La rasburicase dans le syndrome de lyse tumorale
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La rasburicase dans le syndrome de lyse tumorale
Avril 2013 La rasburicase dans le syndrome de lyse tumorale : examen Contexte Le syndrome de lyse tumorale (SLT) se manifeste par l’apparition rapide d’anomalies métaboliques graves à la suite de l’amorce d’un traitement contre une hémopathie maligne (cancer du sang). Le SLT est causé par la dégradation (lyse) massive de cellules tumorales, qui libèrent des quantités importantes de métabolites tels que l’acide urique. Le SLT peut entraîner de l’insuffisance rénale, des crises épileptiques et de l’arythmie cardiaque dans les 12 à 72 heures suivant le début du traitement, et s’avère mortel dans presque 35 % des cas. Les interventions visant à prévenir et à traiter le SLT comprennent une hydratation intraveineuse importante afin de favoriser l’excrétion urinaire de l’acide urique et d’autres métabolites, ainsi que l’administration de médicaments visant à neutraliser l’hyperuricémie (taux élevé d’acide urique dans le sang). Technologie Au Canada, la rasburicase (Fasturtec) est indiquée dans le traitement et la prévention de l’hyperuricémie chez les enfants et les adultes atteints d’un cancer. Le médicament est une forme recombinante d’urate oxydase, une enzyme qui catalyse l’oxydation de l’acide urique et qui le transforme en un produit davantage hydrosoluble, ce qui en facilite l’excrétion dans l’urine. La rasburicase s’administre en perfusion intraveineuse, d’une durée de 30 minutes, à la posologie recommandée de 0,2 mg/kg/jour, pendant 3 à 5 jours. Problème Comme le SLT peut entraîner une insuffisance rénale aiguë, sa prévention et son traitement efficaces peuvent diminuer la nécessité du recours à l’hémodialyse. Un examen de l’efficacité clinique de la rasburicase dans le SLT en vue de réduire, voire d’éliminer, la nécessité du recours à l’hémodialyse et un examen de son innocuité guidera la prise de décisions sur son emploi. De plus, un examen du rapport coût-efficacité de la rasburicase comparativement à celui de l’allopurinol ou de l’hydratation facilitera le processus de prise de décision. Méthode On a mené une recherche documentaire limitée dans les principales ressources, et examiné les titres et résumés des publications ainsi repérées. On a ensuite évalué les publications en version intégrale afin de procéder au choix définitif des articles selon des critères de sélection déterminés au préalable (population, intervention, comparateur, résultats et plan d’étude). Messages clés Au sujet de la prévention et du traitement du SLT La rasburicase abaisse le taux d’acide urique chez les patients atteints d’hyperuricémie ou du SLT, ou susceptibles de l’être. La rasburicase se tolère bien et est associée à de basses fréquences d'événements indésirables, d’insuffisance rénale ou d’hémodialyse. Aucune donnée probante sur la rentabilité de la rasburicase comparativement à celle de l’allopurinol ou de l’hydratation n’a été relevée. Résultats On a relevé 154 références, dont 15 ont été jugées potentiellement pertinentes. Aucun autre article n’a été tiré de la littérature grise. Sur les 15 rapports, 7 répondaient aux critères de sélection de l’examen, et étaient répartis en 1 essai clinique comparatif et randomisé, 4 études prospectives et 2 études rétrospectives. AVERTISSEMENT : L’information présentée ici a pour but d’éclairer la prise de décisions des patients, des professionnels de la santé, des dirigeants de systèmes de santé, des décideurs et des responsables de politiques du secteur de la santé afin d’améliorer la qualité des services de santé. Cette information ne saurait tenir lieu du discernement ou du jugement du clinicien dans la prise en charge d’un patient en particulier, du jugement professionnel qui intervient dans la prise de décisions, ni de l’avis ou de l’opinion en bonne et due forme d’un médecin. Bien que l’ACMTS ait tout mis en œuvre pour veiller à l’exactitude, à l’exhaustivité et à l’actualité du contenu, elle décline toute responsabilité à cet égard. Elle ne saurait être tenue responsable des erreurs ou omissions, des blessures, des pertes, des dommages ou des préjudices découlant de l’usage ou du mésusage de l’information contenue ou sous-entendue dans le Rapport en bref. L’ACMTS assume l’entière responsabilité de la forme et du contenu définitifs du présent rapport en bref. Les énoncés, conclusions et points de vue qui y paraissent ne représentent pas forcément l’opinion de Santé Canada ou d’un gouvernement provincial ou territorial. La production du présent Rapport en bref a été rendue possible grâce au soutien financier de Santé Canada.