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Jacques le fataliste et son maître :
Un road movie du XVIII e siècle.
Aventure picaresque, traversée de réminiscences, de péripéties, de
rencontres, suscitant à leur tour de nouveaux récits comme celui, célèbre,
du Marquis des Arcis et de Mme de La Pommeraye…
Jacques et son maître voyagent. Pourquoi ? Difficile de le savoir puisqu’ils
ne le savent pas eux-mêmes. Chemin faisant, ils discutent et se disputent,
croisent des personnages hauts en couleurs… discutent et se disputent.
Echangent des avis différents et… discutent et se disputent. Bref, ils se
tiennent compagnie et sont les meilleurs amis du monde.
Outre nos deux héros, tous les personnages sont dessinés avec éclat !
Diderot les peint avec un panache exceptionnel :
Ils sont généreux, vifs, cruels, perfides, courageux, impétueux ou veules,
mais toujours avec fougue et passion. Et les situations dramatiques sont
pleines d’inventivité et de fantaisie. C’est souvent très drôle et parfois
bouleversant.
Jacques et son maître subodorent que nombre de choses échappent à
l’entendement des pauvres mortels que nous sommes. Ils en prennent
leur parti, partagent une belle amitié et, à l’occasion, les faveurs de jolies
donzelles. C’est une exhortation à vivre !
Mon maître, nous marchons dans la nuit au-dessous de ce qui est écrit làhaut, également insensés dans nos souhaits, dans nos joies et dans nos
afflictions.
Bonheur d’une amitié pure, bonheur de partager et de s’émerveiller
ensemble. C’est une œuvre généreuse qui embrasse la vie !
2
Denis Diderot
(1713-1784)
« L’homme est le terme unique d’où il faut partir et
auquel il faut tout ramener »
Denis Diderot fut connu de son vivant comme le fondateur, avec
D’Alembert, de L’Encyclopédie, œuvre emblématique du Siècle des
Lumières.
On oublie souvent qu’il fut aussi essayiste, l’un des premiers critiques d’art
de son temps et l’initiateur d’un genre dramatique nouveau : le drame
bourgeois (Le fils naturel, Le père de famille).
A la différence de Voltaire et de Rousseau qui furent reconnus comme de
grands auteurs par leurs contemporains, le romancier Diderot ne fut
découvert que bien après sa mort… et pour cause…
En effet, pour avoir écrit et publié « Les bijoux indiscrets » mais surtout
« Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient », Diderot fut arrêté et
conduit à la prison de Vincennes, où il fut détenu trois mois.
Traumatisé par cette mésaventure, Diderot continuera d’écrire … mais
secrètement.
De 1749 jusqu’à sa mort en 1784, Il rédige La religieuse, le Neveu de
Rameau et Jacques le fataliste et son maître.
3
Les Personnages
Jacques le Fataliste : C’est un personnage truculent, malin, pétillant. Un
domestique à la « Scapin ». Beaucoup plus vif que son maître, il le domine parfois mais
une profonde affection lie les deux hommes. Personnage un tantinet cabotin, Jacques
aime à parler et prend grand plaisir à s’écouter.
Le Maître : Inséparable de Jacques, il est plus nonchalant et plus naïf. De
situation sociale évidemment supérieure à son domestique Jacques, il aime à le
sermonner, l’entretenir de propos philosophiques. Ils ont comme points communs un
profond plaisir à s’écouter parler et un amour immodéré pour les vastes popotins
(Notamment celui d’Agathe).
Saint-Ouen : « Ami » du maître. Saint-Ouen est un escroc perfide. Amant
d’Agathe, il manipule le maître pour tenter de la lui faire épouser…
Agathe : Jeune bourgeoise dont s’est amouraché le maître et qui, sous ses airs
innocents, se joue à merveille de son malheureux soupirant.
Le fils Bigre : Ami de Jacques. C’est un personnage touchant car naïf et
bienveillant. Jacques n’est pas toujours très délicat à son endroit (où peut-être l’est-il
trop à l’endroit de sa compagne, Justine).
Justine : Compagne du fils Bigre, jolie jeune femme peu farouche…
Le père Bigre : Vieux brave, quelque peu idiot et sentencieux.
L’hôtesse : Femme éminemment charismatique ! Elle dirige d’une main de fer
son auberge et de plus elle a le même atout qu’Agathe, atout qui a tant séduit le
maître. Admirable conteuse, elle joue à merveille l’histoire de Madame de la
Pommeraye (une autre terrible Marquise de Merteuil !), femme délaissée qui se
vengera cruellement de son amant, le marquis des Arcis.
Marquis des Arcis : Amant libertin de Madame de la Pommeraye. Il commet
l’erreur de la délaisser. La douce amante va se révéler moins douce qu’il n’y parait…
La mère et la fille D’Aisnon : Femmes de petite vertu, Madame de la
Pommeraye
va
les
utiliser
pour
perdre
son
inconstant
amant.
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Note d’intention
Récemment un ami m’a demandé pourquoi j’avais adapté « Jacques le fataliste et son
Maître », une œuvre vieille de plus de deux cent ans…
J’ai cru sentir, dans cette question, comme une petite pointe de reproche.
Oui, je subodorais qu’il me soupçonnait de défendre une œuvre vieillotte, voire
caduque, une pièce « musée », plus intéressante pour les historiens que pour le public.
Soupçon tellement éloigné de ce que je ressens que j’en suis resté d’abord sans voix.
Avant de lui répondre, je lui demandai s’il avait lu ce roman ?
Le « oui » qu’il m’a répondu avait comme une petite teinte d’ancien collégien pas
tellement sûr de lui…
Fort de cette première impression, je lui ai donc déclaré que : « Le temps ne faisait rien
à l’affaire (Molière !) Et que les œuvres les plus sublimes, c'est-à-dire celles qui
touchent à la substantifique moelle de l’homme sont intemporelles (Rabelais !) ».
Là, j’ai vu son regard d’ancien collégien reprendre vie et me reprocher une formulation
« toute faite et passe-partout ».
Contrit je fus !
Je mis donc au vestiaire ma panoplie de professeur de lettres et je lui ai racontai tout le
bonheur que j’avais eu à fréquenter pendant trois mois Jacques et son Maître, lors de
mon travail d’adaptateur. C’est une très belle histoire d’amitié particulièrement
touchante.
Deux hommes, Jacques le domestique et son Maître, voyagent ensemble depuis plus
de dix ans.
Ils se complètent à merveille. L’un couard, l’autre courageux, l’un débrouillard et l’autre
maladroit, l’un riche, l’autre pauvre, l’un subtil et l’autre…un peu moins.
Mais aussi bavards l’un que l’autre !
J’ai eu envie de mettre en scène cette conversation brillante, vive, pétillante, où les
personnages évoqués jaillissent soudain sur scène et participent, tant par le verbe, que
par l'action à cette délicieuse aventure.
Œuvre pour gourmands et gourmets, aussi profonde que légère, aussi piquante que
policée.
Je souhaite partager cette désinvolture, cette joie de vivre, cette allégresse, sentiments
qui n’ont rien de caduc (heureusement !!!) mais dont, je crois, nous manquons peutêtre, en ce moment…
Claude GISBERT – Metteur en scène
5
L’équipe artistique
Claude GISBERT
Adaptation, mise en scène et « Jacques ».
C’est au conservatoire du XIe arrondissement
sous la houlette de Jean-Pierre Martino et Cécile
Grandin, que Claude apprend son métier de
comédien. En sortant, il interprète des auteurs tant
classiques, Lesage, Beaumarchais, Molière… que
contemporain, Satie, Tardieu, Obaldia, Schisgal… En
1995, il crée sa compagnie, Les Tréteaux Bleus, et se lance dans la mise en
scène. Il travaille au théâtre du Tambour Royal, Lucernaire, Ranelagh… sur
des œuvres de Molière, Feydeau, Tchekhov… mais aussi des œuvres
contemporaines comme Tête de jeune fille de Rosemonde Cathala…
Cédrick LANOË
« Le Maître ».
Au théâtre, il collabore dès ses débuts avec la
compagnie Maskantête et joue Ahmed Le Subtil
(Alain Badiou), Les Émigrés (Slawomir Mrozek),
Haute Surveillance (Jean Genet), avant de rencontrer
Maurice Bénichou qui le met en scène dans Dom
Juan (Molière) puis dans Knock (Jules Romains) aux
côtés de Fabrice Luchini. Avec Pierre Trapet, il joue Variations sur le rire et
prépare avec lui sa prochaine création. Dans une mise en scène de C.
Huitorel, il interprète Arlequin dans L’île Des Esclaves (Marivaux) et joue
Arsace en 2014 dans Bérénice (Racine). Il tourne actuellement dans
Blanche Neige... mais comme elle ne pourrissait pas (Angelica Lidell).
Devant la caméra, il joue dans plusieurs films et notamment sous la
direction de Manuel Poirier, dans Le Sang des Fraises, La Maison ou encore
Le Café du Pont.
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Sandy FARHI
« Justine », « D’Aisnon fille », « Agathe ».
Danseuse et comédienne, Sandy Farhi s'épanouit
sur les planches depuis son plus jeune âge.
Cabaret, comédie musicale et théâtre, radio, photos
et tournages. Désireuse d’apprendre toujours plus
elle obtient son Bac théâtre puis une Licence en Arts du spectacle et enfin
son Master en Théâtre et Cultures du Monde à Besançon. Ses bagages en
main, elle débarque à Paris pour se professionnaliser avec sa coach Hélène
Zidi du Laboratoire de l'Acteur. Parallèlement, elle tourne avec de jeunes
réalisateurs, goute au one woman show, et joue au Théâtre Clavel et à la
Reine Blanche dans la pièce Séjour dans les Hamptons de M. Grenet….
Maud GALET-LALANDE
« L’hôtesse », « Mme de La Pommeraye ».
Directrice artistique de la compagnie Les Heures
Paniques, Maud Galet-Lalande est également auteur,
metteur
en
scène
et
comédienne.
Formée a l’école de théâtre Acting International, elle
a suivi des formations sous la direction de Michel
Dydim, Laurent Gutmann, Frédéric Mauvigner...
Hormis sa propre compagnie, elle joue régulièrement pour la Cie Kalisto et
la compagnie Les Bestioles depuis 2008.
Elle a mis en scène plusieurs spectacles dont elle est également auteur :
Pourquoi y’a-t-il Que Dalle... plutôt que Rien ? (avec le soutien de la Ville
de Metz, du Conseil Régional de Lorraine…), ou 16 m2 (mêmes soutiens),
qui tourne régulièrement depuis 2011.
Elle joue également pour le cinéma (Plan de Table – réal. C. Raynal...), et la
télévision (Les Malgré-Elles – réal. D.Maléval...), et prépare actuellement
son premier documentaire.
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Laetitia RICHARD
Mme D’Aisnon…
Formée au Forum du Mouvement en théâtre et
chant, puis à F.A.C.T. avec Sarah EIGERMAN et Edwin
GERARD qui lui fera jouer plus tard le rôle d’Isabelle
dans "Les Plaideurs" de RACINE, elle interprète
depuis 20 ans des personnages tant du registre
classique, que contemporain : Racine, Labiche, La
Ronde de Schnitzler, Woyzeck de Büchner, Tennessee Williams... Elle a
aussi interprété de nombreuses pièces Jeune Public à succès : La Belle et
la Bête mise en scène de Guy Grimbert au Palais des Glaces, Les Aventures
de Tom Sawyer, Le Roman de Renart, Alice au Pays des Merveilles, mises
en scène de Freddy Viau au Théâtre Michel entre autres.... Parallèlement
elle a tourné dans de plusieurs courts-métrages et longs métrages,
récemment avec François OZON dans "Une Nouvelle Amie".
Denis LEFRANÇOIS
« Bigre fils », « Des Arcis »…
Comédien, écrivain et metteur en scène
québécois, Denis
Lefrançois a étudié au
conservatoire d’art dramatique de Québec avant de
s’envoler vers la France où il entre à l’école Claude
Mathieu jusqu’en 1997. Son parcours s’élargit a
travers différents registres, Des fourberies de Scapin
à Poil de carotte,, en passant par les plaideurs de
Racine, Les petites mélancolies de Fabrice Melquiot, Lukalila de Suzie
Bastien et dernièrement la solitude hivernale de Mathieu Beurton. On a pu
le voir à la comédie Française dans le Marchand de Venise, mis en scène
par Andrei Serban. Il tourne pour la télévision et le cinéma avec des
réalisateurs tels Denis Amar, Jean-Pierre Mocky, Fabrice Main, Andrei
Campeanu, Christian Lara…
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Dimitri MICHELSEN
« Saint-Ouen » et « Bigre Père ».
Formé à l’E.S.A.D. (École Supérieure d’Art
Dramatique de Paris), il travaille avec Jean-Claude
Cotillard, Raphaëlle Minaert, Yves Pignot et Christian
Benedetti. Depuis 2001, pour le théâtre, il joue des
textes classiques et contemporains (Marivaux,
Shakespeare, Molière, Tardieu, Pirandello, Fernando
Arrabal….) avec de nombreux metteurs en scène (Christian Benedetti,
Ethery Pagava, Bruno Allain, Philippe Lipchitz, Andrew Wilson). Au cinéma,
il est dirigé par Yvan Attal, et par Nicolas Alberny et Jean Mach, en 2007,
sur 8th Wonderland. On peut aussi le voir dans les formes courtes de
Canal+ adaptées de la B.D. de Riad Sattouf la Vie secrète des jeunes,
réalisé par Basile Tronel…
Niccolò RIGUTTO : Assistant metteur en scène.
Pianiste classique, il a été formé par Rena Shereshevskaya, Fernando
Rossano et Olivier Gardon. En 2006, il a obtenu le premier prix du
Conservatoire de Paris (CNR).
Après un détour par Sciences-po et une maîtrise d’Histoire de l’Art à la
Sorbonne, il choisit de se consacrer au théâtre et à la mise en scène. Il suit
une formation d’art dramatique auprès de Gilbert Levy à la Schola
Cantorum. Il a mis en scène, sous la direction de Christian BUJEAU, La
Comtesse d’Escarbagnas, de Molière, en 2013 et l’a assisté pour Violena
ou les Vampires Subventionnés, de Victor Haïm, en 2014 aux Théâtre des
Feux de la Rampe. Il a travaillé aux musiques de la Nuit des Rois de
Shakespeare et de Un Fil à la patte de Feydeau, mis en scène par Camille
Roy…
Frédéric MOREL : costumes et décors.
C’est en 1992, après dix ans de haute couture, que Frédéric commence sa
carrière de costumier de théâtre. De 1993 à 2002, il travaille comme
costumier à Paris pour le Vingtième théâtre. Ses créations recouvrent
toutes les époques : du costume antique au style contemporain…
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La Compagnie les Tréteaux
bleus
Metteur en scène : Claude GISBERT
(Historique de la compagnie)
2014 – Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée de Musset, suivi de
Au bord du lit de Maupassant (Théâtre le Ranelagh).
2013 – Mise en lecture d’une dizaine d’auteur de théâtre pour des
librairies (Schisgal, Albee, Satie, Allen, Reza…)
2012 – Les Révélations de l’entoqué, de Cami, Tardieu, Prévert…
(Théâtre La Reine Blanche)
2011 – Les Mémoires d’un valet de pied, de W. M. Thackeray (Théâtre
La Reine Blanche)
2010 – L’École des femmes de Molière (théâtre Lucernaire, reprise
mars 2012 au théâtre Douze)
2008 – On passe dans huit jours, Une Paire de Gifles, le KWTZ de Sacha
Guitry (théâtre du Tambour Royal)
2007 – Le Cri de l’Ôtruche de Claude Gisbert (création au théâtre du
Tambour Royal)
Richard III de Shakespeare (lecture-spectacle au Petit Hébertot)
2006 – Colette montage de textes de Colette.
2003 – Sonate à deux voix textes et musiques classiques de La
Fontaine, Bach, Allais, Schubert, Hugo, Satie, Strauss, Wilde, La Bruyère
(théâtre Au Bec Fin)
2002 – Tête de jeune fille de Rosemonde Cathala (tournée dans le Sudouest et Festival d’Avignon)
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2000 – La Peur des Coups, La Paix chez Soi, Gros Chagrins de Georges
Courteline (théâtre du Tambour Royal)
Esquisses succession de farces de Claude Gisbert (théâtre du Tambour
Royal)
1998 – Le Tartuffe de Molière (théâtre du Tambour Royal)
1997 – La Demande en Mariage, Les Méfaits du Tabac, Un Jubilé
d'Anton Tchékhov (théâtre du Tambour Royal)
1996 – La Mariée Amarante création de Claude Gisbert à partir de cinq
pièces en un acte : Le Sacrifice du bourreau de René de Obaldia, Les
Coteaux du Médoc de Tristan Bernard, Le Piège de Méduse d’Erik Satie,
Oswald et Zénaïde de Jean Tardieu et L’Homme de paille de Georges
Feydeau (théâtre Montmartre Galabru et théâtre du Tambour
Royal)
1995 – La Peur des Coups de Courteline et Mais n'te promène donc
pas toute Nue ! de Feydeau (théâtre Montmartre Galabru et en
tournée dans les Pyrénées)
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Revue de presse
de la compagnie Les Tréteaux Bleus.
(Presse depuis 2010. Pour le parcours complet :
http://claude-gisbert.com/revue-de-presse/)
L’École des femmes, de Molière, au théâtre du Lucernaire :
Theatrorama – Laurent Schteiner.
Une école des femmes dépoussiérée.
« Installée au lucernaire pour un temps, la Compagnie des Tréteaux Bleus
présente, avec bonheur, cette pièce que Molière a écrite en 1662. Metteur
en scène et comédien, Claude Gisbert a co-signé avec Chantal Labouré la
mise en scène de ce beau spectacle. Cette pièce indémodable et défendue
par la compagnie des Tréteaux bleus trouve des accents de renouveau
malgré un classicisme avéré des compagnies théâtrales qui ont l’habitude
de la jouer. La scénographie est des plus simples mais sert largement le
propos. Une fausse entrée côté cour désigne la demeure du Maître,
Arnolphe et un banc coté jardin. Ce riche bourgeois convoite une jeune
fille, Agnès, qu’il a recueillie alors qu’elle était enfant. Il l’a élevé et
façonné selon certaines règles propres à assouvir son dessein. « Epouser
une jeune femme idiote est mère de toutes les suretés » résume la pensée
de ce brave bourgeois. Cependant Agnès s’amourache d’un jeune homme,
Horace. En proie à la tyrannie d’Arnolphe, Agnès trouvera les moyens
d’imposer son amour avec Horace. »
Lorsqu’Arnolphe rencontre Tex Avery.
« La mise en scène tranche par le soin particulier apporté à l’interprétation
des sous-textes qui font de ce spectacle un régal. Une connotation
moderne liée à ces sous-textes donne à ce spectacle des allures de farce.
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Claude Gisbert donne à son personnage une dimension proprement
burlesque. Son jeu est bien dessiné, presque graphique et proche d’un
personnage de bande dessinée. Ses changements de ton, ses mimiques,
et ses sauts dus à la surprise des situations incontrôlées, l’apparentent à un
personnage de Tex Avery. Toutes ces ruptures apportent un rythme
régulier qui retiennent l’attention du spectateur jusqu’au dénouement
ultime. »
Un trio désopilant.
Hormis la présence de Claude Gisbert, il faut mettre à l’honneur les
deux domestiques, compères d’Arnolphe, servis par Séverine Cojannot et
Guillaume Laffly. Ce trio fonctionne à merveille et complète ce tableau
désopilant. Les autres comédiens ne déméritent pas en assurant un jeu
sobre et en conférant à l’ensemble une belle dynamique. Ce Molière à la
sauce « Tex Avery » avait un petit goût de revenez-y.
Modes et travaux – Patricia Adrian, 28 janvier 2010.
« Allez voir la célèbre pièce de Molière, L’école des femmes interprétée par
la troupe Les tréteaux bleus ! Le texte reste intemporel et les
problématiques traitées sont toujours d’actualité : la jalousie, la
manipulation et l’amour. La mise en scène choisie par Chantal Labouré et
Claude Gisbert permet d’aborder des sujets graves sur un air de comédie.
Les comédiens nous dévoilent avec délicatesse toute la complexité de leur
personnage et le paradoxe de la situation. Les costumes respectant la
mode de l’époque, sont magnifiques et le jeu de lumières est subtil.
Pendant 1 heure 45 minutes, on remonte le temps jusqu’au XVIIe siècle
sans oublier que nous vivons à une période où cette pièce de théâtre est
encore légitime. »
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Télérama
« Une certaine fraîcheur, un indéniable plaisir du jeu et de la vivacité
caractérisent la mise en scène de Chantal Labouré et de Claude Gisbert. Ici,
le chef d’œuvre de Molière conjugue la farce (Georgette et Alain) et le jeu
inventif de Claude Gisbert qui campe un Arnolphe fanfaron aux ridicules
comiques… »
Reg’arts – Jérôme Baillet
« Le rôle d'Arnolphe est avant d'être un régal à jouer une performance
d'acteur très éprouvante. En l'interprétant, Claude Gisbert a
magistralement relevé ce défi. Délicieusement double et odieux mais
terriblement attachant, il a su rendre le burlesque de son personnage
palpable et redonner à la Farce toutes ses lettres de noblesses, tant son
énergie porte la pièce. Pierre-Michel Dudan qui incarne Chrysalde nous
gratifie de sa grande présence et prestance pour nous offrir le raisonneur
de la pièce. La douce et innocente Agnès nous apparait sous les traits
lumineux de Rebecca Goldblat qui donne avec toute sa force et son
extrême sensibilité toute le dimension lyrique de son personnage. Vincent
Desprat, malgré ses airs juvéniles, fait virevolter magnifiquement son
Horace, rendant un parfait hommage à toute la densité émotionnelle liée
au tourbillon des sentiments que représente ce rôle d'un jeune amoureux
insouciant et prêt à tout pour tout conquérir. Michel Baladi et Séverine
Cojannot excellent dans leurs rôles de domestiques incapables et
totalement idiots au service d'Arnolphe. Ils sont les indispensables
compagnons qui démontrent la bêtise absolue du raisonnement de leur
maître en matière de relation conjugale et chacune de leurs apparitions
régalent le spectateur… »
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La Muse
A voir sans hésitation !
« Pour réécouter ce merveilleux texte qui, écrit en 1662, reste intemporel.
La variété des thèmes abordés, la jalousie, la manipulation, l’amour, la
tyrannie et l’imparable retournement de situation maintiennent l’attention
de la salle d’un bout à l’autre. Des passages sur les conceptions du
mariage sont vraiment savoureux ! Très intéressant d’ailleurs
De voir les réactions des jeunes dans la salle.
Pour le jeu des acteurs : Ils sont tous parfait… »
Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée de Musset et Au
bord du lit de Maupassant, au théâtre du Ranelagh :
Pariscope – Dimitri Denorme.
« La difficulté à dire les sentiments, à s’unir à l’objet de son cœur et à aimer
dans un monde où les repères sont instables : on retrouve déjà presque
tout l’esprit de Musset dans cette comédie-proverbe en un acte. Ses
interrogations sans fin sur l’amour, son désir insatiable de vouloir le «
réinventer » se laissent aussi largement deviner. La joute verbale qui se
joue entre la fière Marquise, qui se moque des mondanités et déteste
qu’on lui fasse la cour, et le pauvre Comte, qui tente, tant bien que mal, de
laisser parler son cœur amoureux, sans froisser l’humeur de son amie, est
des plus savoureuses. Bien évidemment cette conversation est trop courte
pour justifier un spectacle à part entière. Pour en donner un, Claude
Gisbert a choisi de lui adjoindre deux textes. En guise de prologue, nous
retrouvons le personnage du Comte avant son entretien avec la Marquise.
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Ce dernier soliloque en confessant son amour. Avec élégance et humour,
le procédé vise surtout à mettre le magnifique poème « Si je vous disais
pourtant que je vous aime ». C’est vraiment charmant et plutôt astucieux,
comme d’ailleurs l’irrésistible nouvelle de Maupassant, « Au bord du lit »,
qui sert ici d’épilogue. Après un voyage dans le temps de quelques
années, nous retrouvons le Comte et celle qui est devenue la Comtesse,
plongés dans les turpitudes du mariage. Si l’amour n’a pas totalement
disparu, le Comte a depuis longtemps choisi d’en éprouver la fidélité.
Dans le foyer du théâtre du Ranelagh, qui est décidément le lieu parfait
pour cette représentation, Claude Gisbert et Delphine Ledoux se donnent
la réplique avec justesse, légèreté et enthousiasme. Il faudrait se montrer
bien difficile pour ne pas succomber à leur charme. Programmé à 19h (et
le dimanche à 15h), le spectacle très classique dans sa forme, est un parfait
moyen de débuter la soirée. »
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