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JUIN 2014
hors série
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Ce webzine, dédié à la formation pédagogique
au sein de la police nationale, est un premier
dossier, qui fait un tour d’horizon sur les contours
de ce secteur.
UNITÉ SGP POLICE FO s’emploie, depuis toujours, à défendre les intérêts des formateurs, un
secteur qui prend de l’ampleur depuis les assises
de la formation, et le retour des recrutements au
sein de la police nationale.
Nous abordons les différents sujets importants
pour les formateurs, tels le nouvel engagement, Je vous propose de parcourir ce webzine, dont
les retours en services actifs, l’avancement et la liste des thèmes n’est pas exhaustive. Elle
autres conditions d’exercice du métier de forma- sera enrichie dans les prochaines parutions.
teur.
Eric Lobry,
A la rentrée de septembre, nous diffuserons
Délégué national formation
notre cahier revendicatif.
«
Dossier prioritaire :
L'avancement
L’avancement est devenu inexistant au sein de
la SDFDC depuis 2013. Les collègues ont le
sentiment de ne pas être considérés.
Sur le territoire national, la baisse des volumes
a été d’environ 50 à 60 %. A la SDFDC, cette
baisse a représenté environ 80%.
Inadmissible.
De plus, l’environnement géographique n’est
pas pris en compte...
Alors, sans avancement ni mutation, comment
attirer les collègues à la formation ?
UNITÉ SGP POLICE FO revendique au moins
une promotion de grade durant le parcours en
formation.»
2 p ACTUPOLICE - hors série
Regard sur la formation,
de 2010 à 2014
ACTUPOLICE : Quelle a été l’évolution de la
formation au sein de la police nationale depuis
2010 ?
Éric Lobry, délégué national : Depuis 2010, la
formation au sein de la police nationale a connu
de nombreux bouleversements, et pas toujours
Tantôt, on n’a plus besoin d’eux et on leur demande
d’aller voir ailleurs, sans leur garantir une sortie
honorable, tantôt, les recrutements reprennent,
comme en 2013, et les formateurs sont priés de rester, même ceux ayant dépassé le célèbre « contrat
formateur » !
Une situation qui met le formateur dans une position
très inconfortable.
Et, si on y ajoute la quasi-disparation de l’avancement depuis 2013, on peut légitimement s’interroger
sur la place de la formation au sein de la DRCPN...
ACTUPOLICE : Le contrat formateur ?
favorables aux formateurs. Le redimensionnement du réseau s’est malheureusement poursuivi, avec la fermeture des écoles de Vannes et de
Marseille en 2010, de Châtel-Guyon en 2011, de
Fos-sur-Mer en 2012 et enfin le CNEF de Gif-surYvette en 2013.
Nous nous sommes opposés à chaque fermeture,
regrettant que la formation n’occupe plus une place
prépondérante au sein de la DGPN.
D’ailleurs, la DFPN et la DAPN ont laissé la place
à la DRCPN le 27 août 2010. La direction de la formation étant reléguée au rang de sous-direction de
la formation et du développement et des compétences.
La même année, il a été institué une coordination
territoriale des sites de formation, avec la création
des DIRF. Dans le même temps, les incorporations
en école ont fondu comme neige au soleil : 1500 en
2010, 489 en 2011 et 511 en 2012...
Depuis 2013, les incorporations ont repris avec
2057 entrées en écoles. Les formateurs sont dans
leur rôle. La formation retrouve des couleurs !
Reste toutefois d’autres problématiques en suspens.
ACTUPOLICE : Par exemple ?
Si on reprend les 5 dernières années, les discours
en direction des formateurs ont varié suivant le
contexte.
Sujet récurrent depuis 20 ans dans la police
nationale.
Chacun y est allé de son discours sur ce contrat,
dont la durée, fixée à 5 ans pour les généralistes
et 7 ans pour les spécialistes, n’a jamais été
respectée.
Pour cause, l’absence de volonté et de concertation, de la part des directions d’emplois et du bureau
de gestion, ont laissé place à des traitements au cas
par cas, de façon inéquitable.
Où sont les années où le formateur en fin de contrat
pouvait, à la fois, prétendre à un avancement durant
son parcours, et avoir l’ambition d’obtenir le service
de son choix pour services rendus ?
Depuis des années, le formateur se retrouve dans
une situation qui ne lui garantit plus une sortie
honorable.
Le comité technique du 24 juin 2014 a examiné le
nouvel arrêté, portant règlement d’emploi des personnels occupant des fonctions pédagogiques.
UNITÉ SGP POLICE s’est abstenu sur ce projet.
Depuis le comité de pilotage des assises du 20
«Depuis 2010, nous
nous sommes opposés
à toute fermeture.»
mars 2014, nous avons présenté un projet à l’administration, pour un engagement de 3 ans renouvelable. Chacun a pris ses responsabilités au cours
de ce CT. Nous nous sommes engagés, depuis le
7 février 2013, date des assises de la formation, à
nous investir dans toutes les réflexions thématiques
proposées.
Nous ne manquerons d’être attentifs au devenir de
l’engagement du formateur.
ACTUPOLICE - hors série p 3
L’unité de sécurité intérieure à
la sous-direction de la
formation et des compétences
ACTUPOLICE : Quelle est l’évolution de la place
du service général dans les sites de formation ?
Éric Mancey, Saint-Malo : Les unités de sécurité
intérieure, appelées autrefois les «services généraux» des écoles, ont un rôle primordial dans les
structures. Elles ont en charge la sécurité du site par
l’intermédiaire du poste de garde, l’armurerie et la
discipline des élèves.
Géré à la fois par les SGAP et la SDFDC à Lognes,
ce double statut pose un véritable problème relatif à
la carrière de ces fonctionnaires, et notamment leur
avancement.
Ainsi, lors des CAPI, il est malheureusement (très)
fréquent de voir un fonctionnaire d’une USI, correspondant aux critères d’avancement, se faire reléguer
en dernière position d’un tableau, lorsque son cas est
évoqué ! Les chefs de services préférant proposer un
fonctionnaire d’une unité opérationnelle...
Si UNITÉ SGP POLICE FO veille à ce que les cas
des fonctionnaires issus d’une USI, ou d’un fonctionnaire non formateur de la SDFDC, soient suivis avec
la plus grande attention, il est à déplorer le mépris de
l’administration envers ces collègues, qui ont le plus
souvent œuvré dans des services difficiles avant de
rejoindre ce poste...
Le rattachement de ces fonctionnaires à la CAPL
«formation», ou à la CAP FSPN, serait la solution
permettant à ceux ci de bénéficier de postes ouverts
à l’avancement.
La nouvelle scolarité
de gardien de la paix
ACTUPOLICE : Que penses-tu de la nouvelle scolarité des gardiens ?
Jean-Pierre Farre, ENSAPN : La nouvelle scolarité
des gardiens de la paix se veut plus professionnelle,
par l’accroissement significatif du volume horaire
consacré aux simulations, mais aussi l’ajout de deux
épreuves professionnelles supplémentaires de simulations, notées sur le contrôle d’identité et une intervention sur des violences intra-familiales. Ces deux
situations sont essentielles, puisqu’elles sont parmi
les missions principales du quotidien d’un gardien de
la paix.
Par contre, point négatif dans cette nouvelle scolarité,
au cours de la séquence « A », c’est la différenciation.
Cette différenciation, dès la deuxième semaine, est
l’occasion pour les élèves externes de se familiariser
avec un commissariat de Police. Quant aux internes,
ils sont en école pour un positionnement tir, retour
4 p ACTUPOLICE - hors série
d’expérience et projection sur le nouveau métier de
gardien de la paix.
Cette différenciation est très mal vécue par
les élèves, et notamment par les internes
(anciens adjoints de sécurité), qui voient la suppression de contenus de fondamentaux, déjà abordés en
scolarité ADS, mais qu’ils doivent cependant travailler en autoformation (certains ont plusieurs années
d’ADS et sont loin de leur scolarité). De plus, le travail
spécifique sur la rédaction administrative et la culture
générale professionnelle (cours de français niveau
élémentaire CE2 à CM2) sont ressentis comme des
mesures à la limite de la discrimination et vexatoire,
car laissant penser que les internes n’ont pas le
niveau par rapport à leurs collègues externes.
Quant aux externes, ils ne voient pas cette différenciation d’un bon oeil, pensant pour la majorité que l’administration a fait cadeau du concours
d’entrée en école aux internes, et qu’elle procède
par cette différenciation à leur remise à niveau. De
plus, les externes se sentent lésés par rapport aux
internes, qui ont trois séances de développement
de la condition physique opérationnelle (DCPO)
supplémentaires.
Si la première semaine de « différenciation » est
intéressante tant pour les externes (découverte du
milieu professionnel par un stage en commissariat)
que pour les internes (avec un retour d’expérience
sur des situations vécues et leur vécu d’adjoint de
sécurité à mettre en adéquation avec leur future fonction), les deux autres semaines vont à l’encontre du
concept de constitution normale d’un groupe et de sa
cohésion.
Mieux que différenciation, qui est un terme très fort
pour la cassure du groupe, cette étape de la scolarité
pourrait être appelée « Approche du métier de gardien de la paix, retour d’expérience et approfondissement professionnel ».
Jean-Pierre Farré,
ENSAPN
ACTUPOLICE : Un autre avis sur les effets de la
nouvelle scolarité ?
Jean-Yves Descamps, ENP Roubaix : La formation
initiale des gardiens de la paix a été remaniée depuis
le 1er janvier 2014. En effet, même si sa durée n’a pas
évolué, 12 mois, son découpage a été profondément
remanié ainsi que son objectif : resserrer le lien entre
policier/population.
Il y a une évolution des contenus (contrôle d’identité
et violences intra-familiales accrus), et des modalités
pédagogiques (auto-formation et refonte des fondamentaux et situations).
Dès le début, une différenciation est effectuée entre
les anciens ADS et les externes (armement, manipulation, tir, évaluation des acquis). L’alternance, la
séquence «B», a été repositionnée en fin de scolarité et, après 31 semaines d’une séquence «A» très
dense, la séquence «B» est désormais plus courte
(07 semaines au lieu de 12, et non notée).
Le comportement de l’élève gardien de la paix est
évalué tout au long de sa scolarité, aussi bien dans
les simulations, plus nombreuses, que par une note
comportementale, sur 170 points (exemplarité,
investissement et travail en équipe). Son décompte
sera le même dans toutes les structures ?
On peut se demander comment l’élève gardien de
la paix va pouvoir digérer 31 semaines de séquence
«A», où il doit connaître l’ensemble de l’institution
police, ses normes de fonctionnement, connaître les
techniques d’intervention (armes, bâtons,...) et avoir
acquis le mécanisme de la procédure judiciaire.
On voit déjà apparaître un manque de moyens
«La différenciation
est mal vécue par les
élèves, externes ou
internes.»
humains et matériels, des sections trop lourdes pour
les simulations. Comment travailler le relationnel et
le comportement en intervention, si les simulations
sont trop rapides ? L’auto-formation doit être (re)vue
en cours. Le formateur peut-il encore effectuer de
l’approche par compétence en pédagogie ?
Cette rénovation de la scolarité devait être faite.
Néanmoins, elle semble qu’elle a été trop vite pensée et mise en application, sans que les structures
de formation n’aient pu se l’approprier.
La formation initiale des
adjoints de sécurité
ACTUPOLICE : Dis-nous en quelques mots comment tu perçois la formation initiale des ADS ?
Jean-Yves Descamps, ENP Roubaix : Les adjoints
de sécurité ont une formation initiale de trois mois,
avec des fondamentaux et quatre simulations.
La scolarité n’a que très peu changé depuis son
début, alors que l’emploi des adjoints de sécurité a
considérablement évolué.
Le recrutement des adjoints de sécurité doit être
revu, car même s’il y a des personnes motivées et intéressées par ce futur emploi, des personnes venant
faire un contrat d’aide à l’emploi sont bien trop nombreuses. On veut une police professionnelle, est-ce
que recruter des personnes pour 3 ans, voire 6 ans,
sans ambition, permet de donner une bonne image
de la police ?
Il faudrait revoir le statut de l’adjoint de sécurité, car
même si il n’est pas un fonctionnaire de police à part
entière, ses missions évoluent et on lui demande d’en
faire plus, sans avoir reçu une formation adéquate.
Prenons l’exemple des contrôles d’identités, ils n’ont
pas la qualification judiciaire pour en effectuer, mais
n’en font-ils pas quand même ?
Leur scolarité n’est pas sanctionnée par une évaluation, sauf au bout du premier mois, avec les fondamentaux. Il faudrait plus facilement avoir la possibilité de « casser » un contrat ADS, si on constate que
son comportement n’est pas en adéquation avec son
futur emploi. A cet effet, la mise en place d’une commission, un jury ou un conseil serait souhaitable.
Jean-Yves Descamps,
ENP Roubaix
ACTUPOLICE - hors série p 5
L’UPREC : Unité pour la
promotion du recrutement et
de l’égalité des chances
ACTUPOLICE : Peux-tu nous parler de la mission
des UPREC ?
Magali Klancar, DIRF Est : L’UPREC, service de
communication et de promotion des métiers de la
police nationale, étend son champ de compétence
sur l’intégralité de la zone de défense et bénéficie
d’implantation de CRF sur cette zone.
La formation institutionnelle
de brigadier-chef de police
ACTUPOLICE : Au sujet des formations promotionnelles, peux-tu nous dire un mot sur la formation pour l’accès au grade de brigadier-chef ?
Jean-Yves Descamps, ENP Roubaix : Cette formation est composée de deux unités de valeur :
4L’UV1 regroupe une prise de service et
réintégration, des questions sur les armes (classification, etc.), les premiers secours et une analyse
d’intervention, un tir. Cette unité de valeur est très
difficile pour les candidats ayant très peu de formation sur ce domaine spécifique. Peu de candidats
bénéficient d’une formation et d’une remise à niveau
sur ces domaines, ce n’est pas avec trois tirs par an
que les candidats peuvent pallier des carences sur
l’emploi des armes.
Y a-t-il une réelle harmonisation des jurys sur cet
UV? Les décrets pour les modalités ne sont-ils pas
trop flous pour les membres du jury ?
4L’UV2 est une UV de management. Cette
unité de valeur, composée de 15 fiches de réflexion,
doit permettre de trouver la place du brigadier-chef
dans l’institution et son rôle en tant que premier maillon de la chaîne hiérarchique. Néanmoins, il est bien
trop éloigné d’une réalité. Donne t-on exactement les
moyens au brigadier-chef de se positionner en tant
que chef ? La hiérarchie a-t-elle la même vision ?
Prend-on en compte la dimension humaine ?
Le brigadier-chef aura de toute façon beaucoup de
difficultés pour mettre en application le rôle voulu par
l’institution...
Cette UV 2, sanctionnée par un oral, est le plus souvent de la langue de bois !
1°) Renforcement des effectifs
Pour une efficience de sa mission, les UPREC
ont besoin de partenaires institutionnels servant de
relais d’information. Pour ce faire, elle entretient des
relations privilégiées avec les agences pôle emploi,
missions locales, etc..., avec lesquelles des rencontres physiques régulières et des permanences
étaient organisées.
Depuis de nombreux mois, force est de constater
que la réduction d’effectifs ne nous permet plus de
maintenir ces permanences, délitant ces liens. Malgré notre implication, le socle relationnel s’effrite au
fil du temps, et les informations de communication
au recrutement (calendriers des concours, affiches
publicitaires), ne sont plus diffusées dans leurs structures, ayant un impact direct à destination d’un public
à la recherche d’un emploi.
Un rééquilibrage de ces unités permettrait de couvrir
l’intégralité des évènements (permanences, forums,
etc.).
2°) Port de l’arme
Notre service de communication affiche un
franc succès quant à l’accueil que l’on peut recevoir
de la part de la population. A l’instar de nos homologues gendarmes, nous souhaiterions que nos interventions continuent à se dérouler en tenue d’uniforme
(pour une meilleure identification), mais sans port de
l’arme individuelle, celle-ci ne présentant aucune utilité dans les lieux dans lesquels nous intervenons et
est en inadéquation avec l’esprit de la mission qui
nous est confiée.
3°) Avancement UPREC
Concernant l’avancement des fonctionnaires
affectés en UPREC, il serait opportun qu’ils fassent
l’objet d’une prise en compte à part entière de la
SDFDC, à l’instar des formateurs, et non des SGAMI.
En effet, ces fonctionnaires, relevant des UPREC
dans chaque zone de défense appartenant à la
DRCPN, ne représentant qu’une poignée, peinent à
être défendus en commission administrative paritaire
locale, entrainant inévitablement un manque de valorisation et de reconnaissance de
leur travail.
Magali Klancar,
DIRF Est
6 p ACTUPOLICE - hors série
Les effets de l’engagement
formateur et le retour en
service actif au CNFUC
ACTUPOLICE : Le contrat formateur est une
problématique récurrente à la formation, ou en
est-on ?
Laurent Ravelle Chapuis, CNFM : Dans un premier temps, il y a beaucoup de bruits qui circulent
sur ce fameux contrat formateur, qu’il est nécessaire d’éclaircir. Pour ma part, lorsque quelqu’un
postule pour devenir formateur motocycliste, il est
nécessaire d’avoir une connaissance de la technique de pilotage moto élevée, tout en assurant la
sécurité des stagiaires.
Ce n’est pas possible de former un formateur motocycliste en moins de 2 ans.
La formation motocycliste
et le matériel
Laurent Ravelle Chapuis, CNFM : Les choses
évoluent car aujourd’hui les stagiaires du permis de conduire «A» sont dotés de gilet airbag,
et bientôt tous les stages seront équipés de ces
gilets.
La formation des formateurs
ACTUPOLICE : Tu peux nous parler de la formation des formateurs ?
Laurent Ravelle Chapuis, CNFM : Il est indispensable que les formateurs puissent, tout au long de
leur contrat, bénéficier de stages leur permettant
d’acquérir de nouvelles techniques, quelles soient
pédagogiques ou techniques.
«Les formateurs euxmêmes ne sont pas
correctement managés,
loin s’en faut...»
Mais n’est-il pas possible pour les collègues de
suivre également d’autres stages, leurs permettant d’acquérir d’autres compétences, et pouvoir
prétendre lors de leur RSA, par exemple, un changement d’orientation ?
Pour les formateurs motos, réfléchir à la reconnaissance de notre statut de formateur et de nous
permettre de suivre ou d’acquérir par équivalence
le BEPECASER ? (diplôme pour enseigner dans
une auto-école).
Le management, de la
théorie à la pratique dans
les structures de formation.
ACTU POLICE : Les assises de la formation de février 2013 ont retenu un groupe de
travail sur le management, quels sont les
effets ?
Sébastien Picard, DR IDF : Qu’est-ce que le «management» ?
Ce vocable vient notamment du français ancien,
aux environs du 17ème siècle, avec le terme «mesnager», et correspond à l’art de bien gérer son foyer,
ses affaires et, par extension, son environnement.
Issu des pratiques des entreprises privées, le
management dans la police est clairement inscrit
dans les différends textes de notre administration, et
réaffirmé dans le schéma directeur de la formation
de la police nationale 1013-2017, précisément dans
la thématique dévolue à « une meilleure adaptation
du recrutement et des formations aux exigences du
métier » et ce par « un management intégré à tous
les niveaux de la formation ».
L’axe fort de cette intention institutionnelle réside
dans le comportement du manager, empreint de
qualités humaines, quel que soit son grade.
Le rôle des formateurs est donc de former des
managers de police, mais force est de constater
que les formateurs eux-mêmes ne sont pas correctement managés, et loin s’en faut, par leur propre
hiérarchie.
Sont-ils biens formés à l’ENSP ? Qu’en reste-il une
fois affectés sur leurs postes respectifs ?
Un management correct impose un positionnement
hiérarchique clair, une autorité dite de compétence
sur le poste assigné, ainsi que de véritables qualités humaines. Ces dernières notions étant de plus
en plus reléguées au second plan, alors qu’elles
devraient servir de socle à l’exercice de l’autorité
hiérarchique.
Le syndicat doit donc veiller à ce que les « bonnes
manières », prônées par notre administration,
trouvent leurs manifestations dans les actes du
quotidien. UNITÉ SGP POLICE
s’y emploie sans réserve.
Sébastien Picard,
DR IDF
ACTUPOLICE - hors série p 7
projet du règlement d’emploi des personnels occu-
Le centre national de formation pant des fonctions pédagogiques sera difficilement
applicable.
des unités cynotechniques de la
police nationale
Bien au contraire, il faudrait trouver des pistes de
La formation des cynotechniciens est organisée en
deux modules :
4Le module défense/intervention qui comprend 4 qualifications : conducteur cyno, l’homme
assistant, dresseur et moniteur, pour une durée de 3
mois chacun.
4Le deuxième module recherche/olfaction
est composé de quatre qualifications : l’assistant
technique, le conducteur technicien, le dresseur et le
moniteur.
Pour être un formateur opérationnel au CNFUC,
capable de dresser les animaux et de remplir ses
fonctions pédagogiques, il faut au moins 3 années
de pratique, qui demandent un investissement
important pour chaque fonctionnaire. Le nouveau
8 p ACTUPOLICE - hors série
motivation, à la fois pour valoriser cette unité spécialisée et donner aux cynotechniciens des signes
favorisant la fidélisation.
Après le départ en retraite d’une génération de fonctionnaires très expérimentés, qui avaient fait une
grande partie de leur carrière au CNFUC, le renouvellement est laborieux.
Ainsi, il est aujourd’hui difficile de remplir certaines
missions, pour assurer la formation initiale et continue de plus de mille policiers cytotechniciens, et de
plus de 600 chiens.
Xavier Delagnes
CNFUC
Directeur de publication : Henri Martini
Directeur de campagne : Nicolas Comte
Secrétaire national communication : Paul Le Guennic
Rédacteur en chef : Eric Lobry
Conception & réalisation : Stéphane Battaglia, Timothé Artale