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GSCP
Les trois petits
cochons
lecture
en parcours
Un parcours de lecture proposé par Pierre Sémidor,
formateur de lettres à l’IUFM d’Aquitaine
PRÉSENTATION DU LIVRE
■ Un conte traditionnel
• Les premières versions écrites de ce conte traditionnel remontent au XIXe siècle en
Angleterre, ce qui signifie qu’il existait des versions orales antérieures. On trouve de nombreuses versions répertoriées en France dès le début du XXe siècle.
• Au début du conte, trois petits cochons (parfois d’autres animaux) quittent le foyer familial pour vivre leur vie et doivent se construire un abri pour se protéger contre le loup qui
incarne les dangers de la vie. Seul le plus sage construit une maison qui résiste aux
attaques du loup.
Sa prévoyance est mise en évidence dans un deuxième épisode puisqu’il réussit par trois
fois à anticiper les actions du loup. Lassé d’être dupé, le loup tente de passer par la cheminée. Dans les versions les plus anciennes, le loup tombé dans la marmite du cochon est
dévoré par celui-ci.
■ Des versions variées
• Les différentes versions du conte font apparaître des variations à plusieurs niveaux
et celles-ci influent sur le sens du conte.
– Pour le départ de la maison, les versions articulent différemment deux types de
raisons au départ de la maison maternelle. D’une part, la maman les envoie tenter
leur chance « de par le vaste monde » ce qui est une manière de les faire grandir.
D’autre part, à la maison, il n’y a plus assez à manger, ce qui relie le conte à des
contextes historiques anciens de manques de nourriture cycliques (comme dans Le
petit Poucet, Hansel et Gretel, etc. )
– La solidité des matériaux de construction est plus ou moins reliée à la prévoyance et au sérieux de chaque petit cochon. Avec la paille, la construction est très
rapide car le cochon pense avant tout à se distraire. Plus le matériau est solide, plus
il induit un travail de fabrication longue. Les premiers cochons construisent vite et
ne pensent qu’à se distraire, alors que le troisième effectue un travail laborieux pour
être bien protégé. Cet aspect a tendance à disparaître dans les versions actuelles.
L’avertissement concernant la prévoyance n’est alors plus lisible dans cette partie du
conte.
– La destruction des maisons n’est pas toujours suivie des mêmes conséquences.
Quand la maison des deux premiers petits cochons est détruite :
✓ soit ils sont mangés, sans que cela soit réellement triste puisqu’ils constituent
des « états antérieurs » moins sages et prévoyants du troisième petit cochon.
✓ soit ils se réfugient chez le troisième petit cochon, ce qui adoucit la forme de
la leçon de prudence.
– La réaction du loup à la résistance de la troisième maison intègre ou non un
deuxième épisode :
✓ Quand les trois cochons sont réunis dans la maison en briques, le troisième
petit cochon a déjà manifesté aux yeux du lecteur les preuves de sa prévoyance
en sauvant ses deux frères. Le loup attaque directement en force par la cheminée.
✓ Quand seul reste le troisième petit cochon, on trouve un nouvel épisode
constitué d’une nouvelle série de trois événements : il s’agit de rendez-vous lors
desquels le loup tente de d’utiliser les désirs du cochon. À travers cette nouvelle
série d’épreuves, celui-ci peut manifester sa sagesse avant que le loup n’attaque
finalement par la cheminée.
– À la fin, il y a dans tous les cas disparition du loup : il peut être dévoré après avoir été
bouilli, ou bien simplement tué, ou encore s’enfuir pour toujours après avoir été
ébouillanté. Le travail sur les illustrations adoucit lui aussi plus ou moins cette fin du
loup.
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© Éditions Magnard, 2008
■ L’album
• La version sur laquelle nous travaillons
présente des illustrations stylisées
qui conservent aux personnages un fort
caractère animalier (postures du loup,
pattes des cochons, etc.). Elles permettent une exploitation en collectif car
elles sont lisibles de loin. On remarquera que souvent, l’illustration ne reprend
pas l’intégralité du texte et on mettra à
profit cette particularité lors du travail
sur la compréhension de l’écrit.
• Les trois maisons sont présentées dans
l’ordre de leur solidité mais le premier
épisode ne souligne pas l’insouciance
des deux premiers petits cochons. On
travaille sur la prévoyance du troisième petit cochon lors du deuxième épisode.
• Comme pour de nombreuses versions de contes actuellement publiées, c’est une version adoucie de la fin qui est présentée dans cet album : le loup n’est pas explicitement
dévoré. Cependant, le choix d’indiquer qu’il est bouilli conserve astucieusement cette
possibilité implicite.
■ Le parcours
• Le parcours a pour but la compréhension des éléments logiques de chaque épisode
et la mémorisation du conte dans son ensemble. Il est donc pensé comme un travail sur
la compréhension de textes longs, tel qu’il doit être mené en cycles 2 et 3 à partir de la
lecture magistrale.
Les activités proposées concernent plus particulièrement des élèves de CP ou de GS
(mais pas en début d’année car alors, les enfants ne sont pas prêts pour les activités
d’apprentissage proposées). Dans tous les cas, on ne propose pas le texte en lecture
autonome.
NB : Nous indiquons cependant quelques activités sur l’écrit que les enseignants pourront
librement mettre en oeuvre. En effet, chaque travail approfondi sur une histoire peut être,
pour les enfants de cycle 2, l’occasion de renforcer leurs connaissances sur le fonctionnement du code écrit.
• Les activités de mises en voix et de production d’écrit permettent bien sûr la
maîtrise de la langue orale et écrite. Cependant, leur but premier ici est de servir la mémorisation et la compréhension du conte.
Dire un texte à haute voix c’est se l’approprier et faciliter sa mise en mémoire mais aussi
faire des choix d’interprétation, les confronter aux choix des autres. Ainsi le lecteur réfléchit sur le sens du texte et donc construit sa propre compréhension. De plus, ce travail
qui sollicite l’activité de l’élève l’engage affectivement et en conséquences, le marque
durablement ; le souvenir de la lecture est ainsi souvent appuyé sur l’expérience de cette
lecture.
La production d’écrit en dictée à l’adulte vise bien sûr à produire une langue qui peut
s’écrire mais sa première fonction est bien de reformuler l’histoire d’une manière qui
fasse sens pour l’élève et donc dans une langue qui ne soit pas trop éloignée de la sienne,
qu’il puisse reconnaître et s’approprier.
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© Éditions Magnard, 2008
Étape 1
Le départ des trois petits cochons [collectif]
Pages 2-3
OBJECTIFS
• S’approprier les personnages.
• Clarifier les enjeux de la lecture.
• Étant donné que la couverture correspond au second épisode, dans lequel on ne trouve
qu’un petit cochon, on privilégiera une entrée par le titre et la première double page
(p. 2-3).
■ Un titre bien connu
• Après avoir indiqué le titre du conte que l’on va lire, on peut laisser quelques enfants
s’exprimer librement mais sans chercher à reconstruire totalement l’histoire. Ce travail de
rappel sera mené après la lecture de la première double page. Il est simplement intéressant de bien poser pour toute la classe que l’on va lire (c’est-à-dire comprendre) une histoire bien connue. L’enseignant pourra indiquer que ce conte est connu en France et dans
d’autres pays comme l’Angleterre.
■ Le début de l’histoire
• On présente la première double page et on lit le texte. Après la lecture, on observe
l’illustration pour repérer les trois personnages.
➤ Ce sont trois cochons qui se ressemblent. On précise ce qu’ils portent sur l’épaule
et à quoi cela va leur servir (c’est leur sac, leur valise) ; ils prennent trois chemins différents parce qu’ils vont chercher à vivre chacun de son côté. On les compare, on
indique comment les reconnaître dans la suite des illustrations de l’histoire.
■ Que va-t-il se passer ?
On demande alors aux élèves qui connaissent cette histoire de rappeler ce qui va se passer. Il s’agit de mutualiser les connaissances et de mettre tous les élèves sur un même
niveau d’anticipation. On ne reconstruit donc pas toute l’histoire mais on en reprend les
éléments saillants. Pour conclure, l’enseignant reprend trois informations, parce qu’elles
ont été clairement énoncées et mises en valeur au cours des échanges :
➤ Dans le conte qu’on va lire, il y a trois petits cochons. Le loup veut les manger.
Un des cochons va lui échapper.
Étape 2 La destruction des maisons
Pages 4 à 15
OBJECTIFS
• Identifier le personnage du loup et comprendre ses actions.
• Comprendre la progression dans la solidité des maisons.
• Mémoriser des formules qui appartiennent au patrimoine littéraire.
■ Découvrir et comprendre l’histoire [collectif]
• Au cas où on n’enchaîne pas les deux premières étapes, on rappelle les informations qui
ont permis de clore la première étape.
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© Éditions Magnard, 2008
• Un premier feuilletage des pages 4 à 15 permet de retrouver les rencontres et les différents matériaux : paille, bois, briques, mais aussi de voir le personnage nouveau du loup.
Les enfants peuvent avoir des doutes, des incertitudes, des incompréhensions sur le
nombre de loups. Auquel cas on précise que l’on va bien regarder mais aussi bien écouter
ce que dit le texte pour savoir s’il y a un ou plusieurs loups.
Lecture : « Vous écoutez bien pour bien comprendre qui sont les personnages et ce
qu’ils font. »
➡ FICHE 1
P. 11
• On présente les pages 4 , 8 et 12 (ou leur reproduction) et on demande de les remettre
en ordre. Même si certains élèves connaissent très bien le conte, il est important de susciter des échanges au cours desquels on explique comment on retient l’ordre.
➤ Les briques, c’est à la fin. On le sait parce que c’est une maison plus solide, elle
résiste au loup. On essaie aussi de justifier l’ordre paille / bois : la paille c’est plus léger
(c’est un peu comme de l’herbe séchée), ça fait une maison moins solide. Le bois, c’est
un peu comme des planches, c’est un peu plus solide mais ça s’envole quand même.
• On regarde à nouveau la première double page et les élèves désignent chacun des trois
cochons dans l’ordre des épisodes où ils apparaissent ; pour cela, on se sert des habits. Ce
travail peut être mené rapidement si les élèves ont bien mémorisé les distinctions dans les
habits.
➤ Il y a bien trois cochons : le titre le dit et on peut les identifier grâce à leurs habits.
On reconnaît le premier, le deuxième et le troisième.
• On observe le loup : « Comment trouvez-vous le loup ? » Pour aider les élèves on peut
compléter par un questionnement sur sa posture, ce qu’il dit, l’impression qu’il fait.
S’il subsiste le moindre doute, on se met d’accord : il n’y a qu’un loup. On observe comment il est habillé pour bien voir que c’est toujours le même ; on revient au texte qui dit
« le loup » et non pas « le premier loup », « le deuxième loup », « un loup » ou « un autre loup ».
On précise les raisons de son comportement : il veut manger les cochons. Il y arrive les
deux premières fois.
➤ Le loup est agressif, il veut manger les cochons.
• Pour inscrire l’épisode dans la globalité du texte, on va imaginer ce qui peut arriver.
Pour répondre à la question « À votre avis, que va faire le loup ? », on peut partir des propositions des élèves. Dans ce cas, les propositions peuvent être dispersées, s’éloigner
beaucoup de la logique de l’histoire.
C’est pourquoi, on peut aussi apprendre aux jeunes lecteurs à travailler sur des possibles
et à en comprendre la logique. Ainsi les échanges portent sur les propositions que
l’enseignant présente sur une affiche :
a- Le loup est découragé et il va arrêter de chasser les cochons.
b- Le loup va chercher une autre manière de casser la maison du petit cochon.
c- Le loup va chercher une ruse pour faire sortir le petit cochon.
d- Le loup va chercher des amis pour attraper le petit cochon.
➤ Si le loup s’arrête là, on n’a pas l’impression que c’est fini, il va continuer à rôder
autour de la maison. Il peut chercher d’autres moyens de casser la maison ou chercher
à faire sortir les petits cochons ; et dans ce cas, va-t-il y arriver en une fois ou en plusieurs fois ? Il peut chercher de l’aide (cela arrive dans les contes) et on peut valider
cette hypothèse si un élève donne un exemple. Dans ce cas, il faudra partager le
« repas ». On barre sur l’affiche les propositions qui ne sont pas retenues.
En fin de CP, une phrase sélectionnée peut être l’objet d’un travail de copie. Dans ce cas,
les mots seront observés, leur orthographe commentée. L’enseignant prendra en charge
un atelier d’élèves qui ont besoin de son soutien dans cette tâche.
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© Éditions Magnard, 2008
À la fin de la lecture de cet épisode, il doit être bien clair pour les enfants que l’histoire
n’est pas finie… et que le loup va certainement faire quelque chose pour manger le petit
cochon restant !
■ S’approprier le texte [demi-classe ou petit groupe]
• À partir de relectures partielles, on demande aux élèves de relever des phrases qui ne
sont pas illustrées.
« Après la lecture, vous nous précisez ce que dit le texte et que l’on ne voit pas sur les
images. »
➤ On ne voit pas la maman cochon au moment du départ, on ne voit pas la construc-
tion des maisons ni les maisons construites mais l’histoire dit bien que chaque cochon
construit sa maison avec les matériaux que lui donne l’homme rencontré. On ne voit
pas le loup frapper à la porte ni manger les cochons.
NB : On pourra proposer ensuite aux élèves de dessiner une scène de l’histoire qui n’est
pas illustrée dans l’album.
• On recherche avec les enfants des mots qui reviennent souvent : pour cela, on peut proposer une relecture de l’épisode.
➤ homme, maison, souffler, par la barbe de mon petit menton.
On ne cherche surtout pas à ce que les enfants retrouvent tous les mots. À partir de
ceux qui sont repérés, on constate qu’il y a des répétitions, que par trois fois on retrouve
les mêmes actions du loup, les mêmes menaces, les mêmes actions… Cette recherche
doit s’enchaîner naturellement avec l’activité suivante puisque par moment, ce sont
des formules entières qui sont répétées.
Fonctionnement du code
Certains de ces mots pourront être l’objet d’un travail sur le code :
– en GS, parce s’ils sont assez réguliers (comme maison), ils peuvent être l’objet de tentative d’encodage ;
– en CP parce qu’ils sont courants, ils peuvent être intégrés au « capital mots ».
• On peut proposer aux élèves de jouer le dialogue entre le loup et un cochon . Ce travail peut être une activité de mise en voix mais peut aussi être mené avec des marionnettes ou avec des silhouettes en ombres chinoises. Les ombres chinoises permettent, en
faisant varier la distance au projecteur, de jouer sur la taille des personnages et donc sur
leur caractère plus ou moins menaçant.
Quelle que soit la rencontre, le dialogue est presque identique mais on peut marquer des
différences : loup plus ou moins violent, plus ou moins sûr de lui, cochon plus ou moins
effrayé.
➤ Quand ils jouent le loup, les élèves, dès le milieu de la GS, peuvent manifester qu’il
est menaçant. Grâce à l’enseignant qui propose si nécessaire une ou deux autres
manières de « dire », le loup peut être au début plus doucereux, cherchant à convaincre
le petit cochon concerné qu’il veut être invité ; les enfants doivent alors expliquer (et
pour la plupart, c’est très difficile) que le loup veut manger le cochon, qu’il n’est pas
gentil, qu’il fait semblant d’être gentil, qu’il veut tromper le cochon…
➤ En ce qui concerne le cochon, les élèves peuvent manifester sa peur mais comme
pour le loup, avec l’aide du maître ; certains peuvent parvenir à jouer un cochon plus
fanfaron, plus inconscient du danger (surtout pour les deux premiers), le troisième
cochon étant au contraire sûr de lui. Là encore, si les manières de « dire » viennent
d’abord de l’enseignant, on aide les élèves à se les approprier et à les justifier. « Qui peut
le dire comme moi, comme tel camarade ? Qu’est-ce que ça fait quand on dit comme ça ?
Pourquoi le cochon parle-t-il ainsi ? »
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© Éditions Magnard, 2008
Étape 3 Un petit cochon plus rusé que le loup [collectif]
Pages 16 à 35
OBJECTIFS
• Comprendre la stratégie du loup.
• Comprendre comment le petit cochon déjoue
les pièges du loup.
■ Repérer les répétitions / la progression
• Dans ce deuxième épisode, l’ordre navets / pommes ne répond pas vraiment à une progression logique alimentaire (légume meilleur, plus gros, etc.) ; le troisième élément est
clairement différent car on ne va pas à la foire pour manger mais pour s’amuser.
En revanche, il y a une répétition qui concerne la manière dont le cochon anticipe l’heure
proposée par le loup. La progression vient du fait que devenant de plus en plus méfiant, le
loup donne ses rendez-vous de plus en plus tôt (mais n’a jamais l’idée de venir en avance
sur le rendez-vous).
• Dans les deux derniers épisodes, le petit cochon, bien qu’ayant pris de l’avance sur le
rendez-vous, doit avoir recours à une seconde ruse pour échapper au loup : jeter une
pomme et éloigner le loup, se cacher dans la baratte et faire peur au loup.
■ Rappel de l’épisode précédent
Ce moment n’est pas une évaluation, on ne cherche pas à tout raconter à nouveau ni à rappeler tout ce que l’on avait dit mais à bien redire avec les enfants les informations essentielles ; on vise donc un rappel du type : Le loup a soufflé la maison de deux petits cochons
mais la maison en briques a résisté. On s’est demandé si … et on utilise les hypothèses sur
la suite du texte validées par la classe.
■ Retrouver la logique de l’histoire
• « Je vais vous lire la suite de l’histoire et nous pourrons savoir ce que fait le loup» :
l’enseignant lit le texte sans les images.
➤ On entoure sur l’affiche, proposée au début du parcours, la phrase qui correspond
à la fin du texte : Le loup va chercher une ruse pour faire sortir le petit cochon.
➡ FICHE 2
P. 12
• On propose les illustrations p. 18, 24, 32. « Quel est l’ordre dans l’histoire ? »
➤ L’important est de faire apparaître les éléments logiques. Les navets, c’est en premier, le cochon rentre avant que le loup n’arrive, les navets sont dans la marmite. Pour
les pommes, le loup arrive à temps et le cochon éloigne le loup en jetant une pomme.
La foire c’est en trois, le cochon se fait à nouveau rattraper mais cette fois, il effraye le
loup grâce à la baratte. La progression est liée au fait que le loup est de plus en plus
« proche » du cochon, prêt de lui pour l’attraper.
NB : On peut montrer la baratte sur l’image A : « Cela ressemble à un tonneau, c’est en
bois. » L’enseignant explique que c’est un gros tonneau dans lequel on faisait du beurre.
• Sous chaque image, on indique les heures. Pour cela, on peut proposer une relecture
en montrant à chaque fois les illustrations. Pour chacune, on précise (et on peut écrire
dessous) :
– le loup a dit : ……
– le cochon se lève à : ……
Ce travail est très difficile, très abstrait pour beaucoup d’élèves. Il est donc essentiel de
susciter et valoriser des reformulations qui indiquent que :
– le petit cochon part à chaque fois au rendez-vous sans attendre le loup ;
– il part avant l’heure du loup ;
– il veut rentrer avant l’arrivée du loup ;
– il ne veut pas être hors de sa maison quand le loup est là.
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© Éditions Magnard, 2008
➤ Ces échanges doivent permettre de faire émerger une compréhension du caractère
du petit cochon. Il est malin : il fait ce qu’a proposé le loup mais il le fait avant que le
loup n’arrive, donc sans se faire attraper.
NB : Les deux activités peuvent être reprises à l’identique en groupe de besoin car elles
portent sur des éléments dont la compréhension est difficile.
Étape 4 La fin du loup [collectif]
Pages 36 à 41
OBJECTIF
• Comprendre les réactions et sentiments des personnages : moquerie, colère.
Cette fin présente quelques difficultés de vocabulaire que les activités sur la mise en relation entre texte et images permettront de lever. Les élèves pourront ainsi comprendre les
actions des deux personnages.
• On effectue à nouveau le rappel du récit de manière la plus concise possible car l’attention
et l’énergie des élèves doit être conservée pour le nouveau travail : « Le loup a mangé deux
petits cochons mais la maison du troisième a résisté. Le loup a tenté trois fois d’attirer le petit
cochon hors de chez lui mais à chaque fois le petit cochon lui a échappé par la ruse. »
• « Voici les trois illustrations (pp. 36-37, 38-39, 40-41) de la fin de l’histoire. Nous allons
essayer de les mettre dans l’ordre en racontant l’histoire. » En utilisant trois albums ou des
reproductions couleurs (dont la numérotation de page a été masquée), on permet aux élèves
de comparer et surtout on peut déplacer les images suivant ce qu’ils disent. Il est essentiel que
les élèves aient vu les trois illustrations avant de parler de ce qu’elle racontent et de proposer
un ordre.
• L’enseignant lit le texte.
– pp. 36-37 : « Pouvez-vous expliquer maintenant pourquoi le petit cochon montre la
baratte ? » Pour aider les élèves à comprendre, on peut leur proposer deux ou trois lectures du passage « Comme ça, je t’ai fait peur. Je revenais de la foire de Schanklin ! Quand
je t’ai aperçu, j’ai plongé dans ma baratte et dévalé la colline. », qui mette plus ou moins
en évidence que le cochon nargue le loup.
➤ L’important est de bien expliquer que ce n’est pas pour montrer ce qu’il a acheté
mais pour se moquer que le cochon montre la baratte. Il montre au loup que c’est lui
qui possède l’objet qui l’avait effrayé. Le cochon rit, il se moque du loup.
– p 38-39 : « Que fait le cochon pendant que le loup est sur le toit ? »
➤ Pour répondre, on peut effectuer sous la conduite des élèves un grand dessin de la
maison en coupe. On voit le loup sur le toit et on voit ce que fait le cochon. Ce travail permet de reformuler les actions du cochon : il a compris que le loup prépare une
ruse, il met la marmite au milieu de la cheminée, il souffle sur les flammes pour que
le feu soit bien fort.
NB : Ce travail d’illustration peut être repris en atelier de dessin ou de peinture. On propose aux élèves d’illustrer la scène à leur manière, mais d’une manière qui va bien avec
l’histoire lue.
– p 40 : on fait préciser aux élèves ce que tient le cochon.
➤ le couvercle de la marmite.
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© Éditions Magnard, 2008
Étape 5 Le texte dans son entier [demi-classe ou petit groupe]
OBJECTIF
• Mémoriser l’histoire complète.
■ Produire un résumé
• Avant de mener cette activité, l’enseignant relit le livre dans son intégralité.
• On établit un résumé en dictée à l’adulte. Ce résumé pourra être écrit sur une grande
affiche ou intégré au cahier de l’élève. Il est important que cette activité soit justifiée :
« C’est pour montrer aux parents comment on a compris l’histoire ; c’est pour pouvoir la
raconter à des camarades d’une autre classe ; c’est pour l’envoyer à des correspondants ;
un groupe va faire le travail pour la classe comme ça, on pourra tous bien s’en souvenir ;
chaque groupe va faire son résumé et on pourra comparer, etc. »
Cette activité permet aux élèves qui y participent de se rendre compte que l’on peut
« tenir toute une histoire dans sa tête » sans avoir besoin des illustrations. On travaille donc
sans recours systématique aux illustrations de l’album. Celui-ci sera d’autre part mis à disposition dans la classe pour que les élèves puissent le relire avec plaisir.
Une activité en petits groupes ou en demi-classe permet à chaque élève de mieux
s’investir dans l’activité de reformulation et donc de mieux s’approprier le résumé produit. Ce type de travail peut aussi être mené par un groupe pour la classe et l’enseignant
s’organise pour que dans l’année, chaque élève puisse participer à ce type d’activité,
essentielle pour l’entrée dans l’écrit. On doit, dans tous les cas, privilégier la participation
à ce type de travail des élèves qui en ont le plus besoin pour entrer dans l’écrit.
➤ Nous indiquons les éléments essentiels qui doivent être dans ce résumé mais nous
ne fournissons pas de résumé. Il est essentiel en effet que ce soit les enfants, aidés par
le maître, qui réalisent ce texte :
– Les trois petits cochons partent de chez eux et se construisent trois maisons en paille, en bois
et en briques.
– À chaque fois, le loup souffle sur la maison.
– Il mange les deux premiers cochons mais la maison en brique résiste.
– Il tente de faire sortir le troisième petit cochon pour aller cueillir des navets, pour aller cueillir
des pommes, pour aller à la foire.
– À chaque fois, le cochon échappe au loup.
– À la fin, il se moque du loup parce qu’il a réussi à lui faire peur.
– Le loup en colère passe par la cheminée et tombe dans la marmite.
Si plusieurs résumés ont été écrits, on peut les comparer pour en choisir un pour la classe mais ce travail dépasse les capacités des élèves de GS. En CP, il sera accessible, surtout
s’il est soutenu par des activités sur la langue écrite comme évoqué ci-dessous ; les enfants
pourront comparer les résumés lus par l’enseignant.
Fonctionnement du code
Dès la GS, le résumé peut être un support pour un travail ponctuel sur la compréhension du fonctionnement de l’écrit : écriture de certains mots par les élèves, travail de
repérage de mots dans le texte que l’enseignant aura lu en suivant du doigt…
Avec des élèves de fin de CP, le résumé sera produit de manière à être lisible en autonomie. Ainsi, il peut être le support d’un travail de lecture autonome ou dirigé : texte en
trois ou quatre morceaux à remettre dans l’ordre, texte dont on a enlevé un épisode qu’il
faut retrouver, texte dans lequel il manque des mots qu’il faut réécrire.
■ Propositions d’évaluation de la compréhension [individuel ou petit groupe]
• L’évaluation de la compréhension ne peut porter uniquement sur la mémorisation de
l’ordre des événements. Celle-ci en effet ne garantit en rien que le lecteur ait compris les
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© Éditions Magnard, 2008
réactions des personnages et la logique de leurs actions. Un travail de remise en ordre
d’images séquentielles ou de phrases du résumé ne nous paraît donc pas suffisant. Nous
proposons quelques questions qui permettent d’évaluer certains aspects de la compréhension.
On ne pose qu’une ou deux questions à un élève, en ciblant l’aspect que l’on veut évaluer.
Certaines questions peuvent être posées en petits groupes. Enfin, l’enseignant n’est pas
obligé d’évaluer la compréhension de tous les élèves à chaque lecture. Il effectue un roulement ou cible son travail d’évaluation sur certains élèves qu’il suit de plus prêt parce
qu’ils sont plus fragiles dans cet apprentissage.
Distinction récit / images
– « Combien y a t-il en tout de personnages dans l’histoire ? » Si l’enfant ne cite que le
loup et les trois cochons ; on l’encourage à se souvenir s’il n’y a pas d’autres personnages en rappelant des moments de l’histoire (Quand ils partent…, quand ils sont
séparés…). Il y a huit personnages : la maman cochon, les trois cochons, les trois
hommes qui portent la paille, le bois et les briques, le loup.
– On montre une illustration : « Est-ce que là, on voit tout ce que raconte l’histoire ? »
« Raconte-moi tout ce qu’il y a dans l’histoire à ce moment »
Compréhension de la logique des actions
– Explique-moi pourquoi le troisième petit cochon échappe au loup et pas les deux
autres ?
– Explique-moi comment le cochon fait pour avoir les pommes (ou les navets ou aller
à la foire) sans se faire attraper par le loup.
– Explique-moi pourquoi le loup est en colère à la fin.
– Est-ce que tu penses que le loup va revenir ?
NB : Pour les élèves qui ont mal compris un aspect du texte, on pourra, après relecture,
revenir sur ce point dans un atelier de soutien.
Investissement du lecteur dans l’histoire
– Qu’est-ce que tu aimes bien dans cette histoire ?
– Qu’est-ce que tu n’aimes pas dans cette histoire ?
– Est-ce que tu trouves que cette histoire finit bien ? On demande évidemment à l’élève
d’expliquer pourquoi il répond oui ou non.
NB : Ce type de questionnement sur le rapport du lecteur au texte ne peut se justifier que
si, régulièrement au cours d’autres lectures, on a encouragé les élèves à dire ce qu’ils ressentaient en répondant à ce type de questions, et si l’on a soit même souvent exprimé son
rapport à des textes : « Je vous lis cette histoire parce j’aime tel personnage, j’aime comme
elle finit, mais je n’aime pas tel passage…. »
■ Mise en réseau
• En dehors des diverses versions évoquées dans la présentation de ce parcours, il existe
de très nombreuses histoires proches que l’on peut lire aux élèves, à la suite de ce conte.
On peut leur présenter des albums qui reprennent la trame du conte Les trois petits
cochons en renversant certaines des situations. Ceux-ci sont très nombreux et sont mis en
réseaux dans de nombreuses publications ou sur Internet. On prendra soin pour chaque
lecture de faire énoncer ce qui change (ce qui est à l’envers, ce qui n’est pas pareil…) et ce
qui est conservé : c’est un cochon qui menace des loups ; ce sont des cochonnes et pas des
cochons ; le loup se déguise en cochon ; le loup est gentil à la fin….
On essaie ensuite de préciser le sens de cet autre texte : «Ça fait peur, plus peur, ça fait rire, etc.»
• Dans Les trois petits pourceaux, de C. Promeyrat, aux éditions Didier jeunesse, les trois
cochons partent de chez eux parce qu’ils doivent fuir la convoitise du fermier qui les
élève. Cela rapproche cette version de l’album Les dix petits cochons, de L. Timmers, aux
éditions Magnard, dans lequel un fermier emmène tous ses cochons à l’abattoir.
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© Éditions Magnard, 2008
FICHE 1
Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
A
B
C
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FICHE 2
Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
A
B
C
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