Compte rendu - Université de Caen Normandie
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Compte rendu - Université de Caen Normandie
SUR LES TRACES DES NORMANDS D’Italie… du 10-16 avril 2008 De CAEN à BARI Départ le dimanche 13 avril 2008 de Caen. Rassemblement devant le Phénix. Deux absents de dernière minute pour raisons de santé. Pierre, notre guide, remet à chacun les documents pour le voyage : les billets d’avions et un document relié nous donnant un avant goût de notre itinéraire et des édifices qui seront visités. Caen Paris en 2 heures et demie et nous voilà rendus à Roissy. Terminal 2F. Nous disposons d’une heure avant l’enregistrement des bagages. En bon historien notre accompagnateur commence déjà à compter… pour s’assurer qu’aucune de ses brebis ne s’est égarée, et puis un signal nous invite à l’enregistrement des bagages. Nous disposons encore d'un peu de temps… On s’est donné rendez vous à 11 heures pour se diriger vers la porte d’embarquement. Les modalités de contrôle sont effectuées. Certains ont droit à une vérification plus approfondie car ils ont fait sonner le détecteur et nous nous retrouvons pour le départ. Une heure 45 minutes de vol effectif pour rallier Roissy à Rome. La météo est calme et le ciel est partiellement nuageux, ce qui nous permet de bénéficier d’une magnifique leçon de géographie. L’habileté du pilote nous ramène sur terre à Rome. Une petite heure d’attente, ce qui permet de prendre un « petit » café et pour certains d’avoir une frayeur car ils ne se souviennent plus où ils ont mis la carte d’identité. Arrivée à BARI. Un magnifique bus jaune nous attend… Avant de prendre en charge ses voyageurs le chauffeur s’assure qu’ils viennent bien de CA..ENNE. Il est 18 heures, nous arrivons à L’hôtel Western, situé à la périphérie de la ville. Lundi 14 avril 2008 matin A l’aube du deuxième jour, le lundi, St Pierre rassemble ses disciples dans le bus pour aller découvrir BARI. Deuxième ville de l’Italie du sud, elle compte environ 450 000 habitants. Au 19ème siècle, Joachim Murat, beau frère de Napoléon et roi de Naples, gouverna la ville. Il engagea la construction d'un nouveau quartier appelé "Murattiano". Aujourd'hui cette zone représente le centre commercial et économique de la ville. Nous commençons par un tour en bus afin d’avoir une vision plus globale. Ensuite, nous poursuivons notre visite à pied. La première étape nous amène au château. Construit à l'époque byzantine-normande, détruit puis reconstruit par Frédéric II en 1200 pour consolider les défenses militaires du sud de l'empire souabe. Il atteignit le sommet de sa splendeur entre le 13ème et le 14ème siècles. La duchesse Isabelle d'Aragon et sa fille Bona Sforza le transformèrent en une demeure luxueuse, fréquentée par les artistes, par les hommes de science et par les hommes de lettres. Il conserve encore de nos jours un aspect imposant et massif. 1 Visite de la basilique San Nicola. La construction de la basilique commença en 1087. Elle était destinée à abriter les reliques de San Nicola. Elle est de style roman, influencé par l'art local des Pouilles. On appelle ce style le roman apulien. Arceaux et fenêtres géminées donnent à sa façade une allure majestueuse. A l'intérieur, les 3 nefs sont assez sobres. Quelques tableaux ornent les absides latérales. Le remarquable trône épiscopal d'Elie, de 1105, reflète nettement l'influence byzantine. Les amateurs de chaire, je n’ai pas dit ‘de bonne chaire’, ont pu aussi admirer deux ambons. (rien à voir avec ce à quoi pensent que les inconditionnels de la charcuterie qui auraient un petit « ceveu » sur la langue). Légende de San-Nicola : il aida 3 jeunes filles sans dot en lançant des pièces d’or par la fenêtre ouverte pendant qu’elles dormaient. 2 pièces seulement sont arrivées dans la maison et les jeunes filles ont refermé la fenêtre. C’est alors que St-Nicola passa par la cheminée pour envoyer la 3e pièce qui tomba dans un vêtement qui séchait. C’est ainsi que naquit la légende du père Noël St-Nicola est le Saint protecteur des enfants, des voleurs, des marins, des femmes à marier, des commerçants et… je pense de tous ceux qui n’en ont pas (!). L’analyse des sculptures sur les pieds droits d’un portail nous a permis de retrouver beaucoup de symboles, notamment celui du pain, du vin… Il ne manquait plus que le boursin… Le midi nous déjeunons au « ristoranti Vecchia Volpe » via principe Amadeo. Pour la deuxième fois, les pâtes sont au menu. L’après midi, nous reprenons notre visite et nous allons découvrir la cathédrale di San Sabino, ou Duomo qui fut reconstruite à la fin du 12e siècle, après sa destruction par Guillaume le mauvais . Nous ne la verrons que de l’extérieur, car elle était en travaux. Elle aurait pu paraître austère, mais elle est élégamment festonnée de frises, d'arcs et de corniches, qui lui donnent un aspect harmonieux. Un mélange de styles fait cohabiter monstres et dragons, entrelacs d'influence orientale et éléphants… ce qui trompe énormément d’ailleurs. Le soir, pour que le tout soit cohérent, après avoir parlé de st Nicolas et bien sûr de la légende du père Noël, on nous a servi de la dinde au repas. Mais problème, Titi refusa de manger de la dinde. On a tout essayé mais rien à faire Titi ( Nefer Titi) refusa obstinément par peur de voir ses “saints” prendre trop d’importance… ce qui aurait été de circonstance… Ceci dit, c’est extraordinaire de voir à quelle vitesse on peut voyager dans l’histoire. Ce soir-là, nous avons failli perdre notre guide, eh oui, une chute de Pierre se produisit dans sa baignoire, heureusement sans conséquences graves. Mardi. Visite de l’église de Trani En ce temps-là, vers 1094, un ermite arrive à Trani. Il y meurt. Il s’appelait Nicola rien à voir avec notre petit Nicolas, celui qu’on a emmené au bord de la mer pour fêter 2 son premier anniversaire- Il a été canonisé et une église lui a été dédiée. Il s’agit de la cathédrale de Trani. Ce fut l’occasion d’évoquer St-Benoît, celui qui fonda l’ordre monastique et qui accordait autant d’importance au vin d’ici qu’à l’eau delà. Le midi, nous déjeunons à Monte San Angelo. L’archange St Michel annonça que nous mangerions des pâtes pour la 4ème fois. Après s’être restaurés, nous nous installons au Palace Hôtel. La petite ville de Monte Sant'Angelo est accrochée au sommet de la montagne dans le Gargano. Elle est surtout célèbre pour le SANCTUAIRE DE L'ARCHANGE SAINT MICHEL. On y vient du monde entier, en pèlerinage. Dans une grotte, prés de Monte Sant’Angelo, des apparitions miraculeuses auraient eu lieu au 5e siècle. La région est donc devenue un lieu de pèlerinage à l'archange Saint Michel. Le sanctuaire est fermé par de lourdes portes de bronze (1076). La statue de marbre de l'archange serait due à Andrea Sansovino (16e siècle). En fin d’après midi, nous essuyons un gros grain. En Normandie, nous avons surtout l’habitude du Graindorge. Ceci dit nous avons accepté ce que le ciel nous a envoyé et, nous n’en avons pas fait un fromage. Le soir : conférence sur le schisme orthodoxe de 1054 St-Pierre nous rappela que jusqu’en 1050, les prêtres se mariaient. Cette scission entraîna le célibat des prêtres et les évêques furent nommés par l’évêque de Rome. On aboutit alors à ce qui est connu sous le nom de Pentarchie : les cinq centres historiques de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. 1054 : Lors du grand schisme d'Orient ou schisme de Rome, Constantinople et Rome s'excommunient mutuellement. Les Églises restées en communion avec Constantinople constituent ce qui est appelé l'« Église orthodoxe » Mercredi 16 avril matin Nous quittons Monte Sant’Angelo pour CANOSA. Nous effectuons une halte à l’église de Santa Maria di Siponto. Le site est fermé et nous attendons l’arrivée du ministère de la culture… après un coup de téléphone, il arrive à vélo… Il s’agit d’une église d’architecture basilienne. Les ruines de l’ancienne cathédrale, remontant au 4ème siècle et dédiée à Ste Marie, ont été mises à jour. Ensuite, nous nous rendons à la cathédrale de CANOSA où se trouve le tombeau de Boémond d’Altavilla. Pierre nous conte les aventures et les ruses de notre normand, sachant qu’il était BO et MOND à la fois… Un mariage se déroulait dans la cathédrale lors de notre passage ce qui rappela à Pierre un souvenir particulier : Lors de son voyage à Pompéi avec des étudiants, Pierre visitait une église dans laquelle se déroulait un mariage et la mariée est arrivée avec un groupe pour prendre des photos dans le temple. La mariée s’est adressée aux étudiants et quand elle a su que c’étaient des normands, elle a voulu être prise en photo sur les genoux de Pierre. Elle portait une robe avec bustier sans bretelles et Pierre avait une 3 vue plongeante sur ses seins. Les étudiants demandaient encore des photos… et Pierre ne savait plus à quels « saints » se Bouet… Nous déjeunons au Brigantino, en bord de mer à Barletta. Départ pour CASTEL DEL MONTE, la "Couronne des Pouilles". Visite du château édifié sous le règne de l'empereur Frédéric II. N'ayant ni prédécesseur, ni successeur dans l'histoire de l'architecture, ce château est situé à l'intersection de la magie et des mathématiques, au milieu d'un silence et d'une solitude qui en accentuent encore l'étrangeté. Universellement connu pour son incomparable forme octogonale, pour les suggestions symboliques et pour être - au dire de beaucoup - le plus mystérieux des édifices commandités par Frédéric II de Souabe, Castel del Monte constitue un des principaux endroits touristiques des Pouilles. Un château où peut-être l'empereur ne séjourna jamais, mais où, paradoxalement, l'imaginaire collectif en ressent plus qu'ailleurs la présence dominante. Forteresse du 12e siècle, implanté au sommet du plateau des Murges, il semble un peu au milieu de nulle part. Son architecture est basée sur le chiffre 8. En effet, il est curieusement de plan octogonal et comporte 8 tours (octogonales aussi). Chaque étage comportait 8 chambres. Mais il ne possède ni fossé, ni tours de défense, ni pont-levis. Il est peu probable qu'il s'agisse vraiment d'une forteresse. On prétend qu'il s'agirait d'un lieu idéal, d'un pavillon de chasse ou d'un refuge où Frédéric II s'adonnait à la fauconnerie. Ou bien encore, il aurait une architecture en lien avec l'ésotérisme islamique, l'étoile à 8 branches symbolisant l'équilibre des cosmogonies. Ou encore, le 8e jour des chrétiens, l'ouverture vers une nouvelle ère. Quoique actuellement dépourvu de sa décoration intérieure, il demeure toujours impressionnant. Nous quittons Castel del Monte pour Bitonto Pierre saisit cette occasion pour nous rappeler la bataille de Cannes au cours de laquelle Hannibal Barca, le général carthaginois est venu libérer le peuple que Rome avait soumis. Avec ses éléphants, il passa les Pyrénées, le Rhône et les Alpes, et remporta une série de victoires sur les légions romaines. On raconte qu’un seul éléphant survécut au voyage. Les éléphants de guerre ont été une arme importante, bien que peu répandue, dans l'histoire militaire de l'Antiquité. Leur utilisation principale était de piétiner les adversaires et de briser leurs rangs, mais également d'effrayer la cavalerie. Le colosse de BARLETTA : Statue de bronze de plus de 5 mètres de haut dressée devant un des côtés de l’église St Sépulcre à Barletta, cette statue aurait été érigée à la gloire de l’empereur Honorius, fondateur de la dernière capitale de l’empire romain d’occident. Pour l’anecdote, ses bras avaient été fondus pour en faire des cloches. Elle fut restaurée au 15ème siècle. Nous terminons notre journée par la visite de la cathédrale de BITONTO, 100% normande. Il s’agit de la copie de San Nicola de Bari avec une rosace qui date du 13ème siècle et la charpente décorée Lors de la visite de la partie musée, située au sous sol, Pierre rappela un passage de la bible… 4 « Dans mon royaume, les loups paîtront avec les agneaux » ce qui a provoqué chez Michèle une forte prise de conscience, et une interrogation profonde par rapport au grenelle de l’environnement et aux énergies renouvelables. Jeudi 17 avril matin Direction ALTAMURA : Cappella palatina (basilique royale) construite sous Frédéric II. On remarque une forte similitude avec st Nicola de Bari. La cathédrale d’Altamura, une des peu nombreuses constructions sacrées demandées par Frédéric II, ne fut pas achevée par celui-ci. La première pierre fut posée en 1232 en même temps que la fondation de la ville. La construction de l’église alla très au ralenti et seulement au treizième siècle, à plus de cinquante ans de la mort de l’Empereur, elle pu s’orner de son magnifique portail, un des plus beaux des Pouilles. Il la conçut comme un modèle unique d’architecture, tout comme Castel del Monte. Les deux grands clochers s’élèvent comme deux bras, au centre une magnifique rosace à 15 rayons avec une virole richement sculptée. On reconnaît l’empreinte frédéricaine sur le côté droit, là où s’ouvrent sept arcades et un portail voulus par Robert d’Anjou. Elle a été détruite par un tremblement de terre vers 1316 et reconstruite au cours du 14ème siècle Ensuite nous nous rendons à MATERA, ville de 65000 habitants, qui inspira Carlo Levi pour son film : le Christ s’est arrêté à Eboli. Cette ville troglodytique abritait autrefois plusieurs milliers de personnes. Nous prenons notre repas dans un restaurant grotte (rien à voir avec celle de Gien) avant d’aller visiter les Sassi. Il s’agit d’un fouillis inextricable de petites maisons blanchies à la chaux, à moitié construites, à moitié creusées dans le tuf, de terrasses, de passages et d’escaliers. Au nord, le Sasso Barasino, partie de la ville où nous avons déjeuné, et au sud, le Sasso Caveoso, en forme d’amphithéâtre romain. Vendredi 18 avril Après avoir quitté MASSAFRA, nous arrivons à LECCE, la ville aux 100 églises, surnommée “la Florence du Midi”. La basilique Santa Croce avec sa façade richement décorée, le palais du Gouvernement, le château, la piazza San Oronzo où bat le coeur de la ville, la piazza del Duomo entièrement entourée d’édifices baroques, l’une des places les plus remarquables d’Italie. Nous visitons une fabrique de figurines en papier mâché. Voilà ce que les habitants de Lecce font avec … du papier mâché ! Autrefois, cette région était si pauvre que, plutôt que d’utiliser des matériaux nobles pour sculpter les statues des églises, celles-ci étaient faites en papier. La structure était tout de même métallique et la colle renforçait les couches de papier. C’est ce qu’on appelle en Italien la cartapesta. Aujourd’hui, les artisans travaillent encore la cartapesta. Au coin d’une rue, on peut parfois encore découvrir un atelier de création ou rénovation de statues religieuses. Mais les créations les plus populaires sont les santons de crèches. Elles sont peintes et travaillées à la pyrogravure… D’ailleurs, c’est ainsi que Carla Bruni… Ville magnifique où l’on ne revient pas que par l’odeur à Lecce… 5 L’après-midi, nous nous rendons à OTRANTO. la cathédrale comporte un beau pavement datant du 11e siècle : mosaïques dues au moine Pantaleone (54m sur 28m), retraçant la vie des saints, mêlant textes sacrés et superstitions locales. La visite nous amène à une chapelle dédiée aux martyrs. En 1480, les citoyens devaient renoncer à la religion chrétienne. Ceux qui ont refusé ont été massacrés sur une pierre, et leur corps ont été abandonnés dans les rues de la ville. Les ossements sont exposés dans des vitrines à l’intérieur de la chapelle. Nous terminons la journée par la visite de l’abbaye basilienne de Santa Maria di Cerrate., église grecque édifiée d’après un plan latin. Le monastère a été construit par Tancrède de Hauteville. Les portails comportaient toujours un programme iconographique : description de la cène, la fuite en Egypte… On y retrouve aussi le griffon, symbole de la double nature du Christ et des sirènes. Elles ont une tête de femme et un corps d’oiseau… et depuis que l’automobile existe, elles ont une tête de femme et une queue de poisson. Samedi 19 avril matin Visite de BRINDISI. Nous parcourons les ruelles à la recherche des différents édifices sélectionnés par notre guide. On se rend à OSTUNIi, la ville blanche dont les murs sont couverts de chaux à l’intérieur et à l’extérieur pour chasser les épidémies. Très tôt habitée (on relève un habitat il y a plus de 50000 ans!), Ostuni a trop souvent été envahie et saccagée (Lombards et Sarrasins). Mais ce sont les Byzantins (au 10e siècle) et davantage encore les Aragonais qui lui donneront un réel essor. Le centre de la vieille ville est composé de maisons blanches, fermées sur l'extérieur. Cela lui donne un petit aspect de Casbah. Place de la liberté, un arbre avait été planté. Aujourd’hui une colonne commémore la révolte des habitants contre la dictature aragonaise en 1799. On termine notre périple par la visite de ALBEROBELLO. Alberobello est un village de la province de Bari qui est devenu Patrimoine Mondial de l'Humanité de l'Unesco. Ce village est devenu monument national grâce à ses milliers de constructions féeriques, situées entre les ruelles des quartiers Monti et Aia Piccola.. Les Trulli sont des constructions rustiques de base circulaire avec une toiture conique, bâties avec des pierres à sec par encorbellements successifs. De nombreux " Trulli " sont composés de constructions adjacentes qui servent d'habitations pour plusieurs familles. En effet, la salle centrale est commune, le toit sert de débarras ou de grenier. Il s’agit d’un habitat messapien (très ancien) identique aux huttes en bois d’Asie mineure. Retour à Bari le samedi soir pour la dernière nuit. 6