troubles du spectre de l`autisme - Canadian Association for Music
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troubles du spectre de l`autisme - Canadian Association for Music
Ensemble Canadian Association for Music Therapy / Association de musicothérapie du Canada troubles du spectre de l’a utisme volume 41, numbéro 1, 2015 Ensemble directives pour la soumission de texte Le magazine Ensemble de l’AMC est publié bi-annuellement et est le magazine de nouvelles officiel de l’Association de musicothérapie du Canada. Les soumissions sont acceptées dans les deux langues officielles et nous encourageons tous les membres de l’AMC à écrire pour Ensemble sur des sujets reliés à la musicothérapie. Veuillez contacter l’éditeur pour toutes questions à l’adresse suivante : [email protected] MANDAT D’ENSEMBLE • D’offrir un forum écrit pour encourager l’échange et la discussion d’idées et d’informations reliées à la pratique clinique de la musicothérapie au Canada. • D’aider à promouvoir une culture de musicothérapie ouverte et inclusive de connaissances au Canada. • De diffuser des ressources utiles aux musicothérapeutes au Canada. • De diffuser des nouvelles d’importance à la communauté de musicothérapie canadienne dans un cadre qui surligne la pratique clinique ou la théorie. DATES DE TOMBÉE POUR LES SOUMISSIONS • numéro 1 : 15 juillet • numéro 2 : 15 février • Les textes soumis après les dates de tombée seront conservés pour l’édition suivante. VEUILLEZ LIRE ATTENTIVEMENT LES DIRECTIVES SUIVANTES AVANT D’ECRIRE VOTRE TEXTE : SOUMISSION DE TEXTE • Les textes en français et en anglais seront acceptés. Veuillez nous faire parvenir votre texte par courriel à l’adresse suivante : [email protected]. • Lorsque vous envoyez votre texte, vous devez inclure votre nom complet ainsi que vos lettres de créance. • Si l’article concerne une recherche que vous avez effectuée dans laquelle il y avait des participants, ou décrit votre travail clinique, vous devez indiquer que vous avez obtenu le consentement éclairé d’écrire au sujet de ces clients dans votre article. • Inclure le titre de votre article. • Toutes les références doivent être faites dans le style APA. • Les articles considérés comme de la publicité seront refusés. Si vous désirez partager de l’information à propos de nouveaux produits ou des services qui vous concernent et qui pourraient être d’un intérêt pour la communauté de musicothérapie, veuillez tout d’abord consulter l’éditeur. LONGUEUR DU TEXTE Les longueurs maximales pour les textes sont : • Nouvelles et critiques de livres – 350 mots • Les bourses de la formation continue – 500 mots • Profil d’un membre – 1 000 mots • Séance de confidence – 1 000 mots • Autres articles d’information reliés à la musicothérapie ou aux activités de l’AMC – 2 000 mots PHOTOGRAPHIES • Veuillez joindre un sous-titre de qui ou de ce qui est représenté dans la photo. • Les photos doivent être envoyées en format digital tel que jpegs et idéalement avoir une taille finale de 300 dpi. Les photos qui ont 72 ou 92 dpi comme la plupart des photos prises sur un site internet ne seront pas acceptées. La taille du fichier de toute photo doit être d’au moins de 500 KB (0.5MB). Un plus grand fichier serait préférable. • Les personnes représentées sur les photos doivent être avisées par l’expéditeur que leur photo est soumise. L’éditeur n’est pas responsable d’informer ces personnes. • De plus, vous devez avoir la permission d’utiliser des photos qui représentent les clients et vous devez indiquer à l’éditeur d’Ensemble que vous avez obtenu ce consentemente. PUBLICITÉ Veuillez communiquer avec le comité de publicité pour les frais relatifs à la publicité à l’adresse suivante : advertising@ musictherapy.ca ou vous référer au site internet de l’AMC : www.musictherapy.ca Les opinions sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la philosophie et les pratiques de l’AMC, et ne sont pas approuvées par elle. L’éditeur se réserve le droit de modifier la longueur et le contenu des textes. Veuillez prendre note que les textes qui ne rencontrent pas les directives mentionnées ci-dessus peuvent être refusés ou seront retournés à l’auteur pour modifications. Canadian Association for Music Therapy Association de musicothérapie du Canada Révisé en avril 2015 Équipe éditoriale d’Ensemble Dans ce numéro Éditrice Maryanne Rumancik, ARCT, BA, BMT, MTA Mot de la présidente ....................................................................... 5 Éditrice clinique Jennifer Lin, MM, MA, MT-BC, MTA Bureau de l’AMC..............................................................................7 Bureau de la rédaction.................................................................... 6 Coordonatrice d’équipe de traduction Tanya Lavoie, MMT, MTA L’importance de l’implication parentale dès le début de l’intervention musicothérapeutique ................................................. 8 Équipe de traduction Marie-Alexandre Girardin, BMT, MTA Justine Constant, MTA Annabelle Brault, MT student Tanya Lavoie, MMT, MTA Eve Arsenault, MTI Pascal Comeau, MM, MTA Humour et gaieté : des stratégies pour motiver les enfants et les adultes avec un trouble du spectre de l’autisme........................... 10 Révision des textes en français Debbie Carroll, PhD, LGSMT, MTA Gabrielle Gauvin, BMus Imprimeur Arkay Design & Print, Kitchener, ON Bourses de formation continue ..................................................... 11 Chanter pour influencer positivement le changement et la transformation................................................................................ 12 Profil d’un membre : Sheila Lee.................................................... 16 Séances d’aveux : Adrienne Brodeur............................................ 18 Nos nouveaux MTA....................................................................... 19 Les appareils d’écoute personnelle............................................. 20 Mise en page Pam Lansbergen, BMT, MTA Email: [email protected] ANNONCEZ par l’Association de musicothérapie du Canada Site internet Ensemble Programme du congrès annuel La Revue canadienne de musicothérapie le 22 - 24 mai, Calgary, Alberta http://www.conference.musictherapy.ca/2015/fr.html Rabais pour les membres de l’AMC Pour demander la trousse publicitaire : [email protected] 3 ENSEMBLE 41(1), 2015 Membres du conseil de l’AMC, des comités et de l’administration Présidente * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jennifer Buchanan, MTA Vice-présidente * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cynthia Bruce, MMT, MTA Trésorière * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rose Walsh Power, BMT, MTA Publications *. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jennifer Lin, MM, MA, MT-BC, MTA Formation continue * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adrienne Pringle, MMT, MTA Ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Maryanne Rumancik, ARCT, BA, BMT, MTA Revue canadienne de musicothérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nadine Cadesky PhD, MT-BC, MTA Sylvie Ouellet, PhD, MTA Publicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kiki Chang, BA, MTA Responsable de l`accréditation* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Andrea Lamont, MMT, MTA Responsable d’internat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Emily Finnigan, BMT, MEd., MTA Responsable du Comité de supervision professionnelle. . . . . . . . . . . . . . . Susan LeMessurier Quinn, MMT, MTA Registraire francophone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chrystine Bouchard, MTA Registraire anglophone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pam Lansbergen, BMT, MTA Liaison avec les étudiants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jennifer Lam, BMT, MTA Responsables du comité d`éthique* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Karie Bilger, BMT, MSW, MTA Ruth Roberts, MMT, MTA Opérations* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Lara Robinson, MTA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tonya Castle Purvis MPH, MTA, PhD stdnt Relations publiques * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Erin Gross, MA, MTA Réglementation gouvernementale*. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jill Hedican, BA, BMT, MTA Fondation de musicothérapie du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . www.musictherapytrust.ca Adjointe à la direction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pam Lansbergen, BMT, MTA * indique un rôle au Conseil www.musictherapytrust.ca 4 ENSEMBLE 41(1), 2015 Mot de la présidente Jennifer Buchanan, bmt, mta Cet hiver, je prends le temps de réfléchir à propos de mon mandat de présidente, réalisant qu’il arrivera bientôt à sa fin (mai 2015). C’est difficile de croire que mes deux ans seront bientôt terminés. 1. Augmenter les canaux de communication et soutenir les systèmes critiques (avec l’espoir qu’ils seraient utilisés – merci à tous les utilisateurs de Facebook). 2. Engager une assistante exécutive à temps plein, enthousiaste et complètement engagée. Comme vous allez lire dans ce numéro, Pam Lansbergen est devenue une vraie figure centrale pour toute notre organisation, avec une passion pour la musicothérapie et tous les membres qui offrent des programmes et des services de musicothérapie au Canada. Lorsque j’ai été présidente la première fois (1998-2001), je sentais que je devais tout savoir ce que l’AMC faisait et à la fin je me suis sentie épuisée. Cette fois, c’était différent. Le conseil incroyable avec lequel j’ai eu le plaisir de travailler a eu la ténacité et la volonté de compléter des projets majeurs, dont plusieurs pour lesquels les membres du conseil ont passé de 4 à 6 ans à travailler. Vous avez été témoins de quelques-uns de ces longs engagements jusqu’à leur aboutissement, dont notre nouveau processus d’accréditation. Pour moi, savoir que beaucoup de choses étaient entre bonnes mains m’a permis de me concentrer sur 3 choses que je savais pouvoir apporter et accomplir avant la fin de mon mandat. Je suis restée engagée à ces 3 éléments, soit : fonctionnement. 3. Finalement, quelque chose que vous n’avez pas encore vécu, mais que vous allez vivre du 22 au 24 mai – le congrès national de l’AMC. Cette année nous passons de la planification d’un comité local à une initiative nationale. C’est un projet pilote dont nous espérons le bon Ces trois éléments se concentrent sur notre volonté primaire, celle de s’assurer que nos musicothérapeutes sont confiants, compétents et qu’ils ont les emplois qu’ils veulent et dont la société a besoin. Bien à vous, Jennifer Buchanan, BMT, MTA Lisez Ensemble en ligne et en couleur http://www.musictherapy.ca/fr/membres/pdfs-pour-les-membres. 5 ENSEMBLE 41(1), 2015 Du bureau de la rédaction Maryanne Rumancik, arct, ba, bmt, mta Rédactrice Salutations à tous les membres de l’AMC! Au cours de la dernière année, j’ai travaillé auprès de Laura Gillis dans son rôle de rédactrice d’Ensemble. Je suis heureuse d’avoir eu la possibilité de travailler à ses côtés et de prendre connaissance des détails clairement documentés et de l’échéancier requis pour la rédaction d’Ensemble. Cela m’a beaucoup aidée à faire la transition dans mon rôle de rédactrice. Merci Laura d’avoir répondu à toutes mes questions cette année. J’ai bien hâte d’apprendre à connaître les membres de l’AMC à travers chaque nouveau numéro. J’aimerais remercier tous les membres qui ont soumis des rapports et des articles. Votre contribution donne vie à notre revue et nous aide à rester connectés à notre profession. Le thème pour ce numéro est la musicothérapie et les troubles du spectre de l’autisme. Merci à Linda Gambell, Adrienne Brodeur et Renée White d’avoir partagé votre travail avec nous. Merci à Susan Summers d’avoir partagé sa recherche de doctorat intitulée, «Chanter pour influencer positivement le changement et la transformation ». Sa recherche est inspirée du manque d’études sur l’expérience de l’utilisation de la voix chez les musicothérapeutes, et son pouvoir d’évolution et de transformation. Plusieurs thèmes ont évolué dans cette recherche qui inclut la participation de cinq musicothérapeutes. Les thèmes sont la liberté vocale dans la vie privée en comparaison avec le contexte clinique, l’identité de soi à travers le chant, la spiritualité, la guérison et l’éventuelle transformation. Il était intéressant pour moi de lire la recherche de Susan Summers en réfléchissant sur mon propre parcours et de voir comment ma voix a changé à travers les années selon le contexte dans lequel je me trouvais. 6 ENSEMBLE 41(1), 2015 À travers la compréhension de mes propres expériences de guérison et de transformation, je suis plus capable d’aider mes clients dans leur cheminement personnel. La thèse complète de Susan Summers est disponible gratuitement au : http://aura.antioch.edu/etds/134. Elle dresse une liste exhaustive de références qui aideront certainement les étudiants et les professionnels qui désirent en apprendre davantage sur le sujet. Merci à Sheila Lee qui apparaît dans « Profil d’un membre ». Sa candidature a été proposée par le membre Joseph Lee. Elle a un parcours très intéressant avec la musicothérapie et les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme. Son écriture révèle sa passion pour son travail. Le thème d’Ensemble pour l’été 2015 sera la musicothérapie avec des personnes ayant un trouble auditif. J’espère que vous aurez le désir de partager votre travail à ce sujet avec les membres de l’AMC. Les articles portant sur un autre sujet d’intérêt pour les membres de l’AMC sont toujours les bienvenus. Les procédures de soumission sont incluses dans tous les numéros d’Ensemble et se trouvent également sur le site web de l’AMC. Pour toutes questions concernant le processus de soumission, veuillez envoyer un courriel à la rédaction à [email protected] J’espère que le présent numéro vous sera à la fois intéressant et informatif. Tous les commentaires et observations nous sont très utiles. Mes meilleurs vœux pour l’année 2015 ! Bureau de l’AMC Pam Lansbergen, bmt, mta Quand je regarde sur le calendrier, je peux difficilement croire que ça fait déjà un an que j’ai accepté le poste d’assistante administrative à l’Association de musicothérapie du Canada. Travailler à temps plein pour l’AMC est un réel plaisir, car je relève de nouveaux défis chaque semaine. Durant cette dernière année, plusieurs changements ont été faits au contenu du site web ainsi que dans la façon de communiquer avec les membres. Une connexion personnalisée pour les MTA, le bulletin d’information mensuel ainsi que le groupe Facebook en sont que quelques exemples. La création de ce poste a permis de soulager les membres du conseil de certaines tâches, leur permettant ainsi de concentrer leur énergie et leur créativité ailleurs (il y en a toujours plus à faire…). Voici un aperçu de ce sur quoi nous travaillons : Une règlementation par rapport aux appareils d’écoute personnelle : L’AMC a émis une déclaration publique concernant l’utilisation d’appareils d’écoute personnelle. Cette déclaration est accessible en appelant au bureau de l’AMC ou en téléchargeant ce lien :http://www.musictherapy.ca/ documents/official/personalLISTENINGdevices2014.pdf Alliés de la musicothérapie : L’AMC recrute activement de nouveaux membres associés, qui désirent supporter le travail des musicothérapeutes et voir la musicothérapie prendre de l’ampleur à travers le Canada (amis, famille, collègues, etc.). Notre défi : TOUS les membres de l’AMC recrutent chacun un allié. Voici comment : • Publicité: Nous avons créé une publicité à laquelle vous avez accès. Contactez [email protected] pour une copie. • Page web: La nouvelle publicité mène à la nouvelle page web qui explique les avantages de devenir un allié de la 7 ENSEMBLE 41(1), 2015 • musicothérapie http://www.musictherapy.ca/fr/allie.html • Média sociaux; vous pouvez glisser la publicité sur votre compte Twitter, Facebook ou sur votre site web personnel. Réorganisation : L’AMC a divisé son travail en 5 domaines : PROMOTION PROFESSIONNELLE, OPÉRATION, DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL, CERTIFICATION MTA et ÉTHIQUE. Si l’un de ces sujets vous passionne, contactez [email protected] . Que vous ayez une ou dix heures par mois à donner, toute l’aide reçue compte. Congrès 2015 : Le congrès se tiendra à Calgary en Alberta du vendredi 22 mai au dimanche 24 mai 2015. Nous cherchons des bénévoles pour joindre le comité organisateur, tant au niveau local que national. Si vous voulez contribuer à faire de ce congrès un succès, contactez [email protected]. Restez à l’affut des mises à jour sur le site du congrès http://www.conference.musictherapy.ca/2015/fr.html Vote : Le 24 septembre dernier, tous les MTA étaient invités à voter pour l’approbation des articles sur la continuité. Ces articles ont été acceptés le 14 octobre soumis au gouvernement le lendemain. Une révision en règle sera présentée aux membres de l’AMC au printemps pour qu’elle soit approuvée. Je profite de l’occasion pour remercier le conseil d’administration ainsi que tous les membres de l’AMC pour cette belle expérience. La musicothérapie continue de changer et de grandir à travers le Canada et je suis honorée de participer à son émancipation! Si vous avez des idées ou si vous êtes passionnés par un sujet, je serai heureuse de vous entendre! Appelez-moi au (1-800-996-2268) ou par courriel ([email protected]) en tout temps! Sincèrement, Pam Lansbergen, BMT, MTA Adjointe à la direction, AMC L’importance de l’implication parentale dès le début de l’intervention musicothérapeutique Par Renee White, mta Musicothérapeute en neurologie Traduction Pascal Comeau, mm, mta Depuis le début de ma carrière en musicothérapie, la grande majorité des clients avec qui je travaille est composée d’enfants en bas de l’âge de six ans, vivant avec un diagnostic de « désordre du spectre de l’autisme » (DSA). Dans mon premier milieu de travail en tant que musicothérapeute, l’équipe des thérapeutes impliquait les parents dans les premières séances d’évaluation préliminaire en musicothérapie. Ils étaient impliqués dans les interventions de façon minimale et agissaient davantage en tant qu’assistants afin de compléter les informations de base. Ils fournissaient au thérapeute différents types d’information afin de pouvoir développer des buts thérapeutiques, ils apportaient du réconfort à leur enfant pour favoriser une meilleure intégration dans ce nouveau milieu et ils faisaient en sorte que le musicothérapeute puisse comprendre l’enfant malgré ses limites de langage ou de communication. Dès qu’un rapport confortable était établi entre le client et le thérapeute, les parents ne participaient plus aux séances à moins que le thérapeute en fasse la demande en vue d’une activité particulière. Les parents étaient encouragés de lire la littérature disponible au sujet du DSA pendant qu’ils étaient assis dans la salle d’attente. J’ai bien vite remarqué que même si les clients faisaient des progrès lors des séances, les opportunités pour généraliser les acquis étaient limitées. Il y avait bien des cas où l’intervention avait été tellement efficace que les parents étaient encouragés de la mettre en pratique à la maison. Les parents étaient toujours désireux de se joindre aux séances lorsqu’invités, mais ils avaient souvent de la difficulté à bien saisir l’intervention thérapeutique qui se passait devant leurs yeux, car ils n’avaient pas vu l’évolution graduelle qui menait leur enfant vers cet accomplissement. Bien souvent, les parents finissaient par se sentir incompétents, car ils réussissaient pas à reproduire l’intervention à la maison. Depuis ce temps, j’ai débuté ma pratique privée et je continue à travailler auprès de cette population. Maintenant, la plupart des parents de mes jeunes clients avec le DSA 8 ENSEMBLE 41(1), 2015 s’impliquent activement à l’intérieur des séances de musicothérapie. Je suis très fervente d’inclure les parents lorsque c’est possible, car je crois qu’ils ont un rôle important dans l’efficacité de la thérapie auprès de leur enfant. De plus, je crois qu’ils sont en quelque sorte eux-mêmes des clients dans le processus thérapeutique. Bien que les parents n’apparaissent pas dans le plan d’intervention, ils en bénéficient et leur qualité de vie en est augmentée. Le fait que les parents soient inclus leur donne la possibilité de constater le succès de leur enfant et de plus, cela leur permet d’y être directement impliqués. Non seulement la musicothérapie aide les parents à reprendre confiance en leur rôle parental, mais le fait de voir leur enfant content les rend eux-mêmes joyeux. Plusieurs parents m’ont fait part de leur sentiment de « voir leur enfant sous un nouveau jour». La musicothérapie offre donc aux parents d’être bien plus que des observateurs. Les interventions musicales leur permettent d’être des participants actifs lors des séances avec leur enfant... Apprendre à chanter et à vocaliser avec votre enfant non verbal va de soi lorsque votre enfant est en bas âge. Ce n’est plus le cas pour la plupart des enfants avec le DSA qui travaillent à développer leur langage. Même si le langage se développe tardivement, apprendre à interagir de cette façon avec leur enfant permet de développer un rapport plus étroit entre eux. À plusieurs reprises, j’ai eu des parents qui m’ont dit qu’ils étaient capables de mieux écouter leur enfant et de mieux saisir les subtilités de sa communication. Le fait d’être plus à l’écoute des besoins de leur enfant empêche la frustration de s’installer. De plus, cela réduit la confusion et réduit les manifestations de comportements non désirés tels que les crises de colère ou les comportements reliés à l’anxiété ou au stress. Nous ne devons pas sous-estimer l’impact pour les parents des nouvelles interactions positives ainsi rendues possibles à l’extérieur des séances de musicothérapie. L’analyse de questionnaires donnés à remplir par des parents faisant partie d’un groupe de musicothérapie, a démontré que « plusieurs parents ont considéré de voir leur enfant accomplir de nouvelles activités pouvant être utilisées à la maison, comme étant ce qu’il y avait de plus important » (Loth, 2008, p.61). Pour plusieurs parents, l’interaction avec leur enfant est difficile à initier. Leur participation à la musique, les aide à obtenir plus de confiance en tant que parent et à mieux observer et répondre aux comportements de leur enfant de façon alternative. En tant que musicothérapeutes, nous sommes généralement d’accord avec le principe que les activités musicales à la maison permettent de façon remarquable d’impliquer toute la famille et de travailler à généraliser les buts thérapeutiques de l’enfant. Cela s’applique tout particulièrement aux familles avec un enfant DSA. Ces enfants ont souvent des centres d’intérêt particulier ou développent certains comportements que les autres membres de la famille sont capables de comprendre, mais avec lesquels ils n’ont aucune affinité. Les parents sont soulagés de voir que leur enfant aime la musique, car c’est un médium qu’ils utilisent eux-mêmes et par lequel ils peuvent entrer en contact. C’est aussi un médium par lequel les autres membres de la famille peuvent interagir avec l’enfant DSA. Mis à part les interventions musicales, les parents qui participent aux séances de musicothérapie avec leur enfant peuvent constater l’impact des éléments non musicaux qui interpellent leur enfant. Par exemple, les parents soulèvent souvent la réaction positive qu’ils voient chez leur enfant face à la prévisibilité de la structure de chaque séance. Ils peuvent observer l’empressement avec lequel leur enfant est prêt à essayer quelque chose de nouveau, pourvu que ce soit introduit dans un contexte familier et routinier. Ils se rendent facilement compte qu’un environnement organisé et épuré aide l’enfant à se concentrer. Ils peuvent alors mettre en pratique ces techniques dans d’autres milieux. Bien que ces techniques soient déjà disponibles et expliquées dans des documents, il n’y a rien de mieux que de les voir en action dans ces situations, car « voir c’est croire ». Il faut prendre en considération que l’apprentissage des parents à l’intérieur des séances avec leur enfant suit une courbe. Il faut accorder de l’importance au rapport qui s’établit entre les parents et le/la musicothérapeute. En tant que thérapeute, il faut prendre en considération le style d’apprentissage propre aux parents, tout en tenant compte d’autres considérations telles que les facteurs de stress extérieurs qui peuvent influencer l’efficacité de la séance. 9 ENSEMBLE 41(1), 2015 Par exemple, il peut s’agir de leur réaction face au diagnostic de leur enfant ou simplement de tout ce qu’ils ont à faire à la maison... Par conséquent, il faut considérer les parents en tant qu’extension de l’enfant et non du/de la musicothérapeute. Il est important de ne pas surcharger les parents de consignes ou d’attentes irréalistes. Par expérience personnelle, je dirais que la meilleure approche est celle où le parent et le/la thérapeute peuvent tous les deux apprendre l’un de l’autre. Les parents sont les experts de leur enfant et le/la musicothérapeute est responsable de connaitre et d’appliquer les meilleures interventions telles que décrites dans la littérature. C’est ensemble qu’on peut le mieux atteindre les buts poursuivis pour l’enfant. Avec le temps, avoir atteint une implication parentale optimale rend les séances plus faciles et voir les parents plus confiants sortir des séances de musicothérapie avec leur enfant m’apporte de la joie et une confirmation de mon travail. Je suis certaine que ces parents sont maintenant les personnes qui soutiennent le plus la musicothérapie. Les parents sont enthousiastes de partager les réussites de leur enfant avec les autres thérapeutes et professionnels qui sont impliqués dans le développement global de leur enfant. Ceci renforce le principe que la musicothérapie n’est pas qu’une autre activité à intégrer dans l’horaire de leur enfant, mais que notre approche contribue de façon significative à leurs vies dans le moment présent ainsi que pour leur avenir. Références Loth, H. (2008). Music therapy groups for families with a learning disabled toddler: Bridging some gaps. In A. Oldfield & C. Flower (Eds.), Music therapy with children and their families (pp. 53-69). London: Jessica Kingsley Publishers. Humour et gaieté : Des stratégies pour motiver les enfants et les adultes avec un trouble du spectre de l’autisme par Linda Gambell, bmused, mmt, mta Traduction : Tanya Lavoie, mmt, mta Les personnes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) peuvent devenir facilement stressées et bouleversées par les activités quotidiennes courantes. C’est donc sans surprise qu’elles peuvent parfois arriver aux séances de musicothérapie dans un état négatif ou agité. J’ai trouvé que la gaieté et parfois l’humour peuvent désarmer ou rediriger un client. Combiner l’humour avec des activités musicales semble aider à réduire l’humeur négative, l’énergie basse ou l’agitation chez certains clients. Ceci sera un bref article pour exposer quelques exemples de comment j’utilise l’humour et la gaieté pour passer à travers les états négatifs de clients vivant avec un TSA, et les motiver à s’engager dans la musique. Exemple 1 Tyrone – 5 ans, verbal, hyperactif Pendant nos trois premières séances, Tyrone et moi avons développé un bon rapport. J’apprenais à gérer son hyperactivité et à trouver des activités musicales adaptées à son énergie et à sa créativité. Sa routine a été interrompue à la 4e séance, car la porte pour accéder au bâtiment était barrée à son arrivée, ce qui lui a causé un retard à la salle de musique. Aussi, il était accompagné de ses grands-parents au lieu d’un parent, ce qui a rendu la transition plus difficile. Une fois que Tyrone était dans la clinique, il ne voulait plus entrer dans la salle de musique. Dans mes notes d’après-séances, j’ai écrit ; « La spontanéité, la persévérance et la musique l’a amadoué à entrer dans la salle (et peut être un peu d’humour!). » J’ai commencé à jouer la chanson du train sur le clavier, ce que nous avons utilisé dans d’autres séances. J’ai invité Tyrone à venir et à faire le son « choo-choo » pour moi. J’étais debout près de la porte et je jouais de la flûte à bec alto en lui tendant la flûte à bec soprano, espérant qu’il allait venir et jouer. Finalement, j’ai commencé à imiter le 10 ENSEMBLE 41(1), 2015 grognement aigu dans sa voix et c’est ce qui a capturé le plus son attention. Il est entré dans la salle de musique et notre séance a continué. J’étais consciente que la séance avait commencé lorsqu’il était dans la salle d’attente dans un état résistant. Une fois que j’avais fait le retour de cette séance, j’ai pu développer davantage notre relation thérapeutique. En général, des chansons-histoires gaies sur des thèmes de trains, d’animaux et de Spiderman ont permis à Tyrone de contribuer de manière créative et de le garder engagé. Exemple 2 Sam – un jeune adulte, verbal J’ai travaillé avec Sam pendant environ un an et demi. Il était sensible aux changements au niveau de sa médication (qui s’est produit deux fois pendant notre temps ensemble) et ça semblait affecter son niveau énergie et son sentiment de bien-être général. Lors d’au moins deux occasions, Sam est arrivé en musicothérapie et ne semblait pas dans son assiette, avec une énergie basse. C’était devenu habituel pour Sam de choisir la musique qu’il voulait écouter ou avec laquelle il voulait jouer. Pendant ces séances, je lui demandais s’il aimerait une musique plus rapide ou plus lente pour commencer et il décida pour commencer, la musique lente serait mieux. J’ai joué de la musique douce de notre liste grandissante de chansons précomposées, et j’ai ensuite commencé à improviser des paroles pour refléter son humeur. J’ai utilisé de l’humour dans mes paroles pour aider à alléger son humeur et l’aider à entrer dans la séance avec aise. Cette technique a très bien fonctionné, car Sam a été capable de laisser aller son énergie négative et de s’engager plus pleinement dans la musique. À la fin de la séance, il était dans un état beaucoup plus positif avec une plus grande énergie. J’ai utilisé de l’humour dans mes paroles pour aider à alléger son humeur et l’aider à entrer dans la séance avec aise. Cette technique a très bien fonctionné, car Sam a été capable de laisser aller son énergie négative et de s’engager plus pleinement dans la musique. À la fin de la séance, il était dans un état beaucoup plus positif avec une plus grande énergie. Exemple 3 Classe d’une école primaire – 4 enfants, âgés de à 8 ans, verbal et non verbal Dans mon expérience où un ou plus de participants dans un groupe démontre des comportements négatifs, ça peut avoir un effet négatif sur les autres enfants. Bien que ça peut être difficile, il est mieux de rediriger rapidement les clients pour être capable de produire des séances de groupe créatives et amusantes. Adopter une approche ludique peut bien fonctionner dans ces situations. La gaieté dans la musique peut être acquise par des changements ‘surprises’ dans le tempo, rythme ou dynamiques. Des interventions comme arrêter-et-recommencer peuvent garder des clients engagés, et ajouter du mouvement aux interventions (avec ou sans instruments) peuvent aussi fonctionner. De nouvelles activités, des instruments novateurs et des vocalises créatives peuvent aussi être idées notables. Un garçon du groupe avait de la difficulté à faire les transitions de sa routine de classe régulière au groupe de préférés avec gaieté. Un autre client verbal réagissait souvent de manière négative en début de séance, et se retirait physiquement du groupe. Une fois qu’il était attiré dans des interventions gaies et engageantes, sa négativité se dissipait. Lorsque des individus agités sont plus calmes, le personnel enseignant, les autres participants du groupe et les musicothérapeutes peuvent relaxer et se concentrer sur la création de musique joyeuse et spontanée! Des pseudonymes ont été utilisés en lieu des vrais noms. Bourses de formation continue 40 années de soins palliatifs à l’université McGill : le 20e congrès international sur les soins palliatifs Amy Clements-Cortes, phd, mt-bc, mta, fami, nmt Traduction : Tanya Lavoie, MMT, MTA En septembre 2014, j’ai eu l’honneur de présenter et d’assister au 20e congrès international sur les soins palliatifs, à Montréal, Québec. Ayant déjà présenté et assisté à ce congrès, j’étais très consciente des présentations remarquables auxquelles j’aurais le privilège d’assister. Le congrès présentait des conférenciers d’une variété de disciplines, et accueillait des présentations sur de nombreux sujets tels que : le vieillissement et la gériatrie; les arts et lettres; la perte et le deuil; les dilemmes éthiques et les soins palliatifs dans des centres de soins de longue durée. Certaines sessions simultanées étaient d’un grand intérêt pour ceux qui travaillent en soins de longue durée (la concentration principale de ma pratique clinique), dont : « Évaluation interprofessionnelle de la douleur parmi des patients avec démence en soins de longue durée» par Kathryn Pfaff de l’université de Windsor et ses collègues et « Bien vivre avec la démence : rehausser la dignité et la qualité de vie avec l’utilisation d’une intervention novatrice, la thérapie par la dignité » par Catriona McCaw de l’Écosse et ses collègues. J’ai été particulièrement impressionnée et inspirée par les conférences auxquelles je suis allée sur la conception des environnements en soins palliatifs présentées par European Architects, essayant de voir comment concevoir les espaces pour les personnes mourantes. L’une des présentation incluait une étude de recherche sur des photos prises par de patients mourants. J’étais heureuse de présenter mes recherches intitulées « Chansons finales : faciliter l’achèvement de relations en soins palliatifs à travers la musicothérapie », et « La musicothérapie 11 ENSEMBLE 41(1), 2015 de l’Holocauste, à travers la présentation de deux études de cas se concentrant sur comment traiter la perte, la mort et le trauma. J’ai été encouragée par un des conférenciers présents à chanter pendant l’évènement l’une des chansons composées. C’était incroyable de voir comment les professionnels en soins palliatifs sont touchés par notre travail et sont prêts à valider son efficacité. Les commentaires sur ma présentation venant de médecins et d’infirmières furent tout à fait inspirants et affirmatifs pour moi. Ces professionnels ont été impressionnés par le soutien psychosocial potentiel que la musicothérapie peut offrir. Je paraphrase le commentaire d’un médecin en soins palliatifs : votre travail est impressionnant et aucun médicament ne pourrait accomplir ce que vous avez fait avec ce client. C’était merveilleux de voir d’autres musicothérapeutes (dont certains sont d’anciens étudiants) présenter et assister à l’évènement. J’ai été particulièrement honorée de présenter pendant la même session que Sheila Killoran de l’Alberta, et encore plus excitée d’avoir Deborah Salmon en tant que modératrice de la session. Deborah m’inspire depuis des années dans mon travail en soins palliatifs. J’aimerais remercier l’AMC et le comité de bourse de formation continue d’avoir approuvé ma demande de soutien financier pour aider à être présente à cet évènement marquant! Chanter pour influencer positivement le changement et la transformation by Susan Summers, phd, avpt, nmt, mta Traduction : Eve Arsenault, Mmus, MTI « Chanter fût la première musique, l’instrument de la musique vocale est le corps humain. » (Crowe, 2004, p. 74). J’ai été chanteuse toute ma vie et je me suis intéressée à l’influence que le chant peut avoir sur la guérison bien avant ma formation de musicothérapeute en 1986. En tant que musicothérapeute, psychothérapeute vocale, professeure de chant et guérisseuse par l’énergie, j’ai assisté aux différents processus de guérison de mes élèves et clients et ma curiosité m’a amenée jusqu’au doctorat Leadership et changement de l’Université Antioch, sous la direction de Dr Carolyn Kenny. Basée sur mon mémoire de maîtrise qui a vu naître Hello space model (Summers, 1999), ma recherche qualitative s’est concentrée sur comment le chant peut être curatif et comment le chant contribuera aux changements personnels et à la transformation de cinq musicothérapeutes qui sont chanteurs et qui ont reçu la formation dans l’approche d’Austin en psychothérapie vocale. Chaque personne a défini la guérison en ses propres termes et a relié sa propre histoire à des évènements, des gens, des situations qui leur ont permis d’envisager le changement, la transformation et la guérison. Dans mon mémoire en 1999, j’ai affirmé que notre voix est aussi unique que notre ADN, notre visage et notre nom. Mon travail clinique m’a permis de constater que notre voix chantée a aussi sa propre vibration et sa propre expérience. « C’est l’expression audible de notre énergie personnelle » (Summers, 2011, p.307). Ma pratique clinique est basée sur le principe spirituel et philosophique qui prétend que nous sommes des êtres spirituels vivants dans une réalité physique, ce qui nous donne l’opportunité d’apprendre, de grandir et de guérir à travers nos expériences, notre attitude et nos sentiments au sein de nos relations personnelles et de notre communauté. Je crois que « trouver sa voix » est le voyage que chacun entreprend au cours de sa vie, sous différentes formes. 12 ENSEMBLE 41(1), 2015 Pour mes recherches doctorales, j’ai lu de la littérature reliée à la musicothérapie, au chant choral, aux traitements sonores et à la santé communautaire. Ces derniers parlent des bénéfices, d’un bien-être général et de la santé qu’apporte le chant dans la vie des gens. Il est documenté que le chant apporte la joie et un sentiment de bien-être, facilite l’expression de ses émotions et le contact avec les autres (Clift & Hancox, 2001, 2010; Clift et al., 2010; Clift & Morrison, 2011; Eyre, 2011; Tonneijck, Kinebanian, & Josephsson, 2008). En général, les participantes de mon étude ont senti que le chant avait une influence positive dans leur vie, « qu’il offrait un apaisement, une liberté, une énergie et une vibration curative ainsi qu’une profonde connexion a soi » (Summers, 2014, p. 163). La littérature s’entend généralement pour dire que le chant a un effet curatif lorsque le bien-être psychologique de chacun, la responsabilisation, les émotions, le caractère, la gestion positive de leur vie et le plaisir de chanter de façon intègre et significative ont été améliorés (Kreutz et al., 2003; McClure, 1998; Patteson, 2000; Sauve, 2004; Whittemore, 1998). Un fait intéressant était le consensus des cinq participantes, qui affirmaient ne pas toujours atteindre la liberté vocale dans leur vie personnelle, mais de toujours chanter de façon libre et authentique avec leurs clients. Ils parlaient d’un sentiment de paix, de confort, d’amour et de joie lorsqu’ils chantent pour leur travail. Quelqu’un a commenté : « ironiquement, le serrement habituel que j’ai dans la voix n’affecte pas ma capacité à chanter librement avec mes clients, car chanter pour eux n’a rien à voir avec moi – la musique est pour eux ». Une autre personne a dit : « guérir c’est aimer. J’ai toutes ces parties négatives à l’intérieur de moi qui m’empêchent de briller, mais ma voix a une autre qualité quand je chante avec mes clients. Chanter fait ressortir ma joie, car mon but avec eux est d’aimer. « Les participantes ont identifié et discuté de différents facteurs qui limitent leur liberté vocale malgré leur amour du chant et de la musique : le bagage familial, les blocages émotionnels, la peur de se sentir rejeté, l’image négative de soimême, et le manque d’acceptation (Summers, 2014, p. 166). Keyes (1983) a écrit, « chaque individu a ses couleurs particulières et c’est le secret et c’est le secret d’une parfaite santé. Sans le corps humain, toutes déviations de cette harmonie particulière entraineraient un problème de santé » (p.99). Une des participantes savait qu’elle recherchait l’excitation avec la musique, sentant l’euphorie et les endorphines se libérer lorsqu’elle chantait. Elle comparait l’acte viscéral et émotif de chanter à un ‘liquide médicinal’ qui entrait dans son corps par une vibration. Une personne ayant l’habitude de diriger des cercles vocaux avait l’impression que ce genre d’apaisement par la vibration sonore était comme les autres procédures médicales énergétiques, comme les chirurgies au laser. Elle a demandé : « pourquoi nos voix n’auraient pas le même effet ? » Effectivement, pourquoi pas ? Un autre thème majeur a été l’identité. Sans surprise, les cinq femmes sentaient qu’être en service faisait partie intégrante de leur identité. Quatre ont parlé de l’authenticité comme étant un facteur essentiel à leur identité. Kenny (1989) croit : « que lorsqu’on tend vers la beauté, on tend vers l’intégrité ou vers le plein potentiel de ce que l’on peut être dans le monde » (p. 77). Cooke a écrit en 1952 que, « la voix humaine est le seul instrument de musique avec un cœur, une âme et un esprit » (p. 15). Certaines participantes ont tristement commenté sur la difficulté de chanter de façon authentique, qu’elles n’y parvenaient pas à cause de l’autojugement ou du manque de liberté vocale. Quelqu’un a noté que lorsqu’elle ne chantait pas, ou ne chantait pas ses musiques préférées sur une base régulière, elle devenait dépressive. Elle se demandait : « qui suis-je si je ne suis pas une chanteuse ? » Oddy (2011) a étudié les différentes expériences de jugement que peuvent vivre les chanteurs: venant d’euxmêmes ou des autres autant que de ne pas sentir le jugement. Elle a trouvé que lorsque quelqu’un a été jugé, le chanteur a peur d’utiliser sa voix librement, ce qui limite sa capacité à chanter sincèrement et à chanter dans l’espace de beauté dans lequel il pouvait se trouver au moment du jugement (p.101). Quelques participantes dans mon étude avaient des histoires sur le jugement ou sur le manque de reconnaissance qui a affecté leur liberté vocale ou leur confiance. Plus la personne qui juge ou qui manque de reconnaissance est importante pour le chanteur, plus les dommages sont grands. Le troisième thème important a été la spiritualité. Mohan (1998) définit la spiritualité comme étant « une quête personnelle du sens et du but de la vie, qui est directement reliée à l’essence même de chaque personne » (p. 5). Chaque participante sentait que la spiritualité jouait un rôle important dans leurs parcours de chanteuse, particulièrement au sein de leur travail de musicothérapeute. Mohan (1998) a découvert une relation entre la spiritualité d’un et le travail de l’autre, inspiré de Kenny (1989) qui dit, « la psyché ou l’âme du travail est contenue dans l’individualité de chaque musicothérapeute »(p. 8). Pour 2 personnes, la spiritualité était une expérience religieuse qui impliquait le chant à l’église, alors que pour d’autres, la spiritualité était expérimentée d’une façon bien personnelle à travers la conscience de l’énergie, l’intuition, l’intention, être dans le moment présent et vivre en étant plus incarné (Summers, 2014, p. 182). Gregory (2007) disait: « le développement vocal ne peut être séparé de la croissance personnelle » (p. 81). Certaines nommaient se sentir plus incarnées, plus présentes et plus harmonieuses lorsqu’elles chantaient. 13 ENSEMBLE 41(1), 2015 Sokolov (2012) dit de l’improvisation vocale: « l’invisible devient visible…révélant l’énergie du corps… qui nous transporte vers d’autres lieux et dans d’autres états de conscience. Le chant est le langage de l’âme » (p.110). Ceux qui travaillent avec des personnes en fin de vie partagent des histoires de synchronicité, des moments d’engagement vocal et d’intime connexion avec les clients. Quelqu’un demande : « quelle partie d’elle (cliente) chante? Qu’est-ce que cette voix avec qui les gens connectent? Quelle partie de nous reste intacte dans notre voix et est-ce vraiment la dernière chose qui nous quitte avant la mort ? « Dans mon travail en soins palliatifs, j’ai constaté que « notre vrai soi transparait à travers notre voix » (Summers, 2011, p. 307). La majorité des participantes sentait que l’intuition, autant dans le travail que dans la vie, était un aspect important de la spiritualité. Cela inclue être présent et attentif au moment présent, faire confiance à sa voix intérieure pour nous guider. Goldman (1997) souligne l’importance de l’intention lorsqu’il déclare: « la voix humaine est capable de cibler et de projeter une intention mieux que n’importe quel instrument. L’intention est l’énergie derrière le son créé… la conscience que nous avons lorsque nous produisons le son » (p.138). Les participantes ont parlé du chant comme étant un moment de transformation quand « l’extérieur et l’intérieur deviennent un, » ou lorsqu’il y a un certain « alignement où toutes les énergies connectent ». « Des choses précieuses peuvent arriver dans cette espace sans nom » (Mohan, 1998, p. 10). Chanter en chœur consolide une communauté. Les études sur les chorales parlent du profond sentiment d’appartenance, d’inclusion et du bien-être social qu’ont les membres d’un chœur(Clift & Hancox, 2010). Mes recherches de maîtrise ont aussi soulevé que les personnes âgées chantant ensemble ressentent un fort sentiment de communauté (Summers, 1999). Une participante en particulier avait beaucoup d’expérience de chant en groupe : premièrement avec sa famille, puis à l’école et à l’université, comme loisir et en situations cliniques. Elle nomme trouver qu’il a « quelque chose de particulier autour du chant, spécialement lorsque l’on chante en groupe, » l’âge ou les différences culturelles n’ont plus d’importance. Dissanayake (1992) écrit que les êtres humains ont un besoin biologique et créatif pour la décoration, la dance, l’écriture, la musique et le faire spécial. Cela nous permet de transformer notre réalité en quelque chose extraordinaire et c’est une façon de trouver un sens. « La musique satisfait le besoin que l’homme a pour la beauté. Elle peut satisfaire sa recherche de sens…l’expérience esthétique peut avoir un effet préventif et curatif » (Kenny, 2006, p. 38). Les participantes ont parlé de la perte de connexion avec le chant et conséquemment du sentiment de déconnexion avec leur essence. Chaque personne déclare vouloir être bien et intègre et être capable de chanter plus librement. Cela se traduit par une profonde et solide connexion avec soi-même. Plusieurs participantes ont partagé leur amour du chant en harmonie et le fait qu’elles y trouvent une expérience salutaire. Pour d’autres, chanter en harmonie raisonne comme une guérison vibrante et énergétique. Je compare cette expérience au ronronnement du chat, signe de plaisir, d’acceptation, de sécurité d’amour et de bien-être. Quand nous chantons et faisons résonner notre soi par notre voix, nos psalmodies et notre respiration, une profonde résonnance se crée dans nos corps, qui est notre son naturel. Cela peut provoquer une profonde connexion qui nous donne accès à l’expression de nos émotions et à la liberté vocale. Cela vous donne un bref aperçu de ma thèse de doctorat. Ce fut fascinant d’écouter les histoires des musicothérapeutes et de faire des liens avec ma propre vie et mes propres expériences, car elle rejoignait profondément dans les leurs. « Je sais que je suis le meilleur de moi-même quand je chante » (Summers, 2014, p. 196). Cette recherche à comblé un manque dans la littérature, car la plupart des études sont faites sur des chanteurs amateurs, l’expérience des clients, le chant comme outil d’intervention, le chant pour la santé et le bien-être, pour se distraire ou apaiser l’anxiété et pour se construire une confiance en soi. J’étais intéressée en une expérience musicothérapeutique du chant comme influence curative vers le changement et la transformation, ce qui inclus évidemment leurs histoires personnelles, leurs difficultés et la reconnaissance des opportunités qui s’offre à elles dans le but de croitre. Parce que mon doctorat était en leadership et changement, j’en suis venue à croire que chanter nous donne des qualités de leader et que la qualité du chant curatif est sa capacité à transformer la vie des gens, d’être en contact avec soi et en harmonie avec les autres. Les participantes ont senti que le chant pour guérir était un acte créatif duquel a jailli une ambiance positive, une authenticité, une possibilité d’expression et une occasion pour un changement et une transformation positive dans leur vie. Je vous laisse penser à comment le chant à pu avoir une influence curative dans votre vie, avec les mots de cet auteur inconnu : Dans cette vie nous escaladons une montagne. Nous pouvons chanter tout en marchant, ou nous pouvons nous plaindre de nos douleurs aux pieds. Peu importe ce que nous choisissons, nous devons monter. J’ai décidé il y a fort longtemps que chanter avait beaucoup plus de sens. (auteur inconnu, Towne, 26 septembre 2012, para. 1) 14 ENSEMBLE 41(1), 2015 Pour télécharger une copie gratuite de ma thèse, cliquez sur: http://aura.antioch.edu/etds/134 Références: Clift, S., & Hancox, G. (2001). The perceived benefits of singing: Findings from preliminary surveys of a university college choir. The Journal of the Royal Society for the Promotion of Health, 121(4), 248- 256. Clift, S., & Hancox, G. (2010). The significance of choral singing for sustaining psychological wellbeing: Findings from a survey of choristers in England, Australia and Germany. Music Performance Research, 3(1,) 79-96. Clift, S., et al. (2010). Choral singing and psychological wellbeing: Quantitative and qualitative findings from English choirs in a cross-national survey. Journal of Applied Arts and Health, 1(1), 19- 34. Clift, S., & Morrison, I. (2011). Group singing fosters mental health and wellbeing: Findings from the East Kent « singing for health » network project. Mental health and social inclusion, 15(2), 88-97 Cooke, J. (September, 1952). The golden chalices of song, Etude. 70(9), 15. Crowe, B. (2004). Music and soul making: Toward a new theory of music therapy. Baltimore, MD: Scarecrow. Dissanayake, E. (1992). Homoaestheticus: Where art comes from and why. New York, NY: The Free Press. Eyre, L. (2011). Therapeutic chorale for persons with chronic mental illness: A descriptive survey of participant experiences. Journal of Music Therapy, 48(2), 149- 168. Goldman, J. (1997). Healing sounds: The power of harmonics. Rockport, MA: Element. Kenny, C. (1989). The field of play: A guide for the theory and practice of music therapy. Atascadero, CA: Ridgeview. Kenny, C. (2006). Music and life in the field of play: An anthology. Gilsum, NH: Barcelona. Keyes, L. (1973). Toning: The creative power of the voice. Marina del Ray, CA: DeVorss & Co. Kreutz, G., Bongard, S., Rohrmann, S., Grebe, D., Bastian, H. & Hodapp, V. (2003). Does singing provide health benefits? In Kopiez, Lehmann, Wolther & Wolf, (Eds.), Proceedings of the 5th Triennial ESCOM Conference, Germany (pp. 216-219). Lawrence-Lightfoot, S. & Davis, J. (1997). The art and science of portraiture. San Francisco, CA: Jossey-Bass. McClure, W. (1998). A cross-cultural interdisciplinary study of the healing power of singing. (unpublished doctoral dissertation). Pacifica Graduate Institute, Santa Barbara, California. Mohan, H. (1998). The connection between our spirituality and our work: Interviews with music therapists. (unpublished master’s thesis). Open University, Burnaby British Columbia, Canada. Oddy, N. (2011). A field of vocal discovery: The workshop. In F. Baker & S. Uhlig (Eds.), Voicework in music therapy (pp.83-99). London, UK: Jessica Kingsley. Patteson, A. (2000). Singing a woman’s life: How singing lessons transformed the lives of nine women. (unpublished master’s thesis). Kingston, Canada: Queen’s University. Sauve, M. (2004). The therapeutic effects of vocal improvisation. (unpublished master’s thesis). Ottawa, Canada: Carlton University. Sokolov, L. (2012). Embodied voicework: Moving toward wholeness in the musical field of play. In S. Wirth, I. Meier and J. Hill (Eds.), The playful psyche: Entering chaos, coincidence, creation (pp. 107-120).Jungian Odyssey Series, Volume IV, New Orleans, LA: Spring Journal Books. 15 ENSEMBLE 41(1), 2015 Summers, S. (1999). A tapestry of voices: Community building with a geriatric choir reflected in a music therapy model of practise. (unpublished master’s thesis). Open University, Burnaby, BC. Summers, S. (2011). The vocal hello space model in hospice music therapy. In F. Baker & S. Uhlig (Eds.), Voicework in music therapy: Research and practice (pp. 302-320). London, UK: Jessica Kingsley. Summers, S. (2014). Portraits of vocal psychotherapists: Singing as a healing influence for change and transformation. (unpublished dissertation). Antioch University: Yellow Springs, OH. Tonneijck, H., Kinebanian, A. & Josephsson, S. (2008). Exploration of choir singing: Achieving wholeness through challenge. Journal of Occupational Science, 15(2), 173-180. Whittemore, K. (1998). The effect of singing on blood pressure. (unpublished master’s thesis). University of Utah, Salt Lake City, Utah. N.B: L’université Antioch à approuvé cette recherche et j’ai reçu le consentement écrit de chacune des participantes. Lorsqu’ il n’y a pas de référence pour une citation, c’est qu’elle vient directement d’une participante. Profil d’un membre : Sheila Lee, BA, BMT, MTA, FAMI, NMT Traduction : Tanya Lavoie, MMT, MTA Bonjour de Vancouver, CB! Je travaille en tant que musicothérapeute accréditée depuis 5 ans et j’ai ma propre pratique privée, She. Lee.Music. La majorité de ma pratique est dans les secteurs scolaires de Delta et Surrey avec des enfants et jeunes ayant des besoins particuliers. J’adore apprendre sur cette profession et recherche continuellement de nouvelles occasions pour améliorer mes connaissances et mes capacités. Plusieurs de mes clients vivent avec un trouble du spectre de l’autisme et je suis dévouée à en apprendre le plus possible sur l’utilisation efficace de la musique avec cette population. L’année passée, je suis devenue un GIM Fellow et j’ai complété mon certificat en musicothérapie neurologique. Présentement, je profite de mon temps à l’université de Victoria en poursuite de ma maîtrise en psychologie du counseling. Mes autres passions incluent l’enseignement de cours de musique en jeune enfance, l’enseignement de leçons de musique adaptées, passer du temps avec mon mari, faire de la peinture, et les arts martiaux. Qu’est-ce qui vous a influence à choisir la profession de musicothérapeute? J’ai toujours su que je voulais aider les autres. Tout au long de ma vie, j’ai rencontré des gens qui utilisent les mots et leurs actions pour aider les autres, tout comme des gens qui les utilisent pour blesser les autres. J’ai choisi d’aider, d’être quelqu’un qui soutien les autres à accomplir des changements positifs dans leurs vies. Durant mon adolescence, je me suis intéressée à des livres à propos d’adolescents en fugue, de conflits familiaux et de troubles de développement. J’ai été inspirée par les intervenants dans ces livres, dont des travailleurs sociaux, thérapeutes et enseignants. En commençant mes 16 ENSEMBLE 41(1), 2015 études universitaires en psychologie à l’Université de la Colombie britannique, j’ai eu un intérêt marqué le counseling et l’enseignement de la musique. J’ai cru que poursuivre ce plan de carrière, jusqu’à ce qu’un collègue de classe me posa la parfaite question : « Pourquoi ne deviens-tu pas musicothérapeute? » Après avoir entendu cette question, j’étais enthousiaste de faire des recherches sur cette nouvelle profession et j’ai senti que c’était une carrière pour moi. Quelques évènements sont venu clarifier mon choix : un emploi avec des enfants ayant des besoins spéciaux, du bénévolat avec une musicothérapeute, retrouver la joie de jouer du piano, et éventuellement j’ai été acceptée dans le programme de baccalauréat en musicothérapie de l’Université Capilano. Qu’elle a été votre plus grande contribution à la profession de musicothérapie? Je suis très fière d’un recueil de chansons chinoises que j’ai élaboté avec une merveilleuse musicothérapeute et mentor, Lennie Tan, intitulé « Singing under the Plum Blossom Tree » (Chanter sous le prunier en fleurs). Nous avons dédié ce livre comme héritage aux clients et familles avec lesquels nous avons eu le privilège de travailler. Il contient des histoires et chansons pour se souvenir des précieux moments qu’ils ont partagés avec nous. Ce recueil de chanson est devenu un outil d’enseignement et une ressource pour d’autres musicothérapeutes et étudiants. Quels traits de personnalité font de vous une musicothérapeute efficace? Ma passion pour l’apprentissage n’arrêtera jamais! Je suis toujours intéressée à apprendre de nouvelles techniques et approches pour être la meilleure thérapeute possible pour mes clients. Notre société change quotidiennement, et donc les besoins de nos clients changent aussi. Je crois qu’être informé et flexible sont deux éléments clés pour être une musicothérapeute efficace. La patience est un autre trait de personnalité qui m’aide dans mon travail. Ce que j’ai observé particulièrement avec mes clients vivant avec un trouble du spectre de l’autisme sont les manières uniques dont ils apprennent et interagissent avec le monde. Avoir la patience d’attendre que les autres répondent de leur propre manière et dans leur propre temps a donné de moments musicaux incroyables. Qu’avez-vous appris de vos clients? De la part de mes clients, j’ai appris le pouvoir du rire. C’est quelque chose qui nous amène dans le moment et dans notre corps. Souvent involontaire et contagieux, il a aussi une qualité unificatrice. Rire avec mes clients nous unis et crée des souvenirs corporels de ce moment dans le temps. Mes clients m’ont aussi appris à faire des choses simplement pour le plaisir. Bien que les buts et objectifs soient importants pour chaque séance, parfois, faire quelque chose tout simplement pour que le client et moi puissions nous amuser ensemble est une assez bonne raison. Après réflexion, je trouve qu’il y avait un but implicite de bâtir un rapport et connexion avec mon client. Par contre, prendre quelques minutes d’une séance pour faire quelque chose juste pour le plaisir, sans trop l’analyser, est correct aussi. Quelle est votre vision du futur de la musicothérapie? Comment est-ce que ça s’applique à vous? J’aimerais que la musicothérapie grandisse pour que le monde entier puisse la connaître! Mon rôle est d’être active et de garder les autres et moi-même instruits sur le sujet. Les changements peuvent seulement avoir lieu si nous décidons de prendre action. En d’autres mots, je suis une femme d’action! Je vais aider à générer de la recherche, des ateliers et vidéos, qui sont des moyens efficaces d’encourager la croissance et la compréhension autour de la profession. En espérant que la musicothérapie deviendra plus accessible à ceux qui peuvent en bénéficier le plus. Citations préférées : « Ce qui est derrière nous et ce qui est devant nous sont de petites choses comparées à ce qui est en nous. » – Ralph Waldo Emerson (traduction libre) « Nous sommes seulement limités par nos propres barrières. » – Inconnu (traduction libre) 17 ENSEMBLE 41(1), 2015 Séances d’aveux: Moments de joie par Adrienne Brodeur, mta, mt-bc Traduction : Eve Arsenault, mmus, mti Inspires par l’approche Reggio, le jeu social, et le jeu au plancher sont quelques-unes des approches que j’ai assimilées au cours de la dernière année avec mon interne, et ce pour adopter une approche qui est plus basée sur le jeu dans ma pratique en musicothérapie. En tant qu’employée dans les écoles publiques d’Edmonton, la majeure partie de mon travail est d’offrir des séances de musicothérapie aux classes de la petite enfance de l’école Scott Robertson. Suite à la décision scolaire d’augmenter le temps de jeu ininterrompu par jour, j’ai décidé de changer ma façon de faire. Les programmes d’éducation à la petite enfance dans les écoles d’Edmonton offrent des services pour les enfants âgés entre 2 ans et demi et 5 ans, ayant des besoins légers à lourds. J’envisageais de changer mon modèle, car la structure de mes séances ne laissait pas à certains enfants assez de temps pour traiter l’information et pour explorer. Cela s’appliquait particulièrement aux enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme. Comme je travaillais avec des enfants ayants différents niveaux de développement, je voulais les supporter, en tant que musicothérapeute, en utilisant mes habiletés d’improvisatrice. Ces dernières neuf années passées au sein de cette équipe, j’ai été choyée de recevoir du soutien de mes collègues et employeurs. J’ai lu une panoplie d’articles et de recherches de différents auteurs comme Laura Beer, Andrew S. Gunsberg, Stanley Greenspan, Marcia Humpal et Susanne Burgess pour établir une base au changement que je voulais apporter. Il y a plusieurs années, dans ma pratique personnelle, j’ai donné des sessions d’intégration dans un centre de jour, pendant les heures de jeu. Un jour, un enfant autiste s’est joint à mon groupe de musique guidée, avec cinq de ses pairs. Un jeu régulier s’est installé dans la salle et d’autres enfants pouvaient se joindre s’ils le désiraient. J’étais vraiment confortable avec l’approche basée sur le jeu que j’avais enseigné aussi en tant que professeure. J’avais donc de l’expérience, des bases théoriques et du soutien de la part de mes collègues. 18 ENSEMBLE 41(1), 2015 « Suivre l’enfant » est un des aspects du jeu au plancher. C’est vraiment facile pour un musicothérapeute qui travaille dans un contexte individuel, mais beaucoup plus difficile en situation de groupe présentant des niveaux différents. J’ai utilisé des modèles exploratoires et plus guidés, ou une combinaison des deux pour les séances de 30 minutes. J’ai utilisé le matériel de la classe ainsi que celui que j’ai apporté de l’extérieur, pensant qu’il pourrait capter leur intérêt. Les enfants ont trouvé de nouvelles façons d’utiliser le matériel, ce qui m’a inspirée pour le jeu musical. Dans ces moments, j’étais capable de les soutenir musicalement tout en travaillant le développement de leurs habiletés. Des tours ont été construites avec des conserves pendant une chanson sur la construction, des petites lumières collées sur des bâtons de popsicles ont été utilisées pour dessiner des cercles et des lignes sur les murs ou les planchers sur de la musique orchestrale, et des épingles à linge sont devenues des requins qui mordaient à tout ce que l’on énumérait dans la chanson. J’ai fait le tour des classes avec une boite pleine de divers objets que je déversais sur le plancher afin de voir le jeu se créer. Parfois les enfants étaient très excités de voir le contenu de la boite, d’autres fois, ils étaient déjà occupés et ne prêtaient pas attention. Souvent, le fait de simplement placer du matériel comme une tablette musicale Suzuki sur le plancher, déclenche une période de jeu parallèle ou associatif pour les enfants qui ne socialisent pas facilement. Le matériel apporté n’était pas là pour voler leur attention, mais pour faciliter l’exploration, la créativité et la découverte. Comme dans une séance typique d’improvisation en un pour un, l’alternance de la musique ne se partage pas seulement entre le musicothérapeute et l’enfant, mais entre les gens du programme et ceux des autres disciplines. Un des avantages d’avoir une expérience musicale plus flexible, c’est que la musique peut continuer même lorsqu’on quitte la pièce. Un éducateur ou un thérapeute pouvait continuer à lancer des balles dans des conserves sur une chanson improvisée tant que l’enfant démontrait de l’intérêt. Les chansons précomposées ou improvisées étaient simples et plusieurs d’entre elles étaient adaptées par le personnel pour supporter le jeu. Cela donne une opportunité pour utiliser la musique de façon interactive dans le jeu, ce qui est très important pour les jeunes enfants. Changer mon approche n’a pas seulement donné un résultat positif pour les enfants autistes, mais pour tous les groupes d’enfants avec lesquels je travaillais. FÉLICITATIONS À NOS NOUVEAUX MTA Félicitations aux les 38 musicothérapeutes qui ont reçu le titre de MTA du 23 julliet 2014 au 12 fevrier 2015 : Sherry Minassian SarahRose Black Tyne Hallgrimson Vivian Chan Christina Cheshire Nicole Chow Stephanie Josselyn Cheryl Fernandez Kimberly Arsenault Brittannie Cochrane Alison Moraites Alice Hui-ju Lee Emily Carruthers Orley Culverhouse Ruth Watkiss Justine Stehouwer Nicole Richard Yunhyuk Yim Angel Leung Jenna Coombs Bob Westfall Mallory Warkentin Eric Ross Deandra Pierroz Chin-Lin Chou Megan McIsaac Laura Cowal Miya Adout Madeleine Bourdages Alessandra Santaguida Jennifer Lam Christina Sciascia Ashley Miller Aimee Berends Kelly Anne Vander Meer Adriano Mollica Michael Baskin Nous souhaitons à tous beaucoup de success dans votre carrière de musicothérapeute accrédité. 19 ENSEMBLE 41(1), 2015 Canadian Association for Music Therapy/ Association de musicothérapie du Canada 1124 Gainsborough Rd, Suite 5 London, ON N6H 5N1 1-800-996-CAMT (in Canada only) or 519-641-0421 E-mail: [email protected] CAM La santé et les appareils d’écoute personnelle Septembre 2014 De l’activité et de l’intérêt ont été générés dans le grand public sur l’utilisation des appareils d’écoute personnelle sur le bien-être et la santé globale. Plusieurs membres de l’AMC ont commentés, blogués, posés des questions et apportés des inquiétudes. L’AMC offre des consignes de soutien ci-dessous : 1. Écouter de la musique sur des appareils d’écoute personnelle n’est pas de la musicothérapie. Par contre, travailler avec un MTA (Musicothérapeute Accrédité) pour générer des listes songées et identifié les meilleurs outils et ressources musicaux, sont un exemple de musicothérapie. 2. Il y a une augmentation dans l’utilisation de la musique comme outil fonctionnel dans les contextes de santé et d’éducation - souvent par quelqu’un qui n’est pas un musicothérapeute accrédité (MTA). Nous aimerions nous assurer que tout le monde soit au courant de nos expertises professionnelles dans l’utilisation de la musique pour promouvoir la santé et le bien-être de manière éthique, efficace et être bien informer. Les MTA’s utilise la musique et les relations créées à travers la musique pour promouvoir des changements positifs. Quand est-ce qu’un MTA devrait être contacté : Pour consulter sur des programmes de musique déjà existants Pour éduquer le personnel et les familles sur l’utilisation efficace et sécuritaire de la musique Pour offrir des services directes de musicothérapie de manière individuelle ou de groupe Si un individu vit de la détresse pendant ou après une expérience d’écoute musicale. Pour plus d’informations sur le cadre de la pratique d’un MTA cliqué ici. Les ressources pour les MTAs : 1. L’AMC a un partenariat formel avec la Fondation de musicothérapie du Canada (FMC). Le documentaire du FMC “Le cadeau de la musique: la musicothérapie en histoires” est considéré comme une représentation juste des pratiques en musicothérapie dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la communauté, selon l’AMC. 2. Le bureau de l’AMC est disponible pour soutenir ses membres et pour aider le public à acquérir les services d’un MTA certifié. 20 ENSEMBLE 41(1), 2015