l`aigle noir sur charleville - Charleville

Transcription

l`aigle noir sur charleville - Charleville
Les sites du Kaiser sur le front occidental
1914
Le G.Q.G. passe de COBLENCE (17 août) à LUXEMBOURG.
7 septembre 1914 : LUXEMBOURG - STENAY - VOUZIERS.
12 septembre 1914 : MACHAULT.
28 septembre 1914 - 26 avril 1916 : villa de Georges Corneau à CHARLEVILLE.
1er octobre 1914 : LAON.
4 octobre 1914 : SAINT-QUENTIN.
Début octobre 1914 - 1916 : séjours fréquents en l’Abbaye de SEPTFONTAINES.
3 ou 5 octobre 1914 : Château de BELLEVUE, près de Sedan ; puis visite du château
de MONTCORNET-en-Ardenne.
Octobre 1914 : SAINT-QUENTIN.
12 octobre 1914, vers 9h00 : le Kaiser passe en revue un régiment de Bavarois à LILLE.
31 octobre 1914 : Warneton, au sud d’Ypres.
14 novembre 1914 : RETHEL.
23 novembre 1914 : RETHEL, en compagnie du Kronprinz.
Mi-décembre 1914 : SAINT-QUENTIN.
25 décembre 1914 : DOUAI.
29 décembre 1914 : CHARLEVILLE. L’impératrice repart en train.
1915
26 janvier 1915 : le Kaiser célèbre son anniversaire à CHARLEVILLE.
28 janvier 1915 : le Kaiser quitte Charleville.
14, 27 janvier, 29 mars, 13 avril et 30 septembre 1915 : LAON.
21 janvier 1915 : CHARLEVILLE, dîner avec l’éminent professeur turcophile Ernst JÄCKL.
6 février 1915 : le Kaiser vient résider chez Mme et M. Basquin-Bertaux à SAINTQUENTIN.
Mi-février 1915 : revue entre MACHAULT et CAUROY.
Fin février 1915 : revue place de la Mairie à MACHAULT.
10 mars 1915 : le Kaiser déjeune chez le général von Bülow, rue de Lorraine à SaintQuentin.
20 mars 1915 : CHARLEVILLE, entrevue avec le magnat de la marine marchande
Hans Niels Anderson qui vient de rencontrer le Tsar Nicolas II.
25 mars 1915 : inauguration du cimetière militaire de SAINT-QUENTIN par le Kaiser.
30 mars 1915 : château de GUIGNICOURT-SUR-VENCE.
5 mai 1915 : le Kaiser quitte la ville, par train spécial à 11 h 30.
Juillet 1915 : G.Q.G. et Kaiser à PLESS.
11 août 1915 : début des transformations au Château Renaudin, Bélair.
26 septembre 1915 : retour du Kaiser à CHARLEVILLE.
12-14 octobre 1915 : le Kaiser et le Kronprinz séjournent à CHARLEVILLE.
18 octobre 1915 : le Kaiser assiste à la remise du cimetière militaire à la Ville de SaintQuentin.
Mi-décembre 1915 : SAINT-QUENTIN, villa de Charles Basquin.
Noël 1915 : le Kaiser le célèbre à CHARLEVILLE.
1916
1915 ou 1916 : fondation d’un cimetière à LEME au lieudit LE SOURD.
10 janvier 1916 : Louis III, roi de Bavière, se rend à SAINT-QUENTIN.
27 janvier 1916 : visite de l’Hôpital de MEZIERES.
24 février 1916 : installation à Bélair, villa Renaudin, près de CHARLEVILLE (21 février 1916 : début de l’enfer de Verdun).
1er mars 1916 : Guillaume II reçoit Boris de Bulgarie.
2-4 avril 1916 : le Kaiser se promène à Bélair.
25 avril 1916 : le Kaiser visite CHARLEMONT près de GIVET.
26 avril 1916 - 16 août 1916 : château Renaudin à Bélair, près de CHARLEVILLE.
9 mai 1916 : départ du Kaiser pour la BELGIQUE.
15 juin 1916 : Guillaume II se rend à SAINT-QUENTIN.
15 juin 1916 : LAON et DOUAI (1er juillet : début de l’enfer de la Somme).
16 juillet 1916 : le Kaiser fait une apparition à SAINT-QUENTIN.
9 août 1916 : promenade au VIVIER-GUYON.
11 août 1916 : 6e visite de Guillaume II à SAINT-QUENTIN.
16 août 1916 : départ de CHARLEVILLE.
1917
Avril 1917 : G.Q.G. à BAD KREUZNACH.
23 mai 1917 : le Kaiser est accueilli en gare de CHARLEVILLE par le Kronprinz pour
une grande revue militaire à Montjoly.
Mai 1917 : remise de décoration à DENAIN.
1917 : HÔPITAL DE RETHEL, plusieurs fois, le Kaiser vient réconforter un de ses fils
grièvement blessé dans un accident de voiture à Biermes.
Octobre 1917 : Constantinople et Berlin.
Novembre 1917 : Guillaume II au CATEAU et à VALENCIENNES.
5-6 décembre 1917 : le Kaiser assiste à la bataille de CAMBRAI.
21 décembre 1917 : le Kaiser assiste à un office religieux dans sa « chapelle de secours » à Charleville. Il passe en revue, sur la place Ducale, les survivants de la
bataille de Cambrai. 16h30 : départ en train pour HIRSON.
22 décembre 1917 : Guillaume II au château Seydoux au CATEAU.
Fin 1917 : le G.Q.G. est transféré de BAD KREUZNACH (près de WIESBADEN) à SPA
(Belgique).
1918
1917-1918 : villas de la Freineuse et du Naubois, domaines de MM Pelzer à SPA,
12 mars 1918 : villa de la Freineuse
Puis, villa du Naubois
Puis, Hôtel Britannique
Balades à Géronstère et La Sauvenière
1917-1918 : train spécial en gare de BOSMONT.
Janvier-février 1918 : inspection en forêt de SAINT-GOBAIN, à l’ouest de LAON.
Mars 1918 : le G.Q.G. quitte SPA pour AVESNES-SUR-HELPE.
Début 1918 : château de Mérode à TRELON.
Puis, au printemps 1918 : château Dubois, sur la route de LANDRECIES.
Mars 1918 : Guillaume II et le Kronprinz sont à La Tombelle, près de MARLE (Aisne).
Mars 1918 - septembre 1918 : Guillaume II au Château du Comte de Mérode à
TRELON.
21 mars 1918, 11h45-12h42 : Guillaume II déjeune au Casino de la Caisse d’Epargne
à AVESNES-SUR-HELPE.
3 et 9 avril 1918 : AVESNES.
4 avril 1918 : le Kaiser est dans sa résidence du Haut-Koenigsbourg, en Alsace. Le
Haut-Koenigsbourg lui appartient depuis 1899.
26 avril - 2 mai 1918 : AVESNES.
11, 14 et 17 mai 1918 : Guillaume II à SPA.
15 et 27 mai 1918 : Guillaume II à AVESNES et ETROENGT.
15 juin 1918 : AVESNES.
17 juin 1918 : Château de LIME et Collégiale de MONT-NOTRE-DAME. Visite de l’immense hôpital militaire « H.O.E. 32 ».
4 juillet 1918 : TRELON.
16 juillet 1918 : Guillaume II est à Marle dans l’Aisne, en compagnie de son frère, Henri
de Prusse.
Août 1918 : Château de Wilhelmshöhe près de Kassel.
Vers le 15 septembre 1918 : retour à SPA.
H
istoire
L’ a i g l e n o i r
sur Charleville
par Gérald
Dardart
Le Kaiser Guillaume II en France
en 1914-1918
Les déplacements du G.Q.G. allemand (1914-1918)
Coblence
Luxembourg-Ville (août 1914)
Mézières (28 septembre 1914)
Château de Pless en Haute-Silésie (juillet-août 1915)
Bad Kreuznach, près de Wiesbaden. Guillaume II est alors au
château de Wilhemshöhe près de Kassel
Mézières (départ définitif : 15 août 1916)
Spa
Avesnes-sur-Helpe, mars 1918
Spa, septembre 1918
Les abris du Kronprinz impérial
6-12 septembre 1914 : VILLERS-AUX-VENTS, un abri. (voir photo p.3)
Abri de l’Hôtel de la Sirène à ETAIN.
Château des Tilleuls, appartenant à Madame du Verdier, à STENAY. (voir photo p.3)
Château Leriche à MONTFAUCON - Observatoire.
Février 1916 : LA HAUTE-CHEVAUCHEE, R.D. 38, abris bétonnés.
Bois de la Gruerie, près de VIENNE-LE-CHÂTEAU et de VARENNES-ENARGONNE, un abri.
Bibliographie succincte :
- Christian BAECHLER, Guillaume II d’Allemagne, Editions Fayard, 534 p., 2003.
- Marc BLANCPAIN, Guillaume II, Editions Perrin, 251 p., 1998.
- Alan PALMER, Le Kaiser Guillaume II, Editions Jules Tallandier, 409 p., 1980.
Sources :
- Adress-Buch, Mézières-Charleville, 1917.
- Docteur Wilhelm APPENS, Charleville, visions d’histoire de la vie d’étape,
Imprimerie R. Renvez, traduction française de 1919.
- Henri DOMELIER, Au G.Q.G. allemand, Editions La Renaissance du Livre, 386p.,
1919.
- La Gazette des Ardennes, 1er novembre 1914- Novembre 1918.
- Gustave GOBERT, « Le G.Q.G. allemand », La Grive, n°10, 11, 12, 1931.
- Mme et M. Clément KARLESKIND, Charleville-Mézières pendant l’occupation
allemande, Editions Société des Ecrivains Ardennais, 243p., 1935.
- Jean TILLET, Dans les coulisses de la guerre, Réveil Economique, 301p., 1933.
L
e 28 septembre 1914,
l’empereur d’Allemagne et
son Grand Quartier Général
s’installent à Charleville et
Mézières. De là, le Kaiser, a-t-il
joué un rôle déterminant dans la
conduite des opérations militaires
et l’action politique ? Retour sur la
Grande Guerre, vue du côté
allemand.
Supplément au journal
“Charleville-Mézières magazine”
N° 95 - décembre 2005
Coll. G.D.P.
Un personnage très critiqué
La famille impériale (coll. G.D.P.)
développe un moi qui s’affirme par rapport à son infirmité. Ses
parents vont tenter de lui inculquer une éducation libérale et
anglophile, de l’éloigner du corps des officiers prussiens et du
parti conservateur, il prendra le contre-pied des souhaits
parentaux, jusqu’à éprouver une véritable haine à l’encontre de
sa mère. La rupture est définitive en 1887. Guillaume devient un
Junker bon teint et réactionnaire. Chez lui, les sentiments
anglophobes (qui déçoivent particulièrement sa grand-mère
maternelle), antiparlementaires, antilibéraux, antisémites,
anticatholiques, francophobes s’affirment de plus en plus... Il
développe le goût des apparences, de la pompe, des costumes.
Il change trois fois par jour d’uniforme. Il devient superficiel,
mégalomane, inconséquent, dilettante, indolent, mélancolique. Il
est sensible aux flatteries. Il agit par pulsions, selon ses
sympathies ou antipathies. Il se livre à de violentes colères. Il est
souvent dépressif. Ses conseillers choisissent de lui cacher la
réalité pour lui éviter la moindre contrariété. Les rencontres
tournent toujours en long monologue impérial, il n’écoute pas, il
s’écoute discourir. Toutefois, il profite de quelques qualités : il est
intuitif et hyperactif. Bel orateur, il sait galvaniser les foules, tout
du moins au début de son règne. C’est un grand voyageur qui a
visité Tanger, Constantinople, Damas, Jérusalem, Londres, Paris,
Venise. Il se passionne pour les fouilles archéologiques de
l’archéologue allemand et autodidacte, Schliemann (1822-1890).
Le Kaiser est pétri d’un fort sentiment de légitimité : descendant de
la première victime du massacre de la terrible nuit de la
Saint-Barthélémy (24 août 1572), l’amiral calviniste Gaspard
II de Coligny, et parent de Barbara de Hohenzollern, l’épouse
du premier marquis de Mantoue, Ludovic II Gonzaga, le
kronprinz Guillaume succède, en avril 1888, à son père
l’empereur Frédéric III, atteint d’un cancer du larynx depuis mai
1887. Son père n’aura régné que 99 jours en 1888. Il devient le
3e empereur du IIe Reich, chef d’un Etat fédéral regroupant 25
Etats souverains. Il épouse, en 1881, Augusta-Victoria de
Schleswig-Holstein, surnommée « Dona », appartenant à une
branche de la famille royale de Danemark. Ensemble, ils auront
7 enfants dont une fille. Sa première épouse n’apprécie pas les
milieux intellectuels et citadins, elle est, de plus, francophobe et
anticatholique. Cardiaque, elle décède en 1921, à la suite de
problèmes circulatoires graves. Guillaume se remarie dès 1922,
en Hollande.
Charleville, capitale impériale,
surveillée par la G.F.P.
(Geheime Feldpolizei)
A la suite de la défaite allemande, lors de la bataille de la
Marne (septembre 1914), le chef d’état-major, von Moltke (le
neveu du vainqueur de Sedan en 1870) est remercié et remplacé
Le château Renaudin
(photo G.D.P.)
par le général von Falkenhayn, le 14 septembre 1914. Le 28
septembre 1914, son G.Q.G. est transféré de Luxembourg à
Mézières. L’empereur s’installe, quant à lui, à Charleville. Il est
accompagné de son chancelier, Theobald von BethmannHollweg (le 4e chancelier depuis Otto von Bismarck) et du grandamiral Alfred von Tirpitz, chantre belliciste et pangermaniste. De
Mézières, von Falkenhayn aura à penser et concevoir les
offensives sur l’Yser (octobre 1914), à décider l’emploi des
premiers gaz asphyxiants sur Ypres (22 avril 1915), à étudier
l’affaire du paquebot britannique Lusitania torpillé par un sousmarin U 20 allemand, le 22 avril 1915, à solliciter l’entrée en
guerre de la Bulgarie au côté de la Triplice en octobre 1915 et
surtout à décider de saigner à blanc l’armée française en
déclenchant, le 21 février 1916, la terrible bataille de Verdun, qui
coûtera la vie à 800.000 combattants des deux camps. A
Charleville, Guillaume II, spécialiste de la marine, s’est opposé à
la guerre sous-marine à outrance, donc aux vues de von Tirpitz.
Il exècre ce type de guerre qu’il trouve lâche et peu noble. Il
n’accepte pas les hécatombes d’innocentes victimes civiles. En
retardant la guerre sous-marine, Guillaume II a différé l’entrée en
guerre des Etats-Unis (6 avril 1917). Jusqu’en juillet 1917, date
de la démission du chancelier Bethmann-Hollweg, Guillaume II
profite d’un pouvoir de décision intact au niveau de la flotte et
conserve l’entière responsabilité des nominations civiles et
militaires. Malheureusement pour lui, son grand amiral von Tirpitz
est remercié en mars 1916, son général en chef von Falkenhayn
en août 1916, et son chancelier Bethmann-Hollweg est congédié
le 12 juillet 1917. Les nouveaux chefs d’état-major, Hindenburg et
Ludendorff, exercent de plus en plus le pouvoir militaire et
politique. Ils imposent une véritable dictature militaire. Pour avoir
gain de cause, ils n’hésitent pas à faire du chantage, à soumettre
leurs démissions communes à l’empereur. Charleville, de 1914 à
1916, grouille d’uniformes disparates, appartenant à tous les
Etats de la Triplice et à certains neutres, tels les Etats-Unis.
Charleville reçoit alors les plus hautes personnalités de la
Triplice, jugez-en ! L’archiduc Charles d’Autriche (vient séjourner
à Charleville, le 22 janvier 1915), couronné empereur d’AutricheHongrie le 22 novembre 1916 ; le prince Henri de Prusse, frère
de Guillaume (quitte Charleville le 16 avril 1915) ; les rois de
Bavière, Léon III (3 février et 27 juin 1916) ; de Saxe, FrédéricAuguste III (octobre 1914, juillet 1915, mars 1917) ; de
Wurtemberg ; les Grands-Ducs de Hesse ; de Mecklembourg ; de
Bade (15 août 1915) ; les Kronprinzen Boris de Bulgarie (1916 et
1917) ; de Bavière (23 décembre 1915), il commande le groupe
d’armées de la Flandre et de la Somme ; de Saxe (1914-1915) ;
le Kronprinz impérial Frédéric-Guillaume (vient à Charleville dès
les 14 octobre 1915 et 7 septembre 1916) ; les princes AugusteGuillaume (soigné pendant un mois en avril 1915 à l’ambulance
Le château des Tilleuls (Stenay)
Coll. G.D.P.
du
L y c é e
Sévigné) ; EitelFriedrich ; FrédéricLéopold (début 1915) ; FrédéricGuillaume (mai 1915) ; Waldemar de
Prusse, commandant de l’Auto-Korps (très
souvent à Charleville en 1914-1916) ; SchaumbourgLippe (décembre 1914 et juillet 1915) ; Holenhohe-Langenburg
(décembre 1914 et juillet 1915) ; les représentants turcs, dont
Zekki Pacha (vient à Charleville le 4 janvier 1915, au début de la
Guerre des Dardanelles) ; Mr Gerard, ambassadeur des EtatsUnis à Berlin (quitte Charleville le 1er mai 1916 à 23 h 00, les
Etats-Unis ne déclarent la guerre à l’Allemagne que le 6 avril
1917) ; le nouveau chancelier de l’empire Michaëlis (vient à
Charleville le 2 septembre 1917) ; les généraux Hindenburg et
Ludendorff (7 septembre 1916) ; l’amiral von der Goltz (19141915)... Dans les Ardennes, loin des réceptions officielles, le
Kaiser s’adonne à sa passion pour la menuiserie, abat un grand
nombre d’arbres, scie du bois, jardine, cultive ses roses, chasse,
lit des rapports archéologiques, se documente sur les Gorgones,
rêve de son yacht à vapeur, le Hohenzollern. Il visite les châteaux
de Bellevue (3 octobre 1914), Montcornet, Guignicourt-surVence, l’ancienne abbaye des Septfontaines, la Pierronnerie à
Montcy-Notre-Dame, la collégiale de Mont-Notre-Dame (17 juin
1918), voyage dans les zones occupées, il est par exemple, à
Lille dès le 12 octobre 1914...
Il semble heureux de pouvoir concilier, pour une fois,
deux des aspects dominants et néanmoins contradictoires
de sa personnalité : s’épanouir dans l’excitation des voyages
et des plaisirs simples de la vie, d’autre part, répondre à la
noblesse de son sang qui réclame, elle, l’action et la guerre...
Pendant ce temps, la bataille fait rage, des hommes sont
massacrés...
Gérald Dardart
Col
l. G
.D.P
.
Le IIe Reich allemand naît le 18 janvier 1871 à Versailles, à la
suite de la désastreuse défaite de Sedan du 1er septembre 1870
pour s’effondrer lors de la dernière bataille de la Der des Der à
Vrigne-Meuse, à 7 km de Sedan, les 10 et 11 novembre 1918.
Les dirigeants allemands ont
toujours suivi leur armée en
campagne : Guillaume Ier
séjourne à Vendresse et au
château de Bellevue à Glaire
en 1870, Guillaume II dans la
villa Corneau et au château
Renaudin à Charleville en
1914-1916, et Adolf Hitler à
Charleville le 24 mai 1940 et
à Brûly-de-Pesche du 6 au 28
juin 1940. Depuis ses
déclarations à Tanger, en
mars 1915, et l’intervention
de la canonnière allemande
Panther à Agadir en juillet
1911, Guillaume II pâtit d’une
image exécrable en France.
D’ailleurs, dès le début de
l’invasion, lui sont reprochés
les crimes de guerre tels le
massacre de la population de
Dinant
(606
personnes
assassinées) et l’incendie de
la cathédrale de Reims le 19
septembre 1914. Quelle est
la personnalité véritable de
cet homme, perçu comme
Coll. G.D.P.
un monstre par la population
ardennaise ? Guillaume est né le 27 janvier 1859. Il fut réanimé
sans ménagement par la sage-femme, qui le flagella au moyen
d’une serviette mouillée. Le bras gauche est déboîté. Il restera
atrophié. Afin de lui insuffler vigueur et muscles, le bras du jeune
prince dut subir un remède de « bonne femme », durant quelques
années, à partir de l’âge de 6 mois, au rythme de deux fois par
semaine : le bras est placé pendant une demi-heure dans le
corps d’un lièvre fraîchement tué ! D’autre part, il subit une
intervention chirurgicale pour tenter de corriger l’inclinaison de sa
tête. La paume de sa main sera toujours agrippée à la poignée
de son épée. Il souffre d’otites aiguës et répétées. Dans le
monde, il est surnommé le « manchot impérial ». Sa mère, la
princesse Victoria, fille de la reine d’Angleterre Victoria, éprouve
une certaine honte devant le handicap de son fils. Guillaume en

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