Simulation numérique à l`échelle macroscopique par la méthode
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Simulation numérique à l`échelle macroscopique par la méthode
Simulation numérique à l’échelle macroscopique par la méthode des éléments finis Franck Pigeonneau Surface du verre et Interfaces, UMR 125 CNRS/Saint-Gobain 39, quai Lucien Lefranc 93303 Aubervilliers cedex Tél. 01 48 39 59 99 email : [email protected] Mai 2011 ii TABLE DES MATIÈRES Table des matières 1 Introduction 1 2 Rappel de mécanique des milieux continus 2.1 Les principes fondamentaux . . . . . . . . . . . . . . . . 2.2 Equations générales de la mécanique des milieux continus 2.2.1 Equations de l’élasticité . . . . . . . . . . . . . . 2.2.2 Equations de la mécanique des fluides . . . . . . . . . . . 3 3 5 6 8 . . . . . 13 13 14 16 18 19 3 Formulation variationnelle, méthode des résidus pondérés 3.1 Classification des équations aux dérivées partielles . . . 3.2 Formulation variationnelle d’un problème elliptique . . . 3.3 Formulation variationnelle des équations de l’élasticité . 3.4 Formulation variationnelle des équations de Stokes . . . 3.5 Méthode des résidus pondérés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Méthode des éléments finis ou comment passer du continu au discret 21 4.1 Méthode des éléments finis à une dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 4.2 Eléments finis à deux ou trois dimensions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 4.3 Mise en œuvre numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 5 Exemples de problèmes traités par la méthode des éléments finis 5.1 Comsol Multiphysicsr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.2 Compression diamétrale d’un disque . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.2.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.2.2 Résultats numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.3 Equation de Burgers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.3.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.3.2 Solution à l’aide de la méthode de Galerkin . . . . . . . . . 5.3.3 Solution à l’aide de la méthode de Galerkin/moindres carrés 5.4 Ecoulement forcé dans un demi-cylindre . . . . . . . . . . . . . . . GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 29 30 30 31 32 32 33 34 36 9-13 mai 2011 TABLE DES MATIÈRES iii 6 Travaux dirigés 6.1 Equation de Poisson avec un terme source ponctuel . . . . . . . . . . . . . 6.2 Propagation de front de fissure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.2.1 Géométrie, conditions aux limites et propriétés mécaniques . . . . . 6.2.2 Rappel sur le facteur d’intensité de contrainte . . . . . . . . . . . . 6.2.3 Simulation dans Comsol Multiphysicsr . . . . . . . . . . . . . . . 6.3 Transfert de masse autour d’une bulle en ascension dans un verre en fusion 6.3.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.3.2 Simulation dans Comsol Multiphysicsr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 40 45 45 46 47 47 48 49 Bibliographie 51 Index 53 GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 Introduction 1 Chapitre 1 Introduction La physique, la thermodynamique des phénomènes irréversibles, la mécanique ou plus généralement les sciences des transferts présentent une très large variété d’équations multidimensionnelles s’appliquant à des milieux continus. Ces équations décrivent les processus mise en jeu dans les phénomènes à étudier tels que la diffusion chimique ou thermique, le mouvement d’un fluide ou encore des réactions chimiques. Dans la grande majorité des cas, ces équations sont des formes différentielles et sont couramment appelées “équations aux dérivées partielles” (EDP en abrégé). Les solutions exactes ou approchées de ces EDP qui sont toujours d’une aide précieuse ne sont malheureusement pas très répandues. Elles sont généralement limitées à des géométries et des situations simples ou dégénérées. Le recours à des méthodes alternatives s’impose. La résolution numérique de ces EDP en est une. Les ordinateurs qui deviennent jour après jour de plus en plus puissants restent néanmoins “finis” en place mémoire, en précision et en temps de calcul. Ainsi, il est utopique de penser pouvoir résoudre le problème continu. De là découle inéluctablement une formulation “discrète” du problème. Parmi les approximations discrètes, citons la méthode des différences finies qui est sans nulle doute une des premières méthodes à avoir été développée 1 basée simplement sur les développements limités permettant d’évaluer les dérivées. Elle est simple à implémenter mais reste d’une utilité limitée pour décrire des géométries complexes. Citons la méthode des volumes finis très utilisée dans la résolution des problèmes hydrodynamiques. Elle est particulièrement bien adaptée aux problèmes faisant intervenir des équations de conservation avec peu de diffusion. La méthode des éléments finis, terme pour la première fois introduit par Clough [7] prend ses racines dans la résolution de calcul des structures. Elle a ensuite reçue une assise mathématique importante basée sur les approches variationnelles et des résidus pondérés proposées bien des années auparavant par Rayleigh [30] en 1870 pour la première et par Gauss dès 1795 pour la deuxième. Depuis, la méthode des éléments finis a été étendue à une très large gamme de problèmes allant bien sur de la mécanique des structures à la mécanique des fluides mais aussi électromagnétisme [35, 9]. 1. Newton [24] dans ses “Principia” avait recours à des approximations discrètes bien que présentées uniquement sous forme géométrique dans son œuvre maitresse. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 2 Introduction Ces éléments de cours ne feront qu’effleurer la technique des éléments finis. Comme il s’agit ici de résoudre des équations sur des domaines macroscopiques, il nous a semblé important de rappeler les concepts de milieux continus, de même que les principes de la dynamique, chapitre 2. Pour les lecteurs ayant de bonnes connaissances de la mécanique des milieux continus, ce premier chapitre peut être sauté. La méthode des éléments finis étant fondée sur une formulation “faible” 2 , le chapitre 3 sera consacrée à la formulation variationnelle et à la méthode des résidus pondérés. Ce chapitre débutera par la classification des EDPs. Nous appliquerons la formulation variationnelle à trois problèmes qui se rencontrent très fréquemment dans les applications. Ensuite, le passage du continu au discret sera abordé dans le chapitre 4 en traitant d’abord un exemple simple à une dimension. La généralisation à un nombre de dimension plus élevé sera abordée. La chapitre 5 sera dénié à la présentation de trois exemples numériquement résolus à l’aide du logiciel Comsol Multiphysicsr. Le premier exemple sera un problème d’élasticité, le deuxième sera consacré à la résolution d’une équation non-linéaire. Le dernier exemple sera un problème de mécanique des fluides. Finalement, nous finirons, chap. 6, ces éléments de cours par la présentation des travaux dirigés réalisés au cours de cette école. 2. Cet adjectif qui peut vous sembler flou sera précisé par la suite. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 Rappel de mécanique des milieux continus 3 Chapitre 2 Rappel de mécanique des milieux continus 2.1 Les principes fondamentaux La mécanique des milieux continus est la théorie sur laquelle se fonde la mécanique des structures et la mécanique des fluides. Cette dernière est dite “classique” car fondée sur le concept de temps absolu. Ainsi, l’ensemble T des instants est considéré comme un espace affine de dimension un. Un repère de temps ayant été choisi, à chaque instant correspond un temps t. Spatialement, la mécanique classique est formulée dans l’espace affine euclidien orienté à trois dimensions dont le référentiel est noté E. Un repère R de E étant choisi, chaque point géométrique P ∈ E est repéré par le triplet x = (x1 ,x2 ,x3 ) ∈ R3 . La matière est considérée constituée d’éléments appelés particules ou points matériels. Un ensemble A de telles particules est un ensemble matériel. La conception de milieu continu admet que la matière est sans lacune. Ainsi, on appelle corps matériel ou milieu continu tout ensemble matériel dont toute position est une région fermée de E. La conséquence première de cette conception est que l’on ne peut pas déduire la mécanique des milieux continus de celle du point [34]. Ainsi, les principes de conservation de la masse et de la dynamique doivent être formulés directement. Pour cela rappelons les notions de configuration, de déformation et de mouvement. Définition definition On appelle configuration d’un ensemble matérial A, toute application K de A dans E. Définition definition On appelle déformation d’un ensemble matérial A entre deux configurations K et K′ , la bijection g de K(A) vers K′ (A) définie par g = K′ ◦ K−1 . (2.1) Définition definition On appelle mouvement d’un ensemble matériel A durant l’intervalle de temps I ⊂ R, une fonction χ : A × I 7−→ E (2.2) qui à chaque particule p ∈ A et à chaque instant t ∈ I associé un point géométrique P ∈ E P = χ(p,t). GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés (2.3) 9-13 mai 2011 4 Rappel de mécanique des milieux continus Chaque application partielle χt : p ∈ A 7−→ χ(p,t) ∈ E (2.4) est une configuration de A. La masse d’un point matériel n’ayant aucun fondement, on doit introduire ρ la masse volumique du point matériel p associé au point géométrique P dans la configuration χt . Le principe de la conservation de la masse s’exprime sous la forme : Principe principe La masse de tout corps matériel ne dépend pas de la configuration. La masse de tout corps en mouvement χ est indépendante de t: Z d ρ(P )dV = 0. (2.5) dt χt (A) Le principe de la dynamique exprime des relations entre grandeurs cinématiques et efforts. La vitesse et l’accélération se déduisent du mouvement. Ainsi, l’application partielle χp : t ∈ I 7−→ P = χ(p,t) (2.6) définit la loi horaire du mouvement de point matériel p. Si une origine O de E est choisie, on aura OP = χ(p,t). (2.7) Ainsi, la vitesse et l’accélération de p par rapport au repère R sont simplement définies par dOP dχ(p,t) = , (2.8) dt dt d2 OP d2 χ(p,t) = . (2.9) γ(p,t) = dt2 dt2 Le torseur dynamique d’un ensemble matériel A écrit en un point quelconque A par rapport au repère R est donné par la relation R d(A/R) = γ(p,t)ρdV R A . (2.10) D(A/R) = j A (A/R) = A AP × γ(p,t)ρdV On définit de même le torseur des efforts de B sur A au point A par F (A,B) F (A,B) = , (2.11) M A (A,B) V (p,t) = où F (A,B) est la force et M A (A,B) le moment défini en A. Le principe de la dynamique écrit dans le cadre de la mécanique des milieux continus s’écrit sous la forme Principe principe Il existe un référentiel Eg (de repère Rg ) appelé galiléen et une chronologie absolue, tels que pour tout corps matériel A en mouvement et à chaque instant, le torseur dynamique galiléen de A soit égal au torseur des efforts extérieurs appliqués à A : D(A/Rg ) = Fe (A) = F (A,Ae ), GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés (2.12) 9-13 mai 2011 2.2 Equations générales de la mécanique des milieux continus 5 S n coté négatif coté positif F IG . 2.1 – Représentation de la coupure S̃ réalisée sur un corps matériel A à l’aide d’une orientation continue de la normale n. où Ae est le plus grand corps séparé de A. Le torseurs des efforts extérieurs prend également en compte les forces à distance. Passons maintenant à une écriture locale de ces principes de conservation. 2.2 Equations générales de la mécanique des milieux continus Afin de décrire les efforts internes que subit un corps matériel A par un autre B, la notion de contrainte doit être introduite. Elle repose sur le fait que les efforts de contact ne dépendent pas des corps mais uniquement des surfaces de contact. C’est pour cette raison que ces efforts sont introduits sous forme de densités surfaciques mesurées en Newton par mètre carré (N/m2 ). Lorsque l’on exprime les efforts de contact, il convient de distinguer la partie agissante de la partie recevante, la notion de coupure est là pour préciser ce point. Définition definition Etant donnée une surface S, illustrée sur la Fig. 2.1, intérieure à A, on appelle coupure de A, notée S̃, le couple constitué de S et du choix d’une orientation continue du vecteur unitaire normal, n, à S. On appelle coté positif (resp. négatif) de S˜ le domaine matériel situé au voisinage de S du même coté (resp. du coté opposé) que la normale n. La convention universelle de la mécanique des milieux continus est la suivante Définition definition S̃ étant une coupure de A, on note T S̃ la densité vectorielle surfacique d’efforts de contact réalisant l’action de la matière située du coté positif de S˜ sur la matière ˜ située du coté négatif de S. L’hypothèse fondamentale de Cauchy (1822), démontrée par Noll en 1955 (cf. pour plus de détails, Truesdell et Toupin [34]) stipule que T S̃ ne dépend que de la normale et non pas de S que l’on peut alors notée T (P ,n). De plus, Cauchy a démontré que T S̃ s’écrivait de façon linéaire en fonction de n. Ainsi, on peut dire qu’en tout point matérial P , il existe un tenseur de contrainte, σ(P ), tel que T (P ,n) = σ(P ) · n, (2.13) où le point représente le produit contracté. Sous forme indicée relativement à une base orthonormée, la relation précédente s’écrit Ti (P ,n) = σij (P )nj , GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés (2.14) 9-13 mai 2011 6 Rappel de mécanique des milieux continus où la convention d’Einstein sur les indices muets (répétés deux fois) est utilisée. Le principe de la dynamique peut être maintenant formulé sous forme locale où nous passons sous silence l’obtention de ces équations via l’écriture intégrale de la relation (2.12). Nous obtenons les deux relations fondamentales suivantes : ργ = f + div σ, σij = σji . (2.15) (2.16) f correspond à la densité volumique des forces à distance (gravité par exemple) ; div est l’opérateur de divergence qui appliqué à un tenseur d’ordre deux s’exprime sous la forme (div σ)i = ∂σij = σij,j . ∂xj (2.17) La relation (2.16) montre que pour avoir la conservation des moments, il est nécessaire que le tenseur des contraintes soit symétrique. Ces relations de conservation ne sont pas suffisantes pour poser complètement le problème car les conditions aux frontières (conditions aux limites) stipulant par exemple un chargement ou un encadrement doivent être ajoutées. Nous reportons la discussion sur ce point dans le chapitre suivant. Nous allons maintenant particulariser ces équations de conservation dans le cadre de la mécanique des structures (élasticité) et de la mécanique des fluides. 2.2.1 Equations de l’élasticité L’élasticité est la science où l’on cherche à définir l’état de contrainte et de déformation dans un corps sollicité mécaniquement. L’objectif est de contrôler si ce dernier peut supporter les charges soumises sans aucun endommagement. Afin de relier les déformations et les contraintes, nous devons exprimer la relation les liant qui est généralement décrit sous le nom de loi de comportement. Pour cela, rappelons la notion de champ de déplacement. Celle-ci doit être faite en introduisant une configuration de référence, K appliqué au corps matériel A. Le domaine de référence est noté D = K(A) ∈ E. Définition definition On appelle déplacement associé à une déformation g, le champ vectoriel u définit sur la configuration de référence D par ∀ P ∈ D, u(P ) = g(P ) − OP (2.18) En dehors des solides indéformables, la première approximation possible pour décrire les déformations dans un solide est de supposer que celles-ci sont petites ou infinitésimales. Dans ce cas, la configuration déformée reste très voisine de la configuration de référence. L’état de déformation se décrit en faisant un développement limité autour d’un point P : u(Q) = u(P ) + grad u(P ) · PQ, GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés (2.19) 9-13 mai 2011 2.2 Equations générales de la mécanique des milieux continus 7 où grad est l’opérateur gradient tel que appliqué à un vecteur ce dernier donne un tenseur d’ordre deux : ∂ui (grad u)ij = = ui,j . (2.20) ∂xj La décomposition canonique du tenseur du gradient de u s’écrit sous la forme grad u(P ) = w + e, (2.21) où w, e sont définis par 1 grad u − t grad u , 2 1 e= grad u + t grad u . 2 w= t (2.22) (2.23) désigne le tenseur transposé. w correspond à la partie antisymétrique et e à la partie symétrique On rappelle que la partie antisymétrique ne décrit uniquement le mouvement de translation et rotation solide, il est d’ailleurs appelé tenseur de rotation. La partie symétrique, qu’en à elle, décrit les déformations : les termes diagonaux correspondent à des allongements et les termes non-diagonaux à des glissements [34]. Maintenant que les déformations ont été caractérisées, les relations entre contrainte et déformation peuvent être spécifiées. Comme nous l’avons vu auparavant seul le tenseur e décrit les déformations. Ainsi, l’état de contrainte étant uniquement relié à l’état de déformation, on s’attend à avoir un tenseur de contrainte qui soit une fonction de e décrivant la loi de comportement. Cette dernière constitue une restriction sur les forces subies par un solide. Nous allons nous limiter ici au cas de l’élasticité linéaire reposant sur deux hypothèses : l’une stipule l’existence d’un état libre de contrainte, appelé état naturel et la seconde est que les contraintes s’expriment de façon linéaire en fonction des déformations. Ceci se traduit mathématiquement sous la forme suivante σ(P )ij = Cijkl (P )ekl . (2.24) Le tenseur d’ordre quatre C est appelé tenseur élastique. Cette relation reste encore trop compliquée pour les applications. C’est pourquoi on introduit encore deux autres simplifications. La première est de supposer que le corps est homogène, i.e. que le tenseur élastique est indépendant du point matériel, P ; la deuxième est de considérer le milieu comme isotrope. Ainsi et compte-tenu des symétries des deux tenseurs σ et e, seuls deux constantes suffissent pour exprimer le tenseur élastique sous la forme [34] : Cijkl = λδij δkl + µ(δik δjl + δil δjk ). (2.25) où λ et µ désignent les coefficients de Lamé et δij correspond au symbole de Kronecker, égal à 1 si i = j et à zéro si i 6= j. La relation contrainte déformation devient alors σ(P )ij = λtr(e)δij + 2µeij , GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés (2.26) 9-13 mai 2011 8 Rappel de mécanique des milieux continus où tr(e) désigne la trace de e : eii . Remarquons que les deux coefficients de Lamé sont reliés au module de Young, E, et au coefficient de Poisson, ν, classiquement introduit en résistance des matériaux à l’aide des relations suivantes µ(3λ + 2µ) , λ+µ λ . ν= 2(λ + µ) E= (2.27) (2.28) Ceci finit complètement l’établissement des équations de l’élasticité linéaire. En effet, le principe de la dynamique entraîne l’écriture de trois relations scalaires dépendant de trois inconnues scalaire, ui . L’introduction de la loi de comportement (2.26) dans l’équation exprimant le bilan de quantité de mouvement, Eq. (2.15), conduit à l’écriture des équations de Navier : ρ ∂ 2 ui = µui,jj + (λ + µ)uj,ji + fi . ∂t2 (2.29) 2.2.2 Equations de la mécanique des fluides Description cinématique des fluides Nous avons vu précédemment qu’en élasticité, la configuration de référence avait beaucoup d’intérêt pour écrire les équations de la déformation du solide matériel. En mécanique des fluides, on l’on cherche à étudier le mouvement d’un fluide, deux descriptions du milieu matériel existent. La première appelée description Lagrangienne consiste à exprimer la position x à tout instant t de chaque particule matériel en fonction de t et de x0 , position dans la configuration de référence, D0 . On écrit x = g(x0 ,t). (2.30) Les variables x0 , t sont dites variables de Lagrange. Pour un x0 donné, g(x0 ,t) décrit la loi horaire du mouvement d’une particule matérielle p dont la position dans la configuration de référence est x0 . La vitesse et l’accélération sont alors simplement données par les dérivées partielles suivantes ∂g(x0 ,t) , ∂t ∂ 2 g(x0 ,t) . γ(x0 ,t) = ∂t2 v(x0 ,t) = (2.31) (2.32) Cette description est généralement mal adaptée pour décrire le mouvement du fluide. En effet, on recherche rarement à connaître le mouvement individuel de chaque particule matérielle. Il est plus intéressant de connaître à tout moment et en tout point d’une région de l’espace où le fluide se trouve, la vitesse ou toute autre variable des particules matérielles. Ainsi, on introduit la description eulérienne qui consiste à exprimer toute grandeur en fonction de la position, x dans GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 2.2 Equations générales de la mécanique des milieux continus 9 le domaine de l’espace et à chaque instant t. Par exemple, la vitesse, notée ici U , est alors écrite sous la forme suivante : U = U (x,t). (2.33) Les variables x , t sont appelées variables d’Euler. L’introduction de cette représentation nécessite de bien définir la dérivation par rapport au temps. Ainsi on définit les deux dérivées temporelles suivantes [1] : ∂ ∂ : dérivée temporelle à x fixé, = ∂t ∂t x ∂ D : dérivée temporelle à x0 fixé. = Dt ∂t x0 (2.34) (2.35) La deuxième dérivée correspond au cas où l’on suit une particule matérielle au cours de son mouvement. Elle est appelée dérivée matérielle ou dérivée convective. Il vient alors que la vitesse est donnée par Dx U (x,t) = . (2.36) Dt L’accélération est également définie à l’aide de γ(x,t) = DU . Dt (2.37) L’expression de la dérivée matérielle s’obtient facilement en utilisant la notion de dérivée de fonctions composées. Ainsi on a pour toute grandeur scalaire, f (x,t), la relation suivante : Df ∂f = + U · grad f. Dt ∂t (2.38) Pour une grandeur vectorielle comme la vitesse, on a ∂U DU = + U · grad U , Dt ∂t (2.39) qui suivant une base cartésienne, s’écrit pour la composante Ui ∂Ui ∂Ui DUi Uj . = + Dt ∂t ∂xj (2.40) Pour finir ces quelques rappels, on parle de mouvement stationnaire si toutes les dérivées partielles par rapport au temps définies par la relation (2.34) sont nulles. Dans le cas contraire, le mouvement est dit instationnaire. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 10 Rappel de mécanique des milieux continus Equations de Navier-Stokes Les principes de la conservation de la masse et de la dynamique peuvent maintenant énoncés. Ainsi, la conservation de la masse s’exprime à l’aide de l’équation suivante ∂ρ + div(ρU ) = 0. ∂t (2.41) où ρ est la masse volumique du fluide. Cette relation est appelée équation de continuité. Pour la quantité de mouvement, on a ρ DU = f + div σ, Dt (2.42) où f sont les forces volumiques. Pour clore le système, le tenseur des contraintes doit être relié au champ de vitesse. L’expérience montre qu’un fluide au repos subit toujours une compression liée à la pression, P régnant dans le fluide. Lorsque le fluide est mis en mouvement, l’existence de la variation du champ de vitesse provoque, l’apparition de contrainte de frottement ou de viscosité. Ainsi le tenseur de contrainte peut être décomposé sous la forme suivante σ = −P I + σ v , (2.43) où I est le tenseur unité et σ v est le tenseur de contrainte visqueuse. Ce dernier doit être relié au gradient de viscosité, grad U . A l’instar de ce que nous avons vu pour la déformation des solides, le gradient de vitesse peut être décomposé de façon canonique sous la forme : grad U = Ω + d, (2.44) où Ω, d sont définis par 1 grad U − t grad U , 2 1 D= grad U + t grad U . 2 Ω= (2.45) (2.46) La partie antisymétrique est relié au vecteur tourbillon, ω défini par ω= 1 rot U , 2 (2.47) où rot est l’opérateur rotationel. On a la relation suivante en repère cartésien [1] 1 ωi = − ǫijk Ωjk , 2 (2.48) où ǫijk désigne le tenseur d’ordre trois antisymétrique de Levi-Cevitta qui faut 1 si i, j et k sont des permutations paires de 123, −1 si i, j et k sont des permutations impaires et 0 si deux des trois indices i, j et k sont repetés une fois. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 2.2 Equations générales de la mécanique des milieux continus 11 Le tenseur d caractérise au même titre que e les déformations subit par le milieu et est appelé tenseur des taux de déformations. Le tenseur des contraintes visqueuses σ v doit alors être une fonction de d. Dans le cas d’un comportement linéaire et isotrope, connu sous le nom de fluide newtonien, le tenseur des contraintes visqueuses est σ v = λtr(D)I + 2µd, (2.49) Le coefficient µ est appelé viscosité de cisaillement. Le premier, λ est relié à la compressibilité subit par le fluide. L’hypothèse couramment utilisée est de supposer que la quantité 3λ + 2µ est égal à zéro. De tels fluides sont appelés, fluides de Stokes. On remarque également que tr(d) = div U . En reportant (2.49) dans l’équation de quantité de mouvement et pour des fluides homogènes, i.e. pour µ et λ constants, on obtient l’équation de Navier-Stokes : ρ DU = − grad P + (λ + µ) grad(div U ) + µ∆U + f . Dt (2.50) A l’aide de l’équation de bilan de masse, nous disposons de deux équations pour trois inconnues, P , U et ρ. Il faut donc compléter ce système par une relation supplémentaire fournie par une loi d’état. Néanmoins, l’hypothèse couramment utilisée est de considérer la masse volumique comme constante. Dans ce cas, l’équation de continuité devient seulement div U = 0, (2.51) signifiant qu’il y a conservation du volume, i.e. mouvement isochore. De là, l’équation de quantité de mouvement dégénère sous la forme la plus connue ρ DU = − grad P + µ∆U + f . Dt (2.52) Alors que dans le cas général, la pression P s’identifie à la pression thermodynamique [1], ce caractère n’a plus de sens dans la situation incompressible. La pression n’est alors qu’un scalaire qui assure la condition d’incompressibilité correspondant à un multiplicateur de Lagrange [23]. L’une des grandes difficultés des équations de Navier-Stokes est leur non-linéarité. En effet, la dérivée particulaire de la vitesse présente la contribution Uj ∂Ui /∂xj . Cette particularité fait que ces équations font partir des plus compliquées à étudier mathématiquement [33, 23]. A ce jour, les mathématiciens ne savent toujours pas démontrer l’existence et l’unicité des équations de Navier-Stokes dans l’espace à trois dimensions. Ce problème fait d’ailleurs parti des “problèmes du millénaire” proposés par “the Clay Institute of Mathematics” en 2000. Le membre de gauche de (2.52) correspond aux forces d’inertie. Le deuxième terme du membre de droite traduit les forces de viscosité. Lorsque la viscosité d’un fluide est importante comme pour le verre en fusion, les effets visqueux dominent le reste. Ainsi, les équations de Navier-Stokes se simplifient sous la forme des équations de Stokes : − grad P + µ∆U + f = 0. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés (2.53) 9-13 mai 2011 12 Rappel de mécanique des milieux continus Les conditions aux limites généralement prises pour les fluides visqueux sur une paroi est d’imposer une condition de non-glissement. Ceci signifie que la vitesse est soit fixée à zéro si la paroi est immobile sinon le fluide est animé de la même vitesse que la paroi. Les écoulements font apparaître nécessairement un gradient de pression. Inversement, si un gradient de pression existe, il en résulte un mouvement d’un fluide. Ainsi, une des conditions aux limites qui est souvent prise est de fixer une valeur de la contrainte normale principalement dominée par la pression. Lorsque deux fluides sont en contact, des conditions de saut doivent être écrites traduisant la conservation de la quantité de mouvement (cf. pour plus de détails [18]). Nous reviendrons sur ces conditions aux limites lors de la résolution numérique des équations de Navier-Stokes. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 Formulation variationnelle, méthode des résidus pondérés 13 Chapitre 3 Formulation variationnelle, méthode des résidus pondérés La formulation intégrale est à la base de toute discrétisation par la méthode des éléments finis. Nous verrons ci-dessous que dans certain cas cela conduit à la minimisation de fonctionnelle, d’où l’adjectif “variationnelle” dans le titre de ce chapitre. De plus, les formes intégrales permettent de préciser si les problèmes sont bien posés au sens d’Hadamard [14] : un problème est bien posé s’il admet une et une seulle solution et si cette dernière est stable par rapport aux données. La première propriété nous assure que la solution que l’on obtient est bien la bonne. La deuxième nous assure qu’en changeant une donnée, par exemple en multipliant par un facteur quelconque un terme source, la solution ne présente pas de singularité (en terme plus imagé, il ne faut pas que la solution “explose”). 3.1 Classification des équations aux dérivées partielles Les équations aux dérivées partielles sont souvent classifiées en fonction de la valeur prise par les coefficients multiplicateurs des termes différentiels. Le but ici est juste d’introduire le vocabulaire communément employé par les numériciens. Prenons le cas d’une équation aux dérivées partielles portant sur un champ u dépendant de deux variables, x et y, écrite sous la forme A ∂2u ∂2u ∂2u ∂u ∂u + B + C +D +E + F u + G = 0, 2 2 ∂x ∂x∂y ∂y ∂x ∂y (3.1) où les coefficients A à G peuvent être constants ou fonctions de x et y. L’équation aux dérivées partielles (3.1) est elliptique si B 2 − 4AC < 0, (3.2a) parabolique si et hyperbolique si GDR Verres B 2 − 4AC = 0, (3.2b) B 2 − 4AC > 0. (3.2c) Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 14 Formulation variationnelle, méthode des résidus pondérés On remarque que cette classification ne porte que sur les coefficients des dérivées d’ordres deux. Elle est directement reliée à la forme quadratique prise par les trois termes des dérivées d’ordres deux de (3.1) [14]. Elle peut être généralisée à un nombre de dimension plus grands que deux et à un nombre d’équations plus grands que un (cf. pour plus de détails la référence [11]). La classification des équations est importante à connaître car elle conditionne les types de conditions aux limites mais également les méthodes numériques à employer. Lorsque les coefficients A à G sont constants, la classe de l’équation ne change pas. Dans le cas contraire, la classification devient locale. Ce dernier cas est généralement la source de difficultés numériques et intervient par exemple dans la résolution des écoulements subsoniques. L’équation de Laplace ∂2u ∂2u (3.3) ∆u = 2 + 2 = 0, ∂x ∂y écrite ici en dimension deux, est l’archétype de l’équation elliptique. Elle se rencontre dans de nombreux problèmes de physique où bien souvent des problèmes plus général se réduisent à l’écriture d’une équation de Laplace ou de Poisson lorsqu’il y a un terme source. Notons que les équations de Navier stationnaire présentée précédemment est également un exemple typique d’équation elliptique. L’exemple typique de l’équation parabolique est l’équation de diffusion instationnaire qui pour un champ de température T s’écrit ∂T = κ∆T, ∂t (3.4) où κ est la diffusivité thermique. L’opérateur laplacien ∆ peut être écrit en dimension deux ou trois ce qui ne change rien au caractère de l’équation. Finalement, le modèle d’équation hyperbolique nous est fourni par l’équation des cordes vibrantes qui se réduit à ∂2u 1 ∂2u = , (3.5) c2 ∂t2 ∂x2 où c représente la vitesse de propagation des ondes donnée par s Ft . (3.6) c= ρ Ft représente la force de traction et ρ la masse volumique de la corde. Cette équation, écrite ici en dimension un se généralise à plusieurs dimensions pour les applications de propagation des ondes sonores mais également des ondes gravitaires à la surface d’un liquide [17] décrivant les Tsunamis ! 3.2 Formulation variationnelle d’un problème elliptique Pour faire passer l’idée de la formulation variationnelle, nous allons regarder le problème simple suivant où u vérifie dans un domaine à deux dimensions D, représenté sur la Fig. 3.1, GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 3.2 Formulation variationnelle d’un problème elliptique 15 ∂D1 n D ∂D2 F IG . 3.1 – Représentation du domaine D sur lequel l’équation (3.7) est appliquée. La frontière de D est partitionné en deux sur lesquels les conditions aux limites sont appliquées. n est la normale unitaire sortante à la frontière de D. l’équation de Poisson suivante −∆u = g, (3.7) où le signe “-” a été introduit pour des raisons qui apparaitront plus loin dans l’exposé. La prise de dérivée du second ordre ne peut se faire que si u ∈ C 2 (D). Nous préciserons plus loin quel espace doit être considéré. Afin de définir complètement le problème, on complète l’équation (3.7) par les conditions aux limites suivantes u = u1 , sur ∂D1 , ∂u ∂u ni = φ, sur ∂D2 . = ∂n ∂xi (3.8) (3.9) La première condition qui porte sur la valeur prise par u sur ∂D1 est dite condition de Dirichlet. La deuxième écrite sur la dérivée normale est appelée condition de Neumann. La formulation variationnelle s’obtient en multipliant l’équation (3.7) par une “fonction test”. Pour faire cela de façon rigoureuse, des espaces fonctionnels doit être introduits. L’espaces W est ainsi définis : W = {v ∈ L2 (D),∂ m v ∈ L2 (D) avec m ≤ 2,v|∂D1 = 0}. (3.10) L2 (D) est l’espace de fonctions à carré sommable sur D. Les quantités ∂ m v correspondent à l’ensemble des dérivées soit d’ordre un, soit d’ordre deux. Cet espace est une version plus restrictive de C 2 (D). Il s’agit d’un espace de Sobolev d’ordre deux (pour plus de détails sur ces espaces, voir le livre de Raviart et Thomas [29]). De même, on définit un deuxième espace V sous la forme suivante : V = {v ∈ L2 (D),∂v ∈ L2 (D),v|∂D1 = 0}. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés (3.11) 9-13 mai 2011 16 Formulation variationnelle, méthode des résidus pondérés V forme donc un espace moins régulier que W . Si u ∈ W , vérifiant le problème initial constitué de l’équation (3.7) et muni des conditions aux limites (3.8) et (3.9), en multipliant par une fonction test v ∈ V , et en intégrant sur l’ensemble du domaine D, on obtient la forme variationnelle suivante a(u,v) = Z D Trouver u ∈ V, tel que Z φvdl, ∀v ∈ V, gvdS + (3.12) ∂D2 où a(u,v) est forme bilinéaire symétrique donnée par Z grad u · grad vdS. a(u,v) = (3.13) D L’équation (3.12) s’obtient en faisant une intégration par partie et en appliquant le théorème de Green-Ostrograski. C’est cette étape qui justifie l’introduction du signe “-” dans (3.7) qui est éliminé par l’intégration par partie. La vérification de l’équation (3.12) est laissée en exercice. On remarque que dans le problème (3.12), u est maintenant à chercher dans V qui est moins régulier que l’espace W . C’est dans ce sens où cette formulation est dite “faible” car nous réduisons le niveau de régularité de u. L’obtention de la forme variationnelle est à la base de la recherche de l’existence et de l’unicité de la solution du problème continu formulé au début de cette section. Montrons maintenant qu’il est relié à un problème de minimisation. En effet en prenant v = δu considéré comme une variation de u, on montre que la fonctionnelle Z Z 1 φvdl, (3.14) gvdS − J(v) = a(v,v) − 2 D ∂D2 est minimum si u vérifie le problème variationnel. C’est à partir de ce résultat que l’on montre que la solution est unique, cf. [10, 29]. L’obtention du problème de minimisation n’est possible que si a est une forme symétrique. C’est d’ailleurs pour cela que par abus de langage, la formulation intégrale, Eq. (3.12), est appelée formulation variationnelle. 3.3 Formulation variationnelle des équations de l’élasticité Les équations de l’élasticité linéaire écrites sur un domaine spatial à trois dimensions D dans le cas stationnaire s’écrivent sous la forme suivante ∂σij + fi = 0. ∂xj (3.15) Le tenseur de containte est donné par la loi de comportement σij = λtr(e)δij + 2µeij , GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés (3.16) 9-13 mai 2011 3.3 Formulation variationnelle des équations de l’élasticité 17 où le tenseur de déformation e est défini par 1 eij = 2 ∂ui ∂uj + ∂xj ∂xi (3.17) et u correspond au champ de déplacement. Comme précédemment, nous considérons la situation où la frontière de D est partitionnée en deux. Sur la partie ∂D1 , on impose les déplacements sous la forme u = 0, sur ∂D1 (3.18) et sur la deuxième partie, on impose un chargement exprimé en terme de contrainte sous la forme σ · n = T , sur ∂D2 . (3.19) Les espaces introduits précédemment doit être généralisées pour les fonctions vectoriels, u. Ainsi, ici V et W seront les suivants 3 3 = {v ∈ L2 (D) ,∂v ∈ L2 (D) ,v|∂D1 = 0}, 3 3 W = {v ∈ L2 (D) ,∂ m v ∈ L2 (D) avec m ≤ 2,v|∂D1 = 0}. V (3.20) (3.21) La formulation faible du problème continu local, Eq. (3.15), s’obtient en multipliant par v ∈ V l’équation (3.15). Par suite de l’intégration par partie et compte-tenu des conditions aux limites et du fait que le tenseur de contrainte est symétrique, on obtient le problème variationnelle suivant : a(u,v) = Z D Trouver u ∈ V , tel que Z T · vdS, ∀v ∈ V, f · vdV + (3.22) ∂D2 avec a(u,v) = Z σij (u)eij (v)dV. (3.23) D Cette forme bilinéaire est encore symétrique comme on peut le voir simplement en permutant u et v. Le problème variationnel (3.22) exprime le principe des travaux virtuels. En prenant pour v une variation de u, on montre que la solution de (3.22) minimise la fonctionnelle suivante 1 J(v) = a(v,v) − 2 Z D f · vdV − Z ∂D2 T · vdS. (3.24) Résultat bien connu de tout les mécaniciens qui savent que parmi les champs cinématiquement admissibles, le champ réel est celui qui minimise l’énergie potentielle [10]. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 18 Formulation variationnelle, méthode des résidus pondérés 3.4 Formulation variationnelle des équations de Stokes Passons à un problème crucial pour la résolution des équations de la mécanique des fluides. Nous nous limitons ici à la situation d’un fluide incompressible où les effets visqueux sont prépondérants. Dans cette situation, les équations de Stokes régissent l’écoulement dans un domaine D qui sont rappelées ci-dessous div U = 0, −µ∆U + grad P = 0. (3.25) (3.26) U et P désignent respectivement la vitesse et la pression. µ est la viscosité dynamique. Dans ces équations, les forces de volume ont été négligées. Les conditions aux limites sont simplement des conditions de vitesse imposée : U = g sur ∂D. (3.27) A la différence de ce nous avons vu jusqu’à maintenant, U et P ont un caractère différent. Alors que la vitesse présente un caractère elliptique, la pression n’intervient uniquement par son gradient. On s’attend à ce que ces deux variables jouent un rôle différent. Pour établir la forme faible de ce problème et compte-tenu des conditions aux limites indiquées ci-dessus, on prend comme espace pour les fonctions tests pour la vitesse le suivant : 3 3 (3.28) H 10 = {v ∈ L2 (D) ,∂v ∈ L2 (D) ,v|∂D = 0}. Pour la pression, l’espace suivant : L20 2 = {q ∈ L (D), Z qdV = 0}. (3.29) D Le fait de prendre un espace à moyenne nulle provient du fait que la pression intervient uniquement à travers son gradient. Ainsi, prendre P + c où c est une constante à la place de P ne change rien aux équations de conservation. L’imposition d’une moyenne nulle permet d’éliminer cet arbitraire. En multipliant V ∈ H01 par l’équation de quantité de mouvement et en intégrant par partie et en multipliant par q ∈ L20 l’équation de conservation de la masse et en intégrant, la formulation faible du problème de Stokes s’énonce sous la forme : Trouver (U ,P ) ∈ H 10 (D) × L20 (D) tel que a(U ,V ) + b(V ,p) = 0, ∀V ∈ H 10 (D), b(U ,q) = 0, ∀q ∈ L20 (D), (3.30) où a(U ,V ) et b(U ,q) sont donnés par ∂Ui ∂Vi dV, µ D ∂xj ∂xj Z b(U ,q) = − q div U dV. a(U ,V ) = Z (3.31) (3.32) D GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 3.5 Méthode des résidus pondérés 19 Comme dans les deux précédents exemples, en prenant V = δU , on établit la fonctionnelle suivante 1 (3.33) L(V ,q) = a(V ,V ) + b(V ,q). 2 On montre que si L(U ,P ) admet l’encadrement suivant L(U ,q) ≤ L(U ,P ) ≤ L(V ,P ), ∀(V ,q) ∈ H01 (D) × L20 (D), (3.34) alors le problème (3.30) est bien posé. L’encadrement montre que la fonctionnelle ne correspond plus à un minimum mais à un point selle [9]. Cette particularité a des conséquences importantes sur la mise en œuvre numérique de la résolution du problème de Stokes. En effet, les résultats établis sur le problème continu doit être également vrais sur le problème discret. Ainsi, le fait que U et P ne soient pas dans les mêmes espaces fonctionnels et que l’encadrement (3.34) doit être vérifié entraîne que les choix d’éléments finis pour discrétiser la vitesse et la pression ne sont pas arbitraire. Nous en donnerons des exemples dans le chapitre 4. Remarquons pour finir que nous avons abordé ce problème de type point selle en prenant l’exemple de la mécanique des fluides. Néanmoins, la mécanique des solides présente le même type de problème lorsque le coefficient de Poisson tend vers 1/2 correspondant à la limite d’un solide incompressible [9, 35]. 3.5 Méthode des résidus pondérés La méthode des résidus pondérés est déjà un premier pas vers une solution discrète. Supposons qu’un problème s’écrit de façon générale dans un domaine D sous la forme suivante L(u) = f , ∀ x ∈ D, (3.35) où L est un opérateur différentiel vectoriel quelconque portant sur le champ u et f un terme source. De même, les conditions aux limites peuvent être écrites ainsi M (u) = t ∀ x ∈ ∂D. (3.36) Comme numériquement il est impossible de résoudre le problème continu, u peut être approchée en la développant suivant une base de fonctions sous la forme suivante : ū = N X an φ n , (3.37) n=1 où an sont des coefficients numériques inconnus et φn des fonctions de base. La barre au dessus de u signifie qu’il s’agit d’une solution approchée. L’introduction du champ approché, ū dans les équations du problème continu entraîne que les égalités des équations (3.35) et (3.36) ne sont plus rigoureusement vérifiées. On note les résidus sous la forme suivante : R(ū) = L(ū) − f , B(ū) = M (ū) − t. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés (3.38) (3.39) 9-13 mai 2011 20 Formulation variationnelle, méthode des résidus pondérés La méthode des résidus pondérés consiste à minimiser l’erreur commise en intégrant les résidus sous la forme Z Z R(ū) · W m dV + B(ū) · W m dS = 0, pour m = 1 à N, (3.40) ∂D D où W m correspond à une fonction test ou encore appelée fonction poids. Le choix de W m permet d’énumérer diverses méthodes [11] : 1. Méthode des sous-domaines : Elle s’obtient en décomposant le domaine D en N sousdomaines tel que D = ∪N n=1 Dn et que Dn ∩ Dm = ∅ ∀n 6= m et en prenant W m = 1 sur Dm . Cette méthode coïncide avec celle des volumes finis qui a l’avantage d’assurer la conservation des bilans sur le domaine discrétisé. 2. Méthode de collocation : Ici W m = δ(x − xm ) où δ représente la fonction de Dirac. Cette méthode impose que l’on force le problème discret à vérifier les équations du problème locale en un nombre limité de points. C’est la base de la méthode des différences finies où les opérateurs différentiels sont par la suite approchés. Cette méthode est également utilisée dans les méthodes spectrales où dans ce cas les fonctions de base sont prises suivant des bases de polynômes orthogonaux qui en font des méthodes très précises. 3. Méthode des moindres carrés : En prenant comme fonction test Wm = ∂R sur D ∂am (3.41) et ∂B sur ∂D, ∂am on minimise les erreurs revenant à écrite la forme intégrale ainsi Z Z R(ū) · RdV + B(ū) · BdS = 0, Wm = D (3.42) (3.43) ∂D correspondant bien à l’erreur quadratique. 4. Méthode de Galerkin : Elle correspond au choix suivant W m = φm . Remarquons que dans le cas où les fonctions de base sont choisies de telle sorte à être des solutions fondamentales du problème local et vérifiant les conditions aux limites, la méthode de Galerkin permet d’établir une solution exacte du problème correspondant par exemple à une décomposition de Fourier. Comme nous l’avons vu au cours du précédent chapitre, le fait de prendre la fonction test dans le même espace que celui de l’inconnue conduit soit à un problème de minimisation soit à un problème de type point selle. Ainsi, l’utilisation de la méthode de Galerkin nous assure de retrouver cette caractéristique. C’est pourquoi cette méthode est la plus populaire dans la méthode des éléments finis. Néanmoins, dans certaines situations comme par exemple les équations de transport, la méthode de Galerkin n’est pas efficace. Pour ces situations, la méthode des moindres carrés est préférable car elle donne toujours des opérateurs symétriques. Néanmoins, elle requiert des espaces très réguliers. Quelque fois, les deux méthodes sont couplées, on parle alors d’approche “Galerkin-Moindres carrés”. Nous en verrons deux exemples au cours du chapitre 5. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 Méthode des éléments finis ou comment passer du continu au discret 21 Chapitre 4 Méthode des éléments finis ou comment passer du continu au discret Sur la base des deux chapitres précédents, nous pouvons aborder la mise en œuvre de la méthode des éléments finis. Les étapes importantes dans la discrétisation sont la formulation sous une forme varionnelle ou plus précisément sous une forme faible et ensuite l’écriture sous forme discrète du problème continu et puis finalement la résolution numérique du problème discret. Pour aborder cette méthode, nous commençons par traiter un problème à une dimension, §4.1. Ensuite, une situation à plusieurs dimensions sera présentée, §4.2. 4.1 Méthode des éléments finis à une dimension L’exemple traité ici est emprunté à Raviart et Thomas [29]. Il s’agit d’un problème elliptique écrit sur l’ouvert Ω =]0,1[ sous la forme suivante − d2 u = f sur Ω =]0,1[, dx2 u(0) = u(1) = 0. (4.1) (4.2) Comme précédemment dans l’écriture intégrale, nous introduisons un espace fonctionnel. Ici, il s’agit de l’espace de Sobolev H01 que nous avons déjà rencontré précédemment et qui est défini en 1D par H01 (Ω) = {v ∈ L2 (Ω), dv ∈ L2 (Ω), v(0) = v(1) = 0}. dx (4.3) En prenant u et v deux fonctions dans l’espace H01 (Ω), la formulation variationnelle s’écrit Z 1 a(u,v) = f vdx, (4.4) 0 avec a(u,v) = Z 0 GDR Verres 1 du dv dx. dx dx Modélisations des verres : de la structure aux propriétés (4.5) 9-13 mai 2011 22 Méthode des éléments finis ou comment passer du continu au discret 1 2 x0 = 0 i N xN = 1 xi−1 xi F IG . 4.1 – Discrétisation du segment ]0,1[ en N éléments réguliers. 1 φ0 φ1 φi 1 2 x0 = 0 φN −1 φN i xi−1 xi N xN = 1 F IG . 4.2 – Fonctions de base sur le segment ]0,1[. La discrétisation commence par la réalisation d’un maillage. Pour le cas simple qui est le nôtre ici, on partitionne Ω en N segments qui constituent les éléments finis comme illustré sur la F IG . 4.1. L’élément i est compris entre les sommets xi−1 et xi . En prenant pour simplifier un maillage uniforme, les sommets xi sont donnés par la relation suivante xi = ih, (4.6) où h correspond à la taille de la maille donnée par h= 1 . N (4.7) Nous allons maintenant construire une approximation uh de u pour cela on introduit un espace d’approximation de fonctions continue et affines par morceau défini ainsi Vh = {vh ∈ C 0 (Ω); ∀i ∈ [1,N], vh |[xi−1 ,xi] ∈ P1 }, (4.8) où P1 désigne l’espace des fonctions polynômes de degré inférieur ou égal à 1. On définit les fonctions de base φi pour i variant de 0 à N par x−xi−1 , si x ∈ [xi−1 ,xi ], h xi+1 −x φi (x) = (4.9) , si x ∈ [xi ,xi+1 ], h 0 sinon. Ces fonctions, dessinées sur la F IG . 4.2, satisfont la condition φi (xj ) = δij , 0 ≤ i,j ≤ N. (4.10) Dans la mesure où la famille (φ0 , · · · ,φN ) constitue un espace vectoriel de dimension N +1 1 , on peut construire une approximation de u sous la forme uh = N X uh (xi )φi (x), (4.11) i=0 1. C’est d’ailleurs pour cela que les fonctions φi sont dites fonctions de base. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 4.1 Méthode des éléments finis à une dimension 23 où uh (xi ) correspondent à la valeur prise par uh en xi et qui constitue nos inconnues maintenant. Par la suite on note uh (xi ) = ui . La formulation variationnelle peut maintenant être écrite en prenant des fonctions dans Vh . Le nombre d’inconnues s’élève à N +1 entraînant qu’il est nécessaire de constituer N +1 équations. Pour se faire, la méthode de Galerkin est employée. Ceci veut dire que nous allons écrire N + 1 l’équation (4.4) en prenant vh = φi où i varie de 0 à N. Le support de φi est l’intervalle [xi−1 ,xi+1 ] sur les éléments intérieurs. Pour φ0 , le support n’est que [x0 ,x1 ] et pour φN , le support n’est que [xN −1 ,xN ]. La formulation variationnelle s’écrit sous la forme du système suivant Z x1 a(φ0 ,φ0 )u0 + a(φ1 ,φ0 )u1 = f φ0 dx, (4.12) 0 Z xi+1 a(φi−1 ,φi )ui−1 + a(φi ,φi )ui + a(φi+1 ,φi )ui+1 = f φi dx, (4.13) xi−1 pour i = 1 à N − 1 Z xN a(φN −1 ,φN )uN −1 + a(φN ,φN )uN = f φN dx. (4.14) xN−1 Ce système est dit tridiagonale montrant que la discrétisation par éléments finis reste locale. Le calcul des coefficients a(φi ,φj ) se fait sans difficulté. On obtient le système suivant 1 1 u0 − u1 = b0 , (4.15) h h 1 2 1 − ui−1 + ui − ui+1 = bi , (4.16) h h h pour i = 1 à N − 1 1 1 − uN −1 + uN = bN . (4.17) h h Les coefficients de second membre doivent être déterminés par une méthode d’intégration numérique telle que la méthode des trapèzes. On remarque au passage, que cette discrétisation est totalement équivalente à celle obtenue par une méthode des différences finies. Remarquons qu’à ce stade les conditions aux limites n’ont pas été utilisées. Dans cet exemple, les valeurs de u sont imposées à zéro en x = 0 et 1. Ces conditions doivent être fixées a priori . Le fait de stipuler indépendamment de la formulation variationnelle les conditions aux limites de type Dirichlet font qu’elles sont appelées “conditions aux limites essentielles”. Les conditions aux limites de type Neumann rentrent directement dans la formulation intégrale et sont alors dites “conditions aux limites naturelles” [8]. Ainsi, pour notre exemple, la première et la dernière ligne doivent être remplacées en imposant u0 = 0 et uN = 0. Le système final peut être résolu sans aucune difficulté. Afin d’illustrer cette partie, nous appliquons cette méthode à la résolution du problème suivant d2 u (4.18) − 2 = sin(πx), sur Ω =]0,1[, dx u(0) = u(1) = 0. (4.19) GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 24 Méthode des éléments finis ou comment passer du continu au discret -2 ||u − uex ||1 , ||u − uex ||0 10 -3 10 -4 10 ||u − uex ||1 ||u − uex ||0 ||u − uex ||1 = 0.2/N ||u − uex ||0 = 6.4 · 10−2 /N 2 -5 10 -6 10 1 2 10 N 10 F IG . 4.3 – Représentation des erreurs ||u − uex ||1 , ||u − uex ||0 en fonction du nombre de maille sur le segment ]0,1[. Ce problème admet une solution exacte très simple donnée par uex (x) = sin(πx) . π2 (4.20) Ce problème est résolu à l’aide du logiciel Comsol Multiphysicsr qui sera utilisé lors des travaux dirigés. La connaissance de la solution exacte permet de faire un contrôle de l’erreur faite par la résolution numérique. Pour faire cette estimation d’erreur, nous devons définir une norme, dans le cadre des espaces de Sobolev, la norme utilisée est définie ainsi : v uZ 1 " 2 # u du u2 + ||u||1 = t dx. (4.21) dx 0 Il est courant d’utiliser la norme dans l’espace des fonctions à carré sommable L2 défini par s Z 1 ||u||0 = u2 dx. (4.22) 0 Le calcul de l’erreur suivant les deux normes suivantes a été réalisé en prenant un nombre d’éléments allant de 10 à 100. Le résultat est montré sur la F IG . 4.3 où les erreurs obtenues à l’aide des normes H1 et L2 sont représentées en fonction du nombre d’éléments. La norme H1 étant plus contraignante, l’erreur est plus importante que celle obtenue en norme L2 . Les courbes correspondent à des régressions linéaires où l’on constate que l’erreur décroît en h = 1/N en norme H1 et en h2 en norme L2 . Ce résultat montré sur l’exemple numérique traité ici est en fait un résultat fondamental de l’approximation par éléments finis. Si uh désigne la solution du problème discret et u la solution GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 4.2 Eléments finis à deux ou trois dimensions 25 F IG . 4.4 – Représentation du maillage d’une ellipse à l’aide d’éléments triangulaires. du problème continu, l’erreur ||u − uh ||1 est du même ordre de grandeur que ||u − I(u)||1 où I(u) correspond à l’interpolation de u sur Vh . De plus, on montre [9] que ||u − I(u)||1 = O(h) et ||u − I(u)||0 = O(h2 ). Il est possible d’étendre ces résultats à des éléments finis non plus linéaires mais dans des espaces de polynômes d’ordre plus élevé que 1 type Pk où k est l’ordre des polynômes utilisés. Dans ce cas, on a le résultat suivant [9] : ||u − I(u)||1 = O(hk ) et ||u − I(u)||0 = O(hk+1 ). 4.2 Eléments finis à deux ou trois dimensions A plusieurs dimensions, la discrétisation de tout problème continu va devoir passer par le partitionnement du domaine auquel est appliqué le problème à résoudre. La F IG . 4.4 présente l’exemple du maillage d’une ellipse à l’aide d’éléments triangulaires. Les logiciels utilisent plusieurs types d’éléments finis basés sur des polyêdres réguliers. Les éléments finis ont une définition précise que nous donnons ci-dessous [10]. Définition definition On appelle élément fini de Lagrange 2 le triplet (K,Σ,P ) constitué de – d’un compact K polyédrique droit ou courbe, – d’un ensemble Σ de points appelés nœuds ou degrés de liberté, – d’un espace vectoriel P de fonctions appelé espace d’interpolation. Il faut que ce triplet donne des valeurs d’une fonction quelconque f sur K continues. Dans le cas où l’interpolation est continue d’une élément à l’autre, on parle d’élément fini conforme dans le cas contrainte, d’élément non-conforme. 2. Il existe des éléments où les degrès de liberté sont à la fois les valeurs nodales mais également les dérivées, on parle alors d’élément fini de Hermite[9]. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 26 Méthode des éléments finis ou comment passer du continu au discret 2D 3D P1 P2 P3 F IG . 4.5 – Eléments finis de Lagrange, P1 , P2 et P3 , pour les dimensions de l’espace égales à 2 et 3. 2D 3D Q1 Q2 Q3 F IG . 4.6 – Eléments finis de Lagrange, Q1 , Q2 et Q3 , pour les dimensions de l’espace égales à 2 et 3. Seuls les nœuds visibles sont représentés. Des exemples d’éléments finis triangles en deux et prismes en trois dimensions, dits Pk sont présentés sur la F IG . 4.5 pour k de 1 à 3. Les cercles correspondent aux nœuds où sont imposées les valeurs des inconnues. En deux dimensions, l’élément P1 possède 3 degrés de liberté, l’élément P2 en a 6 et l’élément P3 , 10. A trois dimensions de l’espace, les éléments P1 , P2 et P3 en possèdent respectivement 4, 10 et 20. Les fonctions de base sur ces éléments sont généralement établis à l’aide des coordonnées barycentriques [10]. Ces fonctions ne sont pas présentées ici et peuvent être trouvées dans la référence [9]. Il est couramment utilisé dans les applications des éléments basés sur les formes carrée ou cubique. Ces éléments en fonctions du degré d’interpolation sont appelés Qk . La F IG . 4.6 présente ces éléments pour k allant de 1 à 3 en 2D et 3D. Les nombres de nœuds sont pour les éléments Q1 , Q2 et Q3 respectivement 4, 9 et 16 en 2D et 8, 27 et 64 en 3D. Les fonctions de base pour ces éléments sont obtenues en prenant les fonctions d’interpolation de Lagrange suivant les deux ou trois directions de l’espace. Ces éléments ont été présentés ici pour des mailles parfaites dont les arêtes avaient toutes une longueur unité. On les appelle éléments de référence. Pour passer d’un élément quelconque dans une géométrie complexe à un élément de référence, une transformation géométrique simple est GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 4.3 Mise en œuvre numérique 27 appliquée. Lors de la présentation de la formulation faible du problème de Stokes, nous avons vu que ce dernier avait une structure particulière où l’on peut prouver l’existence et l’unicité de la solution en montrant que le problème est de type point selle. Pour avoir des chances de trouver une solution numérique à ce type de problème, il est nécessaire que le problème discret présente les mêmes caractéristiques que celui continu. Pour avoir la structure de point selle, des conditions sont à remplir. Celles-ci induisent un choix non arbitraire des éléments finis utilisés pour la vitesse et la pression. Cette condition a été clairement établie sur le plan mathématique par Babuška [3] et Brezzi [4] et est connue sous le nom de condition Babuška-Brezzi. La vitesse devant être dans un espace plus régulier que la pression, les éléments Pk /Pk−1, où le premier correspond à celui de la vitesse et le deuxième pour la pression, est stable. Cet élément est connu sous le nom d’“élément de Taylor-Hood”. La généralisation aux éléments Qk /Qk−1 est également souvent utilisée en pratique. 4.3 Mise en œuvre numérique L’objectif de ce cours n’étant pas de programmer de code d’éléments finis, nous allons rapidement passer sur la mise en œuvre numérique. Une des caractéristiques de la méthode des éléments finis est que le maillage est dit “non structuré”. Ceci veut dire qu’il est impossible de repérer par un couple (i,j) ∈ N2 en 2D ou un triplet (i,j,k) ∈ N3 chaque élément ou sommet. Cette particularité provoque que chaque élément ainsi que ces nœuds doivent être bien repérés. Cette étape est connue sous le nom de connectivité. Cette particularité fait que la technique par éléments finis est souvent considérée comme compliquée à mettre en œuvre. Il est vrai que sur une géométrie simple, la méthode des éléments finis sera plus longue à programmer que la méthode des différences finies, par exemple. Par contre, la méthode des éléments finis est tout de suite généralisable à des géométries complexes alors que la méthode des différences finies induit des simplifications géométriques qui réduisent le champ d’application. Le maillage est une étape cruciale dans la mise en œuvre. La réalisation d’un mailleur est un travail de spécialiste. Nous avons vu qu’un élément fini doit permettre une interpolation bien définie. Pour assurer cette propriété, il est nécessaire d’avoir des mailles les plus géométriquement parfaites. Une des techniques les plus utilisées est celle de la triangulation de Delaunay. Pour plus de détails, nous renvoyons aux ouvrages spécialisés comme celui de George et Bourouchaki [12]. L’utilisation de la transformation géométrique entre un élément quelconque et l’élément de référence est cruciale dans la mise en œuvre de la méthode des éléments finis. En effet, les intégrales induites par la formulation faible d’un problème peuvent être faite sur l’élément de référence. Ceci permet de faire un passage du local au global. Tous les programmes basés sur la méthode des éléments finis sont bâtis sous cette forme. Ceci permet de faire l’assemblage des matrices. Les intégrales doivent être calculées numériquement. Les quadratures les plus utilisées sont celles faisant appel à la méthode de quadrature de Gauss où l’on transforme les intégrales en une GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 28 Méthode des éléments finis ou comment passer du continu au discret somme finie de termes évalués en des points précis sur l’élément de référence appelés points de Gauss. Le but de toute discrétisation étant d’obtenir des systèmes matriciels, la méthode des éléments finis n’échappe pas à la règle. Notons que l’aspect local de cette méthode conduit à ce que les matrices obtenue sont creuses, i.e. pleines de zéro. Comme dans les applications, le nombre de degrés de liberté peut être très élevé, il est impossible de stocker toutes les matrices. Ainsi, les méthodes numériques ne sauvent que les coefficients non nuls. La connectivité des éléments permet de savoir a priori les coefficients des matrices non nuls. Ensuite, le calcul des inconnues se fait à l’aide de méthodes, soit directes lorsque l’on cherche à déterminer directement le vecteur inconnu, soit itératives lorsque l’on cherche le vecteur inconnu sans à avoir à résoudre de système linéaire, cf. pour plus de détails [19, 20]. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 Exemples de problèmes traités par la méthode des éléments finis 29 Chapitre 5 Exemples de problèmes traités par la méthode des éléments finis Ce chapitre illustre des exemples résolus à l’aide de la méthode des éléments finis. Le champ d’application possible étant très grand, il a fallu faire un choix. Comme l’élasticité est à la base de l’utilisation de la méthode nous traitons en premier ce cas. Ensuite afin de montrer les possibilités de cette technique, deux problèmes non-linéaires seront vus. De plus, ils seront formulés à l’aide de l’approche Galerkin/moindres carrés. Comme ces exemples numériques sont réalisés à l’aide du logiciel Comsol Multiphysicsr, nous présentons au préalable une rapide introduction du logiciel. 5.1 Comsol Multiphysicsr Ce logiciel a d’abord été une boîte à outil dans Matlabr . Ensuite, il a été vendu séparément de Matlabr sous le nom Femlab. Ce logiciel utilisait un langage de script très proche du langage de Matlabr . Depuis la version 4, Comsol Multiphysicsr a complètement évolué sous une nouvelle forme. Le langage de script est maintenant Java. Ce logiciel est avant tout un logiciel de résolution de système d’équations différentielles algébriques. Il présente l’avantage d’être un environnement de modélisation intégrée avec une approche semi-analytique : l’utilisation spécifie ses équations ce qui rend son utilisation très flexible. Afin de répondre à des problèmes plus spécifiques, des modèles sont déjà construits pour étudier par exemple la mécanique des structure, la mécanique des fluides, les transferts de chaleur, l’électromagnétisme. Le dernière particularité de ce logiciel est de pouvoir coupler des phénomènes physiques entre eux. Comsol Multiphysicsr intégre l’ensemble des outils à la réalisation d’une simulation : le prétraitement, la résolution et le post-traitement. Le prétraitement consistera à construire la géométrie du problème considéré, indiquer les matériaux, décrire les équations, imposer les conditions aux limites et mailler le domaine. La résolution est le calcul de la solution avec le solveur intégré. Le post-traitement permet de visualiser les résultats et sauvegarder la solution. Ce logiciel présente un large panel d’applications. Ici, nous avons choisi quelques exemples GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 30 Exemples de problèmes traités par la méthode des éléments finis σn = −P B C 2α A D′ D C ′A′B ′ σn = −P F IG . 5.1 – Géométrie et maillage du disque en compression. d’utiliser du logiciel en élasticité, équation non-linéiaire à une dimension et mécanique des fluides. 5.2 Compression diamétrale d’un disque Cet exemple traite un problème d’élasticité linéaire à deux dimensions. La géométrie est un disque de rayon R et d’épaisseur e. On sollicite le matériau en lui appliquant une compression diamétrale sur un angle 2α. La géométrie et le chargement sont illustrés sur la F IG . 5.1. Expérimentalement, ce type de problème est connu sous le nom d’essai brésilien. Il est très utilisé pour les matériaux fragiles comme le verre, le béton [6]. 5.2.1 Position du problème Le disque a un rayon de 2 cm. L’épaisseur est prise égale à 1 cm. Le problème est formulé en élasticité linéaire en supposant que le champ des contraintes est plan. Ce qui signifie que le tenseur des contraintes s’écrie σxx σxy 0 σ = σyx σyy 0 . (5.1) 0 0 0 Le tenseur de déformation est alors donné par exx exy 0 e = eyx eyy 0 . 0 0 ezz (5.2) Toutes ces quantités ne dépendent que des coordonnées x et y. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 5.2 Compression diamétrale d’un disque 31 F IG . 5.2 – Composantes de contrainte (a) σxx , (b) σxy et (c) σyy dans le disque. Les équations d’équilibre sont identiques à celles que nous avons écrites, §3.3 Eq. (3.15). La formulation variationnelle reste également la même. En terme de conditions aux limites, sur les arcs BC et B ′ C ′ , nous imposons une compression diamétrale sous la forme suivante : σn = −P s 2 θ , 1− α (5.3) où P correspond à la pression maximale qui est prise pour cette exemple à 10 MPa. θ est l’angle fait entre un point courant sur les arcs BC et B ′ C ′ . Ce choix de cette condition aux limites vient de la théorie de Hertz du contact [16]. Sur le reste du disque, les contraintes sont nulles. Pour que le problème soit bien posé, il faut se fixer une valeur du déplacement. Ici, on fixe à zéro les déplacements verticaux aux deux points D et D ′ : uy = 0, en D et D ′ . (5.4) 5.2.2 Résultats numériques Les composantes de contrainte σxx , σxy et σyy sont représentées sur la F IG . 5.2. La composante σxx est très homogène sur l’ensemble du disque avec une valeur de l’ordre de 0,4 MPa. En dehors des zones localisées autour des contacts, σxx est supérieur à zéro montrant que le matériau est sollicité en traction. Cet essai est donc le moyen indirect de faire un essai en traction. Il est également utilisé pour étudier la propagation de fissure. La composante σxy présente une symétrie par rapport au centre du disque. σyy montre que le disque est sollicité en compression où les valeurs maximales de pression sont obtenues au niveau des contacts. L’élasticité linéaire plane peut être formulée de façon théorique à l’aide de la fonction d’Airy ce qui permet d’obtenir des solutions analytiques. Le cas de la compression d’un disque a été étudié par Hertz en 1882, cf. [16]. Dans le cas où la sollicitation se fait suivant la ligne AB représentée sur la F IG . 5.1, il existe une solution exacte en supposant que la force s’applique en un point. Les deux composantes du tenseur des contraintes σxx et σxy suivant la ligne AA′ sont GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 32 Exemples de problèmes traités par la méthode des éléments finis σxx , sol. num. σxx , sol. num. σxx , Eq. (5.5) σyy , Eq. (5.6) 0 σxx , σyy -1e+06 -2e+06 -3e+06 -4e+06 -5e+06 -0,02 -0,01 -0,015 -0,005 0 y 0,005 0,01 0,015 0,02 F IG . 5.3 – σxx et σyy en fonction de y suivant la ligne AA′ . Comparaison à la solution donnée par (5.5) et (5.6). alors données par [16] F , πRe −F 3R2 + y 2 = , πRe R2 − y 2 σxx = (5.5) σyy (5.6) où F représente la force totale due à la pression appliquée sur les arcs BC et B ′ C ′ . Dans notre calcul, F vaut 274,35 N. On constate que dans cette solution exacte, σxx est indépendant de y. La F IG . 5.3 donne l’évolution en fonction de y des deux composantes σxx et σxy obtenues numériquement. Elles sont comparées aux deux équations indiquées ci-dessus. En dehors de la zone de contact, la comparaison avec la solution exacte est très acceptable. 5.3 Equation de Burgers Dans cet exemple, nous allons étudier un problème non-linéaire à advection prédominante où la méthode de Galerkin est mise en défaut. Pour remédier à ce problème, nous utiliserons une méthode mixte Galerkin/moindres carrés. 5.3.1 Position du problème Soit un ouvert à une dimension, Ω =] − 1,1[, repéré par la coordonnée x. L’inconnue, u, vérifie l’équation d’advection/diffusion suivante : u GDR Verres du d2 u − ν 2 = 0, dx dx Modélisations des verres : de la structure aux propriétés (5.7) 9-13 mai 2011 5.3 Equation de Burgers 33 où ν est un coefficient de diffusivité. L’équation (5.7) est connue sous le nom d’équation de Burgers stationnaire. Burgers [5] a proposé cette équation modèle pour étudier la turbulence dans les fluides. Elle est également à la base de la compréhension des phénomènes tels que les trafics routiers. Les conditions aux limites sont les suivantes : u(−1) = 1, u(1) = −1. (5.8) (5.9) La solution exacte de cette équation peut être obtenue sans trop de difficulté. Elle prend la forte suivante Ax , (5.10) uex (x) = A tanh − 2ν où A est une constante d’intégration solution de l’équation transcendante A = 1. A tanh 2ν (5.11) Si ν est √ très petit devant un, A tend vers 1. Dans la situation inverse où ν est très grand, A tend vers 2ν. Pour des valeurs quelconques de ν, il faut avoir recours à une résolution numérique pour obtenir A. 5.3.2 Solution à l’aide de la méthode de Galerkin Le formulation faible au sens de Galerkin du problème discret consiste à résoudre le problème suivant : Trouver uh ∈ H01 (ω), tel que a(uh ,vh ) = 0, ∀vh ∈ H01 (ω), (5.12) où a(uh ,vh ) est donné par 1 duh duh dvh a(uh ,vh ) = uh dx. vh + ν dx dx dx −1 Z (5.13) Remarquons que a(uh ,vh ) n’est ni bilinéaire ni symétrique. Le problème ici ne peut pas être interprété comme un problème d’optimisation. Il peut néanmoins être résolu par la méthode des éléments finis. Des éléments de type P2 ont été utilisés. L’utilisation de Comsol Multiphicsr permet de résoudre le problème non-linéaire à l’aide d’un solveur utilisant la méthode de Newton. La F IG . 5.4 présente l’évolution de u en fonction de x pour trois valeurs de ν égales à 10−1 , 10−2 et 10−3 . Pour ν = 10−1, la solution numérique est tout à fait régulière. Par contre, pour les plus faibles valeurs de ν, on observe des oscillations dans le profil de u. Ceci est dû au fait qu’avec la diminution de ν les termes de diffusion deviennent négligeables. L’advection devient donc GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 34 Exemples de problèmes traités par la méthode des éléments finis 2 ν = 10−1 ν = 10−2 ν = 10−3 1,5 1 0,5 u 0 -0,5 -1 -1,5 -2 -1 -0,75 -0,5 -0,25 0 x 0,25 0,5 0,75 1 F IG . 5.4 – Solution numérique de l’équation de Burgers en formulation de Galerkin pour ν = 10−1 , 10−2 et 10−3 . prépondérante. La formulation de Galerkin s’avère inadéquate dans ce cadre. En effet, on montre que pour avoir une solution stable en formulation de Galerkin, il faut que l’inégalité suivante soit vérifiée a(uh ,uh ) ≥ αh ||uh ||21. (5.14) On appelle cette propriété, la coercivité [9]. Or, pour une équation d’advection, le coefficient αh devient très grand et l’inégalité (5.14) n’est plus assurée. En terme matricielle, ceci revient à avoir un système avec une matrice mal conditionnée rendant difficile la recherche d’une solution. Il convient de trouver un remède à ce problème. Une des solutions est de faire une discrétisation plus fine car on donne dans ce cas un caractère plus important aux termes de diffusion. Pour des équations comme l’exemple traité ici c’est possible car le nombre de degrés de liberté reste faible. Dans des situations générales, ce n’est pas souhaitable pour des raisons de temps de calcul. L’autre solution est de changer de formalisme ce qui est proposé ci-dessous. 5.3.3 Solution à l’aide de la méthode de Galerkin/moindres carrés La perte du caractère elliptique entraîne que la méthode de Galerkin n’est plus optimale pour résoudre les problèmes à forte dominance hyperbolique. Ceci a souvent été interprété comme une impossibilité pour la méthode des éléments finis de résoudre des équations hyperboliques. Il est possible de remédier à cette difficulté en utilisant la méthode des moindres carrés. En effet, à l’aide de cette dernière, on minimise l’erreur quadratique du résidu de l’équation discrétisée. Cette formulation vue dans le chapitre 3 prend la forme suivante lorsqu’on l’applique à l’équation de Burgers étudiée ici : Z 1 dvh d2 u h d2 vh duh vh (5.15) −ν 2 − ν 2 dx = 0. uh dx dx dx dx −1 GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 5.3 Equation de Burgers 35 On retrouve dans ce cas un opérateur symétrique ce qui conduira sous forme discrétisée à des matrices symétriques qui sont toujours régulières et donc faciles à inverser. Les espaces dans lesquels se trouvent uh et vh n’ont pas été précisés. La présence de dérivée seconde entraîne qu’il faut donner un sens suffisamment régulier à ce type de terme. Or, ceci ne peut pas être fait si nous nous limitons à des espaces de type H 1 conforme. En effet, si uh est dans un espace H 1 , sa première dérivée aura une image dans un espace L2 et la dérivée seconde dans un espace encore moins régulier qui ne peut être réalisé à l’aide de la méthode des éléments finis où seul la continuité des champs est imposée au passage d’un élément à un autre. Une des façons pour remédier à cette difficulté est de prendre des espaces plus riches en utilisant des éléments finis qui se trouvent dans des espaces H 2 conforme [2]. Une autre façon de faire est de coupler la formulation de Galerkin avec celle des moindres carrés. Le principe de la méthode repose sur le fait que sur chaque élément du maillage la quantité du type uh duh d2 uh −ν 2 , dx dx (5.16) a un sens car toutes les fonctions engendrées sur les espaces H 1 sont C ∞ sur chaque élément [9]. Ainsi, la formulation Galerkin/moindres carrés s’écrit sous la forme : a(uh ,vh ) + X K∈Ωh τ (hK ) Z K Trouver uh ∈ H01 (ω), tel que duh d2 u h dvh d2 vh uh −ν 2 vh − ν 2 dx = 0, dx dx dx dx (5.17) ∀vh ∈ H01 (ω). K désigne un élément fini et Ωh au maillage sur le domaine Ω. τ (hK ) est une fonction de la taille de la maille notée ici hK . Cette quantité doit être dimensionnellement une fonction en hK /u ou en h2K /ν. Hauke et Hughes [15] proposent une forme générale qui prend la forme suivante pour notre exemple traité ici : hK h2K τ (hK ) = min , (5.18) , |uh,K | 12ν où |uh,K | correspond à la valeur absolue de uh sur l’élément K. Le coefficient numérique 1/12 provient de l’estimation de la dérivée seconde des fonctions de base. La résolution numérique de la formulation (5.17) est faite à l’aide de Comsol Multiphysicsr où l’intégrale du terme de moindres carrés est ajouté. La F IG . 5.5 donne l’évolution de u en fonction de x obtenue à l’aide de la formulation Galerkin/moindres carrés pour ν = 10−4 . Deux discrétisations ont été utilisées : l’une avec 100 éléments et une deuxième avec 400 éléments. Les résultats numériques sont comparés à la solution exacte, Eq. (5.10). La solution numérique ne présente plus d’oscillations. Avec le maillage le moins raffiné, la zone où u passe de 1 à −1 se fait sur quelques éléments. En raffinant le maillage, cette zone se réduit et la variation très brutale est très bien capturée avec le maillage fin. La formulation de Galerkin/moindres carrés a été vue ici sur un exemple très simple. Elle peut être étendue à une forme très générale présentée dans l’article [15] où les auteurs l’utilisent pour des écoulements avec des ondes de choc. La formulation de Galerkin/moindres carrés est très GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 36 Exemples de problèmes traités par la méthode des éléments finis 1 0,5 u N = 100 N = 400 Sol. exacte, Eq. (5.10) 0 -0,5 -1 -1 -0,75 -0,5 -0,25 0 x 0,25 0,5 0,75 1 F IG . 5.5 – Solution numérique de l’équation de Burgers en formulation de Galerkin/moindres carrés pour ν = 10−4 avec deux maillage. Comparaison avec la solution exacte, Eq. (5.10). F IG . 5.6 – Géométrie et maillage d’un demi-cylindre de longueur 2 et de diamètre unité. bien adaptée pour décrire des problèmes à forte dominante hyperbolique que l’on rencontre en mécanique des fluides compressibles ou lorsque la viscosité devient très faible. Nous en donnons un exemple dans la prochaine section. 5.4 Ecoulement forcé dans un demi-cylindre L’exemple de cette section traite de la résolution numérique des équations de Navier-Stokes instationnaire sur une géométrie tridimensionnelle. La géométrie correspond à un cylindre coupé en deux. Le problème est écrit sous forme réduite où l’échelle caractéristique est le diamètre du cylindre. La longueur du cylindre est prise à deux fois le diamètre. La géométrie et le maillage sont montrés sur la F IG . 5.6. L’écoulement est généré en faisant glisser le plan horizontal, z = 0, suivant la direction x. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 5.4 Ecoulement forcé dans un demi-cylindre 37 0,25 Re = 200 Re = 2000 0,2 Ux 0,15 0,1 0,05 0 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 t F IG . 5.7 – La composante U de la vitesse en un point de coordonnées (0,1,O,25) en fonction du temps pour Re = 200 et 2000. Les équations de l’écoulement sont les suivantes div U = 0, 1 ∂U + grad U · U = − grad P + ∆U . ∂t Re (5.19) (5.20) Le problème normalisé ne dépend que d’un seul paramètre, Re correspondant au nombre de Reynolds défini par ρUD Re = , (5.21) µ où ρ est la masse volumique, µ la viscosité dynamique, U est la vitesse de glissement du plan z = 0 et D est le diamètre du conduit. Les conditions aux limites sont de types non glissement. Sur la plan z = 0, la vitesse est égale à U = ex où ex est le vecteur unitaire suivant la direction x. Ce problème est résolu numériquement à l’aide de Comsol Multiphysicsr où des éléments de Taylor-Hood, P2 /P1 , sont employés. Il est formulé à l’aide de la méthode de Galerkin/moindres carrés. Le problème étant instationnaire l’avancement en temps se fait à l’aide d’une méthode d’intégration empruntée à la résolution des systèmes d’équations différentielles ordinaires, cf. pour plus de détails [32], chap 7. Le problème étant non linéaire, le système matriciel est résolue à l’aide d’une méthode de type Newton. Deux calculs ont effectué pour Re = 200 et 2000. A priori, les conditions aux limites ne changeant pas avec le temps, on s’attend à trouver une solution stationnaire. Néanmoins, les équations de Navier-Stokes peuvent conduire à des instabilités contrôlées par un paramètre, ici il s’agit du nombre de Reynolds. La F IG . 5.7 présente l’évolution de la composante suivant l’axe x pour un point de coordonnées (0; 1; 0,25) pour Re = 200 et 2000. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 38 Exemples de problèmes traités par la méthode des éléments finis Les comportements en fonction du nombre de Reynolds sont très différents. Pour, Re = 200, l’écoulement tend vers un état stationnaire. L’écoulement est constitué d’une seule cellule engendrée par le glissement du plan z = 0. Par contre, à Re = 2000, l’écoulement est instationnaire. L’instabilité de ce type d’écoulement est connue sous le nom d’instabilité de Görtler. Cette dernière est due au fait que le fluide au cours de son mouvement subit des forces centrifuges causées par la courbure du cylindre. Il se forme alors un écoulement secondaire. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 Travaux dirigés 39 Chapitre 6 Travaux dirigés Ce dernier chapitre décrit les exercices qui seront vus lors des travaux dirigés réalisés à l’aide de Comsol Multiphysicsr. Nous proposons trois exercices dont le premier est un exemple emprunté directement dans la bibliothèque de modèles de Comsol Multiphysicsr. Le but de ce premier exercice est de se familiariser avec le logiciel sur un cas très simple. Les deux autres exercices ont des liens plus forts avec des applications touchant le verre dans son état solide et liquide. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 40 Travaux dirigés 6.1 Equation de Poisson avec un terme source ponctuel GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 6.1 Equation de Poisson avec un terme source ponctuel GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 41 9-13 mai 2011 42 GDR Verres Travaux dirigés Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 6.1 Equation de Poisson avec un terme source ponctuel GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 43 9-13 mai 2011 44 GDR Verres Travaux dirigés Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 6.2 Propagation de front de fissure 45 l ux = 0 E F r D w A a B C uy = 0 F IG . 6.1 – Géométrie de l’éprouvette sollicitée en compression. l (mm) 20 w (mm) 2 r (mm) 0,4 a (mm) 10 e (mm) 5 TAB . 6.1 – Valeurs des coefficients géométriques de l’échantillon soumis à une compression. 6.2 Propagation de front de fissure La propagation des fissures avec corrosion sous contraintes dans les matériaux fragiles comme le verre présente beaucoup d’intérêts pour étudier la tenue de ces matériaux. On imagine très bien les applications possibles par exemple comme la tenue des pare-brises suite à un choc ou à l’initiation d’une fissure. Dans cet exercice, nous reproduisons une étude numérique faite dans le cadre de la thèse de Pallares [25]. Il s’agit de la sollicitation en compression d’un verre de faible épaisseur sur lequel une fissure est initiée. 6.2.1 Géométrie, conditions aux limites et propriétés mécaniques La géométrie de l’échantillon est très simple : il s’agit d’un barreau percé d’un trou localisé au milieu de l’éprouvette. Comme le problème présente deux symétries, seulement un quart du domaine est considéré pour la simulation numérique. La géométrie est représentée sur la F IG . 6.1. La demi-longueur de l’échantillon est notée l, sa demi-hauteur w. Le trou a un rayon r. On considère qu’une fissure a été initiée faisant une longueur a. Le tableau 6.1 donne les valeurs à prendre pour cet exercice. Les conditions aux limites sont les suivantes : sur la frontière BC, on impose un déplacement nul suivant y, uy = 0 ; sur EF , un déplacement nul suivant l’axe x, ux = 0 ; sur CD, une contrainte de compression égal à 10 MPa. Les autres parties de la frontière sont laissées libre de charge, σ · n = 0. Les propriétés du matériau sont celles d’un verre. Elle sont résumées dans le TAB . 6.2. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 46 Travaux dirigés Propriété E ν ρ Valeur 70 · 109 0,23 2500 Unité Pa – kg/m3 TAB . 6.2 – Propriétés mécaniques utilisées pour le calcul d’élasticité. y P r Fissure θ x O F IG . 6.2 – Fissure et système de coordonnées polaire à la pointe de la fissure. 6.2.2 Rappel sur le facteur d’intensité de contrainte Lorsque l’on sollicite l’échantillon en compression, il subit une traction suivant la direction transverse. Ainsi, la fissure, artificiellement créée, est soumise en traction correspondant au mode I de sollicitation d’une fissure. Pour un domaine infini comme représenté sur la F IG . 6.2, subissant une traction uniforme suivant l’axe y, les composantes du tenseur des contraintes s’écrivent [21] σxx σyy σxx θ 3θ θ KI 1 − sin sin , cos = √ 2 2 2 2πr θ 3θ KI θ 1 + sin sin , cos = √ 2 2 2 2πr KI θ 3θ θ = √ cos cos . sin 2 2 2 2πr (6.1) (6.2) (6.3) Le champ de déplacement est donné par ux uy r r KI 3θ θ = − cos , (1 + ν) (2κ − 1) cos 2E 2π 2 2 r KI 3θ r θ = − sin , (1 + ν) (2κ − 1) sin 2E 2π 2 2 (6.4) (6.5) où κ = (3 − ν)/(1 + ν) en contrainte plane. r et θ sont les coordonnées polaires dont l’origine est prise à la pointe de la fissure, cf. 6.2. KI est le facteur d’intensité de contrainte dans le mode I. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 6.3 Transfert de masse autour d’une bulle en ascension dans un verre en fusion 47 6.2.3 Simulation dans Comsol Multiphysicsr Le calcul présentera les caractéristiques suivante : – 2D ; – Calcul de mécanique des structures ; – Stationnaire. La géométrie est assez simple à réaliser. Dans la mesure où l’on souhaite faire varier les dimensions géométriques, par exemple la longueur de la fissure, il est préférable de définir au préalable l’ensemble des grandeurs définisant la géométrie du problème en suivant le TAB . 6.1 et les indications données dans la sous-section 6.2.1. On fera de même par les propriétés du matériau selon le TAB . 6.2. Concernant la géométrie, on commencera par faire un rectangle de longueur l et de largeur w. Ensuite, on placera un disque centré au niveau de l’origine du repère cartésien ayant pour rayon r. La différence booléenne entre ces deux objets permettra de définir la géométrie. Finalement, on placera un point correspondant à la pointe de la fissure ayant pour coordonnées (a,0). Le matériau sera défini en spécifiant le module de Young, le coefficient de Poisson et la masse volumique. Pour le modèle, on choisira l’option contrainte plane. Les conditions aux limites seront spécifiées en suivant ce qui est résumé sur la F IG . 6.1. Le calcul sera fait en choisissant le solveur où un raffinement automatique est fait afin de minimiser les erreurs de calcul. L’exploitation consistera à sortir l’évolution du déplacement depuis la pointe de la fissure et à déterminer le facteur d’intensité de contrainte suivant les développements rappelés ci-dessus. 6.3 Transfert de masse autour d’une bulle en ascension dans un verre en fusion Les transferts de masse sont importants dans le cadre de l’élaboration des verres. Ils conditionnent l’évolution du volume des bulles en mouvement dans le verre fondu [26, 27]. Cet exercice a pour but de calculer le coefficient de transfert de masse. Si n désigne le nombre de moles d’une espèce au sein d’une bulle de rayon a, l’évolution temporelle de n varie selon l’équation suivante dn = 2πaShD(C ∞ − C S ), (6.6) dt où D est le coefficient de diffusion, C ∞ la concentration molaire à l’infini, C S celle à la surface de la bulle. Sh est le nombre de Sherwood correspondant au coefficient de transfert de masse normalisé. Il est défini par la relation R | dS D ∂C ∂n S S Sh = , (6.7) ∞ 2πaD(C − C S ) où S est la surface de la bulle. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 48 Travaux dirigés z ez ephi y erho x φ rho F IG . 6.3 – Système de coordonnées cylindrique, (r,φ,z). Le nombre de Sherwood dépend de la compétition de deux modes de transfert : la diffusion et la convection. Dans cet exercice, on se propose de calculer le nombre de Sherwood. 6.3.1 Position du problème Pour faire le calcul du nombre de Sherwood, il faut résoudre l’équation décrivant le transport de la concentration C. On prend en compte dans ce problème le déplacement de la bulle. On admet que la vitesse de déplacement de la bulle est donnée par la solution d’Hadamard-Rybczynski [13, 31]. Le problème admettant une symétrie de révolution, on utilise le système de coordonnées cylindriques (r,φ,z) illustré sur la F IG . 6.3. Le problème est écrit sous une forme normalisée. L’équation d’advection/diffusion est alors la suivante : ∂C ∂C ∂2C ∂C 1 1 ∂ uz r + , (6.8) + ur = ∂z ∂r P e r ∂r ∂r ∂z 2 où ur et uz , les deux composantes de la vitesse normalisées par la vitesse d’ascension de la bulle, sont donnée par [28] zr , + r 2 )3/2 r 2 + 2z 2 . = −1 + 4(z 2 + r 2 )3/2 ur = uz 4(z 2 (6.9) (6.10) P e désigne le nombre de Péclet ainsi défini Pe = 2aUT , D (6.11) où UT est la vitesse d’ascension de la bulle. La géométrie du problème est définie suivant la F IG . 6.4. La bulle a un diamètre unité car le diamètre réel a été utilisé pour normaliser le problème. Pour prendre en compte l’écoulement autour de la bulle, on la place sur un disque représentant le verre. Comme le problème est fortement dépendant des mouvements de la bulle, la position de cette dernière est décentrée de façon à décrire correctement son sillage. S est la surface de la bulle. La surface du grand disque est découpée en deux afin d’aménager les conditions aux limites. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 6.3 Transfert de masse autour d’une bulle en ascension dans un verre en fusion z Γ1 49 r S Γ2 F IG . 6.4 – Domaine de calcul autour de la bulle dans le plan (z,r). Les conditions aux limites pour C sont les suivantes : C = 1, sur S, C = 0, sur Γ1 , ∂C = 0, sur Γ2 . ∂n Ceci définit l’ensemble des éléments pour faire le calcul. (6.12) (6.13) (6.14) 6.3.2 Simulation dans Comsol Multiphysicsr Le modèle aura les caractéristiques suivantes : – 2D axi ; – Equation d’advection/diffusion disponible dans le module de transport d’espèce chimique ; – Stationnaire. On définira un paramètre, note P e, correspondant au nombre de Péclet que l’on prendra égal pour un premier calcul à 100. La géométrie sera faite en définition un demi-disque de rayon égal à 20. On placera un autre demi-disque de rayon unité dont le centre sera situé à deux fois le diamètre du petit disque depuis le haut du grand demi-disque. On placera un point à la coordonnée z = 0 et r = 20. Ensuite, la géométrie sera finalisée en faisant la différence booléenne des deux disques. Concernant l’équation, on rentrera comme coefficient de diffusion 1/P e. Les deux composantes de vitesses seront définies suivant les relations (6.9) et (6.10) en changeant le signe afin de prendre la situation d’une bulle fixe placée dans un écoulement descendant. Les conditions aux limites seront définies comme présenté ci-dessus. Pour le solveur, on utilisera le raffinement automatique afin de bien résoudre la couche limite autour de la bulle. Ceci sera surtout vrai lorsque le nombre de Péclet devient grand. Lorsque le calcul sera fini, on fera le calcul de l’intégrale du flux à la surface de la bulle qui nous donnera directement le nombre de Sherwood. Ce calcul se fait en faisant une intégration sur le contour de la bulle du flux de concentration, ∂C/∂n. Pour tenir compte de la prise en compte du coefficient diffusion, il convient de multiplier la valeur de l’intégrale par un facteur P e/π. GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 50 Travaux dirigés On cherchera à voir quelle loi suit Sh en fonction de P e afin de vérifier la solution de Levich [22] qui montre que √ Sh = 0.651 P e. (6.15) GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 BIBLIOGRAPHIE 51 Bibliographie [1] R. Aris. Vectors, Tensors and the basic equation of fluid mechanics. Dover Publications, Inc, New York, 1962. [2] A. K. Aziz, R. B. Kellogg, and A. B. Stephens. Least squares methods for elliptic systems. Math. Comp., 44:53–70, 1985. [3] I. Babuška. The finite element method with Lagrangian multipliers. Numer. Math., 20:179– 192, 1973. [4] F. Brezzi. On the existence, uniqueness and approximation of saddle-point problem arising from Lagrange multipliers. RAIRO, Anal. Numér., R2:129–151, 1974. 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GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 Index Q2 , 26 Q3 , 26 Coefficient de Poisson, 8 conforme, 25 Coercivité, 34 de Lagrange, 25 Compression diamétrale, 30 non-conforme, 25 Condition de Dirichlet, 15 Ensemble matériel, 3 Condition de Neumann, 15 Equation, 13 Conditions aux limites, 6, 14, 15 d’advection/diffusion, 32 essentielles, 23 de Burgers, 33 naturelles, 23 de contniuité, 10 Configuration, 3 de diffusion, 14 Configuration de référence, 6 de Laplace, 14 Contraintes planes, 30 de Poisson, 15, 40 Convention d’Einstein, 6 des cordes vibrantes, 14 Convention universelle de la mécanique des mielliptique, 13 lieux continus, 5 hyperbolique, 13 Coupure, 5 parabolique, 13 Equations, 1 Description aux dérivées partielles, 1, 13 eulérienne, 8 de Navier, 8, 14 Lagrangienne, 8 de Navier-Stokes, 36 Décomposition canonique, 7 de Stokes, 11, 18 Déformation, 3 Espace de Sobolev, 15 Déplacement, 6 Facteur d’intensité de contrainte, 46 Dérivée Fissure, 45 matérielle, 9 Fluide Elasticité, 6 de Stokes, 11 linéaire, 7, 16, 30 newtonien, 11 Elément Fonction de base, 19 P2 , 33 Fonction de Dirac, 20 Elément fini, 25 Fonction poids, 20 P1 , 26 Fonction test, 15 P2 , 26 Formulation faible, 16 P3 , 26 Formulation variationnelle, 14 Q1 , 26 Accélération, 4 GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011 54 INDEX Homogénéité, 7 Instabilité de Görtler, 38 Loi de comportement, 6, 7 Loi horaire, 4, 8 Maillage, 22 non structuré, 27 uniforme, 22 Maille, 22 Matrice creuse, 28 Module de Young, 8 Mouvement, 3 stationnaire, 9 Mécanique, 3 classique, 3 des fluides, 3 des milieux continus, 3 des structures, 3 Méthode, 1 de collocation, 20 de Galerkin, 20, 23 de Newton, 33 des différences finies, 1, 20, 23 des moindres carrés, 20 des résidus pondérés, 19 des sous-domaines, 20 des volumes finis, 1 des éléments finis, 21 Galerkin/moindres carrés, 32 continu, 1 de minimisation, 16 de Stokes, 27 elliptique, 14, 21 Problème bien posé, 13 Tenseur, 5 de contrainte, 5 des contraintes, 10, 30 des taux de déformation, 11 élastique, 7 Torseur, 4 des efforts, 4 dynamique, 4 Transfert de masse, 47 Variables d’Euler, 9 de Lagrange, 8 Vitesse, 4 Nombre de Péclet, 48 de Reynolds, 37 de Sherwood, 47 Points matériels, 3 Principe, 3 de la conservation de la masse, 4, 10 de la dynamique, 4, 6, 10 Problème, 1 GDR Verres Modélisations des verres : de la structure aux propriétés 9-13 mai 2011