perdre ou de… gagner ?
AM : On peut avoir peur de ne pas réussir
son projet. Mais si on a fait tout ce qui était
possible pour y arriver le jour J, on n’a aucune
raison d’avoir peur. Pour moi, la peur est un
signe positif. Un chef de projet ou d’équipe
qui n’a jamais peur signifie souvent qu’il ne
prend pas de risques. En principe, s’il répète
dix fois le même geste, il n’a plus peur de
le réaliser, il est capable de passer à autre
chose. Il nourrira forcément de l’appréhension, mais elle lui permettra justement d’être
bon, s’il s’y est bien préparé. Tant pis si cela
se solde par un échec. Notre priorité dans
l’entreprise, ce n’est pas d’éviter les erreurs
et donc d’en avoir peur, mais de ne pas
commettre deux fois les mêmes erreurs.
DC : La peur de gagner existe dans certains sports, le droit à l’erreur pas toujours !
Par exemple dans le tennis, lors d’un match
en trois sets gagnants, le joueur qui mène et
a gagné les deux premiers sets, repart à zéro
pour le troisième set. S’il perd le troisième
set, il peut perdre le match et peut légitimement nourrir des craintes. En handball,
la peur de gagner n’existe pas. L’équipe qui
mène de cinq buts à trois minutes de la fin
va gagner. Si elle mène d’un but à une minute de la fin, elle n’a pas peur de gagner
mais elle est consciente qu’à ce moment-là,
elle n’a pas droit à la moindre erreur. Et si
l’équipe est dans le cas inverse, menée d’un
but à une minute de la fin, il lui reste peu de
temps pour ne pas perdre. Pour éviter ces
scénarios, il faut s’améliorer sans cesse, on
y revient !
On a beaucoup parlé de la nécessité de
s’entraîner, de faire mieux ou autrement…
Quelle part finalement accordez-vous au
hasard, à l’intuition, dans la conduite et
la réussite de vos équipes ?
DC : En sport collectif, tout ce qu’on accumule à l’entraînement permet de limiter les
incertitudes et, quand elles subsistent, de
les faire peser sur l’adversaire. Le transfert
d’incertitude fait souvent gagner un match !
Dans ce contexte-là, je ne crois pas beaucoup au hasard. Un exemple : la victoire des
Barjots en 2001. En quart de finale, l’équipe
gagne après prolongation : Jackson Richardson égalise à la fin du temps réglementaire,
ce qui a été qualifié de miraculeux. Un miracle
en quart de finale… Lors de la finale à Bercy,
l’équipe encaisse un but à 20 secondes de
la fin et a encore la capacité d’égaliser à
5 secondes de la fin. Un deuxième miracle ?
Ce n’est pas un miracle, ça montre que
l’équipe était prête à aller jusqu’au bout.
En revanche, on a raté les Jeux Olympiques
d’Atlanta. J’ai fait des erreurs dans ma
préparation !
AM : Je ne crois pas au pur hasard. Pour être
au bon endroit, avec la bonne personne et
le bon projet, il faut à un moment avoir pris
une décision. Normalement, cette décision
est prise sur la base de ton expérience, sauf
si tu joues aux dés évidemment ! Dans le
secteur des médias où on évolue, on travaille
énormément. Potentiellement, avec cette
puissance de travail, on sème de très nombreuses petites graines à des endroits très
différents, sans toujours le savoir. Et puis un
jour, on récolte le fruit de la graine. Le hasard
n’existe donc pas : cela s’appelle des opportunités provoquées parfois sans le savoir.
Il faut ensuite savoir les saisir !
L’EXPÉRIENCE LYONNAISE DE
L ANTINI
E
I
N
A
D COST
De Lyon, Alexandre Malsch a l’expérience de celui qui y est né. Pour Daniel
Costantini, Marseillais qui a fait sa carrière entre Chambéry et Paris, Lyon a
longtemps relevé d’un paradoxe, celui d’une ville « qu’on traversait sans jamais
s’y arrêter, sauf par obligation ». Et puis tout a changé avec la rencontre de
Jean-Michel Aulas en 2002. « Cette rencontre a complètement changé ma
façon de voir cette métropole. À travers Jean-Michel Aulas, qui incarne si
bien cette ville, j’ai compris que Lyon était à la fois ce souci de la recherche de
la performance, mais aussi de l’authenticité. Ce sens de l’exigence et de
la proximité. Personnellement, quand je suis invité à un séminaire d’entreprise
à Lyon, j’ai confiance et suis certain qu’il va bien se passer ».
14
PERFORMANCES
POSITIONS
1
RE
1
RE
7
E
6
E
15
4
E
16
PERFORMANCES
E X PA N S I O N S
BABOLAT
QUAND UNE
ENTREPRISE
MONTE AU FILET
DEPUIS 140 ANS !
C’est l’histoire d’une entreprise lyonnaise qui
a fait sienne les valeurs d’un sport : le tennis.
Et qui, depuis sa création, ne cesse d’être
à l’origine d’innovations de rupture qui lui
permettent de faire la course en tête au
niveau mondial. Bienvenue chez Babolat.
U
ne petite plaque sur un mur,
étonnante tant elle est discrète,
dans une rue plutôt étroite du
quartier de Gerland. Nous voici chez
Babolat, n°1 mondial en cordages et
en raquettes en Europe et aux USA.
À peine passée la porte, le ton est
donné. Chez Babolat, c’est celui de
l’humilité et de la fidélité à l’histoire,
omniprésente, le siège de l’entreprise
étant toujours installé sur son site
historique lyonnais. Comment une
entreprise occupe- t-elle depuis 2013 la
première marche du podium sur un
marché atone ? Comment conservet-elle une croissance à deux chiffres, 21 %
en 2015 avec un CA de 141,7 M€, passant
devant ses concurrents américains Wilson
et Head ? Si les secrets sont naturellement
bien gardés, ils laissent transparaître une
vision très claire du business : « Depuis
140 ans que nous existons, nous creusons
le même sillon » explique Éric Babolat,
patron de l’entreprise familiale. « Nous
sommes des pure players techniques
des sports de raquette. Notre cœur de
métier, c’est la performance du joueur
et/ou son plaisir de jeu. Se positionner
sur un marché sans croissance, depuis
plus de 20 ans, ne doit pas nous empêcher
de progresser, au contraire ! Cela nous
amène à créer de la valeur, en nourrissant
le marché existant et les pratiques de
ceux qui nous suivent. »
17
L’ENTREPRISE A, POUR SEULE
STRATÉGIE, L’ATTAQUE
Innover donc. Le ton est donné. Cette
logique n’a jamais faibli depuis le premier
virage stratégique de l’entreprise pris en
1875. Le fabricant de cordes destinées
aux instruments de musique – qui
fabrique aussi des enveloppes pour la
charcuterie – invente les premiers
cordages pour raquettes de tennis.
Depuis, Babolat a lancé ses premiers
cordages synthétiques (1955), puis sa
première raquette (1994) et sa première
chaussure (2003)… 2013 est pour la
société une année clé, avec le lancement
de la première raquette connectée
(voir page suivante). Un produit
emblématique de l’entreprise qui a, pour
seule stratégie, l’attaque : « Le tennis
est un sport de combat. Cette raquette
offre de nouvelles possibilités de mieux
se mesurer, de se challenger pour mieux
challenger l’autre », explique Éric Babolat
qui poursuit : « elle modernise aussi
l’image du tennis et lui apporte une
connotation ludique, tout en cassant une
certaine forme de solitude du joueur sur
le court. »
Avant d’être choisie par Rafael Nadal en
2015, la raquette connectée a suivi un
véritable cheminement initiatique. « Nous
avons présenté le produit aux joueurs
un an avant son lancement. L’objectif
étant de confronter notre imagination
avec leurs attentes » commente
le patron de l’entreprise familiale. Chez
Babolat, l’innovation rime avec proximité.
Proximité avec les attentes des joueurs,
comme avec les idées des collaborateurs :
« Je préfère parler d’innovation plus que
de R&D. Car c’est bien toute l’entreprise
qui, chez Babolat, est concernée par
la dynamique » poursuit-il. La démarche
d’innovation chez Babolat repose sur
quatre fonctions indispensables : le
marketing, les services, les partenariats
et l’industrie. Les idées nouvelles ne
partent pas uniquement des ingénieurs,
mais de tous ceux qui, sur le terrain,
observent les joueurs : « qu’il s’agisse
de proposer un bracelet connecté ou
d’ajouter de petits yeux sur le haut
de la raquette pour éviter que les
enfants ne trainent leur raquette au
sol, on ne réfléchit jamais à un produit
sans s’être demandé : qu’est- ce qu’il
apporte aux joueurs ? » rappelle
Éric Babolat.
POUR MARQUER DE NOUVEAUX
POINTS, LA NÉCESSITÉ D’INNOVER
Comment alimenter au quotidien une
telle dynamique d’innovation, quand
son entreprise compte 370 salariés et
rayonne dans 140 pays avec huit filiales
de commercialisation ? La réponse
est aussi humble que pragmatique :
« C’est naturel pour nous, au sens
où elle fait écho à la nécessité de se
remettre en cause. Cette dynamique
fait partie de la culture du sport, celle
de la gagne. Pour chercher à marquer
de nouveaux points, il faut renouveler
sa tactique ou son approche du jeu »
explique Éric Babolat. Autrement dit,
faire de nouvelles propositions de valeurs
et rapidement si possible : « parce qu’on
est plus fort dans l’intensité des gestes
sur un court de tennis » ajoute le patron.
Une approche qui suppose une bonne
dose de vision, un zeste d’intuition ainsi
qu’une grande ouverture d’esprit.
« Pour gagner
au tennis, il
faut marquer
de nouveaux
points, renouveler
sa tactique ou
son approche du
jeu. Pour nous,
ça se traduit
par la nécessité
d’innover ! »
18
PERFORMANCES
E X PA N S I O N S
Rafael Nadal est le
premier joueur
de l’histoire à croire
au tennis connecté et
à adopter le premier
modèle de bracelet
proposé par Babolat
Quand Babolat décide de se lancer sur le
marché de la chaussure, elle n’y connait
rien techniquement, mais part du
constat suivant : « Les joueurs ont besoin
de produits plus résistants. Alors nous
avons contacté les meilleurs sur ce
segment, Michelin en l’occurrence, et leur
avons accordé toute notre confiance »
commente Éric Babolat. Parfois, le
succès n’est pas au rendez-vous, ou
pas tout de suite. Pour gagner, il faut
aussi accepter de se tromper. Le droit
à l’erreur chez Babolat ? « Bien sûr !
Parce qu’on apprend de ses erreurs chez
Babolat ». Un exemple ? « La raquette
Aéro toute première génération a fait
un flop, un vrai. C’est ce flop qui nous
a permis de sortir la 2e génération, celle
qui allait marcher ! C’est possible parce
qu’on a en mains les rênes de l’entreprise
et que nous n’avons pas l’obsession du
résultat à court terme. » C’est sur cette
même raquette que quelques années
plus tard, l’entreprise a pu lancer la
raquette Babolat Play Aeropro Drive…
C’est ça la culture du rebond !
« Être sur un marché sans
croissance ne doit pas
empêcher de progresser,
au contraire ! Cela nous
amène à créer davantage
de valeur »
19
DO YOU SPEAK
AMERICAN,
CHINESE OR …
LYONNAIS ?
« J’entends parfois dire que Babolat
est une boîte américaine. Moi ça ne me
gêne pas, ça montre notre proximité
vis-à-vis de nos marchés » commente
Éric Babolat. L’ADN de Babolat est
international depuis toujours. Tombée
dedans quand elle était toute petite…
« C’est facile pour nous : né deux ans
avant Wimbledon, notre premier client
en tant que cordeur, était anglais. »
Si les trois sites de production de
cordage sont basés en France (Rhône,
Doubs, Bretagne), l’entreprise réalise
actuellement 80 % de son CA à l’étranger.
Elle y est présente via huit filiales de
commercialisation (France, Allemagne,
Autriche, Espagne, Italie, USA, RoyaumeUni, Belgique), l’ambition n’étant pas de
s’implanter prioritairement à l’étranger,
« mais plutôt de s’adosser à des
distributeurs bien installés localement ».
Démontrant ainsi une autre expertise
forte : le commerce international. Babolat
y fait preuve d’innovation, en créant un
entrepôt à Corbas (région lyonnaise) où
sont stockés, sous contrôle douanier,
les produits en attendant leur vente et
expédition dans le monde entier (hors
États-Unis).
LE CHOIX ASSUMÉ
DES « SECOND CITIES »
N° 1 aux États - Unis et au Japon, les
deux plus grands marchés mondiaux,
l’entreprise pousse ses pions sur
d’autres marchés, en croissance ou
pas encore. « Nous nous développons
en Amérique du sud où existe déjà une
tradition du tennis. Misons aussi sur
la Chine, même si le tennis n’y est pas
connu. » Les joueurs Babolat – Li Na
par exemple pour la Chine – sont les
meilleurs ambassadeurs de la marque.
Si Babolat prend des risques, c’est
qu’elle est stable sur son assise. Et cette
assise est lyonnaise : « notre situation
géographique est un vrai avantage.
En matière de sport, la région est un
vrai réservoir de compétences et de
services disponibles. » Lyon, la bonne
échelle selon Éric Babolat ? « Les second
cities sont inspirantes pour nous, d’ailleurs
nos filiales sont installées à Denver,
Kobe et Milan. »
Dans sa stratégie de conquête à
l’international, Babolat a choisi de
soutenir la joueuse chinoise Li Na.
N° 1 mondial en cordages
N° 1 en raquettes en Europe,
aux USA et au Japon
N° 1 en France en balles
0 : 20
1,6 million de raquettes
Babolat vendues dans
le monde, soit une
raquette vendue toutes
les 20 secondes
20
PERFORMANCES
E X PA N S I O N S
CHOISIR UNE CHAUSSURE TRÈS JET
En février 2016, Babolat lance une
nouvelle chaussure de tennis : la Babolat
JET. Elle est le fruit de l’alliance de
trois entreprises de la région Auvergne
Rhône - Alpes : Babolat, Michelin (63) et
Chamatex (07, 1er partenariat).
Conçue en France, la Babolat JET crée
un nouveau standard de chaussure, en
proposant un produit léger, favorisant
la vitesse croissante du jeu moderne,
sans faire de compromis sur le maintien.
La stabilité de la Babolat JET est
garantie par la tige Matryx®, développée
exclusivement pour Babolat en tennis
par Chamatex, expert en textiles
techniques de haute performance.
La chaussure Babolat JET bénéficie
également d’une semelle exclusive
avec un dessin en « S » développée avec
Michelin. Elle favorise les changements
brusques de direction et assure une
excellente adhérence et durée de vie.
JEU, SET ET MATCH
AVEC LES DERNIÈRES
INNOVATIONS BABOLAT
Fin 2015 - Babolat lance le bracelet
connecté pour le tennis : Babolat POP.
Le but ? Surfer sur le principe de la
raquette connectée et rendre l’expérience
du tennis connecté accessible à un plus
grand nombre de joueurs de tennis.
Concrètement, l’intelligence est ici
embarquée, non plus dans une raquette
spécifique mais dans un bracelet qui
fonctionne avec tous types de raquette.
Glissé dans le bracelet, un capteur
collecte un grand nombre de données
de jeu : nombre et type de coups, effets,
puissance, durée de jeu, nombre de coups
par minute… Les données sont centralisées
via la plateforme babolatplay.com et
peuvent être partagées via l’application
Babolat Play.
Babolat POP a été conçu en partenariat
avec la société PIQ (92), leader du sport
connecté et filiale française d’Octonion
(Suisse).
21
INFORMATIQUE
LDLC ENTRE
DANS LE TOP 5
DES ENTREPRISES
FRANÇAISES
DE E-COMMERCE
En rachetant en début d’année l’un de ses concurrents
directs, MATERIEL.NET, l’entreprise lyonnaise entre
dans le top 5 des groupes de e-commerce français.
Confirmant ainsi son assise d’hyper spécialiste
des produits high-tech.
LAURENT DE LA CLERGERIE,
PDG et fondateur
du Groupe LDLC
Dans quel contexte s’opère ce rachat ?
Ce projet marque une étape majeure dans notre
développement alors que LDLC.com vient tout
juste de fêter ses 20 ans ! Pionnier, à Lyon, en 1996,
nous n’avons cessé de montrer que nous savons
grandir et évoluer. Nous l’avons montré en 2013
avec l’ouverture de nos boutiques en franchise, en
2015 avec une diversification importante : la création
de l’école LDLC. Nous le montrons en 2016 avec ce
rapprochement, qui se fait avec la volonté surtout,
de garder notre esprit startup !
Pourquoi MATERIEL.NET ? Que vont devenir
les deux entités ?
LDLC.com et MATERIEL.NET se connaissent
en fait depuis longtemps et se ressemblent. L’une
et l’autre par exemple sont installées en région
(Ndlr : Nantes pour MATERIEL.NET). Si c’est un
concurrent direct, nous partageons la même passion
pour l’informatique et la même exigence de service
client. Nous avons une culture digitale et une vision
du marché commune. Pour autant, LDLC.com
et MATERIEL.NET sont des marques fortes,
reconnues, qui ont su allier le online et le offline.
Elles vont continuer ainsi d’exister chacune en
propre. Nos stratégies cross-canal vont, quant à
elles, être affirmées et accélérées.
Quelles synergies, quelles ambitions ce rachat
représente pour le Groupe ?
Les synergies seront nombreuses : commerciales,
logistiques et informatiques... Notre objectif commun
est surtout de créer de la valeur pour l’entreprise
en poursuivant une croissance soutenue à deux
chiffres et d’accélérer notre déploiement autour
d’un groupe expert, innovant et rentable, au sein
d’un marché en pleine concentration.
Une fois le rachat de MATERIEL.NET terminé, ce
qui devrait être finalisé pour le 1er avril prochain,
le Groupe LDLC sera le 5e groupe de e-commerce
français, hors alimentaire et voyagiste. Cela
nous ouvre forcément d’énormes perspectives…
En fédérant nos expériences et savoir-faire, nous
souhaitons, en 2021, avoir doublé notre chiffre
d’affaires et disposer d’une centaine de boutiques.
Des ambitions fortes que nous atteindrons. Tout
en gardant notre esprit frais et bouillonnant !
22
22
PERFORMANCES
E X PA N S I O N S
TEXTILE I NTELLIGENT
30°C
2016 s’est ouverte pour
Cityzen Sciences sur
la signature d’un nouveau
contrat commercial.
Un succès qui donne corps
à son ambition de devenir
un des leaders mondiaux
de l’intégration d’intelligence
embarquée dans tous types
de tissus.
23
23
l’entreprise a franchi un cap important, avec la mise en œuvre
d’un consortium d’entreprises,
appelé Smart Sensing, dont
Cityzen Sciences est le chef de
file. « Il nous a permis de mettre
au point, avec les sociétés qui en
sont membres, la solution technologique complète : du textile
connecté au traitement des
données collectées, jusqu’à leur
utilisation finale via des logiciels
pour smartphones ou tablettes »
indique Antoine Ormières.
SPORT, BIEN-ÊTRE ET
SANTÉ : DES MARCHÉS
PRIORITAIRES
t de deux ! Cityzen Sciences a
signé son deuxième contrat
commercial en janvier dernier,
avec la société allemande
Advansa, leader européen des
fibres polyester. Ensemble, les
deux entreprises lancent sur le
marché le iX21, premier oreiller
connecté capable de coacher
chaque dormeur pour améliorer
la qualité de son sommeil.
Une belle victoire pour Cityzen
Sciences, société lyonnaise
spécialisée dans les textiles
intelligents, après celle remportée en avril 2015 au Japon avec
le groupe Goldwin autour du
T-shirt connecté. Ces débouchés
commerciaux attestent de la
maturité du concept développé
depuis plusieurs années par
l’entreprise.
Tout a commencé à Lyon en
2008. « Cityzen Sciences a été
créée par Jean-Luc Errant,
actuel PDG, dans le but de
développer des technologies
permettant l’intégration de
capteurs et de leurs batteries
dans tous types de textiles » explique Antoine Ormières,
directeur marketing. En 2011,
Au Japon, les premiers maillots
connectés de Cityzen Sciences
devraient équiper plusieurs
équipes de rugby courant 2016.
« Le t-shirt intelligent est effectivement notre produit d’appel.
Pour nous, c’est plutôt la preuve
du concept au sens où nous
n’avons pas vocation à fabriquer
des vêtements. Notre modèle
consiste à développer des technologies et des services à haute
valeur ajoutée pour des entreprises de textile qui souhaitent
les intégrer dans leurs produits :
t-shirt, cuissard, ceinture… »
précise Antoine Ormières. Une
formule qui a fait la fortune de la
marque Gore-Tex en son temps…
Le sport, le bien-être et la santé
sont les marchés ciblés prioritairement par l’entreprise. Pour
autant, d’autres secteurs d’activités
peuvent aussi être intéressés par
l’approche de Cityzen Sciences :
l a p é ni bi l i té au t ra va i l o u
la cosmétologie par exemple.
« Simplement parce qu’en matière de captation de données,
le textile est ce qui perturbe le
moins l’usage » note Antoine
Ormières.
Depuis les premiers partenariats
de R&D signés en 2012, notamment avec les équipes du Stade
Toulousain, de l’AS Saint-Étienne
ou de l’Asvel, Cityzen Sciences
a traversé de nombreuses
frontières. Jusqu’au Japon donc,
pays incontournable en matière
de haute technologie et d’industrie textile où l’entreprise a fait le
choix d’implanter dès 2014 une
filiale à Tokyo. « Nous ne voulons pas être perçus comme des
fournisseurs mais comme des
partenaires qui développons des
produits au plus près des besoins
de nos clients ». Indispensable
pour s’approprier les cultures
business propres à chaque pays,
cette stratégie a prévalu aussi
dans la création d’une filiale à
San Francisco, fin 2014. Et c’est
encore en Asie, en Chine, que
l’entreprise a poussé de nouveaux pions fin 2015, à Shanghai,
avec la création d’une jointventure avec la société Meddo
Medical Devices. « Nous allons
travailler ensemble en recherche
et développement pour adapter
nos technologies à des appareils médicaux destinés au soin
et au maintien à domicile des
personnes âgées notamment ».
2016 devrait être une année
charnière pour cette entreprise
lyonnaise, emblématique de la
French Tech, qui attend avec
impatience la sortie de ses premiers produits commercialisés !
La filière textile se renouvelle
à travers le consortium
« Smart Sensing »
Pour passer le cap de l’industrialisation
de sa solution de textile intelligent, Cityzen
Sciences a pensé et porté la création d’un
consortium d’entreprises : Smart Sensing.
L’occasion de créer de nouvelles synergies
autour d’une filière en perte de vitesse
- le textile – et de lui faire prendre le virage
de l’internet des objets.
Le consortium regroupe 5 entreprises dont
deux métropolitaines : Cityzen Sciences
pour chef de file (Lyon), Payen spécialisée dans
les fils et tissus élastiques à usages sportifs
et techniques (Champagne-au-Mont-D’Or),
Eolane pour l’électronique professionnelle
(Maine et Loire), Cyclelab, grossiste/
distributeur de vélos et d’accessoires
de vélo (Gers), l’école d’ingénieurs
Télécom Bretagne.
Smart Sensing a obtenu le soutien financier
de la BPI jusqu’en 2017.
24
PERFORMANCES
I N C U B AT I O N S
ENTREPRENEURIAT ÉTUDIANT
DES INNOVATIONS
POUR VOIR LA VIE
EN GRAND
Ils sont étudiants et
entrepreneurs. Et sont en
passe de réussir l’aventure
grâce à Beelys. Beaucoup
plus qu’un statut, Beelys
est un véritable programme
d’accompagnement
proposé sur le territoire
de la Métropole.
Retours d’expériences.
Des objectifs
photos pour
réaliser des clichés
originaux depuis
un smartphone.
CLÉMENT CHAHMANA, co-fondateur de Pixter
Comment est né le projet Pixter ?
Lors d’un stage en business développement à Hong-Kong en 2013, Tristan
Monod a découvert le principe des
objectifs photos amovibles. Il a senti le potentiel qu’il représentait pour le
marché européen. Il s’est lancé seul en
2014, en auto-entrepreneur. Puis Alexis
Pasquesoone et moi l’avons rejoint en
cours d’études ; nous avons créé une
SAS en mars 2015. Aujourd’hui, Pixter
commercialise des objectifs photos
pour smartphones, permettant de réaliser
des clichés originaux. Le sourcing est
réalisé en Chine et l’assemblage dans la
pépinière Cap-Nord à Rillieux-la-Pape.
Qu’est-ce que vous a apporté Beelys ?
Il m’a permis à titre personnel de continuer mes études de master 2 à l’IAE de
Lyon 3 et de réaliser mon alternance
dans l’entreprise, en y travaillant à
temps plein, ce qui n’est pas possible
en principe. Beelys apporte aussi de
l’accompagnement : les étudiants qui en
bénéficient sont suivis par deux mentors,
ce qui permet d’échanger sur les
problèmes rencontrés, de les prioriser. Beelys permet aussi d’étendre
ses contacts avec son réseau social
beelys.camp, ouvert à tous les étudiants
entrepreneurs. Pour nous, Beelys offre
surtout l’opportunité de continuer nos
études jusqu’au diplôme et de faire en
sorte qu’elles viennent véritablement
en soutien à notre entreprise.
Vous avez vendu 12 000 objectifs en
2015. Quelles perspectives pour Pixter
en 2016 ?
Nous avons fait un CA supérieur à nos
objectifs en 2015, en terminant l’année
à 240 K€. Nous misons sur 350 K€
en 2016 et allons actionner plusieurs
leviers : étendre la distribution de nos
produits en Allemagne et en Angleterre.
Nous développer sur les réseaux de
vente physique. Et surtout, sortir une
véritable innovation, avec le 4e produit
de la gamme.
25
BEELYS : LE BOOSTER DE L’ESPRIT D’ENTREPRENDRE
Beelys est un programme d’accompagnement, destiné à
soutenir l’entrepreneuriat étudiant. C’est une dynamique
territoriale portée par la Fondation pour l’Université de
Lyon et l’Université de Lyon, engagées depuis plus de
10 ans dans cette thématique.
En 2015, l’État appuie ce type d’initiatives par la création
du statut d’entrepreneur-étudiant. S’il donne une existence
administrative aux étudiants et jeunes diplômés, il facilite
l’élaboration de leur projet entrepreneurial en parallèle
de leur cursus et l’encadre au sein d’une entité
géographique donnée : un PÉPITE (Pôle Étudiant Pour
l’Innovation, le Transfert, l’Entrepreneuriat). Le PÉPITE
du territoire métropolitain est le plus important de France,
avec 30 établissements impliqués. Chaque PÉPITE est libre
de son champ d’actions.
Sur le territoire métropolitain, il a pris la forme du
programme Beelys, qui utilise trois leviers principaux :
un programme d’accompagnement aux concours,
une dynamique de mentorat qui s’appuie sur un réseau
d’experts (universitaires et entreprises) et la création
d’un réseau social d’envergure, Beelys.camp lancé fin 2015.
Plateforme de crowdsourcing, ce réseau est une véritable
innovation au plan national. Il s’adresse à tout porteur
de projet entrepreneurial, de l’idée à la création, sans
limite d’âge. Depuis son démarrage, Beelys a accompagné
plus de 240 étudiants. 130 étudiants ont décidé de suivre,
à l’issue de leurs études, un diplôme d’établissement
« étudiant - entrepreneur » (D2E), dispositif à la carte
proposé en toute fin de parcours pour sécuriser son projet
et lancer son entreprise sereinement…
ADRIEN DESLOUS-PAOLI, fondateur de la marque De Rigueur
Comment est né le projet de l’étui
connecté ?
D’un besoin client qui consiste à apporter
à l’homme moderne ultra-connecté, des
solutions de maroquinerie élégantes
et intelligentes. Découpé dans une
belle pièce en cuir, la Connected Sleeve
recharge automatiquement et sans
fil la batterie du smartphone, jusqu’à
deux charges complètes. L’étui se
recharge par induction électromagnétique ou via un câble USB. C’est un
produit autant fashion que tech.
Que vous a apporté Beelys ?
Passionné par l’entrepreneuriat, j’ai
intégré l’EDHEC et suivi trois masters
différents. Le statut d’étudiant entrepreneur a été lancé au moment où mon
projet entrepreneurial s’affinait. Grâce
à Beelys, j’ai pu réaliser les stages dans
mon entreprise et bénéficié d’un statut
social. L’encadrement par des mentors
m’a été d’une grande aide pour confronter
mon projet à des experts de toutes
natures. Enfin, avec Élodie Bienstman
et Walid Djebbar qui m’ont rejoint
depuis, nous profitons de l’espace
de co-working au sein de Pulsalys.
Beelys est un dispositif efficace : il crée
les meilleures conditions pour basculer
d’une société en mode projet à une
entreprise rentable.
Quelles perspectives pour 2016 ?
Nous avons lancé la Connected Sleeve
en janvier dernier, c’est notre produit
d’appel. Suivront des déclinaisons
ultra-premium en version portefeuille,
sac ordinateur ou sac de voyage. Ils sont
en production ; nous les présenterons
lors du Pitti Uomo de Florence en juin
prochain.
La « Connected
Sleeve » pour
recharger
automatiquement
et sans fil
la batterie d’un
smartphone.
26
PERFORMANCES
I N C U B AT I O N S
AXANDUS,
L’EXPÉRIENC
DE L’AGILITÉ
INDUSTRIEL
Premier accélérateur
industriel français, Axandus
fait la preuve, après un an
d’existence, qu’une réflexion
sur la préservation d’emploi
peut permettre d’en générer.
Un exemple d’audace
réfléchie et pragmatique
qui s’inscrit dans une vision
agile de l’industrie.
27
L’INNOVATION AU SERVICE
DE L’EMPLOI
CE
LLE
Équipementier de premier rang mondialement
reconnu, EFI Automotive fournit des systèmes
électroniques et électromagnétiques aux principaux
constructeurs automobiles. Le groupe familial,
présidé par Patrick Thollin, emploie 1 600 personnes.
Il est comme tous les acteurs de son marché,
confronté aux évolutions majeures de la globalisation.
Pour Jean-Baptiste Yvon, directeur d’Axandus, les
raisons qui ont motivé la création d’Axandus sont
endogènes au Groupe : « C’est une réflexion sur
la diversification du site de Beynost qui a mené
au lancement du projet d’accélérateur industriel.
Nous cherchions à décloisonner nos domaines
d’activité stratégiques, en développant des axes de
diversification sur des savoir-faire maîtrisés, dans
des métiers existants ».
Fort du constat que huit projets industriels innovants
sur dix échouent au moment de la mise en
marché, « la vallée de la mort », les équipes
sont arrivées à la conclusion qu’elles avaient
l’opportunité de développer une activité unique :
« Parce que nous sommes des experts métiers
de la conception produit, de l’industrialisation
et du business développement à l’international,
nous sommes des partenaires naturels de
l’accompagnement et du développement des
entreprises innovantes de la mécatronique et des
objets connectés embarqués. » En mettant son
capital humain aux compétences clés et ses
matériels disponibles au service des besoins de
startups et de PME, Axandus les aide ainsi à
industrialiser leur offre sur un marché de masse,
à un moment critique de leur croissance. Et les
résultats sont là au bout d’un an : quatre startups
en contrat d’accompagnement, une joint-venture
créée avec Brochier Technologies, dix emplois
directs créés…
Nous évitons aux entreprises
de passer du temps à la résolution
des problèmes car nous les
connaissons et les maîtrisons.
UN ACCOMPAGNEMENT ROBUSTE
Les deux à trois dossiers qu’Axandus reçoit
par semaine bénéficient tous d’un diagnostic
stratégique gratuit mais tous ne sont pas retenus…
40 dossiers ont été identifiés et répertoriés dont
sept désormais en phase d’amorçage et dix avec
un intérêt mutuel revendiqué. L’exigence et le pragmatisme d’Axandus s’appliquent naturellement
dès la sélection des projets. « Notre analyse
interroge tous les fondamentaux du projet mais
reste très centrée sur le produit. Bien-sûr, les
startups accompagnées doivent déjà avoir séduit
des clients et levé des fonds, preuves concrètes de
leur attractivité sur le marché. Mais le feeling est
très important car l’entreprise est avant tout une
aventure humaine. »
Une fois retenue, la PME ou la startup est
accompagnée, en fonction de ses besoins,
dans toutes les étapes de l’industrialisation :
design, prototypage, design to cost, plan
d’industrialisation, business développement,
hébergement industriel, achats internationaux.
Quel bénéfice pour les heureux élus ? « Nous
évitons aux entreprises de passer du temps à la
résolution des problèmes car nous les connaissons
et les maîtrisons. Moins de temps pour mettre en
place un service après-vente, c’est plus de temps
pour se développer commercialement et c’est
plus de cash disponible. Notre accompagnement
est ancré dans la robustesse. En échange de
quoi, au delà des prestations délivrées, nous
prenons des leçons d’agilité tous les jours. »
précise Éric Tardy, Directeur Adjoint d’Axandus.
Entre paiement de prestations, success fees
(commissions d’affaire) et entrée au capital,
l’accélérateur propose des formats collaboratifs
adaptables et évolutifs qui épousent la dynamique
de chaque projet.
28
PERFORMANCES
I N C U B AT I O N S
Nous cherchions à décloisonner
nos domaines d’activité stratégiques,
en développant des axes de
diversification sur des savoir-faire
maîtrisés, dans des métiers existants.
TROIS AXES DE CROISSANCE
L’avenir pour Axandus se construit autour de
trois axes complémentaires de développement.
D’abord un relais à l’international : « Le modèle de
l’accélérateur existe aux États-Unis. Nous sommes
au travail sur notre site en Alabama dans la même
dynamique qu’à Beynost ». Ensuite, lancement
de l’Axandus Production Lab, un « atelier dédié à
l’hébergement des startups qui est également
un test d’unité de production pour fabriquer des
objets de mécatronique. » Industrie oblige, c’est la
production à coûts compétitifs qui est recherchée
à court terme. « Enfin, nous réfléchissons au volet
financier de l’accompagnement avec la création
d’un fond. Mais cette logique financière est moins
proche de notre ADN » précise Jean-Baptiste Yvon.
L’objectif prioritaire d’Axandus est bien de créer
rapidement plus de 50 emplois directs et de nombreux
emplois indirects chez les entreprises accompagnées
et leurs sous-traitants. La robustesse d’un tel
projet passe par la concentration sur des filières,
gage d’expertise et de pertinence. Ce qui fait
la réussite d’un tel projet, « c’est avant tout
l’engagement et la qualité des hommes. Pour
réussir, il faut partager le sens que l’on donne à ce
que l’on fait : Axandus a été possible parce qu’il y
avait au départ une contrainte de gestion qui nous
a poussés à innover pour trouver des solutions
de ré-industrialisation au service de la création
d’emplois. » C’est ce que l’on appelle donner
du sens à la croissance.
Les startups en incubation chez Axandus
EFI LIGHTING
PRIMO 1D
AD-VENTA
AVENISENSE
Créée avec Brochier
Technologies, la
joint venture est née
d’une demande de
robe lumineuse pour
Ted Lapidus. Un tissu
lumineux est mis au
point et la technologie
à forte valeur distinctive
remporte tout de suite
un fort succès. Citroën
demande rapidement de
travailler sur une portière
en tissu lumineux puis tout
s’enchaîne…
Fort de ses 10 brevets, EFI
Lighting s’engage en 2016
dans un développement
international aux ÉtatUnis, au Mexique et en
Chine et vise 2 millions
de pièces par an et 70
emplois.
Mise en production à
grande échelle en 2016,
la technologie développée
par Primo 1D propose un
fil textile qui contient
une puce et une antenne
de portée de trois à
quatre mètres. Véritable
« tag RFID » invisible et
puissante, la solution est
dédiée à la filière textile,
dans des fonctions de
traçabilité, d’antivol
et de lutte contre la
contrefaçon.
Spécialisée dans les
solutions de stockage
d’hydrogène embarqué,
adaptées aux appareils
nomades et au transport,
la société développe des
têtes de réservoir et des
systèmes de détendeurs
pour les réservoirs à
hydrogène installées sur
les voitures dotées de piles
à combustibles.
La société conçoit
et fabrique des
micro-capteurs
embarqués pour
l’analyse industrielle
et la maintenance,
notamment pour
la mesure de viscosité
d’huile et la densité
de gaz. Les marchés
ciblés sont l’industrie
pétrochimique et
gazière, le transport et
la distribution d’énergies,
les moteurs et turbines.
29
TROIS
ENTREPRENEURS
SUR LE PODIUM
DE L’EXCELLENCE
Trois entrepreneurs lyonnais ont été récompensés
lors de la soirée Level Up, co-organisée par
la Fondation pour l’Université de Lyon, la CCI Lyon
métropole Saint-Étienne Roanne et la Métropole
de Lyon. Chacun à leur manière, ils incarnent
l’excellence et le potentiel entrepreneurial du
terreau lyonnais.
1ER PRIX LYON START UP : CHIMI OPTIM
Initiative unique en France dans le traitement des cancers, ChimiOptim vise à offrir
aux hôpitaux, une nouvelle solution d’externalisation pour la production de poches
de chimiothérapie. ChimiOptim se propose de mutualiser les besoins des petits établissements pour produire les médicaments en divisant le coût par deux, dans les
conditions optimales de sécurité et de traçabilité. Pour Pascal Freydier, fondateur,
c’est une véritable révolution permettant de conserver l’offre territoriale de soins,
tout en garantissant la qualité des médicaments. Après obtention des autorisations administratives et la constitution de ses équipes techniques et commerciales,
ChimiOptim envisage de commencer à fournir les hôpitaux d’ici fin 2016.
NOVAD’OR (1er PRIX NOVACITÉ) : DOZ
Agence dématérialisée de marketing digital, Doz a pour originalité de trouver
et mettre en relation les meilleurs marketeurs du monde avec leurs clients. Son
« secret » ? Des algorithmes de « matching » spécifiques qui mettent en contact
chaque client avec le marketeur le mieux adapté à ses besoins. Basée sur le principe
de la mise en relation, cette marketplace a été lancée à Lyon et San Francisco en
2009, d’abord sous le nom de Capseo, par deux jeunes Lyonnais : Anji Ismail (CEO) et
Faouzi El Yagoubi (CTO). La jeune pousse a rapidement su séduire sa communauté
et revendique 4 500 experts en marketing en ligne, présents dans 15 pays et plus de
300 clients à l’heure. En 2015, Doz a effectué une levée de fonds de 1,1 million d’euros.
1ER PRIX PÉPITES : OBIZ
Solution de marketing relationnel responsable, Obiz rapproche les consommateurs
d’activités de sport, loisirs, beauté et bien-être et les prestataires de proximité.
Sa spécificité est de viser autant la satisfaction des consommateurs par la qualité
des prestations et les prix pratiqués, que le développement économique de ses
partenaires qui ne sont pas commissionnés pour accéder au service. Cette alternative
éthique et durable de consommation, lancée en 2010 par Brice Chambard, a rencontré
son marché : à l’heure actuelle, Obiz compte 8 000 partenaires professionnels, propose
plus de 80 000 bons plans en France et affiche plus d’1,5 million de clients.
De gauche à droite :
Anji Ismail (Doz),
Pascal Freydier (Chimioptim),
Brice Chambard (Obiz)
NEXT STEP
AVEC LEVEL UP
La soirée Level Up illustre
l’engagement de l’écosystème
lyonnais dans le soutien à
l’émergence et au développement
d’entreprises à fort potentiel.
Concrètement, elle met en lumière
et en relation les porteurs de
projets et les dispositifs qui les
accompagnent tout au long de la
chaîne de valeur de la création et
du développement d’entreprise.
Aussi, les lauréats de la soirée
ont-ils été choisis parmi les
projets soutenus par Lyon Start
Up (détection et accompagnement
des projets prometteurs), Novacité
(accélération au développement)
et Pépites (accompagnement
sur mesure des PME en phase
d’hyper-croissance).
30
PERFORMANCES
I N C U B AT I O N S
M A R I E T TO N
R
E
D
A
E
L
U
A
E
V
U
LE NO ME FRANÇAIS
S
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U
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T
DU
»
N
O
Y
L
N
I
E
D
A
M
«
Il a fallu 50 ans au groupe lyonnais pour se
hisser sur la plus haute marche du podium.
Avec le rachat d’Havas Voyages fin 2015,
Marietton est devenu l’un des tous premiers
groupes intégrés du secteur du tourisme en
France. Un acteur incontournable du réseau
de distribution des agences de voyage.
E
n 2016, si vous achetez un produit de voyage -tourisme
ou affaire- dans une agence de voyage, il est possible
que, sans le savoir, vous achetiez un produit du groupe
Marietton. L’entreprise a connu un fort développement depuis
sa création en 1965, par le père et l’oncle de Laurent Abitbol,
aujourd’hui aux commandes. Située rue Marietton dans
le quartier de Vaise à Lyon, la société n’employait qu’une
vingtaine de salariés il y a encore 10 ans. « C’était une gestion
de bon père de famille… Nous avons conservé cet esprit, en lui
donnant un coup d’accélérateur », explique Laurent Abitbol.
Les opérations de croissance externe se sont multipliées ces
dix dernières années, avec l’entrée dans le giron de Marietton
31
Laurent Abitbol,
Président du groupe
Marietton
nous proposons à la clientèle professionnelle, c’est
l’occasion de soutenir le savoir-faire made in France
et d’exprimer une forme de préférence nationale »
met en lumière Laurent Abitbol.
UN ANCRAGE LYONNAIS SOLIDE
des marques Aérosun, MNV Voyages, Envol
– Ailleurs Voyages, Préférence
Voyages, OVP Voyages (Agence de Bouard), des franchises
Voyages Carrefour. En 2015, l’entreprise passe à la
vitesse supérieure en rachetant Auchan Voyages
(contrat sous licence de marque pour douze
agences et 170 corners en hypermarchés). Puis en
décembre 2015, Marietton s’attaque à deux fois
plus gros que lui, avec la reprise d’Havas Voyages.
Une opération qui le fait monter sur la première
marche du hit-parade des distributeurs français
de voyage en France, avec un volume d’affaires de
1,2 Mds € en 2015 et 1 250 salariés.
LES AGENCES :
LE CHOIX DE LA PROXIMITÉ
« L’objectif de ce rachat ? C’est de continuer à bien
faire notre travail bien sûr ! » commente Laurent
Abitbol comme une évidence. « Pour cela, il nous
faut être proche de nos clients. Ce rachat va
nous permettre d’accroître notre maillage territorial puisque les 340 agences d’Havas Voyages
s’ajoutent désormais à nos 112 agences sous
marques Voyages Auchan, Carrefour Voyages,
Club Med ou Sélectour Afat. » Un parti pris plutôt
atypique dans un secteur transformé par la révolution digitale : « Pour nous, il n’y a pas d’opposition
entre points de vente et plateforme web. Notre
approche est cross-canal, même si nous avons la
conviction que le point de vente est un vrai facteur
de réassurance. Nous ne sommes pas plus chers
que les pure players mais en plus, nous accompagnons nos clients... » martèle Laurent Abitbol.
En faisant repasser Havas Voyages sous pavillon
français (sinon lyonnais !) alors que l’entreprise était
aux mains des Américains (Carlson Wagon-lit),
Marietton cherche aussi à poursuivre sa diversification et prendre de nouvelles parts de marché sur
le segment du tourisme d’affaire. Havas Voyages y
réalisait jusqu’alors 60 % de son chiffre d’affaires.
« Nos concurrents sont internationaux. Ce que
Sur le terrain, au niveau des enseignes et des
agences, pas de changement annoncé. « Surtout
pas ! Les marques restent ce qu’elles sont. Nous allons simplement donner davantage de visibilité à
Havas Voyages par de la publicité. Elle sera notre
marque la plus Premium ». Rompu à l’exercice,
le groupe Marietton a une stratégie bien à lui pour
intégrer en son sein les nouvelles entités du groupe
explique le patron : « ne pas changer les équipes
en place et leur laisser une grande marge de
manœuvre. La stratégie commerciale se décide
au niveau de chaque ville : les clients ne sont pas
les mêmes d’un territoire à l’autre ».
L’avenir ? « Dans notre secteur, les stratégies de
long terme n’ont pas de sens. Tous les chocs - crise
économique, attentats - s’y répercutent immédiatement. Et puis je suis quelqu’un d’instinctif :
quand un projet me plait et que j’ai l’aval de mes
investisseurs, je fonce. Ma stratégie, c’est de ne
pas en avoir ! » lance Laurent Abitbol. Une posture
qui lui réussit plutôt bien. Une certitude néanmoins : l’ancrage lyonnais est toujours aussi solide.
« Je m’y sens bien, j’y ai mes racines. Pourquoi
aller ailleurs ? Pour moi, c’est un vrai choix que de
maintenir le siège à Lyon. L’entreprise paie ses
impôts ici. Je suis fier qu’elle participe au développement du territoire. »
Et si vous embarquiez pour
un Naya club depuis Lyon ?
Fin 2015, le groupe Marietton a lancé par le biais de sa marque
Voyamar un nouveau concept de club de vacances all-inclusive :
le Naya Club. Cinq destinations sont proposées : Majorque,
la Sardaigne, Corfou, la Crète et l’île de Zakynthos (Grèce).
Une nouveauté pour le groupe jusqu’ici absent de ce segment.
Au programme : des hôtels à taille humaine, une offre de loisirs/
détente/art de vivre qualitative, une prise en charge complète
des enfants, etc. Une offre disponible au départ de Paris, Marseille,
Lille, Nantes, Toulouse, Nice, Strasbourg et … Lyon bien sûr. « Toutes
nos nouveautés produits sont d’abord testées depuis Lyon ».
Évidemment !
32
T E R R I TO I R E S
T
E
R
R
I
T
O
I
R
E
S
PROJECTIONS 3 4 -39
O R I E N TAT I O N S 4 0-4 7
AMBITIONS 4 8 -59
V I S I O N S 6 0-6 7
33
33
34
T E R R I TO I R E S
PROJECTIONS
DESTINATION PART-DIEU
PARCOURS
DE RÉUSSITE
POUR LES
ENTREPRISES
LIBÉRÉES
Pourquoi implanter son
entreprise à la Part-Dieu ?
Pour se regrouper au cœur
d’un hub métropolitain
qui est également le
second quartier d’affaires
français et le principal de
Lyon. Pour se développer
et asseoir sa croissance
dans des conditions
d’excellence économique et
de performance de services,
au plus près des acteurs de
l’innovation. Pour tout cela
et plus encore.
35
IMPLANTATION
ET FIDÉLISATION
La stratégie de développement de la Part-Dieu
est claire : proposer aux entreprises des réponses
concrètes à leurs besoins, en augmentant et en
diversifiant sa capacité d’accueil de bureaux, tout en
développant la densité et la qualité de ses services.
Les résultats sont là : un parc d’un million de m² de
bureaux dont 30 % livrés ces dix dernières années,
avec un taux de remplissage de plus de 97 %.
Depuis 2008, la stratégie de fidélisation qui préside à
la Part-Dieu est validée par les chiffres d’occupation
- 65 % des occupants sont endogènes au quartier et les parcours des entreprises : la Caisse d’Épargne
et la SNCF se sont redéployées dans la Tour Incity.
Le groupe d’assurances April, trop à l’étroit dans
ses bureaux, a fait de même en construisant son
siège social « l’Aprilium » pour accueillir environ
800 personnes, tout en conservant les locaux de
ses filiales dans le quartier. La division Centre-Est
d’Orange a choisi également le sud de la Part-Dieu
pour construire les 22 000 m² de son nouveau siège
régional : il regroupera, dès 2018, 2 000 salariés issus
des trois sites de la métropole de Lyon…
Les grands utilisateurs historiques de la Part-Dieu se
projettent totalement dans l’ambition du quartier et
beaucoup privilégient l’investissement patrimonial
et la construction de leurs propres bâtiments. C’est
aussi le cas de nouveaux arrivants tels que Davidson
Consulting, qui a d’abord loué ses bureaux en 2007
avant de construire son propre bâtiment. Venu pour
être au plus près de ses clients, la société a grandi
et su trouver à la Part-Dieu les conditions d’une
évolution pérenne pour son projet d’entreprise.
permettait de créer des cloisons simplement et de
pousser les murs en fonction des besoins… on en a
la preuve ! » déclare Florian Cimetière, co-fondateur
de Itinsell, une startup spécialisée dans les solutions
E-logistiques.
Modulables et accessibles, ces locaux séduisent
les PME et startups qui privilégient également la
Part-Dieu pour son accessibilité et la proximité
des grands opérateurs de leurs marchés. « Nos
locaux correspondent bien à nos attentes : ils sont
compétitifs et évolutifs. L’adresse est centrale
et permet à tous nos collaborateurs de venir en
transport en commun ou en modes doux. Personne
n’a de voiture ici et en 4 ans, les parkings à vélo
se sont multipliés… Aujourd’hui, nos locaux nous
ressemblent et répondent à nos besoins de
croissance » poursuit Florian Cimetière. Demain,
Itinsell rejoindra peut-être un bâtiment réhabilité
ou construit récemment. De nombreuses adresses
reconnues proposent des disponibilités de grandes
tailles très polyvalentes où s’expriment la créativité
et l’innovation des opérateurs.
Par exemple, l’opération Silex
2, développée par la Foncière
des Régions, combine la
construction d’une deuxième
10 %
tour neuve accolée à la tour
EDF réhabilitée.
Une manière d’atteindre les
1,5 million de m² de bureaux
en 2020, en garantissant à
chaque utilisateur la possibilité de s’épanouir en toute
liberté et de bénéficier de
prestations de qualité, avec
des services mutualisés.
Entre variété des activités
et concentré d’intelligence
45 %
CONSTRUCTION
ET RÉHABILITATION
Le parc tertiaire neuf des Immeubles de Grande
Hauteur, ou autres, et de dernière génération,
ne se limite pas aux opérations patrimoniales.
La grande variété de projets en cours - Sky 56, Silex 1,
Terralta, Sky avenue, 107 rue Servient ou demain Two
Lyon - assure aux entreprises voulant s’implanter,
des solutions performantes aux prestations ultraqualitatives. Par exemple, ITCE, la filiale informatique
et technologie de la Caisse d’Épargne, vient
d’annoncer son implantation programmée dans
la moitié du bâtiment d’Equinox.
Produits complémentaires, les immeubles d’ancienne
génération tels que la Tour Part-Dieu répondent à
des besoins de flexibilité et de compétitivité. « Nous
en sommes au troisième agrandissement depuis
2011 ! De 60 m2 à 300 m2 aujourd’hui. On savait
que la conception de l’aménagement des plateaux
45 %
Ingénierie et système urbains
Activités affaires
Administrations et collectivités
locales
5 chiffres clés :
1 000 000 m2 de bureaux
2 200 établissements
45 000 emplois
Demain :
+ 650 000 m2 de bureaux
+ 35 000 emplois
36
T E R R I TO I R E S
PROJECTIONS
DESTINATION PART-DIEU
POINT
DE VUE ET
PERSPECTIVES
STÉPHANIE PAIX
Présidente de la
Caisse d’Épargne
Rhône-Alpes
Investisseur et utilisateur
historique du quartier,
la Caisse d’Épargne RhôneAlpes a acquis la Tour Incity
en 2015 et 700 collaborateurs
emménagent sur 18 000 m²
en ce moment même…
L’actualité de la banque offre
un point de vue privilégié sur
le quartier de la Part-Dieu
et l’économie métropolitaine.
La vision stratégique et le
projet d’entreprise portés par
Stéphanie Paix, Présidente
de la Caisse d’Épargne
Rhône-Alpes, résonnent dans
tous les enjeux immobiliers
et économiques du quartier
de la Part-Dieu.
La Caisse d’Épargne et la Part-Dieu,
c’est un destin commun ?
Nous sommes un habitant historique de
ce quartier. Nous y avons grandi et l’avons
vu grandir. Il a fallu un réel engagement,
un acte de foi de nos prédécesseurs en
1973, pour venir installer le siège de notre
entreprise dans un marécage, où la gare
de la Part-Dieu n’existait pas. Nous
perpétuons cette ambition visionnaire
avec l’achat de la Tour Incity et notre
emménagement dans ce magnifique
objet architectural. Vous savez, cette
Tour est symbolique de la capacité de
Lyon à se renouveler, à se reconstruire
tout comme notre projet immobilier est
symbolique de notre capacité à nous
projeter et à accompagner le territoire.
C’est d’autant plus important pour une
entreprise qui a une activité bancaire
régionale et mutualiste par essence
non délocalisable et qui l’exerce depuis
bientôt 200 ans…
37
Comment avez-vous décidé d’investir
dans Incity ?
La Tour Caisse d’Épargne a 40 ans. Elle
avait besoin d’une grande révision… Cinq
ou six ans minimum de travaux entre la
déconstruction et/ou la réhabilitation
et le réaménagement. Une perspective
qui nous a poussés à investir, car
nous sommes investisseurs. Quand
un investisseur est propriétaire d’un
immeuble, loué à 56 % à une institution
sur un bail de 12 ans, il ne prend pas de
risques. Ceci est d’autant plus vrai quand
on connaît le marché lyonnais. Et encore
plus dans un quartier qui s’est fortement
développé, qui a très peu de vacance,
avec une régulation des permis et des
ouvertures plutôt bien menée. Pour
nous, l’investissement n’était pas risqué
et servait admirablement l’objectif de
notre projet d’entreprise lancé en 2012 :
être la première banque en Rhône-Alpes
interactive et innovante.
Comment le quartier sert votre projet
d’entreprise ?
Le quartier de la Part-Dieu est en plein
renouvellement. En devenant propriétaire
de la tour Incity, nous nous inscrivons
au cœur de ce grand projet urbain. Par
ailleurs, nous libérons nos locaux actuels
pour y créer un incubateur- accélérateur
de startups Fintech/Insurtech dès 2016.
Avec ces deux projets immobiliers en
neuf et en rénovation pour répondre à ses
propres besoins et à ceux d’entreprises
d’innovation, la Caisse d’Épargne fait
écho à la stratégie de développement
du quartier : des constructions neuves
emblématiques pour de grandes entreprises et des initiatives pour rénover des
bâtiments existants en proposant des
solutions à des entreprises en devenir.
Ce projet d’incubateur Fintech/
Insurtech répond-il aussi à un effet
de « mode » ?
C’est l’inverse. Même si je considère
que ce qui a été fait à la Part-Dieu ces
dernières années est une réussite, des
marges de progrès existent encore :
le quartier s’est progressivement concentré sur les grandes institutions ou
grandes entreprises, se fermant un peu
aux PME. C’est en tout cas l’image qu’il
donne. Nous considérons que notre
activité de banquier s’adresse à toutes
les entreprises, quelles que soient leurs
tailles. En fait, nous allons reconfigurer
cette tour pour rendre la Part-Dieu plus
« LE QUARTIER
D’AFFAIRES
HISTORIQUE
ET LE HUB
MULTIMODAL SONT
EN TRAIN DE
SE RÉINVENTER…»
38
T E R R I TO I R E S
PROJECTIONS
accessible aux PME avec un outil qui
portera un incubateur, une pépinière
d’entreprises et des locaux pour des
PME diverses et variées. Cet immeuble
adapté sera dédié en quelque sorte à
leurs besoins et potentiels. C’est tout
l’enjeu du projet. Et c’est très ambitieux.
« NOUS ALLONS
RECONFIGURER CETTE
TOUR POUR RENDRE
LA PART-DIEU
PLUS ACCESSIBLE
AUX PME...»
Comment la Part-Dieu contribue
à la dynamique économique de
la Métropole ?
Quand je suis arrivée à Lyon, ce qui m’a
frappé en écoutant les chefs d’entreprise
et les politiques, c’est leur pragmatisme.
Cette région est une des rares en France
à avoir compris que l’industrie n’est pas
un gros mot et qu’elle crée de l’emploi,
des exportations, de la valeur…
La Part-Dieu constitue justement la
porte d’entrée naturelle de ce vaste
territoire d’expérimentation et de
pragmatisme. Le quartier d’affaires
historique et le hub multimodal
sont en train de se réinventer autour
d’une dynamique d’innovation qui
accompagne la relocalisation industrielle. Il y a une envie de construire
ensemble dans ce quartier comme dans
la région. La capacité d’expérimentation
du territoire est absolument remarquable
C’est une dynamique qui est fabuleuse.
Presque fascinante.
39
Organisation et aménagement :
4 exemples pratiques pour
des solutions pragmatiques
UNE TOUR SANS PAPIER
« Lorsqu’une direction comme celle du juridique
et du contentieux est capable de dématérialiser
l’ensemble de ses procédures, toute l’entreprise
doit être en mesure de faire de même.
Nos services le font et montrent le chemin
aux autres car c’est bien ce qu’attendent nos
clients : plus de simplicité, plus d’accessibilité,
plus de disponibilité. »
DES ESPACES BIENVEILLANTS
« Les open-space sont de petits espaces pour
que les managers soient au milieu de leur équipe.
En revanche, si un collaborateur doit s’isoler pour
un appel personnel, nous avons créé un concept
de cabine téléphonique… C’est un aménagement
de bienveillance. »
LA SIGNALÉTIQUE INSTINCTIVE
« Les salles de réunion s’appellent Confluence au
sud, Tête d’Or au nord, Mont Blanc à l’est…
Et elles sont toutes numérotées par étage.
Ce n’est pas très original, mais très pratique et
cela ancre notre siège dans tout le territoire. »
UNE MOBILITÉ PARTAGÉE
« La tour n’a pas de parking, cela nous oblige
à repenser complètement la façon dont
les collaborateurs se déplacent ainsi que notre
parc de véhicules de service. Nous allons essayer
d’imaginer la co-utilisation des parcs avec
nos voisins des Halles de Lyon. »
40
T E R R I TO I R E S
O R I E N TAT I O N S
CONJONCTURE
IMMOBILIÈRE
2015 ANNÉE RECORD
BAROMÈTRE :
Taux de rendement
prime de
5,5 %
Taux de vacance
6 %
DEMANDE PLACÉE :
Loyer prime à la Part-Dieu
270 € HT HC/m2/AN
(300 € HT HC en IGH)
Indice du coût à
la construction
-1,2 % SUR UN AN À 1 627
(3e trimestre 2015)
366 000 m2 DE STOCK
dont 39 % d’immeubles neufs
dernière génération
Rendement moyen de 5,5 %
LE NEUF SÉDUIT LES GRANDS UTILISATEURS :
61 % neuf
39 % ancien
+12 % (par rapport à 2014)
SOIT 272 153 m²
(moyenne décennale : 215 000 m2)
Poids de la Part-Dieu
16 %
Volume de transactions
+15 %
(501 vs 435 en 2014)
LOCATION :
70 % neuf
30 % ancien
Source : CECIM
41
GRANDS PROJETS : 57 % de la demande placée
INVESTISSEMENTS :
ANNÉE RECORD
Répartition de la demande placée
6 %
25 %
43 %
Confluence
Gerland
Part-Dieu
Carré de Soie
Autres territoires
2015 : 1,25 MDR €
Bureaux :
57 %
Commerce :
23 %
16 %
Logistique / locaux d’activités :
11 %
20 %
Big Deals :
Grand Hôtel-Dieu par Predica
PERFORMANCES LYONNAISES :
Un référentiel européen plus que français
FRANCE
Lille
Toulouse
Marseille
172 000 m2
142 000 m2
128 000 m2
Lyon
272 153 m²
EUROPE
Amsterdam
Milan
Francfort
Barcelone
POUR 170 M €
Sky 56 par Gecina
POUR 133 M€
Good Deals :
13 OPÉRATIONS DE
20 À 70 M€
POUR UN VOLUME
GLOBAL DE 475 M€
285 050 m2
318 000 m2
391 000 m2
398 000 m²
Source : JLL
PRINCIPALES TRANSACTIONS :
EDF SEPTEN
Gerland
21 160 m2
RTE
Gerland
14 129 m2
ADECCO France
Carré de Soie
12 576 m2
CAPGEMINI
Gerland
7 496 m2
ICADE Cirmad
Part-Dieu
7 038 m2
42
T E R R I TO I R E S
O R I E N TAT I O N S
DEMANDE PLACÉE :
278 052 m2 EN RÉGION LYONNAISE
Dont 70 % dans le Grand Lyon
LOYER PRIME STABLE :
125 €
82 €
m2/an pour les bureaux
d’accompagnement
m2/an pour les
locaux industriels
en neuf
VENTE / LOCATION :
PÉNURIE DE FONCIER :
Inversion de tendance
Manque d’offre neuve
65 % location
35 % vente
80 % ancien
20 % neuf
La part des locations
était située à 50 %
en 2013
PRINCIPALES TRANSACTIONS :
VIGNAL SYSTHEM
Corbas
11 000 m2
DURAND SERVICES
Chassieu
6 450 m2
FÉLIX TRANSPORT
Décines-Charpieu
6 228 m2
BROSSETTE
Corbas
6 100 m2
DEMANDE PLACÉE :
+27 % PAR RAPPORT À 2014
avec 382 530 m²
Loyers : 43 €/m2
43
VENTILATION DE LA DEMANDE PLACÉE :
LE BAROMÈTRE
66 % ancien
34 % neuf
92 % location
8 % vente
TO :
+3 % À 65,2 %
(Taux d’occupation)
PM :
+2 % À 82,5 €
(Prix moyen)
REVPAR :
LE BAROMÈTRE :
945 000 m² de surfaces de vente
+321 ÉTABLISSEMENTS EN 2015
dont nouvelles enseignes : Primark, Hema, Pull & Bear, Lego Store,
Maison Lejaby
3 665 m² DE VENTE AUTORISÉS EN CDAC EN 2015
CESSION :
13 000 m² rue de la République à Lyon par ANF
(magasin Printemps)
OUVERTURES PRÉVUES EN 2016 :
Miniworld au Carré de Soie
Nike et Maxi Bazar dans l’ex-site Banque de France
en Presqu’île
L’OFFRE :
7,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012
7 milliards d’euros de budget de consommation des ménages en 2012
ZONE DE CHALANDISE :
1,6 million d’habitants
Plus de 16 000 activités commerciales et de services
dont 2 500 commerces en Presqu’île
34 millions de visiteurs annuels au Centre commercial de la Part Dieu
150 marchés hebdomadaires sur l’agglomération
+5,0 % À 53,8 €
(Revenu moyen disponible
par chambre)
+373 CLÉS
CLIENTÈLE :
60 % affaires
40 % loisirs
L’OFFRE
au 1er janvier 2015
229 hôtels
14 247 chambres
37 résidences
3 540 appartements
44
T E R R I TO I R E S
O R I E N TAT I O N S
QUELLES SONT LES ENTREPRISES QUI
SONT À L’ORIGINE DE LA DYNAMIQUE
IMMOBILIÈRE ET ÉCONOMIQUE ?
L’ENQUÊTE RÉALISÉE PAR LA MÉTROPOLE EN 2015
SUR UN PANEL D’UNE CENTAINE D’IMPLANTATIONS
REPRÉSENTATIVES DES SECTEURS D’ACTIVITÉ
MOTEURS DE LA DYNAMIQUE ÉCONOMIQUE ET
IMMOBILIÈRE DE L’AGGLOMÉRATION FAIT RESSORTIR
DEUX GRANDES TENDANCES :
• L’industrie et les filières prioritaires
portent la dynamique économique
et immobilière de la Métropole. Elles
représentent plus de la moitié des
transactions et des emplois créés
et maintenus. Ces secteurs se
confirment être le véritable moteur
du développement économique
et immobilier du territoire et
constituent un socle solide pour la
métropole lyonnaise.
• Les aménagements économiques
et l’immobilier d’entreprise de la
Métropole stimulent directement
le marché immobilier et la création
d’emplois. Les opérations d’aménagement pilotées par la Métropole et contractualisées avec des
partenaires privés sont à l’origine
d’un tiers de la demande placée en
immobilier. Ils contribuent à 35 % à
la création de l’emploi sur le territoire
et représentent 42 % des emplois
maintenus.
TAILLE DE
L’IMPLANTATION
(en % du total)
Industrie et filières prioritaires
18 %
12 %
Sciences de la vie
Énergie / Cleantech
NTIC
Autres
7%
11 %
51 %
14 %
Services
5%
20 %
31 %
Formation
Autres
Autres secteurs
45
EMPLOIS MAINTENUS
EMPLOIS CRÉÉS
(en % du total)
(en % du total)
29 %
63 %
17 %
57 %
16 %
27 %
5%
29 %
Industrie et filières prioritaires
22 %
12 %
Services
21 %
Formation
Autres
1%
29 %
4%
8 %
7%
Sciences de la vie
Énergie / Cleantech
NTIC
Autres
13 %
16 %
Autres secteurs
L’INDUSTRIE ET LES FILIÈRES PRIORITAIRES
50 % DES TRANSACTIONS
50 % DES EMPLOIS CRÉÉS ET MAINTENUS
SCIENCES DE LA VIE
+ 400 POSTES (CRÉATION D’EMPLOI NETTE)
50 000 m² DE DEMANDE PLACÉE
NOUVELLES TECHNOLOGIES
D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION
PRÈS DE 400 EMPLOIS CRÉÉS (29 % du total)
5 % DE LA DEMANDE PLACÉE
ÉNERGIE ET CLEANTECH
IMPLANTATIONS
D’ENTREPRISES 2015,
TRÈS BONNE ANNÉE
POUR LE TERRITOIRE - Plus que 700 transactions
(source CECIM)
- 92 implantations
(source ADERLY)
PRÈS DE 2 400 EMPLOIS MAINTENUS
DEMANDE PLACÉE SUPÉRIEURE À 50 000 m²
essentiellement portée par le redéploiement
de grandes entreprises (Septen, Veolia, Engie…)
SERVICES AUX ENTREPRISES
ET AUX PARTICULIERS
PRÈS DE 20 % DE LA DEMANDE PLACÉE
FORMATION :
11 IMPLANTATIONS ET 1 EMPLOI SUR 5 CRÉÉS
EMPLOI
1 350 EMPLOIS CRÉÉS
11 159 EMPLOIS MAINTENUS
46
T E R R I TO I R E S
O R I E N TAT I O N S
DES LIVRAISONS & DES PROGRAMMES
POUR S’IMPLANTER
& INVESTIR
2016
DISPO.
IMMÉDIATE
BE
GERLAND PLAZA
PAVILLON 52
GREENPOLIS
2 600 M
7 578 M
1 891 M
3 596 M2
EQUINOX
INITIAL
LE CHARLEMAGNE
Ô SAÔNE
2 500 M2
1 915 M2
4 000 M2
9 800 M2
TERRALTA
PLASTIC OMNIUM
VERT ANIS
NEW DEAL
9 000 M2
3 500 M2
2 700 M2
8 881 M2
LE RÉCAMIER
RUBIK
ZAC DU PUY D’OR
TARGE
2 359 M
380 M
1 200 M
1 164 M2
2
2
2
2
2
2
AMBRE
ILÔT K
ESPACE RIMBAUD
HÉLIO 7
2 600 M2
1 610 M2
4 000 M2
2 400 M2
SUNWAY
HIKARI
CONVERGENCE
2 713 M
500 M
5 000 M2
2
2
Les surfaces affichées correspondent aux m2 disponibles.
47
47
25 BVD EUGÈNE
DERUELLE
1 350 M
GREEN OFFICE
8 859 M2
2
YNFLUENCES SQUARE
UTEI VINCI
9 320 M2
7 811 M2
(2 720 + 6 600 M2)
HALL GÉCINA
VIEW ONE
1 500 M
15 000 M2
2
GÉCINA LOT 1
ORGANDI
11 500 M
13 500 M2
2
2018
2017
SILEX 1
LE DOLET
10 000 M2
1 130 M2 ET 1 040 M2
107 RUE SERVIENT
SÈVEN
5 300 M
6 000 M2
2
2016
À VENIR
SKY 56
SILEX 2
32 000 M2
30 700 M2
OXAYA ICADE
GR CATUPOLAN
7 170 M2
3 500 M2
GRAND
PROJET
URBAIN
PART-DIEU
PÔLE
MIXTE
TECHLID
PÔLE
TERTIAIRE
PRESQU’ÎLE
GERLAND
VAISE
CONFLUENCE
AUTRES
CARRÉ DE SOIE
48
48
T E R R I TO I R E S
AMBITIONS
CARRÉ DE SOIE
TECHNIP
LE CHOIX DE
LA SOUPLESSE
Implanté à Lyon Gerland depuis plus de 50 ans
et à Vaulx-en-Velin depuis 20 ans, Technip,
acteur mondial de l’ingénierie a choisi Le Carré
de Soie pour regrouper ses équipes et se doter
d’une solution immobilière répondant à
ses besoins d’agilité et de croissance.
49
ALAIN FRANÇOIS,
Directeur de Technip Lyon
En 2011, nous avons souhaité réunir
les deux établissements lyonnais sur
un même site pour regrouper environ
500 collaborateurs et accueillir
des clients et partenaires dans des
démarches projets. Nous avons
dimensionné notre besoin à 700 postes
de travail. Nous recherchions l’efficacité
opérationnelle et économique et avons
rapidement réalisé que la solution
passait par une programmation.
Une dizaine de programmes ont été
étudiés dans différents quartiers de la
métropole, à l’Est et au Sud.
POURQUOI AVOIR CHOISI
LE CARRÉ DE SOIE ?
Quatre critères ont été déterminants
dans notre choix : l’accessibilité en
transport en commun et en véhicules
particuliers ; le prix au m2 ; la possibilité de
mutualiser la mise en place d’un service de
restauration collective et de parkings ; et
le temps de trajet moyen pour les salariés.
Le Carré de Soie est naturellement
apparu comme destination : la connexion
métro et tramway répondait autant aux
besoins de centralité que de proximité
avec l’aéroport Lyon-Saint Exupéry. Nos
clients étrangers apprécient beaucoup
la simplicité d’accès de nos locaux.
Et l’implantation du siège régional
de Véolia en 2014 a permis, comme
envisagé, la mutualisation de services.
LES DONNÉES CLÉS
DU PROGRAMME
- Maîtrise d’ouvrage :
Bouwfonds Marignan Immobilier
- Usine Tase : 8 500 m2 de réhabilitation
- Cœur de Soie : 5 000 m2 de bâtiments
tertiaires neufs
- 600 logements libres en accession
- 180 logements sociaux
- 1 résidence hôtelière
VOUS VALIDEZ VOTRE CHOIX
APRÈS DEUX ANS DE RETOUR
D’EXPÉRIENCE ?
Oui tout à fait ! Le programme immobilier,
réalisé par Bouwfonds Marignan, a
consisté en une réhabilitation sur le
site des anciennes usines Tase, inscrit
au titre des monuments historiques.
Nous occupons désormais 8 500 m2 de
bureaux réhabilités et 1 000 m2 dans deux
bâtiments tertiaires neufs, mitoyens.
Nous avons intégré ces locaux au fur
et à mesure, en douceur, en fonction de
nos besoins entre 2013 et 2014. Société
de projet, nous avons choisi la location
pour répondre rapidement à des besoins
d’adaptation de nos effectifs. Qualité et
souplesse sont des caractéristiques de
notre organisation et de nos prestations,
aussi il était logique de retrouver ces
caractéristiques dans nos espaces de
travail. Nos locaux HQE sont conformes
aux normes environnementales et ils
offrent des conditions de travail très
appréciées aux collaborateurs et clients.
Le clair de jour, très important dans
l’immeuble ancien, est un facteur
d’ambiance fort pour des groupes qui
fonctionnent en mode projet.
TECHNIP ET LYON EN
QUELQUES MOTS ?
Technip Lyon est atypique dans le
groupe parapétrolier coté au CAC 40
qu’est Technip, dans la mesure où nous
ne travaillons que très peu sur le pétrole.
Nos activités sont plutôt orientées vers
l’aval de l’industrie pétrolière et gazière,
à savoir la pétrochimie et la chimie, mais
aussi les sciences de la vie, le nucléaire et
seulement marginalement le raffinage
et le stockage de gaz. Cette particularité
vient de notre histoire lyonnaise très liée
aux acteurs de la chimie locale.
Pour un centre d’ingénierie tel que le
nôtre, être à Lyon nous procure de
nombreux atouts : des écoles de très
bon niveau, un bassin de compétences
important, des coûts moins importants
qu’à Paris, des projets industriels dans la
région et un rayonnement mondial qui
va croissant et auquel nous souhaitons
continuer à contribuer. CARRÉ DE SOIE
QUEL ÉTAIT VOTRE BESOIN ?
50
T E R R I TO I R E S
AMBITIONS
UNE PLACE
DE PREMIER
PLAN...
La dynamique tertiaire se poursuit
au Carré de Soie avec la construction
de VIEW ONE, qui sera le premier
immeuble de bureaux du futur quartier
Villeurbanne la Soie.
Conçu par Dietmar FEICHTINGER,
sous maîtrise d’ouvrage d’Altarea
Cogedim, l’immeuble VIEW ONE offre
une solution d’implantation ultraqualitative sur l’esplanade Miriam
Makeba, cœur battant du quartier. En
plus de 14 500 m² de surface de plateaux
traversant disponibles, facilement
divisibles, 1 250 m² de commerces et
de services, des terrasses et jardins
suspendus et 180 places de parking,
VIEW ONE disposera d’une double
certification : NF HQE Bâtiments
tertiaires niveau Excellent et BREEAM
niveau « Very Good ». De plus, il offrira
des performances inférieures à 30 %
de la RT 2012. Commercialisé par
CBRE et BNP Paribas, VIEW ONE sera
livré au 2e trimestre 2017.
CARRÉ DE SOIE
VIEW ONE
51
VINCI CONSTRUCTION FRANCE
CONFORTE SON IMPLANTATION
À VILLEURBANNE...
ADIM Lyon, filiale de Développement Immobilier de VINCI Construction France,
a livré un immeuble de bureaux à PFO²
(Groupe PERIAL) en décembre 2015 à
Villeurbanne. Ce bâtiment, dessiné par
l’architecte Xanadu, répond aux dernières
exigences environnementales : il est labélisé OXYGEN, l’ECO-engagement de
VINCI Construction France et en cours de
certification BREEAM.
C’est dans ce nouvel immeuble baptisé
l’ECHO, que devraient s’installer, au cours
du premier semestre 2016, environ 160 collaborateurs de CITINEA, une marque de
VINCI Construction France.
Ces effectifs viennent rejoindre les équipes
de Campenon Bernard Management,
Campenon Bernard Nucléaire et ADIM
Lyon, déjà présentes depuis 2009, au 55
avenue Paul Krüger à Villeurbanne.
NOUVELLES
IMPLANTATIONS,
NOUVELLES
PERSPECTIVES
… ET BLÉDINA FAIT LE CHOIX DE
LIMONEST POUR RELOCALISER
SES FONCTIONS TERTIAIRES
Blédina (groupe Danone) a choisi
Limonest pour relocaliser son siège
social et déménager ses fonctions
tertiaires (supports, services, direction)
depuis Villefranche-sur-Saône et la
région parisienne. 350 à 370 salariés
sont concernés par cette opération.
La production sera renforcée à
Villefranche-sur-Saône.
Leader en France de la nutrition
infantile, Blédina entend ainsi mieux
profiter des opportunités que lui offre la
métropole, tout en préservant la qualité
de vie sur site par une construction en
mode campus et une bonne qualité de
desserte avec Villefranche. Le groupe
DCB est investisseur et promoteur de
cette opération. 11 156 m² de bureaux
sont prévus en R+2 + mezzanine. Le
bâtiment vise une certification BREEAM
Very Good.
Architecte : Soho Architecture et
urbanisme. Livraison prévue : juin 2017.
52
T E R R I TO I R E S
AMBITIONS
CONFLUENCE
QUAND UNE HALLE
INDUSTRIELLE DU 19 E
DEVIENT UN ESPACE
TERTIAIRE DU 21E SIÈCLE
Un lieu atypique pour s’épanouir et
travailler, qui accorde une grande
importance aux flux et aux échanges,
à l’image des entrepreneurs qu’il
accueillera. C’est ce principe qui a guidé
le geste de l’agence Vurpas, sélectionnée
pour dessiner le futur lieu totem de la
French Tech lyonnaise à la Confluence.
L’agence Vurpas mise sur une gestion de
l’espace intérieur modulable et évolutive,
selon les moments de la journée et les
typologies d’activités. Le bâtiment
sera très fonctionnel et pourra aussi
accueillir de nouvelles fonctionnalités
grâce à sa structure ouverte et très large.
Sa capacité d’accueil sera de 250 à
350 postes de travail ; il comportera
également un espace événementiel de
plus de 900 m2.
Si les caractéristiques architecturales
et patrimoniales du bâtiment d’origine
– sheds latéraux, charpente de métal
et bois, façade – seront conservées,
l’ensemble de l’enveloppe acoustique et
thermique sera requalifiée. L’intégration
du bâtiment à la Confluence sera
particulièrement soignée, pour transformer cette ancienne halle industrielle
en une halle fédératrice, totalement
intégrée et ouverte sur la ville.
Démarrage des travaux :
Juin 2016
Livraison :
Fin septembre 2017
(date prévisionnelle)
ONLY
NEWS
LYON GAGNE L’APPEL
EUROPÉEN « SMART CITIES
AND COMMUNITIES »
Aux côtés de Munich et Vienne,
Lyon a remporté l’appel à projets européen « Smart Cities and
Communities ». Lyon Confluence
avait répondu pour le compte
de Lyon à cet appel à projets dans l’objectif d’amplifier
l’expérimentation de la ville
intelligente. Un financement de
sept millions d’euros sera alloué
dans ce cadre par l’Europe sur la
période 2016-2020. Il permettra
d’aller plus loin dans l’innovation
technologique, environnementale et sociale poussée dans ce
quartier.
53
ONLY
NEWS
La société de conseil opérationnel, spécialisée dans la recherche et l’innovation,
emménagera dans quelques semaines
dans ses nouveaux bureaux du Pavillon 52.
Situé au cœur de la Confluence, entre
la Sucrière et le nouveau siège d’Euronews, le Pavillon 52 finalise le front de
Saône et ne cache plus sa structure
ambitieuse et innovante. Sa mantille
notamment, brise soleil en lame de
béton fibré ultra haute performance, qui
habille entièrement sa façade.
Porté par le Groupe Cardinal, ce nouveau
bâtiment de 7 500 m2 est signé Rudy
Ricciotti, architecte lauréat du Grand
Prix National d’Architecture en 2006.
Il se compose de bureaux, de commerces
en rez-de-chaussée, d’un parking de
54 places en sous-sol, ainsi que de
terrasses de 754 m2 qui offrent une vue
panoramique sur les Balmes, la Saône et
les berges réaménagées. Sa livraison est
imminente.
CONFLUENCE
ACIES CONSULTING
GROUP INSTALLE SON
SIÈGE AU PAVILLON 52
L’équipe d’OGIC
lauréate de l’îlot B2
OGIC, associé aux
architectes suisses Diener
und Diener Architekten,
à l’architecte lyonnais
Clément Vergély, au
paysagiste Michel
Desvigne et au bureau
d’études environnementales ETAMINE, a été
retenu pour l’aménagement de l’îlot B2.
La qualité d’usage est
inscrite au cœur du projet,
avec la volonté d’offrir
de la générosité dans les
espaces. L’îlot accueille
un programme mixte de
12 040 m², répartis sur
cinq bâtiments (trois de
logements, un de bureaux
et un mixte de bureaux et
logements sur l’esplanade).
Dépôt du permis
de construire :
été / automne 2016
Démarrage
des travaux : 2017
Livraison prévue : 2019
54
T E R R I TO I R E S
AMBITIONS
GERLAND
CAPGEMINI
IVOIRE,
UN SYMBOLE
Sébastien Brouat, directeur du projet IVOIRE chez
Capgemini, explique pourquoi le géant mondial des
technologies de l’information (180 000 collaborateurs)
a choisi de regrouper 750 collaborateurs dans
le quartier des Girondins.
Quelles sont les raisons du
regroupement de vos équipes ?
Notre emménagement dans l’immeuble
Ivoire en plein cœur du quartier est
notamment motivé par une volonté de
favoriser le travail collaboratif entre les
métiers du groupe, pour développer notre
capacité d’innovation. Capgemini est un
expert multi-métiers de l’IT (Technologies
de l’Information) qui cultive une approche
« métier » globale et transversale. Nous
attendons beaucoup du regroupement
dans un seul bâtiment, des 750 collaborateurs issus de services et métiers
complémentaires, pour innover encore
plus et encore mieux !
Pourquoi avoir choisi Gerland ?
Notre implantation lyonnaise sur quatre
sites, dans des locaux qui trouvaient
leurs limites, n’était plus adaptée à
notre travail en mode projet. L’optimisation de surface a été un critère important
dans la sélection de l’implantation.
La qualité de vie et des espaces l’était
également. Le bâtiment Ivoire dans
le quartier des Girondins, à Gerland, a
rapidement émergé comme la solution :
l’emplacement est central, à proximité
de la Confluence et de la Part-Dieu,
parfaitement connecté en transports en
commun et en modes doux. Le quartier
bouge et offre un environnement qui
concilie nos exigences d’image, notamment avec le Biodistrict, et de services
de proximité pour nos collaborateurs.
Le fait de pouvoir bénéficier d’une location
exclusive, d’une qualité architecturale
et de performances conformes à notre
politique environnementale et RSE, a fini
de nous convaincre (certifié NF-Bâtiments
tertiaires-Démarche HQE Niveau « Very
Good » niveau de consommation énergétique Cepmax RT2012-30 %).
IVOIRE
• Propriétaire :
BNP Paribas Real Estate
Investment Management
• Promotion :
Altarea Cogedim et Icade
• Architecte :
Atelier GAUTIER+CONQUET
55
GERLAND
« Pour Capgemini, qui fêtera
ses 50 ans l’an prochain, Ivoire est
un vaisseau amiral dans la seconde
ville de France »
GIRONDINS, NOUVELLE CENTRALITÉ
Après le secteur du Bon Lait, la ZAC des
Girondins, au Nord, illustre la réussite
stratégique de création de véritables
quartiers de cœur de ville, accueillants,
dynamiques et connectés.
Ivoire est également une vitrine pour
Capgemini ?
En termes d’image et de prestige, Ivoire
est le symbole de notre volonté d’être
encore plus acteur de la dynamique
économique de la Métropole. Pour
Capgemini, qui fêtera ses 50 ans l’an
prochain, Ivoire est une sorte de
« vaisseau amiral », dans la seconde ville
de France. Lyon sait conjuguer ses atouts
économiques, d’enseignement, de qualité
de vie, de densité du tissu économique,
pour offrir une vision positive et dynamique aux investisseurs et aux jeunes
talents. Cela fait sens avec notre projet
ambitieux d’innovation et d’effervescence.
Quand un visiteur franchira les portes
d’Ivoire, client ou salarié, il fera l’expérience
des savoir-faire de Capgemini. Dans
chacun des huit étages, il partagera
l’expérience de notre vision de l’innovation.
Sur les 17,5 ha des Girondins, la livraison
d’une vaste offre de logements accompagne celle d’équipements publics de
proximité (d’ici 2018 près de 850 logements seront livrés) et les chantiers des
programmes tertiaires sont lancés :
le centre de dispatching de RTE de
•
14 000 m², réalisé par ICADE, livré fin 2017 ;
• « Green Office Link », immeuble de bureaux
de 8 700 m² porté par Mutavie est en
recherche utilisateur et sera livré mi 2019.
Girondins, mixité et m²
• 2 900 logements : 185 738 m²
• Bureaux : 65 578 m²
• Commerces : 7 152 m²
• Locaux d’activité et de services :
3 095 m²
• Équipements publics : 17 225 m²
(groupe scolaire de 18 classes,
crèche, terrain de sport, un pôle
social et culturel)
56
T E R R I TO I R E S
AMBITIONS
LYONTECH-LA DOUA
2025 : L’ODYSSÉE
D’UN CAMPUS
SCIENTIFIQUE
AU SERVICE DE
L’INNOVATION
Engagée depuis plusieurs mois, la transformation
du campus LyonTech-La Doua s’accélère au cours
du premier semestre 2016 avec le lancement
opérationnel d’un programme immobilier
d’envergure : neuf opérations de construction
et 23 requalifications. Une étape qui marque
un véritable changement d’ère pour le campus…
Créé en 1957 sur la commune de
Villeurbanne pour répondre à une
pénurie d’ingénieurs, le campus de la
Doua a pris quelques rides. Situé sur un
vaste domaine de plus de 100 hectares,
il regroupe 40 % du potentiel scientifique
lyonnais, avec 30 000 usagers dont
25 000 étudiants et 5 000 chercheurs.
Il était jusqu’alors connu pour ses acteurs académiques de premier plan :
l’Université Claude Bernard Lyon 1,
l’Insa de Lyon, CPE Lyon, l’ENSSIB, le
CNRS ou l’INRIA… Mais beaucoup moins
pour ses acteurs économiques et son
potentiel de développement. Pourtant,
le campus abrite aussi 70 entreprises,
ainsi que de nombreuses structures
d’accompagnement et de services à
l’innovation (Pulsalys, Insavalor, Lyon
Ingénierie projets…).
RENFORCER LES PASSERELLES
ENTRE LA RECHERCHE ET
L’ENTREPRISE…
C’est ce décalage d’image et de
perception que les acteurs publics
(Université de Lyon et Métropole de
Lyon) ont décidé d’enrayer à travers le
projet stratégique LyonTech-La Doua.
« Sa dynamique vise à faire converger
les stratégies de développement de
l’Université de Lyon et de la Métropole.
Son objectif est de renforcer les
passerelles entre la recherche et l’entreprise pour favoriser l’innovation.
Pourquoi ? Parce que l’innovation est
un élément clé du développement
économique et du rayonnement à
l’international » explique Delphine
Picard, chef de projet développement
des campus à la Métropole. Autrement
dit, LyonTech-La Doua vise à afficher
davantage ce potentiel de transfert
de technologie pour le faire grandir. Et
en faire un vrai vecteur d’attractivité
au service du développement des
entreprises.
57
… AU SERVICE DE L’INNOVATION
ET DE LA CRÉATION DE VALEUR
Pour renforcer l’identité économique
du territoire, l’Université de Lyon et la
Métropole, en partenariat avec l’État,
la Région, les établissements d’enseignement et de recherche et la ville de
Villeurbanne, ont décidé de mettre en
synergie l’offre existante de services
à l’innovation et de l’étoffer. Plusieurs
outils phares seront ainsi créés. Le premier, la Fabrique de l’Innovation, dont
la livraison est prévue en 2020 : « Elle
sera une porte d’entrée à tous les services pour l’ensemble des acteurs qui
cherchent des outils pour accélérer leur
développement » résume la chef de
projet. À court terme, deux nouvelles
plateformes d’innovation viendront
compléter l’offre existante en matière
de transfert de technologie : Axel’One
Campus (procédés propres et matériaux innovants, livraison en 2017) et
Provademse (Écotechnologies, livraison
en 2018). Les sociétés visées ? « Les startups
et les PME qui sont en lien avec l’ADN
du campus, orienté sciences et technologies au service d’une société durable.
Toutes celles qui ont besoin d’aide pour
se développer, tout en capitalisant
sur un tissu soutenu de recherche et
développement », précise Delphine Picard.
LES AMBITIONS
ECONOMIQUES
150 NOUVEAUX BREVETS PAR AN
EN 2025
200 ENTREPRISES HÉBERGÉES,
SOIT 3 000 EMPLOIS SUPPLÉMENTAIRES
20 NOUVELLES STARTUPS ACCUEILLIES
PAR AN
UNE TRANSFORMATION
PHYSIQUE ET PAYSAGÈRE
Pour séduire les entreprises, le projet
LyonTech-La Doua s’appuie aussi sur
le développement d’une offre immobilière dédiée : « En 2025, le campus
disposera d’une véritable offre pour
le tertiaire et la recherche, avec un
potentiel évalué à 30 000 m2 de locaux.
Sachant qu’il dispose aussi d’une réserve
de foncier importante sur sa partie sud,
avec 20 000 m2 de terrains constructibles »,
complète la chef de projet. La requalification des espaces publics et le maillage
entre le campus et la ville sont aussi
au programme : « la transformation
physique, immobilière et paysagère de
LyonTech-La Doua va de pair avec la
volonté d’en faire un véritable quartier
de vie. »
Parce que le projet est aussi ambitieux que
structurant, il bénéficie d’un financement
important : 340 M€ (État / Métropole de
Lyon / Région Auvergne-Rhône-Alpes).
Et d’une synergie inédite portée par
la Métropole et l’Université de Lyon.
« La singularité du projet réside dans
cette dynamique partenariale engagée
dès 2010 dans le cadre du Schéma de
Développement Universitaire. Chacun
est convaincu de ses potentialités économiques. » Avec LyonTech-La Doua,
l’Université devient plus que jamais
un acteur majeur de notre territoire.
Les entreprises le confirmeront.
58
T E R R I TO I R E S
AMBITIONS
AMOEBA,
PARCOURS
DE RÉUSSITE…
Fabrice Plasson, un
entrepreneur qui voit loin
et qui va vite. Il a co-fondé
et préside Amoeba, une
société 100 % made in Lyon,
100 % innovation, 100 %
révolution… Pour lui, le
meilleur moyen de donner
du sens à nos actions, c’est
d’être clivant. Il revendique
sa fierté d’avoir créé
une équipe homogène et une
chaîne de valeur complète
qui a su déstabiliser un
marché mondial en un
rien de temps. Il est fier
de représenter Lyon et
la France à l’étranger. Il est
fier de pouvoir dire à sa fille
qu’il contribue à la santé
mondiale. Tout simplement.
VOCATION
ET INNOVATION
COLLABORATIONS
ET EXTERNALISATION
01
« J’ai cherché dans Google
“ Lyon, Biologie Brevet ” et
j’ai trouvé une fiche brevet
sur la légionellose de Jacques
Bodennec, chercheur de
l’université Claude Bernard. »
• Ambition : proposer une
solution de rupture qui
s’attaque aux causes et
aux conséquences de
la légionellose.
•R
ésultat : un biocide biologique
efficace, rapide, non persistant…
unique !
VALORISATION
ET CRÉATION
02
« Nous sommes allés très vite
sur tous les items, pour crédibiliser la démarche en termes
scientifique, financier, juridique
et commercial. »
• 6 mois d’incubateur.
• Création de la société en 2010.
• Depuis, 24h sur 24, une implication
de tous les instants !
03
« Le défi de l’industrialisation
pour notre biocide, c’est la
conception d’un process de
production d’une amibe en
continu et en suspension.
Personne au monde n’a fait
cela aussi vite. »
• Externalisation et open
innovation.
• Partenariats, notamment
avec la plateforme Toulouse
White Biotech.
59
AMOEBA
EN TROIS
CHIFFRES
SA DÉFINITION
DE L'ENTREPRISE ?
« Une course de 100 m en talons aiguilles
avec un élastique dans le dos et une bombe à
retardement dans la poche. »
SON CONSEIL
D'ENTREPRENEUR ?
« Toujours avoir trois coups d’avance avec trois
options différentes, ne jamais être à l’arrêt et
dédier toute son énergie à un seul but : lever de
l’argent pour investir. »
21 MILLIARDS
D'EUROS,
SA VISION ?
« Nous vivons le siècle de la biologie, de la
réappropriation du vivant pour innover et répondre
à de nouveaux besoins, de nouveaux usages,
de nouveaux défis... »
29
SA CONVICTION ?
« On ne peut investir que sur ce que l’on connaît. »
Le crédo de Warren Buffet.
POURQUOI LYON ?
« Raison familiale et écosystème d’innovation ultra
performant et bienveillant. Idéal pour développer
une success story planétaire. »
INCUBATIONS ET
INDUSTRIALISATION
04
« Nous avons pleinement
bénéficié du système public
d’accompagnement de la
recherche développement et
de l’innovation, qui est unique
et très efficace. S’il y a quelque
chose à faire pour augmenter
encore la performance
de l’accompagnement, c’est
sur l’industrialisation. »
• Aides financières, prêts BPI.
•A
ides contractuelles
et factuelles des acteurs
du territoire.
•T
ours de tables d’investisseurs.
MUTATION ET
INTERNATIONALISATION
le potentiel des
marchés des
applications du
traitement de l’eau.
collaborateurs
1,7 MILLIARD
D'EUROS,
le potentiel
du marché
prioritaire des tours
aéroréfrigérantes.
VISION ET
TRANSMISSION
05
06
• Entrée en Bourse en 2015.
• Actionnariats, notamment dans
la société Lactips.
« Aujourd’hui, nous sommes
29 et changeons de métier : de
petite startup, nous devenons
industriels et des relais de
croissance. L’industrialisation,
c’est 15 millions d’euros par an
et suppose des ressources. »
• Cotée sur le compartiment C
d’Euronext Paris.
• A intégré l’indice CAC ® Small
le 21 septembre 2015.
« J’ai un devoir d’accompagnement pour rendre tout ce que j’ai
reçu car je suis convaincu que
seuls ceux qui ont vécu les étapes
de la création d’entreprise peuvent
transmettre leur expérience. »
• Intervention en cursus scolaire,
notamment à l’EMLyon et
l’ESTBB.
• Participation aux dispositifs
d’accompagnement d’entreprises, membre du comité
stratégique entrepreneuriat
de la Métropole.
60
T E R R I TO I R E S
VISIONS
Dans
le pas
des
allumés
Quand la Ville
Lumière s’offre
by night aux fondus
de running, ils
peuvent simplement
prendre leur pied
au clair de lune ou
briller par leurs
performances...
61
62
T E R R I TO I R E S
VISIONS
63
Événement ADN de
la Métropole au
même titre que
le marathon du
« Run in Lyon »
la Sainté-Lyon,
est la doyenne:
depuis 62 ans,
en plein hiver,
seul ou en équipe,
15 000 coureurs
souvent sous la
neige, pour 72 km
d’une vraie nuit
blanche...
64
T E R R I TO I R E S
VISIONS
En version jour,
Lyon Urban Trail,
le pionnier du Trail
urbain, c’est 6 000
marches et 1 500
mètres de dénivelé.
En version nuit,
c’est uniquement
800 mètres de
dénivelé en 13 km
et 24 km entre
collines, ponts,
tunnels et ruelles...
Frontale obligatoire.
65
66
T E R R I TO I R E S
VISIONS
67
Ici, c’est en
mangeant les
dénivelés que l’on
traverse le temps.
La performance
se mesure au
chronomètre,
le plaisir
au kilomètre.
Bienvenue dans
la Métropole
millénaire…
68
AFFINITÉS
A
F
F
I
N
I
T
É
S
S AT I S FAC T I O N S 70-75
V I B R AT I O N S 76 -8 4
P E R C E P T I O N S 8 6 -8 9
D E S T I N AT I O N S 90 -9 3
A D D I C T I O N S 94 -101
I L L U S T R AT I O N 102 -103
69
69
70
AFFINITÉS
S AT I S FAC T I O N S
LA
C U LT U R E
DU REBOND
Femme de tête quand elle représente l’entreprise à l’international, femme de
cœur aux côtés de ses collaborateurs et de sa famille, Valérie Poinsot-Lorentz,
Directrice générale déléguée des laboratoires Boiron, est une battante.
Voire une combattante, en dépit de la sérénité qu’elle dégage. C’est Lyon qu’elle
a élue pour, non seulement mener sa carrière, mais plus largement entreprendre
sa vie à travers deux projets : sa famille et l’entreprise Boiron. Lyon et Boiron :
une rencontre en forme d’évidence, où se tisse de manière croisée le destin
d’une femme, d’une entreprise devenue leader mondial et d’un territoire.
71
VALÉRIE POINSOT-LORENTZ
Directrice Générale déléguée des
laboratoires Boiron
C
omment a démarré votre histoire à Lyon ?
Originaire de Chalon-sur-Saône, je me
suis installée à Lyon après des études
en commerce et marketing. C’était au
moment de ma première expérience
professionnelle. J’avais le choix à l’époque entre
Saatchi à Paris et Publicis à Lyon. Choisir Saatchi,
c’était être formatée Saatchi. Publicis à Lyon me
semblait être un choix plus ouvert et plus en phase
avec une certaine qualité de vie. J’aime le ski, la nature,
la mer et globalement le sport… À Paris, tout est loin,
ce qui nuit à la convivialité. Je n’avais pas envie de
cette vie-là. Lyon m’a très vite semblé la bonne échelle
pour mener de front mes projets professionnels et
personnels.
Vous avez donc commencé votre carrière au sein d’un
gros réseau publicitaire. Dans ce contexte, l’industrie
pharmaceutique, hasard ou vocation cachée ?
Je suis passionnée par la publicité depuis que je suis
toute petite ! J’ai une énorme collection de pubs
anciennes, de parfum notamment ! Travailler pour
Publicis était exactement ce que je voulais faire. Puis
en 1993, j’ai été embauchée à 23 ans par un de mes
clients, le laboratoire Fournier, à Dijon, où je suis restée 18 mois. Ensuite, j’ai voulu revenir à Lyon pour me
rapprocher de mon mari qui y travaillait. J’ai à nouveau
dû faire un choix de carrière, alors que deux options,
les mêmes, se présentaient à moi : la pub à nouveau et
l’industrie pharmaceutique, chez Boiron, à qui j’ai finalement dit « OUI ».
Qu’est-ce qui vous a fait pencher pour Boiron ? Le type
de management ? Le projet pour l’homéopathie ?
Plusieurs facteurs sont rentrés en ligne de compte.
D’abord le projet : je me suis intéressée à l’homéopathie
pour soigner mes enfants. J’ai moi-même suivi des
traitements qui ont été efficaces et qui m’ont ralliée
profondément à la cause homéopathique.
Ensuite, il y avait la dimension sociale et humaine de
l’entreprise ; j’avais entendu la directrice marketing de
l’époque, Arielle Robert, qui témoignait de la possibilité
d’être directrice marketing chez Boiron, tout en conciliant
son rôle de mère de famille et sa qualité de vie.
72
AFFINITÉS
S AT I S FAC T I O N S
Une a ne cdote m’ avai t au ssi
profondément marquée. Quelques
jours avant que j’intègre Boiron, je
dînais avec des amis. Apprenant
que j’allais rentrer chez Boiron, l’un
d’entre eux m’a dit : « Tu es folle
d’aller chez Boiron : l’homéopathie !
Tu ne penses pas à ta carrière ! ».
Et sa femme l’avait coupé en lui
répondant sérieusement : « Mais
c’est très bien l’homéopathie. J’en
donne à Émilie et Émilie en donne
à son cheval… ». Cette connotation,
très « Disneyland », m’a interpellée.
J’avais l’intuition que cette entreprise
avait raison de faire du social et
de s’intéresser au bien-être des
collaborateurs, mais qu’elle pouvait
porter un projet plus ambitieux,
en s’intéressant davantage aux
médecins. Je pressentais qu’il y avait
un challenge énorme derrière cette
façade.
En quoi consiste ce challenge qui vous
fait tourner le dos à votre passion de
la pub ? Pourquoi vous en saisir alors
que vous intégrez tout juste l’entreprise comme visiteuse médicale ?
Quand j’arrive chez Boiron en 2000,
les premières Autorisations de Mise
sur le Marché (AMM) de médicaments
homéopathiques avec indication
thérapeutique viennent de paraître
au Journal Officiel. Les produits
Boiron étaient déjà bien connus du
grand public et des pharmaciens mais
encore fallait-il les faire connaitre
aux médecins… Pour y parvenir, il
fallait faire évoluer l’organisation
de l’entreprise, qui ne plaçait pas la
visite médicale au cœur de ses priorités,
pour lui permettre de partager les
réalités de l’homéopathie dans les
cabinets médicaux et développer largement son utilisation ! Ce challenge
est devenu mon challenge.
Comment peut-on intégrer une
entreprise de taille moyenne, familiale
et historique - créée en 1932 - avec
l’ambition de la faire évoluer ?
C’est une question de conviction ! J’ai
le profond sentiment que des milliers
de patients souffrent aujourd’hui
sans avoir eu accès à cette catégorie de médicaments et cela du
fait de l’ignorance de nombreux
professionnels de santé qui n’y sont
pas formés durant leurs études.
J’étais certaine de la pertinence de
mon approche et je n’avais aucune
envie de rester dans l’entreprise si
elle ne me donnait pas les moyens
de la développer. J’ai donc rencontré
M. Boiron au bout de trois mois. Il a
accepté de m’écouter longuement et
a fini, au fil des mois, par me confier
la réorganisation du développement
médical. Si je n’avais pas eu son
écoute, j’aurais quitté l’entreprise :
je pars du principe qu’on a tous une
valeur en tant que telle et qu’il faut
la développer au bon endroit : « the
right man at the right place ». Ce
qui m’importe, c’est de relever des
challenges qui ont du sens et qui
fédèrent toute une équipe !
On sent chez vous un goût prononcé
pour les défis, un profond besoin de
rebattre les cartes au service d’une
vision. Vous parliez d’équipe : est-ce
que cette culture de la réussite est
aussi dans l’ADN de Boiron ?
Bien sûr, elle fait partie intégrante du
projet Boiron. Mais attention : cette
réussite ne s’exerce pas contre une
autre entreprise ou un autre projet.
Elle est au service de nos valeurs, de
l’homéopathie, des professionnels de
santé et du patient final. Elle nous
pousse à être meilleurs, plus inventifs, d’autant que c’est un combat de
longue haleine, d’ordre plus culturel
que commercial. Nous ne sommes
pas là pour vendre toujours plus mais
pour amener les médecins à voir le
patient autrement, à enrichir leur
pratique médicale avec l’homéopathie,
73
à y avoir recours aux côtés des autres traitements. Pour lui donner sa juste place dans
la médecine… La course aux chiffres et aux
résultats n’est pas un moteur. En revanche,
nous aurons gagné une manche quand
l’homéopathie sera utilisée à bon escient,
et en premier recours chaque fois que
c’est possible chez les patients qui en ont
besoin. Mais cette victoire dépasse l’intérêt
de l’entreprise en tant que telle…
Vous dégagez une énergie incroyable,
presque palpable. Qu’est-ce qui vous pousse
à titre personnel ?
Je m’appuie sur deux leviers très forts.
Le premier, j’y reviens : la nécessité de rendre
l’homéopathie accessible au plus grand
nombre. Quand je me lève le matin, je
pense à tous ces patients que je peux aider
à aller mieux en soutenant la cause de
l’homéopathie ! C’est un booster incroyable.
Le deuxième levier, c’est l’équipe. Je puise
une énergie énorme dans le fait de travailler
avec mes collaborateurs, tous passionnés,
et de les voir réussir au quotidien. Dans une
entreprise, un dirigeant ne fait rien seul, il
le fait avec son équipe. Mon rôle, c’est de
les aider à grandir. Je peux leur demander
beaucoup, parce que je suis proche d’eux
et que je les écoute vraiment. J’aime les
encadrer pour les faire progresser, leur
donner plus de responsabilités, les voir
s’étonner de leur succès.
Évidemment, tout cela demande beaucoup
d’énergie. Dans mon cas, l’énergie amène
l’énergie, le mouvement entraîne le
mouvement. Ça fonctionne parce que la
cause que je porte me plaît. Et qu’ensuite,
j’ai un plaisir énorme à la porter avec mes
collaborateurs.
Historiquement, le projet Boiron a toujours
été un projet social, plaçant l’humain au
cœur de l’entreprise. Vous êtes arrivée chez
Boiron dans l’idée de la transformer pour en
faire le leader de l’homéopathie. Dans quelle
mesure ces deux paramètres sont réellement
compatibles ?
Pourquoi Boiron a choisi de placer l’humain
au cœur de l’entreprise ? Parce que c’est le
facteur qui amène les équipes à donner le
meilleur d’elles-mêmes et permet d’accroître
la performance de l’entreprise ! Et pour placer les hommes en situation de réussir, il
faut éviter qu’ils n’aient – comme disent les
Canadiens – des “crottes sur le cœur” en
permanence. Concrètement, ça veut dire
être authentique, dire ce qui est bien et ce
qui l’est moins, pratiquer un « management
minute » au quotidien et pas une fois par
an. Attention, ce n’est pas le club Med pour
autant, on ne choisit pas ses activités !
Quand un collaborateur n’est pas bien, il faut
se poser la question de savoir s’il occupe un
poste qui lui convient, s’il ne pourrait pas
être mieux ailleurs. S’il a des fourmis dans les
jambes, il faut le détecter avant lui et lui proposer autre chose. S’il doit partir, on l’accompagne pour ne pas le faire souffrir car il n’est
pas responsable de ce qui lui arrive, sauf en
cas de faute grave bien sûr.
Vous voyagez dans le monde entier pour
vendre le projet Boiron, vous êtes très investie
dans tous les projets que vous menez.
Comment parvenez-vous à tout concilier ?
J’ai un principe : celui d’être toujours ici et
maintenant à 100 %. Quand on est à 100 %,
au maximum de ses capacités, on a plus
de chance de réussir et de rendre l’échange
performant ! Pour que cela fonctionne, il
faut commencer par prendre du temps
pour soi. S’occuper des autres, c’est d’abord
s’occuper de soi. Que je sois en déplacement
“On a tous une
valeur, l’essentiel
est de la développer
au bon endroit”
ou non, je fais 15 à 30 minutes de sport, tous
les matins. Ensuite, je ne pourrais pas me
battre autant pour l’homéopathie et pour
mes collaborateurs si je ne réservais pas du
temps à mon mari, à mes enfants, à mes
amis. Autrement dit, il y a un temps pour tout,
c’est ce qui m’équilibre. Mais j’insiste : il faut
s’accorder du temps, pour pouvoir aligner
la tête, le cœur et le corps.
74
AFFINITÉS
S AT I S FAC T I O N S
Vous avez publié, en 2015, l’ouvrage
Wonder Women, dites oui à vos
« pouvoirs ». Pourquoi cet investissement auprès des femmes ? Comment
s’ancre-t-il dans votre quotidien ?
Je pense que les femmes ont des
choses à partager pour réussir leur
projet : c’est le sens de ce livre.
Quand elle ne gère pas son travail et
ses collaborateurs, une femme gère
sa maison et ses enfants. L’homme
intervient encore rarement sur
l’ensemble de ces sphères, alors que
la femme se fera un devoir d’être
disponible partout et tout le temps.
Cette différence est originelle :
l’homme est là p our pro duire.
Or, produire, c’est à l’extérieur.
La femme de son côté est là pour
porter l’attention à l’intérieur :
la famille, le foyer… Quand la femme
a voulu produire, elle a amené un
changement de paradigme, glissant
avec le même niveau d’exigence de
l’intérieur vers l’extérieur… Bousculant
les équilibres et déstabilisant certains
hommes, amenés à freiner l’accès des
femmes aux postes à responsabilités
! C’est pour libérer les femmes de ces
freins que je partage mon expérience.
Je vais d’ailleurs m’investir davantage
localement auprès des femmes,
lors de conférences organisées par
Femme Chef d’Entreprise, à l’École
Centrale Lyon, en tant que marraine
de Femmes en Action.
Vous êtes aussi ambassadrice ONLYLYON
et développez votre implication dans
l’écosystème local. Est-ce que vous
considérez que Lyon joue un rôle dans
la réussite de Boiron ?
C’est en région lyonnaise qu’est née
Boiron et que l’entreprise continue
de se développer. Je suis très fière
de Lyon et je la défends souvent,
notamment auprès des Parisiens.
Le milieu pharmaceutique souffre
d’un parisianisme insupportable.
Quand je représente Boiron à travers
le monde, je parle de la France,
forcément, mais je valorise tout
autant Lyon. Nous avons d’ailleurs
fait le choix d’investir davantage pour
produire la quasi intégralité de nos
médicaments en région lyonnaise,
signe de notre implication dans un
écosystème qui a été le tremplin de
notre développement.
Boiron contribue à l’attractivité de
Lyon, qui le lui rend bien : le maire,
Gérard Collomb, a fait énormément
de choses pour la transformer,
avec un vrai succès. Demain par
exemple, nous recevons des Indiens,
après-demain des Colombiens, qui
viennent jusqu’à nous pour découvrir
la fabrication de nos médicaments :
nous sommes une référence de
qualité à travers le monde. Nos
visiteurs viennent aussi découvrir
la ville, manger lyonnais, visiter ses
musées et ses projets urbains… Lyon
ne se réduit plus à une autoroute
et au tunnel de Fourvière. C’est une
métropole moderne, dynamique,
qui contribue complètement à
l’attractivité des projets qui s’y
développent.
Les entrepreneurs disent parfois de
Lyon que c’est la bonne échelle pour
se développer : une second city avec
tout ce que cela implique en termes
de proximité, de fluidité de la relation.
Vous partagez ce point de vue ?
Oui et non. Oui, dans la mesure où
en tant que challenger de la médecine, il est cohérent d’avoir son siège
ailleurs qu’à Paris dans une métropole
dynamique comme Lyon. Non parce
que vis-à-vis de certaines cibles, cela
reste pénalisant. Au niveau politique,
tout se passe à Paris. Je suis obligée
de faire le « disque rayé » quand je me
rends au ministère pour leur rappeler
qui nous sommes, parce que notre
siège est à Lyon. La presse nous dit
discrets, voire secrets. C’est souvent
parce qu’elle ne regarde pas au-delà
de Paris !
Est-ce que Lyon, à titre personnel,
contribue à votre équilibre ? Est-ce
que c’est un point d’ancrage fort pour
continuer l’aventure avec la même
énergie ?
Oui bien sûr ! C’est ici que je me
ressource en famille et que je me
ré-oxygène. Nous parcourons régulièrement Lyon à vélo. Au printemps,
à l’automne, on part de Confluence
pour remonter vers la Tête d’Or.
J’adore passer dans le tunnel de la
Croix-Rousse à vélo et descendre les
quais du Rhône.
J’ai mes lieux favoris, la place
Bellecour ou de la République
notamment. Je fréquente finalement
peu Lyon, parce que je voyage
beaucoup. J’ai conscience que la
vie culturelle est riche, mais je dois
faire des choix. Alors je mise sur
l’outdoor pratiqué en famille. Nous
nous inscrivons régulièrement aux
événements sportifs : le marathon de
Lyon, Courir pour elles, la Lyon Kayak,
la Lyon Free VTT. C’est une manière
de voir la ville autrement. Quand
on a plus de temps, on s’évade : en
VTT dans les Monts du Lyonnais,
en paddle sur le lac d’Aiguebelette.
Lyon permet de rayonner et de
profiter vraiment de la nature, pour
se ressourcer.
75
75
Check-in /
check-out
avec Boiron
Faire découvrir Lyon ?
Par une balade à travers le Vieux
Lyon pour la partie historique jusqu’à
Confluence dans une dynamique plus
prospective.
Découvrir sa gastronomie ?
On reçoit généralement simplement
nos visiteurs à la Nef des Fous.
Pour les grandes occasions, quelques
déjeuners se font chez Bocuse !
Un camp de base ?
Le nouveau Fourvière Hôtel, pour
l’ambiance et l’accueil et qui,
pour l’anecdote, rend hommage
aux figures de Lyon, parmi lesquelles
Jean Boiron, fondateur de l’entreprise.
Un souvenir ?
Les coussins de Lyon, symbole
de l’identité de la ville !
76
AFFINITÉS
V I B R AT I O N S
L EUROPE
EN TERRAIN
DE JEU
Euro 2016, Coupes d’Europe de Rugby 2016, Coupe du monde de football
féminin 2019, concert de Rihanna… Le Grand Stade de l’OL et
ses 60 000 places, inauguré le 9 janvier dernier, ajoute une dimension sportive
à la capacité de la Métropole d’organiser les plus grands événements.
Véritable outil économique, le nouveau stade et ses équipements
complémentaires créent, dans l’Est lyonnais, un nouveau pôle d’attractivité
d’envergure européenne. Coup de projecteur sur ce qui s’annonce comme
une année festive dans les tribunes.
77
77
59 186
PLACES
410
3e
M€
PLUS GRAND STADE
EN FRANCE
105
6 000
LOGES
PLACES VIP
8 000
M2 DE RÉCEPTIF DÉDIÉ
78
AFFINITÉS
V I B R AT I O N S
PARC OL : UNE NOUVELLE PIERRE À
L’ÉDIFICE ÉVÉNEMENTIEL LYONNAIS
Territoire d’expérimentations culturelles et sportives,
Lyon sait accueillir les grands événements.
Trois millions de visiteurs à chaque Fête des
Lumières, près de 200 000 professionnels de la
restauration au Sirha, plus de 190 000 spectateurs
pour les Nuits de Fourvière, plus de 200 000 visiteurs
pour la Biennale d’Art Contemporain… Patrimoine,
gastronomie, économie et culture jouent en quartet
une mélodie gagnante au palmarès de l’attractivité
européenne.
Que manquait-il alors ? Un équipement sportif
d’envergure européenne, connecté et polyvalent.
Naturellement innovant et précurseur dans sa
manière de concevoir l’enceinte, pour proposer aux
publics des sports et de la culture, des expériences
uniques et inoubliables.
4-1 : Une première victoire pour l’histoire
Jean-Michel Aulas a ainsi inauguré, le 9 janvier
dernier, le projet le plus important de l’histoire, de son
club et de l’OL Group. Par une victoire 4 à 1 contre le
club de Troyes. Pour l’Olympique Lyonnais, une page
de 65 années de passion enflammée se ferme sur le
stade de Gerland. Ce monument historique avait
notamment accompagné le club lyonnais dans ses
aventures européennes et accueilli des matchs de
coupe du monde de football et de rugby.
Troisième plus grand stade français, après le Stade
de France et le nouveau Stade Vélodrome de
Marseille, le Grand Stade offre 59 186 sièges. Il aura
coûté près de 410 M€ au club, qui compte bien
s’organiser pour rentabiliser les lieux, et 202 M€ à la collectivité pour l’aménagement des accès et parkings.
Le timing est respecté et le pari gagné pour l’OL
Group : les 300 000 spectateurs attendus pour
l’Euro 2016, dont 125 000 étrangers, vont pouvoir
commencer à écrire l’histoire du Parc OL.
OL LAND, BIEN PLUS QU’UN STADE
Si le football règne en maître sur le nouveau
stade, la polyvalence est de mise : la finale de
la Coupe d’Europe (Champions Cup) et celle du
Challenge européen de Rugby (Challenge Cup)
sont programmées et… la chanteuse Rihanna
prendra possession de l’arène le 19 juillet
2016. Tout a été pensé pour générer, créer et
maintenir une activité en-dehors de la trentaine de
rencontres sportives prévues chaque année et des
grands événements complémentaires. En plus des
installations techniques du club, des équipements
sportifs, de shopping, de détente ou de loisirs
devraient permettre, selon le club, de générer 70 à
100 M€ de revenus supplémentaires par an (en plus
des recettes sportives) d’ici 3 à 5 ans.
Côté public, un véritable village dont le stade
devient la place centrale
Le parcours du visiteur est tout tracé : 45 hectares
de parc, un OL store de 730 m2 avec les
dernières tendances du sponsor du club Adidas,
une brasserie signée Paul Bocuse avec ses 300
couverts dressés dès août 2016, une aire de
fitness, quelques 150 premières clés d’hôtels
s’installant dans les années à venir, 10 km de
cheminements doux, des activités ludiques
et sportives… En parallèle, un complexe
labellisé FIFA, dédié à la médecine sportive et à
la rééducation, ouvrira ses portes aux footballeurs
professionnels comme au grand public.
« 166 M€ DE RETOMBÉES
ÉCONOMIQUES
SONT ATTENDUES »
79
UN AIR D’UEFA JUSQUE DANS
L’ARCHITECTURE
Côté business, un service à la carte
Misant sur le BtoB, le club ne compte
pas (uniquement) sur ses performances
sportives et la négociation des droits
TV qui en découlent pour évaluer son
chiffre d’affaires. Loués à la saison ou par
événement, différents espaces attendent
les entreprises, de l’auditorium de
290 places aux 8 000 m2 de réceptif,
passant par les 105 loges VIP, quatre
Event Box (jusqu’à 50 personnes) ou six
salons privés.
Et quand l’OL Group pense à tout,
OL Voyages gère les déplacements
professionnels des équipes ou des clients
partenaires. L’équipe d’OL Images, quant
à elle, productrice des contenus d’OL TV,
alloue des équipes techniques et des
journalistes pour produire les contenus
des événements sportifs, économiques
ou culturels.
L’EST LYONNAIS,
ATTRACTIVITÉ PROGRAMMÉE
Le choix d’implantation du Parc OL
répond aux objectifs du schéma territorial
métropolitain : stratégiquement positionné
entre le centre-ville de Lyon et le pôle
économique de Lyon-Saint Exupéry, il est
à proximité d’Eurexpo, le parc d’exposition
qui accueille les plus grands salons
professionnels et grand public. Car c’est
bien un pôle d’attractivité complet qui est
proposé avec le Parc OL. Son ambition est
à terme d’attirer une clientèle de visiteurs
et d’entreprises extra-lyonnaises, en
bénéficiant directement de l’émulation
et de l’attractivité générée par le réaménagement de la Plaine Saint Exupéry.
Avec ses 900 ha à vocation économique,
ses accès autoroutiers, son aéroport
international (115 destinations directes et
64 % de trafic international), la future ligne
Lyon-Turin et le contournement ferré de
la Métropole, la Plaine Saint Exupéry
est bien une destination d’avenir.
D’autant que la connexion à la métropole
est particulièrement efficace : la navette
aéroport Rhônexpress et le tramway
T3, en service depuis 2006, boostent le
développement du grand projet urbain
Carré de Soie, autant que la dynamique du
secteur Meyzieu-Décines.
L’aménagement de l’Est lyonnais franchit
donc bien aujourd’hui, avec le Parc OL,
une nouvelle étape et démontre que la
culture de la gagne à la lyonnaise est faite
de stratégie, de coopération, d’expertise
croisée et surtout de fluidité. Les soirs de
match, le tramway T3 est débranché sur
600 mètres pour proposer un accès direct
au stade aux spectateurs transportés par
navettes, bus et tram depuis les différents
points de la Métropole. Car rien ne doit se
mettre en chemin de l’envie de gagner
des supporters de Lyon !
À l’instar des fameux Emirates
Stadium de Londres, stade de
Wembley ou ANZ Stadium de
Sydney, le Grand Stade est signé de
l’agence d’architecture londonienne
Populous. Une ressemblance nette se
dessine alors entre ces grands stades
européens, depuis l’intérieur de leur
« bol ». La raison ? Les normes UEFA
imposant la pente des tribunes
pour la visibilité, la place allouée à la
presse, le nombre de loges, jusqu’à
la forme des sièges.
Le choix semble se transformer en
calcul intelligent, puisque le loyer
du stade pour l’UEFA Euro 2016 est
estimé à près de 12 M€ par le Centre
de Droit et d’Économie du Sport
(stade et hôtels pour les équipes
nationales).
UEFA EURO 2016
Du 10 Juin au 10 juillet :
Retenu parmi les 10 stades de
la compétition, le Grand Stade
accueillera certains matchs de la
1re journée de compétition, le 8e de
finale et l’une des demi-finales.
Pour les supporters qui n’auront
pas accès au stade, la Fan Zone
de la place Bellecour sera le lieu
de rendez-vous…
625 000 personnes sont attendues.
Le 13 juin à 21h :
Belgique- Italie
Le 16 juin à 18h :
Ukraine-Irlande du Nord
Le 19 juin à 21h :
Roumanie-Albanie
Le 22 juin à 18h :
Hongrie-Portugal
Le 26 juin à 15h :
un match de 8ème de finale
Le 06 juillet :
l’une des deux demi-finales, l’autre
se jouant au stade Vélodrome
de Marseille
80
AFFINITÉS
V I B R AT I O N S
UN SMART STADIUM AVEC PLUS
DE 25 000 CONNEXIONS WIFI
SIMULTANÉES, 500 BORNES
ET 300 ÉCRANS CONNECTÉS.
LE STADE LE PLUS
CONNECTÉ D'EUROPE
Le spectateur de demain sera un spectateur connecté. Pour réaliser son Smart
Stadium, l’OL Group a donc fait appel à
Orange Business services, déployant à
l’intérieur du stade plus de 500 bornes
wifi, offrant une capacité de 25 000
connexions simultanées. Une performance à ce jour inégalée en Europe.
Mais pourquoi se connecter alors que
l’on vit le match aux premières loges ?
L’appli mobile « Parc OL », développée
par la division Cloud de Microsoft France
et la startup française Exakis, se veut un
vrai compagnon du spectateur. Calcul
d’itinéraire et proposition de modes
de transports pour accéder au stade,
dématérialisation des billets (transport,
parking, stade), rechargement de la
carte MyOL permettant de régler ses
achats dans les boutiques officielles de
l’OL… Tout est pensé pour démultiplier
les manières de vivre chaque événement
sportif.
Microsoft
au premier
rang
La firme internationale a fait le choix
d’installer un espace dans le salon
technologie de 100 m2 du Grand
Stade. Elle y présentera ses dernières
innovations, pour certaines en
avant-première.
LES 13 ET
14 MAI 2016
Le stade verra se jouer les finales
des Champions Cup et Challenge
Cup de rugby.
EN DÉCEMBRE
2016
Un match de l’équipe de France
de hockey devrait être organisé,
transformant pour la première
fois la pelouse en patinoire.
2017 /
2018
Le Grand Stade est d’ores et déjà
candidat pour accueillir la finale
de la Ligue Europa 2017-2018.
EN JUIN
2019
Il accueillera le match d’ouverture
ainsi que la finale de la Coupe du
monde féminine de football.
LES
GRANDES
SOIReES
DU PARC
Le 9 janvier dernier, l’inauguration du
Grand Stade lui a donné des allures
d’arena. Dès l’arrivée au stade dans
l’après-midi, des animations, des
jeux, de la musique, de la danse sur
le parvis ont accueilli les heureux
propriétaires d’un billet de match.
S’en est suivie la rencontre OL
- Troyes, rassurant les fans sur
la capacité du club à retrouver
le chemin des buts, applaudis sous
le « ahou » des éternels Bad Gones.
De quoi mettre de l’ambiance dans
les tribunes… et la garder. Après le
match, près de 1 500 jeunes danseurs
ont investi la pelouse (jeunes
adhérents de l’OL, de la ville de
Décines ou de l’association Sport
dans la Ville), préparés et suivis
par l’équipe des Pokemon Crew.
La performance DJ Set de Will.i.am,
leader des Black Eyed Peas, a clôturé
ce véritable show, transformant
le stade en discothèque géante.
81
81
82
AFFINITÉS
V I B R AT I O N S
83
Bière, burger et musique : un concept qui fait le succès
incontesté de ses établissements. Le Ninkasi est une
réussite 100 % lyonnaise et fière de l’être. Une aventure
entrepreneuriale, faite d’intuition et d’audace.
Dont celle de faire du capital humain le centre du projet.
NINKASI
DE LA BIÈRE
ET DES
HOMMES
BIÈRES, SODAS, VODKAS ET WHISKY
MADE IN NINKASI
S
i pour un étranger, la brasserie Georges est
l’une des plus emblématiques de la capitale
des Gaules, un Lyonnais portera certainement son choix vers une brasserie d’un tout autre
genre : le Ninkasi. Ouvert il y aura bientôt vingt
ans, le Ninkasi est devenu une véritable institution
avec pour bastion son établissement de Gerland.
L’idée originale a germé en 1995 dans les cerveaux
bien inspirés de ses deux associés fondateurs :
Christophe Fargier, dirigeant actuel de l’entreprise
et de Kurt Huffman qui l’a quittée depuis. « Nous
avions tous les deux une fibre entrepreneuriale
forte. Nous étions convaincus du potentiel que
pouvait avoir ici l’ouverture d’une microbrasserie,
courante aux États-Unis à l’époque, pour autant
qu’on enrichisse le concept » explique Christophe
Fargier. « La bière est notre fil conducteur ; nos lieux
portent d’ailleurs le nom de la déesse de la bière
dans la mythologie sumérienne. Nous avons voulu en faire aussi un lieu de restauration et de vie
culturelle et festive. »
Bière, burger et musique font le succès du Ninkasi,
sa singularité aussi. « Personne n’a réellement
réussi à nous copier. Chacun de nos établissements
est porteur de cet ADN, développé au fil des
ouvertures. » Depuis le « petit Poucet » a effectivement
fait bien du chemin. Le Ninkasi compte maintenant
dix adresses dont trois franchisées. Dernière en
date à Villeurbanne en décembre 2015, au cœur du
campus universitaire. Avec 11 M€ de CA pour 2015
(hors franchise), « l’entreprise se porte plutôt bien »
reconnaît Christophe Fargier.
Pour surfer sur le haut de la vague et y rester, le Ninkasi
ne lésine pas sur les moyens. Il a ouvert son propre
site de fabrication à Tarare en 2012 où est produite la
gamme de huit bières permanentes (sans compter
les bières fruitées et les bières de saison proposées
tout au long de l’année). Bières dont la qualité
est reconnue par la profession, avec plusieurs
distinctions au concours général agricole ou au
World Beer Awards de Londres (la bière noire a été
élue en 2015 meilleure bière de catégorie Porter au
monde). Le Ninkasi fabrique aussi ses sodas naturels
depuis 2014, ainsi que ses vodkas aromatisées et
même son whisky que l’on pourra consommer en
2024. D’ici quelques mois, d’autres bulles devraient
se former, de cidre cette fois. « C’est notre dernière
innovation que nous aimerions sortir en septembre
2016. Le sourcing auprès des producteurs locaux
est en cours », commente Christophe Fargier.
84
AFFINITÉS
V I B R AT I O N S
DES PRODUITS LOCAUX DE QUALITÉ
POUR CONSOMMATEURS EXIGEANTS
Le Ninkasi s’exporte :
après Vienne, la Pologne !
Il est peu probable que le Ninkasi se
déploie un jour à Bordeaux, Marseille
ou Toulouse. « Le succès du concept
repose sur son maillage territorial.
Il faut par ailleurs qu’il y ait la place
pour un vaisseau amiral comme
celui de Gerland et ses satellites. »
D’autres établissements pourraient
encore ouvrir à Lyon (Part-Dieu ou
Confluence) ou à l’extérieur de Lyon
tout en restant en région, comme
à Vienne dont l’inauguration est
toute récente. « Tout est affaire
d’opportunités. Pourquoi pas
Bourgoin ou Villefranche… » ne
s’interdit pas Christophe Fargier.
C’est une rencontre avec un Polonais
passionné de bière qui a décidé de
l’installation du Ninkasi en Pologne,
dans la ville de Katowice...
« Les Polonais aiment la bière, la
France et la musique. Il y a beaucoup
à faire dans cette ville de 4 millions
d’habitants. Nous allons y exporter
le concept et voir comment il s’y
développe… » Ouverture prévue
en septembre 2O18 !
La proximité et la fidélité aux savoir-faire locaux font partie
intégrante de l’aventure selon Christophe Fargier : « En 1995,
la question de lancer le concept ailleurs qu’à Lyon ne s’est pas
posée. L’excellence des produits agricoles de la région constitue
un terreau très favorable. Nos fournisseurs donnent sens à l’aventure
et la clientèle ne s’y trompe pas ». Parce que ses attentes sont
élevées, sa satisfaction est justement le gage de sa fidélité.
Le succès du Ninkasi ne s’est pas fait en un jour. Ni sans connaître
de revers. « Notre développement n’est pas linéaire évidemment.
Il a bien sûr ses difficultés » note le chef d’entreprise. La première
d’entre elles ? « Le départ de Kurt en 2004 a entraîné une vraie
crise de croissance. L’entreprise reposait sur notre tandem, il a fallu
l’organiser, la structurer autour d’un nouveau projet. » D’autres
écueils ? « La construction de notre salle de concert en 2000,
dont on a mal mesuré les impacts financiers. Ou plus récemment
l’installation de la brasserie à Tarare : un investissement déjà lourd
alors que la taxe sur la bière a justement augmenté de 160 % ! ».
PAS DE PERFORMANCE ÉCONOMIQUE
SANS PERFORMANCE SOCIALE
Si le contexte économique, administratif ou réglementaire pèse
parfois sur les épaules de l’entrepreneur, Christophe Fargier a
une démarche heuristique vis-à-vis de ces revers. « Je considère
que les difficultés sont formatrices, elles amènent souvent des
remises en cause qui font avancer. Et d’abord à titre personnel :
on est souvent soi-même une partie du problème. »
Le projet du Ninkasi ? « Faire du développement rentable. Pour
moi, cela passe par l’intelligence collective et le capital humain de
l’entreprise » explique Christophe Fargier. Partant de la conviction
que la performance économique ne va pas sans performance
sociale, l’entrepreneur a mis en place dans ses établissements
un mode de management plutôt atypique dans l’univers de la
restauration. Surtout qu’il s’agit maintenant de manager quelques
180 salariés. « Depuis plus de 10 ans, nous sommes accompagnés par l’ISEOR qui nous appuie dans la diffusion en interne
d’une culture faite d’écoute attentive, de dialogue, d’intelligence
collective, de délégation afin que chaque salarié développe
l’esprit d’entreprendre. » Un exemple parmi d’autres de cette
culture ? L’innovation produit. « Je ne crois pas aux études de
marché. Beaucoup plus à l’écoute des clients et à ceux qui les
côtoient tous les jours. Tout le monde a des idées. Alors au
Ninkasi, chaque salarié participe à la veille. On organise tous les
mois des dégustations de nos produits et de produits concurrents. Notre comité produit est ouvert à tous les profils, y compris
opérationnels. C’est un vrai facteur de cohésion ! »
Quand on lui parle de perspectives d’avenir, n’attendez pas que
Christophe Fargier réponde par des chiffres. « Le chemin compte
autant que le résultat. Ce qui m’importe, c’est que l’on continue
dans l’entreprise et avec nos fournisseurs, à s’écouter et à se respecter. Utopique ? Non, c’est parfois difficile. Mais indispensable
si l’on veut construire une entreprise citoyenne où chaque partie
prenante touche une part de la valeur créée. » Le chef d’entreprise
dans tout cela ? « C’est un chef d’orchestre qui révèle et coordonne les talents de chacun. Je défends l’idée d’un capitalisme
socialement responsable. » Quelqu’un avait encore un doute ?
\
85
Le musée d’art contemporain de Lyon est ouvert du mercredi au vendredi, de 11h à 18h.
Le samedi et le dimanche, de 10h à 19h.
Informations au 04 72 69 17 17 et sur www.mac-lyon.com
Yoko Ono dans En Trance, 1997 / Exposition Half-A-Wind Show, Louisiana Museum of Modern Art, Danemark, 2013 / Photo : Bjarke Ørsted © Yoko Ono
86
AFFINITÉS
PERCEPTIONS
QUAND LES CERVELLES
DE CANUTS FONT AVANCER
LE MONDE…
L’innovation de rupture, celle
qui invente un nouveau futur,
celle qui nous dépasse
et donne tout son sens
à l’univers est un mystère.
Lyon, l’humaniste pragmatique
et curieuse cité millénaire,
prend sa part de la grande
histoire des idées.
À vous d’imaginer les liens
improbables entre de grandes
idées lyonnaises qui ont fait
leur chemin…
JEAN-MARIE JACQUARD
(1752-1834) l’inventeur du métier
à tisser semi-automatique qui est la plus
ancienne machine programmable. Il inscrit
ses programmes de tissage sur des cartes
perforées et crée sans le savoir l’informatique…
ANDRÉ-MARIE AMPÈRE
(1775 – 1836), l’un des derniers savants universels,
mathématicien, physicien, chimiste et
philosophe… Il est le créateur du vocabulaire
de l’électricité et donne son nom à l’unité
internationale de l’intensité du courant
électrique : l’ampère.
LES FRÈRES LUMIÈRE
Considérés comme les inventeurs du cinéma
en tant que spectacle photographique
en mouvement projeté devant un public.
Le premier film, « La sortie de l’usine Lumière »
a 101 ans le 19 mars 2016. Ils nous ont également
légué la photographie en couleurs
ainsi que le cinéma en relief.
87
ÉMILE GUIMET
ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY
(1836-1918) : industriel et collectionneur d’art
invétéré, il a parcouru le monde dans tous ses
recoins pour finalement ouvrir à Lyon puis Paris
une « usine scientifique », le musée national des
arts asiatiques Guimet, dont les collections sont
parmi les plus précieuses au monde. Les collections
du Musée de Lyon sont désormais abritées au
Musée des Confluences.
(1900-1944) : journaliste, écrivain, aviateur, il
est l’auteur notamment de Vol de nuit, Terre
des Hommes, Citadelle… et Le Petit Prince.
Une invitation au voyage qui invite à dessiner
un avenir inspirant.
HÉLÈNE COURTOIS
Astrophysicienne, elle est à l’origine avec
R. Brent Tully en 2014 de la découverte des frontières
du continent extragalactique dans lequel nous
vivons, « Laniakea ». Une nouvelle frontière qui ouvre
de nouvelles perspectives.
88
AFFINITÉS
PERCEPTIONS
ON GAGNE
TOUJOURS
À ÉCHANGER
Si toutes les grandes métropoles rythment leurs agendas
d’événements culturels et intellectuels, le foisonnement des idées
prend à Lyon une dimension particulièrement forte
et fertile. Confluence de l’Europe du Nord et du Sud, point d’arrivée
de la route de la soie, la ville a su cultiver son esprit curieux
et entretenir l’amour du débat, le besoin de l’idée
et l’envie d’accueillir l’autre pour apprendre de lui.
Les imprimeurs lyonnais, qui ont irrigué l’Europe de
la Renaissance, se réjouiraient sûrement de l’effervescence de leur
cité : Assises Internationales du Roman, Quai du Polar, Festival
Lyon BD, Mode d’emploi, European Lab… Ces festivals en tout genre
écrivent une nouvelle page de la culture de
la transmission et de l’échange. Carnet de curiosité non exhaustif.
89
DEPUIS 10 ANS, LYON
CULTIVE SA BULLE D’AIR !
L’air de rien, avec 12 000 visiteurs par
édition depuis 10 ans, les Assises Internationales du Roman (AIR) créent à
Lyon un micro climat inspirant qui
convoque autant les enjeux littéraires
que les grandes questions du monde
d’aujourd’hui : Prix Nobel de Littérature,
jeunes voix de la littérature, comédiens,
journalistes s’y rencontrent et parlent
de l’engagement politique, de la guerre,
de l’exil, des relations familiales…
Des échanges qui interrogent la puissance
du langage romanesque et sa capacité
à questionner le monde.
ANNIVERSAIRE À COUPER LE SOUFFLE
Conçu par la Villa Gillet avec le journal
Le Monde, en partenariat avec France
Inter, AIR offre aux curieux, plus de
80 événements qui font se rencontrer
plus de 50 intervenants dans des formats
et lieux toujours renouvelés.
Pour fêter le 10e anniversaire, certains
des invités de 2016 sont ceux qui avaient
participé à la première : Russell Banks,
Christine Angot, Sara Stridsberg ou
Lyonel Trouillot, Goran Petrovic et
Eshkol Nevo. L’occasion de revenir sur
10 ans de festival autant que sur 10 ans
de leurs parcours d’écrivain.
FORUM EUROPEAN LAB :
LA CULTURE EN ACTION
Le Forum European Lab, créé par Arty
Farty, regroupe ceux qui pensent et
font la culture de demain. Événement
ouvert au grand public et moment de
networking privilégié qui se déroule
pendant Nuits Sonores, European Lab
interroge et imagine l’avenir de la culture
européenne dans le contexte de crise et
de mutations qui traverse nos sociétés.
En 2015, la cinquième édition a accueilli
50 intervenants de 30 nationalités,
700 délégués d’institutions culturelles et
4 000 participants. Un succès grandissant
qui va se confirmer dans sa 6e édition
les 4, 5 et 6 mai 2016.
12 COUPS POUR
LE QUAI DU POLAR
Son brouillard, ses auteurs et cinéastes,
ses experts de la police scientifique,
Interpol, son gang de bandits… tout
prédestine Lyon à mettre en lumière
le genre noir. La douzième édition
du Festival Quai du Polar, désormais
référence mondiale du genre, se tiendra
à Lyon du 1er au 3 avril 2016. Il accueillera
notamment Richard Price (USA), David
Peace (Angleterre), Arnaldur Indriðason
(Islande), Jo Nesbø (Norvège), Jessica
Cornwell (Angleterre), Caryl Férey (France).
Autant de plumes assassines qui signeront
les temps forts d’un festival qui explore
la condition humaine dans les moindres
ruelles de la ville.
MODE D’EMPLOI,
UN FESTIVAL DES IDÉES
POUR (RE)CONSTRUIRE
LE MONDE
Depuis 2012, en partenariat avec les
Subsistances et avec des institutions
telles que l’Opéra de Lyon, la Comédie
de Saint-Étienne, la MC2 Grenoble, une
centaine d’événements, une centaine
d’intervenants pour prendre le temps
des questions, accepter la confrontation,
imaginer des solutions et trouver
le… mode d’emploi.
Durant deux semaines en novembre,
qu’il soient grands noms de référence
mondiale en philosophie et en sciences
humaines et sociales, ou jeunes
chercheurs aux travaux prometteurs,
écrivains, scientifiques, artistes ou
acteurs de la vie publique, ils viennent
changer le monde ou changer notre
point de vue sur le monde. Ils sont
plus de 15 000 par an à écrire le Mode
d’Emploi et ils vous attendent.
90
AFFINITÉS
D E S T I N AT I O N S
MODE CITY
‘‘ LYON A POUR ELLE SA
CONVIVIALITÉ ET SA QUALITÉ
DE SERVICE RENOUVELÉE ’’
En juillet 2016, Lyon accueille durant trois jours
la 33e édition de Mode City. Un retour aux sources qui séduit
les acteurs locaux de la filière et ses organisateurs.
Qu’en sera-t-il des exposants et visiteurs ?
MARIE-LAURE BELLON,
PRÉSIDENTE DU DIRECTOIRE
D’EUROVET 1
Pourquoi Mode City a quitté en
2008 la ville qui l’a vu naître ?
Il faut replacer cette décision dans
le contexte de l’époque : Mode City
connaissait depuis deux sessions une
baisse de fréquentation de ses visiteurs,
alors que les secteurs de la lingerie et
du balnéaire commençaient à ressentir
une plus forte tension économique.
Mode City accueillait déjà une grande
majorité de visiteurs internationaux
(70 %), qui déploraient parfois le manque
d’accessibilité de Lyon. Sans compter
une hausse des prix pratiquée par certains
hôteliers, la convivialité de Lyon ne
suffisait plus à assurer l’attractivité de la
ville. Et en matière de mode, beaucoup
de nos marques souhaitaient un retour
dans la capitale.
Pourquoi ce retour aux sources
en 2016 ?
Paris accueille l’Euro en juin et juillet 2016,
avec des conséquences importantes
sur la logistique et l’hôtellerie.
Nous avons consulté nos clients et
exposants. Dans leur grande majorité, ils
ont considéré que dans ces conditions
Paris n’apporterait pas la qualité
de services souhaitée. Pour délocaliser
le salon, plusieurs scénarios ont été
91
LES RENDEZ-VOUS 2016
DE LA MÉTROPOLE
envisagés, à Barcelone ou Lyon. Et c’est
Lyon qui l’a emporté. En huit ans, la ville
a beaucoup changé. Elle a sensiblement
augmenté ses capacités d’accueil
en hôtellerie, ouvert de nouvelles
lignes internationales. Nos clients ont
changé : ils sont moins nombreux mais
plus exigeants. Lyon nous a semblé
finalement la meilleure option, avec
cette qualité de service renouvelée qui
s’appuie sur une convivialité et un sens
de l’accueil historiques.
Courant avril, EasyJet inaugurera sept nouveaux vols au départ de Lyon-Saint Exupéry :
des lignes régulières vers Budapest (Hongrie),
Copenhague (Danemark) et Faro (Portugal).
Des liaisons saisonnières seront aussi
proposées vers Catane (Italie), Mykonos
(Grèce), Minorque (Espagne) et La Rochelle
(Charente-Maritime). La compagnie low cost
assurera ainsi 40 destinations en France et en
Europe au départ de Lyon.
6-7 avril
CITÉ CENTRE DE CONGRÈS
La révolution de l’internet
des objets aura-t- elle lieu ? Oui !
Quand, comment, pourquoi
et avec qui… Une approche très
pragmatique pour la 2e édition
de cet événement.
11 - 13 avril
Le rendez-vous mondial des
investisseurs et entrepreneurs
du secteur Cleantech a choisi Lyon
pour rassembler sa 12e édition.
Elle s’organisera autour de deux mots
clés : innovation et networking.
YOKO ONO
LUMIÈRE DE L’AUBE
CULTURE
7 NOUVELLES DESTINATIONS AU
DÉPART DE LYON-SAINT EXUPÉRY
CITÉ CENTRE DE CONGRÈS
CCI LYON MÉTROPOLE
SAINT-ÉTIENNE / ROANNE
Eurovet est la société organisatrice de Mode
City, Salon International de la Lingerie et du
Swimwear et d’Interfilière.
ONLY
NEWS
13-14 avril
ESPACE TÊTE D’OR
CLEANTECH
FORUM EUROPE
1
BIOVISION
29-30 mars
SIDO
BUSINESS
À quelles conditions Mode City
pourrait rester à Lyon ?
Nous n’en sommes pas là ! Commençons
par réussir l’édition 2016 ! Si l’on veut
satisfaire nos 700 marques exposantes
et 14 000 visiteurs, l’offre de Lyon doit être
optimisée autour de ces trois critères :
qualité de service, prix et convivialité.
Pour le moment, il y a une réelle
émulation autour de ce changement
parmi nos exposants et nos visiteurs.
Il ne faut pas les décevoir ! L’identité
d’une ville compte aussi dans la
localisation de Mode City : les stylistes
et acheteurs du monde entier attendent
de nouvelles sources d’inspiration. Place
de textile, d’arts et de culture, Lyon est
un terreau fertile avec la Biennale de
la Danse, la Fête des Lumières ou le
Musée des Confluences. Visite éclair ou
come-back durable ? L’avenir le dira !
FORUM RECHERCHE
CANCÉROLOGIE
La programmation de cette
11 e édition se donne pour objectif
d’« Agir pour concrétiser
la recherche et l’innovation en
solutions d’avenir pour la santé ».
SALON DES
ENTREPRENEURS
15 - 16 juin
CITÉ CENTRE DE CONGRÈS
EUROPEAN MICROSCOPY
CONGRESS
28 août - 2 septembre
CITÉ CENTRE DE CONGRÈS
QUAI DU POLAR
9 mars - 10 juillet
1 - 2 - 3 avril
MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN LYON
PALAIS DU COMMERCE
ET DANS TOUTE LA VILLE
Première rétrospective en France !
Plus de cent œuvres de l’artiste
à (re)découvrir : à voir, entendre
et expérimenter.
NUITS SONORES
AUTOPORTRAITS,
DE REMBRANDT AU SELFIE
25 mars - 25 juin
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON
130 œuvres pour s’interroger sur
les différentes approches de
l’autoportrait, du 16e au 21e siècle, à
partir de collections issues de trois
grands musées européens.
4-8 mai
SUCRIÈRE – LE SUCRE JARDIN DU MUSÉE
DES CONFLUENCES ANCIEN MARCHÉ DE GROS
EUROPEAN LAB
4 – 6 mai
LE SUCRE
ASSISES INTERNATIONALES
DU ROMAN
23 - 29 mai 2016
VILLA GILLET
92
AFFINITÉS
D E S T I N AT I O N S
FOURVIÈRE HÔTEL
Magnifier le
passé pour
projeter l’avenir
Dernier né de l’hôtellerie lyonnaise haut de gamme,
le Fourvière Hôtel est sans doute l’une des plus belles
rénovations architecturales de ces dernières années à Lyon.
Construit en 1864 par Pierre-Marie
Bossan (l’architecte de la basilique
de Fourvière), l’ancien couvent de
la Visitation abritait depuis 1974 les
archives de l’Hôtel-Dieu. À la fin de
l’année 2015, le couvent a changé
d’objet mais pas totalement d’allure : il
est devenu Fourvière Hôtel. Impulsée
par le groupe èHôtels-lyon (Jean-Luc
Mathias / Marianne Borthayre), la transformation des lieux a été confiée
au cabinet Axe Architecture. Si peu
d’aménagements intérieurs ont été
conservés, un édifice aux proportions
harmonieuses subsiste, construit
d’une alternance de moellons de pierre
de Couzon, de briques rouges et de
calcaire blanc.
UN SÉJOUR AUSSI QUALITATIF
QU’INSOLITE
Passé son écrin de verdure, l’hôtel
réserve bien des surprises. La première
est certainement son accueil, installé
dans une magnifique chapelle de style
néo-byzantin. Ensuite, 75 chambres
s’organisent au-dessus du cloître,
réparties sur trois niveaux. Chacune
est dédiée à une célébrité lyonnaise
comme Jacqueline Delubac, Juliette
Récamier, Louise Labbé ou Antoine
de Saint Exupéry. Rien de baroque ici,
la décoration y est au contraire d’une
grande sobriété. De grands designers
ont été mis à contribution : DCW
pour les lampes, Stella Works pour les
sièges. L’artiste franco-argentin Pablo
Reinoso a également créé trois œuvres
spécialement pour les lieux. Fourvière
Hôtel compte deux restaurants,
installés dans le péristyle du cloître
vitré et plusieurs espaces privatisables.
Il n’oublie pas non plus le bien-être de
ses hôtes avec un bel espace détente
(hammam, bassin de nage de 25 m,
spa). Promesse d’un séjour aussi
qualitatif qu’insolite.
93
94
AFFINITÉS
ADDICTIONS
MARINE & CLÉMENCE CHASTAN
‘‘ LA VILLE A UN
VRAI TALENT POUR
REPENSER L’URBAIN ’’
95
Elles auraient pu lancer leur projet à Paris mais Marine et Clémence Chastan ont décidé
de lancer Seety à Lyon. Un terreau particulièrement fertile pour une application qui permet
de (re)découvrir les richesses de sa ville, tout en joggant.
Vos baskets ont d’abord foulé
les bords du Rhône ou de la Seine ?
(En chœur) : Du Rhône et de la Saône !
Clémence : Nous sommes nées à Lyon
et l’avons quittée dans le cadre de nos
études. Moi, j’ai suivi des études de
philosophie à l’ENS après avoir passé
le concours de Normal Sup’. Ensuite, je
suis partie faire une année d’échanges
en Chine pour revenir en France, à Paris.
Marine : Je me suis installée à Paris pour
y suivre des études d’Art Déco, avec déjà
l’idée de m’intéresser au design d’interactions et de service. En 2014, nous
nous sommes retrouvées dans la même
agence de pub à Paris, alors qu’on avait
suivi des voies différentes. C’est peutêtre à cause de notre gémellité (rires),
ou plutôt parce que l’une comme l’autre,
nous avons la même appétence pour
tout ce qui se trouve aux frontières de
notre formation. Rien ne nous prédestinait à l’entrepreneuriat et nous étions
toutes les deux attirées par la création
d’interactions avec la société et nos
modes de vie réels.
Pourquoi revenir à Lyon ? Pourquoi
lancer votre startup à Lyon ?
Clémence : Le projet a démarré à la fin
de nos études à Paris. On travaillait sur
des problématiques proches et notamment sur la façon dont le numérique
transforme les pratiques du tourisme et
peut amener à changer son regard dans
le quotidien. Depuis Paris, on voyait des
projets se lancer autour de ce thème,
soit autour d’un événement, soit à
partir d’applications très coûteuses.
Sur la base d’une analyse poussée du
marché, nous avons identifié le segment
de la course à pied comme porteur et
sommes revenues à Lyon pour le développer. D’abord parce que ce sont nos
racines, ensuite parce que Lyon se prête
particulièrement à une découverte de
la ville à pied, avec de nombreux axes
de mobilité douce…
Marine : C’est aussi une ville inspirante.
Je me nourris de la dynamique culturelle
et je suis particulièrement sensible à la
manière dont la ville pense l’urbain et
déploie une vraie forme d’intelligence
du territoire. Je pense à la requalification des Rives de Saône par exemple,
“ Toutes les
collines qu’offre
la ville, avec
une multitude
de points de vue
originaux… ”
bien sûr à la Confluence où l’innovation
est pensée, dans ses moindres détails,
au service de l’usager.
L’appli lancée en début d’année
propose une vingtaine de parcours,
poussés par des joggeurs lyonnais ?
Marine : Seety est une app’ de running
collaborative, qui permet à chacun, du
joggeur passionné au coach professionnel,
de pimenter ses « runs » de commentaires audio géolocalisés. Effectivement,
l’application lyonnaise offre des contenus
originaux proposés par des runners
amateurs ou plus « pro ». Certains sont
lyonnais - Benoît Bogla, coach sportif,
Marina Woo bloggeuse, d’autres sont
des marques locales (Coureur du
dimanche) mais pas seulement (Yumi
ou BioCBon)… Chacun à son niveau
peut contribuer ! Sachant que dès le
mois de mars, nous nous déploierons à
Paris, Bordeaux, Nantes et Nice.
Quel accueil l’écosystème lyonnais
vous a-t-il réservé ?
Clémence : Dès notre retour sur Lyon,
on a bénéficié d’un vrai soutien. On
l’a senti dès les premiers Meet’Up à la
Cordée, puis nous avons participé à des
ateliers avec les adhérents de BoostInLyon.
Ensuite, nous avons rencontré le Tubà
dans le cadre du Smart City App Hack
qu’il organisait. Nous avons gagné
la finale lyonnaise et le Tubà nous a
accompagnées pour porter le projet
jusqu’à la finale mondiale à Barcelone.
Même si nous ne l’avons pas remportée,
une jolie relation s’est nouée avec
l’équipe du Tubà.
Il y a une vraie curiosité au sein de
l’écosystème lyonnais, une vraie solidarité également. Question de mentalité,
peut-être aussi de masse critique qui
permet de garder encore de la proximité,
ce qui n’est pas le cas de Paris.
Marine : On est encore entre soi à Lyon.
Peut-être que cela bride aussi un peu les
ambitions. Par exemple, je trouve qu’on
aurait pu aller plus loin dans la dimension
internationale de Big Booster. Lyon doit
prendre confiance en elle et se montrer
à la mesure des talents qu’elle abrite !
Vos coups de cœur lyonnais, baskets
au pied ?
Clémence : Toutes les collines qu’offre
la ville, avec une multitude de points de
vue originaux…
Marine : J’aime particulièrement les
petites ruelles du centre-ville et les
boutiques ou cantines dont elles regorgent, dont Smør&Brøad, un petit
resto scandinave original. Passionnée
d’architecture intérieure et de design,
je suis à l’affût de tout ce qui touche au
design scandinave et son art de vivre !
Si Lyon était un duo ?
Clémence : Le Rhône et la Saône qui
convergent vers la Confluence. Deux
fleuves aux tempéraments et ambiances
différents, propices à nourrir l’imaginaire.
Marine : Le vélo et l’amour de la ville
bien sûr, le duo « Vélov’ » !
96
AFFINITÉS
ADDICTIONS
FRANCIS CHAPUT-DEZERVILLE,
‘‘ LA CURIOSITÉ
EST UNE VERTU
QUI SE PERD ’’
97
Libraire au « Bal des Ardents », il recale machinalement quelques livres sur une étagère,
il feuillète, s’égare un instant, cherche ses mots… Il n’aime pas répondre vite. Il sourit
d’un sourire retenu, entendu, espiègle et presque moqueur. Il déplore les anciennes grandes
terrasses de café et loue la majesté apaisante des fleuves. Homme de l’eau, arpenteur de
berges, libraire de fond…
C’est quoi votre Lyon à vous ?
J’ai vécu à Lyon, de 11 à 20 ans, les
années les plus importantes de la vie.
Je suis parti et je suis revenu. Je garde
de cette époque, les années 70, une
nostalgie joyeuse d’une vie géniale dans
le quartier de la Guillotière. La vie de
quartier était débordante d’énergie, il
y avait 26 salles de spectacle dans un
tout petit périmètre et des métiers de
rue qui n’existent plus. Je me souviens
de la station de taxi camionnette
« Eldorado » où l’on venait quand on
avait besoin de transporter des objets
lourds et encombrants. Aujourd’hui,
on retrouve cette ambiance dans les
quartiers de Montchat et de Lumière.
Mais mon Lyon à moi, ce sont les quais
de Saône, la passerelle Saint-Vincent, le
matin comme le soir, pour flâner, pour
lire. C’est magnifique.
Pourquoi être libraire à Lyon ?
La grande richesse de la ville, c’est
sa géographie. Elle a toujours été un
carrefour d’Europe, entre le sud et le
nord. Les imprimeurs l’avaient bien
compris à une époque. Pour être libraire
aujourd’hui, ici comme ailleurs, il faut
aimer la haute voltige et développer
un modèle économique unique. Moi,
je suis « libraire de fonds ». C’est-àdire un libraire qui propose avant tout
une profondeur de bibliothèque et pas
uniquement le flux des nouveautés ou
une spécialité précise. Donc il me faut
de l’espace, du volume et du passage.
Ce qui est possible à Lyon, en centre-ville,
dans une petite rue, n’est plus possible
ailleurs. Vous savez, plus les outils de
communication se développent, plus
la communication entre les personnes
diminue. Un lieu comme « Le bal des
ardents » offre justement un espace de
sociabilité qui répond à une demande.
Ma clientèle vient de toute la région et
c’est par elle que j’ai trouvé l’équilibre.
C’est quoi un lecteur lyonnais ?
Lyon est une ville d’Europe où les
sociétés secrètes sont très présentes
depuis toujours. Un public ésotérique
important existe ici. Ce n’est pas le
mien mais il n’est pas négligeable.
Le lecteur lyonnais a ce que l’on appelle
la mentalité lyonnaise : il ne se donne
pas tout de suite. Ce qu’on lit parle de
l’intime… et les lecteurs lyonnais sont de
gros bons lecteurs, curieux qui attendent
que l’on fasse la preuve de conseil
avant de livrer leurs goûts et d’accepter
la surprise… ici aussi la curiosité est
une vertu qui se perd…
neige, en trois heures au bord de la mer…
Et si vous aimez l’exotisme, allez lire dans
les bras du Rhône, c’est tout proche, très
isolé et totalement apaisant.
“ Mon Lyon à moi,
ce sont les quais
de Saône,
la passerelle
Saint-Paul,
le matin comme
le soir, pour
flâner, pour lire.”
Et dernier point, la nouveauté
lyonnaise qui vous marque ?
La dimension cosmopolite de Lyon.
Depuis 3-4 ans entre ma librairie et la
Place Bellecour, j’entends toujours 5 ou
6 langues différentes… Des parlés d’Asie
et des pays de l’Est… c’est clairement
une nouveauté, un signe de vitalité et
d’ouverture !
Et vous, où lisez-vous ?
Partout, y compris dans les transports
en commun ! Sur les quais de Saône
ensoleillés, dans le petit jardin SaintPierre du Musée des Beaux-Arts… Vous
savez, comme j’ai été taxi deux ans à
Lyon, je connais très bien la ville mais
j’ai surtout appris que l’on prend toujours
les mêmes itinéraires, pour aller dans
les mêmes lieux. La ville c’est comme
la lecture, il faut accepter de se perdre, de
sortir de ses itinéraires. La taille de Lyon
fait que l’on a tous les avantages de
la grande ville et que l’on peut très vite
sortir pour lire en compagnie des vaches
en 20 minutes, en une heure dans la
Votre conseil de lecture ?
D’abord mon conseil : on a tout pour
être heureux alors il faut arrêter d’être
morose, on a tout pour faire mieux et
le paradis est déjà sur terre ! Ensuite,
:
mon conseil d’un écrivain lyonnais tout Jean Reverzy ! Si beau et pourtant
méconnu. Enfin mon conseil de lecture :
Esquisses de Jean-François Billeter.
Votre bibliothèque lyonnaise ?
La Gerbe d’or d’Henri Béraud, À la
Recherche du temps perdu de Marcel
Proust, Le Dictionnaire historique de Lyon
aux Éditions Stéphane Bachès et Chez
Marcel Lapierre de Sébastien Lapaque.
98
AFFINITÉS
ADDICTIONS
CHRISTOPHE ROURE
‘‘ LA GASTRONOMIE
LYONNAISE PEUT AUSSI
ÊTRE CRÉATIVE ! ’’
99
Meilleur ouvrier de France, Christophe Roure a quitté la Loire pour installer Le Neuvième Art
à Lyon. Au passage, il a retrouvé ses deux étoiles en 2015 et déploie avec bonheur sa cuisine
inventive et raffinée.
Dans quel contexte êtes-vous
arrivé à Lyon ?
Installé dans la Loire, à Saint-Just-SaintRambert depuis 2003, nous avons subi
la crise de plein fouet en 2012, bien que
nous ayons très bien travaillé jusqu’alors,
avec une croissance à deux chiffres.
Nous ne progressions plus, alors que
nous comptions une dizaine de salariés
pour servir 25 couverts. La décision de
quitter Saint-Just s’est imposée. Nous
avons cherché à rester dans la Loire et
puis la balance a penché pour Lyon.
Une ville économiquement dynamique,
importante en termes de population et
qui aime bien manger, avec une vraie
convivialité.
Quel accueil vous ont réservé
les Lyonnais et vos confrères
restaurateurs ?
Les Lyonnais gastronomes nous connaissaient déjà et sont venus nous retrouver
dans notre nouveau restaurant de la
rue Cuvier. Je les trouve finalement
moins exigeants quand ils « jouent
à domicile ». Nos confrères nous ont
réservé également un bon accueil. La
concurrence existe à Lyon, néanmoins
il y a encore de la place pour un deux
étoiles intra-muros. Un étoilé de plus
apporte de l’émulation ! D’autant que,
dans notre salle de 35 couverts, nous
proposons une cuisine différente, celle
que nous pratiquions déjà dans la Loire.
Comment qualifiez-vous
votre travail ?
J’ai fait mes classes chez Paul Bocuse,
Pierre Gagnaire et Régis Marcon. Riche
de ces influences différentes, ma cuisine
est inventive, juste sur les goûts. Je suis
très vigilant à la maîtrise des cuissons et
des textures. On me dit perfectionniste.
J’essaie d’apporter aussi une vision
moderne de la gastronomie, en portant
une attention particulière au dressage
des assiettes. Le cadre du restaurant est
aussi très important selon moi. Raison
pour laquelle nous avons par exemple,
supprimé les nappes, placé une console
au centre du restaurant afin que nos
clients puissent voir l’équipe travailler.
Quel regard portez-vous sur
la gastronomie lyonnaise ?
On mange remarquablement bien à Lyon
pour 30 ou 40 euros. Eu égard au nombre
d’habitants, Lyon manque peut- être
de grandes tables et quand elles
existent, elles sont assez conservatrices.
Cela correspond à une attente
de la clientèle qui en est satisfaite.
Mais un autre public recherche
des propositions plus variées, plus
inventives. Lyon peut encore progresser
sur cet axe. Et elle a toutes les chances
d’y arriver compte-tenu de la manière
dont elle s’est transformée ces dernières
années sur le plan urbanistique et
architectural. Il faut lui laisser un peu de
temps !
“ Un étoilé
de plus apporte
de l’émulation ! ”
Votre Lyon personnel ?
Depuis notre installation en juin 2014,
j’ai beaucoup travaillé et manqué de
temps pour découvrir Lyon. J’apprécie
néanmoins la diversité de ses ambiances,
de la Presqu’Ile à la Confluence par
exemple. Le quartier que je connais
le mieux est le 6e où nous sommes
installés, c’est aussi le plus étoilé.
La proximité du Parc de la Tête d’Or est
une vraie chance pour moi qui ne suis
pas urbain dans l’âme !
Vos perspectives d’avenir sont
à Lyon ?
Oui, avec un grand bonheur j’ai retrouvé
mes deux étoiles ici. Mon objectif est
d’asseoir durablement cette qualité
et de continuer à progresser. Cela
passe par la nécessité de stabiliser une
colonne vertébrale solide autour de mes
collaborateurs. À l’exception de mon
chef pâtissier qui nous a suivis depuis
la Loire, j’ai dû renouveler l’ensemble de
l’équipe. Il n’est pas facile de trouver du
personnel qui ait envie de s’impliquer
durablement dans l’entreprise. C’est
pour moi un enjeu fort en 2016 et à plus
long terme, j’imagine peut-être ouvrir
un nouveau lieu, plus familial, pour
une clientèle élargie. En matière de
gastronomie, l’émulation est forte ici.
Tous les jours le restaurant est plein, cela
nourrit des envies et des projets !
Si Lyon était un plat ?
Un pot-au-feu ! À Lyon, il se cuisine de
manière traditionnelle mais on peut le
travailler complètement différemment !
1100
00
AFFINITÉS
ADDICTIONS
AURÉLIEN GIRAUD
‘‘ LYON A VRAIMENT
UNE PLACE À PART
DANS L’UNIVERS
DU SKATE ! ’’
101
Lyon est son terrain de jeu depuis plus de 10 ans. Aujourd’hui, Aurélien Giraud, 17 ans,
crève l’écran dans les contests auxquels il participe et s’est fait un nom à l’international,
tout en gardant les pieds sur terre.
On dit que tu as démarré le skate
à 6 ans, au skatepark de Gerland ?
J’ai démarré un peu plus jeune, à 5 ans.
Je faisais déjà du roller et après une
chute, j’ai eu envie d’essayer la planche
et je ne me suis plus arrêté depuis.
Évidemment, j’étais souvent le plus jeune
et j’ai appris à skater avec les grands.
À 7 ans, j’ai remporté mon premier contest,
le V7 Teenage Tour à Gerland.
Et aujourd’hui, tu es un grand
du skate à ton tour…
Je ne sais pas si je suis un grand du
skate. À 17 ans, on ne peut pas dire ça,
même si j’ai conscience d’avoir beaucoup
progressé. En 2012, j’ai atteint la finale
du FARn’High, la manche française de la
coupe du monde de skate. Ensuite, j’ai
terminé 4e de la Simple Session à Tallinn
(Estonie). Je suis plutôt content de mes
résultats en coupe du monde en 2015,
où j’ai terminé 1er à plusieurs reprises. Je
me suis bien débrouillé aussi à la Tempa
AM 2015 qui se déroulait en Floride.
C’est le plus grand contest amateur au
monde et j’ai terminé 1er devant plus de
300 compétiteurs !
Ton rêve ?
Passer pro bien sûr, même si c’est difficile.
Pour y arriver, dans le milieu du skate, il
faut être remarqué par une marque et
avoir une planche gravée à son nom,
qui devient un pro-model. J’ai déjà de
belles marques qui me suivent : Red Bull,
Nike, Wallstreet ou Plan B. Mais je veux
aller plus loin et pour ça, je participe
à un maximum de contests de haut
niveau où j’essaie de donner le meilleur
de moi. Ça nécessite beaucoup de
temps. Je m’entraîne dès que je suis
sorti de cours en fait. Pour le moment, je
suis en première « commerce » au lycée
Saint-Marc. L’an prochain, je passe le
bac, il va falloir envoyer et dégager plus
de temps pour les études !
“ L’avantage
de Lyon, c’est
que le milieu
du skate ne
se prend pas
la tête ! ”
Lyon compte dans ton parcours
de skater ?
Bien sûr ! J’ai grandi avec les Lyonnais
qui sont passés pro depuis et pas
n’importe lesquels : JB Gillet, Flo Mirtain,
Mathieu Hilaire. Pour un jeune, ça place
la barre sacrément haut ! Ça donne aussi une super motivation ! Avant eux, le
premier à avoir fait connaître le skate
à Lyon, c’est bien sûr Jérémie Daclin.
Il a été le premier à skater Hôtel de Ville
(ndlr : la place de l’Hôtel de Ville) à la
fin des années 80. Et il est connu partout dans le monde du skate. C’est ici
aussi que des marques emblématiques
ont été lancées : Cliché donc (ndlr :
Jérémie Daclin), Antiz Skateboards, Blaze
Supply et plus récemment Diligent
Skateboards… Un autre Lyonnais connu
dans le monde entier, c’est Fred Mortagne.
Il a beaucoup apporté à l’image du
skate, que ce soit dans ses photos ou
dans ses vidéos. Lyon a encore vraiment
une place à part dans l’univers du skate !
Plutôt street ou plutôt skatepark ?
J’adore le street, même si je kiffe pas
trop les courbes. Le skatepark aussi !
L’essentiel, c’est que j’ai ma planche en
fait. Ce qui me plaît, c’est un mélange
de plusieurs choses : le côté technique,
la balade, le partage aussi, le kif ! On
fait ça pour s’amuser en fait, faut pas
oublier !
Tes meilleurs spots ?
HdV (ndlr : Hôtel de Ville), LE spot pour
enchaîner les tricks ! On y rencontre
des gens du monde entier, c’est un spot
méga connu. Qui va bien parce que le
revêtement est lisse et dur, même si au
fur et à mesure des passages et sauts
qu’il a encaissés, les trous commencent
à le miner. Il y a des bancs où on peut
glisser, on peut skater l’assise ou le dossier, la statue offre aussi des possibilités. Et c’est en plein centre-ville ! Après,
Lyon offre pas mal de spots différents :
à Charpennes, à Gorge de Loup, à Foch,
à la Sucrière qui commence à monter
pas mal… Côté skatepark, La Piste à
Gerland est l’une des seules structures
couvertes en France de cette taille !
Ton Lyon à toi ?
C’est celui du skate ! J’aime bien me
balader en centre-ville, parce qu’il fourmille
de boutiques de skate ou esprit skate.
C’est devenu une mode, faut dire ! Alors
oui, je m’y sens chez moi.
Ton avenir, tu le vois à Lyon ?
Franchement, mon rêve si je passe pro,
c’est d’aller aux États-Unis où la culture
skate est encore plus développée, les
marques beaucoup plus nombreuses et
l’expo médiatique plus forte. L’avantage
de Lyon, c’est que le milieu du skate ne se
prend pas la tête ! On reste cool, même
si le niveau est fort. Tout le monde se
connaît, c’est comme une grande famille,
on rigole, on skate !
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