Le rôle et la place du médecin généraliste en France

Transcription

Le rôle et la place du médecin généraliste en France
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
Cette étude est réalisée pour l’Académie de Médecine et le Sénat
Contact BVA : Gaël SLIMAN, Directeur délégué 01 71 16 88 34
Emilie PERIGIOS, études quantitatives
Yann AUDIC, études qualitatives
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
Contexte et objectifs
A la demande de l’Académie Nationale de Médecine, BVA a réalisé une étude portant
sur la perception du médecin généraliste et de son rôle en France.
Cette étude a été menée en deux temps :
Une phase quantitative auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 Français d’une part
et d’un échantillon représentatif de 500 médecins généralistes d’autre part
Une phase qualitative constituée de 4 réunions de groupe de 2h (2 groupes de médecins,
un groupe d’internes se préparant à l’installation, un groupe de jeunes étudiants ayant été
tentés de faire médecine mais y ayant renoncé).
La phase quantitative a permis de disposer de statistiques fiables sur les perceptions et
les situations vécues alors que les réunions de groupe ont permis de mieux comprendre
les freins et les leviers repérés lors de la phase quantitative.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
2
Le protocole d’enquête de la phase quantitative
•
Sondages réalisés par téléphone
auprès d’un échantillon national représentatif de 1004 personnes
âgées de 15 ans et plus, du 01 au 02 février 2008. (Echantillon Grand
public)
auprès d’un échantillon national représentatif de 503 médecins du 04
au 08 février 2008. (Echantillon Médecins Généralistes)
• La représentativité de l’échantillon Grand public est assurée par la
méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge,
profession du chef de famille après stratification par région et catégorie
d’agglomération.
• La représentativité de l’échantillon Médecins Généralistes est assurée par
la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, région,
mode d’exercice.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
3
Caractéristiques sociodémographiques
Grand
Grand
Public
Public
Bases
1004
MédeMédecins
cins
503
Sexe
Homme
Femme
15 – 24 ans
25 – 34 ans
35 – 49 ans
50 – 64 ans
65 ans et plus
MédeMédecins
cins
1004
503
Situation maritale
48%
52%
73%
27%
Age
Bases
Grand
Grand
Public
Public
Marié
En couple
Célibataire
Veuf – divorcé
Refus
72%
9%
9%
8%
2%
Nombre enfants de moins de 15 ans
16%
18%
27%
20%
19%
11%
34%
52%
3%
0
1
2
3 ou plus
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
58%
21%
15%
6%
59%
17%
16%
8%
4
Caractéristiques sociodémographiques du Grand Public
Grand
Grand Public
Public
1004
Dernier diplôme obtenu
Sans diplôme
BEPC
CAP / BEP
ST Inférieur au Bac
Bac
Bac +2 et plus
ST Bac et plus
Refus
Niveau de revenus du foyer
15%
11%
22%
48%
19%
32%
51%
1%
Moins de 1500 euros
De 1500 à 2499 euros
De 2500 à 3499 euros
3500 euros et plus
Refus / Nsp
21%
26%
20%
14%
19%
Habitat
Profession de l’interviewé
Agriculteur
Cadre sup.
Profession intermédiaire
ST CSP+
Employé
Ouvrier
ST CSP inactif
2%
10%
15%
27%
17%
12%
29%
44%
Commune rurale
Moins de 20 000 hab
De 20 000 à 99 999 hab
De 100 000 à 199 999 hab
200 000 hab et plus
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
25%
17%
13%
29%
16%
5
Caractéristiques sociodémographiques des Médecins
Médecins
Médecins
503
Situation professionnelle actuelle
Lieu d’exercice
Cabinet individuel
Cabinet de groupe
Hôpital général
Hôpital universitaire, CHU
Etablissement de santé,
clinique ou dispensaire
Sous une autre forme
salariée (médecin conseil,
laborantin, journaliste
S/T En cabinet…
46%
39%
7%
2%
10%
90%
7%
3%
3%
Zone d’exercice
83%
Pratique
Fait régulièrement des visites
à domicile
Assure régulièrement des
gardes de nuit
Installé
En remplacement
(nsp/nvpd)
61%
49%
Centre ville
Banlieue pavillonnaire
Banlieue, cité populaire
Petite ville de province
Zone rurale
(nsp/nvpd)
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
26%
10%
7%
24%
32%
1%
6
Le protocole d’enquête de la phase qualitative
Cible 1 = Les médecins généralistes
2 groupes de 2h00 de 8 MG ont été organisés à Paris et à Dijon les 27 et 28 février 2008.
GROUPE 1 MG – PARIS
GROUPE 2 MG – Dijon
Médecins généralistes installés à Paris
intra-muros (seul ou en groupe).
Médecins généralistes installés en zones
rurales (seul ou en groupe).
Agés de 30 à 40 ans.
Agés de plus de 45 ans.
50% d’hommes et 50 % de femmes.
Mix entre hommes et femmes.
Cible 2 : Les Internes en Médecine Générale
1 groupe de 2h00 de 8 internes a été organisé à Paris le 19 février 2008.
Cible 3 : Les jeunes
1 groupe de 10 jeunes ayant renoncé aux études de médecine ou abandonné leurs études
de médecine durant la 1ère année a été organisé le 20 février 2008.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
7
I
Opinion sur le système de
santé et son évolution
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
8
La santé : un domaine prioritaire pour l’avenir
Question. Lesquels des grands domaines suivants vous semblent les plus prioritaires pour la France
dans les années à venir (Q1) ?
Grand
Grand Public
Public
Base : Ensemble Grand Public (1004)
L’emploi
51%
50%
La santé et la sécurité sociale
37%
L’éducation
- Femme : 57%
L’environnement
35%
29%
Le logement
21%
La sécurité
14%
La justice
9%
La fiscalité
L’immigration
8%
La culture
5%
Les transports
5%
Autres
- 50 à 64 ans : 56%
1%
Total supérieur à 100 car plusieurs réponses possibles
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
9
Perception d’une détérioration du système de soins
Question : Pensez-vous que le système de soins et de santé en France va aller plutôt en s’améliorant ou
plutôt en se détériorant dans les années à venir ? (Q3 / QM18)
Base : Ensemble Grand Public (1004) / Ensemble des médecins (503)
En s’améliorant
Grand
Grand Public
Public
Médecins
Médecins
(Restera stable)
En se détériorant
26%
11%
69%
82%
NSP
3%
2%
4% 3%
Réactions des internes :
« Effectivement, le système se détériore, il y a un vrai problème, la santé coûte de plus en plus cher et le système ne
s’est pas adapté »
« Les médicaments sont de plus en plus chers aussi et les gens vivent de plus en plus vieux, donc tout coûte cher et
c’est une adaptation qui ne s’est pas faite. »
Réactions des médecins généralistes :
« … la prise en charge est bien moins bonne pour les patients. Pour nous, c’est la détérioration de la paperasserie. »
« C’est les patients qui subissent le plus cette détérioration car ils sont moins bien remboursés mais pour nous aussi
c’est moins bien ; on nous demande de faire plus de choses pour le même prix »
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
10
Une réflexion sur le système de soins jugée utile
Question : Vous personnellement, jugez-vous nécessaire, utile, pas vraiment utile ou pas utile du tout
l’initiative des Etats généraux de la santé visant à conduire une réflexion sur le système de soins et de
santé en France ? (Q4 / QM19)
Base : En a déjà entendu parler (Grand Public : 987, 98% / Médecins, 500, 99%)
Grand
Grand Public
Public
27%
Médecins
Médecins
56%
39%
43%
ST
Utile
ST
Inutile
9% 6%2%
83%
15%
9%
82%
16%
7% 2%
- Femme : 90%
- Exerçant en hôpital général : 97%
- 25-34 ans : 91%
Nécessaire
Utile
Pas vraiment utile
Pas utile du tout
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
(nsp) - 35-49 ans : 89%
11
Le parcours de soin : une bonne opinion du grand public
Question : Estimez-vous que la mise en place du parcours de soin qui prévoit de passer par un médecin
référent avant de consulter éventuellement un spécialiste, est plutôt une bonne chose ou plutôt une
mauvaise chose ? (Q9 / QM20)
% Bonne
chose
Base : Ensemble Grand Public (1004) / Ensemble médecins (503)
71%
pour le chiffre d'affaires des…
médecins généralistes
40%
- Exerçant en hôpital : 61%
63%
pour l'image des médecins…
généralistes
51%
42%
- 65 ans et + : 71%
- Exerçant en hôpital : 77%
56%
pour les médecins spécialistes…
- 35 à 49 ans : 78%
- CSP+ : 75%
- Homme : 61%
- Exerçant en établissement de santé : 54%
- Agglo parisienne : 58%
51%
48%
- Exerçant en hôpital : 61%
pour la limitation des dépenses…
médicales en France
50%
pour les patients…
- Homme : 55%
- 65 ans et + : 58%
53%
Grand Public
Médecins
Et
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
12
Le parcours de soin : des généralistes mitigés sur la question
Une réforme nécessaire
Pour tous, une rationalisation des dépenses de santé qui constitue une nécessité impérative pour la survie de
notre système de santé même si cette évolution induit des obligations réglementaires contraignantes et une
dépréciation des remboursements pour les assurés et de leur égalité devant les soins.
« L’ égalité des soins se dégrade, c’est évident, mais on ne pouvait pas continuer comme ça, il fallait rationaliser »
Et
Au-delà de l’intérêt financier de cette réforme, des généralistes qui en tirent un bilan personnel en demi-teinte :
Un recentrage du système de santé autour du MG dont ils se félicitent et qui participe à la revalorisation de la
profession.
Mais
Pour les MG, des institutions qui font porter implicitement la responsabilité des pertes sur les MG. D’ailleurs,
42% des français pensent que les médecins sont les acteurs les plus déterminants pour que le système de santé
fonctionne bien.
« Pour eux on est des dispendieux et on a l’impression que c’est à cause de nous le trou de la sécu »
« Peut-être pensent-ils [les autorités de santé] que les médecins sont des glandeurs ! »
Et plus globalement
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
13
Des relations difficiles avec les autorités de santé
Des médecins généralistes qui ont l’impression de passer leur temps à remplir des formulaires
demandés par les autorités de santé.
« On a tout le temps des papiers à remplir que la sécu nous envoie, ça prend un temps fou en plus des consultations. »
Des relations qui semblent difficiles avec les autorités de santé = des autorités dont le langage
est uniquement comptable et financier et donc parfaitement opposé à celui des MG :
Une source d’incompréhension et de mauvaises communications ;
« Avec les caisses, on n’a pas le même langage … on se comprend pas, eux ils parlent qu’avec des chiffres nous on
travaille avec des humains … les caisses ne s’intéressent pas à comment on travaille mais plutôt aux chiffres qu’on
fait. »
Accentué par une relation impersonnelle, formelle et déshumanisée en résumé
administrative qui s’avère extrêmement distanciante.
« On est hyper pisté par la Sécurité sociale … les caisses nous voient comme un chiffre, un prescripteur donc un coût
d’ailleurs. On est chiffré et on reçoit tous les ans nos relevés. »
« Ils nous demandent de porter beaucoup de choses, on est un peu leur larbin. »
« C’est nous qui sommes sur le front des réformes, c’est à nous de tout gérer d’emblée. »
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
14
Le système de santé … en bref
Que ce soit pour les Français ou les médecins généralistes, un système de santé auquel ils sont
tous attachés et qu’il est impératif de réformer pour en assurer la pérennité.
Tous reconnaissent la nécessité du parcours de soins même si leurs opinions sur cette réforme
sont mitigées.
Cette réforme permet de placer les médecins généralistes au cœur du système. Toutefois, les
autorités de santé doivent améliorer leur communication afin que les médecins généralistes ne
se sentent pas perçus comme responsables des dérives des dépenses de santé.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
15
II
Images et perceptions sur
les médecins généralistes
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
16
Médecin : la profession jugée la plus prestigieuse
Question. Parmi les professions suivantes, dites-moi quelles sont les 3 que vous jugez les plus
prestigieuses (Q5) :
Grand
Grand Public
Public
Base : Ensemble Grand Public (1004)
Médecin
58%
36%
Enseignant
31%
Infirmière et infirmier
Chef d’entreprise
23%
Ingénieur
18%
Avocat
18%
Policier
- A envisagé de faire
médecine : 69%
17%
Homme politique
12%
Artiste
10%
Cadre
(nsp)
- 65 ans et + : 64%
22%
Ouvrier
(Autres)
- Femme : 61%
9%
1%
3%
Total supérieur à 100 car plusieurs réponses possibles
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
17
Une très bonne opinion des Français à l’égard des médecins
Grand
Grand Public
Public
Question : Plus précisément, quelle opinion avez-vous ? (Q6)
S/T Bonne S/T Mauvaise
Opinion
Opinion
Base : Ensemble Grand Public (1004)
des médecins en général,
quel que soit leur spécialité
et leur lieu d'excercice
26%
68%
5%1% 1%
94%
6%
8% 1%
91%
9%
8% 1% 1%
90%
9%
88%
9%
65 ans et + : 38% / Agglo parisienne : 34%
des médecins généralistes
31%
60%
65 ans et + : 43%
des médecins spécialistes
27%
63%
Homme : 30% / 65 ans et + : 34% / Agglo parisienne : 32%
des médecins hospitaliers
29%
59%
8%1%3%
Homme : 32% / 50 à 64 ans : 35% / 65 ans et + : 40% / Agglo parisienne : 40%
Une très bonne opinion
Une assez bonne opinion
Une assez mauvaise opinion
Une très mauvaise opinion
(nsp)
Image des médecins généralistes par les jeunes :
« J’ai une image très valorisée des médecins, ils sont gentils, disponibles, à l’écoute. »
« C’est quelqu’un qui est à l’écoute. »
« Je sais que mon médecin pourra faire quelque chose de bon pour moi. »
« Enfin tous ces compliments, c’est surtout pour mon médecin traitant qui me suit depuis que je suis petit, c’est à lui que je pense. »
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
18
Des médecins conscients de leur bonne image
Question Grand Public. Plus précisément, quelle opinion avez-vous ? (Q6)
Question Médecins. Quelle opinion pensez-vous que les Français ont …? (QM17)
Base : Ensemble Grand Public (1004) / Ensemble des médecins (503)
% Bonne
opinion
94%
des médecins en général, quel que soit
leur spécialité et leur lieu d'excercice
87%
Exerçant en banlieue pavillonnaire : 94%
91%
des médecins généralistes
89%
Exerçant en cabinet : 91% / Effectuant des visites à domicile : 91% / Exerçant en banlieue pavillonnaire : 96%
90%
des médecins spécialistes
87%
25-34 ans : 95%
88%
des médecins hospitaliers
81%
Grand Public
Médecins
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
19
Une bonne image expliquée par les médecins
Un faisceau d’éléments positifs
Une familiarité et une proximité du médecin généraliste : un soigneur immédiat et en qui on
peut avoir confiance
Une familiarité spécifique ;
« C’est comme un boulanger, un coiffeur, on va le voir en toute simplicité, on lui parle, il connaît nos vies. »
Un rôle dans le temps : le suivi du patient : une fonction qui peut se décliner sur plusieurs générations.
« C’est l’idée du médecin de famille qui voit tout le monde, les oriente, fait des liens. »
« C’est sur le long terme. »
Un rôle démocratique : rendre la santé accessible à tous : un maillon social fondamental au
service des malades
« Le médecin doit soigner tout le monde et démocratiser la santé. »
« Que tout le monde en bénéficie. »
Et surtout
Un altruisme premier : aider, soigner les autres
Un dévouement perçu sans bornes qui est d’abord intrinsèque aux individus ;
« On doit être utile, on doit pouvoir aider les gens, mais ça c’est plus une qualité de soi. »
« On aide quelqu’un, c’est un service rendu à la société. »
Un rôle préventif dans une perspective plus générale de santé publique.
« On fait de la prévention, on apprend aux gens comment se préserver des maladies. »
« Les médecins sont là pour préserver la population des maladies, il fait en sorte que les Français soient en bonne
santé. »
Et
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
20
Une bonne image expliquée par les médecins
La médecine, une qualité de l’être : un métier constitutif de la personne qui l’exerce
« Pour les autres, on est médecin avant d’être soi » (interne)
« Un médecin c’est un détenteur du savoir perpétuel au service des autres, ça fait partie de lui, c’est pas comme
comptable » (interne)
Au final
Une bonne image liée à une double reconnaissance
Fondamentale : un service de premier recours qui sauve des vies induisant un sentiment d’utilité très
fort ;
« On lui fait confiance, c’est la première personne que l’on va voir en cas de problème. »
« On est là pour sauver les gens, on ne se pose pas de questions en allant au travail le matin. »
Sociale : une place tout à fait précise réservée au médecin dans la société, tant par son savoir, son
dévouement que son statut.
« On a quand même un statut, on a une vraie place dans la société. »
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
21
Perception d’une détérioration de l’image des MG
Question : Avez-vous le sentiment que la bonne image des médecins généralistes, voire même leur
prestige s’est plutôt amélioré ou plutôt détérioré depuis ces dix dernières années ? (Q8)
Base : Ensemble Grand Public (1004)
Grand
Grand Public
Public
37%
50%
15 à 24 ans : 52%
CSP - : 45%
Plutôt amélioré
11%
2%
50 à 64 ans : 57%
CSP + : 60%
Plutôt déterioré
(ni amélioré ni déterioré)
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
(nsp)
22
Les raisons de cette détérioration vues par les MG
Tous reconnaissent que leurs aînés avaient une position sociale plus élevée et vivaient dans des
conditions matérielles plus luxueuses.
« J’ai une amie dont le père était médecin. Eh bien chez elle il y avait une cuisinière, une nounou, un jardinier et une secrétaire,
maintenant on partage une secrétaire à 4 médecins … vous voyez la différence de niveau de vie. »
Face à l’évolution de la société et à l’augmentation du nombre de cadres, le métier de médecin
généraliste se banalise (comme le métier de professeur par exemple).
« Comme tous les métiers intellectuels, si c’est un cadre supérieur jeune qui travaille beaucoup ça [le métier de médecin] va
représenter beaucoup moins pour lui »
Même si
Un statut social qui subsiste néanmoins dans certaines catégories de la population :
Pour les jeunes médecins en milieu urbain (G1) = dans les milieux défavorisés
Pour les médecins en zones rurales (G2) = avec les personnes âgées
« Dans la population où je travaille avec des personnes encore illettrées, on a quand même encore une aura. »
« Si c’est un cadre supérieur jeune qui travaille beaucoup, ça va représenter beaucoup moins pour lui »
Néanmoins
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
23
Une détérioration qui n’affecte pas les MG
En déclaratif, aucun ne semble réellement attaché à cet ancien régime de valeurs et ils se satisfont
globalement du statut qu’on leur associe actuellement.
Car
Les MG possèdent toujours un rôle clairement identifié => un élément important de satisfaction
source de motivation.
« Dans le quartier, c’est assez rigolo, souvent quand je vais au café on me reconnaît. »
« Plein de gens nous reconnaissent en dehors du cabinet, c’est très agréable. »
« On participe à la vie du village. »
En revanche
Tous imaginent bénéficier d’une moins grande aura auprès des français que certains spécialistes
(alors que d’après eux, il n’y aucune raison légitime par rapport à un spécialiste en cabinet).
« C’est vrai que les spécialistes sont beaucoup plus considérés alors que bon, on a tous notre importance dans le système »
Certes une position sociale en déclin mais qui touche peu les MG puisque n’efface pas par
ailleurs leur identité.
Mais pour eux une image qui est surtout à revaloriser par rapport aux spécialistes => un levier
par ailleurs pour motiver les étudiants à choisir la médecine générale.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
24
L’image des médecins généralistes … en bref
Les médecins généralistes jouissent d’une très bonne image et le savent, même si chacun
s’accorde à penser que le statut et l’image du médecin généraliste se sont dégradés au fil des
années.
Les médecins conservent une identité forte et sont souvent très bien intégrés à la société
même si leur statut social n’est plus ce qu’il était.
Du prestige, une bonne image et pourtant…
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
25
Une minorité de Français a envisagé d’être médecin
Question. Parmi les métiers suivants, quels sont ceux que vous avez vous-même déjà envisagé d’exercer,
en dehors du métier qui est le votre aujourd’hui (Q10) :
Grand
Grand Public
Public
Base : Ensemble Grand Public (1004)
Enseignant
29%
21%
Chef d’entreprise
18%
Infirmière et infirmier
Artiste
15%
14%
Médecin
Cadre
12%
Avocat
12%
Ingénieur
11%
Policier
11%
Ouvrier
Homme politique
9%
5%
(Autres)
(nsp)
11%
7%
Total supérieur à 100% car plusieurs réponses possibles
Et
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
26
Médecine : des études peu conseillées par les parents …
Question : Conseillerez-vous, ou auriez-vous pu conseiller à l’un de vos enfants de suivre des études de
médecine ? (Q13)
Grand
Grand Public
Public
Base : Grand Public : Aux parents d’enfants de moins de 15 ans dans le foyer (356, 35%)
ST Oui
69%
Bac et + : 74%
Agglo parisienne : 80%
Médecin est une profession prestigieuse : 74%
A envisagé de suivre des études de médecine : 80%
26%
Oui, certainement
43%
Oui, probablement
Non, probablement pas
ST Non
29%
16%
13%
Non, certainement pas
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
2%
(nsp)
27
… et par les généralistes
Question : Conseillerez-vous, ou auriez-vous pu conseiller à l’un de vos enfants de devenir médecin
généraliste … : (QM12)
Base : Ensemble médecins ayant des enfants (488, 97%)
Non,
certainement
pas 30%
Médecins
Médecins
Oui,
certainement
27%
ST Non
ST Oui
47%
53%
Non,
probablement
pas 17%
Oui,
probablement
26%
Assurant régulièrement
des gardes de nuit : 58%
Réactions des médecins généralistes :
« On se projette en se disant que nous on n’est pas emmerdé mais nos enfants vont se retrouver beaucoup plus coincés que nous. »
« Je ne le pousserai pas à faire ça, je ne veux pas le pousser à faire un métier aussi lourd et prenant. »
Réactions des internes :
« Ce sont les médecins actuels qui ont subi le plus les réformes. Ils gagnent moins, leur retraite sera problématique, ils ont subi la
perte de prestige, on peut comprendre qu’ils disent ça »
« Je ne suis pas sûr que nous on dira ça. »
« Ils ont une image pessimiste. »
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
28
III
Devenir médecin
généraliste
A - Motivations et vocation
B – Les études
C – La fin des études de médecine
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
29
A - Motivations et vocation …
Vocation humaniste et passion scientifique
l’emportent sur le confort matériel
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
30
Devenir médecin généraliste par vocation
Question Grand Public : Selon vous pour quelle raison un médecin généraliste choisit-il d’exercer ce
métier. Est-ce avant tout …? (Q23)
Question Médecins : Vous personnellement, et en toute franchise, dites-moi laquelle des deux raisons
suivantes vous a le plus poussé à exercer votre métier. Est-ce avant tout … (QM13)
Base : Ensemble Grand Public (1004) / Ensemble des médecins (503)
Par vocation, parce qu’il veut
aider et soigner les gens peu
importe ce que cela lui rapporte à
lui
Grand
Grand Public
Public
Par intérêt personnel, parce qu’il
veut faire un métier qui lui
rapportera beaucoup d’argent et
une forte reconnaissance sociale
76%
(Les deux)
14%
(nsp)
9%
1%
Femme : 81%
CSP - : 82%
Médecins
Médecins
76%
8%
13%
3%
Femme : 86%
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
31
Eléments intervenant dans le choix des études de médecine
Question Grand Public : Plus globalement, pour chacun des éléments suivants, dites-moi s’il compte
selon-vous dans le choix que fait un médecin généraliste de s’orienter vers des études de médecine ? (Q24)
Question Médecins : Plus globalement, pour chacun des éléments suivants, dites-moi s’il a compté dans
votre choix de faire médecine ? (QM14)
% Oui
Base : Ensemble Grand public (1004) / Ensemble des médecins (503)
96%
96%
L’envie de soigner les gens
89%
92%
Le goût du contact humain
79%
La vocation sans savoir
pourquoi
- Femme : 92%
- Femme : 82%
73%
- 25 à 34 ans : 80%
- Bac et + : 77%
74%
La reconnaissance sociale
42%
70%
L’espoir de gagner de l’argent
- Homme : 75%
- 25 à 34 ans : 77%
39%
50%
Le challenge de suivre des
études difficiles et sélectives
La pression familiale
- Femme : 97%
33%
42%
- 65 ans et + : 58%
-Inf. au Bac : 57%
- 65 ans et + : 50%
11%
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
Grand Public
Médecins
32
Une vocation et surtout une passion
Des médecins dont les motivations se situent sur un continuum allant de la vocation
humaniste et sanitaire à l’ingénierie médicale :
Les humanistes
Les partagés
Les ingénieurs médicaux
« Je voulais être le Docteur
Schweitzer … je voulais sauver le
monde. »
« Moi, y’avait un peu les deux, le
côté humain et le côté scientifique,
y’avait les deux. »
« Je voulais savoir comment l’homme
marchait, au début je voulais faire de la
recherche seulement, l’intérêt pour les
gens est venu après »
Avec
Pour beaucoup d’entre eux, des motivations accentuées par une certaine proximité avec
le monde médical que ce soit par atavisme familial ou par proximité avec la maladie = une
vocation qui remonte pour beaucoup à l’enfance.
« J’ai été opéré à 14 ans d’une grave chirurgie cardiaque. Quand je suis sorti de l’ hôpital, je voulais être médecin. »
« Je baignais dans ce milieu, mon père était médecin, après le bac ça me paraissait évident de faire médecine. »
De plus
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
33
Des avantages matériels non négligeables
En creux mais bien présents, figurent aussi d’autres avantages
Un métier concret / palpable
« Ce qui m’a fait choisir c’est qu’en médecine, il y avait un vrai métier derrière. »
Et de façon plus prosaïque
Un métier qui donne un niveau de vie satisfaisant
« Faut pas se leurrer ! J’ai aussi fait médecine parce que je savais que ça me permettrait de vivre bien. »
Par rapport à ces motivations initiales
Des généralistes en zones rurales qui paraissent plus « comblés » via notamment la
proximité avec leur patientèle, une dimension sociale qui semble plus forte et une
diversité importante des actes médicaux.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
34
Les motivations à être médecin … en bref
Une réelle vocation et/ou un attrait pour les sciences médicales => de fortes motivations sont
nécessaires pour devenir médecin.
Un métier qui n’est donc pas accessible à tous => un frein à l’engagement en médecine.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
35
B - Les études de médecine
Un enseignement vécu comme une frustration
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
36
Médecine : des études peu attrayantes
Question : Dans le passé avez-vous déjà envisagé vous-même de suivre des études de médecine ? (Q11)
Base : Grand Public : Ayant 18 ans et plus (952, 95%)
Grand
Grand Public
Public
Bac et + : 28%
ST Oui
23%
Médecin est une profession
prestigieuse : 27%
17%
6%
Oui, très sérieusement
ST Non
77%
8%
69%
Oui, parmi d'autres possibilités
Non, pas vraiment
Non, pas du tout
(nsp)
Question : Vous personnellement, souhaiteriez-vous suivre des études de médecine à l’avenir ? (Q12)
Base : Grand Public : Aux jeunes (15-17 ans) (52, 5%)
ST Oui
20%
13%
ST Non
80%
7%
17%
Oui, certainement
63%
Oui, probablement
Non, probablement pas
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
Non, certainement
37
Les freins aux études de médecine
Question. Et jusqu’où êtes-vous allé dans votre intention de faire médecine ? (Q14)
Base : Grand Public : Ayant envisagé de faire médecine (Q10=médecin ou Q11=1ou2) et a plus de 17 ans (217, 23%)
Grand
Grand Public
Public
Vous n’avez finalement pas essayé de suivre des études
de médecine
74%
Vous avez commencé des études de médecine et avez
abandonné
9%
Vous avez commencé des études de médecine mais vous
n’avez pas réussi à passer la première année
Vous avez suivi des études de médecine jusqu’à leur terme
et vous êtes devenu médecin
(Vous êtes en train de suivre des études de médecine)
7%
2%
- Bac et + : 68%
- Bac + 2 et + : 71%
- CSP+ : 70%
Réactions des jeunes ayant abandonné leurs études
de médecine au cours de la 1ère année :
« Il y a un discours ambiant qui décourage. »
« Il y a un discours ambiant assez décourageant sur
les études de médecine. Les journaux, la télé, les
anciens disent que c’est très dur, que c’est coûteux. »
Réactions des internes :
« C’est un métier que tout le monde ne peut pas faire :
trop de sacrifices donc c’est normal. »
2%
S/T Etudes commencées : 21%
Vous avez suivi des études de médecine jusqu’à leur terme
mais vous avez finalement exercé un autre métier
1%
S/T Etudes suivies jusqu’à leur terme : 3%
S/T Etudes abandonnées en cours : 16%
(Autre)
5%
S/T Etudes en cours : 2%
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
38
Les freins aux études de médecine
Question. Pourquoi n’avez-vous finalement pas essayé de suivre des études de médecine ? (Q15)
Base : Grand Public : A envisagé de faire médecine mais n’a pas essayé (Q14=5) (159, 16%)
Grand
Grand Public
Public
D’autres études ou un autre métier vous séduisaient plus
34%
Votre formation précédente ne vous semblait pas
permettre de suivre ces études
23%
20%
Les études de médecine vous paraissaient trop longues
La première année de médecine vous paraissait trop
difficile et trop sélective
15%
Le métier de médecin vous paraissait finalement trop
pénible ou difficile
Le métier de médecin ne vous semblait pas assez
rémunérateur
(Autres raisons)
- CSP + : 50%
- Image des MG s’est
plutôt détériorée : 41%
14%
1%
21%
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
39
Deux motifs majeurs de renoncement aux études de médecine
Des études effrayantes
Des motifs de non-engagement qui se regroupent autour de 2 pôles :
En premier lieu la difficulté imaginée des études et leur longueur ;
Associée à une certaine angoisse par rapport au métier de médecin.
Pour les jeunes qui ont renoncé à s’inscrire :
Des angoisses quant à leurs capacités à réussir le concours, à résister à la pression bien
connue et des doutes par rapport à leurs capacités intellectuelles ;
« J’ai pensé à m’inscrire mais au dernier moment je me suis dit que j’allais jamais réussir ce concours et perdre 2
ans pour rien. »
Des études trop longues : une vie professionnelle et indépendante qui commence trop
tard ;
« J’avais pas envie et surtout je ne pouvais pas commencer ma vie à 35 ans. »
« On commence à être autonome trop tard. »
Mais aussi
Des études prennent du temps d’où l’impossibilité de travailler pour payer : un sentiment
d’études discriminantes socialement.
« C’est des études pour les fils de bourges, quand il y a des parents derrière ok, sinon, c’est même pas la peine »
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
40
Deux motifs majeurs de renoncement aux études de médecine
Un sentiment confirmé par les jeunes ayant abandonné leurs études de médecine
Un souvenir souvent très négatif des études, de l’esprit de compétition, du stress du concours, de
la violence des doublants et des week-ends d’intégration.
« J’avais l’impression d’être sur une autre planète, c’était horrible. Chacun pour soi, on redoutait les doublants qui
volaient les cours. C’est hyper angoissant et dévalorisant. »
Et
Des jeunes dont les freins et les motifs d’arrêt sont nombreux :
Des études qui empêchent de vivre comme des jeunes, qui fatiguent et qui empêchent
de s’affirmer par rapport aux parents ;
« Je ne voyais plus personne alors que tous mes amis s’amusaient. En plus on ne peut pas travailler, on reste
dépendant des parents, on peut pas s’affirmer. J’étais épuisée, fatiguée, je travaillais tout le temps. »
Une pression parfois insoutenable qui stresse et angoisse et des notations qui font
perdre confiance en soi ;
« Je n’ai pas tenu, c’est trop stressant, ça m’a gâché une année entière. »
« Je me sentais nulle par rapport aux autres, j’ai douté pendant longtemps de moi après. »
Accentué par
Un implicite pesant sur le savoir à acquérir en première année avec le sentiment
d’apprendre des matières inutiles et éloignées des centres d’intérêt de ces étudiants =>
des études sources d’une importante frustration intellectuelle
« Pourquoi faire de la mécanique ? de la chimie ? Si ce n’est pour nous sélectionner. »
« On comprend pas pourquoi on fait telle ou telle matière, c’était ridicule. »
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
41
Deux motifs majeurs de renoncement aux études de médecine
… mais aussi des angoisses par rapport aux conditions d’exercice de la médecine
Mais aussi des freins ultérieurs liés à la profession elle-même, des angoisses plus profondes qui
mettent en évidence les cristallisations et les fantasmes autour du métier de médecin
généraliste d’où la nécessité de communiquer pour l’inscrire dans le réel.
Un surplus de responsabilités, un « droit » de vie et de mort sur des humains qui fait très
peur
« De toute façon les responsabilités sont trop fortes et trop lourdes à porter. »
« J’ai réalisé que j’avais peur de la mort. »
« Poser un diagnostic, expliquer au patient ce qu’il a, me semblait au-dessus de mes forces. »
La peur de l’impuissance et de ne pas savoir prendre sur soi la souffrance de l’autre
« J’aurais peur de ne pas savoir faire abstraction de la souffrance des autres. »
« Supporter le mal-être des gens, c’est trop difficile. »
Mais aussi
Des angoisses par rapport à l’activité libérale
« Etre à son compte est très difficile, je ne sais pas si je m’en serais sortie. »
Et surtout,
Le sentiment que la vie professionnelle prend le pas sur la vie familiale
« Pas de vie de famille, pas de vie sociale, non merci ! »
« On a pas le temps d’être en couple, d’avoir des enfants. »
Et
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
42
Deux critiques majeures pour les MG
Une première année difficile et peu motivante
Un sentiment de contrainte extrêmement fort lié aux études : des études perçues chronophages
qui demandent beaucoup trop de sacrifices et détériorent les relations sociales de l’étudiant
ainsi que son mûrissement personnel.
« Ce sont des études très difficiles, très longues, ce sont des sacrifices perpétuels. »
« Il y a énormément de concessions à faire, c’est très chronophage, on se voit pas grandir, on ne se développe pas
normalement. »
Une critique acerbe sur le manque d’informations généralisé sur l’organisation des études …
… sur le cursus et sur la difficulté des études ;
« On ne sait pas dès le début dans quoi on s’embarque, on ne sait rien. »
« On ne sait pas comment ça va se dérouler, on est vraiment tout seul. »
… sur le pourquoi du par cœur, du concours, de la présence de certaines matières au
détriment de la médecine en tant que telle et perçue comme abordée trop tard dans le
cursus.
« On ne sait pas pourquoi on doit apprendre tous ces trucs par cœur qui ne nous serviront à rien. »
« On ne fait pas assez de médecine, il y a un implicite sur le savoir. »
Et surtout
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
43
Deux critiques majeures pour les MG
Une absence d’enseignement de la médecine générale
Un regret par rapport au manque de spécialisation « médecine générale » :
Le sentiment de se former seul sur le terrain qui conduit à un décalage important entre le
métier imaginé et sa réalité …
« Il y a pas vraiment de terrain, notamment chez les praticiens : on se débrouille tout seul pour apprendre ce qui se
passe sur le terrain. »
« Ce ne sont pas des études de terrain … on se fait une image qui n’a rien à voir avec la réalité. »
Le sentiment de ne pas aborder la médecine réelle, pratique, quotidienne mais d’aborder
les pathologies dans leurs exceptions et non pas dans leur généralité.
« On ne fait jamais rien de transversal, on fait toutes les spécialités et après on nous dit qu’on est généraliste, ce sont
des études inadaptées à la médecine générale, on apprend toutes les exceptions sans jamais aborder une vision
globale des choses. »
Avec enfin
Une critique globale sur le manque de pédagogie des professeurs :
Le sentiment que les professeurs ne sont pas des pédagogues mais qu’ils sont là par
stratégie et calculs carriéristes.
« Les cours sont mauvais : les profs ne sont pas des pédagogues, les vrais profs, ce sont ceux qui nous encadrent
pendant les stages. »
« Les profs sont là par stratégie, c’est politique d’être prof à la fac, surtout pour les spécialistes. »
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
44
Les études de médecine … en bref
POUR LES JEUNES QUI ONT RENONCE ou ABANDONNE
Des études anxiogènes jugées inaccessibles tant sur le plan personnel, intellectuel que social
(coût des études) et entraînent un phénomène important d’auto-censure, de renoncement et
d’abandon.
De plus
Des angoisses par rapport à l’exercice de la profession sont aussi une des causes majeures de ce
phénomène => une nécessité impérieuse de communiquer sur le métier de généraliste en 2008.
POUR LES INTERNES ET LES GENERALISTES
Des études certes perçues valorisantes mais très mal jugées de l’intérieur tant sur les sacrifices
qu’elles demandent que sur leur qualité perçue : un manque de contact avec le terrain et une
spécialité de médecine générale réduite à portion congrue.
⇒Autant d’éléments qui expliquent le manque d’attractivité des études / du métier du médecin
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
45
C – La fin des études de
médecine
Deux choix cruciaux : le choix de la spécialité
et l’installation
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
46
Le choix de la spécialité : les inconvénients de la médecine générale
Question : Pourquoi selon vous certains de vos amis étudiants en médecine qui en auraient eu la compétence
ont-ils finalement choisi de ne pas devenir médecin généraliste ? (QM22)
Médecins
Médecins
Base : Ensemble Médecins (503)
71%
Pour une meilleure qualité de vie
Parce que le prestige du métier de généraliste n’est
plus celui qu’il fut
45%
40%
Parce qu’ils étaient plus attirés par une spécialité
Parce que la pression administrative est plus forte pour
les généralistes que les spécialistes
38%
36%
Parce qu’ils voulaient gagner plus d’argent
Parce qu’il y a une trop grande diversité de
connaissances médicales à avoir
(nsp)
- 25 à 34 ans : 57%
- 25 à 34 ans : 53%
- Exerçant en cabinet : 40%
- Exerçant en cabinet : 38%
18%
Parce que la relation avec les patients ne leur
paraissait pas intéressante
(Autres)
- Homme : 73%
- Exerçant en cabinet : 74%
11%
2%
1%
Total supérieur à 100 car plusieurs réponses possibles
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
47
L’installation : une étape qui fait peur
Des internes très angoissés à l’idée de s’installer
Une étape assez abstraite que l’on ne franchit pas facilement = une étape relativement
dramatisée.
L’attente personnelle de se sentir confiant en soi ;
« Avant de me lancer, j’attendrai de me sentir confiant sur ma pratique et de savoir ce que je veux »
« Il faut sentir qu’on atteint sa maturité de médecin et que l’on a plus les angoisses du diagnostic. »
L’importance d’avoir accompli ce qu’on « avait à faire » avant « l’aliénation » pour plusieurs décennies
aux patients ;
« Il faut aussi que l’on soit prêt à s’aliéner à un lieu, à des patients. »
« Il faut avoir réalisé les voyages et tout ce qu’on avait envie de faire avant, parce qu’après il faudra attendre la
retraite. »
Avec
Des peurs sous-jacentes assez présentes mais peu dites => la relation et la confrontation avec le
patient
Et
Une gestion libérale qui semble très difficile
Une dimension perçue très contraignante et très angoissante qui se rajoute aux responsabilités
intrinsèques du métier
« C’est la gestion d’une petite entreprise, c’est vraiment pas facile à gérer en plus des patients et des problèmes. »
« On se demande si on va y arriver, j’imagine que c’est hyper dur et très prenant. »
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
48
La fin des études de médecine … en bref
Un choix de se tourner vers une spécialité autre que la médecine générale lié à une moindre
qualité de vie perçue en tant que généraliste.
L’installation, une étape qui est très anxiogène et « engageante ». Là encore, des internes peu
informés de la réalité de cette étape.
⇒ Des freins liés avant tout à une méconnaissance et une vision dramatisée du métier de
médecin généraliste.
Et
Des perspectives d’évolution de carrière en tant que MG peu valorisées lors des études et qui
restent insoupçonnées pour les internes. Pourtant de réelles possibilités s’offrent aux
généralistes.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
49
Les raisons de choisir médecine générale
De multiples possibilités d’évolution …
En spontané cet aspect constitue un des avantages majeurs des généralistes par rapport aux
spécialistes, qui, d’après eux restent cantonnés à un seul domaine de compétence.
De nombreuses possibilités offertes :
Diversifier leur activité : homéopathie, psychothérapie, nutrition ;
Réorientation professionnelle : conseil, salariat dans une grande entreprise, engagement
humanitaire.
« On a la possibilité de changer, d’évoluer, on a beaucoup de possibilités en fait. »
… méconnues des internes
Un métier pour lequel on ne perçoit pas d’évolutions de carrière sans que ce soit un
problème.
« Il n’y a pas de réelle évolution, à part pour les spécialistes. »
Des éléments qui constituent autant d’arguments à communiquer pour le choix de
la médecine générale, d’autant plus que les internes ne perçoivent pas
complètement toutes les possibilités offertes par le métier de médecin
généraliste.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
50
IV
Les conditions d’exercice
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
51
Des médecins satisfaits de leur exercice professionnel
Question : Par rapport à votre exercice professionnel, diriez-vous que vous êtes … : (QM11)
Médecins
Médecins
Base : Ensemble médecins (503)
ST Insatisfait
18%
Plutôt
mécontent 16%
Très mécontent
2%
Sur leur métier, les MG, jeunes et plus
âgés, ont une image positive de leur
propre profession et aucun, malgré les
difficultés rencontrées, ne regrette
d’avoir choisi celle-ci.
Très satisfait
18%
« C’est un beau métier … c’est toujours un beau
métier même aujourd’hui »
ST Satisfait
82%
Plutôt satisfait
64%
Femme : 91%
25 à 34 ans : 93%
35 à 49 ans : 87%
Avec …
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
52
Les éléments les plus importants dans l’activité d’un médecin
Question Grand Public. Selon vous qu’est-ce que les médecins généralistes trouvent le plus important dans
l’exercice de leur métier ? (Q20)
Question. Et lequel de ces aspects est pour vous le plus important dans l’exercice de votre métier? (QM16)
Base : Ensemble Grand public (1004) / Base : Ensemble des médecins (503)
54%
La relation avec les patients
L'épanouissement personnel du
médecin et de sa famille
23%
24%
16%
Le statut social conféré par ce métier
(Autres)
(NSP)
- Femme : 44%
- 25 à 34 ans : 51%
-Exerçant en banlieue pavillonnaire : 50%
- Effectuant régulièrement des visites à domicile : 19%
- Exerçant dans une petite ville de province : 24%
43%
L’utilité sociale du métier
Le revenu retiré de l'activité
- 15 à 24 ans : 34%
35%
La possibilité d’exercer le mieux
possible cette discipline
L’environnement géographique du
médecin
- Femme : 60%
35%
8%
17%
- 15 à 24 ans : 53%
- Bac et + : 48%
- Agglo parisienne : 49%
- Commune rurale : 24%
2%
25%
- Homme : 30%
1%
24%
- Bac et + : 26%
1%
1%
Grand Public
Médecins
3%
2%
Total supérieur à 100% car plusieurs réponses possibles
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
53
Les 3 pôles de la satisfaction
3 grands pôles dans la construction de la satisfaction d’un médecin généraliste
1 - La relation avec les patients
2 - L’épanouissement
personnel du médecin
et de sa famille
3 - La possibilité d’exercer le
mieux possible la médecine
Dans le détail …
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
54
1 - La relation avec les patients vécue par les MG
Des relations en pleine évolution
Des MG installés qui déclarent avoir de bonnes relations avec leurs patients et les médecins les
plus âgés de préciser qu’une patientèle se façonne, se construit en plusieurs années et au final elle
correspond au caractère de chaque médecin et est à l’image de sa façon de travailler.
« On a la patientèle qu’on mérite. »
« Forcément je m’entends bien avec mes patients, ceux avec qui je ne m’entendais pas, ils ne sont pas revenus ! »
Avec effectivement
Des relations qui ont fortement évolué dernièrement, l‘apparition d’Internet constituant un des
déclencheurs : des MG qui font fassent à un double phénomène :
D’une part les patients sont de plus en plus experts et possèdent eux-aussi une certaine
connaissance médicale = 31% des français ont déjà fait des recherches sur Internet ou dans de la
documentation médicale avant ou après avoir eu le diagnostic d’un médecin pour s’assurer de
celui-ci.
D’autre part, la figure du médecin a évolué, il est désormais accessible et peut subir la
contradiction. = 24% des français ont déjà contesté le diagnostic ou le traitement que lui avait
fourni son médecin.
« L’avis d’un médecin, ce n’est pas l’avis de Dieu non plus, et j’espère que les médecins savent s’adapter à ça »
Toutefois
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
55
1 - La relation avec les patients vécue par les MG
Une désacralisation de la parole médicale qui est jugée salvatrice et enrichissante pour toutes les
parties, les patients comme les médecins.
« On est juste une voix, un avis parmi tant d’autres, on ne considère pas que notre avis peut être vraiment respectable, ça me
parait pas anormal d’aller vérifier sur Internet. »
« Aujourd’hui les gens cherchent, ils savent, et quand tu te plantes ils le savent, avant ils ne savaient … »
Et
Pour tous les médecins interrogés, il est désormais indispensable d’user de pédagogie, de
transparence et de sincérité avec les patients.
« Moi je me pose aussi comme un patient potentiel, il faut expliquer les choses, se justifier, donner tous les éléments possibles. »
Pour autant, en dehors de ce phénomène, des MG qui ont l’impression de se diriger vers une
relation de prestation de service où le médecin répond à un besoin circonscrit et ponctuel alors même
qu’ils aspirent à une médecine holistique et préventive = un phénomène principalement urbain
(groupe 1) mais les médecins de zones rurales en connaissent les premiers symptômes.
« Y’a plus de jeunes qu’avant dans la commune, ils appellent, ils veulent un rendez-vous tout de suite, après je ne vais plus
jamais les revoir, ils viennent, ils prennent, ils repartent »
Malgré les dernières évolutions, des relations avec les patients largement positivées par les
généralistes.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
56
1 - La relation avec les patients imaginée par les internes
Les internes malgré leurs motivations à soigner et à aider sont méfiants vis-à-vis des patients.
Leur méfiance est double : d’un côté ils ont peur que les patients soient difficilement gérables,
exigeants et réclamant des soins particuliers mais ils sont en même temps méfiants vis-à-vis des
informations que détiennent les patients sur les pathologies, informations susceptibles de
remettre en cause les connaissances du jeune médecin.
Et
De façon globale, les patients sont perçus comme « à éduquer » tant sur la prévention que sur le
rapport aux médecins :
« Notre travail avec les patients, c’est aussi de leur dire, de les éduquer et leur apprendre à suivre les
recommandations, la prévention. »
Une relation ambiguë caractérisée par un attrait-rejet du patient et qui témoigne de
la peur des internes devant leurs responsabilités de soignant.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
57
2 - L’épanouissement personnel des médecins généralistes
Des valeurs qui ont changé
Une relation au travail qui s’est profondément transformée = Des MG qui refusent de se laisser
phagocyter par leur vie professionnelle et qui clivent vie privée et vie professionnelle.
« Mon père était médecin, mais il l’était 24h/24h, à la maison tout tournait autour de ça d’ailleurs le numéro de téléphone de la
maison et celui du cabinet, c’était le même … bon moi il est hors de question que j’exerce comme ça. »
De jeunes médecins (jeunes) qui arrivent avec cette nouvelle culture (tant les femmes que les
hommes)
Et
Des médecins plus âgés (groupe 2) qui se sont fait l’écho de l’évolution du temps de travail et du
développement des loisirs.
« Les 35 heures ont aussi changé beaucoup de choses … je bossais pas mal et je voyais mes patients qui travaillaient, étaient frais
et dispos et qui gagnaient autant … ça a été un déclic, à quoi ça sert de travailler autant … depuis je ferme un jour par semaine et
depuis peu j’ai pris un associé pour avoir un peu plus de temps »
« Maintenant même si je n’ai pas de remplaçant, je ferme ! Moi aussi j’ai le droit de prendre des vacances.
Associé à
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
58
2 - L’épanouissement personnel des médecins généralistes
Des changements réglementaires majeurs (et appréciés)
Les vacances et le temps libre : la possibilité de fermer le cabinet sans l’obligation de trouver un
remplaçant constitue une des mesures qui a le plus amélioré la vie des médecins.
« Je prenais très peu de vacances car c’était très dur de trouver un remplaçant … ça m’a changé la vie que ce ne soit plus
obligatoire. »
« Y’ a des années où j’ai dû annuler mes vacances car mon remplaçant me plantait deux jours avant mon départ et j’étais obligé
de laisser mon cabinet ouvert. »
Les gardes et les astreintes : leur suppression en 2003 est aussi une mesures très populaire auprès
des participants interrogés.
Enfin
Les visites à domicile : une diminution importante très appréciée induite par l’évolution des
quotations.
« Moi je ne fais quasiment plus de visites, c’est quand même beaucoup plus confortable de rester au cabinet, on perd beaucoup
moins de temps »
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
59
2 - L’épanouissement personnel des médecins généralistes
Une évolution des attitudes qui a un impact sur les comportements
Nombre de ces médecins cherchent à s’associer (les médecins les plus âgés qui possèdent déjà un
cabinet) ou bien à monter un cabinet de groupes (jeunes médecins) :
En déclaratif, la raison principale est de permettre de dégager du temps libre, de faciliter
l’organisation des vacances.
« Moi je me suis installé en groupe, c’était le seul moyen de ne pas être à plein temps »
Mais
Pour les jeunes médecins, il y a un motif latent assez fort : rompre la solitude de l’exercice,
l’installation en groupe leur donne l’illusion de pouvoir la dépasser.
« On est très seul c’est quand même un exercice très solitaire et en cabinet de groupe, c’est mieux … »
« Je me sens extrêmement seul à la fin de la journée, on voit plein de gens dans la journée, mais on est obligé de garder
une barrière en fait. »
Des généralistes qui subissent un rythme de travail très stressant mais qui refusent d’être
asservis à leur activité et qui pour la plupart parviennent à avoir une vie privée épanouie.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
60
2 - L’épanouissement personnel imaginé par les internes
Pour les internes : des conditions d’exercice imaginées difficiles et contraignantes
Un métier chronophage en soi :
Tant du fait des patients (visites à domicile, obligation de suivi, heures sup, urgence) que
des contraintes administratives.
« On passe un temps fou ; il ne faut pas partir en vacances, pas être malade et puis quand il n’y a plus les patients, il y
a la paperasse. »
« Les horaires, c’est très compliqué : les visites à domicile, ce n’est pas rentable. C’est les heures sup, les urgences,
les gardes, la surcharge de travail … »
Une coalition vie privée / vie professionnelle perçue difficile voire impossible du fait d’une
obligation de suivi imputable à une conscience professionnelle très forte :
Ne pas prendre des vacances, ne pas être absent : une obligation éthique intrinsèque au
métier
« C’est très difficile de partir en vacances ou d’être absent. En gros, on peut pas être malade. C’est par obligation de
soin qu’on le fait. »
« Si on a des suivis à faire, des patients très malades, on peut pas les laisser comme ça, c’est pas humain, c’est notre
rôle. »
Une vision décalée et négative par rapport à la réalité qui met une fois de plus en
évidence leur manque de connaissances du milieu professionnel => une autre clé
d’explication du manque d’attractivité
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
61
3 - Exercer le mieux possible la médecine
D’importantes améliorations de la qualité de la médecine pratiquée
En 20 ans un métier qui a beaucoup changé et des MG dont les connaissances et les compétences
techniques se sont beaucoup améliorées. Des MG qui s’estiment eux-mêmes beaucoup plus qualifiés
qu’auparavant = une opinion partagée tant par les jeunes médecins que les médecins plus âgés.
« Y’a 20 ans quand tu diagnostiquais une hypertension, tu ne faisais pas les bilans qu’on fait aujourd’hui. »
Une amélioration de la qualité des actes qui est accentuée par les nouvelles exigences des patients =
un aspect positif pour tous les médecins.
« Il ne se creusait pas, c’était au ras des pâquerettes, les exigences augmentent beaucoup plus rapidement, le patient va voir
aux infos que tel médicament ne sert à rien… »
Et
De jeunes médecins qui aspirent à faire une médecine différente moins quantitative et plus
qualitative.
« Les jeunes médecins … ils veulent faire de la belle médecine, ils n’acceptent pas de travailler en 10 minutes pour un patient,
ils veulent prendre le temps »
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
62
3 - Exercer le mieux possible la médecine
Appréciation du rapport Médecin – Patient
Question. A partir de votre propre expérience des médecins généralistes, que pensez-vous du rapport
qu’ils ont avec leurs patients ? (Q22)
Base : Ensemble Grand Public (1004)
Grand
Grand Public
Public
Diriez-vous qu’ils …
Oui
Non
… sont à l’écoute des problèmes des
patients
(nsp)
83%
16%
1%
15 à 24 ans : 91%
… sont globalement très attentifs à
leurs patients
79%
… expliquent de façon claire, détaillée
et compréhensible les pathologies aux
patients
20%
67%
1%
32%
1%
50 à 49 ans : 72% / Inf. au Bac : 71%
… consacrent suffisamment de temps
à chaque patient
61%
37%
2%
65 ans et + : 67%
… reconnaissent sans trop de
difficulté à leurs patients leurs
éventuelles erreurs de diagnostics ou
de prescriptions ainsi que celles de
leurs collègues
35%
55%
10%
15 à 24 ans : 51%
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
63
3 - Exercer le mieux possible la médecine
Améliorations attendues par les patients
Question. A partir de votre propre expérience, quels seraient parmi les aspects ci-dessous, ceux sur
lesquels les médecins généralistes devraient le plus s’améliorer ? (Q21)
Grand
Grand Public
Public
Base : Ensemble Grand Public (1004)
Le temps d’attente dans le cabinet ou l’hôpital (le respect de )l’horaire
de rendez-vous
48%
30%
Le temps accordé à chaque patient lors de la consultation
L’accueil des patients et leur écoute
19%
18%
L’humanité du médecin, son dévouement et sa disponibilité
14%
L’efficacité des soins qu’ils vous ont prodigués
- 15 à 24 ans : 41%
- Commune rurale : 23%
- 65 ans et + : 29%
- 50 ans et + : 19%
12%
La compétence technique
(NSP)
- Femme : 33%
- Bac et + : 36%
23%
Le prix de la consultation
(Autres)
- Femme : 36%
- 25 à 34 ans : 44%
- Agglo parisienne : 42%
33%
Le délai d’attente demandé entre l’appel et la fixation du rendez-vous
- 15 à 24 ans : 61%
- Agglo parisienne : 55%
1%
3%
Total supérieur à 100% car plusieurs réponses possibles
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
64
3 - Exercer le mieux possible la médecine
Un rythme de travail très soutenu
Des médecins qui ont conscience que les conditions de réception des patients ne sont pas optimales
et que le temps qu’ils peuvent leur consacrer est limité.
Mais
Le rythme de la journée, la succession des patients, la salle d’attente qui se remplit ne leur
permettent pas de répondre aux attentes des patients dans les délais.
« … la contrainte de temps, le temps n’est pas extensible, la consultation des fois pourrait être très courte et des fois très longue,
il y a le tic tac et il faut avoir la notion du temps tout le temps autrement ça dérape et on se retrouve souvent débordé ! »
A Paris = un phénomène qui paraît encore plus fort
Au final
Si le manque de médecins est une des causes de cette surcharge, pour eux c’est avant tout le
mode de rémunération (à l’acte) qui induit aussi largement de limiter le temps passé avec chaque
patient.
« Si on veut gagner notre vie on ne peut pas passer 20 minutes avec chaque patient … c’est vrai qu’ils doivent avoir
l’impression des fois qu’on les expédie. »
Si la rémunération n’est pas vue comme primordiale dans la motivation à exercer médecin
généraliste ou la pratique au quotidien, elle reste importante pour 63% des médecins généralistes.
Aussi
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
65
3 - Exercer le mieux possible la médecine
C’est une préoccupation quotidienne importante dans la mesure où les MG perçoivent une
diminution de leur niveau de vie et du temps consacré à chaque patient.
Un système de rémunération à l’acte qui induit une approche quelque peu quantitative des visites,
en l’occurrence cela leur apparaît assez frustrant d’un point de vue personnel et peu compatible avec
leurs obligations règlementaires (dépistage, prévention).
« Les médecins d’aujourd’hui n’ont pas les mêmes besoins ni demandes, c’est sûr que le mode de paiement va
être remis en cause. »
Au final
Des médecins qui n’ont pas l’impression d’être rémunérés à la hauteur de leur travail en particulier
sur le travail de dépistage pour lequel les MG n’ont pas de contrepartie financière et qui est souvent
agrégé à une autre consultation.
« Quand on fait du dépistage, y’ a aussi plein de courriers à envoyer, de papiers à remplir, ça prend beaucoup
de temps et on ne reçoit rien pour ça. »
D’après ces MG, une réforme de la rémunération paraît urgente avec la nécessité de forfaitiser
certains actes notamment le dépistage. Cela permettrait de revaloriser la profession par
rapport aux spécialistes.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
66
Les conditions d’exercice … en bref
Des médecins qui aiment leur travail et qui en sont globalement satisfaits.
Ils pensent tous entretenir de bonnes relations avec leurs patients et cela constitue un motif de
satisfaction majeur.
L’épanouissement personnel est considéré comme très important par les médecins généralistes
et à ce titre de nombreuses évolutions tant réglementaires (visites, gardes et astreintes) que
personnelles leur ont permis de réduire avantageusement leur temps de travail afin de ne plus
sacrifier leur vie privée.
Mais
Les généralistes estiment que les conditions de réception des patients ne sont pas optimales
(attente des patients, durée limitée des consultations) et leur salle d’attente sont souvent
pleines. Cette surcharge est extrêmement stressante par le rythme de travail qu’elle impose mais
surtout s’avère très frustrante d’un point de vue personnel.
Enfin la rémunération qui a une relative importance constitue aussi un motif d’insatisfaction. Le
système actuel leur semble injuste car il ne rémunère que partiellement leur activité, ainsi le
dépistage n’est pas rémunéré car souvent intégré à une autre consultation.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
67
V
Conclusions
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
68
Les principaux enseignements
La santé est un des domaines prioritaires pour les Français.
Les médecins sont, selon les Français, les acteurs les plus déterminants d’un système de santé qui
fonctionne bien.
Les médecins incarnent aujourd’hui la profession la plus prestigieuse, nettement devant les
enseignants, les infirmières et les chefs d’entreprise. Et ce, même si 1 Français sur 2 estime que le
prestige des médecins généralistes s’est détérioré depuis ces dix dernières années.
De plus, les médecins généralistes bénéficient d’une très bonne image auprès des Français.
Ces derniers en ont conscience et sont par ailleurs très satisfaits d’exercer leur métier.
Pour autant
Les Français sont peu nombreux à souhaiter que leurs enfants suivent des études de médecine.
Ils n’envisagent guère d’exercer le métier de médecin et parmi ceux qui l’avaient imaginé, la plupart
a très vite abandonné l’idée.
D’ailleurs, la moitié des médecins eux-mêmes ne conseillerait pas à leurs enfants de les imiter.
Trois raisons expliquent ce paradoxe.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
69
Les principaux enseignements
1. Les études sont un frein majeur à l’engagement en médecine tant celles-ci sont sélectives,
angoissantes et longues (freins pour les jeunes issus de milieu défavorisé). De plus, l’enseignement
des premières années se révèle extrêmement frustrant, car jugé trop déconnecté des matières
médicales, et pousse à l’abandon.
2. Les Français dramatisent le métier de médecin généraliste en exagérant les capacités personnelles
(responsable, empathique, sûr de soi, …) requises pour exercer ce métier et les conditions
d’exercice de celui-ci qui laisseraient une place très limitée à la vie personnelle.
3. Des difficultés quotidiennes réelles en termes d’investissement dans son métier comparé à sa
rémunération. En effet, le mode de rémunération à l’acte incite le médecin à limiter le temps passé
avec un patient lors d’une consultation. Ainsi, les médecins généralistes peuvent être amenés à
faire un choix entre leur revenu et la qualité de leur travail, notamment dans le cas de prévention
ou de dépistage.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
70
VI
Recommandations
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
71
1 – Les études
Des études jugées trop
longues et trop chères.
Des études jugées trop
sélectives, trop angoissantes, trop
dures qui génèrent de l’auto
exclusion.
Des
études
jugées
frustrantes du point de vue
de l’enseignement médical.
Rappeler que l’entrée dans
le monde du travail se fait
dès l’internat.
Augmenter les allocations
de bourses pour les
étudiants des milieux les
plus défavorisés afin de
faciliter leur indépendance.
Rassurer sur les capacités
intellectuelles et culturelles
nécessaires
pour
faire
médecine.
Ouvrir le numerus clausus ?
Aborder plus frontalement
les disciplines médicales dès
la première année.
Concentrer les évaluations
sur
les
disciplines
médicales.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
72
2 – La dramatisation de l’exercice médical
Surévaluation du sacrifice demandé par le
métier => Des médecins imaginés prêts à
se sacrifier (don de soi) pour les autres et
qui déploient d’importantes capacités
d’empathie.
Des
médecins
qui
supportent
d’importantes responsabilités.
Surévaluation des conditions d’exercice
et du temps passé en cabinet.
Une image fausse par rapport au quotidien
des MG qui pensent largement à eux et à
leur vie personnelle => Communiquer sur
la qualité de vie des MG.
Œuvrer au niveau législatif pour limiter
leurs responsabilités, éviter que la santé ne
devienne malade de la justice.
Favoriser la coopération médicale et
partager les diagnostics.
Communiquer
sur
les
dernières
dispositions règlementaires : garde,
astreinte, visite, fermeture du cabinet.
Améliorer la qualité de vie des médecins
généralistes en favorisant les cabinets de
groupe.
…
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
73
3 – Les conditions d’exercice
Faciliter l’implantation
quotidien du métier
et
l’exercice
Limiter et simplifier les démarches
administratives.
Favoriser les cabinets de groupe et les
maisons de professionnels de santé en
zones démédicalisées.
Un rapport patient-médecin qui évolue
vers des logiques consuméristes et de
rentabilité
Repenser le mode de rémunération
Rémunérer la prévention et le dépistage.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
74
Annexe
Incitation à l’installation en
zones démédicalisées
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
75
Opinion sur la dispersion géographique des généralistes
Question : . Voici un certain nombre d’opinions que l’on peut entendre à propos des médecins
généralistes. Pour chacune d’entre elles dites-moi si elle correspond ou non à l’idée que vous vous faites
des médecins généralistes : (Q19)
Grand
Grand Public
Public
% Oui
Base : Ensemble Grand Public (1004)
Les médecins généralistes…
… sont trop nombreux en
centre-ville et pas assez en
banlieues et en zones rurales
87%
…suivent des études si longues
qu’ils ne peuvent commencer à
travailler avant la trentaine
82%
… exercent avant tout leur métier
par vocation plutôt que par intérêt
égoïste
79%
…ont des niveaux de revenus
très différents selon leur spécialité
78%
69%
… gagnent très bien leur vie
…doivent se durcir afin de ne pas
être trop sensibles aux problèmes
et douleurs de leurs patients
50%
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
76
Changement éventuel de zone d’exercice
Médecins
Médecins
Question : Et accepteriez-vous d’exercer à l’avenir … (QM10)
Base : Ensemble Médecins (503)
S/T Oui
dans une petite ville de
province
35%
35%
6%
S/T Non
70%
24%
30%
25 à 34 ans : 79% / Actuellement dans une petite vielle de province : 92% / Exerçant en cabinet individuel : 65%
36%
en zone rurale
22%
14%
58%
28%
42%
Actuellement en zone rurale : 93%
33%
en centre ville
17%
13%
36%
1%
50%
49%
Femme : 59% / Exerçant en hôpital : 66% / Vivant en couple : 63% / Actuellement en centre ville : 93%
en banlieue pavillonnaire
17%
33%
14%
35%
1%
50%
49%
25 à 34 ans : 74% / 35 à 49 ans : 56% / Actuellement en banlieue pavillonnaire : 96% / Actuellement dans une cité populaire : 72%
en banlieue, dans une cité
populaire
11%
24%
16%
48%
1%
35%
64%
25 à 34 ans : 54% / Actuellement dans une cité populaire : 88% / Actuellement en banlieue pavillonnaire : 47%
Oui, certainement
Oui, probablement
Non, probablement pas
Non, certainement pas
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
(nsp)
77
Opinion sur les mesures évoquées
Question : Voici quelques-unes des mesures évoquées pour que les jeunes médecins exercent dans les
zones démédicalisées. Pour chacune d’elles, dites-moi si elle vous semble assez convaincante ou peu
convaincante? (QM24)
Médecins
Médecins
Base : Ensemble des médecins (503)
Favoriser la mise en place en place, dans les
zones démédicalisées, des « maisons de
professionnels de santé » *
89%
11%
Femme : 93% / 25 à 34 ans : 97% / Exerçant en hôpital : 98%
Développer la collaboration libérale et le travail
en réseau
79%
20%
1%
Femme : 91% / 25 à 34 ans : 91%
75%
Favoriser l’exercice du temps partiel
24%
1%
Femme : 84% / 25 à 34 ans : 84% / 35 à 49 ans : 80%
Mettre à disposition un local professionnel par
la municipalité
74%
26%
Exerçant en hôpital : 88% / Exerçant en centre vile : 80%
Accorder une prime à l’installation pour les
médecins s’installant en zones démédicalisées
64%
36%
Femme : 69% / 25 à 34 ans : 78% / Exerçant en hôpital général : 82%
Favoriser l’exercice en lieux multiples (dans
plusieurs lieux ou sites différents)
* … regroupant en un même lieu médecins,
62%
Assez convaincante
36%
2%
Peu convaincante
infirmiers, kinés, etc.
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
78
Opinion sur les mesures évoquées
Question : Voici quelques-unes des mesures évoquées pour que les jeunes médecins exercent dans les
zones démédicalisées. Pour chacune d’elles, dites-moi si elle vous semble assez convaincante ou peu
convaincante? (QM24)
Médecins
Médecins
Base : Ensemble des médecins (503)
Faciliter la délégation de tâche (délégation
d’actes médicaux aux professionnels
paramédicaux)
60%
38%
2%
25 à 34 ans : 73%
Accorder des bourses d’études aux étudiants,
en échange d’un engagement à rester exercer
dans le secteur pendant quelques années
52%
48%
50 à 64 ans : 56% / Exerçant en hôpital général : 70%
Ne pas prendre en charge une partie des
cotisations sociales des médecins s’installant
dans une zone surmédicalisée
43%
55%
2%
56%
2%
35 à 49 ans : 48% / Exerçant en hôpital général : 61%
Majorer de 20% les actes médicaux et
consultations pour les médecins installés en
groupe
42%
25 à 34 ans : 61% / Exerçant en cabinet de groupe : 56%
Déconventionner les médecins qui
s’installeraient dans des secteurs déjà
surmédicalisés
24%
75%
1%
50 à 64 ans : 27%
Imposer aux jeunes médecins une affectation
autoritaire pendant leurs dix premières années
d’exercice
10%
90%
50 à 64 ans : 14% / Exerçant en cabinet : 11%
Assez convaincante
Peu convaincante
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
79
Opinion sur les mesures évoquées
- Récapitulatif -
Question : Voici quelques-unes des mesures évoquées pour que les jeunes médecins exercent dans les
zones démédicalisées. Pour chacune d’elles, dites-moi si elle vous semble assez convaincante ou peu
convaincante? (QM24)
% Assez
convaincante
Base : Ensemble des médecins (503)
Médecins
Médecins
Favoriser la mise en place en place, dans les zones démédicalisées, des « maisons de
professionnels de santé » regroupant en un même lieu médecins, infirmiers, kinés, etc.
89%
79%
Développer la collaboration libérale et le travail en réseau
75%
Favoriser l’exercice du temps partiel
74%
Mettre à disposition un local professionnel par la municipalité
64%
Accorder une prime à l’installation pour les médecins s’installant en zones démédicalisées
62%
Favoriser l’exercice en lieux multiples (dans plusieurs lieux ou sites différents)
Faciliter la délégation de tâche (délégation d’actes médicaux aux professionnels
paramédicaux)
60%
Accorder des bourses d’études aux étudiants, en échange d’un engagement à rester exercer
dans le secteur pendant quelques années
52%
Ne pas prendre en charge une partie des cotisations sociales des médecins s’installant dans
une zone surmédicalisée
43%
42%
Majorer de 20% les actes médicaux et consultations pour les médecins installés en groupe
24%
Déconventionner les médecins qui s’installeraient dans des secteurs déjà surmédicalisés
Imposer aux jeunes médecins une affectation autoritaire pendant leurs dix premières années
d’exercice
10%
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
80
Eventualité d’un déménagement en zone démédicalisée
Question : Si les mesures que vous jugez les plus convaincantes étaient effectivement mises en place,
pensez-vous que vous pourriez vous-même envisager d’exercer en zone démédicalisée ? (QM25)
Base : Ensemble des médecins (503)
Médecins
Médecins
ST Oui
47%
19%
ST Non
37%
Vivant en couple : 61%
28%
17%
Exerçant en centre ville : 51%
20%
15%
1%
Certainement
Probablement
Probablement pas
Certainement pas
(envisage de toute façon de s'installer dans cette zone / Est déjà installé dans cette zone)
(nsp)
Le rôle et la place du médecin généraliste en France
81

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