1. Présentation de l`œuvre 2. Présentation de l

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1. Présentation de l`œuvre 2. Présentation de l
1. Présentation de l’œuvre
Titre : Où es-tu ?
Pourquoi ce titre ?:
Les deux héros se trouvent séparés pendant toute
la durée de l’histoire. Ils n’ont des nouvelles l’un
de l’autre que par le biais de lettres qui s’espacent
de plus en plus. Malgré le fait qu’ils vivent leur vie
chacun de leur côté et qu’elles sont bien
différentes, ils se posent tout le temps cette même
question l’un à propos de l’autre : « Où es-tu ? »
Date de parution : Editions Robert Laffont
(Paris), collection Pocket, paru en 2001.
Les raisons pour lesquelles j’ai choisi ce
livre :
Avant de devoir choisir un livre pour ce travail,
j’avais déjà lu Où es-tu ? et j’ai décidé de l’analyser
pour les raisons suivantes.
Tout d’abord, j’aime beaucoup le style de l’auteur
Marc Lévy. J’ai lu ses trois premiers livres Et si
c’était vrai… ?, 7 jours pour une éternité et le
roman que je vais présenter dans ce dossier. Les
idées sont bien trouvées et les scénarios originaux,
les personnages attachants. Ce sont des livres
plein d’humour mais qui, en même temps, font
réfléchir.
Ensuite, si j’ai choisi Où es-tu ? et pas un autre livre du même auteur, c’est parce que, même si ce
n’est pas celui que j’ai préféré (mon favori est 7 jours pour une éternité), c’est parce que l’histoire est
la plus « vraisemblable », qui ne touche pas au surnaturel , ou à des thèmes très compliqués à
analyser (par exemple le bien/le mal dans 7 jours….) et qui, selon moi, se prêtait le mieux à ce genre
de travail.
Et finalement, je trouvais que le thème des catastrophes naturelles (en l’occurrence les ouragans) est
plutôt d’actualité avec le tsunami du 26 décembre en Asie.
2. Présentation de l’auteur
Biographie :
Marc Lévy est né en 1961 dans les Hauts-de-Seine. A l’âge de 23 ans, il quitte
la France et part s’installer aux Etats-Unis, où il fonde une société spécialisée
dans l’image de synthèse. Sept ans plus tard, il regagne sa patrie et met sur
pieds un cabinet d’architecte avec deux amis. Dix ans durant, il en sera le
directeur.
Marc Lévy a commencé par écrire des livres en tant qu’amateur, juste pour le
plaisir de raconter des histoires, puis, sur les conseils de sa belle-sœur, il a
envoyé son premier manuscrit, celui de Et si c’était vrai… ? à plusieurs maisons
d’édition. Quand il est contacté par les éditions Robert Laffont, il croit d’abord à
un canular, mais c’est loin d’en être un ! Son livre paraît en l’an 2000 et obtient immédiatement un
énorme succès auprès du public et des médias. Steven Spielberg a même acheté les droits pour en
faire un film, qui sortira en novembre 2005 ! Ses trois romans suivant sont également devenus des
best-seller. Marc Lévy vit actuellement à Londres où il se consacre à présent totalement à l’écriture.
Ses œuvres :
Où es-tu ? en 2001
7 jours pour une éternité en 2002
La prochaine fois en 2003.
Son genre littéraire de prédilection : Il n’a pas un style précis. Les histoires qui l’écrit se passent
dans un monde « réel », c’est à dire que les lieux et les évènements (politique, catastrophes etc…)
sont bien réels, mais ses personnages sont imaginaires et parfois surnaturels.
3. Intrigue
Susan et Philip se connaissent et s’aiment depuis l’enfance. Il lui a promis qu’il serait toujours là, s’il
venait à lui arriver quelque chose. Mais leurs ambitions si différentes les ont séparés : depuis 1974,
elle vit au Honduras où elle œuvre pour le Peace Corp et sauve la vie de nombreuses victimes des
ouragans. Lui, réussit à New-York en tant que publicitaire. Ils n’ont de nouvelles l’un de l’autre qu’au
travers de lettres qu’ils s’envoient (et qui finiront par s’espacer progressivement) et de quelques
rencontres à l’aéroport, où ils réservent toujours la même table de la cafétéria, comme un
« symbole » de leurs retrouvailles. Ils finiront par refaire leur vie chacun de leur côté, Philip se
mariera même avec une étudiante en journalisme du nom de Mary et ils auront un fils, Thomas. Mais
un jour, les services sociaux débarquent chez lui accompagnés d’une petite fille de 9 ans. Elle
s’appelle Lisa. C’est la fille de Susan, qu’elle a eue avec un inconnu au Honduras. Les premiers mots
que l’enfant prononce font se rendre compte à Philip qu’il va devoir honorer sa promesse : « Maman
est morte ». Dix ans vont passer, Philip essayant d’apprivoiser la petite fille qui collecte dans un grand
cahier tout ce qui touche à son pays natal et aux ouragans qui ont tué sa mère et qui la fascinent. Elle
n’a qu’un seul rêve en tête : retourner au Honduras et travailler dans l’aide humanitaire. Finalement et
en grandissant, la jeune fille finira par considérer Philip, Thomas et Mary comme sa nouvelle famille et
Manhattan comme sa nouvelle maison. Dix ans plus tard, le jour de la remise de diplôme de Lisa, une
femme se tient au fond de la salle. Seul Philip la remarque et il reconnaît tout de suite celle qu’il a
aimé depuis toujours. Elle lui glisse un papier dans la main, une promesse de rendez-vous. Le
lendemain, Philip se rend avec sa « fille » à l’aéroport, dans la cafétéria là où il rencontrait Susan lors
de leurs courtes entrevues entre deux voyages. Elle explique alors à sa fille toute son histoire : restée
bloquée dans la montagne pendant 2 semaines suite à un ouragan, elle est passée pour morte dans
son village. Lisa a donc été confiée à celui qu’elle considère comme sa seule famille restante aux
USA : Philip. A son retour au village, Susan n’a pas essayé de venir rechercher Lisa, car en la laissant
s’en aller, elle lui laissait un vrai avenir, avec une vraie famille, dans une vraie maison, elle étudierait
dans une vraie école. Mais après toutes ces années à vivre dans la certitude de la mort de sa mère,
Lisa, au moment où elle pourrait retrouver sa vie d’avant et repartir avec Susan, décide de rester à
New-York et de laisser sa maman repartir seule pour le Honduras…
4. Personnages
On ne peut pas dire qu’il n’y ait qu’un seul personnage principal dans Où es-tu ?. Susan et Philip le
sont tous les deux au même titre. Ils s’aiment, mais s’opposent presque totalement.
Susan a 21 ans au début du roman, mais elle en paraît déjà plus. Elle est plutôt jolie : elle a les
cheveux châtain et elle est très souriante. Elle œuvre depuis peu pour le Peace Corp, une association
d’aide aux défavorisés au Honduras.
Ses parents sont morts quand elle avait 14 ans, dans un accident de voiture. Depuis cet événement,
elle a énormément changé et se cache dans une existence qui ne lui ressemble plus. Elle veut sauver
des gens, mais à travers eux, c’est la vie de ses parents qu’elle essaie de sauver, car elle se sent, en
quelque sorte, « coupable » de ce qui leur est arrivé. « Elle se sentait coupable de ne pas avoir eu, ce
jour-là, la grippe carabinée qui les aurait retenus à la maison » (p. 75).
Qualités : Sa grande qualité est d’être déterminée : elle veut aller au bout de ses rêves pour ne pas
finir comme ses parents qui sont morts après avoir passé leur vie à payer des dettes. Elle veut
s’occuper des gens défavorisés, se sacrifier pour eux afin de se sentir une vraie raison de vivre, de
servir à quelque chose. Elle est également impulsive et ne mâche pas ses mots, elle ose dire la vérité
en face.
Défauts : En revanche, elle a un humour un peu noir et sarcastique : elle cache sa peur, son
inquiétude derrière cette fausse assurance. De plus, elle ne montre pas ses sentiments, ou très
rarement. Elle est aussi opiniâtre : il est difficile, voire impossible de lui faire changer d’avis !
Evolution : A force de côtoyer la mort au quotidien, Susan a commencé à se sentir, malgré tout, très
seule, comme « contaminée » par toute cette tristesse. La naissance de Lisa lui a permis de se sentir
moins abandonnée « porter Lisa au fond de moi c’était comme trouver de l’air au fond de l’eau »
(p.172) . Et c’est la première fois qu’elle concède à Philip qu’il avait raison, que l’éloignement, sans la
proximité d’un être aimé engendrait un profond sentiment de solitude.
Relations avec Philip : Elle en est très amoureuse mais elle est très égoïste vis à vis de lui : elle tient
absolument à sa liberté, à son indépendance et à son travail au Peace Corp, le laissant seul pendant
des années. Mais en même temps elle veut qu’il pense à elle, ne l’oublie pas et ne rencontre pas
d’autre femme « Je m’en vais mais je veux te hanter pendant toute mon absence, pour que tu ne sois
à aucune autre » (p.27) . Mais en même temps, si elle a ce comportement, c’est qu’elle a peur de
vivre avec lui, de trop se lier, car elle a peur de le perdre comme elle a perdu ses parents.
Relations avec Lisa : D’un côté, on peut dire qu’elle a été très généreuse envers sa fille : elle a sacrifié
leur vie commune pour que Lisa puisse fréquenter une « vraie » école, dans une « vraie » famille et
vivre sans le danger des pluies et des ouragans. Mais dans l’autre sens, elle a aussi été égoïste : car
au lieu de partir la rejoindre et de vivre une vie « normale » avec elle aux USA, elle l’a
« abandonnée » à des gens qu’elle ne connaît pas et ne lui a donné aucune nouvelle d’elle, passant
pour morte pendant près de 10 ans.
Philip a toujours grandi avec Susan et ils ont le même âge, mais nous n’avons pas de description
physique de lui. Il envisage deux ans dans une Université puis une carrière dans la publicité.
Défauts : Au début du roman, il nous est présenté comme étant un jeune homme qui tient à sa vie à
New-York, qui veut faire carrière et qui n’aurait pas le courage de partir à l’aventure, de changer
d’existence. De même que son amie, il ne change pas facilement d’avis
Qualités : Cependant, à l’inverse d’elle, il ose dévoiler ses sentiments et ne les cache pas. C’est aussi
quelqu’un qui est prêt à aimer, de généreux en amour. Il est plutôt calme et posé ainsi qu’ambitieux
quant à son travail de publicitaire.
Evolution : Au fur et à mesure qu’avance l’histoire, son amour pour Susan résiste, mais il finit par se
rendre compte qu’il ne pourra pas s’accrocher à ses sentiments pour elle toute sa vie, surtout que son
amie ne semble pas vouloir en revenir à une vie « normale » avec lui. Il essaie de refaire sa vie en
sortant de plus en plus souvent avec Mary, jusqu’à en tomber amoureux et à l’épouser.
Relations avec Susan : Il l’aime énormément depuis toujours : elle est à la fois pour lui une sœur, une
amie et une amante. Mais il est un peu jaloux qu’elle consacre totalement sa vie et donne de l’amour
à ceux qu’elle ne « connaît pas » au lieu de s’occuper de lui et des gens qu’elle aime. Il se sent aussi
faible par rapport à elle, car il ose lui dévoiler ses « faiblesses » : le manque qu’il éprouve pour elle,
ou simplement lui dire « Je t’aime ».
Relations avec Lisa : Quand Lisa arrive aux Etats-Unis, tout de suite Philip se rend compte de la
responsabilité que Susan lui confie. Il va tout faire pour que la petite fille se plaise à New-York, qu’elle
s’entende avec Mary (ce qui n’est, au début, pas facile car sa femme est plutôt réticente à cette
nouvelle venue), qu’elle s’intègre à l’école etc... Il l’aimera comme sa propre fille et sera un père
exemplaire, car sans pour autant se l’avouer, à travers elle, c’est Susan qu’il continue à aimer.
5. Thème
Thème principal :
L’amour
Selon moi, le thème autour duquel tourne l’entier du livre, c’est l’amour. D’ailleurs, plusieurs formes
de ce sentiment son traitées dans le roman.
Il y a d’abord l’amour à distance, l’aspect de l’amour le plus traité dans le livre. La question que
l’auteur soulève avec ce thème est la suivante : « Peut-on vraiment s’aimer malgré la distance ? »
Philip et Susan sont séparés par des milliers de kilomètres et ont des vies respectives totalement
opposées. Ils s’écrivent d’abord souvent, puis de plus en plus rarement et pour finir, plus du tout.
Même s’ils s’étaient fait serment de s’aimer pour toujours, l’absence de l’autre finit inévitablement par
creuser l’écart.
Il en est de même pour Lisa, qui pendant 10 ans a vécu aux USA en croyant sa mère définitivement
morte. Elle s’était faite à l’idée que Mary, Thomas et Philip étaient à présent sa nouvelle et véritable
famille. Quand Susan réapparaît et explique à sa fille pourquoi elle l’a laissée partir, Lisa se fâche : elle
lui en veut. Avec le temps et accentué par ce « mensonge », les liens qui les unissaient jadis se sont
un peu estompés, mais contrairement à ceux de l’amour entre un homme et une femme, les liens
entre une mère et sa fille ne peuvent pas se briser. Dans ce cas de figure, on parle d’amour malgré la
distance, mais surtout d’amour maternel.
« Je t’aimerai toujours, à ma façon, même si ce n’était pas celle d’une maman » (Susan)
« Je n’ai peut être pas été ta fille, mais tu sera toujours ma mère » (Lisa)
Ce même amour maternel revient aussi avec Mary et son fils Thomas.
Plus tard, on pourra aussi parler d’amour familial de la part de Mary, Thomas ou Philip envers Lisa :
même si elle n’est pas leur fille/sœur de « sang », ils la considèrent comme l’une des leurs.
Puis il y a aussi l’amour homme/femme, celui que Philip porte à Mary. Malgré qu’il ait encore des
sentiments pour Susan, il va tomber amoureux de cette étudiante en journalisme, l’épouser, ils vivront
ensemble et ils auront un enfant : il l’aimera et elle le lui rendra bien. Tous les trois formeront une
famille heureuse et harmonieuse.
Thèmes secondaires :
Les ouragans
L’histoire débute par la description de la naissance de l’ouragan Fifi au Honduras et se termine par
celle de l’ouragan Mitch, toujours au même endroit. Ces catastrophes ont un rôle clé dans l’histoire,
car elles sont à chaque fois le déclencheur d’évènements importants dans la vie des héros. C’est après
le passage de Fifi que Susan va s’engager dans le Peace Corp afin d’aller aider les victimes, de quitter
New-York et d’aller au bout de ses ambitions. C’est cet événement en quelque sort qui sera le
« déclic » de tout ce qui va suivre. C’est un autre ouragan qui « tuera » Susan et engendrera la
rencontre de Philip et Lisa avec l’arrivée de la petite fille aux Etats-Unis.
La vie au Honduras:
A travers la mission humanitaire de Susan et son passé que raconte parfois Lisa, on découvre la vie au
Honduras et surtout ses différences avec la vie aux Etats-Unis : sa difficulté (pauvreté, guérillas,
ouragans, pluies diluviennes…) mais aussi le fait que l’on y est moins blasé qu’aux USA, que vu le peu
de moyens que l’on y a, on se contente de choses plus simple et on sait y profiter des petits plaisirs
de la vie.
L‘ adaptation
Le thème de l’adaptation prend une place importante dans la deuxième partie du roman. Les
personnages doivent essayer de s’adapter à une nouvelle vie. Tout d’abord Lisa qui doit s’habituer à
un mode de vive totalement opposé à celui des 9 premières années de sa vie. Au Honduras, elle vivait
plutôt pauvrement : chaque petit plaisir en devenait un grand, elle se contentait de choses simples. La
pluie et l’orage, étaient ses plus grandes peurs, ils annonçaient la mort. Aux Etats-Unis, sa vie sera
totalement différente : les américains ne se contentent pas du peu, ils sont blasés. La pluie et le
tonnerre ne sont pas non plus des dangers majeurs. Lisa découvrira les supermarchés, les
restaurants,
les
places
de
jeux…
toutes
ces
choses
qu’elle
ignorait
avant.
Quant à Philip, Mary et Thomas, ils devront faire une place dans leur vie pour cette nouvelle membre
de la famille et cela va chambouler leur quotidien.
Vision du monde de l’auteur
Selon moi, une phrase que l’auteur fait dire à Philip résume plutôt bien sa vision du monde, en
particulier de l’amour : « Aimer, ce n’est pas renoncer à sa liberté, c’est lui donner un sens ». Certains
(à l’image de Susan) ont peur d'aimer, parce qu'ils ont peur d'être "enfermés" dans des sentiments,
"enchaînés" à quelqu'un, d'avoir des responsabilités, des obligations envers lui... et que cela empiète
sur leur liberté personnelle. Mais c'est égoïste: ils ne pensent qu'à leur vie, à leur besoin d'être libre.
L'amour c'est du partage et par conséquent, on est obligés de faire des concessions : si l'on reçoit, on
va devoir donner en retour… mais c'est aussi du bonheur, peut être le plus grand du monde ! On ne
renonce pas au fait d'être libre en aimant, car aimer, au fond, c'est une liberté.
6. Structure du récit
a) Structure générale
Structure : Le récit est d’abord découpé en deux grandes parties plus ou moins égales. La première
raconte les évènements jusqu’à l’arrivée de Lisa aux Etats-Unis. Une importante part de cette dernière
est composée par les lettres que s’écrivent Philip et Susan pour se raconter leurs vies réciproques
(écrites en italique).
La deuxième partie raconte la vie de la petite fille avec Philip, Mary et Thomas jusqu’à ses 19 ans et à
la réapparition de sa mère. Chacune des parties en divisée en plusieurs chapitres (6 dans la première,
8 dans la deuxième) qui sont numérotés mais ne comportent pas de titre et qui racontent chacun une
ou plusieurs années suivant l’importance des évènements qui s’y déroulent.
Pourquoi cette structure ? Les deux parties correspondent aux deux « vies » de Lisa. Le changement
de partie correspond au grand bouleversement de son existence : son arrivée à New-York. La
première partie correspond à son ancienne vie au Honduras (même si on ne sait pas encore qu’elle
est née en la lisant), et la deuxième à sa nouvelle vie dans une nouvelle famille aux Etats-Unis.
b) Structure narrative
Narrateur : Le narrateur est omniscient. Externe à l’histoire, il a un point de vue illimité et parle à la 3e
personne du singulier. On peut ainsi connaître les actes et les sentiments de Susan et de Philip en
même temps alors qu’ils sont séparés par des milliers de kilomètres.
Ordre du récit : Le récit est linéaire, il avance selon la chronologie de l’histoire. Seules les lettres que
s’envoient les deux héros sont en quelque sorte des flash-back car elles reviennent sur des
évènements antérieurs.
Vitesses de narration : La vitesse de narration qui domine ce roman est la scène. Il y a beaucoup de
dialogues et relativement peu de descriptions. Dans la première partie, il y a aussi de nombreux
sommaires (les lettres que Philip et Susan s’envoient l’un à l’autre sont une sorte de « résumé » de
leurs vies réciproques).
c) Structure syntaxique et lexicale
Syntaxe : Dans ce livre, les phrases sont simples, ce qui facilite beaucoup la lecture et sa
compréhension et le rend accessible à tous.
Niveau de langue et vocabulaire : Le niveau de langue du livre appartient au langage de tous les
jours, avec parfois, dans les dialogues, du langage familier.
Exemple de langage familier : Mary : « Mais qu’est ce qu’ils foutent bon sang ! »
Le vocabulaire lui aussi est très simple. Les seuls mots compliqués se trouvent dans les passages où il
est traité des « détails » à propos des ouragans qui sévissent en Amérique du Sud (quand Lisa et
Mary se rendent au centre national de recherche sur les ouragans, par exemple) car ce sont des mots
spécifiques à la météorologie et à la recherche sur les catastrophes naturelles.
Exemples : La position actuelle est de 13°nord par 57°7 ouest, elle remonte au nord-ouest […] sa
pression chute encore, elle est tombée à 988 millibars et les vents dépassent les 65 nœuds….
7. Extrait du texte
L’arrivée de Lisa, pages 165 (depuis « Mais qu’est qu’ils… ») -167
1) Situation du passage dans l’ensemble du roman
Philip a épousé Mary (sa fiancée rencontrée quelques années auparavant) en 1979. Susan a
discrètement assisté à quelques minutes de la cérémonie, mais dans sa dernière lettre à son ami,
elle lui raconte qu’elle n’a pas pu venir, bloquée par la tempête. Depuis, les jeunes mariés vivent
heureux et de leur union est né un fils, Thomas. Philip n’a plus eu de nouvelles de Susan depuis
son mariage. Ce passage a lieu quelques années plus tard : très tôt un matin, on sonne à la porte.
C’est une femme des services sociaux qui leur amène une petite fille de 9 ans. C’est la fille de
Susan, elle s’appelle Lisa et leur annonce que sa mère est morte. Une phrase lourde de
conséquence car cela signifie que Philip et Mary vont devoir s’occuper de cette enfant encore un
peu « sauvage » comme de leur propre fille.
2) Importance du passage choisi
Les personnages présents dans ce passage sont Philip, sa femme Mary, leur fils Thomas et Lisa la
fille de Susan qui arrive aux Etats Unis, amenée par les services sociaux.
Les thèmes auxquels on touche sont
- L’inquiétude, l’impatience : les sentiments de Mary tout au long du passage quand
elle voit son mari s’affairer près de la voiture des services sociaux.
- Le zèle : Celui de Thomas, qui tient absolument à aider sa mère pour se sentir
« impliqué » dans les évènements. Quand elle lui demande simplement d’aller
chercher les jumelles, il revient carrément avec son déguisement de militaire et se
tient au garde-à-vous.
Ce passage est très important dans l’histoire car il va marquer un tournant dans la vie de tous les
personnages : leur existence à tous va être bouleversée.
3) Parties
Lignes 1 à 15 : L’exaspération de Mary
Lignes 16 à 32 : Thomas veut aider sa mère
Lignes 33 à 52 : Mary devient inquiète
Lignes 52 à 71 : Premier contact de Lisa avec sa nouvelle famille
4) Type de narrateur
Comme dans le reste du roman, le narrateur est omniscient, il a un point de vue illimité. Il est
externe à l’histoire et parle à la troisième personne du singulier.
5) Focalisation
Dans ce passage, la narration est focalisée. On voit la scène à travers les yeux de Mary. Elle se
demande ce que fait son mari dans la voiture de l’envoyée des services sociaux, de quoi il parle
avec elle. Elle est énervée et inquiète aussi quand elle le voit monter puis redescendre de la
Chrysler.
« Mary observait Philip, immobile au milieu de la rue déserte… »
« Elle ne comprenait pas ce qu’elle voyait »
6) Effet de la focalisation
C’est dans ce passage que l’on apprend l’existence de Lisa. La première image que nous avons
d’elle, c’est celle que s’en est faite Mary en la voyant arriver main dans la main avec son mari :
une petite fille venue d’ailleurs, qui semble mal à l’aise, un peu perdue.
« C’est ainsi que Mary la vit pour la première fois avec son ballon rouge, dans cette lumière pâle
ou le temps se fige. Ses cheveux noirs en désordre tombaient sur ses épaules, la pluie dégoulinait
sur sa peau métissée. Elle paraissait bien mal à l’aise dans ses vêtements étroits»
7) Vitesses de narration
Globalement, ce passage est une scène car il y a des dialogues et on en connaît tous les détails.
8) Champs sémantiques
L’équipement militaire
casque, veste de combat, filet de camouflage vert, cartouchières, ceinture de survie, couteau de
caoutchouc, gourde, revolver, talkie-walkie, déguisement de combat.
9) Effet des champs sémantiques
Le champ sémantique de l’équipement militaire, l’accumulation de toutes les pièces de ce jouet
que le petit garçon a enfilées montre à quel point Thomas prend avec sérieux la « mission » que
lui a confiée sa mère (en l’occurrence aller chercher les jumelles pour voir de plus près ce que fait
Philip) et qu’elle lui a demandé d’exécuter sur un ton sans réplique.
10) Figures de style
1. Champ sémantique « Equipement militaire » > Accumulation (lignes 24 à 29)
2. « Le moteur venait de se mettre à ronronner » > Personnification (ligne 43)
3. « Un signe de bras qui ressemblait à un au revoir » > Comparaison (lignes 12-13)
4. «Dans cette lumière pâle où le temps se fige » > Métaphore (lignes 58-59)
11) Effet des figures de style
1. Cf. Effet des champs sémantiques
2. On compare le moteur à un chat qui ronronne -> cela montre que la voiture se met
doucement en marche.
3. On compare le signe de bras de Philip à un au revoir -> l’expression comparante « qui
ressemblait à … » montre que Mary n’est pas certaine que c’est un « au revoir » que Philip
adresse à la personne des services sociaux, que son geste était confus.
4. On compare la surprise que Mary a en voyant Lisa à une sorte de lumière pâle, comme si le
temps s’arrêtait.
12) Conclusion
Ce passage peut être considéré comme le plus important du récit car c’est le moment où la vie
des personnages bascule. Philip, à partir de ce moment là, a la lourde responsabilité d’ élever la
fille de Susan comme si c’était la sienne. Mary également voit son existence prendre un autre
tournant : elle va être obligée de s’occuper de cette enfant qu’elle n’a pas désiré comme si elle en
était la mère. Thomas devra lui aussi accepter cette grande sœur imprévue. Quant à Lisa, qui est
une petite fille encore « sauvage », elle devra s’habituer à sa nouvelle existence dans un pays si
différent du sien.
8. Appréciation personnelle et critique du livre, conclusion du travail
Il est vrai que les romans traitant de l’amour à distance, où les héros jouent au jeu du « je t’écris, tu
me réponds », sont très nombreux et de par ce fait, Où es-tu ? pourrait sembler peu original, avoir un
goût de déjà vu : du moins c’est ce que j’ai pensé en lisant le quatrième de couverture et les
premières pages. De plus, en avançant dans ma lecture, les retrouvailles entre Susan et Lisa m’ont un
peu déplu, car je trouve que les paroles qu’elles s’échangent ne sont pas naturelles, qu’elles sont un
peu stéréotypées. On ne dirait pas un vrai dialogue entre une mère et sa fille.
Toutefois, même si ce livre traite d’un sujet fréquemment abordé dans d’autres romans, je l’ai
vraiment beaucoup aimé pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, les sentiments qu’il montre sont plutôt complexes et intéressants. Ce n’est pas un récit
larmoyant car au lieu de se fixer sur le manque de la tristesse, Où es-tu montre plutôt les autres
aspects de la séparation : les promesses et serments et la difficulté parfois de les respecter, comment
on essaie de vivre loin l’un de l’autre, le fait qu’on ne peut pas s’accrocher éternellement à cet amour,
l’envie d’essayer de refaire sa vie avec quelqu’un d’autre : que l’on éprouve malgré la promesse faite,
des sentiments forts pour elle, le doute…
Ensuite, j’ai aussi trouvé les personnages très attachants, en particulier Philip : le comportement de
Susan envers lui était plutôt injuste et égoïste, mais lui a tout fait pour honorer sa promesse et a été
un père exemplaire avec Lisa. Pour finir, quant à la fin, j’ai trouvé qu’il était intéressant qu’elle reste
« ouverte » : on ne sait pas exactement ce qui est arrivé à Susan, c’est au lecteur d’inventer sa propre
suite (voir mon interprétation ci-après). Cela peut paraître un peu frustrant pour certains, mais
personnellement, j’ai apprécié le fait que l’auteur nous laisse imaginer notre propre dénouement.
Mon interprétation de la fin :
La fin de « Où es-tu » est « ouverte » et laisse lieu à des interprétations différentes suivant la
personne qui lit le livre. J’ai demandé à plusieurs personnes comment elles avaient compris la fin, et
les avis sont partagés. Je donne donc mon interprétation personnelle.
Mitch aborda les côtes honduriennes le 30 octobre à la tombée du jour. Dans la nuit, les deux tiers du
pays furent détruits, quatorze mille quatre cents personnes trouvèrent la mort…
En cette même nuit, à quelques milliers de kilomètres de là, « de l’autre côté du monde », dans le bar
d’un aéroport, un barman mexicain qui finissait son service passait un dernier coup d’éponge sur une
table accolée à la vitre.
Quelques lignes plus haut, on dit que Susan est rentrée au Honduras quatre mois plus tôt. J’en ai
conclu que cette fois, elle était réelleent morte, tuée par l’ouragan et que le dernier coup d’éponge sur
la fameuse table de la cafétéria où elle retrouvait toujours Philip symbolise la fin. Philip et Susan ne se
retrouveront plus jamais ici et le barman nettoie la table comme un tire un trait sur quelque chose de
passé.
Jessica Vial 9b1

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