troubles du spectre de l`autisme - Canadian Association for Music

Transcription

troubles du spectre de l`autisme - Canadian Association for Music
Ensemble
Canadian Association for Music Therapy / Association de musicothérapie du Canada
troubles du
spectre de
l’a utisme
volume 41, numbéro 1,
2015
Ensemble
directives pour la soumission de texte
Le magazine Ensemble de l’AMC est publié bi-annuellement et est le magazine de nouvelles officiel de l’Association de
musicothérapie du Canada. Les soumissions sont acceptées dans les deux langues officielles et nous encourageons
tous les membres de l’AMC à écrire pour Ensemble sur des sujets reliés à la musicothérapie. Veuillez contacter
l’éditeur pour toutes questions à l’adresse suivante : [email protected]
MANDAT D’ENSEMBLE
• D’offrir un forum écrit pour encourager l’échange et la discussion d’idées et d’informations reliées à la pratique clinique
de la musicothérapie au Canada.
• D’aider à promouvoir une culture de musicothérapie ouverte et inclusive de connaissances au Canada.
• De diffuser des ressources utiles aux musicothérapeutes au Canada.
• De diffuser des nouvelles d’importance à la communauté de musicothérapie canadienne dans un cadre qui surligne la
pratique clinique ou la théorie.
DATES DE TOMBÉE POUR LES SOUMISSIONS
• numéro 1 : 15 juillet • numéro 2 : 15 février
• Les textes soumis après les dates de tombée seront conservés pour l’édition suivante.
VEUILLEZ LIRE ATTENTIVEMENT LES DIRECTIVES SUIVANTES AVANT D’ECRIRE VOTRE TEXTE :
SOUMISSION DE TEXTE
• Les textes en français et en anglais seront acceptés. Veuillez nous faire parvenir votre texte par courriel à l’adresse
suivante : [email protected].
• Lorsque vous envoyez votre texte, vous devez inclure votre nom complet ainsi que vos lettres de créance.
• Si l’article concerne une recherche que vous avez effectuée dans laquelle il y avait des participants, ou décrit votre
travail clinique, vous devez indiquer que vous avez obtenu le consentement éclairé d’écrire au sujet de ces clients dans
votre article.
• Inclure le titre de votre article.
• Toutes les références doivent être faites dans le style APA.
• Les articles considérés comme de la publicité seront refusés. Si vous désirez partager de l’information à propos de
nouveaux produits ou des services qui vous concernent et qui pourraient être d’un intérêt pour la communauté de
musicothérapie, veuillez tout d’abord consulter l’éditeur.
LONGUEUR DU TEXTE
Les longueurs maximales pour les textes sont :
• Nouvelles et critiques de livres – 350 mots
• Les bourses de la formation continue – 500 mots
• Profil d’un membre – 1 000 mots
• Séance de confidence – 1 000 mots
• Autres articles d’information reliés à la musicothérapie ou aux activités de l’AMC – 2 000 mots
PHOTOGRAPHIES
• Veuillez joindre un sous-titre de qui ou de ce qui est représenté dans la photo.
• Les photos doivent être envoyées en format digital tel que jpegs et idéalement avoir une taille finale de 300 dpi.
Les photos qui ont 72 ou 92 dpi comme la plupart des photos prises sur un site internet ne seront pas acceptées.
La taille du fichier de toute photo doit être d’au moins de 500 KB (0.5MB). Un plus grand fichier serait préférable.
• Les personnes représentées sur les photos doivent être avisées par l’expéditeur que leur photo est soumise.
L’éditeur n’est pas responsable d’informer ces personnes.
• De plus, vous devez avoir la permission d’utiliser des photos qui représentent les clients et vous devez indiquer
à l’éditeur d’Ensemble que vous avez obtenu ce consentemente.
PUBLICITÉ
Veuillez communiquer avec le comité de publicité pour les frais relatifs à la publicité à l’adresse suivante : advertising@
musictherapy.ca ou vous référer au site internet de l’AMC : www.musictherapy.ca
Les opinions sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la philosophie et les pratiques de l’AMC, et
ne sont pas approuvées par elle. L’éditeur se réserve le droit de modifier la longueur et le contenu des textes. Veuillez
prendre note que les textes qui ne rencontrent pas les directives mentionnées ci-dessus peuvent être refusés ou seront
retournés à l’auteur pour modifications.
Canadian Association for Music Therapy
Association de musicothérapie du Canada
Révisé en avril 2015
Équipe éditoriale
d’Ensemble
Dans ce numéro
Éditrice
Maryanne Rumancik, ARCT, BA, BMT, MTA
Mot de la présidente ....................................................................... 5
Éditrice clinique
Jennifer Lin, MM, MA, MT-BC, MTA
Bureau de l’AMC..............................................................................7
Bureau de la rédaction.................................................................... 6
Coordonatrice d’équipe de traduction
Tanya Lavoie, MMT, MTA
L’importance de l’implication parentale dès le début de
l’intervention musicothérapeutique ................................................. 8
Équipe de traduction
Marie-Alexandre Girardin, BMT, MTA
Justine Constant, MTA
Annabelle Brault, MT student
Tanya Lavoie, MMT, MTA
Eve Arsenault, MTI
Pascal Comeau, MM, MTA
Humour et gaieté : des stratégies pour motiver les enfants et les
adultes avec un trouble du spectre de l’autisme........................... 10
Révision des textes en français
Debbie Carroll, PhD, LGSMT, MTA
Gabrielle Gauvin, BMus
Imprimeur
Arkay Design & Print, Kitchener, ON
Bourses de formation continue ..................................................... 11
Chanter pour influencer positivement le changement et la
transformation................................................................................ 12
Profil d’un membre : Sheila Lee.................................................... 16
Séances d’aveux : Adrienne Brodeur............................................ 18
Nos nouveaux MTA....................................................................... 19
Les appareils d’écoute personnelle............................................. 20
Mise en page
Pam Lansbergen, BMT, MTA
Email: [email protected]
ANNONCEZ
par l’Association de
musicothérapie
du Canada
Site internet
Ensemble
Programme du congrès annuel
La Revue canadienne de
musicothérapie
le 22 - 24 mai, Calgary, Alberta
http://www.conference.musictherapy.ca/2015/fr.html
Rabais pour
les membres de l’AMC
Pour demander la trousse publicitaire :
[email protected]
3
ENSEMBLE 41(1), 2015
Membres du conseil de l’AMC, des comités et de l’administration
Présidente * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jennifer Buchanan, MTA
Vice-présidente * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cynthia Bruce, MMT, MTA
Trésorière * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rose Walsh Power, BMT, MTA
Publications *. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jennifer Lin, MM, MA, MT-BC, MTA
Formation continue * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adrienne Pringle, MMT, MTA
Ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Maryanne Rumancik, ARCT, BA, BMT, MTA
Revue canadienne de musicothérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nadine Cadesky PhD, MT-BC, MTA
Sylvie Ouellet, PhD, MTA
Publicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kiki Chang, BA, MTA
Responsable de l`accréditation* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Andrea Lamont, MMT, MTA
Responsable d’internat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Emily Finnigan, BMT, MEd., MTA
Responsable du Comité de supervision professionnelle. . . . . . . . . . . . . . . Susan LeMessurier Quinn, MMT, MTA
Registraire francophone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chrystine Bouchard, MTA
Registraire anglophone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pam Lansbergen, BMT, MTA
Liaison avec les étudiants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jennifer Lam, BMT, MTA
Responsables du comité d`éthique* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Karie Bilger, BMT, MSW, MTA
Ruth Roberts, MMT, MTA
Opérations* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lara Robinson, MTA
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tonya Castle Purvis MPH, MTA, PhD stdnt
Relations publiques * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Erin Gross, MA, MTA
Réglementation gouvernementale*. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jill Hedican, BA, BMT, MTA
Fondation de musicothérapie du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . www.musictherapytrust.ca
Adjointe à la direction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pam Lansbergen, BMT, MTA
* indique un rôle au Conseil
www.musictherapytrust.ca
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ENSEMBLE 41(1), 2015
Mot de la présidente
Jennifer Buchanan, bmt, mta
Cet hiver, je prends le temps de réfléchir à propos de
mon mandat de présidente, réalisant qu’il arrivera bientôt à sa
fin (mai 2015). C’est difficile de croire que mes deux ans seront
bientôt terminés.
1. Augmenter les canaux de communication et soutenir les
systèmes critiques (avec l’espoir qu’ils seraient utilisés – merci à
tous les utilisateurs de Facebook).
2. Engager une assistante exécutive
à temps plein, enthousiaste et
complètement engagée.
Comme
vous allez lire dans ce numéro,
Pam Lansbergen est devenue une
vraie figure centrale pour toute notre
organisation, avec une passion pour la
musicothérapie et tous les membres qui
offrent des programmes et des services
de musicothérapie au Canada.
Lorsque j’ai été présidente
la première fois (1998-2001), je
sentais que je devais tout savoir ce
que l’AMC faisait et à la fin je me suis
sentie épuisée.
Cette fois, c’était différent.
Le conseil incroyable avec lequel
j’ai eu le plaisir de travailler a eu la
ténacité et la volonté de compléter des
projets majeurs, dont plusieurs pour
lesquels les membres du conseil ont
passé de 4 à 6 ans à travailler. Vous
avez été témoins de quelques-uns de
ces longs engagements jusqu’à leur
aboutissement, dont notre nouveau
processus d’accréditation.
Pour moi, savoir que beaucoup de choses étaient entre
bonnes mains m’a permis de me concentrer sur 3 choses que je
savais pouvoir apporter et accomplir avant la fin de mon mandat.
Je suis restée engagée à ces 3 éléments, soit :
fonctionnement.
3. Finalement, quelque chose que vous
n’avez pas encore vécu, mais que vous
allez vivre du 22 au 24 mai – le congrès
national de l’AMC. Cette année nous
passons de la planification d’un comité
local à une initiative nationale. C’est un
projet pilote dont nous espérons le bon
Ces trois éléments se concentrent sur notre volonté
primaire, celle de s’assurer que nos musicothérapeutes sont
confiants, compétents et qu’ils ont les emplois qu’ils veulent et
dont la société a besoin.
Bien à vous,
Jennifer Buchanan, BMT, MTA
Lisez Ensemble en ligne
et en couleur
http://www.musictherapy.ca/fr/membres/pdfs-pour-les-membres.
5
ENSEMBLE 41(1), 2015
Du bureau de la rédaction
Maryanne Rumancik, arct, ba, bmt, mta
Rédactrice
Salutations à tous les membres de l’AMC! Au cours de
la dernière année, j’ai travaillé auprès de Laura Gillis dans son
rôle de rédactrice d’Ensemble. Je suis heureuse d’avoir eu la
possibilité de travailler à ses côtés et de prendre connaissance
des détails clairement documentés et de l’échéancier requis
pour la rédaction d’Ensemble. Cela m’a beaucoup aidée à
faire la transition dans mon rôle de rédactrice. Merci Laura
d’avoir répondu à toutes mes questions cette année. J’ai bien
hâte d’apprendre à connaître
les membres de l’AMC à travers
chaque nouveau numéro.
J’aimerais
remercier
tous les membres qui ont soumis
des rapports et des articles. Votre
contribution donne vie à notre revue
et nous aide à rester connectés à
notre profession.
Le thème pour ce numéro
est la musicothérapie et les troubles
du spectre de l’autisme. Merci à
Linda Gambell, Adrienne Brodeur et
Renée White d’avoir partagé votre
travail avec nous.
Merci à Susan Summers
d’avoir partagé sa recherche de doctorat intitulée, «Chanter pour
influencer positivement le changement et la transformation ».
Sa recherche est inspirée du manque d’études sur l’expérience
de l’utilisation de la voix chez les musicothérapeutes, et son
pouvoir d’évolution et de transformation. Plusieurs thèmes ont
évolué dans cette recherche qui inclut la participation de cinq
musicothérapeutes. Les thèmes sont la liberté vocale dans la
vie privée en comparaison avec le contexte clinique, l’identité de
soi à travers le chant, la spiritualité, la guérison et l’éventuelle
transformation. Il était intéressant pour moi de lire la recherche
de Susan Summers en réfléchissant sur mon propre parcours et
de voir comment ma voix a changé à travers les années selon le
contexte dans lequel je me trouvais.
6
ENSEMBLE 41(1), 2015
À travers la compréhension de mes propres
expériences de guérison et de transformation, je suis plus
capable d’aider mes clients dans leur cheminement personnel.
La thèse complète de Susan Summers est disponible
gratuitement au : http://aura.antioch.edu/etds/134. Elle
dresse une liste exhaustive de références qui aideront
certainement les étudiants et les professionnels qui désirent en
apprendre davantage sur le sujet.
Merci à Sheila Lee qui
apparaît dans « Profil d’un
membre ». Sa candidature
a été proposée par le
membre Joseph Lee. Elle a
un parcours très intéressant
avec la musicothérapie et les
personnes ayant un trouble
du spectre de l’autisme. Son
écriture révèle sa passion pour
son travail.
Le thème d’Ensemble
pour l’été 2015 sera la
musicothérapie avec des
personnes ayant un trouble
auditif. J’espère que vous
aurez le désir de partager votre travail à ce sujet avec les
membres de l’AMC. Les articles portant sur un autre sujet
d’intérêt pour les membres de l’AMC sont toujours les
bienvenus. Les procédures de soumission sont incluses dans
tous les numéros d’Ensemble et se trouvent également sur
le site web de l’AMC. Pour toutes questions concernant le
processus de soumission, veuillez envoyer un courriel à la
rédaction à [email protected]
J’espère que le présent numéro vous sera à la
fois intéressant et informatif. Tous les commentaires et
observations nous sont très utiles. Mes meilleurs vœux pour
l’année 2015 !
Bureau de l’AMC
Pam Lansbergen, bmt, mta
Quand je regarde sur le calendrier, je peux
difficilement croire que ça fait déjà un an que j’ai accepté
le poste d’assistante administrative à l’Association de
musicothérapie du Canada. Travailler à temps plein pour l’AMC
est un réel plaisir, car je
relève de nouveaux défis
chaque semaine.
Durant cette
dernière année, plusieurs
changements ont été
faits au contenu du site
web ainsi que dans la
façon de communiquer
avec les membres. Une
connexion personnalisée
pour les MTA, le bulletin
d’information mensuel
ainsi que le groupe
Facebook en sont que quelques exemples.
La création de ce poste a permis de soulager les
membres du conseil de certaines tâches, leur permettant ainsi
de concentrer leur énergie et leur créativité ailleurs (il y en a
toujours plus à faire…). Voici un aperçu de ce sur quoi nous
travaillons :
Une règlementation par rapport aux appareils d’écoute
personnelle : L’AMC a émis une déclaration publique
concernant l’utilisation d’appareils d’écoute personnelle. Cette
déclaration est accessible en appelant au bureau de l’AMC
ou en téléchargeant ce lien :http://www.musictherapy.ca/
documents/official/personalLISTENINGdevices2014.pdf
Alliés de la musicothérapie : L’AMC recrute activement de
nouveaux membres associés, qui désirent supporter le travail
des musicothérapeutes et voir la musicothérapie prendre de
l’ampleur à travers le Canada (amis, famille, collègues, etc.).
Notre défi : TOUS les membres de l’AMC recrutent chacun un
allié. Voici comment :
•
Publicité: Nous avons créé une publicité à laquelle vous
avez accès. Contactez [email protected] pour une
copie.
•
Page web: La nouvelle publicité mène à la nouvelle page
web qui explique les avantages de devenir un allié de la
7
ENSEMBLE 41(1), 2015
•
musicothérapie http://www.musictherapy.ca/fr/allie.html
•
Média sociaux; vous pouvez glisser la publicité sur votre
compte Twitter, Facebook ou sur votre site web personnel.
Réorganisation : L’AMC a divisé son travail en 5 domaines
: PROMOTION PROFESSIONNELLE, OPÉRATION,
DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL, CERTIFICATION MTA
et ÉTHIQUE. Si l’un de ces sujets vous passionne, contactez
[email protected] . Que vous ayez une ou dix heures par
mois à donner, toute l’aide reçue compte.
Congrès 2015 : Le congrès se tiendra à Calgary en Alberta du
vendredi 22 mai au dimanche 24 mai 2015. Nous cherchons
des bénévoles pour joindre le comité organisateur, tant au
niveau local que national. Si vous voulez contribuer à faire
de ce congrès un succès, contactez [email protected].
Restez à l’affut des mises à jour sur le site du congrès
http://www.conference.musictherapy.ca/2015/fr.html
Vote : Le 24 septembre dernier, tous les MTA étaient invités
à voter pour l’approbation des articles sur la continuité.
Ces articles ont été acceptés le 14 octobre soumis au
gouvernement le lendemain. Une révision en règle sera
présentée aux membres de l’AMC au printemps pour qu’elle
soit approuvée.
Je profite de l’occasion pour remercier le conseil
d’administration ainsi que tous les membres de l’AMC pour
cette belle expérience. La musicothérapie continue de changer
et de grandir à travers le Canada et je suis honorée de
participer à son émancipation!
Si vous avez des idées ou si vous êtes passionnés
par un sujet, je serai heureuse de vous entendre! Appelez-moi
au (1-800-996-2268) ou par courriel ([email protected])
en tout temps!
Sincèrement,
Pam Lansbergen, BMT, MTA
Adjointe à la direction, AMC
L’importance de l’implication parentale dès le début
de l’intervention musicothérapeutique
Par Renee White, mta
Musicothérapeute en neurologie
Traduction Pascal Comeau, mm, mta
Depuis le début de ma
carrière en musicothérapie, la
grande majorité des clients avec qui
je travaille est composée d’enfants
en bas de l’âge de six ans, vivant
avec un diagnostic de « désordre
du spectre de l’autisme » (DSA).
Dans mon premier milieu de travail
en tant que musicothérapeute,
l’équipe des thérapeutes impliquait
les parents dans les premières
séances d’évaluation préliminaire
en musicothérapie. Ils étaient
impliqués dans les interventions
de façon minimale et agissaient davantage en tant qu’assistants
afin de compléter les informations de base. Ils fournissaient
au thérapeute différents types d’information afin de pouvoir
développer des buts thérapeutiques, ils apportaient du réconfort
à leur enfant pour favoriser une meilleure intégration dans ce
nouveau milieu et ils faisaient en sorte que le musicothérapeute
puisse comprendre l’enfant malgré ses limites de langage ou de
communication. Dès qu’un rapport confortable était établi entre
le client et le thérapeute, les parents ne participaient plus aux
séances à moins que le thérapeute en fasse la demande en
vue d’une activité particulière. Les parents étaient encouragés
de lire la littérature disponible au sujet du DSA pendant qu’ils
étaient assis dans la salle d’attente.
J’ai bien vite remarqué que même si les clients
faisaient des progrès lors des séances, les opportunités pour
généraliser les acquis étaient limitées. Il y avait bien des cas
où l’intervention avait été tellement efficace que les parents
étaient encouragés de la mettre en pratique à la maison. Les
parents étaient toujours désireux de se joindre aux séances
lorsqu’invités, mais ils avaient souvent de la difficulté à bien
saisir l’intervention thérapeutique qui se passait devant
leurs yeux, car ils n’avaient pas vu l’évolution graduelle qui
menait leur enfant vers cet accomplissement. Bien souvent,
les parents finissaient par se sentir incompétents, car ils
réussissaient pas à reproduire l’intervention à la maison.
Depuis ce temps, j’ai débuté ma pratique privée et je
continue à travailler auprès de cette population. Maintenant, la
plupart des parents de mes jeunes clients avec le DSA
8
ENSEMBLE 41(1), 2015
s’impliquent activement à l’intérieur des séances de
musicothérapie.
Je suis très fervente d’inclure les parents lorsque c’est
possible, car je crois qu’ils ont un rôle important dans l’efficacité
de la thérapie auprès de leur enfant. De plus, je crois qu’ils sont
en quelque sorte eux-mêmes des clients dans le processus
thérapeutique. Bien que les parents n’apparaissent pas dans le
plan d’intervention, ils en bénéficient et leur qualité de vie en est
augmentée.
Le fait que les parents soient inclus leur donne la
possibilité de constater le succès de leur enfant et de plus,
cela leur permet d’y être directement impliqués. Non seulement
la musicothérapie aide les parents à reprendre confiance en
leur rôle parental, mais le fait de voir leur enfant content les
rend eux-mêmes joyeux. Plusieurs parents m’ont fait part de
leur sentiment de « voir leur enfant sous un nouveau jour». La
musicothérapie offre donc aux parents d’être bien plus que des
observateurs. Les interventions musicales leur permettent d’être
des participants actifs lors des séances avec leur enfant...
Apprendre à chanter et à vocaliser avec votre enfant
non verbal va de soi lorsque votre enfant est en bas âge. Ce
n’est plus le cas pour la plupart des enfants avec le DSA qui
travaillent à développer leur langage. Même si le langage se
développe tardivement, apprendre à interagir de cette façon avec
leur enfant permet de développer un rapport plus étroit entre
eux. À plusieurs reprises, j’ai eu des parents qui m’ont dit qu’ils
étaient capables de mieux écouter leur enfant et de mieux saisir
les subtilités de sa communication. Le fait d’être plus à l’écoute
des besoins de leur enfant empêche la frustration de s’installer.
De plus, cela réduit la confusion et réduit les manifestations de
comportements non désirés tels que les crises de colère ou les
comportements reliés à l’anxiété ou au stress.
Nous ne devons pas sous-estimer l’impact pour les
parents des nouvelles interactions positives ainsi rendues
possibles à l’extérieur des séances de musicothérapie.
L’analyse de questionnaires donnés à remplir par des parents
faisant partie d’un groupe de musicothérapie, a démontré que
« plusieurs parents ont considéré de voir leur enfant accomplir
de nouvelles activités pouvant être utilisées à la maison, comme
étant ce qu’il y avait de plus important » (Loth, 2008, p.61). Pour
plusieurs parents, l’interaction avec leur enfant est difficile à
initier. Leur participation à la musique, les aide à obtenir plus de
confiance en tant que parent et à mieux observer et répondre
aux comportements de leur enfant de façon alternative.
En tant que musicothérapeutes, nous sommes
généralement d’accord avec le principe que les activités
musicales à la maison permettent de façon remarquable
d’impliquer toute la famille et de travailler à généraliser les buts
thérapeutiques de l’enfant. Cela s’applique tout particulièrement
aux familles avec un enfant DSA. Ces enfants ont souvent
des centres d’intérêt particulier ou développent certains
comportements que les autres membres de la famille sont
capables de comprendre, mais avec lesquels ils n’ont aucune
affinité. Les parents sont soulagés de voir que leur enfant aime
la musique, car c’est un médium qu’ils utilisent eux-mêmes et
par lequel ils peuvent entrer en contact. C’est aussi un médium
par lequel les autres membres de la famille peuvent interagir
avec l’enfant DSA.
Mis à part les interventions musicales, les parents qui
participent aux séances de musicothérapie avec leur enfant
peuvent constater l’impact des éléments non musicaux qui
interpellent leur enfant. Par exemple, les parents soulèvent
souvent la réaction positive qu’ils voient chez leur enfant
face à la prévisibilité de la structure de chaque séance. Ils
peuvent observer l’empressement avec lequel leur enfant est
prêt à essayer quelque chose de nouveau, pourvu que ce soit
introduit dans un contexte familier et routinier. Ils se rendent
facilement compte qu’un environnement organisé et épuré aide
l’enfant à se concentrer. Ils peuvent alors mettre en pratique
ces techniques dans d’autres milieux. Bien que ces techniques
soient déjà disponibles et expliquées dans des documents, il n’y
a rien de mieux que de les voir en action dans ces situations, car
« voir c’est croire ».
Il faut prendre en considération que l’apprentissage
des parents à l’intérieur des séances avec leur enfant suit
une courbe. Il faut accorder de l’importance au rapport qui
s’établit entre les parents et le/la musicothérapeute. En tant
que thérapeute, il faut prendre en considération le style
d’apprentissage propre aux parents, tout en tenant compte
d’autres considérations telles que les facteurs de stress
extérieurs qui peuvent influencer l’efficacité de la séance.
9
ENSEMBLE 41(1), 2015
Par exemple, il peut s’agir de leur réaction face au diagnostic
de leur enfant ou simplement de tout ce qu’ils ont à faire à la
maison...
Par conséquent, il faut considérer les parents en tant
qu’extension de l’enfant et non du/de la musicothérapeute. Il est
important de ne pas surcharger les parents de consignes ou
d’attentes irréalistes. Par expérience personnelle, je dirais que
la meilleure approche est celle où le parent et le/la thérapeute
peuvent tous les deux apprendre l’un de l’autre. Les parents
sont les experts de leur enfant et le/la musicothérapeute
est responsable de connaitre et d’appliquer les meilleures
interventions telles que décrites dans la littérature. C’est
ensemble qu’on peut le mieux atteindre les buts poursuivis pour
l’enfant.
Avec le temps, avoir atteint une implication parentale
optimale rend les séances plus faciles et voir les parents plus
confiants sortir des séances de musicothérapie avec leur enfant
m’apporte de la joie et une confirmation de mon travail. Je
suis certaine que ces parents sont maintenant les personnes
qui soutiennent le plus la musicothérapie. Les parents sont
enthousiastes de partager les réussites de leur enfant avec les
autres thérapeutes et professionnels qui sont impliqués dans le
développement global de leur enfant. Ceci renforce le principe
que la musicothérapie n’est pas qu’une autre activité à intégrer
dans l’horaire de leur enfant, mais que notre approche contribue
de façon significative à leurs vies dans le moment présent ainsi
que pour leur avenir.
Références
Loth, H. (2008). Music therapy groups for families with a learning
disabled toddler: Bridging some gaps. In A. Oldfield & C. Flower (Eds.), Music therapy with children and their
families (pp. 53-69). London: Jessica Kingsley
Publishers.
Humour et gaieté :
Des stratégies pour motiver les enfants et les adultes
avec un trouble du spectre de l’autisme
par Linda Gambell, bmused, mmt, mta
Traduction : Tanya Lavoie, mmt, mta
Les
personnes vivant
avec un trouble du
spectre de l’autisme
(TSA) peuvent devenir
facilement stressées et
bouleversées par les
activités quotidiennes
courantes. C’est donc
sans surprise qu’elles
peuvent parfois
arriver aux séances
de musicothérapie
dans un état négatif
ou agité. J’ai trouvé
que la gaieté et
parfois l’humour
peuvent désarmer ou rediriger un client. Combiner l’humour avec
des activités musicales semble aider à réduire l’humeur négative,
l’énergie basse ou l’agitation chez certains clients. Ceci sera un
bref article pour exposer quelques exemples de comment j’utilise
l’humour et la gaieté pour passer à travers les états négatifs de
clients vivant avec un TSA, et les motiver à s’engager dans la
musique.
Exemple 1
Tyrone – 5 ans, verbal, hyperactif
Pendant nos trois premières séances, Tyrone et
moi avons développé un bon rapport. J’apprenais à gérer son
hyperactivité et à trouver des activités musicales adaptées à son
énergie et à sa créativité. Sa routine a été interrompue à la 4e
séance, car la porte pour accéder au bâtiment était barrée à son
arrivée, ce qui lui a causé un retard à la salle de musique. Aussi, il
était accompagné de ses grands-parents au lieu d’un parent, ce qui
a rendu la transition plus difficile. Une fois que Tyrone était dans la
clinique, il ne voulait plus entrer dans la salle de musique.
Dans mes notes d’après-séances, j’ai écrit ; « La
spontanéité, la persévérance et la musique l’a amadoué à entrer
dans la salle (et peut être un peu d’humour!). » J’ai commencé à
jouer la chanson du train sur le clavier, ce que nous avons utilisé
dans d’autres séances. J’ai invité Tyrone à venir et à faire le son «
choo-choo » pour moi. J’étais debout près de la porte et je jouais
de la flûte à bec alto en lui tendant la flûte à bec soprano, espérant
qu’il allait venir et jouer. Finalement, j’ai commencé à imiter le
10
ENSEMBLE 41(1), 2015
grognement aigu dans sa voix et c’est ce qui a capturé le plus
son attention. Il est entré dans la salle de musique et notre
séance a continué. J’étais consciente que la séance avait
commencé lorsqu’il était dans la salle d’attente dans un état
résistant.
Une fois que j’avais fait le retour de cette séance, j’ai pu
développer davantage notre relation thérapeutique. En général, des
chansons-histoires gaies sur des thèmes de trains, d’animaux et de
Spiderman ont permis à Tyrone de contribuer de manière créative et
de le garder engagé.
Exemple 2
Sam – un jeune adulte, verbal
J’ai travaillé avec Sam pendant environ un an et demi. Il
était sensible aux changements au niveau de sa médication (qui
s’est produit deux fois pendant notre temps ensemble) et ça semblait
affecter son niveau énergie et son sentiment de bien-être général.
Lors d’au moins deux occasions, Sam est arrivé en
musicothérapie et ne semblait pas dans son assiette, avec une
énergie basse. C’était devenu habituel pour Sam de choisir la
musique qu’il voulait écouter ou avec laquelle il voulait jouer.
Pendant ces séances, je lui demandais s’il aimerait une musique
plus rapide ou plus lente pour commencer et il décida pour
commencer, la musique lente serait mieux. J’ai joué de la musique
douce de notre liste grandissante de chansons précomposées,
et j’ai ensuite commencé à improviser des paroles pour refléter
son humeur. J’ai utilisé de l’humour dans mes paroles pour aider
à alléger son humeur et l’aider à entrer dans la séance avec aise.
Cette technique a très bien fonctionné, car Sam a été capable de
laisser aller son énergie négative et de s’engager plus pleinement
dans la musique. À la fin de la séance, il était dans un état beaucoup
plus positif avec une plus grande énergie. J’ai utilisé de l’humour
dans mes paroles pour aider à alléger son humeur et l’aider à entrer
dans la séance avec aise. Cette technique a très bien fonctionné,
car Sam a été capable de laisser aller son énergie négative et de
s’engager plus pleinement dans la musique. À la fin de la séance,
il était dans un état beaucoup plus positif avec une plus grande
énergie.
Exemple 3
Classe d’une école primaire – 4 enfants, âgés de à 8 ans, verbal et non
verbal
Dans mon expérience où un ou plus de participants dans un
groupe démontre des comportements négatifs, ça peut avoir un effet
négatif sur les autres enfants. Bien que ça peut être difficile, il
est mieux de rediriger rapidement les clients pour être capable de
produire des séances de groupe créatives et amusantes. Adopter
une approche ludique peut bien fonctionner dans ces situations.
La gaieté dans la musique peut être acquise par
des changements ‘surprises’ dans le tempo, rythme ou
dynamiques. Des interventions comme arrêter-et-recommencer
peuvent garder des clients engagés, et ajouter du mouvement
aux interventions (avec ou sans instruments) peuvent aussi
fonctionner. De nouvelles activités, des instruments novateurs
et des vocalises créatives peuvent aussi être idées notables.
Un garçon du groupe avait de la difficulté à faire les transitions
de sa routine de classe régulière au groupe de préférés
avec gaieté.
Un autre client verbal réagissait souvent
de manière négative en début de séance, et se retirait
physiquement du groupe. Une fois qu’il était attiré dans des
interventions gaies et engageantes, sa négativité se dissipait.
Lorsque des individus agités sont plus calmes, le
personnel enseignant, les autres participants du groupe et les
musicothérapeutes peuvent relaxer et se concentrer sur la création
de musique joyeuse et spontanée!
Des pseudonymes ont été utilisés en lieu des vrais noms.
Bourses de formation continue
40 années de soins palliatifs à l’université McGill : le 20e congrès
international sur les soins palliatifs
Amy Clements-Cortes, phd, mt-bc, mta, fami, nmt
Traduction : Tanya Lavoie, MMT, MTA
En septembre 2014, j’ai eu l’honneur de présenter et
d’assister au 20e congrès international sur les soins palliatifs,
à Montréal, Québec. Ayant déjà présenté et assisté à ce
congrès, j’étais très consciente des présentations remarquables
auxquelles j’aurais le privilège d’assister. Le congrès présentait
des conférenciers d’une variété de disciplines, et accueillait des
présentations sur de nombreux sujets tels que : le vieillissement
et la gériatrie; les arts et lettres; la perte et le deuil; les dilemmes
éthiques et les soins palliatifs dans des centres de soins de
longue durée.
Certaines sessions simultanées étaient d’un grand
intérêt pour ceux qui travaillent en soins de longue durée (la
concentration principale de ma pratique clinique), dont : «
Évaluation interprofessionnelle de la douleur parmi des patients
avec démence en soins de longue durée» par Kathryn Pfaff de
l’université de Windsor et ses collègues et « Bien vivre avec
la démence : rehausser la dignité et la qualité de vie avec
l’utilisation d’une intervention novatrice, la thérapie par la dignité
» par Catriona McCaw de l’Écosse et ses collègues. J’ai été
particulièrement impressionnée et inspirée par les conférences
auxquelles je suis allée sur la conception des environnements
en soins palliatifs présentées par European Architects, essayant
de voir comment concevoir les espaces pour les personnes
mourantes. L’une des présentation incluait une étude de
recherche sur des photos prises par de patients mourants.
J’étais heureuse de présenter mes recherches intitulées
« Chansons finales : faciliter l’achèvement de relations en soins
palliatifs à travers la musicothérapie », et « La musicothérapie
11
ENSEMBLE 41(1), 2015
de l’Holocauste, à travers la présentation de deux études
de cas se concentrant sur comment traiter la perte, la mort
et le trauma. J’ai été encouragée par un des conférenciers
présents à chanter pendant l’évènement l’une des chansons
composées.
C’était incroyable de voir comment les professionnels
en soins palliatifs sont touchés par notre travail et sont
prêts à valider son efficacité. Les commentaires sur ma
présentation venant de médecins et d’infirmières furent tout
à fait inspirants et affirmatifs pour moi. Ces professionnels ont
été impressionnés par le soutien psychosocial potentiel que la
musicothérapie peut offrir. Je paraphrase le commentaire d’un
médecin en soins palliatifs : votre travail est impressionnant et
aucun médicament ne pourrait accomplir ce que vous avez fait
avec ce client.
C’était merveilleux de voir d’autres musicothérapeutes
(dont certains sont d’anciens étudiants) présenter et assister
à l’évènement. J’ai été particulièrement honorée de présenter
pendant la même session que Sheila Killoran de l’Alberta,
et encore plus excitée d’avoir Deborah Salmon en tant que
modératrice de la session. Deborah m’inspire depuis des
années dans mon travail en soins palliatifs.
J’aimerais remercier l’AMC et le comité de bourse de
formation continue d’avoir approuvé ma demande de soutien
financier pour aider à être présente à cet évènement marquant!
Chanter pour influencer positivement le changement et la
transformation
by Susan Summers, phd, avpt, nmt, mta
Traduction : Eve
Arsenault, Mmus, MTI
« Chanter fût
la première musique,
l’instrument de la musique
vocale est le corps humain. »
(Crowe, 2004, p. 74).
J’ai été chanteuse
toute ma vie et je me suis
intéressée à l’influence
que le chant peut avoir
sur la guérison bien
avant ma formation de
musicothérapeute en 1986. En tant que musicothérapeute,
psychothérapeute vocale, professeure de chant et guérisseuse
par l’énergie, j’ai assisté aux différents processus de guérison
de mes élèves et clients et ma curiosité m’a amenée jusqu’au
doctorat Leadership et changement de l’Université Antioch,
sous la direction de Dr Carolyn Kenny.
Basée sur mon mémoire de maîtrise qui a vu naître
Hello space model (Summers, 1999), ma recherche qualitative
s’est concentrée sur comment le chant peut être curatif et
comment le chant contribuera aux changements personnels
et à la transformation de cinq musicothérapeutes qui sont
chanteurs et qui ont reçu la formation dans l’approche d’Austin
en psychothérapie vocale. Chaque personne a défini la
guérison en ses propres termes et a relié sa propre histoire à
des évènements, des gens, des situations qui leur ont permis
d’envisager le changement, la transformation et la guérison.
Dans mon mémoire en 1999, j’ai affirmé que notre
voix est aussi unique que notre ADN, notre visage et notre
nom. Mon travail clinique m’a permis de constater que
notre voix chantée a aussi sa propre vibration et sa propre
expérience. « C’est l’expression audible de notre énergie
personnelle » (Summers, 2011, p.307).
Ma pratique clinique est basée sur le principe spirituel
et philosophique qui prétend que nous sommes des êtres
spirituels vivants dans une réalité physique, ce qui nous donne
l’opportunité d’apprendre, de grandir et de guérir à travers nos
expériences, notre attitude et nos sentiments au sein de nos
relations personnelles et de notre communauté. Je crois que
« trouver sa voix » est le voyage que chacun entreprend au
cours de sa vie, sous différentes formes.
12
ENSEMBLE 41(1), 2015
Pour mes recherches doctorales, j’ai lu de la
littérature reliée à la musicothérapie, au chant choral, aux
traitements sonores et à la santé communautaire. Ces derniers
parlent des bénéfices, d’un bien-être général et de la santé
qu’apporte le chant dans la vie des gens. Il est documenté que
le chant apporte la joie et un sentiment de bien-être, facilite
l’expression de ses émotions et le contact avec les autres
(Clift & Hancox, 2001, 2010; Clift et al., 2010; Clift & Morrison,
2011; Eyre, 2011; Tonneijck, Kinebanian, & Josephsson, 2008).
En général, les participantes de mon étude ont senti
que le chant avait une influence positive dans leur vie, « qu’il
offrait un apaisement, une liberté, une énergie et une vibration
curative ainsi qu’une profonde connexion a soi » (Summers,
2014, p. 163). La littérature s’entend généralement pour dire
que le chant a un effet curatif lorsque le bien-être psychologique
de chacun, la responsabilisation, les émotions, le caractère, la
gestion positive de leur vie et le plaisir de chanter de façon intègre
et significative ont été améliorés (Kreutz et al., 2003; McClure,
1998; Patteson, 2000; Sauve, 2004; Whittemore, 1998).
Un fait intéressant était le consensus des cinq
participantes, qui affirmaient ne pas toujours atteindre la
liberté vocale dans leur vie personnelle, mais de toujours
chanter de façon libre et authentique avec leurs clients. Ils
parlaient d’un sentiment de paix, de confort, d’amour et de joie
lorsqu’ils chantent pour leur travail. Quelqu’un a commenté : «
ironiquement, le serrement habituel que j’ai dans la voix n’affecte
pas ma capacité à chanter librement avec mes clients, car
chanter pour eux n’a rien à voir avec moi – la musique est pour
eux ». Une autre personne a dit : « guérir c’est aimer. J’ai toutes
ces parties négatives à l’intérieur de moi qui m’empêchent de
briller, mais ma voix a une autre qualité quand je chante avec
mes clients. Chanter fait ressortir ma joie, car mon but avec
eux est d’aimer. « Les participantes ont identifié et discuté de
différents facteurs qui limitent leur liberté vocale malgré leur
amour du chant et de la musique : le bagage familial, les blocages
émotionnels, la peur de se sentir rejeté, l’image négative de soimême, et le manque d’acceptation (Summers, 2014, p. 166).
Keyes (1983) a écrit, « chaque individu a ses couleurs
particulières et c’est le secret et c’est le secret d’une parfaite
santé. Sans le corps humain, toutes déviations de cette harmonie
particulière entraineraient un problème de santé » (p.99). Une
des participantes savait qu’elle recherchait l’excitation avec
la musique, sentant l’euphorie et les endorphines se libérer
lorsqu’elle chantait. Elle comparait l’acte viscéral et émotif de
chanter à un ‘liquide médicinal’ qui entrait dans son corps par
une vibration. Une personne ayant l’habitude de diriger des
cercles vocaux avait l’impression que ce genre d’apaisement
par la vibration sonore était comme les autres procédures
médicales énergétiques, comme les chirurgies au
laser. Elle a demandé : « pourquoi nos voix n’auraient
pas le même effet ? » Effectivement, pourquoi pas ?
Un autre thème majeur a été l’identité. Sans surprise,
les cinq femmes sentaient qu’être en service faisait partie
intégrante de leur identité. Quatre ont parlé de l’authenticité
comme étant un facteur essentiel à leur identité. Kenny (1989)
croit : « que lorsqu’on tend vers la beauté, on tend vers
l’intégrité ou vers le plein potentiel de ce que l’on peut être
dans le monde » (p. 77). Cooke a écrit en 1952 que, « la voix
humaine est le seul instrument de musique avec un cœur, une
âme et un esprit » (p. 15). Certaines participantes ont tristement
commenté sur la difficulté de chanter de façon authentique,
qu’elles n’y parvenaient pas à cause de l’autojugement ou du
manque de liberté vocale. Quelqu’un a noté que lorsqu’elle
ne chantait pas, ou ne chantait pas ses musiques préférées
sur une base régulière, elle devenait dépressive. Elle se
demandait : « qui suis-je si je ne suis pas une chanteuse ? »
Oddy (2011) a étudié les différentes expériences
de jugement que peuvent vivre les chanteurs: venant d’euxmêmes ou des autres autant que de ne pas sentir le jugement.
Elle a trouvé que lorsque quelqu’un a été jugé, le chanteur
a peur d’utiliser sa voix librement, ce qui limite sa capacité
à chanter sincèrement et à chanter dans l’espace de beauté
dans lequel il pouvait se trouver au moment du jugement
(p.101). Quelques participantes dans mon étude avaient des
histoires sur le jugement ou sur le manque de reconnaissance
qui a affecté leur liberté vocale ou leur confiance. Plus la
personne qui juge ou qui manque de reconnaissance est
importante pour le chanteur, plus les dommages sont grands.
Le troisième thème important a été la spiritualité.
Mohan (1998) définit la spiritualité comme étant « une quête
personnelle du sens et du but de la vie, qui est directement
reliée à l’essence même de chaque personne » (p. 5). Chaque
participante sentait que la spiritualité jouait un rôle important
dans leurs parcours de chanteuse, particulièrement au sein de
leur travail de musicothérapeute. Mohan (1998) a découvert une
relation entre la spiritualité d’un et le travail de l’autre, inspiré
de Kenny (1989) qui dit, « la psyché ou l’âme du travail est
contenue dans l’individualité de chaque musicothérapeute
»(p. 8). Pour 2 personnes, la spiritualité était une expérience
religieuse qui impliquait le chant à l’église, alors que pour
d’autres, la spiritualité était expérimentée d’une façon bien
personnelle à travers la conscience de l’énergie, l’intuition,
l’intention, être dans le moment présent et vivre en étant plus
incarné (Summers, 2014, p. 182). Gregory (2007) disait: « le
développement vocal ne peut être séparé de la croissance
personnelle » (p. 81). Certaines nommaient se sentir plus
incarnées, plus présentes et plus harmonieuses lorsqu’elles
chantaient.
13
ENSEMBLE 41(1), 2015
Sokolov (2012) dit de l’improvisation vocale: «
l’invisible devient visible…révélant l’énergie du corps… qui
nous transporte vers d’autres lieux et dans d’autres états de
conscience. Le chant est le langage de l’âme » (p.110). Ceux
qui travaillent avec des personnes en fin de vie partagent des
histoires de synchronicité, des moments d’engagement vocal
et d’intime connexion avec les clients. Quelqu’un demande : «
quelle partie d’elle (cliente) chante? Qu’est-ce que cette voix
avec qui les gens connectent? Quelle partie de nous reste
intacte dans notre voix et est-ce vraiment la dernière chose
qui nous quitte avant la mort ? « Dans mon travail en soins
palliatifs, j’ai constaté que « notre vrai soi transparait à travers
notre voix » (Summers, 2011, p. 307).
La majorité des participantes sentait que l’intuition,
autant dans le travail que dans la vie, était un aspect important
de la spiritualité. Cela inclue être présent et attentif au moment
présent, faire confiance à sa voix intérieure pour nous guider.
Goldman (1997) souligne l’importance de l’intention lorsqu’il
déclare: « la voix humaine est capable de cibler et de
projeter une intention mieux que n’importe quel instrument.
L’intention est l’énergie derrière le son créé… la conscience
que nous avons lorsque nous produisons le son » (p.138). Les
participantes ont parlé du chant comme étant un moment de
transformation quand « l’extérieur et l’intérieur deviennent un,
» ou lorsqu’il y a un certain « alignement où toutes les énergies
connectent ». « Des choses précieuses peuvent arriver dans
cette espace sans nom » (Mohan, 1998, p. 10).
Chanter en chœur consolide une communauté.
Les études sur les chorales parlent du profond sentiment
d’appartenance, d’inclusion et du bien-être social qu’ont
les membres d’un chœur(Clift & Hancox, 2010). Mes
recherches de maîtrise ont aussi soulevé que les personnes
âgées chantant ensemble ressentent un fort sentiment
de communauté (Summers, 1999). Une participante en
particulier avait beaucoup d’expérience de chant en groupe :
premièrement avec sa famille, puis à l’école et à l’université,
comme loisir et en situations cliniques. Elle nomme trouver qu’il
a « quelque chose de particulier autour du chant, spécialement
lorsque l’on chante en groupe, » l’âge ou les différences
culturelles n’ont plus d’importance.
Dissanayake (1992) écrit que les êtres humains ont
un besoin biologique et créatif pour la décoration, la dance,
l’écriture, la musique et le faire spécial. Cela nous permet de
transformer notre réalité en quelque chose extraordinaire et
c’est une façon de trouver un sens. « La musique satisfait
le besoin que l’homme a pour la beauté. Elle peut satisfaire
sa recherche de sens…l’expérience esthétique peut avoir
un effet préventif et curatif » (Kenny, 2006, p. 38). Les
participantes ont parlé de la perte de connexion avec le chant
et conséquemment du sentiment de déconnexion avec leur
essence. Chaque personne déclare vouloir être bien et intègre
et être capable de chanter plus librement. Cela se traduit par
une profonde et solide connexion avec soi-même.
Plusieurs participantes ont partagé leur amour du
chant en harmonie et le fait qu’elles y trouvent une expérience
salutaire. Pour d’autres, chanter en harmonie raisonne
comme une guérison vibrante et énergétique. Je compare
cette expérience au ronronnement du chat, signe de plaisir,
d’acceptation, de sécurité d’amour et de bien-être. Quand
nous chantons et faisons résonner notre soi par notre voix,
nos psalmodies et notre respiration, une profonde résonnance
se crée dans nos corps, qui est notre son naturel. Cela peut
provoquer une profonde connexion qui nous donne accès à
l’expression de nos émotions et à la liberté vocale.
Cela vous donne un bref aperçu de ma thèse
de doctorat. Ce fut fascinant d’écouter les histoires des
musicothérapeutes et de faire des liens avec ma propre vie
et mes propres expériences, car elle rejoignait profondément
dans les leurs. « Je sais que je suis le meilleur de moi-même
quand je chante » (Summers, 2014, p. 196). Cette recherche
à comblé un manque dans la littérature, car la plupart des
études sont faites sur des chanteurs amateurs, l’expérience
des clients, le chant comme outil d’intervention, le chant pour
la santé et le bien-être, pour se distraire ou apaiser l’anxiété
et pour se construire une confiance en soi. J’étais intéressée
en une expérience musicothérapeutique du chant comme
influence curative vers le changement et la transformation,
ce qui inclus évidemment leurs histoires personnelles, leurs
difficultés et la reconnaissance des opportunités qui s’offre à
elles dans le but de croitre.
Parce que mon doctorat était en leadership et
changement, j’en suis venue à croire que chanter nous donne
des qualités de leader et que la qualité du chant curatif est
sa capacité à transformer la vie des gens, d’être en contact
avec soi et en harmonie avec les autres. Les participantes
ont senti que le chant pour guérir était un acte créatif duquel
a jailli une ambiance positive, une authenticité, une possibilité
d’expression et une occasion pour un changement et une
transformation positive dans leur vie. Je vous laisse penser à
comment le chant à pu avoir une influence curative dans votre
vie, avec les mots de cet auteur inconnu :
Dans cette vie nous escaladons une montagne. Nous pouvons chanter tout en marchant, ou nous pouvons
nous plaindre de nos douleurs aux pieds. Peu importe ce que
nous choisissons, nous devons monter. J’ai décidé il y a fort
longtemps que chanter avait beaucoup plus de sens. (auteur
inconnu, Towne, 26 septembre 2012, para. 1)
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ENSEMBLE 41(1), 2015
Pour télécharger une copie gratuite de ma thèse, cliquez sur:
http://aura.antioch.edu/etds/134
Références:
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singing: Findings from preliminary surveys of a
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ENSEMBLE 41(1), 2015
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Whittemore, K. (1998). The effect of singing on blood
pressure. (unpublished master’s thesis).
University of Utah, Salt Lake City, Utah.
N.B: L’université Antioch à approuvé cette recherche et j’ai reçu
le consentement écrit de chacune des participantes. Lorsqu’
il n’y a pas de référence pour une citation, c’est qu’elle vient
directement d’une participante.
Profil d’un membre : Sheila Lee, BA, BMT, MTA, FAMI, NMT
Traduction : Tanya Lavoie, MMT, MTA
Bonjour de
Vancouver, CB! Je
travaille en tant que
musicothérapeute
accréditée depuis 5
ans et j’ai ma propre
pratique privée, She.
Lee.Music. La majorité
de ma pratique est dans
les secteurs scolaires
de Delta et Surrey avec
des enfants et jeunes
ayant des besoins
particuliers. J’adore
apprendre sur cette
profession et recherche
continuellement de
nouvelles occasions
pour améliorer mes connaissances et mes capacités. Plusieurs
de mes clients vivent avec un trouble du spectre de l’autisme et
je suis dévouée à en apprendre le plus possible sur l’utilisation
efficace de la musique avec cette population. L’année passée,
je suis devenue un GIM Fellow et j’ai complété mon certificat
en musicothérapie neurologique. Présentement, je profite
de mon temps à l’université de Victoria en poursuite de ma
maîtrise en psychologie du counseling.
Mes autres passions incluent l’enseignement de
cours de musique en jeune enfance, l’enseignement de leçons
de musique adaptées, passer du temps avec mon mari, faire
de la peinture, et les arts martiaux.
Qu’est-ce qui vous a influence à choisir la
profession de musicothérapeute?
J’ai toujours su que je voulais aider les autres. Tout
au long de ma vie, j’ai rencontré des gens qui utilisent les mots
et leurs actions pour aider les autres, tout comme des gens qui
les utilisent pour blesser les autres. J’ai choisi d’aider, d’être
quelqu’un qui soutien les autres à accomplir des changements
positifs dans leurs vies.
Durant mon adolescence, je me suis intéressée
à des livres à propos d’adolescents en fugue, de conflits
familiaux et de troubles de développement. J’ai été inspirée
par les intervenants dans ces livres, dont des travailleurs
sociaux, thérapeutes et enseignants. En commençant mes
16
ENSEMBLE 41(1), 2015
études universitaires en psychologie à l’Université de la
Colombie britannique, j’ai eu un intérêt marqué le counseling
et l’enseignement de la musique. J’ai cru que poursuivre ce
plan de carrière, jusqu’à ce qu’un collègue de classe me
posa la parfaite question : « Pourquoi ne deviens-tu pas
musicothérapeute? »
Après avoir entendu cette question, j’étais
enthousiaste de faire des recherches sur cette nouvelle
profession et j’ai senti que c’était une carrière pour moi.
Quelques évènements sont venu clarifier mon choix : un emploi
avec des enfants ayant des besoins spéciaux, du bénévolat
avec une musicothérapeute, retrouver la joie de jouer du piano,
et éventuellement j’ai été acceptée dans le programme de
baccalauréat en musicothérapie de l’Université Capilano.
Qu’elle a été votre plus grande contribution
à la profession de musicothérapie?
Je suis très fière d’un recueil de chansons chinoises
que j’ai élaboté avec une merveilleuse musicothérapeute et
mentor, Lennie Tan, intitulé « Singing under the Plum Blossom
Tree » (Chanter sous le prunier en fleurs). Nous avons dédié
ce livre comme héritage aux clients et familles avec lesquels
nous avons eu le privilège de travailler. Il contient des histoires
et chansons pour se souvenir des précieux moments qu’ils
ont partagés avec nous. Ce recueil de chanson est devenu
un outil d’enseignement et une ressource pour d’autres
musicothérapeutes et étudiants.
Quels traits de personnalité font de vous
une musicothérapeute efficace?
Ma passion pour l’apprentissage n’arrêtera jamais! Je
suis toujours intéressée à apprendre de nouvelles techniques
et approches pour être la meilleure thérapeute possible pour
mes clients. Notre société change quotidiennement, et donc
les besoins de nos clients changent aussi. Je crois qu’être
informé et flexible sont deux éléments clés pour être une
musicothérapeute efficace.
La patience est un autre trait de personnalité qui
m’aide dans mon travail. Ce que j’ai observé particulièrement
avec mes clients vivant avec un trouble du spectre de l’autisme
sont les manières uniques dont ils apprennent et interagissent
avec le monde. Avoir la patience d’attendre que les autres
répondent de leur propre manière et dans leur propre temps a
donné de moments musicaux incroyables.
Qu’avez-vous appris de vos clients?
De la part de mes clients, j’ai appris le pouvoir du rire.
C’est quelque chose qui nous amène dans le moment et dans
notre corps. Souvent involontaire et contagieux, il a aussi une
qualité unificatrice. Rire avec mes clients nous unis et crée des
souvenirs corporels de ce moment dans le temps.
Mes clients m’ont aussi appris à faire des choses
simplement pour le plaisir. Bien que les buts et objectifs soient
importants pour chaque séance, parfois, faire quelque chose
tout simplement pour que le client et moi puissions nous
amuser ensemble est une assez bonne raison. Après réflexion,
je trouve qu’il y avait un but implicite de bâtir un rapport et
connexion avec mon client. Par contre, prendre quelques
minutes d’une séance pour faire quelque chose juste pour le
plaisir, sans trop l’analyser, est correct aussi.
Quelle est votre vision du futur de la
musicothérapie? Comment est-ce que ça
s’applique à vous?
J’aimerais que la musicothérapie grandisse pour que
le monde entier puisse la connaître! Mon rôle est d’être active
et de garder les autres et moi-même instruits sur le sujet. Les
changements peuvent seulement avoir lieu si nous décidons de
prendre action. En d’autres mots, je suis une femme d’action!
Je vais aider à générer de la recherche, des ateliers et vidéos,
qui sont des moyens efficaces d’encourager la croissance et
la compréhension autour de la profession. En espérant que la
musicothérapie deviendra plus accessible à ceux qui peuvent
en bénéficier le plus.
Citations préférées :
« Ce qui est derrière nous et ce qui est devant nous sont de
petites choses comparées à ce qui est en nous. » – Ralph
Waldo Emerson (traduction libre)
« Nous sommes seulement limités par nos propres barrières.
» – Inconnu (traduction libre)
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ENSEMBLE 41(1), 2015
Séances d’aveux: Moments de joie
par Adrienne Brodeur, mta, mt-bc
Traduction : Eve Arsenault, mmus, mti
Inspires par l’approche Reggio, le jeu social, et le jeu au
plancher sont quelques-unes des approches que j’ai assimilées
au cours de la dernière année avec mon interne, et ce pour
adopter une approche qui est plus basée sur le jeu dans ma
pratique en musicothérapie. En tant qu’employée dans les écoles
publiques d’Edmonton, la majeure partie de mon travail est
d’offrir des séances de musicothérapie aux classes de la petite
enfance de l’école Scott Robertson. Suite à la décision scolaire
d’augmenter le temps de jeu ininterrompu par jour, j’ai décidé
de changer ma façon de faire. Les programmes d’éducation à la
petite enfance dans les écoles d’Edmonton offrent des services
pour les enfants âgés entre 2 ans et demi et 5 ans, ayant des
besoins légers à lourds. J’envisageais de changer mon modèle,
car la structure de mes séances ne laissait pas à certains enfants
assez de temps pour traiter l’information et pour explorer. Cela
s’appliquait particulièrement aux enfants présentant un trouble
du spectre de l’autisme. Comme je travaillais avec des enfants
ayants différents niveaux
de développement, je
voulais les supporter, en
tant que musicothérapeute,
en utilisant mes habiletés
d’improvisatrice.
Ces
dernières
neuf années passées au
sein de cette équipe, j’ai
été choyée de recevoir du
soutien de mes collègues
et employeurs. J’ai lu une
panoplie d’articles et de
recherches de différents
auteurs comme Laura
Beer, Andrew S. Gunsberg,
Stanley Greenspan, Marcia Humpal et Susanne Burgess pour
établir une base au changement que je voulais apporter. Il y
a plusieurs années, dans ma pratique personnelle, j’ai donné
des sessions d’intégration dans un centre de jour, pendant les
heures de jeu. Un jour, un enfant autiste s’est joint à mon groupe
de musique guidée, avec cinq de ses pairs. Un jeu régulier s’est
installé dans la salle et d’autres enfants pouvaient se joindre s’ils
le désiraient. J’étais vraiment confortable avec l’approche basée
sur le jeu que j’avais enseigné aussi en tant que professeure.
J’avais donc de l’expérience, des bases théoriques et du soutien
de la part de mes collègues.
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ENSEMBLE 41(1), 2015
« Suivre l’enfant » est un des aspects du jeu au plancher.
C’est vraiment facile pour un musicothérapeute qui travaille dans
un contexte individuel, mais beaucoup plus difficile en situation de
groupe présentant des niveaux différents. J’ai utilisé des modèles
exploratoires et plus guidés, ou une combinaison des deux pour
les séances de 30 minutes. J’ai utilisé le matériel de la classe
ainsi que celui que j’ai apporté de l’extérieur, pensant qu’il pourrait
capter leur intérêt. Les enfants ont trouvé de nouvelles façons
d’utiliser le matériel, ce qui m’a inspirée pour le jeu musical. Dans
ces moments, j’étais capable de les soutenir musicalement tout
en travaillant le développement de leurs habiletés. Des tours ont
été construites avec des conserves pendant une chanson sur
la construction, des petites lumières collées sur des bâtons de
popsicles ont été utilisées pour dessiner des cercles et des lignes
sur les murs ou les planchers sur de la musique orchestrale, et
des épingles à linge sont devenues des requins qui mordaient à
tout ce que l’on énumérait dans la chanson. J’ai fait le tour des
classes avec une boite pleine de divers objets que je déversais
sur le plancher afin de voir le jeu se créer. Parfois les enfants
étaient très excités de voir le contenu de la boite, d’autres fois, ils
étaient déjà occupés et ne prêtaient pas attention. Souvent, le fait
de simplement placer du matériel comme une tablette musicale
Suzuki sur le plancher, déclenche une période de jeu parallèle ou
associatif pour les enfants qui ne socialisent pas facilement. Le
matériel apporté n’était pas là pour voler leur attention, mais pour
faciliter l’exploration, la créativité et la découverte.
Comme dans une séance typique d’improvisation
en un pour un, l’alternance de la musique ne se partage pas
seulement entre le musicothérapeute et l’enfant, mais entre
les gens du programme et ceux des autres disciplines. Un des
avantages d’avoir une expérience musicale plus flexible, c’est
que la musique peut continuer même lorsqu’on quitte la pièce.
Un éducateur ou un thérapeute pouvait continuer à lancer des
balles dans des conserves sur une chanson improvisée tant que
l’enfant démontrait de l’intérêt. Les chansons précomposées ou
improvisées étaient simples et plusieurs d’entre elles étaient
adaptées par le personnel pour supporter le jeu. Cela donne une
opportunité pour utiliser la musique de façon interactive dans le
jeu, ce qui est très important pour les jeunes enfants. Changer
mon approche n’a pas seulement donné un résultat positif pour
les enfants autistes, mais pour tous les groupes d’enfants avec
lesquels je travaillais.
FÉLICITATIONS À NOS
NOUVEAUX MTA
Félicitations aux les 38 musicothérapeutes qui ont reçu le titre de MTA
du 23 julliet 2014 au 12 fevrier 2015 :
Sherry Minassian
SarahRose Black
Tyne Hallgrimson
Vivian Chan
Christina Cheshire
Nicole Chow
Stephanie Josselyn
Cheryl Fernandez
Kimberly Arsenault
Brittannie Cochrane
Alison Moraites
Alice Hui-ju Lee
Emily Carruthers
Orley Culverhouse
Ruth Watkiss
Justine Stehouwer
Nicole Richard
Yunhyuk Yim
Angel Leung
Jenna Coombs
Bob Westfall
Mallory Warkentin
Eric Ross
Deandra Pierroz
Chin-Lin Chou
Megan McIsaac
Laura Cowal
Miya Adout
Madeleine Bourdages
Alessandra Santaguida
Jennifer Lam
Christina Sciascia
Ashley Miller
Aimee Berends
Kelly Anne Vander Meer
Adriano Mollica
Michael Baskin
Nous souhaitons à tous beaucoup de success dans votre carrière de
musicothérapeute accrédité.
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ENSEMBLE 41(1), 2015
Canadian Association for Music Therapy/
Association de musicothérapie du Canada
1124 Gainsborough Rd, Suite 5
London, ON N6H 5N1
1-800-996-CAMT (in Canada only)
or 519-641-0421
E-mail: [email protected]
CAM
La santé et les appareils d’écoute personnelle
Septembre 2014
De l’activité et de l’intérêt ont été générés dans le grand public sur l’utilisation des appareils d’écoute
personnelle sur le bien-être et la santé globale. Plusieurs membres de l’AMC ont commentés,
blogués, posés des questions et apportés des inquiétudes.
L’AMC offre des consignes de soutien ci-dessous :
1. Écouter de la musique sur des appareils d’écoute personnelle n’est pas de la musicothérapie.
Par contre, travailler avec un MTA (Musicothérapeute Accrédité) pour générer des listes
songées et identifié les meilleurs outils et ressources musicaux, sont un exemple de
musicothérapie.
2. Il y a une augmentation dans l’utilisation de la musique comme outil fonctionnel dans les
contextes de santé et d’éducation - souvent par quelqu’un qui n’est pas un musicothérapeute
accrédité (MTA). Nous aimerions nous assurer que tout le monde soit au courant de nos
expertises professionnelles dans l’utilisation de la musique pour promouvoir la santé et le
bien-être de manière éthique, efficace et être bien informer. Les MTA’s utilise la musique et
les relations créées à travers la musique pour promouvoir des changements positifs.
Quand est-ce qu’un MTA devrait être contacté :
 Pour consulter sur des programmes de musique déjà existants
 Pour éduquer le personnel et les familles sur l’utilisation efficace et sécuritaire de la musique
 Pour offrir des services directes de musicothérapie de manière individuelle ou de groupe
 Si un individu vit de la détresse pendant ou après une expérience d’écoute musicale.
Pour plus d’informations sur le cadre de la pratique d’un MTA cliqué ici.
Les ressources pour les MTAs :
1. L’AMC a un partenariat formel avec la Fondation de musicothérapie du Canada (FMC). Le
documentaire du FMC “Le cadeau de la musique: la musicothérapie en histoires” est
considéré comme une représentation juste des pratiques en musicothérapie dans les
domaines de la santé, de l’éducation et de la communauté, selon l’AMC.
2. Le bureau de l’AMC est disponible pour soutenir ses membres et pour aider le public à
acquérir les services d’un MTA certifié.
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