Note de l`auteur

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Note de l`auteur
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À ma famille, mes Amis.
À « Lui » : un Amour, un Ami perdu.
À Azraël.
À eux, mes chers ennemis.
À mon ancienne vie.
« For my family for my friends
for those that we’ve lost I sing
this is a message, this is for you… »
(AGNOSTIC FRONT – FOR MY FAMILY)
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PREMIERE PARTIE
« Je voulais ne vous offrir que le crime, mais on ne le sépare
jamais de son châtiment. »
(DAMIEN SAEZ)
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Note de l’auteur
Cher lecteur, chère lectrice,
Ceci est le deuxième essai, étant donné que la première version de cette
« Biographie-Fictive » a été effacée, brûlée par mes propres soins, par
sécurité, – quelqu’un aimait m’espionner – il a fallu que je recommence
tout à zéro.
Les points négatifs sont que j’ai perdu tous mes textes de la période
« Collège/ Lycée » et une bonne partie de mes réflexions.
Aussi, il pourra vous paraître désordonné. Sans réel plan. C’est ce que je
voulais. Que ce livre ressemble à la fois à un journal intime (sans dates), à
un bloc de réflexions sur moi, tout et rien, à un recueil de poèmes, de
lettres, de citations… Maintenant, vous êtes prévenus.
Le point positif est que beaucoup de paroles, de personnes, sans
importance n’apparaîtront plus dans cette version et surtout qu’avec l’âge,
mes pensées me paraissent plus mûres.
Donc, me revoici à l’âge de mes 15 ans, où mon plaisir était d’acheter
un cahier pour y coucher mes pensées, mes coups de cœur, mes colères et
autres sentiments.
Écrire. Avoir de nouveau cette soif.
Sentir la plume glisser et gratter le papier sous mes yeux à la fois
concentrés et pensifs.
Être inspirée parce que je m’attache de nouveau à un semblant de
miroir, un amour passionnel destructeur, pour la nostalgie qui me gagne
suite à des retrouvailles… ce péché, cette insupportable révélation.
Être de nouveau moi-même.
Me libérer.
Cependant, j’aimerais trouver les mots justes pour…, mais je n’y arrive pas.
Rien ne me semble parfait.
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J’aimerais donc débuter ce livre, par un groupe qui autrefois me parlait.
J’étais ce qu’on appelle une Fan inconditionnelle de ce groupe : Placebo.
Je suis dans la période à réécouter leurs albums. Nostalgie, encore et
toujours…
Je me souviens quand « Black Market Music » est sorti, j’avais 14 ans.
Je me souviens à quel point cette chanson m’avait marqué au point de
m’en inspirer pour mon texte « BloodFlower ».
Je crois que les paroles de cette chanson illustrent parfaitement tout ce
qu’il y a dire ou va être dit.
Bonne lecture et/ou peut-être écoute, si vous êtes curieux de savoir de
quel titre je parle.
Bienvenue à vous dans mon monde.
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J’ai écrit ce roman rien que pour toi
Cela semble prétentieux, mais c’est vrai
J’ai écrit ce roman rien que pour toi
C’est pourquoi c’est vulgaire
C’est pourquoi c’est triste
Et je dis, merci
Et je dis, merci
[…]
J’ai lu un livre à propos de moi-même
J’ai dit que je devrais recevoir de l’aide chère
Aller réparer ma tête
Créer quelques richesses
Mettre mes neurones au lavage
Mais je me fous de moi
Je me fous de moi
Je me fous de moi
Je m’en fous
J’ai écrit ce roman rien que pour toi
Je suis si prétentieux, oui, c’est vrai
J’ai écrit ce roman rien que pour toi
Rien que pour toi
Rien que pour toi.
(PLACEBO – BLUE AMERICAN)
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Prologue
On dit que l’inconnu nous effraie. On dit que la curiosité est un vilain
défaut…
Peut être qu’un jour dans la rue, dans une cours de lycée, vous avez
croisé quelqu’un, quelqu’un qui, pour vous, était « différent », quelqu’un
qui vous importait peu.
Mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas, voilà comment un
matin, cette personne « différente » est entrée dans ma vie et m’a fait
découvrir son monde.
Moi, petite fille sage et timide, je me suis alors retrouvée dans un
monde sombre, étrange, d’aspect effrayant et pourtant si beau, intéressant !
Derrière une apparence dénuée de sens et d’intérêt se cachait tant de savoir,
tant de culture que je me suis trouvée ignorante, bête et sans contenance…
À un certain âge, nous sommes identiques, et les années ont passé, mon
monde m’a échappé, il ne m’intéressait plus, alors les gens qui le
composaient se sont peu à peu envolés, par ma volonté et il n’en restait
qu’une. Elle, Alice, si différente de moi et pourtant, si compréhensive, si
forte et si tendre !
C’est ma meilleure amie, nous sommes unies par des opposés qui
animent notre curiosité. Nous avons pris des chemins différents mais
régulièrement, nous empruntons le chemin de l’autre par la pensée pour
imaginer ce que seraient nos vies si nous les échangions…
Ma vie est rose gris, du beau et du triste tandis que sa vie tire vers le
noir tant le sort s’est acharné sur elle…
À sa place, peut être qu’à cet instant même, ma mère serait en train de
déposer une orchidée sur ma couverture de granit, alors qu’elle, forte, est
toujours dans son monde, à la recherche du bonheur, à la recherche de la
lumière, à la recherche de ma vie.
Shelby alias « Bouchon ».
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« Bonjour, je m’appelle Alice et je n’atteindrai plus jamais l’Idéal
que j’ai connu, de part le fait, que je suis morte le 23 juin. »
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Aussi loin que je puisse m’en souvenir, ma vie n’a jamais été la mienne.
Je n’ai pas choisi de naître. Je n’ai pas choisi ma famille. Je n’ai pas
choisi mon nom, ni mon prénom.
Je n’ai eu le choix de rien. Et je n’ai jamais eu le choix. Enfin si, celui
de prendre toujours les mauvaises décisions.
Étant petite, cela ne me dérangeait aucunement car je n’en avais pas
conscience.
Tellement innocente.
Je devais probablement sourire, en tous les cas, plus qu’aujourd’hui.
J’ai ce souvenir qui persiste dans ma tête, celui où j’ai l’impression que
tout m’amusait.
Je revois mes yeux candides que je retrouve chez la plupart des enfants
que je croise.
La Beauté. La vraie.
Donc, j’ai eu une enfance parfaite. Le rêve extraordinaire de tous les
parents. Une petite fille modèle avec, certes un caractère bien trempé.
Je me souviens peu de mon enfance. Parfois, on me raconte, je regarde
des photographies et les souvenirs se reforment plus ou moins. Je me
rappelle surtout des saveurs, des odeurs, des amis de mes parents ou ceux
de mon frère qui venaient, des rencontres, mais rien de très concret.
Puis tout a changé. Il a fallu que je connaisse ce jour où l’on perd son
innocence.
Je n’avais alors que 9 ans.
À partir de là, les états d’âme et la mélancolie, sans parler du jeu de la
mort, sont venus me hanter nuit après nuit.
Mon enfance était totalement perdue.
J’ai alors compris que je n’étais plus maître de mon corps, car tôt ou
tard, je crèverai et je me ferai enfermer dans une belle boîte qui sent le
sapin, et ensuite bouffer par de charmants petits vers, si bons pour mère
nature.
Mon cadavre.
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Tu t’es donc donné la mort par la corde en 1996.
Il y a maintenant bien des années.
Laissant derrière toi, famille, beaucoup d’amis et ta petite fille que tu
adorais tellement.
Nous sommes en septembre et je pense à toi mon Ami.
« Nothing else matters »
Je suis allée voir Metallica…
« Nothing else matters »
Leur nouvel album est sorti.
Et je n’ai pas la force de l’écouter.
Il me fait trop penser à toi.
À mon frère et sa souffrance.
Je n’ai pas su rester à côté de lui le jour du concert.
Les larmes coulent…
« Nothing else matters »
J’ignore pourquoi tu as fait cela.
Je te connaissais à peine…
Mais tu as eu le temps de rentrer dans notre famille, dans nos cœurs,
comme un ami, un père heureux, un musicien, un authentique.
Et cette même personne, si rayonnante, que tu étais
a pris toutes mes illusions d’enfant :
Mon innocence.
Je comprenais enfin qu’on cesse d’être enfant parce que nous sommes
tous mortels
et que l’homme a le pouvoir de se donner la mort.
Moi, la dernière personne de la famille à t’avoir vu en vie.
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Je suis accroupie. Je pleure. Je ne sais pas pourquoi. Sûrement cette
chanson qui passe.
James est là, à côté. Je ne l’ai pas senti s’asseoir auprès de moi.
Il me demande ce qui ne va pas, mais je suis déjà perdue dans mes
pensées et souvenirs.
Je pense à toi. Je me demande pourquoi.
Où es-tu ?
Je te cherche et soudain, je me rappelle que tu n’es plus parmi les
vivants…
Je hurle intérieurement ! Je t’en veux à mort !
Ta photo glisse de mes mains. Je peux cependant la voir du coin de
l’œil. Tu souris dessus.
Comme c’est trompeur.
Cependant, je sais. Je sais pourquoi je pleure ces derniers temps…
Ce n’est pas parce que je me rappelle que tu es mort, que tu t’es pendu,
que tu as laissé amis et famille, non.
Je pleure mon ami, parce que je me souviens de la promesse que j’ai
faite sur ta tombe.
Et aujourd’hui, je ne sais pas si je vais savoir la tenir.
Je suis revenue à un stade que je ne saurais expliquer, où la pensée qui
t’a hanté ce fameux jour, me hante.
J’en ai envie plus que jamais. Mais je ne trouve pas la force ou même la
volonté.
Je ne sais pas comment l’expliquer.
Mais la souffrance que j’ai à l’intérieur, je ne la supporte plus. Je ne
saurai, et cela, j’en suis certaine, plus aimer comme je l’aime « Lui »,
James.
Alors à quoi bon vivre ou survivre encore ?
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J’ignore pourquoi il s’est pendu.
Étrange coïncidence ?
Le bassiste de Metallica étant mort en 1986 et lui en 1996, le même
mois, à quelques jours près…
Y a-t-il eu la fameuse dispute comme les rumeurs l’ont dit ? Nous ne le
saurons jamais.
Tout ce dont je me souviens, c’est de l’avoir vu une dernière fois la
veille et voir mon frère, rire ou pleurer, (on ne pouvait distinguer, tellement
son chagrin était immense) en raccrochant le téléphone :
– « Il ne viendra pas. Il ne viendra plus. Il est mort. C’est une blague !
Ce n’est pas possible ! »
Je le connaissais à peine, mais il avait eu le temps de rentrer dans mon
cœur comme un ami, un heureux père, un musicien, un authentique et c’est
cette même personne, si rayonnante, qui a repris toutes mes illusions
d’enfant : mon innocence.
Il m’a fallu bien des années pour comprendre pourquoi cette histoire
m’a autant blessée.
Je n’arrête pas de penser à toi depuis toutes ces années. Cela me rend
malade.
Je me dis que je ne ferai pas comme toi. Alors j’ai trouvé une autre
alternative.
Devenir un monstre.
Je comprenais enfin qu’on cessait d’être un enfant parce que nous étions
tous mortels et que l’homme pouvait se donner la mort, aux dépens ou non
de ses convictions.
Je comprenais enfin qu’il avait laissé une marque, parce qu’il avait
blessé son entourage « indirectement ».
Je revois sans cesse cette image de mon frère en train de pleurer ou
crier…
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Je revois sans cesse mon frère vide dans sa chambre à écouter Metallica
en boucle.
Je revois sans cesse mon frère voulant, tout comme lui, mourir.
Voilà ce qui me hante, voilà ma cicatrice, voilà mon suicide différé
mental.
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Le suicide est « toléré » (sauf pour L’Église) alors que l’euthanasie est
interdite.
Chose que je ne peux comprendre. Après tout, c’est encore notre droit
de choisir entre vivre ou mourir ? C’est encore notre droit de faire ce que
nous voulons de notre corps ? Non ?
Où est la frontière entre les deux ?
Mais ne nous perdons pas, ceci est un autre sujet.
En effet, soit nous sommes croyants et donc nous évitons de faire cet
acte de « courage » ou de « lâcheté » histoire de ne pas aller en Enfer. Soit
nous ne sommes pas croyants et nous ne cherchons pas à comprendre, juste
à passer à l’acte.
Cependant, je pense qu’il y a une alternative, avoir le déclic.
Après beaucoup de témoignages, j’ai constaté que pour la plupart, le
suicide n’est autre qu’un « clic » dans la tête.
On y pense, on l’exécute.
À partir de là, soit on se rate, soit justement, on ne se rate pas.
Et là, je suis penchée à ton oreille pour te dire qu’on n’est ni en Enfer, ni
au Paradis, mais qu’on est simplement sur Terre, l’entre deux, et que tu as
raté ton coup pauvre connard !
Mais n’oublions pas qu’il reste la partie de la population qui ne donne
que des appels au secours. Celle que je trouve la plus pitoyable et la plus
répandue.
Par Amour, on passe tous plus ou moins par ce sale chantage… Obligé
de rater son coup et avant de le faire, en parle et menace pour que les autres
se sentent coupable de ses envies.
Suite à cet acte manqué, certains me diront qu’au final c’est de la
lâcheté.
Oui, le suicide peut paraître lâche, surtout dans ce cas. Mais pensez aux
autres cas.
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