L`insuffisance androgénique de la ménopause : faut
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L`insuffisance androgénique de la ménopause : faut
Mini-revue mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2012 ; 14 (3) : 236-41 L’insuffisance androgénique de la ménopause : faut-il la traiter ? Androgen deficiency in menopause : should it be treated ? Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Catherine Azoulay Centre de santé de la MGEN 178, rue de Vaugirard 75015 Paris France <[email protected]> Mots clés : androgènes, androgénothérapie, ménopause, vieillissement Abstract. Androgen deficiency in menopausal women occurs progressively with age but is more abrupt in surgical menopause. Most often, androgen insufficiency symptoms are a diminished sense of well-being or dysphoric mood, a persistent, unexplained fatigue and sexual function changes (decreased libido, sexual receptivity, and pleasure). For the diagnosis, in the absence of a sufficiently sensitive assay or absolute threshold, free testosterone values should be at or below the lowest quartile of the normal range for the reproductive age, in conjunction with the presence of clinical symptoms and adequate estrogen status, without confounding conditions. Most convincing studies on efficacy of androgen therapy in menopausal women are those of transdermal testosterone in surgically menopausal women with hypoactive sexual desire disorder (HSDD). Long term tolerance of this type of treatment is not completely documented. In randomized, placebo-controlled trials of DHEA on sexual function, well-being, metabolic parameters and cognitive function, no evidence of any efficiency was shown. Key words: androgens, androgen treatment, menopause, aging L médecine thérapeutique a littérature s’accorde sur le fait que les androgènes jouent un rôle important mais sous-estimé dans la physiologie féminine [1]. Cinq androgènes et précurseurs d’androgènes sont cliniquement importants : la testostérone, la dihydrotestostérone (DHT), l’androsténedione (A), la déhydroépiandrostérone (DHEA) et le sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHEA) [2]. La testostérone libre est l’androgène actif, notamment par sa transformation en DHT. Cette dernière est en effet l’androgène le plus puissant chez la femme : dix fois plus que l’A et 20 fois plus que la DHEA ou le SDHEA. Seulement, 1 à 2 % de la testostérone circulante est libre. Le reste est soit lié fermement à la sex hormone binding globulin (SHBG) ou moins fermement à l’albumine (respectivement environ à 66 et 33 %) [3]. Les variables qui augmentent les taux de SHBG peuvent diminuer la testostérone libre, celles qui diminuent la SHBG peuvent augmenter les taux de testostérone libre [4] (tableau 1). Chez la femme non ménopausée, les androgènes circulants sont normalement issus : – des ovaires ; – des surrénales ; Pour citer cet article : Azoulay C. L’insuffisance androgénique de la ménopause : faut-il la traiter ? mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2012 ; 14 (3) : 236-41 doi:10.1684/mte.2012.0418 doi:10.1684/mte.2012.0418 Médecine de la Reproduction Gynécologie Endocrinologie Tirés à part : C. Azoulay 236 Résumé. L’insuffisance androgénique de la femme ménopausée est progressive avec l’âge mais plus marquée en ménopause chirurgicale. Ses signes les plus caractéristiques sont la diminution de la sensation de bien-être ou humeur dysphorique, une asthénie persistante inexpliquée et l’altération des fonctions sexuelles (baisse de la libido, de la réceptivité sexuelle et du plaisir sexuel). Pour porter ce diagnostic, en l’absence de méthode de dosage suffisamment sensible ni de seuil précisément défini, on admet que les taux de testostérone libre doivent se situer dans ou en-dessous du quartile le plus bas des taux normaux de la femme en période reproductive, en association avec les signes cliniques et un statut œstrogénique correct, après élimination d’une pathologie confondante. Les seules études convaincantes de l’effet de l’androgénothérapie chez la femme ménopausée portent sur l’effet de la testostérone transdermique sur la baisse de la libido associée à une souffrance psychologique chez la femme ovariectomisée et hystérectomisée. La tolérance à long terme de ce type de traitement reste encore à préciser. Les études randomisées contrôlées contre placebo n’ont montré aucun effet favorable de la déhydroépiandrostérone (DHEA) sur la fonction sexuelle, le bien-être, les paramètres métaboliques et la fonction cognitive. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Tableau 1. Facteurs influençant la concentration de sex hormone binding globulin (SHBG) (d’après Mathur et Braunstein [4]). Augmentation de la SHBG Diminution de la SHBG Âge Grossesse Contraception orale Œstrogénothérapie Atteinte testiculaire primaire Anorexie mentale Antiépileptiques Hyper SHBG-émie congénitale Hyperthyroïdie Cirrhose Obésité Androgénothérapie Progestatifs Glucocorticothérapie Insuline Ménopause Syndrome des ovaires polykystiques Maladie de Cushing Acromégalie/administration de Growth Hormone Hypo SHBG-émie congénitale Hypothyroïdie Syndrome néphrotique – de la conversion périphérique de l’androstènedione et de la DHEA circulantes en testostérone. Après la ménopause, les androgènes sont majoritairement produits localement dans les tissus périphériques pourvus en enzymes permettant la transformation de la DHEA en DHT ou en œstradiol. Définition de l’insuffisance androgénique Il n’y a pas de définition clinique ou biochimique de l’insuffisance androgénique chez la femme qui soit basée sur des seuils précis de concentrations sériques de testostérone totale ou libre. Par ailleurs, les techniques de dosage des androgènes n’ont pas été optimisées pour les faibles taux féminins de postménopause mais plutôt pour les taux masculins. Les taux de testostérone totale étant modulés par la SHBG, la testostérone libre pourrait être un meilleur reflet du statut androgénique de la femme ménopausée. Peu de méthodes actuelles ont la sensibilité et la spécificité suffisantes pour réaliser ce dosage en postménopause, d’autant que les taux sériques ne reflètent pas la production intracellulaire de testostérone à partir des pro-hormones surrénaliennes et ovariennes [5]. Le guideline de l’Endocrine Society de 2006 [5] recommandait le développement de méthodes sensibles et spécifiques pour mesurer la testostérone totale et libre chez la femme tout au long de sa vie. Causes d’insuffisance androgénique chez la femme Les causes d’insuffisance androgénique chez la femme sont multiples (tableau 2). Elles peuvent être exogènes ou endogènes ; trois de ces causes sont détaillées ci-dessous. Tableau 2 . Causes d’insuffisance androgénique chez la femme (d’après North American Menopause Society [2]). Ménopause chirurgicale Âge Insuffisance hypothalamique/hypopituitarisme Insuffisance surrénalienne Traitement glucocorticoïde Œstrogénothérapie orale Hyperthyroïdie Maladie chronique L’âge Les taux de testostérone chez la femme diminuent à partir de la trentaine, quasiment de moitié entre l’âge de 20 et de 40 ans, donc bien avant la ménopause [6] (figure 1). En préménopause immédiate, les taux sont environ divisés de moitié par rapport aux taux de la vingtaine [7]. Les précurseurs surrénaliens DHEA et SDHEA diminuent aussi substantiellement avec l’âge [8]. Ménopause naturelle À la fin de la ménopause, les taux de testostérone diminuent dans certains travaux encore de 15 % en moyenne [9]. Une étude longitudinale [8] sur des femmes de 45 à 55 ans a trouvé une stabilité des taux de testostérone dans les quatre dernières années avant et dans les deux premières années après les dernières règles. La diminution de la testostérone semble donc plutôt due à l’âge qu’à un effet spécifique de la ménopause. L’élévation de la LH ménopausique pourrait continuer à stimuler la production d’androgènes par les cellules thécales. Ménopause chirurgicale L’ovariectomie bilatérale induit une diminution abrupte de la production des androgènes ovariens et de leurs précurseurs que l’on soit en pré- ou en postménopause, où les taux circulants moyens des androgènes ovariens principaux sont inférieurs chez les femmes ovariectomisées que chez les femmes non ovariectomisées [10]. La femme en ménopause chirurgicale constitue donc un bon modèle d’étude de l’efficacité de l’androgénothérapie chez la femme en insuffisance androgénique. Diagnostic de l’insuffisance androgénique en ménopause Lors du consensus de Princeton [11] en 2001, une revue des études épidémiologiques et cliniques a été réalisée pour évaluer les effets potentiels d’une insuffisance androgénique sur les divers aspects de la santé féminine et du bien-être. Du fait du faible nombre d’études mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 3, juillet-août-septembre 2012 237 Mini-revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Taux de testostérone libre (pmol/L) 25 238 20 15 10 5 0 18-25 25-35 35-45 n = 595 45-55 55-65 65-75 Âge Figure 1. Diminution des taux de testostérone libre avec l’âge (d’après [6]). analysables et des limites des dosages hormonaux, les symptômes et les signes cliniques sont d’une importance majeure pour établir le diagnostic d’insuffisance androgénique chez la femme. Les signes les plus caractéristiques sont : – diminution de la sensation de bien-être ou humeur dysphorique ; – asthénie persistante inexpliquée ; – altération des fonctions sexuelles (baisse de la libido, de la réceptivité sexuelle et du plaisir sexuel). Des bouffées de chaleur ou une baisse de la lubrification peuvent également être observées, même chez des femmes correctement substituées en œstrogènes. D’autres tableaux sont possibles : ostéoporose, diminution de la force musculaire et troubles des fonctions cognitives ou altération de la mémoire. La plupart des signes cliniques sont donc non spécifiques et il n’est pas recommandé de se contenter du seul diagnostic clinique, surtout en postménopause où l’absence de traitement hormonal substitutif ou une dépression concomitante peuvent mimer ce même tableau clinique. Il est donc préférable de porter le diagnostic d’insuffisance androgénique chez la femme ménopausée en présence d’une œstrogénothérapie correctement équilibrée. Pour porter le diagnostic d’insuffisance androgénique chez la femme [11], en l’absence de méthode de dosage suffisamment sensible ni de seuil précisément défini, on admet que les taux de testostérone libre doivent se situer dans ou en-dessous du quartile le plus bas des taux normaux de la femme en période reproductive (20-40 ans), en association avec les signes cliniques et un statut œstrogénique correct. Des taux bas isolés ne suffisent donc pas à porter un diagnostic d’insuffisance androgénique chez la femme ménopausée. L’insuffisance androgénique en ménopause : qui traiter ? Les signes cliniques de l’insuffisance androgénique à la ménopause étant non spécifiques, le consensus de Princeton [11] recommande de bien rechercher toute pathologie confondante avant de démarrer une androgénothérapie éventuelle, et en particulier : – un stress majeur récent ou des conflits relationnels ; – une pathologie thyroïdienne (hypo- ou hyperthyroïdie) ; – des carences métaboliques ou nutritionnelles (fer, vitamine D) ; – d’autres causes d’asthénie chronique (maladie de Lyme, syndrome de fatigue chronique. . .) ; – des troubles psychiatriques (dépression majeure. . .). Évidemment, une insuffisance androgénique réelle peut coexister avec ces troubles et les divers traitements peuvent être associés. L’insuffisance androgénique en ménopause : traiter quoi ? Traitement par testostérone L’androgénothérapie chez la femme ménopausée peut porter sur divers symptômes mais la plupart des études randomisées contrôlées étudient la fonction sexuelle, et en particulier les troubles du désir sexuel [2], bien que le lien entre fonction sexuelle et taux de testostérone endogène n’ait jamais été clairement établi. La faible puissance de ces études, du fait d’un trop petit effectif ou des méthodes mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 3, juillet-août-septembre 2012 Body fat (%) 55 r = -0,375 p = 0,045 40 25 0,75 1,00 1,25 1,50 5,0 Peak VO2 (L/min) Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. de dosage critiquable peuvent expliquer cette absence de corrélation mais des études plus solides sur un grand nombre de patientes n’ont pas davantage établi de lien. Une étude australienne en particulier, menée par Davis et al. [12], a évalué les scores de désir et de satisfaction sexuels grâce à une échelle psychométrique validée, le « Profil de la Fonction Sexuelle Féminine (PFSF© ) » [13, 14] chez 1 423 femmes de 18 à 75 ans recrutées au hasard dans les listes électorales. Aucune relation significative n’a pu être établie entre un bas score au PFSF© et des taux bas de testostérone totale ou libre ou d’androsténedione. Une étude plus récente [15] sur 29 femmes en ménopause naturelle a cependant corrélé positivement les taux de testostérone à une plus grande capacité aérobique maximale et les taux de DHEA, SDHEA et androsténedione à une plus grande sensibilité à l’insuline. Les taux de testostérone étaient négativement corrélés à la masse grasse de ces femmes (p < 0,10 ; figure 2) Les androgènes endogènes semblent donc ici associés à un profil morphométrique, métabolique et fonctionnel favorable mais l’étude porte sur un petit nombre de femmes en ménopause naturelle. 1,75 2,00 r = 0,408 p = 0,028 4,5 4,0 3,5 3,0 0,75 n = 29 1,00 1,25 1,50 1,75 2,00 Log10 Testostérone Figure 2. Corrélations entre taux de testostérone et mesures morphométriques et fonctionnelles (n = 29) (d’après [15]). Dans les études randomisées contrôlées avec la testostérone exogène chez les femmes ménopausées, un effet significatif a été démontré dans le désir sexuel, la réponse sexuelle et la fréquence des activités sexuelles. Les essais SM1 [16] et SM2 [17], études pivots du patch à la testostérone, ont porté sur des femmes en ménopause chirurgicale, chez qui l’insuffisance androgénique (en particulier les troubles sexuels) est plus marquée. Il s’agit de deux études multinationales (États-Unis, Canada et Australie) de phase III, au design identique, portant respectivement sur 562 et 532 femmes. L’objectif était l’évaluation de l’efficacité et de la tolérance d’un patch transdermique à la testostérone (300 g/j) chez la femme ménopausée chirurgicalement (surgical menopause [SM]) avec baisse de la libido associée à une souffrance psychologique (hypoactive sexual desire disorder [HSDD]). Les critères d’inclusion dans les etudes étaient les suivants : – ovariectomie bilatérale associée à une hystérectomie six mois ou plus avant le début de l’étude ; – dose stable d’œstrogènes (oraux ou transdermiques) depuis trois mois ou plus avant le début de l’étude ; – relation stable, avec un partenaire présent plus de 50 % du temps ; – vie sexuelle satisfaisante avant l’ovariectomie, perte significative du désir sexuel et diminution de l’activité sexuelle après l’opération provoquant une souffrance psychologique (HSDD). La démonstration objective d’une amélioration de la fonction sexuelle des patientes à six mois a été faite à partir de trois instruments psychométriques validés : – le carnet de recueil de l’activité sexuelle (SAL© ), permettant aux patientes de quantifier et qualifier précisément leur activité sexuelle totale hebdomadaire ; – le profil de la fonction sexuelle féminine [13, 14] (PFSF© ), déjà évoqué, mesurant, sur 30 jours la baisse de la fonction sexuelle chez les femmes ménopausées dans sept domaines de la fonction sexuelle (désir, plaisir, excitation, réponse, image de soi, orgasme et inquiétude d’ordre sexuel) ; – l’échelle de souffrance psychologique [18] (PDS© ), mesurant, sur 30 jours, la souffrance psychologique liée à l’absence de désir sexuel. Ces travaux ont montré que, après six mois de traitement, le patch à la testostérone augmente le désir et l’activité sexuelle satisfaisante totale et réduit la souffrance psychologique secondaire. Davantage d’hyperpilosité a été constatée dans le groupe traité par rapport au placebo (7,3 % vs 5,9 %) sans que cette différence n’atteigne la significativité clinique. Quatre-vingt-onze % à 96 % des effets secondaires androgéniques (acné, alopécie, hyperpilosité, raucité de la voix) ont été considérés légers et se sont révélés réversibles à l’arrêt du traitement pour la majorité des cas. Une étude américaine devait par la mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 3, juillet-août-septembre 2012 239 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Mini-revue suite confirmer le caractère cliniquement significatif des résultats de ce traitement [19]. En ce qui concerne la femme ménopausée sans estrogénothérapie, l’étude Aphrodite [20] a porté sur 814 femmes en ménopause chirurgicale ou naturelle, atteintes de HSDD et traitées par patch de testostérone pendant six mois. Le traitement a donné des résultats du même ordre que ceux des études SM1 et 2, mais le taux des effets secondaires androgéniques, en particulier de l’hyperpilosité a été plus élevé dans le groupe traité que dans le groupe placebo (30 % vs 23,1 %). Un cancer du sein a été observé chez quatre femmes du groupe testostérone 300 g/j vs aucun dans le groupe placebo mais des études plus prolongées sont nécessaires pour conclure sur les effets mammaires à long terme de ce type de traitement. Enfin, l’étude Intimate NM1 [21] a étudié l’effet du patch de testostérone chez 549 femmes en ménopause naturelle atteintes de HSDD et recevant une dose stable d’œstrogènes oraux avec ou sans progestatif. Le traitement par testostérone a significativement augmenté le désir sexuel et la fréquence de l’activité sexuelle satisfaisante sans effet secondaire notable par rapport au placebo. Traitement par déhydroépiandrostérone Le traitement par DHEA repose sur le rationnel qu’elle et la SDHEA sont d’importants précurseurs des œstrogènes et des androgènes (figure 3) et, qu’à ce titre, ils pourraient soulager les signes fonctionnels de la ménopause, tout en améliorant le bien-être général et la sexualité. Davis et al. [22] a fait la revue de tous les travaux portant sur l’effet de la DHEA sur la fonction sexuelle, le DHEA SULFATE ESTRADIOL L’insuffisance androgénique en ménopause : faut-il traiter ? L’analyse de la littérature montre donc que les seules études convaincantes de l’effet de l’androgénothérapie chez la femme ménopausée portent sur l’effet de la testostérone transdermique sur le HSDD. La testostérone par voie orale, intramusculaire, ou implant est uniquement disponible dans les pays anglo-saxons. La testostérone par voie transdermique est commercialisée en France sous le nom d’Intrinsa® , sous forme d’un patch bihebdomadaire (délivrant 300 g/j) uniquement indiqué, sur la base des études SM1 et 2, en association à une œstrogénothérapie, dans le traitement de la baisse de désir sexuel chez les femmes qui ont subi une ovariectomie bilatérale et une hystérectomie (ménopause induite chirurgicalement). Il est recommandé jusqu’à l’âge de 60 ans et contre-indiqué en cas de cancer du sein ou de néoplasie œstrogénodépendante. La durée optimale de ce traitement reste encore à préciser. La DHEA, disponible sous forme orale (comprimé à 50 mg), ne possède aucune AMM à ce jour chez la femme. La tolérance à long terme de ce type de traitement reste encore à préciser. Le rôle des androgènes sur le 5-DIOL SULFATE DHEA ESTRONE bien-être, les paramètres métaboliques et les fonctions cognitives jusqu’en 2010. Bien que quelques études transversales ont évoqué un lien entre taux bas de DHEA et altération de la fonction sexuelle, diminution du bienêtre et des performances cognitives en postménopause, les études randomisées contrôlées contre placebo n’ont montré aucun effet favorable de la DHEA orale dans toutes ces indications, ni sur les bilans lipidiques ou glucidiques. ANDROSTÈNEDIONE TESTOSTÉRONE 5-DIOL 5β-A ETIO ETIO-G 5α-A ADT ADT-G DHT 3α-DIOL 3α-DIOL G 3β-DIOL 3β-DIOL G DHT = dihydrotestostérone ; 5-A = 5-androstènedione ; 3-diol = 5-androstane-3,17-diol ETIO = étiocholanone; ETIO-G = étiocholanone glucuronide Figure 3. Métabolisme de la DHEA chez la femme (d’après [22]). 240 mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 14, n◦ 3, juillet-août-septembre 2012 développement et la progression du cancer du sein, en particulier, n’est pas encore parfaitement connu. Plusieurs études in vivo et in vitro démontrent que les androgènes ont un effet inhibiteur sur l’épithélium mammaire, tandis que la majorité des études épidémiologiques rapportent une association positive entre des taux élevés d’androgènes et le risque de cancer du sein [23]. L’expression du récepteur aux androgènes semble être un facteur pronostique positif. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Conclusion Le diagnostic d’insuffisance androgénique de la femme ménopausée doit être posé par le biais d’un dosage de testostérone libre dans, ou en-dessous, du quartile le plus bas des taux normaux de la femme en période reproductive en association avec les signes cliniques et un statut œstrogénique correct, après élimination d’une pathologie confondante. En France, la seule AMM de l’androgénothérapie chez la femme ménopausée consiste en un patch bihebdomadaire de testostérone (Intrinsa® délivrant 300 g/j) uniquement indiqué, en association à une œstrogénothérapie, dans le traitement de la baisse de désir sexuel chez les femmes qui ont subi une ovariectomie bilatérale et une hystérectomie (ménopause induite chirurgicalement). Il est recommandé jusqu’à l’âge de 60 ans et contre-indiqué en cas de cancer du sein ou de néoplasie œstrogénodépendante. La tolérance à long terme de ce type de traitement reste encore à préciser. Conflits d’intérêts : consultante chez Procter & Gamble Pharmaceuticals, de 2007 à 2010. 7. Zumoff B, Strain GW, Miller LK, Rosner W. Twenty-four hour mean plasma testosterone concentration declines with age in normal premenopausal women. J Clin Endocrinol Metab 1995 ; 80 : 1429-30. 8. Burger HG. A prospective longitudinal study of serum testosterone, DHEAS and SHBG levels through the menopause transition. 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