Les Répliques

LA CORBEILLE DE L’AUTEUR / EXPLICATION
L’auteur « envoie » à la classe une corbeille remplie de boulettes de papier. Il s’agit de la
corbeille à papier de son bureau. Il invite ainsi les élèves à fouiller et explorer sa corbeille.
Chacune de ces boulettes contient une réplique issue d’une de ses pièces (sans le nom des
personnages à qui celles-ci sont distribuées). Ce sont des sortes de brouillons.
Chaque élève peut s’emparer d’une boulette, la déplier et la lire dans un premier temps pour
lui-même.
REPLIQUES
Joseph DANAN / Corbeille de l’auteur
A la poursuite de l’oiseau du sommeil
Les aventures d’Auren, le petit serial killer
Jojo le récidiviste
Luc TARTAR / 3 œuvres 3 jeux
En voiture Simone : Répliques de divers personnages autour de l’accident et du « sommeil »
de Simone
S’embrasent : Paroles de filles et de garçons sur l’amour et le sexe
Les yeux d’Anna : Chœur garçons / Chœur Anna
1
EN VOITURE SIMONE / Luc TARTAR / Répliques (21)
Tu dors. A quoi rêves-tu ma petite fille ?
A quoi rêves-tu si fort pour refuser de te lever ? Simone je t’en prie
réponds-moi.
Elle a surgi devant ma voiture. J’ai freiné mais je n’ai pas pu l’éviter.
Un accident ? Comment ça un accident ?
On l’a transportée d’urgence à l’hôpital.
La police ? Pourquoi la police ? J’ai rien fait moi.
C’est au sujet de Simone. Il paraît qu’au lycée vous l’avez tabassée.
J’ai là une jeune fille qui est entre la vie et la mort et vous devez monter
votre brancard ?
Simone ? Tu m'entends ?
Qu'est-ce qu'elle a ?
2
Elle ne bouge pas.
Simone ? Mon enfant... Tu me reconnais ?
Je suis ton nez Simone... Je suis ton odorat.
Salut. Moi je suis le goût.
Simone ? Réveille-toi. Nous sommes tes cinq sens.
Nous devons te ramener à la vie. Simone ne reste pas dans ce coma.
Depuis plusieurs heures nous avons perdu le contact.
Elle a besoin de nous ! Il faut la réchauffer !
Debout Simone.
Elle a bougé.
De toute façon Simone ne sent rien.
3
S’EMBRASENT / Luc TARTAR / Répliques (20)
Jonathan sexuellement il fait mouiller tout le monde.
Tu les as balancés
Jonathan aime Latifa. Et moi alors
Je trébuche je m’évanouis je m’étale ce baiser me fait mal
Maman. Papa. Tout s’écroule.
J’aime pas la rentrée
Mon cœur s’emballe et je ne veux pas l’entendre.
Quelqu’un pour éteindre mon intime incendie.
Les feux de l’amour c’est naze.
Me bourrer de pop corn et de chocolat.
Mon père est un rottweiler et ma mère épluche mon courrier.
4
Je l’ai fait mais personne n’en saura rien.
Tu l’as fait ou tu l’as pas fait
Mate-moi ce fion et ces airbags !
Qu’est-ce que t’as, t’es livide
J’aime pas les amoureux.
Bitch c’est américain. C’est pas une insulte
Et toi une fille tu sais comment c’est fait
Moi j’embrasse la vie.
Jonathan et Latifa ont disparu
5
LES YEUX D’ANNA / Luc TARTAR / Répliques garçons (27)
Allez Anna. Enlève ta serviette. Montre-le nous ton piercing.
Elle est où sa boule ?
Là. Au nombril.
Tire dessus.
Ca va pas non ?
Mais vas-y. Enlève-lui. Tire dessus !
Fais-le toi.
Je touche pas les filles moi… surtout celle-là.
T’as raison. On sait pas ce qu’elle pourrait nous faire.
C’est une pisseuse.
Une salope.
Une allumeuse.
Et ses yeux…
Elle nous regarde.
6
Elle nous jette un sort ouais.
On dirait que tu nous voies
Que tu nous voles
Que tu nous bouffes
Allez dégage Tombe.
Et arrête de nous regarder.
Ils sont moches tes yeux. Même pas bleu.
Tu veux me regarder
Alors regarde-moi bien
T’as pas tout vu
Dégage
Sorcière
Du balai !
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LES YEUX D’ANNA / Luc TARTAR / Répliques filles (27)
A mes yeux.
Pas bleu. Pas noir. Pas vert.
A mes yeux de toutes les couleurs.
Qui vous font peur.
Vairons a dit ma mère.
Tu as les yeux vairons ma fille.
Infirmité subtile.
Débilité arc-en-ciel.
A mes yeux qui ne verront plus rien.
Demain.
D’avoir trop pleuré.
A mon corps.
Défendant l’orage qui s’abat sur lui.
Quelques mains à tâtons de mon nombril.
8
A mon corps jeté en pâture.
En pleine cour.
Criblé de regards avides.
Il pleut.
Mon torse trempé jusqu’à l’os.
Et mes cheveux filasses.
Vous m’avez vue.
Nue.
A mon corps défendant.
Mon corps qui se couvre de boue et de ridicule.
Au secours.
Laissez-moi partir je vous en prie.
Laissez-moi partir
9
LES AVENTURES D’AUREN, LE PETIT SERIAL KILLER
Joseph DANAN / EXTRAIT
Scène 12 (p 45 à haut p 48)
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Tu es perdu / mon petit garçon ?
AUREN
Pas perdu / non / je me promène
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Tout seul / dans la forêt obscure ?
AUREN
Parfaitement
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Je crois bien que je te connais / tu ne t’appellerais pas Auren ?
AUREN
Quel drôle de nom
L’INSPECTEUR PINGOUIN
C’est le tien / non ?
AUREN
D’abord qui vous êtes ? / je ne vous connais pas / ma mère m’a toujours
recommandé de ne pas répondre aux inconnus / bientôt vous allez
m’offrir des bonbons
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Excuse-moi / je ne me suis pas présenté / inspecteur pingouin
AUREN
Inspecteur de quoi ?
L’INSPECTEUR PINGOUIN
De tout ce que tu voudras / policier si tu préfères / flic / keuf / ça te va ?
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AUREN
Non mais c’est terrible ça / on n’est tranquille nulle part / vous ne pouvez
pas me lâcher un peu les baskets ?
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Pourquoi ? / tu as quelque chose à te reprocher / petit Auren ? / tu as
quelque chose sur la conscience ?
AUREN
Comment vous me connaissez ?
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Tu es fiché / Auren / Tu as ta photo dans tous les commissariats / tu es
quelqu’un de très recherché / pour un petit garçon de ton âge c’est
même une chose assez exceptionnelle / d’autres gagnent des concours /
ou font du sport de compétition / toi / tu as choisi de tuer
AUREN
Choisi ?
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Qu’est-ce que tu as fait de ton arme / petit Auren ? / tu ne l’as pas sur
toi ?
AUREN
Je n’ai pas d’arme / je n’ai tué personne / vous me prenez pour
quelqu’un d’autre
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Tu as tué un dentiste / un lézard / et un contrôleur de la SNCF / ce n’est
pas personne / ça / ce n’est rien
AUREN
Le dentiste était un castor / le lézard un lézard / et le contrôleur un
homard
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Tu en es sûr ? / moi pas / le dentiste avait un petit garçon de ton âge / le
lézard allait enfin réussir à passer en sixième après des années d’effort /
et le contrôleur raffolait du homard / mais dans son assiette / qu’est-ce
que tu as ?
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AUREN
Le vertige / je ne me sens pas bien / pas dans mon assiette
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Allonge-toi / voilà / ça va mieux / petit criminel ?
AUREN
C’est un cauchemar
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Oui
AUREN
Je vais me réveiller
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Non
AUREN
Dans les bras de maman
Auren s’endort dans les bras de l’inspecteur Pingouin.
Tout en dormant, sa main va chercher le revolver dans la poche de
l’inspecteur.
L’INSPECTEUR PINGOUIN
Somnambule ?
AUREN
Oui
Toujours dormant, il fait feu sur l’inspecteur.
La nuit est venue.
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A LA POURSUITE DE L’OISEAU DU SOMMEIL / Joseph DANAN
Répliques (22)
Cette nuit, il y avait des oiseaux morts dans le salon.
C’est ton rêve, pas le mien.
Pars à sa recherche si tu te crois plus malin que tout le monde.
Disparu, exterminé. Il n’en reste plus un.
Au commencement, l’île était inhabitée.
C’est le paradis sur la terre.
L’histoire du Dodo !
Je voudrais voir votre dodo.
Où sont les oiseaux, madame, s’il vous plaît ?
Je sais bien que tu n’es pas un vrai.
Après tout, cet oiseau était peut-être trop bête.
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Nous sommes métis, ici, pour la plupart, issus de noirs et d’indiens.
Je ne suis pas venu ici pour faire du tourisme.
Pas encore couché, c’est pour ça que tu as peur.
N’oublie pas le verre de lait. Ca fait dormir.
Bonne nuit.
Tu auras de quoi méditer pendant ton sommeil.
Je n’ai pas trouvé ce que j’étais venu chercher.
Il faut accepter de se perdre.
Je me fraie un chemin dans ce maquis d’arbustes et de branches
enchevêtrées.
Seule ma taille d’enfant rend le chemin possible.
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En m’approchant du ruisseau, je devine un grand oiseau brun, coiffé
d’un chapeau de paille, qui semble fumer la pipe.
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LES AVANTURES D’AUREN LE PETIT SERIAL KILLER / Joseph
DANAN
Répliques (22)
C’est comme un film / Mais c’est réel
Tu les as balancés
C’est un enfant difficile
Si vous saviez / ce qu’il fait / ce qu’il est capable de faire
Ferme la fenêtre / Auren / tu vas prendre froid
Je leur donne le coup de grâce quand je veux
C’est cruel / plus que cruel
Moi mon père / il est passé par la fenêtre / et on l’a plus jamais revu
Mais la forêt est sombre / et peuplée de bêtes sauvages
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Je n’ai pas peur / Je n’ai pas peur / Je n’ai pas peur / mais alors pas du
tout
Je vois un sanglier / fou furieux / qui me serre le bras / et qui tire des
coups de feu
Je n’ai pas besoin qu’on me délivre / j’ai ma bombe hyper-magique
Tu es un monstre / toi ? / un petit monstre ?
Vous m’aurez pas
J’ai tué un dentiste
Demande-lui de t’offrir un 357 Magnum / pour Noël
Je t’ai vu ensuite / massacrer ce pauvre grand lézard / avec le poteau de
basket
Tu es libre / petit Auren
Bon / toi / le petit sanglier / tu me donnes ça et on n’en parle plus
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Il a dit / les mains en l’air / tout le monde / faites pas les zouaves
Excusez moi / je ne me suis pas présenté / inspecteur Pingouin
Vous jouez désormais le rôle du bourreau / pour une exécution
immédiate / tapez un
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JOJO LE RECIDIVISTE / Joseph DANAN
Répliques (20)
Sa mère lui donne une gifle.
Entre une femme qui tient un enfant (Jojo) par la main.
Il empile tables et chaises précautionneusement et avec art. Il en empile
un maximum aussi haut qu’il le peut.
Jojo recommence tranquillement ses travaux d’empilement.
L’opération va pouvoir commencer.
Le bistouri va pouvoir servir à nouveau.
C’est au moment où l’orchestre au complet se déchaîne que la mère
entre.
Elle s’immobilise et regarde le carnage.
Sirènes de police. Gyrophares. Voix criant des sommations dans des
porte-voix.
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Coups de feu, aboiements, sifflets.
Elle lui prend la valise des mains, la pose au sol, et lui donne une gifle
dont il se souviendra.
Il sort puis revient avec une brouette de sable et entreprend de recouvrir
Nounours à grandes pelletées.
Votre mère est au courant ?
On a beaucoup dit dans une certaine presse que votre ours en peluche
s’était suicidé.
Votre mère prétend que vous avez failli plusieurs fois mettre le feu à
votre chambre.
Une inondation sur le tapis du salon, ça vous dit quelque chose ?
A l’enterrement de Nounours, on a aperçu une mystérieuse femme
blonde avec un foulard et des lunettes noires…
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Jojo, coiffé d’un saladier, lutte seul contre l’incendie.
Allô ? allô ?… C’est toi, Jojo ?
Sa mère entre, Jojo lâche le fusil et lève les mains en l’air.
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