Comment rompre une relation abusive

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Comment rompre une relation abusive
Comment rompre une relation abusive
Il se peut que vous soyez dans une relation abusive psychologiquement, verbalement,
sexuellement ou encore que vous vivez dans un climat de doute, de peur, de chantage
avec un partenaire alcoolique ou toxicomane. Il est important avant toute chose de
sortir d’une relation qui vous détruit, de vous donner les moyens d’y parvenir. Ce
document se veut un guide pour vous aider à vous en sortir.
Vous voulez vous débarrasser de lui, mais quand vous décidez d’agir toutes sortes
d’angoisses vous en empêchent. Les conseils ci-dessous peuvent vous venir en aide.
À chaque « Je ne peux pas » opposez un « Pourquoi pas? ».
Les mots paralysent. À chaque fois que vous dites « Je ne peux pas ». vous vous
« entendez » les penser et vous les interprétez comme un fait. Alors quand les
mots « Je ne peux pas le quitter » vous montent aux lèvres, dites « Pourquoi
pas? ».
Énumérez les raisons qui vous empêchent de le quitter. À chacune de ces
raisons, dites « Pourquoi pas? ». Ripostez à chacune d’elles avec une question.
« Je ne peux le quitter. Pourquoi pas? J’ai peur d’être seule. Qu’arrivera-t-il si je
suis seule et si j’ai peur? Je serai triste. Que m’arrivera-t-il alors? ». À mesure
que vous répondrez à ces questions, vous comprendrez qu’après un malaise
passager, vous vous en sortirez.
Souvenez-vous de vos anciennes peurs et de la façon dont vous avez pu les
surmonter. Songer aux occasions où il y avait plus de peur que de mal.
Réfléchissez à ce que vous avez fait mais que vous craigniez de ne pas pouvoir
faire.
Vous pouvez vous séparer de lui. C’est à vous de décider. Bien sûr que vous
pouvez le faire.
Faites l’inventaire de vos possibilités.
Certaines femmes pensent qu’en quittant « l’homme de leur vie » qu’elles seront
incapables de survivre seule.
Il faut redresser la tête, respirer, partir et
recommencer sa vie. Ce changement peut vous sembler bouleversant mais ne
serait-il pas préférable que vous l’osiez, plutôt que d’avoir à vivre ce que vous
subissez à chaque jour. Où trouveriez-vous une situation plus invivable que cellelà?
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Beaucoup de possibilités vous sont offertes. Vous avec d’autre recours que de et
tolérer passivement le tourment infligé. Il suffit de vouloir choisir son destin soimême. Courage !
La solitude et la liberté sont des trésors et non pas des punitions.
Vous appréhendez de quitter un homme parce que vous appréhendez d’être seule.
Ce que vous craignez est ce qui vous fait le plus défaut: du temps pour être seule
et réfléchir, ressentir et être. De vivre seule vous remplit d’appréhension, prenez
courage. Quand vous en aurez fait l’expérience, vous verrez que c’est là le plus
beau cadeau que vous pouviez avoir.
Vous pourrez décider par vous-mêmes: vous vous appartenez. « Quel bonheur
de pouvoir être ce que je veux être ». Vous êtes plus heureuse que vous ne l’avez
jamais été auparavant.
Faites de la visualisation, et agissez.
La visualisation, l’imagerie mentale est efficace. Vous songez à quitter l’homme de
votre vie, mais vous craignez de reculer le moment venu, faites appel à l’imagerie
mentale pour vous aider. Projetez-vous mentalement un film de la rupture, sans
omettre un seul détail (vos vêtements, l’expression de votre visage et ainsi de
suite).
Décidez ce que vous diriez et imaginez sa réaction. Imaginez-vous en train de lui
répondre fermement et résolument. Imaginez que vous êtes tentée de renoncer,
de faiblir dans votre résolution et visualisez-vous fâcher de ce moment de
faiblesse: « Non. Je ne me laisserai pas encore une fois prendre au piège. »
Voyez-vous heureuse après son départ. Rejouez souvent ces scènes dans votre
tête. Quand vous les maîtriserez, foncez.
Faites appel au judo psychologique, et agissez.
Vous ne trouvez jamais un moment opportun pour le faire. Pourquoi pas le laisser
s’en charger ? La prochaine dispute, au lieu de vous défendre ou d’essayer de
trouver une solution au conflit, suivez le courant. Soyez d’accord avec lui, dites
que c’est vrai, vous êtes une mauvaise personne, c’est vrai, votre relation est
épouvantable, il vaudrait mieux en finir. Il n’aura pas le temps de voir ce qu’il lui
arrive et vous serez libre. Maintenez fermement votre position même s’il essaie de
renouer.
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Pas de détours: agissez.
Parfois préférable de ne pas y aller par quatre chemins pour rompre. Serrez les
mâchoires et agissez.
Un, braquez-vous. Deux, sortez. Ne jamais sous-estimer le pouvoir de la volonté.
Vous serez surprise de voir ce que vous êtes capable de faire quand vous décidez
de la faire.
La peur de la douleur morale vous empêche peut-être de vous débarrasser de lui.
Pour un certain temps, vous vous sentirez peut-être vide, incertaine, mais cette
pause est nécessaire. Vous traverserez ce moment de manque, vous constaterez
que le départ de cet homme ne vous a pas tuée. Vous avez survécu et vous vous
êtes épanouie.
Mais comment faire pour supporter la douleur? Comment affronter les émotions
qui vous bouleverseront? N’essayez pas de fuir ou de nier que la douleur existe.
Laissez-vous porter par la souffrance. Ça fait mal. C’est une émotion très intense
qui ressemble à la douleur. Elle s’accompagne toutefois de la certitude d’être allée
au fond, d’avoir survécu et puis d’être remonté à la surface de la colère et de la
peur. Vous sentirez vos forces, vous serez plus courageuse, plus indépendante.
Faites un bilan, et agissez.
Vous n’êtes pas certaine de vouloir le quitter. Vous avez des doutes. Eh bien! Il
est temps de vous faire une idée! Ensuite, relevez le défi.
Soyez honnête et dressez un bilan du bien et du moins bon, de la joie et de la
douleur. Voyez ensuite quelle colonne l’emporte. Si la douleur est plus grande
que le plaisir, la réponse est claire. Il est temps de partir!
Fixez-vous un but, et agissez.
Une femme qui appréhende de quitter un homme, c’est qu’elle a commis l’erreur
de le placer au centre de son existence. Elle n’a aucune autre ambition que de
préserver sa vie de couple. Vous négligez vos désirs personnels et vos ambitions.
Rassemblez vos forces afin de pouvoir quitter cet homme. Redécouvrez ce que
vous voulez vraiment faire de votre vie, et commencez à le faire, un pas à la fois.
Posez-vous les questions suivantes: « Qu’est-ce que j’ai toujours rêvé de pouvoir
faire? Y a-t-il quelque chose que j’aurais aimé faire ou devenir, et que je n’ai pas
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fait? » Choisissez-en une tout de suite, celle qui vous enthousiasme le plus, le but
que vous pouvez commencer à atteindre sans plus tarder.
Dressez la liste de vos atouts, et agissez.
Tenez compte de ce qui joue en votre faveur. Réfléchissez à vos aptitudes, à ce
qui vous permettrait de gagner votre vie et, qui sait, à former un jour un couple plus
heureux. « Quels sont mes talents, et qu’est-ce que j’aime faire? » Faites ce que
vous aimez faire.
Les gens qui vous entourent font aussi partie de vos atouts. Songez aux gens que
vous connaissez et qui sont de votre côté. Énumérez les parents, les ami(e)s, les
connaissances qui pourraient vous aider moralement ou autrement. Additionnez
les tous, le total vous surprendra.
Ne sous-estimez pas vos aptitudes, vos forces et les gens dans votre camp.
Quand vous reconnaîtrez vos atouts, vous n’appréhenderez plus de quitter un
homme.
Améliorez votre image et remettez-vous en forme
« Je suis trop grosse. Personne ne voudra de moi. » « Je n’ai jamais été
particulièrement attirante, et maintenant j’ai vraiment l’air moche. Oublions ça. »
Ces autocritiques suffisent parfois à vous empêcher de quitter un homme.
Il n’est pas nécessaire que vous ressentiez cela. Vous pouvez changer la
situation. Changez votre façon de penser et soyez bien avec vous-même.
Vivez un peu en célibataire, et puis, débarrassez-vous de lui.
Ayez un avant-goût de la vie de célibataire. Sortez avec vos copines et flirtez un
brin. Permettez-vous de voir qu’il y a beaucoup d’hommes dans le monde qui ne
demanderaient pas mieux que de s’intéresser à vous. Efforcez-vous de savoir à
quoi ressemble se faire traiter avec respect et attention. Vous l’apprécierez.
Vous vous dites: « À quoi ça sert? Il n’y a rien qui m’attend. Jamais je ne
rencontrerai un homme comme... » Vous avez raison. Vous ne rencontrerez pas
d’homme comme lui. Vous rencontrerez un homme beaucoup mieux. Vous
n’avez pas la moindre idée du bonheur que vous vivrez auprès de l’homme que
vous ne connaissez pas encore.
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Rationalisez vos pensées, et agissez.
Vous vous décidez à le quitter, mais chaque fois que vous vous apprêtez à le faire,
des appréhensions vous empêchent d’agir. Interceptez ces pensées avant qu’elles
ne vous démoralisent et ne vous persuadent que vous êtes impuissante à agir.
a) Demandez-vous « Qu’est-ce que je ressens au juste? » Identifiez l’émotion.
b) Demandez-vous quelle pensée a déclenché ce sentiment, cette émotion.
c) Demandez-vous ensuite ce qui se passera.
i.e. Si vous êtes seule vous pensez:
« Je serai triste. »
« Je pleurerai. »
« Je serai déprimée. »
« Je ne rencontrerai jamais un autre homme. »
« Je vais me rouler en boule et je vais mourir. »
d) Répondez à chacun de ces énoncés de façon plus réaliste. Demandez-vous:
« Est-ce que je crois vraiment que les choses se passeront ainsi? Quelles
sont les probabilités que cela se produise? » Déterminez, selon une échelle
de 0 à 10, le risque que vos peurs se concrétisent (0 = aucun risque que cela
se produise; 10 = cent pour cent de risque).
e) Éliminez par la suite ce qui ne risque pas de se produire.
f) Revenez maintenant à chaque énoncé et posez-vous pour chacun la question
suivante: « Que m’arrivera-t-il si cela se produit effectivement? » Répondez.
Répétez cet exercice avec chacun des énoncés.
i.e. Je pleurerai
Quand j’aurai assez pleuré, je me moucherai et
je poursuivrai ma route.
Je serai déprimée
J’appellerai ma mère.
Je consulterai un thérapeute.
J’irai au cinéma et j’oublierai mes problèmes
pendant quelques heures.
g) Posez-vous enfin la question suivante: « Ce qui me fait peur a-t-il le pouvoir
de me détruire? » Vous constaterez bien vite que vos peurs ne sont que des
images produites par vos peurs elles-mêmes.
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Quand vous aurez compris que vos pensées orientent votre façon d’envisager
l’existence, vous prendrez conscience de l’ampleur de vos capacités à transformer
vos émotions. Vous pouvez mettre fin à la paralysie qui vous empêche d’agir
quand il le faudrait, simplement en remettant vos réflexes en question au lieu de
les laisser vous dominer.
Consultez un(e) thérapeute, et agissez.
Une seule séance pourrait suffire à vous donner l’élan qui vous manquait pour agir.
Vous pourrez par la suite décider de poursuivre ou non une thérapie. Ce n’est pas
juste de croire que d’entreprendre une thérapie prouvera une fois pour toutes que
quelque chose cloche en vous.
Ne sous-estimons pas le fait qu’entreprendre une thérapie exige une bonne dose
de courage. « Quel dommage de souffrir inutilement, de persister dans des
comportements autodestructeurs, de passer à côté d’une vie belle et enrichissante,
simplement par peur d’entreprendre une démarche quelconque, une thérapie. »
Tiré de: Verbal, J.L. (1994). Quinze secrets pour le quitter, pp. 291-311, dans Rompre pour de bon! Quand, comment et
pourquoi vous débarrasser de lui. Les Éditions de l’Homme; Québec.
Préparé par :
Service de psychologie
Local C-101, Centre étudiant
Université de Moncton